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 avis de tempête (peadar)

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Jael Feliciano

Jael Feliciano
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MessageSujet: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyLun 14 Aoû - 4:24

C’est chiant. J’ai jamais aimé la chimie, des histoires de molécules qui s‘assemblent ou se séparent, le solide qui devient liquide et les vapeurs qu’on doit pas respirer sous peine de tousser. J’aime pas. J’attend, j’attend, le crayon qui tape sur le bois de la table, les ongles qui passent et repassent dans des lettres gravées à la mine de compas. M+S. Mathieu + Samantha ? Qui sait. Vite.
J’ai les yeux qui dérivent sur la fenêtre, place à côté des vitres fort cher payé mais faut croire que pour une fois ma bonne étoile a joué en ma faveur quand le professeur a tiré au sort. J’aime pas être devant ou au milieu, c’est étouffant. Mais la fenêtre c’est bien, c’est la possibilité de s’évader un instant, oublier l’embêtant. Tic toc. Ca glousse devant moi, ça se donne des coups de coude, ça pointe du doigt. Frivoles et le regard qui suit la direction indiquée. Bon sang ce que c’est cliché, lui accoudé en bas dans la cour, la cigarette au bec et la barbe naissante. Est-ce qu’il sait au moins que c’est interdit de fumer ici ? Partout en fait ? Est-ce qu’il sait ce que fera la directrice s’il est envoyé dans son bureau ? Mais non c’est vrai. Il a plus besoin de se soucier de ça lui. Y a des années qu’il a fini l’école. S’il y est allé un jour. J’ai des doutes. Bref. Sourire, lui qui lève la tête et moi qui plonge le nez dans mon cahier, les molécules qui ont des yeux, et les cycles de benzène qui dansent la farandole pour expliquer les mécanismes. J’espère qu’il ne m’a pas vu. Non. Sans doute pas.

Sonnerie, les bruits de chaises, de discussion, le professeur qui essaye de se faire entendre par-dessus le brouhaha mais personne qui prête attention. C’est la pause déjeuner, qui veut écouter les devoirs supplémentaires pour la semaine prochaine ? Personne. Voila. Je range mes affaires dans mon sac avant de sortir dans les couloirs en courant. Miss Willow on ne court pas ! Et rajustez moi cette cravate ! qu’il me hurle ce fichu prof.  Tout ça parce que je me suis endormie pendant le dernier test, pas ma faute si Max m’a gardée éveillée toute la nuit à me raconter ses histoires. Je m’excuse, baisse la tête pour ajuster ma cravate, la faire rentrer dans mon cardigan. Foutu uniforme sinistre, le gris du coton qui donne à la plupart d’entre nous l’air d’être malade ou de manquer de vitamine D. Remarque ça va bien avec l’ambiance. J’me souviens d’avoir essayé de le décorer, peindre des trucs dessus pour rigoler mais ça m’avait valu une semaine de retenue et passé l’envie de recommencer (du moins pas ouvertement).
J’entre dans la cour, et c’est envahissant, les gens, garçons et filles qui se mélangent à la pause déjeuner, les discussions endiablées et Max que j’arrive pas à trouver. Sans doute qu’elle est encore en cours, ou qu’elle s’est faite chopper en train de faire une bêtise. Alors je redresse les épaules, traverse la foule pour me rendre à notre petit coin, derrière les escaliers au fond du jardin, un banc, des buissons pour nous cacher des autres et de quoi se poser calmement. Elle me rejoindra quand elle pourra, moi en attendant j’ai faim. Repas de base distribué ce matin au petit déjeuner, sandwich, salade et autres trucs qui ne remplissent jamais vraiment l’estomac. Tant pis. Je me contenterais de ça.
Nourriture en bouche je commence à sortir mon carnet, le regard qui dérive sur la page blanche et le crayon qui s’active. De mémoire je retrace ce qu’on a vu en cours de biologie ce matin, Evolution & Darwin les dinosaures qui laissent place à l’Homme. J’aime ça. Je comprends déjà plus que la foutue chimie même si c’est pas encore la joie. Puis y a les gloussements qui me font lever la tête, De loin je les vois, les filles qui se trémoussent pour l’observer, et le crayon qui les imite sans que je m’en rende compte réellement. C’est le visage qui prend forme, de face ou de profil, la cigarette jamais très loin comme une marque de fabrique du mauvais garçon. C’est plus fort que moi, la manie de dessiner ceux qui me marquent, pendant des mois c’était Max, maintenant c’est lui, sans que je comprenne vraiment pourquoi. C’est juste comme ça.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyLun 14 Aoû - 15:32

La première question que qui que ce soit est en droit de se poser c’est ‘qu’est-ce que tu fous là ?’. Légitime interrogation. Comment un bouseux irlandais sans diplômes, agent de sécurité expatrié dans le vieux sud, a fini surveillant et agent d’entretien dans un pensionnat suisse pour gosses de riches ? Sans mentionner bien sûr que tu ne parles ni suisse-allemand ni français ni italien – heureusement que les élèves parlent anglais. En plus les surveillants ça n’existe même pas chez toi, les profs s’en chargeaient. Mais ici les professeurs sont trop occupés apparemment. D’où ton boulot. Tu t’es retrouvé à regarder tous ces jeunes faire n’importe quoi dans la cour de récré ou leur dire de se taire pendant leurs heures de perm. Comment donc ? Une histoire assez biscornue remplie de coucheries qui ont commencé à un gala d’éducation où tu faisais la sécurité. De personne en personne tu as fini par être recommandé à la directrice de cet établissement. Comme quoi tu baratines bien. T’as laissé derrière toi ta vie aux Etats-Unis, t’avais besoin de bouger, refourgué les clés à Tinks et tête la première tu t’es lancé dans l’inconnu. Et l’ennui un peu, faut l’avouer, les lycéens et collégiens ne sont pas les êtres les plus intéressants de cette planète. En revanche ils ont tendance à être amusants. Puis la Suisse c’est beau. Il y fait plus beau qu’en Irlande, c’est ce que tu te dis en levant les yeux vers les hauteurs, la clope au bec. Le soleil transforme les vitres des étages en miroirs, bien qu’elles doivent cacher des rangées d’étudiants rêvant de l’extérieur. Tout est silencieux et calme, pas même une rumeur ne passe les murs, seule la musique du vent dans les plantes demeure. Tu as toujours connu le brouhaha ambiant des voitures et de la ville, cela fait deux mois que tu es là mais tu ne t’es toujours pas habitué à cette absence.

La sonnerie de la cloche retentit. Ton mégot de joint finit par terre et tu t’allumes une clope, prêt à recevoir les dizaines d’adolescents en furie qui vont se déverser dans la cour. Belle cour qu’ils ont d’ailleurs, à moitié terrain de graviers, à moitié pelouse parsemée d’arbres. C’est clair que ça ne ressemblait pas à ça ton lycée. Enfin, ton collège vu que tu n’as jamais dépassé ce stade-là. Officiellement tu es parti à seize ans mais dès tes quinze ans ils ne te voyaient plus jamais. Faut dire aussi que c’était pas le même prix chez toi. Mais les uniformes étaient tout aussi moches. Ah ça ne te manque pas l’école. Ta jeunesse peut-être mais certainement pas les cours. Les portes s’ouvrent et les monstres déferlent. Tout cela s’éparpille et se scinde en petits groupes ici et là, les plus jeunes se courent encore un peu après, les plus âgés se trouvent un endroit où s’asseoir tranquillement. Un garçon et une fille viennent te taper la causette un instant, ils le font de temps en temps ces deux-là. Tu ne comprends pas toujours ce qu’ils disent – trop sophistiqués – mais ils sont gentils et posent plein de questions sur l’Irlande. Ils se font virer sans trop de subtilité par une fille de dernière année qui arrive en rougissant un peu et leur fait comprendre qu’elle veut te parler toute seule. En moins d’une seconde ton œil a repéré son groupe d’amies qui ne perdent pas une miette de la scène et gloussent. Leur nom te revient facilement, connaître les élèves c’est la partie la plus importante du boulot. Celle qui t’approche s’appelle Adele. Pas méchante mais trop jeune d’une trentaine d’années. Elle déblatère des banalités, tu réponds par onomatopées. Tu la laisses parler pendant que tes yeux balaient la cour, repérant les éléments perturbateurs habituels qui ont l’air d’être juste en train de manger. Lorsque tu n’as plus que le filtre à fumer tu l’arrêtes et fais signe à ta collègue quelques mètres plus loin. « I’m gonna get us some coffe, I’ll be right back. » Elle acquiesce, elle est parfaitement capable de s’occuper de tous ces gamins seule, elle a une main de fer et elle se laisse pas emmerder. Tu te diriges tranquillement vers l’escalier de service qui mène à la salle des employés non sans avoir adressé un sourire poli à la lycéenne transie. Au détour du bâtiment tu vois une petite brune sur son banc avec son sandwich qui fait la gueule et son trop-plein de crayons. D’habitude elles sont deux, il y a Max avec la petite Jael. En t’approchant tu râles un peu. « I already told you not to sit here we can’t see you. » Mais elle, elle peut vous voir, ce qui est un avantage redoutable pour tout lycéen cherchant à échapper aux surveillants. Bon, seule, elle n’est pas bien dangereuse la demoiselle mais les règles ce sont les règles. En passant à côté d’elle cependant tu jettes un œil à ses dessins et tu t’arrêtes net. C’est toi ça non ? Interloqué tu te rapproches, te tiens debout à côté d’elle, regardant par-dessus son épaule. « That’s both flattering and a bit creepy. I really hope you don’t hang those in your room cause I don’t wanna lose my job. » Ses dinosaures sont mieux réussis.


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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyLun 14 Aoû - 19:27

J’entend rien, je vois rien, juste le crayon qui crisse sur la feuille encore et encore. Parait que c’est thérapeutique de dessiner, que ça m’aide à me calmer. Moi j’en sais rien, je me contente juste de me perdre. Les visages, les formes, les expressions. J’pourrais presque fermer les yeux et dessiner de tête tant c’est devenu un mécanisme. Inspire, expire. Je trace. I already told you not to sit here we can’t see you. Le crayon qui m’échappe des mains et le bond de trois mètre que j’aurais fait si on avait été dans un dessin animé. J’ai le cœur qui bat et le regard qui cherche avant de se poser sur lui. Pas facile à manquer pourtant avec sa veste rouge visible à des kilomètres. Ça me fait penser que j’ai plus de rouge dans mes couleurs. Ou pas la bonne tonalité. Je m’apprête à répliquer quand il vient à côté, le regard qui louche sur mon carnet et j’ai même pas le temps de le plaquer contre ma poitrine pour le cacher. Mince. Il va penser quoi ? That’s both flattering and a bit creepy. I really hope you don’t hang those in your room cause I don’t wanna lose my job. Et le rouge qui envahit mes joues, jle sens venir, la chaleur sous ma peau. Je referme le carnet d’un coup avant de bégayer un semblant d’excuses ratées. « J’ai juste dessiné ce que j’avais sous les yeux, j’affiche rien dans ma chambre c’est pas ça vraiment » et blablabla, les mots qui s’emmêlent sur ma langue, moi qui baisse les yeux pour regarder mes pieds. J’arrive pas à le regarder. Comme à chaque fois qu’il vient me faire une remarque je perd mes mots, mes idées, mes pensées. Déjà que j’en ai pas beaucoup de concrètes, avec lui je me retrouve à l’état de mollusque parce que je ne sais pas comment me comporter.
Brusquement je fourre tout dans mon sac, me lève un peu trop vite, continue de parler le nez rivé sur le sol. « Pardon je vais retourner là où j’ai le droit c’était juste j’avais oublié » encore une fois, et le pire c’est que c’est vrai, c’est que j’y pense pas, que pour moi on devrait avoir le droit de s’asseoir où on veut et pas seulement au milieu de la cour, dans la foule, bouffé par les monstres aux ongles longs manucurés. Un pas, deux pas, jle dépasse et mes jambes qui se mélangent, mon pied qui marche sur un lacet ou alors ma chaussure qui bute sur une pierre. Un peu des trois sans doute, additionné au stress de me retrouver en présence de lui, et moi qui m’étale par terre. Bam. Comme une crêpe. « Aïe » que ça m’arrache, alors que je me retrouve le front contre le sol. J’ai mal. Lentement j’essaye de me redresser, sonnée par la chute je reste assise un peu, les mains qui viennent chercher mon front, la peau égratignée par la chute et la bosse qui se formera surement. Bravo Jael. Bravo. Dix sur dix gamine, dans l’art de la maladresse. Et le rouge qui ne me quitte pas, parce qu’il est toujours là et qu’il a tout vu, que je suis comme une débile par terre et que j’ai l’impression de voir les étoiles danser devant mes yeux. La grace et la légèreté on avait pourtant dit en cours de valse, faut croire que j’arrive toujours pas à compter.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyLun 14 Aoû - 23:06

