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 les insatisfaits (dairox)

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Knox Love

Knox Love
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MessageSujet: les insatisfaits (dairox)   les insatisfaits (dairox) EmptyLun 13 Aoû - 0:34

Come ooon. que j’expire quand le pizzaiolo me dit qu’il y a une dernière commande à livrer. J’étais prêt à partir, j’viens de claquer la porte du casier, et d’enfiler mon blouson. Mais voilà il me tend la boîte et l’adresse. Je le considère longuement avant de lui arracher des mains sans un mot de plus. Le service de midi est censé être terminé depuis deux minutes. Il est déjà 14 heures, j’devrais déjà pioncer pour être en forme ce soir. J’disparais sur le parking et donne un coup dans la béquille du scooter de l’un de mes collègues absents. Le bruit de tôle fait s’envoyer une nuée d’oiseaux juste à côté de moi que j’insulte en rejoignant mon propre scooter. La pizza dans la soute, je monte dessus et coince une clope entre mes lèvres tout en pianotant sur le téléphone pour que l’adresse s’affiche. Génial. C’est à l’autre bout de Savannah. P’taaain. que je marmonne la clope vacillant entre mes lèvres tremblantes de colère. Je lance la bécane, si on peut vraiment appeler ça comme ça et démarre en grillant une priorité dès ma sortie du parking. Un coup d’klaxon fait s’élever mon index et mon majeur vers le ciel. Amitiés venues de l’autre côté de l’Atlantique que j’enfoncerais bien profondément dans le conducteur en col blanc qui me colle au cul. Hors de question de me décaller vers le trottoir pour le laisser passer. Je serpente alors pour lui bloquer le passage, réduisant ma vitesse au maximum, et la valse de ses insultes scandées à travers sa fenêtre entrouverte font s’accélérer mon coeur et s’étirer mes rêves. Et voilà, à un feu rouge, un pick up me coupe la route. Une embardée sur la gauche fait s’écraser mon scooter, je rappe le bitume sur dix mètres, la pizza qui s’est échappé de la soute cassée, glisse à côté de moi, face contre terre. Je l’observe terminé sa glissade d’un air déjà fatigué. Eh merde.

Frein, portière. Et la voix nasillarde de ce foutu ricain en costume. Vous l’avez eu où votre permis hein ? Est-ce de détraqué vous auriez pu me faire tuer avec vos conneries. Ma lèvre se retrousse dans une expression dégoûtée. Je prend appuis sur mes deux mains égratignées et me redresse avec la seule force de l’adrénaline qui pulse dans mes veines. Dès que je suis debout, le col blanc s’arrête de marcher vers moi et au lieu d’ça il pointe son doigt vers moi. Il porte une chevalière, pitié. Comptez pas sur moi pour vous payer les réparations, vous étiez en train de griller ce feu rouge, j’ai tout vu. Foutue en plus de ça. Mes jambes avancent toutes seules vers lui. J’attrape son col, sans réfléchir, c’est instinctif. Je le plaque violemment contre sa portière pendant qu’il pousse un petit cri étranglé. T’as vu que dalle douchebag. Que je grogne avant de le relâcher. Quand il se redresse, ma main s’écrase toute seule sur son torse et il revient percuter sa fenêtre. Cette fois, il se contente de me regarder d’un air ahuri. J’vois sa main tremblante fondre dans sa poche. Plus que deux minutes avant qu’il n’appelle les flics. Je fais depuis tour, ramasse la pizza et mon scooter que j’traîne difficilement. Deux essais et il redémarre. La pizza sur les genoux, je tente tant bien que mal de retrouver le chemin.

