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 avis de tempête. (piax)

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Jax Roses

Jax Roses
halina 4ver, je ne t'oublierai jamais
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MessageSujet: avis de tempête. (piax)   avis de tempête. (piax) EmptyVen 13 Juil - 12:02

Assit sur le bord du lit, il la regarde dormir. Il veille, s'assure que son sommeil ne sera pas dérangé par de nouveaux cauchemars. Les nuits sont difficiles depuis qu'ils ne sont plus au cirque. Pour tout le monde. Pour lui aussi. Mais comme toujours, il ne laisse rien paraître. Il ne laisse pas le manque de sommeil marquer son corps, il ne laisse pas la douleur qui le ronge affecter ses humeurs. Il essaye en tout cas. Et pour ça, il se décharge lorsqu'il travail. Il voit bien qu'il a mis le doigt dans un engrenage qui le dépasse. Qu'il s'enfonce un peu trop loin dans une violence sournoise et salvatrice. Alors qu'elle ne devrait que le répugner, comme au début. Il a bien compris qu'elle lui était devenue vitale, nécessaire pour maintenir la tête hors de l'eau. Et il le faut, il n'y a pas le choix. Halina, Pia et Ninel comptent sur lui. Se reposent sur lui. Il a lui-même endossé ce rôle-là, sans que personne ne l'y contraigne. Il le sait, il ne regrette rien. Mais aujourd'hui, le poids est trop lourd à porter. La mort de Salem l'a trop ébranlé, il n'arrive pas à s'en remettre et le malheur des autres ne fait que l'enfoncer un peu plus profondément dans le marécage de ses pensées. Il pose délicatement sa main sur la cheville de Halina, caresse tendre sur laquelle il tente de se focaliser pour oublier le reste. A l'heure actuelle, ils auraient dû être en train de préparer leur mariage. Ils auraient dû avoir le cœur en fête, suffisamment solides désormais pour avancer après le calvaire de sa rousse. Mais la demande d'Halina n'est plus qu'un lointain souvenir désormais, qu'il craint de voir prendre la poussière dans un coin de leur esprit. Il n'a pas osé en reparler. Il n'en a pas l'envie. Il n'a plus d'envie. La disparition de Salem semble avoir emporté au passage tout ce qu'il restait de lui. Il se sent vide. Terriblement vide. Et il ne sait pas comment arranger ça. Il se demande même s'il pourra un jour changer ça. Il ferme les yeux une seconde, cette pensée l'accable. Il se sent coupable d'être malheureux et ça n'a aucun sens. Son souffle devient tremblant et il pose une main sur son visage, alors qu'il se sent défaillir lentement.