C’est les crayons qui s’entrechoquent dans le sable et la frêle silhouette qui se raidit avec un sursaut plus qu’authentique. Je ne te savais pas si effrayant. Faut dire que tu avais l’élément de surprise à tes côtés, ça ne vaut pas rien. C’est le plus grand atout d’un homme ça, la surprise, même en séduction. Enfin en séduction quand je parle de surprise je ne veux pas dire arriver par derrière avec du chloroforme, ça a beau être à la fois très étonnant et efficace, ce n’est pas une méthode que je recommande. Bref. Tu aurais pu avoir un flingue braqué sur elle qu’elle n’aurait peut-être pas été plus déroutée. Sa tentative de cacher ses dessins est vaine, tu reconnais immédiatement ce profil de dieu. Quel bel homme qu’elle dessine. Oh, non, attends, c’est toi. Putain ce laideron. Elle essaie de dissimuler sa honte derrière ses boucles brunes, comme si sa peau n’était pas transparente. Ses joues sont presque aussi rouges que ta veste, elle a fermé son carnet trop tard. « J’ai juste dessiné ce que j’avais sous les yeux, j’affiche rien dans ma chambre c’est pas ça vraiment. » Comment ça c’est pas ça vraiment ? Tu n’es pas entièrement sûr d’où essaie d’aller sa phrase mais tu prends ça pour un ‘‘c’est pas ce que tu crois’’. Un léger rire t’échappe, les élèves pris au piège sont une espèce absolument magnifique, à observer avec attention si l’on n’est pas de ceux qui se sentent embarrassés en voyant les autres dans l’embarras. « Too bad I’m sure I’d look really good on a wall. » En réalité tu trouverais ça vraiment étrange, gênant même.
« Pardon je vais retourner là où j’ai le droit c’était juste j’avais oublié. » Pas une seule fois durant la conversation tu n’as croisé ses yeux, elle regardait partout où elle pouvait tant que ce n’était pas dans ta direction. Trop pressée, elle tangue un peu en se mettant en route, c’est qu’on se demanderait comment des jambes aussi frêles peuvent soutenir efficacement un être humain. « Don’t sweat it Jael just try to remember next time, and tell Max. » Tu t’apprêtes à te retourner, revenant à cette quête qui a pour objet deux tasses de café. C’est le crissement des graviers qui t’arrête, tu as juste le temps de la voir atterrir sur le sol lamentablement. Bordel, j’avais jamais vu quelqu’un tomber et se ramasser sans mettre ses mains devant soi. C’est très spécial à voir physiquement les faceplant, assez improbable. La surprise passée en une seconde, tu te précipites à ses côtés. « Wow fuck. » Rappelle-toi que ce boulot t’empêche de jurer. Elle s’est assise, ses doigts essayant d’évaluer les dégâts. Tu t’accroupis, remarquant que ses genoux ont ces zébrures caractéristiques de l’enfant casse-cou ou maladroit. Deuxième option. Ta main vient écarter la sienne pour effleurer son front. Déjà une bosse, elle va avoir un look rock pendant quelques jours la demoiselle. « Are you okay ? How the hell did you manage to do that ? » C’est vrai, elle s’est pris les pieds dans ses propres pieds ? Tu ne vois pas d’autre explication. « You should probably go to the infirmary. I mean, I don’t think you need it but if you don’t I’ll get yelled at. » Retirant tes doigts de son épiderme tu te penches pour rassembler ses crayons et son carnet, lequel est ouvert… Sur un dessin de toi. Mais un autre. A côté d’un dinosaure. Allons bon, ce n’était donc pas la première fois. Tu hausses un sourcil et lui lances un regard mi interrogateur mi hilare. Ce qu’elle a sous les yeux hein ?


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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMar 15 Aoû - 15:31

J’ai envie de disparaitre, me creuser un petit trou et m’enfouir dedans pour échapper à son regard. Je sais qu’il se moque, je sais qu’il doit me trouver bizarre à gratter le papier pour recopier ses traits. Comment lui expliquer ? Que c’est pas ma faute si y a un truc à capturer, quelque chose qui brille, d’un peu rouillé quand on le regarde bien ? Qu’il attire les regards bien plus qu’on ne voudrait l’avouer, étoile clinquante au milieu d’une pièce c’est déstabilisant. J’le connais pas pourtant, c’est sans doute ça le plus gênant, les feuilles noircies de son visage alors que tout ce que je sais de lui c’est son accent irlandais et sa capacité à chopper tous les élèves qui essayent de se la jouer au petit caïd de bac à sable. Pour ça aussi surement qu’on lui passe ses jurons à demi étouffés qui feraient rougir les bonnes sœurs et ses cigarettes fumées à la dérobée. Too bad I’m sure I’d look really good on a wall. Un jour je saurais m’exprimer. Un jour je saurais lui expliquer qu’il est pas le seul, enfin qu’il était pas le seul avant, que des visages j’en recopie à la pelle quand ça me marque. Mais jamais aussi longtemps. Sauf que ça je le dirais p’têtre pas. La je passerais vraiment pour une folle.
Je secoue la tête, range mes affaires à toute vitesse, bégayant une excuse ridicule comme quoi je m’en vais. Si je reste un instant de plus je vais exploser, bouillir dans ma propre honte, les joues brulantes et le cœur qui caracole. C’était pas prévu tout ça, moi j’voulais juste manger tranquillement avec le cours de sport de cet après midi. Faut croire que c’est raté pas vrai ? Don’t sweat it Jael just try to remember next time, and tell Max. J’entends à peine, concentrée sur mon issue de secour, sur la fuite, sauf que c’est moi et que sans vraiment comprendre comment je me retrouve propulsée au sol la tête la première, même pas le temps de comprendre et de mettre mes mains en avant pour amortir la chute. bang bang I hit the ground et ça résonne dans ma tête, pourtant c’est pas comme si on m’avait tiré dessus.
Wow fuck. Tiens, il jure encore, mais je l’entend à peine, le regard qui a du mal à faire la mise au point, les doigts qui viennent tâter mon front. C’est pas la première fois que ça me fait ça, ni la dernière surement, une de mes capacités à oublier mon environnement comme dirait mon psy, moi j’dis surtout que j’arrive pas à penser à deux choses à la fois quand je suis stressée et que ça finit toujours en catastrophe. Are you okay ? How the hell did you manage to do that ? Je l’ai pas vu arrive à côté de moi, je l’ai pas vu non plus poser sa main sur mon front et la mienne qui tombe mollement. J’avais jamais remarqué qu’il avait les yeux verts. « Y avait un cailloux » que je répond doucement, un peu dans le vague encore, certaine que mon explication est tout à fait logique. Un caillou. Tout à fait Jael. Un foutu caillou. On y croit. Je ferme les yeux un instant pour essayer de refouler les larmes qui pourraient poindre maintenant que le choc est passé. Manquerait plus que ça, que je chiale comme un bébé. J’ai promis à Max d’arrêter pourtant. Alors j’me concentre sur sa main, sur la douleur qui pulse au niveau de mon front des genoux, je respire, inspire, expire.
You should probably go to the infirmary. I mean, I don’t think you need it but if you don’t I’ll get yelled at. il s’éloigne et ça me ramène brutalement à la réalité. Je reste un instant à le regarder avant de soupirer tout bas. J’ai pas envie d’aller à l’infirmerie, si j’y vais elle le notera dans mon dossier, ça ira à mon psy, mon psy en parlera surement à mon père et mon père fera toute une histoire comme quoi je suis fragile et qu’il faut me protéger. A croire que je suis en porcelaine. Puis ça me percute de plein fouet, un peu comme le sol et mon front. « l’infirmière est pas là à la pause du repas » Oui. Pas là. Parfait. Hop. On oublie. Je m’apprête à reprendre la parole quand je le vois qui me dévisage avec un sourire à en faire perdre son latin à une bonne sœur (oui je sais je parle beaucoup des bonnes sœurs mais faut dire que le cours de cathé ce matin était chiant). Pourquoi il sourit comme ça ? Pourquoi ? Puis y a mes yeux qui dérivent sur le carnet, sur un plus vieux dessin de lui, sans doute un des premiers que j’ai du faire quelques semaines après qu’il soit arrivé. « C’est juste que vous avez un visage atypique, c’est intéressant » que je marmonne tout bas, pas certaine que ce soit une excuse ou un compliment ou que sais je. J’attrape le carnet et lui prend mes crayons des mains que je fourre dans mon sac de nouveau avant de me relever. Ca tangue. Sans doute que je suis plus sonnée que je ne l’aurais pensée parce que je me rattrape à sa manche pour pas chuter une nouvelle fois. « Pardon » [/color] c’est pas grave Jael, respire, ça va aller. Panique pas, c’est qu’une bosse, c’est qu’une chute, c’est que des genoux égratignés et des paumes râpées. T’as connu pire pas vrai ? « C’est un peu ridicule tout ça, ça pourrait rester notre secret ? J’ai déjà l’air d’une débile auprès de la plus part des gens de ma classe alors si on sait que je tombe sur des cailloux invisibles et que je dessine des gens compulsivement je deviendrais une paria définitivement » non pas que ça m’importe vraiment, mais quand même, parfois c’est bien d’être acceptée, même si on sait qu’on est pas vraiment comme les autres. Et pour la première fois j’essaye de pas baisser les yeux, le regarder le plus sérieusement possiblement.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 3:23