Ce n’est que quand j’arrive sur place que ça fait tilt dans ma tête. C’est elle qui bosse là-bas. Elle le soit-disant bon plan, avant que ça d’vienne une arnaque, tout ça à cause d’une autre ingérences de Crash, de ses mensonges honteux, et de sa perspicacité de rat, à elle. J’vois ses cheveux qui éclate à dix kilomètres. Avant même d’avoir garé mon scooter. Elle est penchée dans un moteur ou je ne sais quelle pièce mécanique elle tripote. Mon père était pas du genre à nous expliquer ce qu’était un joint de culasse. Je baisse les yeux sur la pizza entre mes jambes. J’ouvre le carton et retire à la main quelques graviers qui se trouvent encore au milieu des olives, et replace quelques tranches de chorizo. Après ça, j’inspire un grand coup et me donne une petite claque sur la joue pour me mettre dans l’ambiance, et surtout fait redescendre l’énervement du débile en bagnole. J’en ai encore des sueurs. Après quoi j’pose pied à terre et fonce droit vers elle. Je pense que ça aura un côté satisfaisant de régler cette histoire maintenant. Reprendre le contrôle, ce genre de connerie. L’empêcher de savoir. Parce qu’ils n’ont pas le droit de savoir. Elle peut pas décréter qu’elle nous reconnaît, comme ça, d’un coup. Parce qu’on se donne trop de mal à réparer l’erreur divine qui a voulu nous scinder en deux corps aux imperceptibles différences. Trop d’mal pour que jamais personne ne sorte un truc comme elle l’a fait. Quand Crash m’a raconté ça, j’étais dans une rage folle, à boxer des murs.

Hey, Daire ! Que j’crie pour attirer son attention. Je lève la pizza au ciel pour la lui présenter. Quand j’arrive enfin à sa hauteur j’la pose sur le dessus de la voiture qu’elle est en train de bidouiller et lui fait un signe de tête. J’fais ça chaque fois q’j’me tape une nana, t’sais, pour l’aider à r’prendre des forces. Que j’balance en ricanant. J’évite sa droite au dernier moment en reculant d’un coup en arrière. Ca me fait encore plus marrer. Mais l’entrée était importante. J’voulais avorter directement le peu de certitude qu’elle pense avoir. Crash était moi quand il se l’est faite. Alors c’est moi qui ai couché avec elle. Fin de la discussion. Je me suis même entraîner à faire ce r’gard lubrique, celui que fait Crash à regarder les fesses ou les seins d’une nana penchée vers soi. Chose que je ne fais jamais. Mais Crash se l’ai faite, et donc moi aussi. Ces seins, je les ai vu, et l’illusion dans mes pupilles est parfaite. Mon scooter a dérapé, t’veux bien j’ter un coup d’oeil ? Je lui fais un grand sourire.
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Daire Méalóid

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MessageSujet: Re: les insatisfaits (dairox)   les insatisfaits (dairox) EmptyLun 13 Aoû - 21:20