Il sursaute légèrement alors que son téléphone se met à vibrer dans sa poche. Il relâche Halina et se lève, quittant sans un bruit leur petite chambre pour retourner dans la pièce principale avant de décrocher. Et très vite, l'immense tristesse qui venait courber son dos se fait chasser par l'incompréhension et la colère. C'est le manager de Pia qui lui intime de venir la récupérer au plus vite. Elle est devenue folle, qu'il dit. Elle est ingérable et m'a agressé, qu'il précise. Jax ne demande pas plus de détails, il dit qu'il arrive et raccroche à la hâte avant de quitter la petite maison et de bondir dans sa voiture. Il fonce jusqu'au centre-ville et se gare non loin du fast-food dans lequel Pia a récemment trouvé du travail. Quand il débarque, c'est la cohue à l'intérieur. Il cherche Pia des yeux mais ne la trouve pas. Il happe par le col celui qui semble être le manager, avec sa petite chemise blanche et son pantalon noir. — Où est Pia ? Qu'il grogne, la mine sombre. L'homme se dégage de son emprise et le toise. — C'est vous Jax ? Il se contente de hocher la tête, impatient, les poings serrés. Le manager lui se met à agiter sa main bandée sous ses yeux, visiblement hors de lui, le visage rougit par la colère. — Regardez ce qu'elle m'a fait ! Elle m'a brulé la main ! Mais Jax ne regarde pas. Son regard reste rivé dans celui de son interlocuteur et il répète, les dents serrées. — Où, est, Pia ? Mais le manager n'écoute pas. Il continue de beugler, suivi par ses employés qui semblent être tout aussi mécontents que lui. Il ne capte que des bribes de leurs explications, Pia aurait visiblement pété un plomb. Mais ça ne l'intéresse pas. Pas tant qu'elle n'est pas là, près de lui. Alors il perd patience et empoigne à nouveau le col du manager, le soulevant à moitié avant de le plaquer contre le comptoir, créant une tension autour d'eux, les regards braqués dans leur direction. — Où est-elle ? Qu'il demande une dernière fois, agressif, en le secouant au passage. L'homme attrape ses poignets, sourcils froncés, tentant de se défaire de son emprise oppressante. Y a comme une lueur de doute au fond de ses yeux qui n'aide pas à tranquilliser Jax. — On, on a dû l'enfermer dans la réserve. Blanc. Jax bug, persuadé d'avoir mal entendu. Quelques secondes défilent et l'homme déglutit, de moins en moins serein. Jax finit par reprendre du mouvement, dubitatif, à la limite de l'explosion. — ... T'as fait quoi ? Qu'il demande, comme pour lui laisser une chance de se rattraper, de lui dire qu'il n'a pas vraiment fait ça. Qu'il n'a pas enfermé Pia comme on enferme un chien méchant. — Elle agressait tout le monde, on a pas eu le choix... Montée d'adrénaline qui lui vrille le cerveau, sa température corporelle qui s'envole alors qu'une rage sans limite se déploie dans ses veines. Il chope la gorge du manager et le traine à côté de lui. — Va ouvrir. Qu'il ordonne, le ton dur qui claque sur sa langue. Le manager proteste, tente de se justifier encore, d'expliquer qu'il n'a pas eu le choix. Il fait signe au passage à ses employés de ne pas appeler la police. Parce qu'il risquerait d'avoir des ennuis lui aussi au passage pour avoir embauchée une sans papier. Il est coincé, il le sait. Jax le relâche une fois devant la porte de la réserve et l'homme sort son trousseau de clé avant de l'ouvrir rapidement. Jax l'attrape une dernière fois, rapprochant son visage du sien. — C'est ta gueule qu'elle aurait dû cramer. Et dans son regard, y a comme la promesse de représailles. On n'enferme pas les siens sans en payer les conséquences. Il le relâche en le repoussant en arrière, l'incitant au passage à se tirer hors de sa vue avant qu'il ne décide de lui écraser lui-même la tête contre les plaques brûlantes. Il ouvre précipitamment la porte et se jette à l'intérieur, trouvant une Pia dans un état second ; la réserve est ravagée. Il l'intercepte, l'attrape, posant ses mains sur ses épaules pour la forcée à le regarder et à s'arrêter. — Pia ! Pia, j'suis là. Et dès qu'il a son attention, il relâche ses épaules, ses mains qui vont sur son visage pour l'inspecter de plus près. — Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Il interroge. Il sait déjà que tout est de leur faute. Il sait déjà qu'ils l'ont poussé à bout, mais il veut savoir qui, et comment. Il veut savoir qui sont les responsables et s'ils lui ont fait mal. — Ta jambe, ça va ? Qu'il ajoute, soucieux. Son regard qui glisse vers cette dernière, comme pour s'assurer qu'ils ne lui ont pas brisé, avant de remonter se perdre dans le sien. Et dans ses prunelles brule un feu terrible, alimenté par la rage provoquée par l'idée de ces gens l'empoignant et la jetant ici avant de l'enfermer. Une idée qu'il n'accepte pas. Une idée qu'ils regretteront.
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Valdis Astadóttir

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MessageSujet: Re: avis de tempête. (piax)   avis de tempête. (piax) EmptyJeu 26 Juil - 0:42