C’est d’un autre monde qu’elle semble sortir cette espèce de grande poupée. Pas d’un autre monde comme on le dit un peu fort pour que l’autre entende, avec un peu de moquerie ou d’étonnement. D’un autre monde comme une créature venue du fond des âges, d’une nébuleuse à des milliers d’années lumières d’ici, là où l’on se baigne dans les étoiles comme dans une source au petit matin. Interstellaire, infinie, pourtant trop jeune pour ce monde, encore à s’habituer à son corps gracile, encore à égarer son esprit quelque part dans les galaxies. Une créature qui a atterri sur la mauvaise planète et doit se contenter de ce qu’elle y a trouvé. Alors la maladresse, peut-on ne pas la pardonner quand elle vient d’un être aussi lointain ? Y avait un caillou. Une pauvre petite pierre, non pas un éclat d’astéroïde. Sa voix flotte dans l’incrédulité, elle ne semble pas non plus comprendre exactement comment elle a fini dans les graviers. Tu vois dans ses yeux des larmes à venir avant qu’elle ne les masque et les efface d’un coup de paupières. Elle essaie de reprendre sa contenance, de reprendre possession de son corps. L’infirmière est pas là à la pause du repas. How convenient. De la chance ou bien un coup de pouce de ses étoiles. Elle a raison la gamine, elle peut échapper à l’échafaud – oui c’est une comparaison valable vu l’infirmière en question – un peu plus longtemps et toi tu n’as pas à te soucier de réprimandes. Alors tu pourrais la laisser partir. Mais sous tes yeux s’étalent tes propres traits couchés sur feuille après feuille.
C’est juste que vous avez un visage atypique, c’est intéressant. Généralement quand on dit de quelqu’un qu’il a un visage atypique ce n’est pas un compliment. Vraiment pas. Qualifier un physique d’intéressant non plus. Alors tu espères qu’elle essaie juste de se trouver une excuse sinon ce n’est guère sympathique de sa part. Elle t’arrache des mains ses possessions, comme si tu t’apprêtais à les lui voler. Elle essaie de fuir le plus vite possible, ne voit même pas la main que tu lui tends pour l’aider à se relever. Alors ça ne manque pas, le bout d’interstellaire s’emmêle dans ses longues pattes et manque de renouer avec le sol. Tu l’attrapes, ses doigts agrippés à une de tes manches, ton autre bras autour d’elle. « Wow easy there. » Cela masque son excuse lorsque tu l’aides. Elle chancelle encore, nul doute que ses saluts à la terre ont été violents. Sur son front la bosse grandit peu à peu. Puis elle te regarde droit dans les yeux pour la première fois, butant moins sur ses mots. C’est un peu ridicule tout ça, ça pourrait rester notre secret ? J’ai déjà l’air d’une débile auprès de la plus part des gens de ma classe alors si on sait que je tombe sur des cailloux invisibles et que je dessine des gens compulsivement je deviendrais une paria définitivement. Ah elle admet, le caillou n’existait pas. Tu n’es pas surpris d’apprendre que les autres ne l’estiment guère, remarquer ces choses-là ça fait partie des qualifications. Et puis tout le monde ne peut pas comprendre les créatures d’outre-nébuleuses, toi-même fais généralement partie de ceux qui les classifient comme weirdos. Sauf que des fois on est touché par la grâce et on en démasque une, tout semble changer de point de vue, les lois de la physique sont moins strictes autour d’elles. Avant de lui répondre tu la prends par les épaules.
« First things first beautiful, you’re not going back there, you’re having a seat until you stop walking like a drunkard. » Qu’elle le veuille ou non tu la guides jusqu’au banc qu’elle vient de quitter et la forces à s’asseoir. « Don’t you dare move. » Quelques secondes tu la laisses, montes les escaliers et pénètres dans la salle des employés pour y prendre une chaise un peu branlante. La petite brune n’a pas décidé de désobéir apparemment, et tu poses l’objet à l’envers pour appuyer tes coudes sur le dossier, t’asseoir un peu comme un cow-boy face à elle et la regarder droit dans les yeux. T’aimerais bien faire un test, histoire de voir si elle n’a pas une commotion mais t’y connais rien alors à part lui agiter un doigt devant les yeux tu ne pourrais pas faire grand-chose. Donc tu lui souris juste. « You think I’d tell on you? Do I look like a rat? » On pourrait appeler ça de l’honneur peut-être mais pas vraiment. Jouer les balances ça ne te pose aucun problème tant que cela sert tes intérêts, à douze ans tu avais déjà balancé ton dealer à la police pour te débarrasser d’un intermédiaire et te faire plus de thune. Cela semble bien loin tout ça. « You can’t move so why don’t you tell me why? Why me? Much nicer things to draw in this place. Your dinosaurs look better. » Tu sors une clope de ton paquet enterré au fond d’une de tes poches et tu l’allumes sans le moindre scrupule quant à l’élève en face de toi.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 16:02

Je voudrais disparaitre. Combien de fois j’ai rêvé ça ? Pouvoir devenir invisible ou alors tellement petite qu’on ne me verrait plus ? Un grain de poussière dans l’atmosphère, qui se laisse porter par le vent de gens en gens, sans maladresse ni sentiments. Je voudrais disparaitre mais c’est impossible pas vrai ? Y a ce corps trop encombrant, celui que je maitrise plus, que je comprends plus. Enfant c’était facile, courir partout, tout le temps, mais maintenant c’est différent. T’es une adulte Jael ou du moins une adulte en devenir. Un foutu bouton de rose comme dirait Madame Chevalier quand elle nous fait redresser la tête pour mieux marcher. Qu’est-ce que j’y crois moi au bouton de rose, celui qui se pète la gueule à la première pluie de grêle. Ca marche pas trop tout ça. Je me relève, vacille, titube. Encore. A croire que la gravité terrestre a décidé que je devrais toucher le sol aujourd’hui, comme une punition débile pour un méfait quelconque. J’ai rien fait de mal pourtant, sauf peut être dormir en cours de chimie, mais ça m’étonnerait que l’Univers s’intéresse aux cours de chimie. Alors je sais pas.
Je me rattrape du mieux que je peux, à sa manche parce qu’il est le plus proche, mes doigts qui agrippent le tissu et lui passe son autre bras autour de moi. Heureusement que je suis sonnée, sinon je me serais dégagée en une seconde chrono et je serais partie loin. Très loin. J’ai du mal. Le contact. Les gens. Surtout les garçons. Les hommes. Toute une liste de maladresse à ajouter, de malaise. Mais pour l’instant je suis reconnaissante qu’il m’ai rattrapé, le laisse me soutenir pour pas que je chute de nouveau, les dernières secousses du choc trop violent. Wow easy there. J’inspire, expire, y a le cœur qui bat trop vite à cause de la honte, de la gêne, y a le rouge aux joues, y a le rouge au front et aux genoux. Tu peux le faire Jael. Sans doute que le choc ça aide aussi, ça me donne un courage que j’ai rarement, ptêtre que je me soucis moins des choses aussi. Alors je parle, plaide mon cas, le supplie presque de ne rien dire. Surtout rien dire. Non pas que j’ai peur de ma réputation – faut dire que j’en ai pas vraiment – mais j’aimerais que les choses ne se dégradent pas. Et dieu sait comme elles peuvent se dégrader vite ici, suffit d’un mauvais pas pour se retrouver la cible de toute une bande de gamine enragée. Je ne le quitte pas des yeux, décidée, déterminée, et ptêtre un peu désespérée aussi.
First things first beautiful, you’re not going back there, you’re having a seat until you stop walking like a drunkard. Beautiful heureusement que j’ai déjà les joues qui brulent sinon j’aurais fini cramée. Je sais bien que c’est qu’une figure de style et qu’il doit surement le dire à toutes les filles qu’il croise mais mince, chui un foutu bouton de rose (merci madame Chevalier) et c’est la première fois qu’on me dit ça. Ou peut être pas. Mais bref. Pourquoi je fixe là-dessus déjà ? Ah oui. Puis y a ses mots, lui qui me prend par les épaules et qui me fait me rasseoir sur le banc. Mes doigts viennent chercher le rebord comme pour s’y agripper. Don’t you dare move qu’il me menace ensuite pendant qu’il me tourne le dos pour grimper dans les escaliers. Non. Promis, je bouge pas. Pour une fois j’écoute ce qu’on me dit, les genoux que je rassemble et vient coller contre ma poitrine, les doigts qui caressent les fissures dans la peau. Aïe
Finalement il revient, juste assez vite pour que je me remette pas à divaguer dans mes pensées, dans mes univers en constante expansion dans mon cerveau. Il s’installe sur une chaise face à moi et je me force à le regarder de nouveau. Je crois que je l’ai jamais fixé aussi longtemps, et même si je viens de me faire prendre la main dans le sac, j’peux pas m’empêcher de retenir les détails qui rendent un portrait plus vrai, la façon dont ses fossettes se creusent quand il me sourit. Bon sang ça devrait être interdit un sourire pareil. You think I’d tell on you? Do I look like a rat? Je le regarde un instant, interloquée. « Non vous n’avez pas l’air d’un rat » bon sang Jael. On a dit quoi avec le figuré et le littéral ? Expression, c’est une expression. Je baisse la tête, étend mes jambes et les laisse tomber dans le vide, les pieds qui effleurent le sol. « Non enfin ce que je voulais dire c’est que je sais pas, je vous connais pas, si ça se trouve ça sera le sujet de conversation dans la salle des surveillants, et puis machin ira raconter à truc et truc ira raconter à bidule et puis ça fera le tour du lycée. Ca fait toujours ça » je reprends mon souffle à la fin de mon monologue, c’est rare que je parle autant. « Mais bon si vous dite que vous allez rien dire, je vous crois » de nouveau je relève la tête, essayant de lui adresser un sourire timide, pour lui montrer que c’est vrai. Promis. Juré. J’y crois. Et ptetre que ça me perdra.
You can’t move so why don’t you tell me why? Why me? Much nicer things to draw in this place. Your dinosaurs look better. Mince il remet ça sur le tapis. Je viens enfouir ma tête dans mes mains en grommelant « on est obligé de revenir là-dessus ? » surtout que j’ai pas de réponse pour ça. Aucune. Pourquoi ? Ah si je savais. C’est les fixations, les obsessions, les besoins qui démangent les mains et tant que j’ai pas couché le tout sur papier j’ai l’impression d’imploser. Je me redresse lentement en soupirant, les doigts qui viennent lisser l’ourlet de ma jupe comme pour me concentrer. « Je sais pas pourquoi vous. C’est juste que. C’est différent. » je le dévisage, lui et son regard qui me lache pas, la cigarette coincée entre ses lèvres et la fumée qui se dégage lentement. Il fume encore. Alors qu’il n’a pas le droit. Ptêtre qu’il dira vraiment rien. « J’aime le différent, le non conventionnel. J’veux dire ici tout le monde ressemble à tout le monde » les mêmes uniformes bien repassés, les mêmes cheveux bien bouclés, bien attaché, le même maquillage léger mais pas trop vulgaire et le même parfum qui pue les billets. Même les professeurs c’est pareille, toute cette surface lisse, extrêmement lisse, bien trop lisse. « Mais vous, vous ne ressemblez à personne » non. Pas vraiment. Avec sa dégaine de mauvais garçon, l’accent irlandais qui chante aux oreilles et le sourire qui brise des murailles. « J’veux dire vous êtes en train de fumer devant une élève alors que c’est interdit, même pour les professeurs, dans l’enceinte de l’établissement » Je sais même pas d’où me vient toute cette éloquence, cette envie de causer. Max serait fière de moi, ou peut être qu’elle désespèrerait de me voir causer avec un pion, figure d’autorité qu’elle déteste tant. « C’est comme les dinosaures : éteint. Ici, on étouffe toute trace de différence » . Pas le droit de crier, pas le droite de rire, pas le droit de chanter, de danser, de sauter. Pas le droit de ci, de ça. Je suis pas en enfer, c’est sur, mais parfois j’imagine dehors, ce que c’est, comment ça se passe. Surement qu’il le sait lui, il a pas l’air couvé, dans sa petite cage dorée.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 18:47

