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 Not anymore || Uzvael

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MessageSujet: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyMer 15 Aoû - 2:08


J'ai comme du plomb dans le ventre. Sensation vaseuse et particulière, l'appréhension légère tout en me disant que ça ira. Que ça ne peut qu'aller. Que ça n'a rien d'un fichu rencard, rien de plus qu'une rencontre. Une réelle, pour cette fois. Où je ne me sentirais pas agressé sur mon propre terrain. Devoir réfléchir sur moi-même dans mon cabinet, ça n'a rien de naturel pour moi. Qu'on me confronte aussi fortement à des espérances quelconques et vaines, ça m'a épuisé. La fin de notre échange m'a mis à terre, m'a fait me demander si j'allais réellement venir. Je n'ai pas appelé, pas envoyé le moindre message. En envoyer un aurait été pour annuler le tout. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ?

Sans trop savoir pourquoi, mes pas me guident aujourd'hui vers le parc et j'ai la vague à l'âme. Je te revois, toi et ton air final. L'homme casse les gens, là où le psychiatre souhaite les réparer. Je ne sais pas faire les choses comme il faut. Une pensée pour la femme, pour l'enfant. Sourire qui vient naturellement, défense contre les évidences. Jamais su être là pour cette famille non plus. J'ai l'impression que mon armure est bien trop blindée, que tout rebondit contre, que les balles ne s'ancrent pas dedans. Il n'y a que l'eau pour couler entre les fissures et me noyer à l'intérieur.

Je relève le poignet gauche, pour y aviser ma montre, me rends compte que j’ai pratiquement vingt minutes d'avance. Un coup d'oeil aux alentours, quand j'arrive là où nous sommes supposés nous retrouver. Les mains dans les poches de mon jean, pourvu simplement d'un t-shirt et de mocassins d'été, clairs. Rien de bien compliqué, je ne travaillais que ce matin et le costume en été, c'est quelque peu compliqué parfois. J'avise la cime des arbres, à la recherche des réponses qui me manquent. Sans jamais savoir où regarder.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyMer 15 Aoû - 3:11

Dimanche, aucun message, rien pour me dire de ne pas venir. Le stress remplit mon esprit de connerie, j'ai eu trop de temps pour réfléchir, pour appréhender le moment. La seule chose que je peux me dire pour me rassurer, c'est que je ne peux pas faire pire que la première fois. Juste le temps de ramener le chien que j'ai gardé pour la nuit, il est dix heures et je semble déjà prêt pour partir te trouver au parc, dommage qu'il me reste quatre heures à attendre. Le regard perdu sur mon téléphone, comme attendant une excuse, un message qui me foutrais un bon coup de poing au visage. J'ai quand même dans l'espoir que tu m'enverras un sms, si tu ne souhaites plus venir. Les heures défilent, j'ai le temps de changer plusieurs fois de tenue, jamais content, ayant peur d'avoir l'air trop peu habillé, mais aussi beaucoup trop. Un choix qui s'arrête sur une chemise fermée totalement, sûrement trop sérieux, j'aviserai quand tu me regarderas. L'heure approche, je n'ai pas le temps de rêvasser, je fonce pour aller t'attendre là-bas. Comme à mon habitude, toujours envie d'arriver en avance, histoire d'être sûr, même si je dois attendre, je préfère ça que l'inverse. UN petit sac dans la main j'avance tranquillement dans la rue. Pour un dimanche la chemise était peut-être de trop, surtout quand je vois les gens dans la rue, bien moins habillé. Un petit regard sur moi, mais tant pis, pas question de faire demi-tour. Quinze minutes d'avance, je trouve ça déjà bien, plus qu'à t'attendre, du moins c'était ce que je pensais. Mon regard se pose sur toi, en t'shirt et je repose mon regard sur ma chemise avant de te sourire d'un air gêné. Ce n'est pas un rencard, mais j'avais quand même envie d'être présentable, toi, ça se voit que peu importe ce que tu porteras, tu seras toujours présentable.

« J'ai l'air d'aller à un rendez-vous professionnel. » Léger rire avant que je détache un bouton de ma chemise comme pour paraître plus à l'aise. J'allais en retirer un deuxième, mais j'arrête. « Bonjour Abraham. Vous allez bien ? »

Autant dire que je demande indirectement si ça va mieux que la dernière fois. J'aimerais savoir si tu vas partir rapidement ou si on va vraiment réussir à avoir une conversation, sans que j'ai l'air d'un abruti. Je te tends doucement la main pour te saluer, serrer doucement la tienne si tu en as envie, ou si Abra va oser fuir. Je regarde les gens autour qui profitent de leur dimanche pour sortir avec leurs enfants, leur animaux, alors que nous, un dimanche on va prendre un café pour faire connaissance, enfin, on a juste parlé de prendre un café. Je te montre la route vers un café que j'ai pu croiser, ouvert et plutôt simple, rien pour te mettre mal à l'aise.

« On y va ? Sauf si vous voulez vous balader dans le parc. C'est un peu comme mon lieu de travail, mais si je peux jouer avec un chien, je veux bien y rester. »

J'affiche un immense sourire, en remontant lentement mes manches, il fait plus chaud que je l'aurais pensé. C'est peut-être le stress qui n'arrange pas les choses. Je viens te tendre un petit sac avec un léger cadeau dedans. Ce n'est clairement pas pour toi, plus pour tes petites amies, toi t'aura un cadeau quand tu le mériteras.

« Pour vos tortues, un peu plus de décors. Puisque j'ai récupéré de l'argent d'un rendez-vous plutôt raté... On reprend au début ? Moi c'est Uzvael et vous ? »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyJeu 30 Aoû - 1:51


Quand je t'aperçois, je me dis que tu es plus que ponctuel, toi aussi. Et ça me stresse un peu, quelque part. Je n'ai pas envie que... Mon avance puisse être interprétée d'une drôle de manière. Sait-on jamais. Regard qui se pose sur toi et te dépend quelques instants. Tu sembles un peu plus rigoureux que moi, ayant choisi la tenue la plus simple qu'il pouvait être. Sans doute pour chasser la première rencontre, du psychiatre qui s'est senti comme agressé va-t-on dire sur son propre terrain. Il n'y a que l'homme, ici. Celui qui rend fragile, avec ses propos trop terrible. J'inspire et me préparer à la confrontation. Devrais-je dire conversation ? Léger sourire face à tes propos.

Bonjour. Regard fugace sur le bouton retiré. Pas ma faute, j'ai pile la bonne taille pour ça. Pour peu, j'aurais presque pu vous proposer un poste de secrétaire à pouvoir. Tentative d'humour, maladroite, avant de froncer les sourcils, me dire que ce n'était pas ce que je voulais. ... Vous êtes très élégant, ne vous en faites pas. Pire encore, Abraham. Tu t'enfonces, bougre d'âne. ... Cela va, merci. Vous-même ?

Pogne qui vient à se tendre et l'opposé qui vient à se glisser contre, pour la serrer, appréciant cette salutation plutôt que de rester les mains en poches ou les bras ballants. Ceci dit, la mienne revient bien assez vers moi-même et j'observe la direction que tu me montres, acquiesçant simplement ensuite.

Non, non, allons-y. Une inspiration, avant un regard vers le fameux parc. Je ne crois pas avoir vu de chien au passage, laissez le temps aux maîtres de sortir de chez eux.

Le soleil tape assez fort, sans doute qu'il est encore trop tôt pour sortir son animal et le faire courir sans risquer de l'assoiffer entièrement ? Puis, j'avoue que je serais plus à l'aise face à une boisson, quelque chose pour m'occuper les mains. Sinon le parc va finir dépourvu de son herbe si je me pose dedans. Alors j'allais pour marcher, quand je te vois tendre un sac. Et j'observe, un sourcil levé, avant de le prendre en t'écoutant une nouvelle fois.

Oh. Elles seront ravies, merci. Je remonte le regard vers toi, t'offres un air quelque peu plus chaleureux. Parce qu'après tout, on parle de mes petites compagnes à carapace qui me tiennent tant à coeur. ... Abraham. Et je souffle un rire, léger, avant de refermer le sac après avoir lorgné dedans. Enchanté, Uzvael.

Pourquoi ne pas avoir commencé ainsi ? Un espace plus grand, bien moins personnel que peut l'être le bureau. Je me passe une main dans les cheveux, t'invite ensuite de la même à commencer notre route vers là où tu as bien pu indiquer. Je lorgne vers toi sur la route, animé par une certaine curiosité. Mais avant toute chose.

Je tiens à m'excuser auprès de vous, Uzvael. Les yeux de nouveau droit devant moi, je sens la poche me frôler la cuisse tandis que l'on marche. J'ai été sans doute un peu brutal, lors de la première rencontre. Si j'ai pu vous blesser, je suis désolé. Autant mettre les choses à plat, simplement. Ce n'était nullement mon but. Je n'en avais pas vraiment, à vrai dire. Je me suis senti juste... Très mal à l'aise, ce jour-là. Je ne m'y attendais pas.

C'est le moins qu'on puisse dire. Le café est bien assez vite atteint et la terrasse est pleine. Pas bien grave, l'intérieur est plus frais, moins bondé. Alors on pénètre dans le lieu et je décide finalement d'aller nous fiche dans le creux d'une demi-niche, cosy et discrète. Je pose le sac à mes côtés, avant de m'asseoir et croiser les jambes, les avants-bras allant rejoindre bien assez vite la table pour y prendre appui.

Alors dans la vie, vous vous occupez des chiens des autres, c'est bien cela ? Vous en avez un vous-même ?

Tu dois souvent prendre l'air du coup, j'imagine. Cela doit être un mode de vie plutôt sain, du coup ? Je me demande à quoi peut bien ressembler une de tes journées. Serveur qui passe et dans un sourire, je passe commande.

Un thé glacé, s'il vous plaît.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyJeu 30 Aoû - 3:19

Ton regard sur mon col, ta phrase qui suit ce regard, je n'ai aucune idée de si je dois en retirer un autre ou si je dois le refermer. Alors je laisse ça comme ça en te regardant avec un petit air abruti, mais je finis par lâcher un léger rire. Je m'imagine très mal en secrétaire, toujours derrière le bureau, au téléphone, devoir faire l'accueil, non ce n'est clairement pas pour moi, puis j'ai toujours dans la tête l'image des secrétaires qui passent sous le bureau. Petite pensée qui se perd vers des choses pleines de perversion et je sors de mes pensées pour te regarder en rougissant un peu. J'hoche vivement la tête à ta question, perturbé d'être décrit comme élégant alors que je me sens aussi élégant qu'un manchot. Je suis sûr d'avoir leur élégance et tout autant de grâce. Un début de conversation qui me perturbe au plus haut point, ce n'est plus vraiment le même homme là, qui me fait la discussion. Tu reprends ta main aussi vite que tu le peux, c'était quand même bien courtois d'accepter de me serrer la main, j'ai quand même abusé de toi la dernière fois. Du moins, c'est comme ça que je vois les choses.