Quelqu’un attend devant le garage et la silhouette lui est vaguement familière, peut-être un peu trop quand elle lui adresse un signe de la main alors qu’elle est incapable de resituer son visage. Elle se demande si ce n’est pas quelqu’un qu’elle a croisé en soirée, dans ces heures perdues où le corps ne répond plus de rien et que la conscience est éteinte. Elle arrête le moteur de sa bécane, descend et enlève son casque. « Hey » La jeune fille a probablement son âge, peut-être un peu plus jeune qu’elle – ou alors ce sont les récents événements qui la font se sentir plus vieille. Elle lui adresse un sourire hésitant, pas franchement à l’aise de se trouver ici et l’irlandaise devine facilement qu’elle n’est pas là pour l’activité légale de l’endroit. « Salut. J’peux t’aider ? » Elle la contourne, se penche pour déverrouiller le garage et se redresse en hissant la grande porte coulissante vers le haut. L’autre lui répond en même temps que le fracas métallique et doit s’y reprendre une deuxième fois, encore plus contrite de la situation. « C’est toi l’irlandaise qui bosse ici ? » Elle la dévisage de ses grands yeux verts, alors que la concernée la regarde d’un air désabusé. Vraiment ? Elle hausse un sourcil, désigne d’un geste son visage moucheté et ses cheveux flamboyants, de ce silence qui veut dire à ton avis ? et qui met mal à l’aise la môme. Elle bafouille des excuses et rigole nerveusement en se grattant la joue, bloquée sur le seuil sans trop savoir quoi faire pendant que Daire pousse sa moto à l’intérieur pour la garer dans un coin de la pièce. « Je viens chercher la commande de mon copain – de Ruben. » Elle se retourne vers elle et la connexion se fait soudainement, replaçant enfin ce visage juvénile quelque part. Elle a rencontré son mec dans une soirée particulièrement mouvementée, la brunette accrochée dans son ombre. Sur le moment, elle a pensé qu’il s’agissait de sa petite sœur, faut dire qu’ils avaient vraiment des traits communs. Et puis, la jeune est partie, la soirée a dégénéré, quelques coups ont été échangé et elle a terminé dans le pieu du gars. Quand son téléphone a sonné et que la photo de la brunette s’est affichée sur l’écran, elle a compris qu’elle venait de passer la nuit avec son tricheur de petit ami. Elle l’a lâché dans son appartement miteux mais ils se sont recroisés ici, alors qu’il avait besoin de mettre la main sur une pièce détachée d’un vieux combi – une histoire de van à réaménager dont les pièces ne se vendent plus sur le marché. Elle lui avait brisé le nez, par principe. Et elle avait accepté de lui trouver ce que qui lui manquait. Elle réprime un soupir devant l’insolence – ou le désespoir – du mec, d’avoir envoyé sa copine pour récupérer ses affaires – la peur de se faire décrocher la mâchoire cette fois-ci, peut-être ? Daire disparait entre deux étagères la dépassant largement, avant de réapparaître avec un carton et de rejoindre la jeune fille restée à l’entrée. Elle avait été payée en avance, par principe aussi ; alors elle lui tend simplement la commande. « On s’est déjà vu, non ? » Elle lui sourit mais elle est certaine que la mascarade ne prend pas, ou ne tardera pas à se dissoudre dans les autres mensonges de son amant. Elle hausse les épaules, aperçoit son patron arriver. « Tout l’monde m’a déjà vu » et elle lui tourne le dos, attachant déjà ses cheveux avec un vieux bandana usé pour affronter cette nouvelle journée. Elle entend la gamine saluer Morris avant de filer et le vieux réprime un juron d’exaspération. Elle se retourne et s’accoude contre un établi pour l’observer s’énerver silencieusement, l’esquisse insolente à la commissure des lèvres. « Encore ton sale business, hein ? Non, ne dis rien. Je veux pas savoir. Je veux pas voir ça sous mon toit. » Il rouspète, encore plus quand un de ses os craquent – la vieillesse, ça ne réussit personne. « Ferme les yeux, comme ça il s’passera rien. » Il lève les bras au ciel en se demandant ce qu’il a fait au bon dieu pour récupérer une employée pareille, puis il fait un mouvement circulaire vers elle pour désigner sa personne. « T’as pas mieux à faire, gamine ? Comme aller à l’hôpital une bonne fois pour toute ? C’est toi qui va finir en pièces détachées. » Et il disparaît dans le couloir menant à son bureau en claquant la porte, bien assez fort pour ne pas entendre l’injure en gaélique se percuter contre la tôle. Elle passe le reste de la matinée sur la même bagnole, grand pick-up qui manquerait presque de l’avaler sous son capot. Le vieux a bien fini par sortir la tête de son trou pour prendre sa pause déjeuner dehors mais ce n’est quand il est revenu qu’elle s’est rendue compte qu’elle crevait de faim. Elle farfouille dans les publicités qui traînent dans un coin pour trouver son bonheur en livraison et après quelques négociations animées avec un pizzaïolo quant à la date limite de commande, elle obtient finalement gain de cause.
 