Tu ne sais pas pourquoi l’observer te fascine autant, elle est pourtant bien toujours la même. Peut-être que j’ai raison au final, qu’elle est égarée d’un autre univers et que tu as percé le voile. Peut-être que cette découverte ouvre tout un pan d’existence jusque-là caché. Peut-être que de tes iris verts tu peux à présent entrevoir des galaxies et que ça te démonte le cerveau. Ou bien, simplement, qu’il y a quelque chose dans cette gamine, d’un peu gauche un peu lointain, quelque chose qui crie pas gosse de riche mais plutôt gosse cabossé. Quelque chose que tu as vu bien des fois dans la rue mais que tu ne t’attendais pas à trouver là, dans ces bâtisses remplies de luxe. Quand elle se pète la gueule encore et encore c’est un oiseau qui tombe du nid, tu serais un monstre si tu ne la rattrapais pas. Y a un champ de coquelicot sous l’épiderme de ses joues et apparemment un marathonien dans ses poumons à entendre l’aspect erratique de sa respiration. Sans broncher elle se laisse mener jusqu’au banc, tanguant un peu en chemin. A voir la difficulté qu’elle a à rester en ta présence, tu lui ferais un cadeau plutôt en la laissant tranquille, en lui offrant l’option de la fuite. Mais ce n’est qu’un répit que tu lui octroies, pas bien le temps de formuler de grandes pensées que déjà tu es planté face à elle. Bon dieu, si tu as croisé une singularité cosmique, tu vas au moins lui faire la conversation.
« Non vous n’avez pas l’air d’un rat. » Je me demande bien ce qu’ils leur apprennent dans cette école, tu pensais que c’était un établissement de qualité sauf que la lumière n’a pas l’air d’être à exactement tous les étages. C’est pas au collège pourtant qu’on apprend le principe des métaphores ? Cela a dû lui passer au-dessus de la tête. Personnellement, tu étais à peu près certain que tu étais physiquement assez éloigné du rongeur mais je suppose qu’il est toujours utile et agréable d’avoir une confirmation extérieure. On va dire que ça rassure. Elle semble s’être rendu compte de sa bourde et baisse la tête honteusement, alors tu lui épargnes une réponse, un haussement de sourcil surpris suffira. Pas besoin de l’accabler un peu plus. « Non enfin ce que je voulais dire c’est que je sais pas, je vous connais pas, si ça se trouve ça sera le sujet de conversation dans la salle des surveillants, et puis machin ira raconter à truc et truc ira raconter à bidule et puis ça fera le tour du lycée. Ça fait toujours ça. » La rumeur est un outil impressionnant pour démontrer l’incroyable pouvoir de l’inter connectivité humaine. L’information peut voyager à la vitesse du son à travers une foule. Tu ne doutes pas donc, que si tu t’avisais de le dire à un seul collègue, l’histoire ferait le tour du pensionnat en moins de deux jours. « Mais bon si vous dite que vous allez rien dire, je vous crois. » Ah, un peu de confiance dans ce monde de brute. Alors tu lui souris et elle fait de même. Il s’avère même que ça lui va bien au teint.
Sauf qu’elle le perd bien vite son sourire. « On est obligés de revenir là-dessus ? » Eh bien oui, tout de même, c’est un minimum important, tu ne vas pas juste dire ‘ok cool, vas-y continue’. Cela a l’air de la mortifier, vu la situation ça se comprend. Sauf que tu ne lâcheras pas l’affaire. « Je sais pas pourquoi vous. C’est juste que. C’est différent. J’aime le différent, le non conventionnel. J’veux dire ici tout le monde ressemble à tout le monde. Mais vous, vous ne ressemblez à personne. » Et au milieu des caravanes tout le monde ressemble à tout le monde, et en politique tout le monde ressemble à tout le monde et dans les gangs tout le monde ressemble à tout le monde. C’est partout pareil. Mais c’est vrai qu’ici entre ses grilles, tu ne ressembles pas aux autochtones. Un peu trop brut de décoffrage, un peu trop mal rasé, avec un peu trop d’odeur de marijuana dans les vêtements, un peu trop de jurons dans la bouche. « J’veux dire vous êtes en train de fumer devant une élève alors que c’est interdit, même pour les professeurs, dans l’enceinte de l’établissement. » Oui. Mais. T’as une dérogation. Enfin pas exactement mais c’est tout comme. Disons que pour une raison qui t’est obscure la directrice t’apprécie et se fout totalement de ce que tu fais tant que le boulot est fait à la fin de la journée. « You have a problem with me smoking ? » Pas que ça change quoi que ce soit, tu n’as pas l’intention de l’éteindre la clope, quoi qu’elle te dise. Mais puisque tu as un secret à elle, tu vas en profiter, saisir l’opportunité de calme. « C’est comme les dinosaures : éteint. Ici, on étouffe toute trace de différence. » Elle a un truc avec les dinosaures celle-là. C’est aussi amusant qu’attendrissant. Tu ne réagis guère à sa remarque de paléontologie, tu te contentes de lui tendre la cigarette. Qu’elle la prenne ou non, toi tu la lâches. D’une poche intérieure tu sors la boîte en métal où tu ranges tes joints déjà roulés et tu en extirpes un pour le caler entre tes lèvres. Tu secoues le briquet et tu l’allumes. Si Jael se sent de raconter ça à quelqu’un elle se doute que tu te sentiras de raconter sa petite histoire. De toute façon ça n’a pas l’air d’être son genre. « And you, don’t seem like you fit in here as well. I mean, better than me obviously but… What happened to you ? You’re not from this world, there’s something different in the way you carry yourself. I’m curious. And you can’t not answer, consider it my payment for being a model. »
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMer 16 Aoû - 23:54

Je parle, avoue tout. Problème de sincérité trop pesant, j’ai du mal à mentir, à dire les choses autrement, à camoufler la réalité. J’pourrais dire pourtant que c’était un sujet pour le cours de dessin, un pari stupide avec Max, une connerie, n’importe quoi. Mais j’parle ; J’ai les mots qui filent, l’explication un peu bancale parce que je sais pas comment les aligner ces foutus mots, c’est compliqué, c’est difficile. Mais j’y arrive. Je crois. J’lui explique ce que j’avais pas compris jusque là, que c’est la différence. C’est toujours la différence. C’est comme avec Max quand j’lai surprise avec une fille plutôt qu’un gars, c’est comme l’équitation quand j’ai touché le flanc de Lobelia et que j’ai croisé son regard, pas comme les autres chevaux, bien différent. Voila. Différent. C’est son cas à lui aussi. Parce qu’il y a plus de curiosité que de dégout quand j’le regarde, qu’il me donne pas envie de fuir comme tous les autres, qu’il a ces couleurs que j’ai jamais peint et que j’arrive pas à cerner. Bon sang. Du rouge, du vert, du brun, et la couleur de sa peau, ça rend jamais bien sur ma palette, parce que je connais pas. You have a problem with me smoking ? Mes yeux qui dérivent de son visage à la cigarette, de la cigarette à son visage. Haussement d’épaules. « Non pas spécialement » pis des cigarettes j’en ai déjà fumé. C’est pas ça qui va me choquer. « C’est juste interdit dans le règlement » sauf que le règlement il a l’air de s’en foutre royalement aussi. Tant pis tant mieux on dira, peut être qu’il sera plus amène de me laisser contourner la loi et de rester sur ce foutu banc loin des serpents. Je reprends mon explication, glisse un mot sur les dinosaures, je suis fière. Toujours caser un truc sur les dinosaures, ça me rapporte des bons points pour le moral. Je sais pas quand c’est venu cette obsession, sans doutes des après-midi au museum d’histoire naturelle à New York avec mon père, quand on se faufilait au dernier étage pour imiter les squelettes reconstitués.
En face de moi Peadar – Peadar je crois j’ai toujours du mal à retenir les prénoms – me tend sa cigarette. Je le regarde un instant interloquée. Vraiment ? J’hésite, puis finalement l’attrape pour la coincer entre mes lèvres. Pourquoi pas après tout, trop d’émotions pour une journée. J’inspire une bouffée, prenant le temps de faire tourner la fumée dans mes poumons, puis la recrachant. Moi aussi j’en ai des surprises, la cigarette c’est pas la première comme je disais, loin de là, et toutes les soirées avec Max et les autres, ou quand j’arrive en chopper une que j’allume sur le toit du bâtiment principal, les pieds qui pendent dans le vide à travers la grille à 3h du matin. « C’est encore moins réglementaire ça » la cigarette, me la passer, me laisser fumer. C’est corrompre le foutu bouton de rose, parce que la fumée ça fait pousser des toiles d’araignées dans les poumons et ça jaunit le teint d’après Madame Chevalier, encore une fois . « Et ça encore encore encore moins » quand il remplace la cigarette par un joint. La drogue ici c’est un non-non. Pas la peine d’en parler. Pourtant dieu sait ce que ça circule, dans les soirées improvisées, celles dont on entend pas parler parce que c’est secret. De nouveau je détends mes jambes, les laisses trainer, la tête qui tourne moins déjà et le regard plus stable. Le moral aussi. J’ai toujours mal mais faut croire que me focaliser sur autre chose ça m’aide à pas détaler pour aller me cacher sous ma couette et chialer comme une gosse parce que j’ai une foutue bosse sur le front. Tient d’ailleurs je palpe ma peau, grimace quand je sens le relief, avant d’enlever ma barrette pour que ma frange vienne cacher le désastre.
And you, don’t seem like you fit in here as well. I mean, better than me obviously but… What happened to you ? You’re not from this world, there’s something different in the way you carry yourself. I’m curious. And you can’t not answer, consider it my payment for being a model. Il se remet à parler, parfois il me perd avec son accent, j’ai besoin de me concentrer. J’ai pas l’habitude de l’Irlande, et même moi parfois on me tape sur les doigts avec mon américain qui fait tâche quand je parle trop vite. Alors je repasse ses mots, essaye de chasser les vapeurs dans mon cerveau, pour finalement faire le point. Merde. You’re not from this world ça fait mal, juste là, au cœur. C’est les mots de ma mère, quand elle venait s’excuser le soir, quand on finissait dans le même lit, moi contre sa poitrine à l’écouter respirer. Lydia. Douce Lydia. On est pas d’ici Luce, on vient d’ailleurs et les souvenirs qui affluent, la mélancolie dans ses yeux et la nostalgie d’un monde qui se cache au-delà des étoiles. Je le fixe dans les yeux, un peu longtemps cette fois, bien trop même. Je bloque. « C’est pas du jeu ça comme question » que je finis par murmurer, en secouant la tête, terminant la cigarette que je viens écraser sur le banc en pierre, avant de ranger le mégot dans un mouchoir. Je jetterais l’arme du crime plus tard. « Mais bon, comme tu dis, c’est mon payement alors j’veux bien. Pas sur de savoir ce que ça t’apportera tout ça » non vraiment. Pourquoi moi ? Ca l’intéresse en quoi de savoir ce qui est écrit dans l’historique de ma vie ? Puis il pensera quoi après ? Que je mens ? On me l’a dit trop souvent. Menteuse, menteuse et les souvenirs qui restent scellés, parce que ça fait trop mal, parce que ça fait trop peur. Mais tant pis, j’peux bien édulcorer.
« Tu connais l’histoire de la petite orpheline qui gagne au jackpot ? » Petite orpheline de sept ans, les engueulades au tribunal, les hurlements, la trahison et la douleur dans le regard de Tobias. Je comprends mieux maintenant, bien plus qu’avant. Mais je comprends toujours pas le principal. « Ma mère est morte quand j’avais 6 ans, mon père m’a abandonné une année plus tard » Ouais. Bim, laissé sur le pavé la petite Luce, la main qui se referme dans le vide et les larmes intarissables. « mais comme dans tous les contes de fées j’ai été adopté par quelqu’un de très riche quelques mois après et j’ai fait tout le chemin de New York jusqu’en Suisse et j’ai atterrit ici dans ce pensionnat à l’âge de 10 ans » pour couper le cordon, apprendre à grandir, voler de mes propres ailes, puis surtout parce que papa n’a pas le temps de s’occuper de moi, qu’il a le monde à parcourir, des chiffres à mélanger, de l’or à amasser. De nouveau y a les mains qui s’activent, qui vont chercher mon carnet et mes crayons. J’ai besoin. J’vais étouffer sinon. Parler ça fait mal, parler c’est pas toujours bon. « C’est pas toi que je dessine promis » que je murmure quand je plonge mon nez dans le carnet et que je commence à griffonner. Pas lui non, Lobelia ma jument , pour me calmer. Quand finalement ça redevient plus facile de respirer je reprends. «J’aime pas les règles, quand on nous force à rester assis pendant des heures à réciter des prières. J’aime pas les cours de valse, je finis toujours par ecraser les pieds d’Armand même si je m’améliore. Puis j’aime pas les uniformes, y a pas de couleur. Ta veste par contre j’aime bien. » je sais même pas comment j’en suis venu à le tutoyer, c’est arrivé d’un moment à l’autre quand mon cerveau a décidé de balayer l’information. « Non je suis pas comme les autres, mon psy me qualifie d’originale et mon père dit à ses amis que je suis simple. » j’entends tout. Je me souviens de de tout. « Pourtant je suis juste moi » que je marmonne alors que je change de sujet, et déjà c’est lui que je dessine de nouveau, c’est plus fort que moi. Tant pis, jviens de le payer suffisamment, il peut m’autoriser ça.. « Fin de l’histoire » pourtant c’est que la surface, mais j’le connais pas assez pour savoir ce que je peux dire ou non, pour lui dire que je suis névrosé, que parfois jme perds dans mes pensées et reste à fixer le vide jusqu’à ce qu’on vienne me réveiller. Il a pas besoin de savoir tout ça non. Pas vraiment. Il a pas demandé.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyVen 18 Aoû - 8:23