Tu prends le petit sac avant de me lancer un regard qui me fait reprendre un vrai sourire sûr de moi. J'ai donc bien fait de t'acheter un cadeau pour tes tortues, si ça ne t'approche pas directement, tu ne sembles pas contre. Tu rentres dans mon jeu, accepte le fait qu'on reprenne de zéro, accepter que je ne sois pas aussi maladroit que j'en ai l'air. Toi tu sembles moins froid que tu en avais l'air. Je t'écoute sagement, baissant mon regard pour venir lorgner sur chacun de tes traits, essayer de te comprendre. Je viens poser doucement ma main contre l'arrière de ton épaule, comme pour te rassurer.

« Je comprends complètement votre réaction, je n'ai vraiment pas réfléchis quand j'ai fait ça. Excusez-moi de vous avoir fait peur. Je ne recommencerais pas. J'ai bien compris la leçon, on ne dérange pas Abra' sur son lieu de travail. Vous semblez plus à l'aise là. Ça fait plaisir. »

J'en dis sûrement encore trop, je n'ai aucune idée de comment tu vas interpréter mes mots, est-ce que tu vas essayer de les analyser comme la dernière fois, pour me poser des questions pièges ? Je n'en sais rien, mais comme je te l'avais dit je serais sincère et honnête avec toi, même si ça pourrait te faire fuir complètement. Du moment que tu ne poses pas de question trop directe, je pourrais toujours contourner un peu ma réponse. De toute façon je doute que tu vas me demander des trucs sur ma vision de toi. On rejoint donc le café, je te suis sans broncher pour qu'on se retrouve dans un coin calme, juste toi et moi, enfin c'est comme ça dans ma tête, il y aura toujours un peu de monde autour, mais ça ne me dérange pas. Quand on passe quelques temps en prison, on s'y fait vite au fait de ne pas avoir d'intimité.

« Oui je garde les chiens, je prends soin d'eux pendant que leurs maîtres ne peuvent pas, ça veut surtout dire les sortir et jouer avec, c'est mieux qu'un job. Je n'ai pas de chien à moi, j'y songe, mais comme je passe mon temps avec d'autres chiens j'aurais peur qu'il pense que je ne l'aime pas autant qu'eux. »

Oui, je ne voudrais pas blesser mon chien, ma réponse est sûrement débile, mais on ressent tellement l'amour des chiens que je n'aimerais pas ressentir la tristesse du mien. Il mériterait un vrai maître toujours là pour lui. Bien que je pourrais aussi passer toutes mes journées avec, si les chiens que je garde en supportent d'autres. Je fais un peu la moue, voilà que j'arrive à hésiter à prendre un chien. Je secoue la tête comme pour me dire que c'est mal et je reprends mon intérêt pour toi. Un thé glacé donc, on avait dit un café, je ne veux pas mentir. Je regarde le serveur en souriant.

« Deux, et un café aussi. S'il vous plaît. » Mon regard se pose sur le tien avant de tirer la langue. « Il y aura bien un café. Puisque c'est ce qui vous rassurez, je veux en prendre un. »

Je ne vais pas t'avouer que je n'aime pas forcement ça, mais puisque c'était le deal pour notre deuxième rencontres, ça me tient à coeur. Je pose mes mains sur la table et je tapote doucement du doigt sans réellement savoir quoi faire. Attendre la commande ou en profiter pour tout de suite poser des questions, même si on n'a rien à faire d'autre que de se regarder dans les yeux.


« Hors du boulot, vous aimez faire quoi sinon ? Je veux dire, pour vous détendre... votre boulot ne doit vraiment pas être facile tous les jours. Encore moins quand ee viens faire l'idiot. »

Faire l'idiot s'est quand même assez loin de ce que j'ai pu faire, mais faut avouer que l'idée était vraiment idiote. J'ai noté ce jour dans mon calendrier, histoire de me rappeler qu'on ne doit pas faire ce genre de choses, encore moins quand on cherche à attirer le regard de quelqu'un parce que j'ai juste attiré son malaise et sa froideur.

« Je ne vous l'ai pas dit, mais vous ne m'avez pas blessé, enfin, c'est ma faute. C'est moi qui me suis blessé seul. »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyMar 4 Sep - 3:52


Je le suis.

Simplement. Je me sens plus à l'aise, oui. L'environnement, tout. Alors, ce léger sourire qui t'est adressé est sincère, alors que nous atteignons le café et que je nous installe dans le fond, tranquillement, pour te poser la question la plus élémentaire qui puisse être déjà. Vrai que je suis curieux de ce drôle de métier dont j'avais vaguement entendu parler dans les médias sans jamais croiser qui que ce soit qui pouvait le pratiquer. Alors je pose mes questions, curieux des réponses et je hoche doucement face à tes réponses.

Je vois. Vous les gardez seulement pour la journée ou il vous arrive d'en avoir pour plus longtemps que ça parfois ? On peut te confier l'animal pour partir en vacances ? Vous avez des débouchés autres, dans cette voie ? Comme une possible spécialisation ? Pour devenir éducateur canin par exemple, quelque chose du genre ?

Curiosité que je déballe sous tout un lot de questions et je m'excuse presque d'un sourire, avant de prendre ainsi ma commande et sourire face à ton rajout. Un simple rire même, quelques éclats tout au plus, avant d'acquiescer simplement.

Il fait trop chaud pour un café, ne vous forcez pas. Je vous invite, au fait.

Pour me faire pardonner ma rudesse de la dernière fois. Le pied dans l'air s'amuse légèrement à bouger, tandis que je t'observe, le regard se perdant encore sur ce bouton que tu as pu retirer, la question du pourquoi m'effleurant encore, avant de remonter mes yeux vers les tiens - et remarquer enfin d'à quel point ils ont l'air clairs.

Pour me détendre... Je réfléchis légèrement, avant de hausser les épaules. Un peu comme tout le monde, je crois. Je me balade en centre-ville ou je vais au cinéma... Ou je lis ou fais la cuisine chez moi. Du sport, de temps en temps... Je suis quelque peu banal, au final. J'aime bien courir après les bonnes adresses, aussi. Si vous cherchez un restaurant végétarien digne de nom, n'hésitez pas à demander, je pourrais en faire un guide touristique à force de parcourir la ville et ses alentours pour cela. Un clin d'oeil, suivi d'un rire, sur cette remarque. Et vous, vous faites quoi pour vous stresser dans la vie ?

Puisque tu as l'air d'avoir un métier qui te permet déjà de te détendre au quotidien, te renvoyer la question dans le sens inverse me semble plus pertinent. Je me pince les lèvres légèrement sous une réflexion, avant de me concentrer sur toi. Tu as bien été blessé, donc. Ton expression avait été peu trompeuse sur ce point. Mes  yeux qui te parcourent, tandis que j'hésite sur ce que je peux en dire. Le serveur apparaît et nous pose notre commande sur la table, avec une petite coupelle avec le ticket. Je l'attire vers moi d'une main, l'autre allant chercher mon porte-feuille pour y déposer quelques dollars. Et dans le même temps, je me décide à parler.

Vous êtes très expressif. Je ne te regarde pas en disant cela, concentré sur ma tâche, avant de repousser la coupelle une fois ceci dit. Et mon regard qui se pose derechef sur toi. Qu'est-ce qui vous a blessé ce soir-là ?

Histoire que j'évite potentiellement de remuer le couteau dans la plaie. Il n'est jamais agréable de passer du temps avec quelqu'un qui enchaîne si bien les bourdes qu'on termine à terre ensuite, aussi plaisante aurait pu être la compagnie à la base. Nul besoin de te faire terminer sur les rotules, alors que je tends une pogne vers un des verres pour le ramener vers moi, les doigts de l'autre allant jouer avec la rondelle de citron accrochée sur un bord pour la presser quelque peu et que le jus se mêle au goût sans doute pêche du tout.

Le rejet est quelque chose qui vous fait peur ? Avec la paille, je mélange les liquides, tranquillement, alors que ma voix s'est faite plus douce auparavant, avant de cesser et venir trinquer dans un sourire. Tchin.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptySam 8 Sep - 19:19

Sourire qui me captive, qui accompagne le mien sans que je puisse le contrôler. Attention à toi Abraham, un tel sourire pourrait me laisser trop de souvenir, d'envie de le recroiser. Une envie d'un vrai rencard, ou d'un simple moment qui pour d'autre pourrait ne rien vouloir dire, mais qui peut-être pour moi éveillera quelques choses. Tu sembles avoir tellement de questions sur ce que je fais, je ne pensais pas que mon métier pourrait être intéressant. Après tout, je garde juste des chiens, de petits (ou gros ) animaux qui ne donnent que de l'amour pour la plupart. Je pianote que la table du bout de mes doigts comme pour essayer de calmer toute ma joie, me lancer sur le sujet des chiens est dangereux, faut que j'arrive à m'arrêter après. Je pose mon regard sur toi avec un sourire qui ne peut camoufler ma joie de cette conversation.

« Je garde les chiens autant que possible, vacances, simple week-end, généralement je les revois assez souvent, je garde les mêmes chiens, mais j'aime en rencontrer de nouveaux. » Je cache mon visage derrière mes mains un moment avant de reposer mon regard sur toi. « Je n'ai pas besoin d'une plus grande carrière, je vis bien comme ça et en plus... Je peux jouer avec eux autant que je veux. Je prends quand même le temps de leur apprendre quelques tours s'ils restent un long moment, mais je n'ai pas envie de changer ça. J'aime tellement aller au parc avec eux, jouer, si je devais devenir un dresseur me faudra une maison avec un grand jardin pour pouvoir leur apprendre le plus de choses sans que rien ne nous dérange. Je... excusez-moi je parle trop. »

Voilà, je ne sais pas m'arrêter. Je secoue la tête face à la réflexion sur le café, ça me tenait à coeur, alors même si je déteste ça, je vais le boire. Je suppose que je ne vais pas pouvoir y échapper, je ne voudrais pas gâcher de toute façon. Ton regard sur moi, je ne comprends pas je baisse les yeux vers ma chemise sans comprendre ce que tu regardes puis, je me rappelle de mon bouton, je l'effleure du doigt avant de le refermer. Mes yeux se reposent sur toi comme pour voir si c'était ça que tu regardais, j'ai beau ne pas comprendre, me revoilà sur ma tenue de secrétaire trop sérieuse. J'écoute chacun de tes hobbies avec attention. J'apprends à te connaître, alors je veux enregistrer le plus d'information possible. Tu es donc végétarien, je te regarde l'air un peu surpris, est-ce que je dois prendre ça comme une invitation à aller manger toi et moi dans un de ses restaurants ? Ou c'est juste pour me donner l'adresse, j'irai sûrement pas y manger seul, autant rester chez moi avec mes petites bêtes ou devant un bon film si c'est pour rester seul. J'ai encore eu l'espace d'un instant l'espoir que c'était une invitation à un rencard, mais j'oublie vite, je ne dois pas refaire les mêmes erreurs, espérer c'est un peu nul. Ta question, je ne m'attendais tellement pas à ce qu'elle soit dans ce sens-là que j'ai répondu à côté.