Elle ne fait pas attention au bruit de l’engin en souffrance qui s’immobilise devant le garage, encore moins à la silhouette qui s’approche. Elle a le regard plutôt accaparé par l’état du moteur et des pièces alentours, hissée sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre le cœur du bolide surélevé. « Hey, Daire ! » Elle se redresse brusquement en se cognant la tête contre le capot, lâche une injure et s’appuie sur un de ses coudes posé contre la tôle pour observer le nouveau venu en se massant le crâne d’un air maussade. Elle pense à Crash, d’abord, mais ça l’étonne qu’il se pointe ici après avoir pris la fuite – d’autant plus qu’il l’ignore depuis leur dernière aventure. Il s’approche d’elle pour déposer la pizza sur le toit du véhicule, étant manifestement son livreur du jour. C’est là que ça ne prend pas, que ça ne la trompe pas.  « J’fais ça chaque fois q’j’me tape une nana, t’sais, pour l’aider à r’prendre des forces. » Mais putain ils ont tous décidé d’être cons aujourd’hui ? C’est plus fort qu’elle, le coup part tout seul. Ses nerfs la démangent, elle ne supporte pas d’être traitée de cette manière – il lui rappelle le crétin qui a trompé sa gonzesse avec elle, il n’a rien qui joue en sa faveur. Elle se décolle de la carcasse d’un noir métallique pour lui décrocher une droite, mais il l’esquive facilement et son poing retombe le long de son corps. Elle l’observe un instant avant de détendre ses muscles et de venir se masser les paupières avec sa main, soupirant déjà de la conversation à venir. « Tu veux quoi ? » Elle croise les bras, bouillonne d’autant plus en suivant son regard. « Mon scooter a dérapé, t’veux bien j’ter un coup d’oeil ? » Elle considère son sourire trop large, son regard distrait, la prestance qu’il veut se donner. « Relève les yeux ou j’te les arrache. » Ce qui lui échappe, c’est pourquoi il prend la peine de cette mascarade. Grillé dès qu’il s’est trouvé suffisamment proche d’elle pour qu’elle puisse remarquer les détails qui lui sautent aux yeux maintenant – comme lorsqu’on repère un défaut, après on ne remarque plus que ça. Elle l’abandonne du regard quelques secondes pour observer le scooter échoué derrière lui, puis elle revient sur son visage. « Tu t’es pris l’karma dans la gueule avant même d't’prendre pour un connard ici ? » Elle sourit, la provocation au bout des lèvres, la réactivité brûlante remplacée par la flamme de l’intérêt – dans le fond, ça l’amuse que les deux frères se fassent pour l’autre. Crash a clairement paniqué quand elle l’a appelé par son vrai prénom alors qu’il lui a assuré être Knox, et maintenant elle se retrouve avec le frère se prenant pour l’autre fuyard. Une belle paire de bras cassés, elle a l’habitude. Elle se détourne pour attraper le carton de la pizza et refermer le moteur, déposant la bouffe par-dessus. « T’as d’la thune, Knox ? » Qu’il n’espère pas s’en sortir à si bon compte.
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MessageSujet: Re: les insatisfaits (dairox)   les insatisfaits (dairox) EmptySam 18 Aoû - 16:39

Elle est soulée d’avance, et deal manifestement avec une bonne journée de merde avant que j’vienne fracturer son horizon. Tant pis, moi aussi j’ai passé une mauvaise journée. Et si faut que je rende la sienne un peu plus pourrie pour régler ce problème avec elle, c’est pas ce qui va m’empêcher de le faire. La priorité entre Crash et moi a toujours été de nous couvrir. Ca a été le cas toute notre vie. Et ça continuera jusqu'à notre mort. Tant pis si la plupart du temps j'me retrouve à réparer ses conneries avec les filles. Tant pis si aujourd'hui faut que je négocie avec la tête la plus dure de la ville. J’peux pas m’empêcher d’esquisser un sourire quand elle se prend son capot, ni un autre quand elle loupe sa droite de bonjour. Mes réflexes attisés par les nombreux combats menés font de moi un adversaire équitable pour cette pile électrique. Je lui reconnais au moins comme qualité d’être une énervée. Tiens ça nous fait un point commun, non deux, faut pas oublier qu’on a couché ensemble. Je lui laisserai pas oublier ce mensonge en tout cas. Je lui répéterai tellement de fois que ça va s’imprimer au fer rouge dans son crâne. Et là, seulement à ce moment-là, j’aurai l’impression du travail accompli. Mais pour le moment, c’est elle qui doit faire son job, j’lui demande de jeter un coup d’oeil à mon scooter, en arborant l’air lubrique qu’aurait Crash s’il était à ma place. Peut-être bien que les garagistes sont un fantasme répandu. Aucune idée du pourquoi. La seule chose qui m’excite chez elle, c’est le poing américain qu’elle a d’accroché à ses clés. Relève les yeux où je te les arrache. Qu’elle menace. Un sourire en coin stagne sur mon visage abîmé. J’balance un bras dans le vide en me retournant vers mon engin cabossé et hausse les épaules. T’faisais moins d’manières quand j’te prenais contre l’mur. Nos regards se tournent l’un vers l’autre d’un même mouvement. J’détourne pas les yeux. Cette nana j’sais qu’elle pense terroriser la ville avec ses airs de gangster, c’est pas mon cas. Cela dit, je sens que ses phalanges rougissent d’envie de m’en foutre une. J’ai aucun mal à imaginer la scène. Principalement parce que Crash me l’a racontée par le détail. Question de cohérence. Un vieux rituel qu'on a depuis tout gosse, de se raconter nos journées, nos mensonges, nos changements de place. L'un après l'autre. Jamais on a porté le moindre jugement l'un pour l'autre. Et j'ai écouté comme je l'ai déjà fait 100 fois l'histoire de leur coucherie.