T’as envie de rester. C’est pas une envie de rester loin de la cour et de tous ses élèves surexcités, non. C’est une envie de rester ici, avec elle, de l’écouter balbutier ses excuses ou ses conneries. Sa maladresse ça te donne l’impression que le monde tourne rond, que chaque rouage est en place, que Jael aussi est exactement là où elle devrait l’être, à trébucher. C’est rassurant, c’est exaltant. Il n’y a personne ici que tu as envie d’écouter parler. Rien que des conversations banales, parfois amusantes, parfois ennuyeuses, qui coulent dans les jours sans aucun goût. Rien de mémorable. Sauf quand elle ouvre la bouche et que t’as juste envie de fermer ta gueule et d’écouter. Elle pourrait raconter n’importe quoi, te parler des habitudes de reproduction du chat marsupial moucheté en Tasmanie ou bien du cours des actions d’une des succursales de Nestlé à la bourse de Tokyo, tu l’écouterais quand même. C’est une ensorceleuse sans le moindre doute. Ce n’est même pas sa voix. Elle est douce bien sûr, mais ce n’est pas sa voix qui t’agrippe dans ses filets. C’est son aura, ses ceintures d’astéroïde. Pourtant t’y crois pas aux auras, c’était Ma qui y croyait dur comme fer. Et Brían qui des fois en parlait. Faut croire qu’au fond inconsciemment on croit toujours aux traditions. Puis tu te dis qu’on n’écoute pas une bonne histoire sans se fumer une bonne clope. Ou un bon joint. Comme si t’allais te priver du plaisir. « Non pas spécialement. » Tant mieux si en plus la demoiselle n’en a rien à faire. « C’est juste interdit dans le règlement. » Oui. Forcément. Toujours ce putain de règlement. Depuis quand un Brannigan en a quelque chose à carrer des règles ? Elles ont toujours été là pour être contournées, c’est ton avis en tout cas. Te voilà maintenant à fliquer derrière les élèves pour les empêcher de faire ce que tu as toujours fait. Ironie. Tu es devenu ce que tu haïssais. La vie est un beau cercle d’enculage karmique n’est-ce pas ? Tu soupires. Le règlement tu te torches avec, c’est dans ton sang. Alors tu la lui files la clope, sans la moindre hésitation. Et elle ne met pas longtemps avant de la saisir et de s’en abîmer les poumons. En voilà une qui a déjà fumé. Rien de bien étonnant. Air de poupée ou non, elle a dix-sept ans, si on n’a pas fumé quelques cigarettes à dix-sept ans on vit une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue selon toi. « C’est encore moins réglementaire ça. » Oh mais fous-lui la paix au règlement, peut-être qu’il a besoin de vacances lui aussi, t’y as jamais pensé gamine ? C’est ta politique en tout cas, et pour que le règlement se détende encore un peu mieux tu t’allumes un bout de ta dose quotidienne de marie-jeanne. « Et ça encore encore encore moins. » Comme si tu avais besoin de la précision. En aspirant ta bouffée tu hausses les épaules et tu le tends vers elle. Si elle veut une taffe ou deux, c’est ton jour de grâce, qu’elle en profite.

Toi en tout cas c’est pour lui poser des questions sur sa vie que tu en profites. « C’est pas du jeu ça comme question. » On a déjà bien établi que tu étais un tricheur de toute façon, c’est le principe de briser les règles, si on n’en retire rien ça n’a pas d’intérêt. Elle fume vite la brunette, elle a déjà écrasé son mégot – ton mégot – sur le banc de pierre, a jeté les braises au loin. « Mais bon, comme tu dis, c’est mon payement alors j’veux bien. Pas sûre de savoir ce que ça t’apportera tout ça. » Des réponses. Des informations. L’information c’est de l’or. Puis tu veux juste savoir d’où elle vient cette créature de nébuleuses. Tu veux mettre le doigt sur ce qui la rapproche de ces gosses que t’as laissé au pays. « Tu connais l’histoire de la petite orpheline qui gagne au jackpot ? » Ouais, t’as dû voir des films comme ça une fois ou l’autre. « Ma mère est morte quand j’avais 6 ans, mon père m’a abandonné une année plus tard. » C’est pas de bol ça. L’abandon du père tu connais bien mais la tienne de mère elle est increvable. « Mais comme dans tous les contes de fées j’ai été adopté par quelqu’un de très riche quelques mois après et j’ai fait tout le chemin de New York jusqu’en Suisse et j’ai atterrit ici dans ce pensionnat à l’âge de 10 ans. » Putain ça en fait du temps qu’elle est dans cette cage pour enfants de riches alors. T’aurais pas tenu. Déjà t’as pas tenu ton collège laxiste plus loin que la quatrième alors bon. L’adolescente se remet frénétiquement à gribouiller, c’est sa cigarette à elle pour raconter une histoire tu supposes. « C’est pas toi que je dessine promis. » Tu hausses les épaules à nouveau, t’as pas besoin de communiquer autrement. Tu vois se profiler la silhouette d’un cheval sur le papier, c’est à ton petit frère que ça ferait plaisir ça. « J’aime pas les règles, quand on nous force à rester assis pendant des heures à réciter des prières. J’aime pas les cours de valse, je finis toujours par ecraser les pieds d’Armand même si je m’améliore. Puis j’aime pas les uniformes, y a pas de couleur. Ta veste par contre j’aime bien. » Faut dire que t’en es fier de cette veste, tu l’as trouvée dans un vide-grenier. Quant aux prières, à la valse, aux uniformes… Ce serait halluciner que de penser pendant une seule seconde que toi c’est ta passion. Toi toutes ces choses tu les vomis. Toi t’es heureux d’être de l’autre côté de ces règles, d’être celui qui les maintient et pas qui les subit. T’en crèverais comme un requin en cage. Ou c’est eux en face qui en crèveraient d’essayer de te retenir. « Non je suis pas comme les autres, mon psy me qualifie d’originale et mon père dit à ses amis que je suis simple. Pourtant je suis juste moi. » Sous son crayon le profil mue, redevient le tien. Tu ne dis rien. « Fin de l’histoire. » Belle histoire n’est-ce pas ? Intéressante. Pas un seul instant tu ne te dis qu’elle aurait pu avoir travesti la vérité. Tout ça ça sentait le vrai, tu renifles un ado qui mitonne à trois bornes. Tu tires doucement sur ton joint, laisses le silence s’étirer un peu, ça ne te dérange pas toi. Puis finalement tu parles un peu. « I can’t believe they called you simple. I mean, I’m simple, you’re smarter than that. It’s kinda insulting. Setting very unrealistic standards for simple people if you’re supposed to be one. It’s like those hot actors where the movie tries to tell you they’re a loser or an average guy. » Ouais, t’es simple. Peut-être que c’est un peu une honte, au final pas vraiment. Tout le monde est comme ça d’où tu viens, c’est ceux qui ne le sont pas qui sont des exceptions. C’est Doc, c’est Q. Mais elle là, elle est pas simple. Elle ne serait plus au lycée si elle l’était. Ils ont vraiment des idées trop hautes de la population humaine moyenne les riches. Tu joues avec tes doigts, tes yeux oscillent entre l’observation de ce petit jeu et l’inspection de la demoiselle. La bosse, les joues déjà moins écarlates, les prunelles concentrées, les genoux égratignés. Tu te demandes si des fois elle s’imagine ce qu’elle aurait été si sa mère n’était pas morte, si son père était resté. « The other students, are they mean to you ? » Ou est-ce qu’ils l’ignorent simplement ? Ça ne fait que deux mois, tu n’as pas encore eu le temps de tout remarquer en détail.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptySam 19 Aoû - 0:40

