( FAMILLE)   Tu es issue d’une famille nombreuse et pourtant, avant les Kids tu ne connaissais aucune cohésion, tu n’as jamais connu cet amour inconditionnel qu’ils se vouent entre eux, d’ailleurs tu aimerais y être pleinement incluse. Tu n’as pourtant pas manqué d’amour : ton frère t’a toujours protégée de tout et tes aînés, Ciaràn, Sean et Daniel t’ont toujours considérée comme le princesse…mais jamais autant que ton père qui agissait avec toi comme si tu étais un bijou précieux. Si ces premiers te couvraient de cadeaux, ton père en revanche t’enferma dans un carcan de fer, imposant d’une main d’acier votre chemin guidé par la Bible.  Ta mère en opposition était une petite femme effacée et soumise qui ne s’opposait jamais à l’autorité absolue du père. Les seuls qui osaient braver ses décisions finirent pourtant par vous abandonner les uns après les autres, vous laissant seuls face à l’autorité écrasante de Papa, ne revenant que pour honorer quelques fêtes et anniversaires par ci-par là. Tu leurs en veux d’avoir abandonné le navire.

  (CHAOS)   La vie à la maison était ponctuée de cris et de coups. Jamais sur toi. C’est Cal qui prenait pour vous deux. Parce que Cal ne savait plus se plier aux règles, Cal voulait suivre sa propre route et tu te souviens aujourd’hui encore de l’explosion de rage de votre père quand il avait découvert par hasard le premier tatouage de ton frère. Tu étais encore jeune alors mais tu te souviens comme si c’était hier du visage tuméfié de Cal,. Tu lui avais demandé si ça valait le coup de provoquer ainsi Papa et  malgré l’obscurité de la nuit, tu l’avais vu sourire. Combien de fois l’avais-tu supplié de cesser ces provocations ? Tu ne parvenais plus à le dénombrer mais cette violence ne fit qu’accroître au fil du temps tandis que tes libertés se retrouvaient quant à elles de plus en plus limitées.

(KIDS) C’est Cal qui a rencontré le premier les Kids de Kayton et c’est encore Cal qui t’avait présentée à eux. Pour lui, ça avait été facile, tout le monde aime Cal dès le premier regard. Toi, on te désire, mais on ne t’aime pas. Tu l’as compris assez vite lorsque tu n’as plus eu papa pour t’interdire de dévier du chemin de la maison après l’école ou pire encore, maman pour te dégoter des vêtements de nonne. Alors tu as commencé à en jouer, parce que ça semblait plaire à JJ, parce que ça permettait à Cal de mieux arnaquer les gens dans la rue, parce que ça t’ouvrait de nouveaux horizons pour même pas un rond. Comment est-ce que tu aurais pu deviner que les Kids auraient juste voulu que tu sois toi-même ? Qu’est-ce qu’ils en savent d’ailleurs de qui tu es, quand tu ne te reconnais plus toi-même ? A vrai dire, quand tu te regardes dans la glace, tu as cette étrange sensation de vivre avec un filtre dégueulasse devant l’image, celui que tu te forces à adopter pour faire comme eux, être aussi bruyante, mal-élevée, crasseuse et irrespectueuse qu’eux. Parce que c’est comme ça que ça fonctionne ici, pas vrai ? Si c’est le prix à payer, alors tu es prête à le faire mille fois parce qu’aujourd’hui, c’est eux ta famille et même si tu le fais mal, tu les aimes.

    ( ESPRIT ) Tu as parfois l’impression qu’un monde entier sépare ta vie d’aujourd’hui à celle d’avant mais malgré cela, quand tu essaies d’y penser, tu es incapable de dire laquelle tu préfères. Avant, tu n’étais pas bien heureuse à vivre dans les interdits et la religion omniprésente, écrasante voir parfois même humiliante. Mais avec toute cette attention sur toi, tu avais la sensation d’être un joyau précieux alors qu’ici, en dehors de Cal, tu n’as l’impression de n’être spéciale pour personne. Si ton père t’entendait, il te condamnerait pour de telles pensées, te reprocherait ton orgueil mais il n’y a plus personne pour te contrôler, personne pour te guider. Tu fais tout pour te libérer de tous les interdits précédents, tu sens pourtant que tu perds pieds face à ce soudain vide dans lequel tu marches. Tu n’as pas la moindre idée de ta place, ce qu’on attend de toi ou pire encore, de ce que tu voudrais et tu en souffres. En silence.