« J'aime bien, la musique. » Je te regarde un peu avant de me mettre à rire. « Comment ça pour me stresser ! Vous m'avez surpris. Pour me stresser, j'essaie de rencontrer des gens, ça se passe rarement bien. Comme vous pouvez le remarquer ... je stresse. »

Je prends le café en premier pour venir le regarder plein de regret. Je vais te boire et plus jamais j'approcherais de cette chose. J'approche la tasse de mes lèvres et je me brûle comme un idiot. Je repose le café pour prendre le verre de thé glacé. Je relève un regard timide sur toi qui me trouve très expressif, peut-être qu'à force de passer mon temps avec des animaux, je n'ai plus l'habitude de cacher ce que je ressens. Ou j'essaie peut-être de me montrer honnête sur mes sentiments face à toi, pas de cache-cache, juste moi et les choses que je peux ressentir face au moment, okay, ça sonne flippant. Je fais tourner la paille dans mon verre, avant de prendre la rondelle de citron pour juste planter mes crocs dedans, un frisson emporte tout mon corps et je hausse les épaules.

« Je vous ai fait perdre du temps, de l'argent et je vous ai mis mal à l'aise. Je me suis détesté sur le coup je l'avoue. C'était trop rapide, trop bizarre, enfin on boit un verre ensemble alors je suppose que ce n'était pas si catastrophique. »

Je te regarde faire avec ton thé comme captivé par tes mouvements qui semblent presque gracieux, alors que moi je mords sauvagement dans mon citron, toi dans ton élégance tu le laisses se mêler à la pêche, pas le même genre d'homme. Je me mords la lèvre en levant mon verre vers le tien pour répondre à ton fameux « Tchin. ». Aucune réponse face à la question précédente. Je viens boire un peu de thé glacé et je souris, il est quand même délicieux. Je repose mon regard un peu plus calme sur toi, un sourire un peu moins dessiné, mais qui ne compte vraiment pas partir.

« Je n'ai pas peur du rejet en général, disons que j'ai peur du rejet, s'il est agressif. J'ai plus peur des réactions imprévisibles de l'Homme que du rejet. Je ne vais pas mourir parce qu'on m'a dit non. Je serais déjà assez fier de moi pour avoir osé demander. Du moment que ce n'est pas agressif, je n'ai pas peur. Oh, je voudrais bien essayer... un restaurant végétarien, enfin avec vous, enfin pas un rencard, juste que je n'ai personne avec qui y aller et ... vous vous y connaissez alors. Ça pourrait être sympa comme découverte. »

J'ai l'air d'un chiot complètement perdu, je me déprime moi-même à ce moment. Incapable de garder au fond de moi ce qui pourrait mettre des gens mal à l'aise, non, je réponds avec tout ce que j'ai en tête, comme si mon honnêteté pouvait te faire moins avoir peur de moi. C'est clairement l'inverse, une trop grande honnêteté met généralement les gens mal à l'aise et peut faire peur. J'en abuse et j'ai peur que tu ne comprennes pas que je veux juste, découvrir, je me demande moi même si je ne te fais pas pitié au fond. Je pousse un léger gémissement plaintif en relevant le regard sur toi.

« Me voilà encore maladroit. Vous voudriez bien .., manger avec moi, un midi ? Puisque de ce que je comprends, le soir ce n'est pas votre truc. Juste pour me faire découvrir la nourriture végétarienne. Je trouverais ça très intéressant. »

Qu'est-ce que je ne trouves pas intéressant de toute façon quand il s'agit d'apprendre des choses sur quelqu'un, je n'avouerais pas que je trouverais ça bien plus intéressant parce que c'est toi. Découvrir ce que tu aimes, ça m'intrigue, puisque je vois deux hommes différents en quelques temps, le psy très fermé et l'homme très timide quand il faut se dévoiler un peu, même si tu le fais, j'ai toujours l'impression que plus je parle, plus tu sembles perplexe. J'ai presque l'impression que tu m'épluches, même si on fait gentiment connaissance, il y a des choses que je ne dis pas, par peur, appréhension, j'ai peur que tu me penses coupable. Tu ne serais pas le premier, j'aurais plus qu'à juste t'oublier, oublier cette peau chaleureuse, ce sourire discret et toutes ses questions qui restent au fond de moi.

« Faut me le dire, si, ce que je dis vous gênes ou autres. Je suis du genre à ne pas fermer ma bouche tant qu'on ne me fait pas taire. »

Souvenir de prison, malaise. Ma main qui vient s'écraser contre mon visage. Phrase gênante, très gênante. Je me cache doucement derrière ma main en te regardant de derrière mes doigts. Je crois que je suis définitivement un abruti.

« Le thé est très bon. »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptySam 8 Sep - 20:51


Pas du tout, ne vous en faites pas.

Si je pose des questions, c'est que je suis curieux de ce métier, de ta passion ? C'est un bon moyen de te connaître aussi, de savoir que tu attends de ton avenir dans le fond. Alors je souffle un rire finalement et on embraye sur autre chose, parce que tu ne sembles plus vouloir parler des chiens pour le moment. Alors soit, je te fais la liste de ce que je peux bien faire pour me détendre, omettant sans doute le plus évident. Question renvoyée et je me laisse emporter par un rire plus franc cette fois, quand je vois que la tournure de ma phrase a été assez vicieuse dans l'âme pour t'avoir perdu. Je garde ce sourire qui vient de naître et m'excuse d'un signe de tête pour le petit piège improvisé.

C'est plus simple de passer du temps avec les animaux, oui. Quel genre de musique ?

Je demeure curieux et te regarde donc prendre le café malgré tout. Soit, fais comme tu as envie ! Pour ma part, je m'en tiendrais au thé glacé qui me semble de circonstances en ce jour. Et je t'écoute encore, le regard qui se perd sur tes traits, expressifs à souhait encore une fois. Je ne réponds rien sur l'instant, quant à ce qui pu te blesser. Je me laisse être songeur pour une fois, occupé que je suis à presser le citron pour en extraire le jus, récupérer un pépin avec la paille pour le reposer sur la tranche abandonnée à côté désormais. Un échange encore, de ses verres qui tapent l'un contre l'autre, simplement, avant de coincer la paille entre mes lèvres et prendre une première gorgée alors que le son de ta voix n'envahisse de nouveau doucement notre espace. Et tu te mêles un peu les pinceaux et ça te rend attendrissant, d'une certaine manière. Tu t'exprimes bien plus que je ne saurais jamais faire. Alors je dodeline doucement sur l'instant, lorsque tes yeux reviennent se planter dans les miens, nouvelle gorgée prise pour ma part, avant de consentir à te répondre.

Avec plaisir, Uzvael. Sourire doux et simple. Si ça vous plaît, je pourrais tenter de vous apprendre un plat ou deux simples à réaliser. Une invitation simple, pour te faire décompresser, te dire que ça va, de souffler intérieurement. Un soir peut convenir, pour le restaurant.

Parce que c'est plus simple pour moi, pour le coup. Tu vas te dire que je fais exprès. Mon pauvre. Je repose le verre sur la table, croise encore les mains pour les poser sur mon genou sur-élevé. T'avisant encore alors que tu sembles prendre quelques couleurs. Visage grignoté par les rougeurs que la gêne t'octroie. Et pour m'éviter d'en avoir aussi, je souffle un rire en secouant doucement la tête, allant finalement pour me redresser. Une hésitation, avant que finalement, une pogne ne s'élève pour venir s'écraser contre ta bouche, de sa paume pressée contre. Courant électronique, à ce contact. Sombre idiot que je suis. Ne rien montrer, me contenter de te fixer dans les yeux en souriant.

Tout va bien. Pensez à respirer, s'il vous plaît, je ne suis pas doué pour le massage cardiaque.

Ravaler la honte de moi-même et ma gêne intense, continuer de sourire, avant de ramener ma main et la poser contre le frais du verre. Comme pour effacer le contact. J'inspire légèrement plus fort, pour souffler par le nez le stress que je viens de m'imposer à moi-même, l'air de rien, avant de ramener le thé pour en reprendre une gorgée et parler comme s'il n'avait s'agit que de ça jusqu'à présent.

En effet. Il l'est.

Réflexion simple, alors que je baisse les prunelles vers le trouble de l'eau, reposant sur la table mon dû pour revenir jouer avec les glaçons, les bousculant de la paille. Réserve de moi-même, profonde, qui s'installe. L'air lointain soudainement, avant de finalement faire comme si de rien n'était, venir soulever le pan d'une manche pour gratter la peau de l'épaule rapidement, te regardant derechef.

Aurais-je l'occasion un de ces jours de vous voir avec un de vos protégés ? Vous avez l'air très différent avec un animal, vu comme vous en parlez. Cela me rend curieux de vous voir ainsi. Coeur qui bat, un instant. Abraham, tu n'es qu'un idiot. Enfin, si vous voulez bien. Ça fait beaucoup de sorties prévues à force, alors qu'on entame à peine celle-ci.

Je laisse un autre rire s'échapper de moi, avant de baisser à nouveau le nez, regarder encore mes ronds qui se forment à la surface dorée. Un pouce qui vient frotter un recoin de sourcil avant de retomber contre moi-même, position maintenue.

J'aime bien le jazz. C'est une musique très libre, qui a pour qualité qu'elle ne possède pas de tempo particulier, qu'elle peut virer d'un tout à un autre, suivre ses propres envies, sa propre musicalité. Cela dérange beaucoup de gens, ce côté imprévu qui peut survenir au sein d'une même chanson. L'improvisation est pourtant un talent qui se perd sans doute trop facilement. Regard sur la salle. Il n'y a qu'à voir comme il est difficile parfois de s'en sortir dans une situation. Arrêt, silence de quelques secondes. Soyons comme un air de Jazz, Uzvael. Et je reporte mon attention sur toi, encore une fois. Fluctuons sans se soucier des fausses notes. Juste le rythme qui change. Cela vous irait ?
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyLun 10 Sep - 2:38

« Je n'ai pas de style en particulier. C'est sur l'instant que ça ce décide. »

Ce moment est unique, peu importe ce qui se passera ensuite, je crois que je suis déjà trop heureux. Mon regard quine peut mentir sur ma joie, une de mes mains qui jouent avec ma paille et mon sourire qui n'a plus de limite. Je n'arrive pas à me taire, j'exprime trop de choses à la fois et mon bonheur prend le dessus, tellement que mes mots s'enchaînent sans que je puisse vraiment y faire attention. Maladresse connu, toc habituelle que de continuer de sourire, même si je panique un peu. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais comment veux-tu que je ne songe pas à un rencard quand tu acceptes de venir au restaurant avec moi, quand tu sembles presque à l'aise, naturel et à la fois très limité. Mon regard ne te quitte pas, j'ai l'air bien trop tendre, bien trop captivé par tes mots, ton invitation, tu arrives vraiment à me calmer. Le rouge s'empare de moi, plus aucun contrôle face à mes propres mots, quand je me dis que je ne pourrais pas me sentir plus gêné, te voilà qui approche. Je me sens comme un animal qu'on essaie de dompter. Tu tends la main vers moi, je ne bouge pas avant de te regarder en haussant un peu les sourcils. Je dois me taire donc, tu me le montre d'une façon douce, j'attendais un mot, pas un geste. Ma main effleure doucement le côté de la tienne dans un geste incertain, comme pour essayer de comprendre, comme si je ne pouvais pas vraiment y croire. Je pince doucement les lèvres, pinçant légèrement une partie de ta peau sans le vouloir. Rien de douloureux, ça reste difficile de faire mal avec un pincement de lèvre.

