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 (shaking in my own cage), nizen.

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MessageSujet: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyVen 18 Mai - 23:31

Elle avait trouvé le whisky. Finalement, après s’être engueulée contre la moitié des caissiers de liquor store de la ville, elle avait enfin trouvé une bouteille de whisky. Le magasin avait été un de ses derniers espoirs avant de devoir traverser la ville au grand complet, alors elle s’était pas embarrassé de demander. Elle avait replié sa capuche sur la tête, avait pris la bouteille, et était sortie quand le caissier avait été occupée par un groupe d’adolescents essayant d’acheter de la bière. Facile. Trop facile. Elle s’en foutait bien qu’on l’ai vue, de toute façon elle courrait vite et elle n’avait pas peur qu’on la rattrape. Mais personne ne l’avait vu, elle était sortie et quatre coins de rue plus loin, avait ouvert la bouteille et avait commencé à siroter le liquide ambré. Et voilà pas loin d’une heure qu’elle marche juste, à siroter une gorgée de temps en temps. Pas envie d’aller dans un bar, pas envie de rentrer chez elle. C’est bien mieux de juste errer en ville, de se marrer devant les gens, et de faire un doigt d’honneur au reste du monde. Elle boit lentement, Niamh, profite du whisky, de son goût qui semble nettoyer l’amertume, la remplaçant par une autre, d’un ordre qu’elle savait gérer. Avaler un peu difficilement, les marques sont encore récentes, son coeur encore saignant, les souvenirs encore trop clairs. Et pourtant elle ne s’arrête pas, elle avance, ne sait pas où elle va, mais elle va quelque part. Sauf que ça fait quelques minutes déjà qu’elle sent qu’on la suit, elle ne saurait dire si c’est vrai, ou si elle hallucine juste. Mais elle est pas du genre paranoïaque, Niamh, et de toute façon elle ne sait pas pourquoi quelqu’un la suivrait. Elle a rien d’intéressant sinon un pas titubant et un air que personne a envie de faire chier. C’est peut-être juste un pervers qui la suit pour reluquer son cul, peu importe, elle s’en fout, elle lui en foutra une s’il s’approche de trop près. Sauf que ça commence à la faire paniquer, parce qu’on la suit depuis trop longtemps pour ça, et trop subtilement. Elle surveille les reflets qu’elle passe, s’étire le cou pour regarder derrière son épaule de manière pas trop régulière, espérant surprendre la silhouette dans les ombres. Sauf qu’elle n’attrape rien, ne voit rien, et l’irlandaise se demande sérieusement si elle est pas en train de devenir dingue. En même temps dans cette ville, tout est possible, ça ne serait pas la surprise du siècle.

Bouteille levée, elle laisse le whisky glisser sur la langue, savoure le goût avant de finalement avaler. Trébuche sur un truc, une autre bouteille qui traîne, fantôme de la soirée d’un autre. Niamh se demande qui ça peut être, quelqu’un qui a les morceaux de coeur aussi éparpillés qu’elle, ou alors sa nuit avait été belle, les ivresses accompagnées. Peut-être qu’elle finira décapitée dans le fossé, qui sait après tout, pour une fois ce n’est peut-être pas un pervers qui lui colle au cul mais un meurtrier, au moins ça sera rapidement réglé. Mais Niamh, malgré tout, ne peut chasser la légère inquiétude qui s’installe dans ses muscles, et elle regarde encore une fois derrière son épaule. Putain O’Leary. Tu deviens parano. Et alors qu’elle secoue la tête, regarde droit devant, y’a un visage qui sort des ombres, pâle avec des cheveux noirs, et Niamh sursaute sur le trottoir, recule sous le choc, manque d’en échapper sa bouteille. « Put - » Elle s’arrête, discerne finalement les traits une fois le choc passé. « Drazen ?! » Un soupir échappe les lèvres de l’irlandaise. Elle plante un pied dans le sol, lance un regard noir au barman, qu’elle ne croit pas avoir jamais vu en dehors de l’Inferno jusqu’à présent. « Tu m’as fait peur putain. J’pensais que t’étais un meurtrier ou j’sais pas. » Quoique c’est sûrement un meurtrier quand même. Peu importe. Les battements de son coeur se calment, et elle a presque envie d’en rire. « C’est toi qui m’suis comme un pervers depuis tout à l’heure ? » Et en autant qu’elle se sent étrange, vacillante, l’esprit brumeux, Niamh est contente de le voir, le serbe. Visage familier dans la noirceur, ça lui fait un baume au coeur. Dernière personne qu’elle s’attendait de voir, et pourtant l’effet est instantané. Ça aura au moins le mérite de lui faire oublier les marques dans son cou.


Dernière édition par Niamh O'Leary le Lun 9 Juil - 20:26, édité 3 fois
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Drazen Markovic

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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptySam 19 Mai - 1:51


shaking in my own cage
n i a h m & d r a z e n

Les phanlages de Drazen s'appliquent à enligner méticuleusement les bouteilles d'alcool à l'arrière du bar. Il en fait une oeuvre d'art. Une précision maladive qui lui apporte une satisfaction dérangée. Ses yeux scannent en silence les étiquettes, se remémorant quel breuvage coule sur quelle langue. Au bout de la tablette, le whiskey irlandais vingt ans le nargue. Il a pas vu cette demoiselle passer depuis quelques semaines. Il devrait pas s'inquiéter, elle doit avoir mieux à faire que de traîner dans un endroit pareil, elle est mieux que n'importe lequel des criminels qui hantent les lieux, trop bien pour Novak, même si la chose ne sortira jamais des lèvres de Drazen. Ses pensées vrillent à l'envers, feuilletant le journal de bord de sa mémoire, ça doit bien faire près de deux semaines, qu'elle est pas passée, Niamh, avec ses rires-soleils qui embaument l'atmosphère. Deux semaines où Novak passe de mauvaise mine à humeur de chien, sous le roc imperturbable de sa sale gueule. Drazen se complaît dans le silence. Chacune de ses cellules lui crient de ne rien faire, de ne pas bouger, de ne pas s'en mêler.