Mais devant ses yeux qui m'envoient des dizaines d'éclairs, j’lève les mains en l’air d’un air innocent : Détends-toi tu veux, j’suis venu qu’pour le scooter. Faudrait pas qu’elle me refasse le portrait avant d’avoir réparé ma bécane. Sinon le boss va prélever ça de mon salaire. Jamais il voudra croire que ce n’est pas moi qui ai causé l’accident. Tu t’es pris l’karma dans la gueule avant même d't’prendre pour un connard ici ? Bon, on y vient, elle parle avant de cogner, c’est déjà ça. J’la vois comme un genre d’animal sauvage. J’ai l’habitude de traiter avec ce genre de cas, pas de souci. J’fronce les sourcils la mine déconfite, comme si je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu’elle venait de me dire. D’un côté, c’est pas faux. Le karma j’y crois pas une seconde, y a pas de retour de bâton, seulement ceux que t’accepte de te prendre dans le cul. Les merdes tombent sur n’importe qui. Les innocents ou les voyous. D’ailleurs, y a pas d’innocents. Le kar-quoi ? Juste une connerie inventé par des abrutis pour tenir les masses sous contrôle. Le Karma existe dans toutes les religions - enfin j’crois. On vous promet une punition pour mauvaise conduite. La vérité, c’est qu’il n’y a ni médaille ni coup d’fouet. On finit par crever, c’est tout. C’est en comprenant ça que j’me suis débarrassé de ces conneries de culpabilité qui rongent mon frère. Encore une leçon de notre père que j’ai écouté et pas lui.

Enfin, elle prend la pizza et la pause sur le capot de la caisse qu’elle était en train d’examiner. Je suis des yeux le morceau de pâte infâme recouverte de chorizo qui, en plus d’avoir été fabriquée par le pire pizzaiolo de la ville, s’est fait une glissade sur le macadam cinq minutes plus tôt. Je me mords l’intérieur d’une joue pour m’empêcher de rire. Bouffe-la, pitié. Prends une part, ça me fera rire. T’as d’la thune, Knox ? J’arque un sourcil. Si j’avais de la thune, je serais à Londres et pas dans cette bourgade pourrie outre-atlantique. Elle en a d’autres des questions cons comme ça ? Je fais tomber mes fesses contre mon scooter, il fait un bruit un peu bizarre mais supporte mon poids. Je croise les bras et indique du menton la pizza : J’t’ai ramené une pizza. que j’fais remarquer. Et ça a plutôt intérêt à suffir parce que les seuls billets que j’ai sur moi sont ceux des pourboires que me filent mes radins de clients. Dix dollars en tout. Ils font même pas semblant d’en filer des corrects, m’en file pour la plupart pas parce que je mets trop de temps à arriver, que les pizzas sont souvent en mauvais états et que je ne suis pas le type le plus sympathique de la terre. En général j’arrive à en dégoter en mentant sur le fait de pas avoir leur monnaie. Je me mords la lèvre inférieur, reprend cet air coupable qu’à Crash en face de l’une de ses victimes. Oh, allez, y pas de tarif spécial pour les bons amis ? Sans doute pas, mais c’est une occasion de plus d’enfoncer dans son crâne la toute nouvelle vérité de l’histoire.
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