Main qui quitte mon visage, chaleur qui me semble déjà lointaine. J'ai l'air totalement perdu quand tu la retires, je ne sais plus vraiment ou regarder, comment me tenir. Dois-je parler ? Tu m'as dit de me taire, alors me revoilà avec mon gémissement plaintif. Aucune idée de ce que quelqu'un de normal ferait dans une telle situation, mais est-ce que quelqu'un de normal serait là déjà. Je ramène ma paille entre mes lèvres, mon regard se pose sur le citron que tu as abandonné et j'essaie de me reprendre. La fraîcheur du thé dans ma bouche, je me concentre là-dessus, comme si c'était une première fois. Tu finis par reprendre de toi-même la discussion, comme si rien n'était arrivé. Je te regarde en continuant de boire lentement avant de hocher la tête rapidement.

« Bien entendu ! Je devrais avoir un petit colocataire en fin de semaine prochaine, pour ne pas vous embêter pendant vos jours de travail, vous pouvez passer à mon appartement, ou bien au parc ! » Lueur dans le regard, joie d'un nouveau rendez-vous, d'une nouvelle situation. « C'est rassurant pour moi, je ne vous ai pas encore fait fuir. »

Je reviens poser mon regard sur mon verre en souriant comme un idiot heureux. Plus de rendez-vous, revoir Abraham est une joie unique. Je n'ai jamais ressenti une telle joie, d'une relation pure, sans avoir qu'on te plante un couteau dans le dos un jour, je suis peut-être un peu naïf sur le coup, mais je m'en moque. J'écoute ta longue tirade avant de sentir mon coeur faire dokidoki dans un rythme digne d'un groupe de métal. Je n'arrive pas à savoir si c'est une insinuation à créer quelques choses, ou justement à avancer sans aucune attache, l'une pourrait bien me brûler les ailes. Un jazz, devenir complètement imprévisible, mais aussi suivre nos envies je présume. Est-ce qu'on arrivera à être aussi cool qu'un morceau de jazz ? J'affiche un grand sourire.

« Je ne promets rien, je n'ai jamais pratiqué le jazz. » Mes doigts passent sur mes lèvres et je murmure. « Je crois que j'aime bien quand le rythme change... »

Je reprends mon verre entre mes mains et je le fais tourner un peu, le son des glaçons qui tape doucement contre le verre arrive à me distraire un peu. Ne pas imaginer trop de choses, mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse moi, regardez le, cet homme bien trop classe et beau gosse pour finir assis en face de moi. Je me trouve chanceux, j'ai envie de danser, de chanter, dommage qu'il n'y ait pas de karaoké ici, j'aurais pu battre une autre de mes peurs.

« Le restaurant, c'est moi qui invite, je vous préviens. Déjà la séance, puis le verre, vous n'y échapperez pas ou alors je vous mords. » Léger rire. « Je n'ai pas la rage, promis. »

C'est vraiment censé le rassurer ?
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyLun 10 Sep - 3:28


À force de vous rassurer quant au fait que je n'ai pas encore fuis, je vais finir par me poser des questions sur le pourquoi d'un tel acharnement à le rappeler.

Bref sourire, suivi d'un rire bien assez tôt et finalement, cette réflexion qui tombe, sur le jazz. Je ne sais pas tellement pourquoi je me suis lancé sur un tel sujet. Peut-être ai-je envie d'en écouter à l'instant ? La proposition est saugrenue en soi, mais je me dis que peut-être, ça arrivera à te détendre légèrement. Là où moi, je me suis tendu comme un idiot, tout seul. Souvenir de tes lèvres contre ma paume. Idiot, idiot, idiot... ! J'avise ta réaction en tout cas, l'assurance faussée, tentative d'avoir l'air naturel alors qu'il n'en est rien. Mais tu n'as pas besoin de le savoir, ça. Et ton geste me rappelle ce geste terriblement bête. Et finalement, c'est moi qui ne respire plus. Qu'est-ce que je fiche ? Je crains que de loin, je semble être à flirter. Inenvisageable.

... Je vous recommanderais quelques morceaux, si vous voulez... Ou si vous avez de quoi écouter des cds ?

Déglutition. Tais-toi bon sang, Abraham ! Et je retourne me noyer dans mon verre. Ne plus songer à rien d'autre que ce dernier, ne plus savoir relancer un sujet quelconque, alors que finalement, c'est ta voix qui se décide à parler et nous remettre dans le bain. Et c'est à mon tour de pincer les lèvres, réfléchissant à ce que je pourrais bien en dire. Mais finalement, les mots sortent avant que je ne le fasse réellement.

En général, on assure plutôt du contraire pour que la menace en soit vraiment une. Sirote. Enfin, je voulais dire que... Oublie tes oreilles qui chauffent. ... Rien. Hum. Ne vous sentez pas obligés. Je vous devez au moins ça, pour vous remercier au nom de mes tortues.

Je me redresse, repousse mon verre que je viens déjà de terminer, à force. Léger mal de crâne à cause du frais. Le bout des doigts d'une main qui courent après les gouttes qui continuent de rouler sur la surface tout de même. Et puis, je songe à quelque chose.

Oh. Elles s'appellent Oona et Oola. Regard sur le paquet qui trône à terre, toujours à mes côtés. C'est une jeune patiente qui a décidé de leurs prénoms. Avec deux O, mais un seul A. C'est un détail important, apparemment. Je hausse les épaules, amusé toutefois un instant par cette précision. Bref, merci pour elles, une nouvelle fois.

Voilà voilà... Je ne sais plus quoi dire. Créer un lien... Plus facile à dire qu'à faire, finalement. Toutes les questions qui pourraient me venir en tête sont toutes des plus basiques. Et puis, l'une d'entre elles me semble pas si mal que ça, après tout.

Tiens, vous avez quel âge au fait ? Je n'ai pas encore pensé à demander. Vous faites plutôt jeune. Ce qui n'est plutôt pas une mauvaise chose.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyLun 10 Sep - 4:22

« Sûrement parce que je suis vraiment trop heureux d'être là et... de vous avoir en face de moi. »

Un peu d'honnêteté balancée comme ça d'un coup, complètement naturellement. Le moment me prend au coeur, j'entame des rythmiques que je ne pensais plus connaître, que je n'ai peut-être pas connu plus tôt. Ça me semble différent, peut-être car ça l'est. Une relation improvisée, des moments improvisés et surtout, une honnêteté à toute épreuve. Je suis chanceux que tu n'en joues pas, parce que beaucoup aurait posé des questions pour tester mes limites par rapport à celle-ci. Toi tu restes dans une discussion simple, sans trop me piquer à vif. Mon regard se pose sur ton verre qui se vide trop vite, la peur que tu partes quand tu auras fini ton verre se fait présente, mais tu ne sembles pas t'ennuyer alors au pire, je te proposerais d'aller faire un tour. Ne pas avoir peur d'être un gros lourd en te retenant de la sorte sera sûrement la chose la plus difficile à effacer de ma mémoire, du moins, ça déprendra de ta réponse. Je pars déjà trop loin dans le futur, revenons à nos moutons.

« J'ai de quoi oui. Je veux bien écouter vos morceaux préférés. »

On n'avait pas parlé de ça, juste de simple morceaux que tu aimes, mais je pars dans ce que tu aimes, trop de sentiments. Je te regarde, tu as l'air de fuir, j'aime presque voir ça, c'est que je ne te laisse pas vraiment de glace, je crois. Je ne sais vraiment pas interpréter les signaux humains, un chien s'est simple, il remue la queue et on voit toute suite qu'il nous aime. Je me demande si Abraham remuerait la... Non. Je ne finirais pas cette réflexion mentale, sinon je vais aller me cacher sous la table pour ne plus jamais en sortir. Je te laisse répondre à ma provocation, je viens doucement approcher ma main de la tienne pour déposer le bout de mes doigts contre le bout des tiens. Un simple effleurement puis, je retire ma main pour ne pas te gêner plus. Je comptais venir te mordre, mais je garderais ça pour plus tard. Je ne fais que claquer des dents en te regardant et rire un peu.

« Ne vous inquiétez pas, c'était un cadeau. Alors laissez-moi vous inviter. »

Je te laisse m'expliquer comment se nomme ses magnifiques demoiselles, enfin, je ne sais pas si ce sont des demoiselles, mais Oona et Oola ça sonne très féminin. C'est si joli, je ne comprends pas trop pourquoi deux o et un seul a, mais tu ne pas avoir compris non plus, alors ça me va. Je secoue la tête doucement.

« Non ne me remerciez pas. Ça me fait plus plaisir qu'à elle je suis sûr. »

Un léger silence par la suite, comme si on ne savait plus quoi dire, ni comment avancer sans faire n'importe quoi. Tu sembles aussi à l'aise avec les autres que moi sur ce coup. C'est après avoir accepté de venir ici que tu te demandes quelle âge je peux avoir. Heureusement que j'ai quand même l'air plus que majeur, enfin, je crois. Je prends un petit air amusé avant de hausser les épaules.

« J'ai eu vingt il y a .. » je fais genre je compte sur mes doigts avant de te regarder dans les yeux en souriant « Il doit y avoir au moins neuf ans de ça. Je ne fais pas si jeune, si ? Je voulais juste vous embêter un peu. Et vous ? »

Puisque c'est vrai que c'est quand même une question intéressante, bien que je n'ai pas peur des années de différence, l'âge ne compte pas dans le bonheur. Du moment qu'on est heureux et conscient de l'écart, je me moque de tout. Je viens poser ma main contre mon col pour jouer avec le bouton de ma chemise. Mon regard se pose sur les gens du bar, tous occupé, personne ne fait attention à nous, alors j'en profite pour retirer deux boutons avant de soupirer un peu d'aise.

