le nez plongé dans l’écran de son téléphone, les doigts de sin tapotent rapidement et avec avidité sur le clavier tactile. lumière bleue qui donne des couleurs vibrantes et presque inquiétantes au minois diaphane, messages envoyés aux kids dans l’idée d’aller faire la fête sur la plage. sin, elle y est déjà, une bière ramenée de chez elle à la main. c’est animé, c’est vivant, ça fait du bien de sortir un peu du loft délabré et de la seule présence des kids. parce qu’elle les aime, sin, mais que des fois elle a besoin de souffler de toutes leurs histoires communes. pourtant, elle les oublie jamais, d’où le message où elle leur dit de la rejoindre.
tête qu’elle relève lorsque des cris parviennent jusqu’à ses oreilles. palpitant qui se met à battre plus vite alors que la panique monte lentement. sin, c’pas le genre de nana à avoir peur et à hurler comme une gonzesse. sin, elle frappe, elle bombe le torse, elle affronte le danger. mais quand y’a les animaux du zoo qui débarquent sur la plage, elle a peur. parce que sin, elle peut mettre un homme à terre mais contre un animal, c’est rien qu’un amas de chairs à dévorer. elle aurait sans doute pas vraiment réagis si un homme n’avait pas posé sa large paluche sur son bras pour l’amener vers l’eau. elle essaie de se dégager mais il a trop de force, alors elle peste. « arrêtez de me toucher ! » elle piaille. p’tain, c’est bien la première fois qu’elle arrive pas à se libérer de l’emprise d’un mec avec le temps qu’elle passe à faire de la boxe… et puis, une partie d’elle se dit que c’est p’têtre pas une si mauvaise idée.
sauf que là, tout ce qu’elle voit, c’est qu’elle est trempée. sauf que ses prunelles viennent se perdre sur la plage et croisent les iris féroces d’un tigre. avec sa chevelure rousse, sin est loin d’être discrète, même dans l’eau… « merci pour le sauvetage mais… c’est moi ou le chat se rapproche malgré la flotte ? » mots idiots qui s’échappent des lèvres entrouvertes alors que le palpitant pompe à grande vitesse. et la mort qu’elle voit se rapprocher.