Grave erreur, son quart de travail terminé, ses pieds se sont joués de sa volonté. Elle ne lui a jamais dit où elle habite, mais quand elle s'est rapprochée de Novak, il a fait son enquête, dans l'ombre, trouvant chacune de ses failles, creusant ses secrets, réalisant trop tard qu'à simplement l'écouter, elle lui aurait dit une bonne partie de tout ça après deux ou trois questions désintéressées. Drazen, il a du mal avec les femmes. Celles côtoyées sont marchandises au féminin, les autres sont que des faiblesses à en devenir, alors il évite. Il arrive devant la demeure de Niamh, juste au moment où elle en sort, d'un pas déterminé. Il est son ombre, alors qu'elle arpente la ville de vendeur de bouteilles en vendeur de bouteilles. Elle ne semble pas trouver ce qu'elle cherche. Drazen est sous l'impression qu'elle aurait pu trouver ce qu'elle chercher à l'inferno, ou n'importe quel bar décent de la ville. Il y a une raison pour laquelle elle déambule seule. Drazen se contente de la suivre à distance. Il se perds lentement dans ses pensées, décortiquant ses gestes et sa fureur en possibilités. Il finira pas trouver la réponse qu'il cherche, même s'il doit la suivre toute la nuit. Les gens se trahissent quand ils croient être seuls. Niamh se retourne, suspicieuse. Drazen n'a probablement pas été aussi discret qu'il sait l'être. Ou peut-être qu'elle commence à capter son aura, tous ces verres servis au bar, elle n'est plus totalement inconnue. Elle entre enfin dans une boutique et en ressors, sans reçu. Drazen hausse un sourcil dans l'ombre, alors qu'elle cours un peu jusqu'en sûreté pour goûter le fruit de sa criminalité de plastique. La jeune femme semble relativement bien, Drazen devrait être satisfait et se fondre dans le paysage pour rentrer chez lui, mais il reste. Elle est soleil en combustion, brûlant de quelque chose de nouveau, d'inquiétant. Niamh trébuche sur une broutille. Drazen se dit qu'il ferait mieux de lui dire bonsoir avant qu'elle ne se blesse par maladresse.

Le serbe à la silhouette obscure fait quelques pas pour se retrouver devant la jeune femme, sans dire un mot. Elle semble avoir vu un fantôme, effrayée. Elle devrait avoir peur, ça n'est pas toujours agréable de se retrouver seul avec Drazen. « Put - » qu'elle commence, le reconnaissant enfin. « Drazen ?! » Il reste silencieux alors qu'elle soupire bruyamment. Oui, c'est bien le barman, si elle ne sait pas pourquoi il est là, lui-même ne saurait le dire. Il ne devrait pas être là, il le sait bien. « Tu m’as fait peur putain. J’pensais que t’étais un meurtrier ou j’sais pas. » qu'elle s'exclame, une pincée d'innocence parsemant ses paroles. Le sourcil droit de Drazen s'arque quelques secondes, meurtrier, oui, parmi tant d'autres, ça n'est pas un secret. Elle devrait le deviner, vu ses fréquentations. « C’est toi qui m’suis comme un pervers depuis tout à l’heure ? » qu'elle demande. Il ne sait pas s'il doit mentir, raconter des aventures, se taire, la laisser imaginer le pire. La majorité des gens n'aiment pas être suivis à leur insu, mais la majorité des gens ne savent pas qu'ils ont Drazen sur leur piste. '' si par tout à l'heure tu veux dire depuis que t'es sortie de chez toi, oui. '' qu'il siffle, décidant spontanément de pas tisser de toile de conneries pour la berner, pas ce soir. Ce qu'il était trop loin pour discerner, ce sont quelques ombres bleutés sur le cou de la demoiselle, vu les marques, quelqu'un a probablement posé deux larges paumes et serré très fort. Drazen ne demandera pas. Il en sait assez. '' t'as fait toute la ville pour ça ? '' qu'il demande. Drazen ne bois jamais à l'excès, mais il apprécie un bon verre en solitude. Il a quelques bouteilles dispendieuses dans son cabinet personnel à son appartement, sans compter les quelques trouvailles qui se trouvent sur la dernière tablette du bar, plusieurs importées d'europe aussi vieilles que lui. '' tu sais que j'ai mieux que ça au bar. '' qu'il raconte, indifférent. '' je te le fais même pour emporter si t'as pas le temps, tu sais. '' qu'il dit, sa voix monotone, comme à son habitude. Il devine, lentement, les pièces d'une histoire qui n'est pas la sienne. Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il ne déteste pas quand elle reste le temps d'un verre, attendant quelqu'un, ses yeux pleins d'étoiles filantes. Ses yeux vitreux, ce soir, ils sont trous noirs.
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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyDim 20 Mai - 5:05

Drazen est calme, comme il l’est toujours. Calme et imperturbable. On pourrait presque croire que c’est un trait commun aux serbes de la région, mais Niamh en connaît un qui ne correspond pas trop à la description. Et autant que Drazen lui rappelle Novak, autant qu’elle sent la différence entre eux. Novak est un roc, Drazen est le brouillard, épais, invisible à ceux qui ne font pas attention. Elle a toujours aimé ce qu’il dégage, depuis la première fois où elle s’était posée à l’Inferno en attendant que Novak termine de travailler, et qu’elle lui avait commandé un whisky. Ce soir, elle avait bien cru ne vouloir de rien ni personne, et juste se terrer dans le noir, mais le visage de Drazen lui fait un bien fou. Avec tout le monde qui s’écroule et qui tremble autour d’elle, c’est agréable de voir quelque chose qui ne change pas. Le regard de Drazen, la manière dont il se bouge, se faufile, apparaît et disparaît. C’est rassurant, et on dirait que ça délie un peu le noeud dans les tripes de Niamh, noeud sanglant qui n’a fait que se resserer malgré les derniers incidents. Non. Pas envie d’y penser, pas envie de sentir à nouveau les mains insistantes du New Yorkais sur elle, pas envie de revoir sa gorge ouverte par Novak, pas envie de repenser au sang qui éclabousse toujours le mur de sa chambre, où elle n’est pas retournée depuis, où elle ne retournera pas. Elle se concentre sur Drazen, sur le whisky entre ses doigts, sur la soirée qui, finalement, ne sera peut-être pas si désagréable. « Si par tout à l’heure tu veux dire depuis que t’es sortie de chez toi, oui. » Elle s’esclaffe, au moins ça a le mérite d’être honnête. Même s’il faut le dire, c’est un peu flippant. Pourtant ça la surprend pas de Drazen ce genre de conneries, ça devait bien être sa spécialité avec le talent qu’il avait de se cacher dans les ombres, d’être là sans être vu. Bien au contraire de toi, Niamh. Et puis quand même, ça ne fait que quelques rues qu’elle l’a remarqué, alors que sa sortie date de bien avant ça. Ce qu’elle ne comprend pas c’est pourquoi il a décidé de la suivre, pourquoi il ne s’est pas fatiguée en la voyant juste errer partout en ville.