« J'ai si chaud. C'est ça de vouloir être beau, j'ai juste l'air d'aller à un entretien d'embauche ou à un rendez-vous avec ma banquière. Vous êtes pourtant plus intéressant. Je veux dire sentimentalement, plus.. non. Enfin, vous pouvez devenir un ami quoi ! »

Un aveux peut-être mal formulé, dommage pour moi c'est dit, une nouvelle fausse note peut-être, mais comme tu me l'as dit. Je dois passer au-dessus.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyMer 12 Sep - 12:09


Vingt ans... Sur le coup, je crois que j'ai une brève déglutition de stress avant que tu ne rajoutes neuf années au compteur d'un air mutin et le soulagement est quelque peu palpable, sans que je ne parvienne à saisir pourquoi. J'imagine que le coup était bien joué, tant pis pour moi sur ce coup-ci. Je dépose finalement mes coudes sur la table pour caler mon menton par-dessus mes poings fermés. À tenter de ne plus songer au geste que tu as pu avoir, à peine plus tôt, de tes doigts qui m'ont frôlé et qui me font me détester un peu plus davantage.

Vous demeurez jeune par rapport à moi. Ça fait vingt-six ans que je n'en ai plus vingt.

Nouveau sourire concédé un bref instant, face au très rapide calcul que tu auras à faire pour la réponse finale. Ce n'est pas grand-chose, dans le fond. Pour un peu, nous aurions pu faire une remarque si vingt ans nous avaient séparés aussi. Mais ce n'est pas autant. Dommage pour la blague, fort heureusement pour la santé mentale.

Quelle est votre date de naissance ?

Mes yeux qui suivent ton mouvement ensuite et bon sang. Tu sembles décidé à me faire compter aussi le nombre de fois où tu vas faire ou défaire tes boutons. Deux, cette fois. J'inspire et relève le regard vers le tien, tentant de garder une quelconque contenance, rien qu'un soupçon au moins. Sentimentalement plus... ? L'impression de recevoir un coup contre la carapace encore, t'avisant toujours. Tentative de fuite numéro deux.

Il est plus prudent de se faire comme ami sa banquière qu'un psychiatre, pourtant ! Rire simple, factice. Quoique, ça dépend votre compte en banque j'imagine.

Aucune idée. Je n'ai pas vraiment pour habitude de me faire des amis. Finalement, un poing qui se déloge pour venir passer les doigts dans mes cheveux pour les chasser en arrière sans grand succès. Mais ça a le mérite de me détendre d'un chouilla. Geste mécanique qu'on n'identifie plus à force.

On a de la chance, il fait plutôt bon ici. Dehors, ça serait encore pire. Toujours motivé par le parc ? Tentative de détournement. Vous avez quelque chose de prévu ensuite, d'ailleurs ? Mais quel idiot. Je fronce les sourcils pour moi-même, balayant l'air de ma main. Non pas que je souhaite vous accaparez toute la journée, hein, juste que je me disais que vous aviez pu vous faire beau pour l'après et je ne voudrais surtout pas vous mettre en retard... Léger malaise. Voilà pourquoi je ne parle jamais. ... Mes excuses, je crois que c'était quelque peu grossier. Bout des doigts qui viennent à frotter la barbe. Je veux dire... Enfin... Désolé. Bref sourire, avant d'aller pour me relever, prenant la poche pour la poser à ma place. Je reviens, il faut que j'aille aux toilettes, surveillez-là d'accord ?

J'ai absolument besoin d'un coup d'eau sur le visage, là. Je sens la panique m'envahir aussi sûr qu'une bourrasque viendrait à tout saccager d'une fondation mal construite. Je m'éclipse sans te laisser le temps de dire grand-chose, regard qui se fait vif sur l'ensemble du lieu pour trouver enfin ce que je cherche. Et je m'engouffre dans les toilettes donc, presque trop précipitamment, m'excusant une nouvelle fois auprès de la personne que j'ai failli bousculer alors qu'elle en sortait. Partie hommes donc, à prendre d'assaut le lavabo pour respirer devant et tenter de calmer l'angoisse, avant que les pognes ne s'activent pour faire couler l'eau froide et plonger tête la première contre les paumes qui l'ont recueilli.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 3:33

Je ne peux retenir un petit rire quand je perçois ta légère panique intérieur. J'apprécie presque ça, parce que ça en montre peut-être plus que tu le penses. Mon regard qui détaille chacun de tes traits, essayant de comprendre comment ressentir au mieux tes sentiments, interpréter un peu plus facilement ce que tu ressens pour ne pas être maladroit. Les yeux en disent toujours long, mais il faut faire attention à l'ensemble. Tout est plus simple quand c'est un sourire, le regard sourit aussi. Je retiens donc que tu as quarante-six ans, ce n'est pas dérangeant, je suppose que je t'aurais peut-être rajeuni un peu si j'avais pu te donner un âge. Dix-sept ans d'écart, ça me semble quand même grand, j'espère que ça ne te dérangera pas plus que ça, tu vas sûrement me voir un peu plus comme un enfant. J'en ai le caractère, enfant qui sourit et qui joue avec n'importe quoi, j'ai le rire facile. Mon verre que je fais lentement tourner pour m'occuper les mains, mon regard qui le fixe un peu.

«  6 Mai. Vous demandez ça pour déduire une année ? »

Un regard qui croise le sourire qui me semble fragile, comme faux. Je fais un peu la moue avant de hocher la tête. Je suppose que c'est plus simple d'être ami avec une banquière. Je sens bien que ma maladresse t'a un peu secoué, en même temps je balance des mots trop importants encore, pour un début de rendez-vous. La banquière ne pourrait juger que mon compte en banque, toi tu peux me juger totalement, trouver toutes mes faiblesses, savoir tant de choses sur moi que je pourrais enfouir. Coeur qui bat, je n'ai aucune idée de si c'est la peur qui me submerge ou juste toi. Je viens attraper ma paille entre mes dents comme pour la torturer, calmer mon cœur, mes pensées. Quand je me dis que tu peux tout savoir de moi en demandant juste mon dossier et le pire, c'est que je t'ai offert l'opportunité de le faire en prenant un rendez-vous. Devrais-je parler de ce qui a pu se passer il y a quelques temps maintenant. J'ai peur que tu me trouves horrible, que je n'ai plus de contrôle sur ce que tu peux penser de moi, j'en ai déjà pas, mais j'ai peur que tu penses que je suis faux depuis le début. Je baisse la tête et me cache dans mes mains avant que ta voix revienne prendre le dessus sur mes pensées, tu me sauves d'une crise de panique. Je relève les yeux avec un air presque abattu que j'efface rapidement à la proposition. Continuer notre rendez-vous ? Un sourire reprend possession de mon visage, une joie intense que je ne peux cacher.

« Je veux bien aller au parc ! » Mon regard se perd sur toi face à tes mots. Rougeur, cœur qui bat fort, nom de dieu, arrête ça Abra'. « Je n'ai rien de prévu. J'ai gardé ma journée pour vous. Je ne savais pas combien de temps on serait là, je ne voulais pas risquer de... » Je te vois poser le sac et mon regard se pose dessus, tu fuis. « D'accord. » Voix plus basse, comme pour étouffer tout ce que j'ai envie de dire.

Je reste là à fixer le sac en te laissant partir. Je me sens vraiment mal quand tu n'es plus là, comme plus à ma place, avec les gens qui me regardent, enfin, j'ai l'impression qu'on me regarde comme un type louche. Angoisse qui monte, j'attrape le sac pour le maintenir contre moi en murmurant un petit. « Je me suis fait beau pour vous. » Fallait que ça sorte, tant pis si ce n'est pas toi qui l'entend, juste le serveur qui vient à me regarder un peu bizarrement et qui semble totalement se moquer de moi. Coeur qui bat, regard qui se trouble, j'essaie de calmer ma respiration. Je sais que je dois respirer lentement, penser à quelques choses qui me calment, mais c'est difficile dans les endroits bruyants. Alors je me lève un peu brusquement pour essayer de te retrouver, je m'engouffre dans les toilettes sans douceur faisant claquer la porte et derrière moi, il rit. Je me retrouve encore plus mal à l'aise, toi en face de moi et l'autre derrière cette porte qui ne se ferme pas. Mon regard se pose sur toi, il brille un peu, j'essaie de les contenir promis.

« Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire honte. » Je te tends le sac et je vais m'enfermer dans les toilettes pour me calmer et me poser un peu seul, même si je sais que tu es dans cette même pièce.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 4:29


Je ne sais pas comment gérer les choses. Je ne sais mettre que des barrières et des distances. Voir les gens de loin, être apprécié juste ce qu'il faut pour qu'ils n'insistent en général pas. Les gens se contentent de peu de choses parfois, tant qu'on les écoute, qu'on leur porte un intérêt suffisamment marqué pour qu'ils pensent être proches, qu'ils pensent partager quelque chose. Ils ne demandent pas plus qu'un peu d'attention, prennent sans voir ce qu'on leur interdit de donner. Et pourtant, je le sens, dans tes regards et tes gestes, au travers de tes mots aussi, que tu attends de moi d'aller au-delà. Je suis comme les pyramides d'autrefois, dont on scellait l'entrée une fois le tombeau. Ne restait d'un infime espace dans le sommet pour que l'âme du défunt puisse s'échapper. Minuscule interstice laissé pour qu'on se dise que je me suis ouvert. Visage qui ruisselle alors que le reflet me renvoie l'image d'un homme qui a sans doute trop fonctionné ainsi tout le long de sa vie. Quarante ans à me lester dans les silences. Quarante années auxquelles tu te heurtes à présent. Et ça me fait paniquer, très clairement, l'idée que tu puisses vouloir réellement les percer, mes défenses savamment mise en place pour qu'à jamais, je reste vierge de toute présence qui pourrait apaiser la culpabilité. Je soigne sans accepter l'idée de l'être aussi à mon tour un jour.

... Hein ?

Réponse qui n'en est pas une, qui n'en sera jamais une. L'incompréhension qui me frappe alors que la poche termine contre moi et mes mains désormais glacées, encore suintantes d'eau. Et tu t'enfermes déjà, alors que ton regard me hante. J'ai encore fait du mal à quelqu'un. Mes doigts se crispent, contre le sac. Et comme toujours, je contrôle au mieux le flux d'émotions qui peut se faire en moi. Seul face à une évidence. L'homme souhaite s'enfouir six pieds sous terre, alors que le psychiatre veut tout analyser. Si je m'écoute, je deviens spectateur d'une scène que je ne maîtrise pas. Mon regard se baisse sur le sac et son contenu. Des pensées affluent, alors que ma respiration se fait plus courte finalement. Alors je fais quelques pas, finalement, vers cette porte fermée. Pourquoi faut-il que j'attende toujours qu'il soit trop tard ? J'hésite encore, me sens flancher face à cette main qui s'élève. Comme si finalement, cela n'était pas la véritable solution. Ciel que je tremble de faire un pas en avant.