Je regarde le joint qu’il me tend, secouant la tête pour refuser. Une cigarette c’est déjà trop, y a l’odeur qui reste après, et puis les effets. Déjà que je suis pas très efficace quand j’ai rien fumé, si en plus je rajoute de quoi brouiller l’esprit, sans doute que je survivrais pas à cette journée. Non pas que ça me tente. J’ai toujours aimé ça, chui de celles qui restent allongées après quelques bouffées, la tête dans les étoiles pendant que le monde bat son plein autour de moi, les gens qui dansent, qui rigolent, qui s’embrasent, et moi qui plane. Mais là c’est pas ça. Puis si j’accepte jvais lui raconter des trucs que je veux pas, j’vais en dire plus qu’il ne faudrait, parler des flingues qui trainaient sur la table ou encore des aprem dans le placard. Promis je suis pas cassée que je devrais ensuite me défendre. Non. Je suis pas cassée. Il en faut plus pour ça. Bien plus. On dirait pas mais j’ai l’écorce solide bien que déjà entaillée, mais c’est pas un coup de hache qui me fera tomber. Alors j’me contente de la cigarette, la fume sans doute trop vite pour mon propre bien mais tant pis. J’ai pas besoin de bonnes manières avec lui, je crois. Et mon regard qui dérive de nouveau sur lui, et j’arrive toujours pas comprendre pourquoi il veut savoir tout ça.
Mais je parle.
Je parle en griffonnant, je parle, explique ma vie dans les grandes lignes. Vrai conte de fée de gamine qu’on dirait, sauf que j’aime pas ça les contes de fée. Les princes charmants c’est trop redondant, les princesses c’est trop cliché, et moi si je me retrouvais kidnappée par un dragon surement que je préfèrerait lui parler plutôt que d’attendre que monsieur en armure vienne le buter, je l’aiderais à verser de l’huile sur le prince et on partira en vacance en volant à l’autre bout du monde. L’idée m’arrache un rire, entre deux explications, le crayon qui se fige, change pour dessiner Peadar de nouveau, encore, au lieu du dragon que j’avais prévu. Ou alors c’est lui le dragon. Faut dire que c’est son surnom, du moins un des nombreux. Avec Ginger même s’il est pas roux du tout et puis Pot-licker à croire que c’est marrant de répéter ce que les parents chuchotent. Et ça se dit bien élevé. Bref passons.
J’me reconcentre sur moi plutôt que sur les autres, sur mes mots, sur la feuille. Je sais qu’il me regarde mais je refuse de lever les yeux, du moins pas tout de suite. Parce que je sais que si je le regarde maintenant je vais encore m’embrouiller, raconter des bêtises et bafouiller comme une idiote. Faut dire que j’ai pas l’habitude d’un auditoire, et encore moins d’un auditoire comme lui, le joint au bec, et les réminiscence d’un sourire dangereux qui menace de ressurgir.  C’est plus facile de le regarder sur le papier, il semble moins animal, là, figé sur le papier. Quelques traits encore et mon histoire qui s’achève, le sourire fade sur les lèvres devant la conclusion.
Silence.
Lentement je relève la tête pour le dévisager, pour m’assurer qu’il n’a pas disparu entre temps, apeuré ou effaré par mon histoire mal ficelée. Mais non. Il est encore là, bien plus présent que jamais. mince. I can’t believe they called you simple. I mean, I’m simple, you’re smarter than that. It’s kinda insulting. Setting very unrealistic standards for simple people if you’re supposed to be one. It’s like those hot actors where the movie tries to tell you they’re a loser or an average guy. J’aime bien sa voix. Elle a quelque chose de différent. Pas vraiment grave, pourtant elle berce, et ça donne envie de continuer à l’écouter parler, savourer l’accent étranger qui donne un instant l’impression de voyager. Y a le sourire timide qui perce de nouveau sur mes lèvres quand je l’entends me défendre, enfin, dire que je ne suis pas simple. Il sait pas pourtant, il me connait pas. Mais je vois où il veut en venir avec son raisonnement.   « Il a pas les pieds sur terre, c’est pour ça. »  le cahier que je repose à côté de moi et de nouveau jviens coller mes genoux contre ma poitrine, les entourant des mes bras. J’me sens plus protégée comme ça.   « Mon père je veux dire. Il a des idées de géant. Faut dire que s’en est un. J’ai arrêté d’essayer d’argumenter avec lui. » Je hausse les épaules en soupirant doucement.   « Mais t’as raison, je crois. Puis je vois pas le problème à être simple, simple c’est mieux que compliqué non ? »  petit rire, j’imagine un instant les gens avec un puzzle à la place de la tête, ceux qui n’ont que quelques pièces, trois couleurs et des gros dessins, puis ceux qui dépassent les milliers de morceaux et qui ne sont qu’un vaste aplat de blanc.
The other students, are they mean to you ? Encore une question compliquée. Finalement j’le prendrais bien son joint, juste un peu, histoire de continuer à parler, de pas me retourner dans ma carapace. Parce que j’ai pas envie d’y retourner dans ma carapace, parce que ça fait du bien de parler avec quelqu’un qu’est pas réglé comme une pendule, pantin aux ficelles dorées.    « Je peux ? J’ai changé d’avis»  tend la main timidement, avant de saisir le joint qu’il me tend, fermant les yeux quand j’inspire la fumée. Je monterais pas Lobelia ce soir, tant pis.
  « Les autres. C’est compliqué »  je relâche la fumée avant de lui rendre le tout.   « C’est pas qu’ils sont méchants, enfin, je pars du principe que la plus part des adolescents sont méchant, c’est plus facile comme ça » de critiquer les autres, de bousculer, de marginaliser les gens. On se sent supérieur, au contrôle alors que tout le reste déconne. J’veux dire l’adolescence c’est facile pour personne, alors on extériorise comme on peut. Et pour certains c’est douloureux.    « Mais disons que j’ai pas vraiment d’amis ici parce que c’est plus simple d’ignorer ce qu’on ne comprend pas » c’est rare que je sois aussi éloquente, vraiment. Pis aussi sérieuse. C’est rare que je dise vraiment ce que j’ai sur le cœur, que je ne me cache pas derrière ma carapace de gamine débile, celle qui comprend rien et fait que rêver.   « Puis je suis pas non plus la personne la plus sociable, la preuve je viens me cacher pour manger, non pas que ça t’ai éloigné au final » toi, lui, la familiarité qui vient, qui va, et l’embarras que je ressentirais s’il me reprenait sur ça. Mais au fond j’me dis qu’après un partage de cigarette et de joint, j’ai bien le droit ? Non ? Qui sait. Parce que c’est moi qui parle et lui qui écoute, et qu’au final je sais pas grand-chose de lui. A part qu’il respecte encore moins le règlement que ce que je pensais.
Alors je suis curieuse. J’ai le droit moi aussi non ?
  « Pourquoi tu restes là ? Enfin je veux dire. Pourquoi tu me parles ? Pourquoi tu demandes tout ça ? T’as surement des choses plus passionnantes à faire non ? »  c’est pas méchant, c’est pas hargneux, c’est juste foutrement curieux. Parce qu’il est différent. Et ceux qui sont différents restent pas dans des cages, ils rongent les barreaux et s’envolent.   « Comment t’es arrivé là ? J’veux dire c’est loin l’Irlande… » que je finis par murmurer tout bas, l’ongle qui s’acharne sur le sang qui coagule déjà sur mes genoux, le regard qui flanche pas, droit sans l’océan vert qui me fixe. Dis moi pourquoi t’es là, promis je dirais rien, les secrets ça me connait, à qui je le dirais de toute façon.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyDim 20 Aoû - 17:57

« Il a pas les pieds sur terre, c’est pour ça. » C’est difficile à imaginer ça. Qu’il flotte dans l’atmosphère alors que Jael a les pieds ancrés dans le bitume. Dans toute cette histoire celle qui a cet aspect éthéré de princesse c’est bien elle, tu as beau ne pas connaître le paternel, tu te doutes qu’à les rencontrer c’est elle qu’on se figure la tête dans les nuages. Sauf qu’elle a connu la dureté glacée de la réalité et d’un monde où l’argent ne change rien, ce qui n’est peut-être pas le cas de celui qui l’a adoptée. Puis après tout, habituée à son corps ou non, il me semblait qu’on avait convenu qu’elle était une créature venue du fond des âges. Les étoiles elle a beau les parcourir ça ne l’empêche pas de rester enracinée dans la vérité. « Mon père je veux dire. Il a des idées de géant. Faut dire que s’en est un. J’ai arrêté d’essayer d’argumenter avec lui. » Pourtant elle est pas si petite et son air sérieux la grandit mais voir les autres comme des géants c’est dans la tête pas dans le corps et ça on y peut rien, même des années de travail ne suffisent pas toujours à changer les choses. « Mais t’as raison, je crois. Puis je vois pas le problème à être simple, simple c’est mieux que compliqué non ? » Là d’où tu viens on considère que oui, qu’être compliqué c’est faire chier le monde, que les gens bien ce sont des gens simples. On n’aime pas se compliquer la vie, c’est déjà pas si facile de vivre dans une caravane. Alors tu acquiesces, t’es pas comme les grosses têtes que tu connais, la complexité ça te troue le cul, t’y comprends jamais rien et t’as l’air d’un con fini. Tu passes plutôt aux mœurs adolescentes qu’aux réflexions philosophiques, là t’es incollable tu les connais tous par cœur ces jeunes idiots.
« Je peux ? J’ai changé d’avis. » Il y a que les cons qui changent pas d’avis. Sans un mot tu lui tends le joint et la regardes avaler la fumée. Encore un truc qu’elle a déjà fait ça, parce qu’elle ne crapote pas. Rien de bien étonnant ma fois, t’aurais fait une tronche différente si c’était de la coke.
« Les autres. C’est compliqué. » Je croyais qu’on avait choisi de rester dans la simplicité et pas même une minute plus tard on replonge tête la première dans l’inverse, quelle plaie tout ça. « C’est pas qu’ils sont méchants, enfin, je pars du principe que la plus part des adolescents sont méchant, c’est plus facile comme ça. » Plus ou moins on va dire. Toi t’étais une vraie crevure et tout le reste de ta famille aussi, les gosses dont il faut se méfier, qui renvoient les mioches chez leurs parents en train de chialer, qui piquent les goûters, les téléphones et l’argent de poche, qui insultent les losers jusqu’à-ce qu’ils craquent. Des vrais petites ordures de première. Le temps fait bien son œuvre heureusement, t’es plus aussi hargneux qu’à l’époque, fini la méchanceté gratuite. Ceci dit, vu tes références, tu trouves qu’à peu près tous les lycéens ici sont des putain d’enfants de chœur. « Mais disons que j’ai pas vraiment d’amis ici parce que c’est plus simple d’ignorer ce qu’on ne comprend pas. » Le joint grésille entre tes doigts, les volutes dévalent ton œsophage, tu laisses un silence pendant quelques secondes puis tu chuchotes presque. « Damn right. How’d you think I live most of my life ? » Des fois y a des gens que tu comprends pas et ça t’intrigue parce que tu veux savoir, mais ils se comptent sur les doigts d’une main. La plupart du temps tu hausses les épaules et tu passes ton chemin, tu t’en fous. « Puis je suis pas non plus la personne la plus sociable, la preuve je viens me cacher pour manger, non pas que ça t’ait éloigné au final. » Pour commencer, c’est le boulot d’un surveillant de faire attention à tous les élèves, sociables ou non. Et puis, ce n’est pas de l’asociabilité qu’elle t’a montré à toi, c’est de la timidité, ce qui est bien différent. « Hey, maybe you’re just choosing the people around you. » Peut-être que c’est involontaire, peut-être que c’est conscient, mieux faut être seul que mal accompagné à ce qu’on dit. Pour toi ça ne marche pas, ça te terrifie. Mais en soi c’est pas un mauvais dicton.
« Pourquoi tu restes là ? Enfin je veux dire. Pourquoi tu me parles ? Pourquoi tu demandes tout ça ? T’as surement des choses plus passionnantes à faire non ? » Parce qu’elle est comme un trou noir et que tu ne peux pas quitter son champ d’attraction. Parce qu’elle te semble la personne la plus intéressante que tu aies rencontrée depuis une éternité. Parce que c’est presque pas un choix, c’est une compulsion. « Cause I want to. And have you seen my job ? Ain’t nothing more interesting going on right now. » Ah, c’est vrai qu’en plus elle est une distraction bienvenue de cette cour bruyante où tu n’as rien à faire à part regarder déambuler les ados et endurer les conversations plus ou moins ennuyeuses de ceux qui te parlent.
« Comment t’es arrivé là ? J’veux dire c’est loin l’Irlande… » T’as un léger sourire qui flotte au coin des lèvres. Ton accent te colle à la peau mais ça fait bien longtemps que tu n’y as pas mis les pieds en Irlande. Avant de répondre tu tends la main pour attraper la sienne et l’enlever de ses genoux. Si elle commence à se gratter maintenant elle a pas fini d’arracher des croûtes. Puis tu lui rends possession de ses doigts, avec juste un regard, elle aura bien compris. « Ireland’s actually pretty close. I got here from America. Savannah, Georgia. » Pas trop mal comme endroit, plus chaud qu’au pays c’est sûr. « I left Ireland fifteen years ago. Grew up in a trailer park in Dublin, eldest of five. Got booted out of the home at fifteen, saved up and got on a plane to America, never looked back. » C’est vrai ça, t’as jamais voulu y retourner, t’as pas passé ton temps à réfléchir à ce qu’aurait été ta vie. Tu t’es gardé un peu au courant de ce qui arrivait à tes cadets, pas plus. L’Irlande ne te manque pas, être un gosse pas vraiment non plus. Eux si mais tu te forces à ne jamais y penser alors tu ne le sens pas. Tu les as remplacés en quelque sorte. Tu te dis que regarder en arrière ça te tuerait. Ou alors c’est une illusion.
« I was a security agent in America, and I met some scholar woman at an academic award or something. And she introduced me to someone who introduced me to someone and I ended up getting a job here. » Bien sûr tu ne mentionnes pas la coucherie inhérente à chaque présentation. Cela ne regarde personne d’autre que toi. « It’s a nice place. Different. More quiet. » Parce que c’est la campagne mais aussi parce que tu ne partages pas d’appartement avec presque quinze adolescents turbulents. Bien sûr tu es dans un lycée mais c’est un jardin d’Eden à côté de l’appartement. « Don’t know how long I’ll stay yet. » Ils finiront par trop te manquer tes Lost Boys tu le sais, tu ne peux plus abandonner définitivement une famille comme tu l’as déjà fait par le passé. « Is that what you imagined ? You must’ve imagined something. »
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyLun 21 Aoû - 3:08