« T’as fait toute la ville pour ça ? » Elle devine que c’est de la bouteille qu’elle tient en main qu’il parle. Un whisky dégeulasse, qui n’a rien à voir avec le vrai whisky, mais qui compense pour l’impatience et le désir d’échappatoire de l’irlandaise. À la quantité qu’elle ingère de toute façon, c’est mieux que ce soit un truc pas trop bon, parce que ça serait juste du gâchis. « Tu sais que j’ai mieux que ça au bar. » Elle sait que ce n’est pas un reproche, pas vraiment. Qu’il ne lui en veut pas de ne pas s’être pointée au Inferno. Ce n’est pas ça qui motive sa remarque, mais Niamh n’arrive pas à discerner, il est un putain de mystère ce Drazen parfois. Niamh se demande parfois si c’est un corps humain qu’elle toucherait en tendant le doigt, ou s’il passerait au travers d’un simple fantôme. « Je te le fais même pour emporter si t’as pas le temps, tu sais. » Niamh déglutit, et son regard glisse pour se faufiler sur les rues aux alentours, sur la ville qui continue de s’activer. Les mots de Drazen la secouent plus qu’elle ne le voudrait. Sa vie est un bordel, tout s’effrite, tout est en train de foutre le camp, t’es en train de tout perdre. Même Drazen. Même Drazen. L’irlandaise relève les yeux vers le serbe. Hausse les épaules. « Je sais. » Elle sait. Mais les verres de Drazen viennentt l’Inferno, et avec l’Inferno vient avec Novak. Ça se serre dans sa poitrine, ça explose dans ses poumons. Elle lève les yeux au ciel, contemple la noirceur quelques instants, pas assez ivre pour penser à ça. Alors elle redresse la bouteille et en boit une longue gorgée. Puis finalement les mots se déposent dans l’air, tranquilles, réfléchis. « J’ai pas très envie d’me pointer à l’Inferno ces derniers temps. » Elle n’arrive même pas à compter ça fait combien de temps, ça n’a été qu’un cyclone depuis l’incident, souffle court et doigts meurtriers, fantômes dans son cou. « C’compliqué. » Elle déglutit. Sa gorge lui fait mal. Un murmure de gamine, marmonné entre ses lèvres, et elle secoue la tête, Niamh, non, pas envie, pas envie de penser à ça. Le whisky lui rentre en plein dedans, mais pas assez, il en faut plus. « Fuck. » Elle marmonne, avant de finalement regarder Drazen à nouveau.

« Bah alors ? On va rester plantés là comme des cons toute la nuit ou quoi  ? » Niamh lui jette un regard, et le sourire nait sur ses lèvres, rejette tout le reste, fuck this, fuck everything. Elle hausse les épaules. « C’est par où chez toi ? » Il l’a suivie, alors maintenant faudra la gérer pour le reste de la soirée. Hors de question qu’elle le laisse filer, trop besoin de ne pas être seule, et la compagnie du serbe la rassure, son brouillard qui la fait glisser dans une douce léthargie. Elle le regarde, le voit, lui dit, tu te débarrasseras pas de moi comme ça. Il a créé le besoin en sortant des ombres, et Niamh quand elle s’accroche, elle s’accroche fort. Mais derrière ses requêtes guette un monstre plus fort, plus bruyant, plus désespéré.

S’te plaît,
me laisse pas toute seule.
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Drazen Markovic

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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyLun 21 Mai - 5:15


shaking in my own cage
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Elle a un rire de poupée alcoolisée. Elle devrait se méfier du loup qui rôde dans l'ombre, pas en faire un fait divers qu'on repousse du revers de la main. Les instincts du serbes lui crient que cette frêle jeune femme devrait juger les gens autrement. Ses barèmes sont bousillés, elle a les compteurs truqués. Son âme est en jeu et elle continue de côtoyer des hommes sans humanité. Le soldat de l'ombre ne fait que remarquer. Ses idées sur ce qui est bien, ce qui est mal, ne devraient pas en influencer d'autres. Alors il laisse Niamh dériver trop proche, déjà brûlée des ailes, par la faute de cette entité à laquelle ils ont donné leur conscience. Le gang, c'est un virus bien implanté dans leur sang, et aucune femme, aussi solaire soit-elle, n'en est l'antidote. Novak aurait dû le savoir. Drazen tourne sa langue contre les perles de ses dents, la connerie des autres s'accumule sous ses ongles, que de la saleté. Ses épaules roulent dans le cuir de sa veste, serpent des vertèbres, vipère des innocences.

Niamh dit plus par ses silences que par ses mots.  « Je sais. » prononcent ses lèvres crevassées par le nom qu'elle se retient de crier. Elle sait, mais ça ne change rien. Elle sait, c'est inscrit dans sa peau. Elle sait, mais elle reste pareil. Le regard imperturbable de Drazen la sonde. Qu'est-ce qui se trame au fond des iris de la belle, qu'est-ce que ses doigts crispés et le souffle cassé disent de plus. « J’ai pas très envie d’me pointer à l’Inferno ces derniers temps. » les suspicions du serbe se confirment peu à peu. L'auteur de cette oeuvre en constellation d'un bleu carmin se précise. Sa location, quant à elle, est maintenant certaine. Les voyous de carton aux criminels de fer n'ont jamais empêcher Niamh de fréquenter l'Inferno. Les choses changent, et ça ne plait pas à Drazen. L'ordre brutal de la routine gravée dans le roc, c'est ce qui le maintient dans ce semblant de vie, ce cadre bien rangé qui contient ses obsessions. « C’compliqué. » continue la grande enfant des nuits terribles, bouteille à la main, coeur dans le caniveau. « Fuck. » qu'elle s'encourage toute seule. " j'ai pas demandé. " commente froidement Drazen. Si elle ne veut pas parler, c'est pas lui qui va la saturer de questions. Il a fait son enquête, avant, et il n'a pas besoin de la rouler de mots sales, elle parle bien assez de sa propre volonté. Le risque qu'elle représente pour le gang est modéré. Dans la pire éventualité, elle sera la faiblesse de Novak. Le vieux soldat est déjà à moitié mort, qu'est-ce qu'il peut lui arriver de pire, se demande bien Drazen. Quand le père du serbe a poussé son dernier souffle, ça aura été une délivrance. Drazen espère que ça sera le cas quand ce sera le tour de Novak. La moyenne d'âge dans leur domaine n'est pas très élevée, on décime par le haut pour mieux contrôler. Ceux qui ont quelque chose à perdre sont plus faciles à garder en rang ou plus dangereux à contrarier. Les gens sont des énigmes, Drazen se plait à les deviner.

« Bah alors ? On va rester plantés là comme des cons toute la nuit ou quoi  ? » c'est trop lent, trop fixe pour Niamh et son envie de petite évasion. Drazen remarque qu'elle ferait le pire guet de tous les temps. Le criminel a déjà surveillé une intersection pendant seize heures pour identifier les participants d'un deal. Les quatre minutes passées avec Niamh semblent faibles en comparaison. Sauf qu'elle efface toute la lourdeur des moments au passé d'un sourire sournois. Drazen connait bien cette expression, mais les mots le prennent au dépourvu. « C’est par où chez toi ? » qu'elle demande, sachant très bien qu'il garde maladivement les détails de sa vie. Il grogne en silence, refusant de lui laisser cette satisfaction. " essaie même pas, personne ne vient chez moi. " casse le barman, sachant bien que c'est une mauvaise idée de se retrouver seul avec une femme au goût de fin du monde. Elle va faire des châteaux de son coeur brisé, et il se retrouvera coincé. La rue pour témoin de leur échange. Le silence comme pacte d'une relation entamée par proximité sociale. Niamh ne devrait pas être dans sa vie, ça réfute toutes les lois de la raison. " je te raccompagnes quelque part, au cas où ton tête à tête avec ta bouteille ne décide de bousiller ton équilibre. " déclare Drazen, sachant mieux que de dire à une femme où aller. Elle peut lui donner une adresse, les coordonnées géographiques en longitude et latitude,  une carte dessinée à la main, c'est pas un problème, il retrouvera son chemin et la mènera à destination. Drazen devrait tourner les talons, la laisser se démerder avec sa quête de whiskey, mais une ficelle invisible l'en empêche. Qu'est-ce que lui a fait cette petite humaine, pour qu'il se sentes attaché. Le lien est là, aussi fort qu'il tente de le nier. Saleté de soleil qui brûle, qui éblouit, qui fait fondre ses résolutions.
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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyVen 25 Mai - 5:11