Toc, toc, toc.

... Je suis désolé... Encore une fois. Toujours. Vous ne me faites pas honte... Je baisse encore une fois le regard, avant de finalement le recouvrir du rideau de chair. C'est plutôt... Le contraire...

Boum, boum, boum.

Je... Déglutition. Je m'appelle Abraham Mora. J'ai quarante-six ans, je suis psychiatre et pour autant, je suis incapable de laisser quelqu'un m'approcher... Que fais-tu, Abraham ? ... Vous avez... Un joli sourire. Joues qui chauffent. ... Ne me laissez pas le faire disparaître. Doigts qui étaient restés contre le bois de la porte. Et qui finalement glissent. Excusez-moi. Regard qui revient, sur la sortie. ... Bonne journée, Uzvael.

Un élan de courage, tué par une fuite en avant. La sortie des toilettes se fait alors que je tremble encore de ce que j'ai pu oser dire, faire. Pourquoi ne me suis-je pas tût ? Le pas vif encore, alors que la chaleur en dehors se fait étouffante. Fichu été. Soleil qui déjà, lèche la peau. Mais pas le coeur.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 5:02

Ma main se pose contre la porte et mon front la rejoint. Je ne fais que renifler dans cette petite boite qui me semble terriblement plus safe que l'extérieur. J'essuie mes yeux de temps en temps comme pour essayer de me cacher à moi-même que je pleure, si ça ne coule pas jusqu'à mes joues c'est que je ne pleure pas. Je n'ai pas laissé assez de temps pour que tu puisses réagir et à tes mots je comprends encore que je suis un idiot. Tu as mal compris. Je n'arrive pas à parler, ma gorge est si serré, mon cœur est dans le même étant, malgré tes mots. Le contraire de te faire honte ? Qu'est-ce que ça peut être ? J'essuie mes yeux avec ma chemise, je respire doucement essayant de me calmer un peu plus rapidement. Je n'y arrive pas. J'aimerais te dire que ce n'est pas ce que je voulais que tu comprennes que je parlais par rapport aux autres, que je ne voulais pas t'afficher d'une quelconque manière, mais j'ai trop parlé. Aucune idée de si le serveur l'a pris pour lui ou si je t'ai affiché, je préfère la première idée, que tu ne te sentes pas mal ici à cause de moi. Avoir l'air ridicule c'est habituel pour moi. Coeur qui bat fort à tes mots, un mélange de douleur et de salsa, avec cette chaleur en prime je me demande vraiment comment je fais pour ne pas m'évanouir comme une merde dans les toilettes. Je retrouve un léger sourire, tu l'apprécies, j'ai un joli sourire. J'allais dire quelques mots, mais te voilà qui part et, je n'ose pas sortir de là dans la seconde pour te retenir. Coeur qui bat jusqu'à mes tempes, je n'entends plus que lui, je me sens mal.

« Abraham... » Voix toujours aussi étouffé et je sais pourtant que tu ne m'entends pas.

Il se passe plusieurs secondes dans lesquels je ne sais plus où je suis, j'ai froid, j'ai chaud, j'ai l'impression que tous part en couille. La peur me paralyserais normalement dans ses toilettes, mais je sors et je me dépêche de te retrouver dehors. J'allais pour attraper ta main, mais je ne veux pas briser tes limites, alors j'attrape simplement ta manche en reniflant une nouvelle fois. Je crois que tu peux ressentir toute ma peur dans mes tremblements. J'effleure d'un doigt l'intérieur de ta main comme pour te dire que ça va, même si clairement, à mon visage et mes yeux on pourrait penser l'inverse.

« Je m'appelle Uzvael Landry, j'ai beau passer mon temps au parc avec plein de monde, s'il n'y a pas quelqu'un ou un chien pour m'accompagner je panique vite. Après la prison, me retrouver dans des endroits pleins de monde me fout la trouille, je préfère les endroits plus fermé et calme, ou l'extérieur. »


Un aveux qui me demande bien trop de force, je reste derrière toi, mais je ne souhaitais pas continuer à tomber comme je le fais contre toi. Trop de peur, de panique mon corps qui flanche, qui me dit merde, je tombe la face la première contre ton dos et la seule chose que je me dis c'est que tu sens bon. Bourdonnement dans mes oreilles, pourvu que ce ne soit pas une foutu abeille, je les déteste. Je ne lâche pas ta manche du moins, j'ai cette impression, je ne sais plus je suis peut-être même plus debout, c'est juste un moment sans son ni image qui passe. Quelques secondes où je n'ai plus aucune idée de ce qui se passe.

« Je ne veux pas avoir une abeille dans l'oreille. »

Je finis par me redresser pour reposer mon regard sur toi. Le visage pale, je n'ai pas conscience du temps qu'il s'est passé depuis que j'étais contre toi, ni même de si je l'ai vraiment été. Je viens me cacher dans mon col de chemise et je me frotte le bras d'un air gêné.

« On... peut aller discuter à l'ombre ? J'ai besoin de m'asseoir, enfin. Sauf si vous voulez vraiment rentrer, Abraham. »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 5:46


Et ça toc encore. Dans le dos, cette fois-ci, alors que ton geste m'arrête sur place, que le creux de ma main se demande ce qu'il peut bien se passer. Les yeux grands ouverts, à t'écouter. Prison ? Entre mes omoplates, il y a comme un poids. Une seringue géante, que ta tête représente. Concentre-toi, Abraham. Je me tourne doucement, espérant que tu ne t'écroules pas pour de bon tandis que je fais cela. Et je te fixe, alors que tu te redresses, regardant autour de nous rapidement, pour murmurer simplement. Pas d'abeille... C'est bête, j'ai tout autre chose à dire. Tu as le visage pâle et les yeux qui ne le sont pas, eux. Encore humides et rougeoyants. Je m'en veux. Sourcils qui se froncent sous la bulle d'inquiétude qui perce la carapace, avant d'acquiescer lentement, pogne qui vient doucement décrocher la tienne de ma manche.

Allons nous asseoir.

Doigts qui glissent sur ton poignet, parce que je ne me risquerais pas du tout à te prendre la main. Et je tire doucement, avant de m'éloigner avec toi, pensif, repérant les lieux avant de revenir à l'entrée du parc pour m'engouffrer dedans et trouver le premier arbre qui donne de l'ombre pour te relâcher là et te laisser t'asseoir en prenant appui contre le tronc. Et je pose la poche encore, me baissant légèrement en prenant appui sur mes genoux, de mes mains.

Allongez-vous et attendez-moi, je vais vous prendre quelque chose de sucré. Vous semblez sur le point de vous évanouir...

Quelques secondes à rester ainsi, avant de hausser le bout des lèvres, tressaut d'un sourire avant que je me détourne doucement, m'engouffrant plus vite ensuite dans la première supérette du coin, installée face au parc. Position stratégique. Au rayon frais, je nous reprends deux thé glacés en me disant que ma vessie va finir par me maudire et inversement, prenant un paquet de gâteau ensuite, avant de payer et revenir en trottinant vers là où j'ai pu te laisser. Et je me pose à tes côtés, te tendant la bouteille, apportant la mienne dans mon cou pour me rafraîchir celui-ci avec, tant qu'elle suinte le frais. Posé dans l'herbe de quoi nous sustenter, plus proche de toi que de moi.

N'hésitez pas, si vous pensez qu'il y a besoin de vous soulever les jambes. Je pince les lèvres, prêt à me redresser ceci dit. Ca aide contre les vertiges, si jamais. Ce n'est pas un de mes fétiches... !

Je tente l'humour, pour détendre l'atmosphère que j'ai rendu si lourde. Pour m'éloigner aussi, en quelque sorte. Et le sourire qui venait à naître s'affaisse dès lors que j'ai cette pensée. Je viens à me passer une main sur le visage, pour tenter d'évacuer la tension que je viens d'accumuler.

... On devrait se mettre au yoga. J'ai l'impression que ça vous ferait tout autant de bien. Deux grands stressés mis dans le même giron... Voici le résultat. J'ai juste peur qu'il faille porter une sorte de tenue en lycra, vous savez... ? Non parce que... Hors de question.

Mora prend le dessus sur Abraham. Ce n'est pas ce que je veux, dans le fond. Mais j'ai besoin de reprendre le contrôle, en quelque sorte. De retrouver une quelconque maîtrise qui nous préserve de la panique totale. J'inspire, change de place la bouteille, mise de l'autre côté du cou, laisse les traces de fraîcheur faire leur office.

... La prison, donc... ? Excusez-moi mais... Vous avez quand même plus la tête de l'enfant de coeur que du grand bandito. Esquisse encore, sur les lèvres. Erreur de jeunesse ?
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 6:25

Trois mots, qui pour moi sont les plus réconfortant du monde. Je lâche un soupire apaisé avant de te regarder tel un enfant, une moue un peu plus confiante, un peu comme si je n'avais pas à en dire plus sur la prison. J'étais presque rassuré, comme si tu n'allais pas pointer ça du doigt. Je te laisse décrocher ma main, tu sembles comme loin d'un coup, mais tes doigts qui glissent jusqu'à mon poignet me tire un frisson, même si discrètement ils mettent une distance entre toi et moi, mais quand même moins que si tu m'avais juste guidé, donc je me dis que c'est un petit pas vers la confiance. J'avance avec toi au rythme que tu me donnes, j'essaie de ne pas te faire perdre de temps, qu'on ne reste pas à la vu des gens comme ça, presque trop proche. Je retrouve le parc et c'est un soulagement, m'écrouler sous cet arbre est une libération. Le corps complètement dans l'herbe je te regarde l'air vraiment k.o. Tu repars, cette fois je ne bouge pas, je ne panique pas, de toute façon je ne suis même pas sûr que tu sois vraiment parti. Je prends en compte que tes mots et je t'attends sagement à regarder les branches de cet arbre qui me gardent au frais, même si le soleil me brûle les yeux. J'attrape la bouteille, je dégage un énième bouton de ma chemise pour la glisser là, sur mon torse, est-ce que j'essaie de me glacer le cœur face à tes attentions ? Sûrement. Je pose un regard un peu choqué sur toi avant de me mettre à exploser de rire, tu as réussi à me faire me tortiller de rire, bravo.

« Oh oui, soulevez moi les jambes monsieur Mora. » Je prends une voix presque aguicheuse, mais elle n'en est rien avec mon rire que je ne peux plus contenir.  «  J'ai dit monsieur Mora pour le jeu, Abraham. » Je n'ai pas envie de reculer encore.