Respire Pia. Comme un mantra qu’elle répète en boucle alors que ses poings se serre, tout son corps se tend, quand elle sent pour la dixième fois la présence de l’autre derrière elle, les mains qui trainent, l’envie de lui faire manger ses phalange pour la prochaine caresse déplacée. Personne n’a le droit de la toucher. Non. Personne. Sauf si elle donne son autorisation. Et encore. Boule de complexe le contact humain est trop semblable à un électrochoc pour lui faire quelque chose de bien. Encore moins agréable quand c’est le manager de son nouveau job : la trentaine, bien trop blanc, bien trop américain aussi, qui sait pertinemment qu’il embauche au black des sans papiers dans le besoin. Il pense qu’il a tous les droits. Comme celui de poser sa main sur ses fesses, fois de trop. Beaucoup trop. « sukinsyn »  qu’elle siffle entre ses dents, l’insulte en polonais qui le surprend. Fils de pute. Elle profite de l’instant pour lui attraper la main, les ongles qui se plante dans sa chaire alors qu’elle force la paume de l’homme à rencontrer la plaque électrique.
Il hurle.
C’est assez satisfaisant.
Mais elle se demande si ça valait tout le bordel qui s’en suit.
Ca hurle de partout, des cris, les siens, celui de son manager, les autres employés et les clients trop curieux. Ca hurle et ça part en n’importe quoi, la gifle qu’elle se prend sur la joue pour la forcer à lâcher le manager, quand ils se mettent à trois pour la maitriser, elle qui se cabre comme un cheval en colère, les mots qui échappent de ses lèvres, la colère qui brûle. «LACHEZ MOI LACHEZ MOI LACHEZ MOI ! »   qu’elle répète dans un anglais sommaire, repasse au polonais, mélange avec du russe pour les insultes. Elle bouge, tape, frappe, furie qui débloque ils comprennent pas.
C’est pas de leur faute pourtant.
Enfin si quand même un peu. Surtout celle du manager. Mais des autres pas vraiment. C’est juste une accumulation de tout, de colère, de rancune, de fatigue, de tristesse. C’est les images d’Adela emmenée par la police alors qu’elle voudrait hurler, la main sur la bouche pour pas se faire repérer. C’est cohabiter avec Halina alors qu’il reste dans l’air des traces acides de leur dernière dispute. C’est se retrouver à partager un lit avec Ninel alors qu’elle voudrait être seule. C’est voir Jax tous les jours et sentir comme un creux dans la poitrine. C’est un trop de plein de tout ça, mélange toxique qui menace d’exploser un peu plus chaque jour. Pas de chance, c’est aujourd’hui que ça fait boum.
« LACHEZ MOI JAI DIT »  qu’elle hurle, encore, encore, les pieds qui battent de la vide alors qu’elle mord la première main qui ose s’approcher trop près de son visage. Bête sauvage, elle veut s’enfuir, partir, mais son corps qui la lâche comme toujours alors qu’ils ont le dessus sur elle, finisse par l’enfermer dans la réserve, porte fermée à clé contre laquelle elle vient tambouriner.  « OUVREZ MOI MAINTENANT »   mais rien n’y fait, elle frappe, frappe, frappe. Le poing qui faiblit, la peau qui se fissure, la panique qui grimpe et l’oxygène qui manque. Elle se laisse aller contre le mur, le visage entre les mains, les larmes qui coulent. Elle voulait pas craquer promis et pourtant elle l’a fait.
Rage.
C’est contre la réserve qu’elle redirige soudain sa haine, sa colère, les cartons pleins de boites de nourriture qu’elle envoi au sol, hurlement bestial, alors qu’elle déchire tout, balance tout, détruit tout comme elle peut, tigresse en cage. Elle n’entend même pas la porte qui s’ouvre, elle n’entend même pas Jax qui approche, elle voit juste rouge, noir. Pia ! Pia, j'suis là. Elle respire. De nouveau. Bouffée d’air dans les poumons alors qu’elle cligne des yeux, essaye de comprendre que Jax se trouve devant elle. Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? presque trop paternel dans la façon qu’il a de la regarder, inquiet, terriblement inquiet, elle voit pas le reste dans son regard, cherche à reprendre ses esprits, regarde ses mains, l’état de la pièce, ça lui revient. Ta jambe, ça va ? Sa jambe ? Elle réalise qu’elle n’a rien senti, emportée par la colère elle a oublié pendant quelques précieuses minutes l’état désastreux de sa jambe, ça la frappe en pleine figure.  « Ca va »  qu’elle murmure tout bas avant de secouer la tête, une main qui vient chercher celle de Jax, comme une habitude, un besoin. « C’est pas ma faute Jax »  qu’elle finit par lancer après quelques secondes à chercher ses mots. Elle redresse le visage et se rend compte qu’ils ne sont plus seuls, que le manager et deux autres employés sont là, visage bouffé par la fureur. Ca tombe bien, elle aussi elle peut jouer à ça. « Il avait pas qu’a me toucher comme ça, me traiter comme si j’étais un putain de poulet »  crache Pia, la colère qui revient au galop, si elle était un chat surement qu’elle montrerait les crocs. « On peut s’en aller s’il te plait, je veux plus voir leur tête »   alors qu’elle finit par souffler, bien consciente qu’elle n’est pas non plus innocente, juste l’envie de partir, tirer un trait, se dire qu’en revenant chez eux tout sera bien comme avant. si seulement


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