« J’ai pas demandé. » Elle a le sourcil qui se lève, Niamh, devant le désintérêt de Drazen. Sur le coup elle a envie de renchérir, bah si t’as demandé, envie de s’obstiner, peut-être que s’engueuler avec quelqu’un lui ferait du bien. C’est tout ce qu’elle fait depuis de jours, gueuler, chialer, taper du pied, lever les poings. Tout ce qu’elle trouve à faire face à la détresse qu’elle ressent dans ses tripes. Mais elle n’a pas envie de se battre contre Drazen, pas maintenant, pas ce soir, pas jamais. Parce que Drazen il n’a rien d’un inconnu, c’est un membre du gang, et s’engueuler avec ferait juste en sorte qu’elle pense encore plus à l’Inferno et Novak et au gang et Novak. Et puis de toute façon, y’a une part d’elle qui sait très bien que s’engueuler avec Drazen ce n’est même pas possible, ça serait comme s’engueuler avec un nuage de fumée. Peut-être que ça lui ferait du bien, mais elle n’a franchement pas envie de se mettre la tête dans le brouillard encore plus, autant essayer d’en ressortir. Alors c’est une autre alternative qui lui vient, autant profiter de la compagnie du serbe pour s’éclater un peu, se changer les idées et profiter de la belle soirée. Pas envie de rester plantée là et pas envie de se retrouver toute seule, Niamh compte bien convaincre le serbe. Puis elle reste une irlandaise, et elle reste têtue, alors quand elle a une idée en tête ce n’est pas évident de la faire changer d’avis. Elle a le sourire aux lèvres qui lui revient, et la bouteille de whisky en main, elle a beau être dégueulasse elle fait le boulot, parce que son esprit redevient vitreux quand elle décide de ne plus penser à toute la merde, et à juste s’évader dans la nuit, Drazen à ses côtés. Juste un peu de compagine, c’est tout ce qu’elle veut, juste une présence avec elle, une main pour la rattraper si elle tombe, une oreille pour l’écouter. Trop tard, Markovic.

« Essaie même pas, personne ne vient chez moi. » C’est sans appel et ça en découragerait plus loin, mais certainement pas Niamh. Niamh et sa tête dure, Niamh et son opiniatreté qui lui a souvent valu des ennuis et qui lui vaudra sûrement une balle dans la tête un jour. Avec ces simples mots, Drazen vient de créer le défi de la soirée, et ça fait sourire Niamh qui regarde le barman avec des yeux reluisant de la fébrilité du défi. Il a beau ne rien vouloir d’elle, il s’est tiré une balle dans le pied en la suivant de chez elle. « Je te raccompagnes quelque part, au cas où ton tête à tête avec ta bouteille ne décide de bousiller ton équilibre. » Cette fois elle ne le retient pas, c’est un rire qui franchit ses lèvres, un petit rire complice et amusé. C’est loin d’être une question, ce qu’il vient de lui lancer, mais Niamh s’en fiche. Elle aime comment Drazen voit les choses, aime comment il est immuable comme elle, à sa manière. Elle se rapproche, sourire aux lèvres, rangeant sa bouteille sous son bras comme un appui. « Ouais, tu me raccompagnes. » Sourcil levé. « Chez toi. » Ce n’est même pas suggestif, juste amusé, grande gamine qui a décidé de faire un jeu de cet échange. Elle mériterait qu’on la recadre, Niamh, elle devrait savoir à présent que ce n’est pas une bonne idée de mettre un gangster serbe en colère. Les marques sur son cou en témoignent, mais la pousse aussi à agir ainsi. Tenter le diable, tant qu’elle est encore capable de se défiler.

Elle soupire, lève les yeux au ciel. « J’t’inviterais bien chez moi, mais l’endroit où je restais vient d’avoir une couche fraîche de peinture rouge, si tu vois ce que je veux dire. C’est pas super pour les invités » Niamh qui lève les yeux au ciel, et puis la bouteille avec pour laisser une gorgée lui brûler la gorge. Du sang, du sang partout, qu’elle n’a pas pris la peine de nettoyer, qu’elle ne prendra pas la peine de nettoyer. Le sang du New Yorkais, versé par Novak, dans la colère et dans les cris. I fucking hate you. Niamh ferme les yeux. Fort. Fronce des sourcils. Puis rouvre les yeux. Regarde Drazen comme une gamine égarée. Piteuse. « Allez » souffle-t’elle, la voix brisée. « J’ai nulle part où aller. » On dirait que ça ne fait plus partie du jeu. Peut-être un peu. Peut-être pas. Même Niamh ne sait pas. La langue lourde, le corps endolori, le cou fragile. « Juste un verre. »

Juste un verre,
juste un soir,
juste un temps.
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Drazen Markovic

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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyJeu 31 Mai - 3:33


shaking in my own cage
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Un sourire mythique s'installe paisiblement sur les lèvres de Niamh. Comme si le refus de Drazen n'avait qu'amplifié ses mauvaises idées. Drazen se retrouve à tenter de déchiffrer ce qu'elle cache à la commissure de ses lèvres, ayant depuis longtemps abandonné de lire dans les yeux des dames. La rousse aux yeux brûlants de défi fait rouler la nuit sur ses épaules, forte d'un désespoir qui gronde aux portes de son coeur. Drazen se contente d'attendre une adresse, habitué à ce que les choses se déroulent selon sa volonté. « Ouais, tu me raccompagnes. » commence Niamh avec un ton qui ne veut rien dire de bon. Les dents du barman grincent en silence, en appréhension des folies alcoolisées qui papillonnent autour de la jeune femme. Elle a quelque chose derrière la tête, mais quoi. Le brun ne dit rien, attendant qu'elle montre ses cartes. Niamh a la parole facile, elle lui diras tôt ou tard, et il ne se laissera pas avoir. « Chez toi. » qu'elle déclare, comme si c'était aussi simple. Drazen la toise, ne voulant pas entrer dans son jeu, ne voulant pas argumenter. Il a dit non, et ça devrait suffire. Ils ne se doivent rien, elle est que la sorcière qui a ensorcelé son collègue, il ne sait même pas pourquoi il est là, ici, à avoir remarqué sa disparition de son quotidien. Elle ne demande même pas, elle déclare, comme s'il allait abdiquer, comme s'il allait flancher. " toujours non. " marmonne le barman, au cas où elle aurait pas entendu la première fois.