Je me redresse doucement en poussant un gémissement de surprise, j'ai si vite oublié la bouteille qui vient totalement de me geler le ventre. Je la retire puis je pose mon regard sur toi. Mon regard parcourt ton corps et je hausse les épaules. Je suis sûr que le lycra t'irait très bien aussi, de toute façon qu'est-ce qui ne pourrait pas te rendre plus sexy. Je tends la main pour juste venir attraper un de tes doigts avec un des miens.

« Calmez vous, ça va. Je vais bien... on est dehors et vous êtes là. » Un peu de courage qui remonte. « C'est pour vous que je me suis fait beau. Juste vous. » Personne après vous.

Je soupire comme soulagé de l'avoir dit avant que la question ne soit posée. Elle vient s'écraser contre moi, m'exploser dessus comme une bombe, j'ai l'impression de mourir. C'est pourtant amené de façon gentil, mais le sujet n'est pas si simple, personne ne m'a jamais cru, personne ne me croira jamais je suppose. Mon regard se pose sur toi et j'y découvre un léger sourire qui m'apaise un peu. Rien de méchant, même si tu pointes une erreur de jeunesse, Si je parle d'homicide sans dire que ce n'est pas moi je vais encore te faire peur. Alors j'inspire un grand coup, expiration lente puis je prends la parole plus calmement.

« Mauvais endroit au mauvais moment. Je me suis fait agressé, je ramenais le sac d'un... de ce qui semblait être un ami, mais ils ont décidé que c'était si amusant de me faire une blague... Je n'ai pas fouillé le sac, je l'ai juste ramené, sur le chemin, y avait des types, je me suis fait tabassé et l'un d'eux s'est... fait tué. On m'a retrouvé avec le type mort et j'ai fait de la prison pour la drogue, pas le meurtre même si on me pense toujours coupable. » Larmes qui remontent. « J'ai perdu mes amis et ma famille. Personne ne me croit de toute façon. Alors ce n'est pas grave. »

Je viens ramener mes genoux contre mon torse, je niche mon nez contre mes genoux et je me cache là, je ne ressemble plus qu'à une petite boule qui aimerait disparaître. Petit objet brisé qui aimerait juste être oublié, qui sait que de toute façon personne n'aura jamais envie de lui donner une chance. Je prends la bouteille pour boire une gorgée puis j'essuie rapidement mes yeux pour te regarder.

« Faut pas vous embêter avec moi. Merci pour la boisson. Vous savez.. je vous aime bien. On n'est pas vraiment doué avec les humains, mais avec vous je me sens bien. En sécurité, pour une fois. »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 7:20


Contre la bouteille, ça se réchauffe. À ton geste déjà. À tes mots ensuite. Et ça me happe toute forme de courage, pour ma part. Je ne trouve rien à répondre, je me contente de déglutir une nouvelle fois, de te regarder l'air d'une biche affolée encore, mais qui se contient au mieux. Sans doute pour cela que la question qui tombe ensuite est celle de la prison. Et ton doigt quitte le mien. Contact rompu, alors que tu sembles apprécier cela. Que ça a l'air de te rassurer, pour ta part. Alors que pour ma part, ça me brûle. C'est à mon tour de voir une carapace se reformer immédiatement. Le sujet est terriblement sensible. Je n'aurais pas cru à ce point, vu que tu l'as abordé en premier lieu. Parce que je suis un idiot, tu sais. Tes mots tombent, lourds de sens. Une sorte de culpabilité qui remonte, j'ai l'impression. Un instant, je me demande si tu aurais préféré être à la place du mort. Pour ne pas avoir vécu l'enfer qui a suivi, peut-être. Parce que c'est plus simple à se dire, aussi. Que le corps d'un homme mort, qu'il soit de notre fait ou non, ça marche à jamais. Que si tu as été l'agressé, tu peux te dire que ça aurait dû être toi. Tant de choses qui se bousculent dans ma tête, alors que tu sembles prêt à me faire des Adieux pour de bon cette fois. Et je reste planté là, à ne pas savoir quoi faire encore. À te voir prendre une gorgée, à parler d'une sécurité toute relative, parce que je ne suis pas quelqu'un sur qui compter. Est-ce que c'est ça qui te rassure ? Ce côté fuyant qui semble s'appliquer à n'importe qui ?

Je ne suis pas quelqu'un de très sécurisant, pourtant...

Crois-moi. Ma famille entière peut témoigner. Il n'y a que mes parents pour ne pas le remarquer. Pour ne rien voir du tout, se cacher derrière l'étiquette de fils parfait qu'ils m'ont collé partout. Face à laquelle j'ai de plus en plus de mal à tenir. Finalement, une main s'élève, pour se frayer un chemin, parmi tes doigts crispés. Crochet avec un des miens, pour le serrer de la même manière que tu as pu le faire plus tôt. Et pour de vrai, cette fois, le sincère qui habille mon visage, bien que discret, est sincère. Adressé bel et bien à toi, alors que ma peau semble me brûler, à ce contact. Qu'importe. C'est peut-être le psychiatre, face à une âme en détresse, qui a envie de la rassurer à sa manière. Parce que j'en ai vu d'autres. Des plus terribles, aussi.

Vous devriez vous prendre un chien. La pensée m'échappe, tandis que je ne sais quoi dire d'autres. Cela vous ferait beaucoup de bien, je crois, d'avoir un compagnon rien qu'à vous. J'ouvre encore la bouche, prêt à continuer, avant de souffler un rire. J'allais continuer dans ma lancée mais je crois que j'ai laissé un peu trop ressortir Mora, là...

Et je retire doucement ma main, une fois que je me dis que le message est bien transmis. Je me décide à m'allonger dans l'herbe, en me mettant sur le côté, pour sentir finalement les brins d'herbe me caresser la nuque et les bras. Les mains viennent à se poser l'une avec l'autre sur le ventre, alors que ma tête se met droite face au ciel, pour l'observer à travers le feuillage.

Juste... Si on vous a déclaré non coupable, alors vous n'êtes plus soupçonné de quoi que ce soit d'un point de vue juridique.

Ainsi, plus personne ne peut t'accuser de l'homicide. Il n'y a plus que toi, pour décider de ce qu'il en est. De décider de si tu as à t'en sentir coupable ou non. Je ne connais pas les faits, mais si un jury entier à déclarer cette finalité... Je me mets du côté de la Justice. Peut-être me mens-tu... Mais j'ai envie de croire que non.

Vous avez réussi, au fait. Fixe le ciel, Abraham. À vous faire beau. Je vous l'ai déjà dit, que vous étiez très élégant.

Je ferme les yeux, finalement, quand je sens une légère brise venir caresser nos peaux et faire s'agiter les feuilles.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 8:01

« Vous ne me jugez pas et vous faites de votre mieux pour ne pas me montrer que je vous gêne. Même si je sais que c'est le cas, je me trouve très gênant moi-même. »

Je prends un léger sourire, alors oui tu n'es pas le type le plus sécurisant au monde, tu n'as rien des gros bras qui pourrait casser la gueule à tous les types qui voudraient me tabasser, mais je m'en moque. Je me sens bien et en sécurité juste à discuter calmement avec quelqu'un qui m'écoute sans juger et qui pour une fois semble réellement intéressé parce que je peux dire. Sûrement parce que tu es psy, mais j'ose espérer que je ne finirais pas bien rangé dans un dossier. Qu'on pourra discuter comme ça longtemps et peut-être que sur un air de jazz on se laissera aller à un rythme plus imprévu. C'est bien ce que tu m'as dit non ? Qu'on devrait juste vivre ça comme ça vient sans nous soucier du reste, alors j'espère que tous les rythmes t'iront et qu'on s'amusera sans se heurter. Te revoilà sur une histoire de chien, juste à moi, j'aimerais bien, mais je ne peux pas. Ou alors je vais chercher un boulot de secrétaire, parce que je n'ai pas envie qu'il se sente délaissé par les autres et inversement, je ne veux pas de jalousie. Même si j'aimerais bien me réveiller tous les jours avec cette petite boule de poils avec moi, ça m'éviterait d'être seul, mais ça me ferait aussi l'être beaucoup plus, puis comment je fais, si je dois sortir un week-end, je n'ai pas d'ami ou de famille pour qu'on me le garde, c'est moi qui garde les animaux.

« Monsieur Mora sans son costume ? Est-ce vraiment possible ? Je ne peux pas prendre de chien, puis si jamais j'arrive à avoir un rencard avec Abraham, vous comprendrez monsieur Mora que je ne voudrais pas laisser mon petit seul pour un bel homme. Ou il faudra venir à la maison. »

Tu vas penser que j'essaie de te tuer, mais j'essaie surtout de faire de l'humour, peut-être maladroitement, mais j'essaie de me détendre comme je peux vis-à-vis de la prison. C'est vrai que c'est sûrement pas en créant du stress vis-à-vis de toi que ça va aider, mais je ne réfléchis pas, je saute juste le pas. Je regarde ta main qui quitte la mienne et je me rends compte qu'elle y était, je reviens doucement te l'attraper pour enlacer mes doigts au tiens pendant quelques secondes, juste histoire de garder cette image en tête, mes doigts qui enlacent ceux d'Abraham. Simple sourire de façade alors que mentalement je suis totalement en pleine danse de la joie. Je te rends ta main sans broncher, bien trop heureux de se souvenir. Je perds de nouveau le sourire puis je hoche la tête.

« On n'a surtout pas assez de preuve pour me pointer du doigt. Ce n'est pas parce que je suis là que je suis coupable, c'est ce qu'il a dit pour me défendre, le manque de preuve m'a empêché de finir ma vie en prison. Ça m'empêche pas de me revoir écrasé par ce type qui se vide totalement de son sang. »

Long soupire et je repose mes yeux sur toi, le bel homme qui dans cette position pourrait totalement devenir une muse. Je me pose bien à côté de toi et en m'excusant au préalable, je viens effleurer certaines zones de ton visage, de simple chatouille sur des zones qui peuvent calmer ton stress. Un petit massage du visage improvisait.

« Il y a une grande différence entre me trouver élégant et me trouver beau. Je suis content d'être beau à vos yeux alors. »

J'éloigne ma main de ton visage pour m'allonger à côté de toi et fixer le ciel aussi. Mon cœur est affolé, j'ai beau ne pas te toucher, il bat fort comme si on était trop proche. Je détourne le regard pour te fixer un long moment, ne pas quitter ton visage des yeux comme si tu étais la seule chose que je pouvais voir.

« Est-ce que c'est possible de vous voir quand vous n'êtes pas beau ? Rien qu'à vous regarder, je sais que ce n'est pas possible, je suis sûr que même malade vous restez avec votre charme fou. Ne me jouez pas les hommes qui ne comprennent pas. J'ai beaucoup de chance d'être là. »

Discuter avec le cœur plutôt qu'avec le cerveau, c'est comme volontairement se jeter contre un mur la tête la première et espérer qu'il lâchera avant que vous vous fassiez mal. Peu de chance que ça arrive.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 8:43


Vous vous en voulez ?