C’est drôle, y a comme une facilité de parler avec lui, les mots qui coulent sans que j’ai besoin de les forcer à sortir. Ptêtre que c’est le choc initial, le fait qu’il ai vu mes dessins ou encore la cigarette et le joint. Un mélange de tout qui fait que je parle, que je ne bouge pas, que je ne disparais pas. Et puis je parle. Damn right. How’d you think I live most of my life ? Ca m’arrache un petit rire et j’hausse les épaules. Au fond c’est vrai, même moi je le fais, fermer les yeux sur les choses que je ne cerne pas, les gens par exemple, les relations sociales ou amoureuses. Pas faute d’avoir essayé pourtant, mais maintenant je préfère juste passer devant, les paupières closes. Hey, maybe you’re just choosing the people around you. J’aime bien quand il parle, les choses semblent simples et ça prend un certain sens, une couleur pas si mauvaise finalement. Je lui offre un sourire amusé, hochant doucement la tête de haut en bas. « Peut être oui, qui sait. » Parce que je n’ai pas l’impression de faire un choix quand je regarde ceux qui gravitent dans mon système solaire. Des planètes qui sont juste arrivées là, collision avec mon univers.
Puis de moi on passe à lui, la curiosité qui prend le dessus, les questions qui fusent sans que j’arrive à les retenir. Pourtant ça ne semble pas l’agacer, il se contente de me répondre simplement, ptêtre qu’il faudrait que je lui demande de m’apprendre. J’aimerais répondre comme ça. Cause I want to. And have you seen my job ? Ain’t nothing more interesting going on right now Mon regard qui dérive un instant derrière lui, vers la cours et les gens, adolescents et adultes mélangés, un vrai fouillis de bruit et d’humanité. Puis je reviens en arrière. Il a envie de parler avec moi. Un peu plus et je piquerais un fard de nouveau, si j’avais pas déjà épuisé ma dose de rougeur instantanée. Tant mieux. « Tu sais pas, tu pourrais être en train de manquer le défilé quotidien de Sophie » une des fameuses queen B, réglée comme une horloge, toujours prête à parader pendant la pause déjeuner, nouvelles chaussures ou nouveau sac, faut bien prouver qu’on a de quoi payer. Je lui adresse un sourire moqueur, premier trait d’humour que j’ose, faut bien se lancer pas vrai ?
Mais bien vite j’ai le sérieux qui reviens, mes questions qui reprennent et mes ongles qui s‘acharnent pour calmer la démangeaison des plaies en pleine cicatrisation. Puis y a sa main sur la mienne, sans que je m’en rende compte, le regard insistant et l’impression de nouveau d’être une gamine prise en faute. mais gratte que j’ai envie de m’expliquer, mais sans doute qu’il le sait, quelque chose me dit qu’il connait les démangeaisons de la cicatrisation bien plus que mois. Alors quand il relâche ma main, jviens la ranger sagement en la posant sur le banc, comme la petite fille bien élevée que j’ai toujours été.
Ireland’s actually pretty close. I got here from America. Savannah, Georgia. L’Amérique et le sourire qui s‘étale sur mon visage quand il évoque mon pays. « C’est encore plus improbable alors tout ça » que je ne peux cependant m’empêcher de commenter. Je tends la main pour récupérer le joint, le placer entre mes lèvres pendant qu’il continue et moi je l’écoute, plaçant toutes ces informations dans un coin de mon esprit, pour pas oublier. Jpourrais pas l’oublier de toute façon. J’crois que c’est décidé par mon cerveau.
I left Ireland fifteen years ago. Grew up in a trailer park in Dublin, eldest of five. Got booted out of the home at fifteen, saved up and got on a plane to America, never looked back. J’ai ses mots qui s’impriment, les idées qui germent dans mon crâne, les aventures d’un gamin et un univers que je ne connais pas. Les familles nombreuses, être mise à la porte et j’en passe. On a tous notre tranche de misère et notre tranche de bonheur, l’important c’est sans doute de bien savoir les équilibrer, et lui sans doute qu’il a su, sinon il ne serait pas là. I was a security agent in America, and I met some scholar woman at an academic award or something. And she introduced me to someone who introduced me to someone and I ended up getting a job here. J’avais raison. Il est different. Dans tout, dans sa vie, dans on origine et son devenir. Il est différent mais pourtant le destin l’a voulu ici, ce que je trouve encore plus fascinant. It’s a nice place. Different. More quiet. « Trop calme parfois » que je murmure tout bas en soupirant, le souvenir qui s’efface de la folie de New York, les gens les klaxons, quand aujourd’hui les gratte-ciels sont remplacés par des montagnes lointaines.
Don’t know how long I’ll stay yet. Pas longtemps surement. Parce que les différences ne restent jamais vraiment assez, qu’elles finissent par se lasser d’être singulières et qu’elles ont besoin de retrouver les leurs. Il partira, comme tous les autres, comme tout le monde. Et pendant un instant, rien qu’un instant, je m’imagine marcher dans les sillons qu’il laissera, à le supplier de m’emmener car si je reste je finirais par étouffer. Mais déjà qu’il reprend la parole et l’image qui s’envole. Rêve pas Jael, y a ta place et la sienne, t’imagine pas des choses pour une âme à peine rencontrée. Is that what you imagined ? You must’ve imagined something. Pas vraiment. Pas du tout même. Parce que mes idées ne sont jamais si réelles. Mais sans doute qu’il le sait déjà, alors sans hésiter j’ouvre mon carnet, feuilletant les pages griffonnées, celles qui tracent des histoires, des personnages barbouillés dans des situations dérisoires. « Non. Du moins clairement pas que tu venais d’Amérique avant ça » j’ai mon doigt qui souligne un dessin, lui en uniforme, les lunettes de soleil noir sur les yeux comme pour garder un mystère. « Au début je me suis dis que tu étais un garde du corps infiltré, tu sais ceux qu’on engage pour protéger les gens extrêmement riches. » la page qui tourne, lui en action, pistolet dans les mains ou casquette de sherlock holmes. « Puis j’me suis dis que tu étais peut être un détective, venu ici élucider une histoire, un meurtre, un truc tragique » même si généralement j’aime pas le tragique. Troisième dessin, une sorte de monstre et un masque humain dans les mains. J’aimais bien cette théorie, vraiment. Elle me faisait rire. « Peut être que finalement t’étais un extra-terrestre venu d’une galaxie lointaine, en mission d’infiltration pour étudier les humains et décider si on était digne d’être sauvé de la catastrophe terrible qui se prépare au centre de la terre » ouais, vraiment, je l’aimais beaucoup cette idée. « A ton avis on mérite d’être sauvé alors ? » petit sourire, je rigole, sans doute que je devrais pas demander son joint une nouvelle fois ou alors faudra vraiment que je m’allonge, j’ai jamais vraiment bien tenu tout ça de toute façon.
Dernière page, je prends une inspiration, c’est juste lui encore, avec un grand point d’interrogation. Tout simple, pas de mise en page, mais juste une foule de questions dont certaines ont enfin trouvée une réponse. « Ou alors t’es tout simplement un humain, qui comme beaucoup d’humain s’est fait transporté par le destin et qu’est arrivé ici. Moins imaginatif mais pas pour le moins intéressant. » Y a le point d’interrogation que je gomme, le crayon qui s’agite dans ma main avant que je ne me mette à tracer les esquisses d’une caravane derrière lui. « Je dois passer pour une folle non ? Pas grave, j’ai l’habitude » et le carnet que je lui tend pour montrer mon dernier dessin, sourire timide au visage, en espérant de tout mon cœur qu’il ne prendra pas les jambes à son cou, persuadé que je suis folle et que c’est en isolement que j’ai ma place plutôt que sur ce banc.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMar 22 Aoû - 9:22