Le serbe crispe ses phalanges au fond de la poche de sa veste, détestant l'instant présent. Les yeux de Niamh retrouvent le ciel, comme une adolescente irrespectueuse face à l'autorité. Le pire, c'est qu'ils ont presque le même âge, Drazen le sait, il a fait son enquête sur elle, mais voilà qu'elle se prends pour une gamine, avec son air mutin, avec la force de n'avoir rien à perdre. « J’t’inviterais bien chez moi, mais l’endroit où je restais vient d’avoir une couche fraîche de peinture rouge, si tu vois ce que je veux dire. C’est pas super pour les invités » qu'elle dit, ponctuant ses mots d'une gorgée bien méritée. Le brun creuse sous les mots la blessure fraîche, cachée sous le ton désintéressé. Elle sait jouer, il doit l'avouer. « Allez » qu'elle continue d'appuyer, la voix fêlée. Drazen grogne en silence, sachant bien ce qu'elle manigance, étant pourtant incapable de la remettre à sa place, laissant la jeune femme s'insinuer à travers son refus. « J’ai nulle part où aller. » qu'elle tisse, sans savoir que de broder le moment de vérité ferait fondre un monstre de glace. Elle a des couteaux sous la langue, et ils font mal sur leur passage. Drazen a eu de ces moments, de ceux où la maison n'existe plus, où on est pas certain d'où pouvoir fermer les yeux en sécurité. « Juste un verre. » qu'elle propose, alors qu'elle en as toute une bouteille. L'ombre s'éclipse dans la brise nocturne, laissant place à la faiblesse qui habite son corps. Un verre, un seul, un peu de compagnie, un peu de soleil aux mots volages. Il inspire profondément, sachant que c'est mieux que de la laisser vagabonder en pleine nuit, sa jolie gueule en proie aux monstres. Drazen se convainc qu'il fait ça pour elle, que c'est altruiste, qu'il pourra se justifier, si on lui demande pourquoi il ramène la fille d'un autre dans son antre. Mais personne ne demandera, personne ne verra, que la nuit pour recouvrir les effluves du mauvais whiskey.

" ok, mais cette merde ne franchis pas le pas de ma porte. " avertis Drazen, pointant l'horreur qu'ils osent vendre sous le nom d'alcool. Pour le serbe, ça ne peut servir qu'à désinfecter en cas de catastrophe. " si t'es pour prendre qu'un seul verre, au moins il sera bon. " déclare le Serbe, se racontant des histoires, sachant bien que l'irlandaise a le sang épais, ambré de ses origines, teinté du caractère de ses ancêtres. Un seul verre, un, puis deux, trois, jusqu'au moment où on ne compte plus et où la nuit se morphe en jour, Drazen se promets d'être la sobre conscience du groupe. Il expire bruyamment. " viens, c'est pas bien loin. " avant de s'élancer, d'un pas souple qu'elle aura du mal à suivre. Tant mieux, il ne va pas l'attendre, si elle ne peut pas garder le rythme, si elle ne gagne pas la permission de fouler le sol propre de son appartement interdit.

Ils en ont pour quatre blocs, avant de monter une série de marches bancales qui montent jusqu'au deuxième et dernier étage du bloc. La nuit a endormi les gens normaux, ne laissant que les noctambules et les lumières faibles de la ville en veilleuse. Le barman enfonce ses clés dans la porte. " tes chaussures. " averti Drazen, posant les siennes enlignées à la règle dans le garde-robe d'entrée, sous ses manteaux et vestes qui hantent le vestibule. Le plancher est immaculé, les comptoirs ruissellent de leur vide maladif. Rien ne traîne, que deux âmes à la dérive. Drazen disparaît dans le salon pour extirper une bonne bouteille du cabinet, il agrippe aussi deux verres étincelants du vaisselier avant d'en verser deux portions généreuses. " goûte un peu ça. " propose le brun. ça vient du même pays que toi. ajoute-t'il en silence, alors que la bouteille de whiskey vingt ans repose sur la table, seule chose pas à sa place, ça et une irlandaise au coeur brisé à laquelle il pointe une chaise de bois, celle d'à côté. Le barman attends que Niamh touche à son verre pour tremper ses lèvre dans le liquide chaleureux, comme du bronze liquide, incroyablement goûteux, incroyablement savoureux, enflammé comme le soleil, comme la fille à sa table.
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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyDim 17 Juin - 0:03

Elle doit bien l’avouer, Drazen est dur à convaincre. Il reste stoïque devant ses tentatives, les plus malicieuses comme les plus directes. Niamh n’est cependant pas du genre à lâcher le morceau, alors elle continue. Continuer de pousser, le faire réagir. Elle ne sait pas pourquoi elle prend soudainement ça autant à coeur, après tout elle n’a jamais passé de temps avec Drazen en dehors de l’Inferno, et elle devrait le fuir comme la peste, à la manière qu’il lui rappelle Novak. Fuir, fuir les flashs qui viennent, fuir les serrements de coeur, fuir l’amertume dans la gorge. Et pourtant elle ne fait que s’en rapprocher, que s’y accrocher encore plus fermement. Allez. Juste un verre. Drazen inspire, clairement emmerdé. Elle est peut-être en train d’exagérer, de vraiment traverser une frontière de trop. Mais la bouteille est lourde entre ses doigts et les doigts fantômes se resserent. Elle n’a pas envie d’être seule, pas avec tout ça, pas dans ce chaos, pas dans ce vide absolu. Drazen est son seul espoir pour ce soir, son seul espoir de ne pas faire trop de conneries, son seul espoir de ne pas se perdre, de ne pas s’enfoncer trop loin. « Ok, mais cette merde ne franchit pas le pas de ma porte. » Il pointe la bouteille, mais Niamh est trop heureuse pour s’en formaliser. Un grand sourire vient éclairer son visage, ses yeux pétillent de malice, elle s’en fout bien pour le whisky bon marché, Drazen a dit oui. Niamh, déjà un peu ivre, prend la victoire et se dandine un peu sur place. « Si t’es pour prendre qu’un seul verre, au moins il sera bon. » Niamh acquiesce, sourire triomphant toujours aux lèvres. « Hey, tu vas pas m’voir dire non à de l’alcool digne de c’nom. » Il est franchement énervé et pas du tout enthousiasmé par la soirée qu’il vient se de promettre, mais Niamh compte bien mériter sa place. « Viens, c’est pas bien loin. » Et il est déjà parti, serpent dans la nuit. Niamh lance la bouteille qui va s’écraser contre un mur pas trop loin, se brise en mille morceaux. Elle ne reste pas pour regarder la chute, et s’élance sur les pas de Drazen qui semble presque disparaître dans la pénombre. Heureusement que les jambes de Niamh sont longues et qu’elle est rapide - parce qu’elle l’aurait facilement perdu.