Question légitime qui tombe sous le sens. Peut-être est-ce là la véritable source de problème. Mais en attendant... Je crois finalement que tu essayes de m'assassiner à mon tour. C'est un tout. Un trop. Mon besoin de distance est littéralement saccagé. Trop de contacts. Trop... D'empressement. Je ne saurais dire avec exactitude si c'est le bon mot mais c'est ainsi que je le ressens. Impossible de me détendre, réellement.

Pourriez-vous... Cesser, s'il vous plaît... ?

Je ne sais pas ce que tu essayes de faire avec mon visage mais ma limite vient d'être très largement atteinte et je retiens de peu le soupir de soulagement lorsque tu cesses. Préférant ainsi fermer les yeux pour tenter de profiter que de l'air qui trace sa route invisible tout en effleurant les chairs avec bien plus de finesse que tout être humain pourrait faire. Mes pensées m'échappent et je me dis trop tardivement que ce n'était sans doute pas la chose à dire, après un tel mouvement de ta part. Je me dis encore que c'est la faute à ce côté tactile qui, clairement désormais, te rassure. Je comprends ainsi pourquoi les chiens te plaisent autant, ils sont sans doute bien moins réfractaire que moi. Le rideau baissé, il m'empêche d'écarquiller grand les yeux face à tes propos. Laissez-moi mourir. Supplique envoyé au Seigneur, soudainement. Qu'il me foudroie sur place, je crois que j'ai eu mon quota pour des années. Force est de constater que ça me bousille la dernière part de self control que je pouvais avoir. Alors je me redresse vivement, préférant soudainement être assis plutôt qu'allongé, te faisant à moitié dos, les doigts qui s'agitent pour venir prendre une gorgée de thé dans la bouteille que je n'avais pas encore ouverte. Longue, la gorgée. Et quand enfin mes lèvres décollent du goulot, les mots affluent finalement.

Pourriez-vous arrêter d'être aussi... Comment dire ? Tactile aussi bien physiquement que verbalement ? Cela me met très... Mal à l'aise.

C'est sans doute plus véhément que je l'aurais voulu mais tu touches à des cordes bien trop sensibles. Pire que ça, même. Corrosives. Et je ne suis plus très loin de te considérer vraiment comme un test de Dieu sur ma personne. Je me frotte une nouvelle fois le visage, pogne qui termine dans les cheveux encore.

... Désolé, je... Je ne sais pas comment dire les choses... Un soupir résigné qui s'échappe de moi. Je ne suis pas quelqu'un de tactile ou particulièrement... Avenant, dans le privé.

Et par réflexe, je viens à trifouiller mon alliance, comme pour me rassurer sur cette énième barrière mise face au monde. Et pour moi-même aussi. Comme un rappel de ce qu'un homme doit aimer. Alors je me confronte à toi finalement, t'avise, l'air quelque peu contrit.

Vous essayez de me séduire ou c'est juste que vous n'êtes pas particulièrement bon sur le vocabulaire non plus ?

Dieu, soyez clément avec moi, s'il vous plaît.
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptyVen 14 Sep - 9:35

Main qui vient se placer contre mon torse, c'est comme une brûlure, je crois bien que je me suis brûlé, ouais. Regard sur le bout de mes doigts avant que mes pensées de se remplissent de mots qui me brisent. Je ne te regarde plus et je m 'éloigne de toi sans plus aucun regard pour ta personne. Retour à la place qui est la mienne, loin du monde loin des hommes, j'ai bien compris que je ne te rends pas bien là. Je me redresse doucement pour venir poser les gâteaux à côté de toi avant d'aller silencieusement faire quelques pas plus loin. Je cherche désespérément un petit animal à câliner, mais il fait si chaud aujourd'hui, j'ai peu de chance d'en trouver un. Alors je reste là à chercher du regard comme un animal perdu qui cherche son maître, difficile d'imaginer que les rôles puissent s'inverser, hein ? Le silence dure, j'évite tout autant de poser mon regard sur toi, comme si j'avais peur que tu cris, ou peur de voir que je t'ai blessé. Alors je pose mon cul en plein soleil et j'attends, je ne sais même plus ce que j'attends au final, sûrement qu'on ne puisse plus me voir, ou que le soleil ait raison de moi.

« Excusez-moi. Je ne ferai plus rien qui vous dérange. Je ne dirais plus de … » Plus vraiment envie de parler.

Mon regard se pose sur le parc, comme si tout le monde trouvait la journée trop chaude pour venir s'y fourrer. Je n'arrive même pas à savoir l'heure qu'il est, je ne sais plus grand-chose là, je n'ai même pas le réflexe de regarder mon téléphone. Je regarde la bouteille fixement, elle n'est plus qu'une aide à sa survie, juste pour pas que je m'évanouisse, que je devienne encombrant. C'est dans les moments ou les idées deviennent un peu sombre qu'il faut peut-être songer à se retirer. Quand la raison est en fuite, il faut fuir aussi, on ne va rien arranger. Alors je me lève pour venir me mettre accroupi à côté de toi, enfin au moins à deux mètres de toi. Pas question d'être trop proche, trop tactile, pas question d'être comme je suis, parce que ce que je suis te met mal et ça je n'en ai pas envie. Je prends un sourire, clairement faux, mais  il ne faut pas que je pleure encore, il est ou mon bonheur sinon.

« Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Je pense qu'avec ce que j'ai pu dire et faire, vous connaissez la ou les réponses. » Je ferme les yeux pour me calmer un peu. « C'était sympa. Jusqu'à ma crise de panique, j'ai encore fait n'importe quoi. Je vous l'ai dit, je suis mauvais pour le jazz. »

Je me relève avant de m'avancer vers toi, mon regard n'est pas sur toi, mais sur le sol, comme un chien qui a fait une connerie,j'ai honte de moi. Je ne sais pas vraiment quoi faire. Pas de contact, je ne vais donc pas te serrer la main, alors je glisse les miennes dans mes poches et j'attends, comme si la réponse allait me frapper de pleins fouets. Je viens juste me traiter de con sans vraiment le murmurer.

« Je fais chier. » Je tourne la tête pour regarder à l'opposer et mettre fin à ce que j'imagine être une vraie torture pour toi. « On se revoit au restaurant. » Coeur qui se brise, voix qui lâche. « Je le dis alors que je sais que non, mais ça me brise le cœur de me dire que je vous reverrez sûrement pas parce que je ne sais pas me tenir. Parce que je n'ai pas appris à être normal. Vous n'êtes pas obligé de le préciser qu'on ne se reverra pas. Je n'ai pas envie de l'entendre, alors s'il vous plaît. Rentrez bien Abra...ham. Je n'ai jamais prétendu être capable de vous séduire, parce que vous êtes trop bien pour moi. Peu importe votre vision de vous, moi je vous trouve super. »

J'ose un léger sourire qui appui complètement mes mots. Ils sont sincères, comme tout ce que j'ai pu te dire depuis le début, ils vont sûrement l'être encore trop pour toi. C'est toi qui m'a posé la question, j'y réponds. Tu ne pourras pas m'en vouloir pour ça.

« Encore désolé, d'en dire trop, mais quand on n'a plus rien à perdre, on balance ce qu'on a sur le cœur. Comme je n'ai jamais rien à perdre. Sérieusement je devrais déjà être parti, j'arrête pas de parler parce que je me déteste de vous faire du mal, alors que ça allait si bien avant. Foutez moi un coup de poing je me taise enfin. »
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MessageSujet: Re: Not anymore || Uzvael   Not anymore || Uzvael EmptySam 15 Sep - 6:37


J'ai encore fait les choses comme il fallait. Pour de bon, cette fois. Je te regarde t'éloigner et te mettre au soleil. Comme une manière peut-être de réchauffer ce que je viens de glacer pour de bon. J'observe ton dos, avant de me détourner de cette vision, frottant mes cheveux dans un geste qui n'a plus rien de rassurant. Les pensées m'envahissent et j'irais bien au soleil aussi. Mais rien à faire, je ne sais pas bouger, figer sur place alors que je reviens tourner l'alliance du bout des doigts, laissant la marque de mes empreintes dessus, tout comme elle a laissé la sienne sur moi à jamais. Les mouvements qui se figent, à cette pensée, alors que je me traite d'idiot un millier de fois avant que tu ne reviennes et que je tourne la tête vers toi derechef, les excuses bloquées dans la gorge. Avec bien d'autres choses. Je prends un coup, sur l'instant. Parce que tes réponses semblent indiquer que ce n'était pas qu'une mauvaise manipulation des mots. C'est toi qui perds ton temps, tu sais. Je n'ai rien à offrir, à personne.

Mes prunelles qui suivent tes mouvements, alors que tu te figes à ton tour et que je ne sais pas quoi dire, à part hocher la tête pour te dire que c'est entendu. Ce que tu ne vois même pas, parce que tu fixes l'herbe autant que faire se peut. Tu continues finalement et c'est encore un flot d'informations. Et la culpabilité qui me retombe sur la carcasse est terriblement forte. Je manque d'air. J'aimerais te dire d'arrêter de parler, de cessez tout ça. J'étouffe. Je me relève finalement à mon tour, récupérant ce qu'il y a à prendre pour éviter que ça ne traîne dans l'herbe. Je tremble encore. J'inspire autant que je peux, avant de prendre mon courage à deux mains et plaquer de nouveau ma main contre ta bouche. Ca avait bien marché, la dernière fois. C'est difficile de maintenir ce contact. Tu ne mesures juste pas à quel point.

Je suis contre toute forme de violence. Je ne toucherais jamais personne ainsi. Ni autrement. On va se laisser là pour aujourd'hui, en effet. Je maintiens encore ma paume contre toi, pour t'éviter de partir encore dans une diatribe que je ne saurais maîtriser. Cessez de vous affliger, s'il vous plaît. Je me sens épuisé par l'exercice. Je vous contacte bientôt, d'accord ? Il te suffit de hocher la tête. N'allait pas faire quelque chose de stupide en tout cas, si jamais. Et enfin, je récupère mes droits sur moi-même, te laisse retrouver les tiens. Bonne journée, Uzvael. Soyez prudent en rentrant.

Et mon regard se fait fuyant, de nouveau, alors que je tourne le dos et que je m'en fais pour sortir du parc. Réellement fatigué par tout cela. Trop à penser. Trop à panser. Je vais directement à mon appartement, plutôt que le bureau, pour prendre la peine de bien laver ceux qui ira bientôt dans l'aquarium des tortues. La vaisselle me vide la tête quelques instants, au moins. Mais dès que le soir vient, je me retrouve à pleurer aussi simplement que si j'étais encore un enfant. Alliance jetée dans l'appartement. Tu t'es trompé sur un point, Uzvael... Ce n'est pas toi qui m'a fait du mal.

Tu arrives bien trop tard pour cela.
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