« Tu sais pas, tu pourrais être en train de manquer le défilé quotidien de Sophie. » Le problème du défilé de Sophie c’est que t’as toujours les doigts qui te démangent. Comme une envie de faucher les sacs, de fouiller dedans, d’y trouver les liasses de billets, de chaparder les bijoux. T’y peux rien c’est ainsi, un tel étalage de luxe attise ta convoitise, d’autant plus que tu sais parfaitement qu’elle ne remarquerait pas ce qu’elle a perdu. Ce niveau de richesse c’est dégueulasse. T’aimerais bien avoir le même. Ouais, on ne se refait pas. A la petite brune tu lui lances un regard ennuyé. Y a de meilleures choses dans la vie que le défilé de Mademoiselle Pognon et elle le sait bien. Puis si tu le manques tu sais très bien que tu n’aurais qu’à demander demain et elle te le referait, trop heureuse de l’attention. Donc ouais, t’es mieux ici, y a pas photo, et t’aurais même pas une microseconde d’hésitation si il te fallait faire ce choix tous les jours.
Un peu plus peut-être s’il te fallait raconter ta vie quotidiennement. « C’est encore plus improbable alors tout ça. » C’est clair qu’elle est pas complètement dans les normes ta vie mais c’est surtout clair que statistiquement, que tu passes par Savannah et que dans ce trou-là tu trouves un boulot qui allait t’envoyer en Suisse, c’était pas gagné. Et tu ne sais pas pourquoi, mais tu lui racontes ta vie. Pas trop en détail bien sûr, mais bien plus déjà qu’aucun de tes Lost Boys n’ait jamais entendu à part Tinks. Sans doute parce qu’elle n’est pas sous ta responsabilité, sans doute parce qu’elle est si loin de ton monde. C’est toujours plus facile de parler aux étrangers qu’aux autres. La caravane, la famille, l’exclusion, tu lui dis. Ça te démange presque de lui parler un peu plus de tes frères et sœurs, de ceux qui sont presque devenus des étrangers. De lui dire tout ce que tu as manqué, tout ce que tu essaies d’oublier. Y a des barrières que tu ne franchis pas. Le plus vite vous arrivez à la partie de l’histoire où tu te retrouves ici le mieux c’est. On avait bien dit qu’on ne compliquerait pas les choses.
Ce que tu veux entendre ce n’est pas ta voix qui raconte ton histoire, c’est la sienne qui la raconte. Ou plutôt ses théories, ce sera probablement bien mieux que la vraie vie, c’est toujours le cas. Elle fouille les pages, elle en a bien plus que tu ne l’aurais imaginé des dessins de toi. « Non. Du moins clairement pas que tu venais d’Amérique avant ça. » C’est pardonnable ça, tu n’as guère l’accent de la terre des libertés, c’est une des choses que tu n’as jamais abandonnées. Tes tribulations surprennent quand tu en parles. Te voilà couché sur le papier en costard, avec un air de James Bond, lunettes de soleil en plus. Ouais, t’en as porté des trucs comme ça mais elle ne l’a jamais vu Jael. « Au début je me suis dit que tu étais un garde du corps infiltré, tu sais ceux qu’on engage pour protéger les gens extrêmement riches. » Y a un grand sourire qui éclaire ton visage. Sympa l’idée, ça aurait presque pu être vrai, elle était pas si loin de la vérité que ça. Puis il est classe ce dessin. Mais la page tourne et te voilà transporté des siècles plus tôt dans la peau d’un grand penseur. « Puis j’me suis dit que tu étais peut être un détective, venu ici élucider une histoire, un meurtre, un truc tragique. » Là tu ris franchement. Celle-là elle est plus farfelue, comme si tu avais l’intelligence pour être détective tiens. Vraiment, tu te noierais dans les cas non résolus. Les citoyens de ce monde dormiront bien mieux si tu n’es pas celui qui doit les protéger. « Oh come on if there had been a horrible crime you’d’ve heard about it. » Tes sourcils se froncent en voyant la nouvelle page. Une étrange créature qui tient ton visage entre ses doigts longilignes. « Peut-être que finalement t’étais un extra-terrestre venu d’une galaxie lointaine, en mission d’infiltration pour étudier les humains et décider si on était digne d’être sauvé de la catastrophe terrible qui se prépare au centre de la terre. » Bonne tentative de camouflage tiens, on sait tous que c’est elle qui est venue de si loin, même si tu n’avais pas pensé au test de valeur de la race humaine. « A ton avis on mérite d’être sauvés alors ? » T’es humain, t’es égoïste, tu dirais oui, tu veux pas crever. L’esprit des nébuleuses qui te pose la question à toi. Tu la lui retournerais bien. Y a ta main qui va caresser sa joue pendant que tu tires sur le joint. « Not sure yet but I’ll save you, don’t worry beautiful. » Peut-être bien que ça fera revenir sur ses joues ce rouge qui lui va si bien.
La dernière page c’est juste toi et un grand point d’interrogation. Elle a vu juste au fond, t’es caméléon, ceux qui te voient comme ça ils ne peuvent pas savoir ce que tu es vraiment, ou alors ils se trompent parce que tu t’es fait passer pour un autre. Mais maintenant, elle, elle sait. « Ou alors t’es tout simplement un humain, qui comme beaucoup d’humains s’est fait transporter par le destin et qu’est arrivé ici. Moins imaginatif mais pas pour le moins intéressant. » Le point d’interrogation disparaît sous sa gomme et lorsqu’elle te tend le carnet, à la place c’est une caravane que tu y vois. Au fond tu ne sais pas si ça te plaît. Tu préférais le point d’interrogation. « Je dois passer pour une folle non ? Pas grave, j’ai l’habitude. »
« Well the alien thing was pretty fucking weird I’ll give you that. But the rest ain’t so bad. » Tu continues à lui sourire, tu ne veux pas qu’elle pense que tu la ranges dans la case où tout le reste du monde l’enferme. Ses dessins tu les aimes bien, ses théories aussi, c’est un peu déroutant mais ça change. L’entendre parler c’est comme avaler une goulée d’air glacé, c’est rafraîchissant et c’est grisant, ça fait un peu tourner la tête. Tu lui rends son carnet. « Look, I have to go, I promised my colleague coffee and I do have a job to do. » Elle va bien se demander ce qui t’a pris si longtemps pour deux pauvres cafés d’ailleurs. Tu pointes du doigt la bosse qui orne le front de l’élève maladroite. « You have P.E. this afternoon right ? Cause I ain’t allowing you to go, you’re hurt enough for one day, you’ll have to survive two more study hours instead. » Qui sait, p’tèt même que c’est toi qui les surveillera ces heures de permanence, que tu verras naître sous ses doigts d’autres dessins. En tout cas c’est sans doute mieux ou de ne pas l’envoyer au casse-pipe, de lui éviter plus de malencontreux accidents. Tu te lèves et tu reprends la chaise pour monter les escaliers et la ramener dans la salle des employés. A mi-chemin tu te retournes. « By the way, you’re still not allowed to be here, go back where we can see you, lunch time is almost over anyways. » Et tu jettes le joint par terre avant de disparaître dans la pièce en te demandant si elle t’aura écouté ou si elle sera toujours là quand tu en sors.
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▹ avatar : Alana Champion
▹ signe particulier : Pupilles trop souvent éclatées, traces de piqûres sur les bras, sur les cuisses, talons toujours trop hauts et rouge qui dépasse un peu des lèvres.
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MessageSujet: Re: avis de tempête (peadar)   avis de tempête (peadar) EmptyMar 22 Aoû - 20:48

Il n’a pas l’ai d’en rêver des défilés de Sophie, de ces moments de gloires ridicules à la lumière des projecteurs imaginaires. Tant mieux. Quelque chose en moi aurait été extrêmement frustré de le savoir spectateur des caprices de la blonde, sans doute qu’il aurait un peu chuté aussi, moins différent qu’il n’y parait. Mais c’est pas ça. Non. C’est pas ça qu’il fait. Et ça me fait sourire doucement, un point pour les autres, zéro pour Sophie. Ça lui apprendra à critiquer Lobelia, des sombres histoires de jalousie, comme quoi elle digère toujours pas la défaite de samedi dernier. Pas ma faute si sa jument est stupide et si elle aussi l’est. Tel cheval, tel maitre et puis c’est tout. Mais passons. C’est son histoire que je veux entendre, savoir pourquoi, comment, d’où il vient et où il va. Juste une fois, faire l’effort, lever les yeux du sol pour regarder autour de moi.
Faut dire que des théories j’en ai, une histoire de cerveau qui fonctionne trop, plutôt paumée dans mes rêves que dans la réalité, c’est plus facile d’imaginer. Quand on rêve on peut rendre les choses belles, les choses héroïques. On peut faire en sorte qu’elles tournent en notre faveur là où ça foire habituellement. On maquille le vrai, fond de teint magique qu’on applique à coup de crayon, de pastel et de gouache. Pour une fois j’accepte de partager, rien qu’une fois j’ouvre mon carnet, dévoile les gribouillis qui occupent mes heures de classe.
Je lui raconte ce que j’ai vu, quand y a les yeux qui trainent à la pause, ce que j’ai imaginé. Ptêtre que ça le fera définitivement flipper, de se voir représenté comme ça, mâché digéré et recraché, habillé avec un costume qui peut être ne lui plaira pas.
Pourtant il ne dit rien.
Il ne râle pas, ne se casse pas. Il fume, tranquillement, le regard rivé sur les pages, et quand vient la théorie de Sherlock Holmes c’est le rire qui fracasse le silence. Il rigole ? Et le sourire sur son visage, sans doute que ça fait chaud au cœur, sans doute que ça éclaire un peu. Bon sang, j’en rirais presque avec lui si j’étais pas plongée dans mon univers de papier. Oh come on if there had been a horrible crime you’d’ve heard about it. Finalement peut être que je peux bien rigoler moi aussi, faire une pause, reprendre mon soufflé. « Non. Surement pas, l’administration aurait rendu ça secret, pour ne pas effrayer les élèves, alors qu’en réalité un tueur sans pitié descend les jolies blondes une à une, sans qu’on arrive à l’attraper. Mais c’est là où tu interviens » et voila je m’emporte de nouveau, encore, encore. C’est pas croyable. Si max était là sans doute qu’elle aurait déjà arrêté de m’écouter, ferait juste semblant histoire de pas me vexer. Mais quand je suis partie, je suis partie, j’enchaine, je fonce, j’imagine.
Et déjà je reprends mes explications, troisième dessin, mon préféré. J’aime pas spécialement lex extra-terrestres, les étoiles ou tout ce qui touche à ça. Je préfère le passé, ce qui reste fossilisé sous le sol, ce qu’on lit dans les bouquins d’histoire ou les frises géologiques. Mais pourquoi pas hein ? Et ma question plane dans l’air, le regard rivé dans le sien. Est-ce qu’on mérite d’être sauvé ? Moi j’aimerais bien, ma vie elle fait que commencer et je voudrais pas crever dans une Apocalypse. Sans doute que ça doit être douloureux. Puis visiter des galaxies c’est pas si mauvais comme alternative, des nouvelles couleurs, des nouvelles vies. Not sure yet but I’ll save you, don’t worry beautiful. Oh. Ca, ça devrait être interdit. Et la façon qu’il a de me caresser la joue, comme dans les films un peu. Je crois. Et déjà je pique un fard, y a la chaleur qui refais surface, le sourire qui plane, figé. Mince quoi. Il a pas le droit de faire ça. Et pourtant il le fait. Il me sauve. Il me tend la main quand la vague frappe la Terre, me tire dans l’atmosphère quand le monde se désagrège sous mes pieds. Il a pas le droit. Non, non. Mais j’ai bien compris que les règles il en a rien à foutre. C’est dangereux, faut que je le note quelque part. « Tant mieux » c’est tout ce que je trouve à réfléchir, et mes doigts qui tournent la page frénétiquement comme si ça pouvait dissimuler mon embarras.

Le calme qui revient quand le crayon reprend possession de mes doigts, quand les traits de la caravane remplacent l’interrogation. Il sourit encore, ptêtre un peu moins qu’avant, comme une trace de nostalgie dans le regard ou un truc qui fonctionne plus comme avant. On n’aime jamais vraiment la vérité, je suis la première à l’avouer.
Well the alien thing was pretty fucking weird I’ll give you that. But the rest ain’t so bad qu’il finit par répondre quand je lui demande si je passe pour une folle. Au fond c’est pas grave, j’ai l’habitude. Puis la folie douce comme ça, ça me va bien. J’en ferais pas toute une histoire. Mais lui il a pas l’air de le prendre comme ça. « Et encore l’alien c’est parce que c’était plausible » que je murmure en rigolant tout bas, quand je me souviens toutes les théories stupides et inimaginables qui me sont passées par le crâne.
Look, I have to go, I promised my colleague coffee and I do have a job to do. Je rattrape mon carnet pour le ranger, pour de bon cette fois et hoche doucement la tête. Logique oui, ça fait combien de temps déjà ? Tout ça pour quoi ? Pour une bosse sur le crâne et un carnet de dessin dévoilé ? You have P.E. this afternoon right ? Cause I ain’t allowing you to go, you’re hurt enough for one day, you’ll have to survive two more study hours instead. mes doigts qui viennent lisser la frange pour cacher la bosse qui fait définitivement mal. Tant mieux, être excusée de sport c’est un peu le rêve. Non pas que je déteste ça, mais j’me sens encore un peu à l’ouest et la douleur qui va continuer de s’installer tant que je n’aurais pas pris un truc ou mis de la crème ou je sais pas. Je demanderais à Max de me soigner, elle a l’habitude. « C’est plus facile de survivre à la permanence qu’au saut de haies. » je marmonne en secouant la tête. L’athlétisme, le sport de la torture, encore c’est mieux que lorsqu’on avait acrosport, pyramides humaines, à se monter les uns sur les autres. Il finit par se lever, attraper la chaise et recommencer à grimper les escaliers. By the way, you’re still not allowed to be here, go back where we can see you, lunch time is almost over anyways. argh. Soupir de frustration à l’idée de devoir affronter la foule, les gens, mais je me redresse néanmoins. Passage rapide pour rendre mon uniforme plus présentable j’hoche la tête. « Chef oui chef » petit salut militaire, sans doute que c’est ridicule, je le regarde jeter son mégot et rentrer dans la salle avant de tourner les talons. Il a raison, l’heure est bientôt terminée, alors pourquoi se forcer à rester ? Sans attendre je me dirige vers la salle de permanence, les idées dans les nuages et les doigts qui fourmillent déjà d’idée. Deux heures à gratter, tant pis tant mieux, c’est toujours préférable au saut de haies, en effet.
Puis qui sait, le surveillant sera peut-être un dragon irlandais.
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