C’est tout près, il a dit juste - Niamh le suit jusqu’au deuxième étage d’un bloc, un peu vacillante, l’esprit qui se remplit de points noirs jusqu’à pénétrer l’appartement de Drazen. Le brouillard semble de dissiper un peu, le temps d’encaisser son environnement. « Tes chaussures. » Elle lui jette un drôle de regard, mais obtempère. Ses bottes de moto qui se fracassent contre le sol, pas du tout alignées comme celle du barman. Mais Niamh ne remarque pas. Entre dans l’appartement, qui est parfaitement propre, parfaitement vide. L’irlandaise reste plantée là, la mâchoire légèrement décrochée. Elle est pas mal certaine d’avoir jamais vu un appartement aussi propre, même vide. On dirait qu’il vient d’emménager - et pourtant elle sait que ce n’est pas le cas. « Wow. L’antre du parfait psychopathe. » Elle ne peut s’empêcher de le remarquer. C’est un peu bizarre, mais la sensation s’efface rapidement quand elle entend le bruit familier des verres qui s’accrochent. « Goûte un peu ça. » Niamh attrape son verre, sourire aux lèvres, et ne prend pas son temps avant d’avaler une gorgée du whisky. Ça coule dans sa gorge, c’est délicieux, elle en ferme les yeux de délice. « Fuck. Ouais. Ok. Ça, c’est du vrai. » Elle rigole doucement, les yeux pétillants. « J’en ai pas bu comme ça depuis Dublin. » Elle avale une autre gorgée, se laisse retomber sur la chaise qu’il lui montre. Grand sourire scotché aux lèvres, cheveux en bataille. « Tu t’le gardais pour toi tout seul, hein ? J’peux pas te blâmer. » Elle retourne son regard vers Drazen, qui sirote également son verre, toujours debout, planté comme derrière son bar. Niamh arque un sourcil. Soupire un peu. « Détend toi, Marcovik. Pourquoi tu viens pas t’assoir avec moi ? » Petit sourire malicieux qui étire un rebord de ses lèvres. L’irlandaise qui tapote la chaise à ses côtés, pour inviter le serbe à s’y assoir. « T’emmènes pas beaucoup de filles chez toi, hein ? » Le ton n’est pas moqueur, juste complice, juste malicieux. D’humeur à agaçer, d’humeur à jouer.
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Drazen Markovic

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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyMer 20 Juin - 21:20


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Voilà qu'elle rayonne, toute fière de sa victoire sur les humeurs noires du serbe. Elle a un sourire-soleil de scotché aux lèvres, illuminant le profil de Drazen, lune qui ne brille qu'à travers la lumière des autres. Elle a le feu aux joues, rose de son impétuosité, pas gênée de demander ce qu'elle veut. « Hey, tu vas pas m’voir dire non à de l’alcool digne de c’nom. » qu'elle commente. Drazen n'est pas enchanté à l'idée de l'avoir dans les pattes, dans son territoire. Cette idée lui déplais, mais pas autant que la savoir seule dans les rues alors qu'elle a le corps en morceaux et le coeur en miettes. Les gens croient que ce sont les nez cassés et les lames en plein ventre qui font le plus mal. Ils ont tord. Le plus mal, c'est la souffrance invisible, celle qui s'incruste dans la chair comme de la gangrène, creusant et bouffant par l'intérieur, jusqu'à ce qu'il ne reste que la peau, qu'une enveloppe vide.

L'appartement beaucoup trop propre du serbe scintille d'un anonymat effrayant. Les murs nus narguent les meubles épurés, allongeant les pièces dans un air de science fiction. C'est un univers à part, un endroit où il a le contrôle. La seule ombre est la sienne, silhouette de ses crimes. « Wow. L’antre du parfait psychopathe. » qu'elle lance, ne sachant pas à quel point. Drazen se demande ce qu'elle peut bien penser d'un type comme lui, elle doit se douter qu'il a les mains sales, malgré ses ongles immaculés. Heureusement, elle ne semble pas avoir envie de penser ce soir, parce qu'avec un peu de jugeote, elle filerait d'ici en moins de deux. Il grogne une réponse à demi-mots, pas plus fort qu'un souffle. La conversation hors des heures de boulot, c'est le minimum.

Drazen pousse un verre vers Niamh, certain qu'elle saura différencier la vraie chose de la pâle imitation avec laquelle elle flirtait tout à l'heure. « Fuck. Ouais. Ok. Ça, c’est du vrai. » qu'elle s'exclame, sous le regard amusé de Drazen qui se félicite d'avoir eu raison. Il plonge les lèvres dans son verre, appréciant les arômes qui dansent contre son palais, avant de plonger dans sa gorge. Ça a le goût du ciel, nuageux, en tempête, ça claque contre le palais. « J’en ai pas bu comme ça depuis Dublin. » Ajoute Niamh, affalée contre une chaise, apaisée par le goût de la maison. « la bouteille à plus du deux tiers de ton âge et elle vient du même endroit que toi, c'était une bonne cuvée dans ces années là ... » commente Drazen, appréciant le verre dans lequel il fais tourner le liquide, petite tornade de prémonition. « Tu t’le gardais pour toi tout seul, hein ? J’peux pas te blâmer. » Il esquisse l'ombre d'un sourire et lui file un regard à travers une mèche rebelle qui lui barre le regard. « c'est que c'est pas tout le monde qui apprécie les bonnes choses à leur juste valeur. » qu'il réplique, certain que la bonne compagnie pour une bonne bouteille est de plus en plus rare. Les gens préfèrent grimacer en s’assommant de shooters plutôt que de se laisser bercer par les effluves d'un whiskey assez vieux pour pouvoir conduire.  

« Détend toi, Marcovik. Pourquoi tu viens pas t’asseoir avec moi ? » Drazen fronce un peu les sourcils. Il avait pas remarqué être resté debout, déformation professionnelle. Ça ne le gêne pas, de rester comme ça, de balancer des mots autour d'une bonne bouteille, mais Niamh tape la chaise à côté de la sienne. Et il se sens con, de vouloir s'approcher, de vouloir se réchauffer à son soleil. C'est peut-être le whiskey sur ses lèvres qui lui cogne au coeur, ou juste l'impression d'être vu, pour un instant. Alors il se pose, proche, dans son champ de gravité. Niamh, c'est un astre, et ce genre de filles, c'est dangereux. « T’emmènes pas beaucoup de filles chez toi, hein ? » qu'elle demande, mettant le doigt dans le mile. « tu peux poser des questions merdiques ou boire, mais pas les deux. » l'avertis Drazen, versant deux doigts de whiskey dans leurs verres jumeaux, arrosant la belle erreur de l'avoir invitée ici.  