( INTELLIGENCE ) Les études, ce n’était pas du ressort des femmes à la maison O’Driscoll ! D’accord, tu allais à l’école parce que la médiocrité n’aurait pas été tolérée par Papa mais faire des études supérieures ? L’idée n’avait même pas été évoquée ! De toute manière, personne ne t’a jamais vraiment demandé ton avis et quand Cal te jeta dans le premier avion en direction de New-York, il apposa également le point final à tes études. Tu aurais pourtant pu reprendre les cours, te faire inscrire dans un highschool local mais…tu n’as fait que repousser ou te trouver des excuses. Aujourd’hui, il te parait d’ailleurs complètement impensable de seulement y songer d’ailleurs tu n’as pas le niveau ! C’est du moins ce que tu penses. A vrai dire, tu te trouves même complètement stupide et qu’importe ton talent pour les chiffres et le calcul mental, tu es persuadée d’être bête comme tes pieds.

(SILENCE ) Tu entretiens un rapport étrange avec la musique. A vrai dire, tu préfères quand il n’y en a pas, le silence a quelque chose d’apaisant pour toi et tu es d’ailleurs incapable de te concentrer avec du bruit autour de toi alors que paradoxalement, si tu en écoutes, tu ne chois que les musiques aux sons agressifs, les rythmes endiablés et les paroles assassines, du rap, de l’électro, tout y passes pourvu que tu aies l’impression que malaxer ton cœur lorsque les basses prennent possession de ton palpitant. Evidemment, quand il s’agit de sortir et danser, la musique ne te dérange pas, bien au contraire c’est une de tes meilleures alliées pour te donner l’excuse de n’entendre que ce qui t’arrange mais en dehors des soirées, tu préfères vivre dans le silence. Certains trouveront ça complètement dingue mais toi tu te souviens surtout du casque que tu te mettais sur les oreilles quand le ton montait à la maison entre tes frères et Papa. Pas pour rien qu’aujourd’hui, tu détestes ces musiques trop douces qui te rappellent ces mauvais souvenirs.

( COMPLICE )  Fidèle alliée de ton frère, tu le suis dans n’importe quelle de ses idées sans te soucier des conséquences possibles. A vrai dire, en cinq ans vous aviez eu le temps d’apprendre vos rôles et si Cal épate la foule de ses tour de magie ou ses jeux de hasard pipés, toi tu uses de tes charmes pour endosser le rôle de la jolie assistante, toujours prête à attirer les regards sur toi plutôt que sur les mains de ton complice. Et quand tout le monde est trop concentré sur le truc, tes doigts se glissent quant à eux dans les poches, ni vu, ni connu. Tu n’es pas la pickpocket la plus douée mais tu t’en es toujours bien sortie jusqu’à pourquoi se priver d’un peu d’argent de poche ?

( LOOK )  A l’époque, tu n’avais pas le droit de porter des vêtements extravagants de peur que tu attires trop les regards. Autant dire qu’aujourd’hui, tu ne te prives plus de rien et surtout pas des vêtements mettant plus que largement ta plastique en valeur. Petits shorts à ras des fesses, chemises pour le moins transparents…Il ne fait aucun doute que tu as bien changé de style depuis. On dira que c’est ton petit pêché mignon et puis, on ne pourra pas te reprocher d’y mettre trop d’argent puisque tu t’habilles exclusivement en friperies et marchés pour quelques dollars tout juste. Tu adores ça, composer tes propres look en traversant les époques et les modes.

( VERTUE )  Ton frère rejette la religion en bloc mais toi, tu ne parviens pas à cracher comme lui sur votre éducation. Tu n’as connu que ça alors forcément, elle est ton point de repère et selon toi, tout n’est pas à jeter comme il semble le penser. A commencer par ton rapport à ton corps. Tu as conscience d’en faire un outil ou pire encore, un objet aux yeux des autres mais…ça ne compte pas vraiment si tu ne cèdes jamais, pas vrai ? Parce que si tout le monde pense que tu enchaînes les amants, la vérité est en fait toute autre : il n’y a eu aucun homme digne de ton intérêt jusqu’à présent et honnêtement, quand tu vois ce qui est arrivé à Eanna, tu te dis que tu n’es pas si folle que ça, d’attendre...

( LES PETITS TRUCS ) Tu te fais surnomme May par les gens d’ici, nombreux sont ceux qui ignorent ton vrai prénom – Tu fumes des cigarettes sans jamais te préoccuper de la marque, tu ne perds d’ailleurs jamais une occasion pour en taxer ou embarquer le briquet – Tu es grande, tu mesures 1m74 et tu es d’ailleurs fière de surplomber tout le monde en taille, à défaut de le faire par ta personnalité – Internet, ça n’a jamais été ton truc, tu ne t’intéresses pas aux applications à la mode, n’a jamais eu de compte facebook et encore moins Netflix. Tu vis très bien sans – T’es une fille de l’eau : tu adores aller nager et tu pourrais aller à la plage tous les jours, pas pour rien que tu adores tant l’été – Tu es gauchère et te regarder écrire ferait presque mal, tu écris d’ailleurs comme un pied ceci dit, tu es vraiment très forte en bras de fer puisque tu tords la main de tes adversaires. C’est ton incroyable talent, faut croire.