Le barman avale ses insécurités avec le whiskey de son verre, chassant les sous-entendus. Les femmes ne le voient pas, parce qu'il ne leur en laisse pas la chance. Il danse avec les fantômes, pas avec les vivants. Les yeux de Drazen glissent lentement sur la gorge de Niamh, appréciant avec un oeil macabre les traces d'un amour violent. « bouges pas, j'ai un truc pour toi. » qu'il dit, avant de s'excuser dans l'autre pièce. Dans l'armoire fermée à clé du salon, il y trouve une fiole d'onguent, petite décoction maison. Ça fait des miracles sur la peau, médecine absorbée de l'extérieur. Il se retourne avant qu'elle n'arrive, étant agressivement décidée à ne pas rester seule ce soir. Elle a leurs verres et la bouteille. Drazen referme le cabinet, glissant la clé dans sa poche. Il attends qu'elle ait déposé son trio de verre sur la table basse, avant de lui prendre une main, de ses phalanges fantôme. Le barman y glisse la fiole. « tiens, c'est bon pour ce que t'as, à moins que tu sois du genre à porter tes hématomes comme des blessures de guerre. » gronde un peu le barman, certain qu'elle se passera bien des questions et des regards indiscrets. certain qu'elle n'aura pas oublié quand les marques auront fanées. « t'en frottes un peu, deux fois par jour. » conseille le serbe, dans un geste qui dit les mots qu'il ne sait pas dire. Son état lui fait quelque chose, sans qu'il ne sache pourquoi. Le barman retrouve son verre, chassant toutes ces choses qui tournent en bordel dans sa tête. C'est probablement le whiskey, le whiskey et le soleil.
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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyLun 9 Juil - 21:02

Le whisky est chaud et agréable dans sa gorge. Il coule et il brûle en même temps, glissant contre les parois de sa gorge pour panser les blessures de son coeur meurtri. Meurtri par les cauchemars, par les mains fantômes. Mais elle se sent bien chez Drazen, peu importe à quoi peut ressembler son appartement. Peu importe comment le serbe en question peut davantage ressembler à un spectre qu’à un homme, la seule présence d’un être humain fait du bien à l’irlandaise. Le silence de Drazen, son calme olympien, on dirait que ça vient apaiser la piqure des blessures, la brûlure du chagrin. Elle aime comment il la calme, comment il ne dit rien en disant tout. Elle sourit, elle l’agace, comme elle le fait toujours, comme elle le fait depuis qu’elle s’est posé dans le bar la première fois. Boire du whisky et parler à Drazen, l’ombre Drazen. Et on dirait que y’a quelque chose à propos de cet endroit qui la calme et qui lui tord le coeur en même temps, peut-être parce que ça lui fait penser à l’appartement de Novak, à Novak lui-même, et à ce cauchemar de nuit où les derniers mois se sont brisés en éclat. Les questions amères au fond de la gorge, la torture de l’ignorance, pourquoi t’as essayé de me tuer, Novak ? Elle déglutit et reprend du whisky, a besoin du miel du liquide pour continuer à respirer, sinon ça fait trop mal, ça lui tord les tripes trop fort et ça lui donne envie de vomir. Drazen est là, respire Niamh, Drazen est là. Et ils ont beaux être encore deux inconnus à quelque part, on dirait qu’elle sait qu’il la rattrapera si elle tombe, et là est tout l’essentiel. Il commente le whisky et Niamh sourit, elle aime comment il semble avoir plus de conversation que jamais quand c’est d’alcool qu’on parle, du bon alcool, par celui servi dans les clubs aux filles aux jupes trop courtes et aux gars à l’entre-jambe trop pressé. « C’est que c’est pas tout le monde qui apprécie les bonnes choses à leur juste valeur. » Le sourire de l’irlandaise s’agrandit, on dirait presque un compliment mais elle ne le relève pas, ça lui fait juste plaisir, qu’il l’ait laissée entrer, qu’il l’ait laissée boire son whisky secret, qu’elle soit la bienvenue quelque part.

Il s’assoit, et elle le regarde, le sourire toujours scotché aux lèvres alors que son verre se remplit à nouveau, liquide ambrée qui continue de lui faire voir les étoiles de près. « Tu peux poser des questions merdiques ou boire, mais pas les deux. » Un rire s’échappe des lèvres de Niamh, un peu rauque mais sincère, et elle arque un sourcil en direction du serbe. « Tu sais que j’suis pas très douée pour faire une seule chose à la fois. » C’est vrai après tout, toujours à vouloir tout faire en même temps, pas capable de s’arrêter, les mains sur le volant comme les pieds au sol. Elle laisse son regard traîner sur le visage de Drazen, dissimulé un peu derrière les mèches sombres, elle le voit bien cette fois, il n’est pas caché par les lumières du bar, par la pénombre des nuits, et même le brouillard de l’alcool ne l’empêche pas de bien le distinguer dans la lumière de l’appartement. Il a de la gueule, Drazen, un regard noir qui vient soudainement accrocher les tripes de Niamh, ça lui rappelle un autre regard qu’elle connaît bien, et ses pensées s’égarent un peu, Novak, Novak, Novak. « Bouges pas, j’ai un truc pour toi. » Son regard le suit alors qu’il se lève, mais elle écoute rien de ce qu’il dit, elle veut pas rester là, alors elle attrape les verres et la bouteille et elle le suit. Le regarde faire, la bouche un peu sèche, comprend pas trop ce qu’il va lui donner. Dépose leurs affaires là, sur la table la plus proche, ses yeux qui reviennent capter ceux du serbe. Elle cherche quelque chose, elle le trouve, noirceur familière qui se perd dans les souvenirs douloureux. Les doigts de Drazen attrapent sa main, et Niamh baisse les yeux pour observer le contact, comme si ça pouvait le rendre plus vrai. C’est la première fois qu’il la touche, que leurs peaux glissent l’une contre l’autre, et ça lui donne étrangement le frisson. Comme s’il n’avait été que de la fumée dans le passé, une fumée enivrante et rassurante, et que soudainement il devenait physique, concret, là.

« Tiens, c’est bon pour ce que t’as, à moins que tu sois du genre à porter tes hématomes comme des blessures de guerre. » Elle continue de le fixer, puis regarde la petite fiole qu’il a déposé dans sa main. Pas celles-là, non. Celles là font trop mal. « T’en frottes un peu, deux fois par jour. » Et ça vient la chercher, au tréfond d’elle-même, qu’il ait pu penser à lui donner un remède, qu’il ait vu ses blessures sans la juger, des blessures qu’elle n’a pu partager à personne, qu’elle a enduré en silence ou avec des inconnus, il a vu ses blessures et il veut les panser, il veut les guérir, et Niamh a envie de se briser en milles miettes devant lui, barman embrumé, devant qui elle n’a plus peur d’être faible, plus peur d’être vulnérable. Drazen qui a vu ses blessures et qui veut l’aider à les panser, à les faire guérir. Drazen qui l’a vue elle, qui a lu en elle, et Niamh acquiesce lentement. « Merci. » Pour l’instant, c’est tout ce qu’elle trouve à dire, le coeur serré par des barbelés, l’emprise de Novak entre trop forte et trop brûlante, mais Drazen veut la guérir. Elle glisse la fiole dans sa poche, précieux trésor, et relève les yeux vers le barman. Le whisky dans le sang qui fait vibrer le sol sous ses pieds, et elle oublie qui elle est, qui il est, juste qu’il est là et qu’il veut la guérir, qu’il est là et que ses yeux lui rappellent trop Novak, Novak qui lui manque, tellement, atrocement, à en crever, Novak qui a failli la tuer, Novak qu’elle aime à s’en effondrer.

Et alors le corps de Niamh balance vers l’avant, ses lèvres viennent se fracasser contre celles de Drazen. Baiser désespéré, baiser égaré, baiser avide de vouloir s’oublier, et elle se rapproche du serbe, colle son corps au sien, fait danser ses lèvres contre les siennes, ses doigts qui se glissent dans la chevelure sombre, son âme entière qui cherche Novak quelque part en lui, qui cherche à ce qu’on l’aime, à guérir les marques dans son cou par un autre moyen que la fiole dans ses poches, de panser les plaies autrement, d’oublier l’amertume autrement. Niamh qui embrasse Drazen, la force de l’étreinte soudaine qui les fait heurter le meuble derrière, sans penser à quoi que ce soit, à part le désir d’oublier, à par le désir d’en retrouver un autre. L’alcool qui rend confus, l’alcool qui rend fou, l’alcool qui rend inconscient.
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Drazen Markovic

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MessageSujet: Re: (shaking in my own cage), nizen.    (shaking in my own cage), nizen.  EmptyJeu 26 Juil - 4:40


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Drazen, c’est loin d’être la délicatesse incarnée, mais Niamh ne semble pas s’en offusquer. Elle semble faite pour ça, se buter aux caractères difficiles. Elle le fait avec grâce, avec simplicité. C’est jamais forcé. Le barman se demande encore comment elle est arrivée ici, irlandaise de feu qui ne sait pas entendre non. Il aurait dû protester plus, gronder plus fort, mais peut-être qu’une infirme part de son être la voulait ici, avec lui. À coup d’invisibilité, ça en devient une solitude forcée, une habitude cancéreuse. Niamh a tourné la situation pour faire croire que c’est elle qui avait besoin de compagnie, mais au fond, c’est lui qui gagne dans cette situation. Avec un sourire-soleil, elle aurait pu trouver refuge chez n’importe quel homme, alors que Drazen aurait été seul, incroyablement seul, avec lui-même.

Niamh a laissé l’ombre d’un sourire cassé contre le carrelage de la cuisine. Drazen pourrait presque retourner là-bas, et le ramasser, pour le garder pour les jours sombres, mais il n’ose pas, n’ayant pas la fibre sentimentale de ceux qui gardent des souvenirs, des mementos des gens rencontrés, des moments vécus. Quand on n’existe si peu, les gens oublient et c’est trop dur d’être le seul qui se souviens. Des mémoires fantômes qui hantent. Les échos d’une Serbie en flammes, enfance d’acier. Que les prières de carton régurgitées tous les dimanches, que la haine des origines.

Entre un bordel de phalanges qui s’entrechoquent, se veut une simple attention qui n’a pas besoin de mots. Elle devrait faire attention à sa peau, à sa nuque, à sa vie. Niamh devrait s’éloigner du cancer qui gronde sous la peau des monstres en habits d’humains. Drazen n’est certainement pas le même genre de créature que Novak, mais il a sa part de chaos entre les os. Sa conscience est tâchée carmin depuis déjà une décennie. « Merci. » Qu’elle dit, avec un truc coincé dans la gorge. Drazen cherche à lire dans ses doigts tremblants qui cachent son offrande au fond d’une poche. Il cherche dans les silences, sans vraiment mettre le doigt sur ce qui gronde. C’est probablement tout ce whiskey qui lui monte à la tête, brûlant comme les boucles sauvages de Niamh qui dansent sur ses épaules au rythme de ses songes. Et Drazen se perds dans les couleurs de soleil de fin du monde, et il se demande si ses cheveux font le bruit des feuilles d’automne qu’on écrase sous ses semelles, parce qu’ils en ont la couleur, celle de l’automne, celle de la maison.

L’espace semble s’être volatilisé. Le temps que Drazen tente de comprendre cette proximité inhabituelle, deux lèvres brûlantes viennes écorché les siennes. La surprise laisse place à quelque chose de troublant, lorsque ses paupières se ferment pour le plonger de le noir, dans l’incompréhension, dans les sensations. Elle est là, Niamh, toute frêle mais si grande, elle occupe toute la pièce, elle bouffe tout l’oxygène, elle a des phalanges-araignées qui grimpent de tous les côtés. Et c’est le genre d’étreinte qu’on ne peut pas refuser, le genre d’étreinte qui empêche de penser. Ce ne sont plus que les lèvres de la rousse, mais son corps et son âme qui se lance dans le vide, comme s’il était sensé l’attraper. Sauf que Drazen, il a des paumes qui trouvent ancrage à sa taille, et des lèvres qui répondent aux prières muettes. Et ça fait du bien, de ne pas penser, de laisser la marée nous inonder. Et le mur pour s’y fracasser, et l’alcool qui dit que c’est pas grave, qu’il faut se laisser aller.

Non, pas comme ça.

Drazen ancre deux paumes dans les épaules de Niamh pour la repousser, la tenir à bout de bras, l’empêcher de lui bouffer son air, de le retourner dans tous les sens. « non, mais tu fous quoi. » demande le serbe, à bout de souffle, incertain de savoir s’il veut la regarder dans les yeux, ou s’il aimera ce qu’il y trouvera. Ça le bouscule, tout ça. « de un, je veux pas crever. Et de deux, c’est clairement pas moi que t’as envie d’embrasser comme ça. » souffle le serbe, la lâchant pour repousser un pan de cheveux sombres qui lui barre le regard, déplacé par les doigts fougueux de la rousse. Et Niamh et son feu, et le soleil qui brûle la peau. Drazen soupire, piétinant sur place, hésitant à bouger, incapable de replacer ses pensées en ordre. Il agrippe la bouteille de whiskey pour se laisser tomber sur le divan, posant les lèvres au goulot, contre toutes ses règles d’or, contre la salubrité et les habitudes maniaques. Ça lui fait quelque chose, mais il ne veut pas. Il est rarement touché, rarement vu. La dernière, il ne se souviens même pas de son visage. L’intimité, c’est un tracas, une façon de manipuler, une faiblesse à éviter. Il éteint le brasier qu’elle a animé à ses lèvres à coup de whiskey, tendant finalement la bouteille à la rousse, incertain de vouloir lui faire face. Le serbe sait d’expérience que les femmes n’aiment pas se faire dire non, ça se termine habituellement en cris ou en pleurs, ou un horrible mélange des deux, et il a du mal à gérer ces effusions de sentiments. Et Niamh n’est pas connue pour avoir la langue dans sa poche. Drazen en sait beaucoup trop sur elle, sans avoir demandé. Mais de voir les confins de son âme à travers ses yeux brisés, il ne sait pas s’il pourrait supporter.  
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