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| (intrigue) pray for me, salevak. | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: (intrigue) pray for me, salevak. Mer 16 Mai - 22:16 | |
| Ils sont tous les deux complètement ivres. Le regard vitreux, le corps vacillant, les mots pâteux. Salem les ignore, pas intéressée. Elle est pas venue pour draguer. Elle attend le dealer, tranquillement assise au bar. Confiante, pour une fois. Le soulagement a l'idée d'avoir sa dose, sachant que le stock sera bon, que la nuit sera doucement embrumée. Le dos droit, le verre entre les doigts, elle attend. Ce dealer la est pas compliqué, il suffit d'avoir le bon sourire et le bon décolleté et il lui donnera ce qu'il faut pour ce qu'elle a. Finalement le gars arrive, l'échange se produit sans obstacle. Ol dit qu'il peut malheureusement pas rester, Salem lui dit au revoir en feignant le regret. Les deux ivrognes la regardent, is guettent, is prennent son désintérêt pour du jeu. Salem ne les regarde même pas, les oublie presque. Elle se redresse, dose dans la poche. Elle ne veut pas attendre d'être rentrée, le besoin est trop pressant. Elle se dirige vers les toilettes, la tête déjà presque dans les vapes. Se réfugie dans une cabine, ouvre le sachet. Elle dépose la poudre blanche sur le support en métal et vient aspirer la substance d'un mouvement. Ferme les yeux. Ses lèvres s'étirent en un sourire. Elle se relève, ouvre la porte de la cabine. Reste plus qu'à foutre le camp et profiter de l'été.
Pas le temps d'en profiter. Salem ouvre la cabine et le gars se tient la. Un des deux ivrognes, celui qui la reluque depuis tout à l'heure. La surprise la fait s'arrêter, la drogue brouille son esprit. Elle veut parler, lui demander ce qu'il fait là, il a pas le droit, non ? Lui, il sourit juste, et s'avance vers elle. Elle recule dans la cabine, et il bloque l'entrée. « Evenin, love. » Il a un accent. Salem le fixe, éberluée. « Vous - vous pouvez pas - » L'anglais s'emmêle, et il continue d'avancer. Elle, ne peut plus reculer. « Et si on s'amusait un peu, toi et moi ? » La main du type se pose sur sa hanche. Salem reste la. Paralysée. Le monde tourne et vrille. Le souffle dans son cou. Les lèvres sur sa peau. Les mains sur elle. « A-arrêtez... » Rien à faire. Ce n'est qu'un murmure, et lui ne veut rien entendre.
Salem, fais quelque chose. Salem, bouge. Salem, parle. Salem, réagis.
Mais Salem ne répond pas.
Dernière édition par Salem Baczewski le Lun 21 Mai - 3:22, édité 4 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Mer 16 Mai - 22:45 | |
| Ce cafard proposait de la merde aux filles.
C'était un fait, y en avait deux qui avaient cafté, et le gang avait décidé d'agir. D'envoyer le colosse en reconnaissance, pour le retrouver. Et il l'avait retrouvé. L'avait filé. S'était dit qu'il attendrait le bon moment pour le coincer, pour le menacer. Pour lui tirer les vers du nez, et lui faire regretter sa stupidité. Il l'avait suivi jusqu'à un bar, et n'avait pas hésité avant d'entrer à sa suite. L'ombre discrète, le colosse que personne ne prenait jamais la peine de remarquer. On notait sa grande taille, ses tatouages — et puis, son aura se fondait dans les ténèbres et on l'oubliait pour retourner à sa soirée.
On l'avait oublié. Il s'était assis à une table, n'avait rien commandé. Avait observé le dealer faire son affaire, et n'avait pu s'empêcher de replacer la gamine à qui il avait glissé son précieux chargement. Elle. Elle avait changé de trafiquant. Elle ne traînait plus autour de l'Inferno — mais fallait croire que tout la ramenait à elle. Et lorsque le dealer sort, Novak hésite un instant. Ses tripes qui lui disent de rester. Son instinct qui a vu les deux types ivres, à l'autre bout du bar, qui reluquaient la gamine avec bien trop d'insistance. Et quelque chose lui dit qu'ils ne lâcheront pas l'affaire. Quelque chose lui dit que tout est sur le point de déraper, et que la petite ne sera pas en l'état de protester.
Fais chier. Le dealer qui sort, la gamine qui s'est levée pour partir dans les toilettes, et un des ivrognes qui a l'air parti pour la suivre. T'es pas un héros, Novak. T'es pas un héros, et t'as pas encore complètement cicatrisé. Fais pas le con, putain. Fais juste ton boulot. Rien que ton boulot.
Le boulot, c'était ça. C'était récupérer les merdeux, et les mettre dehors avant qu'ils ne foutent la merde. Le boulot, c'était de remettre les pendules à l'heure et de faire des têtes au carré d'un regard bien pesé. Ou d'un coup bien mesuré.
Il se lève, aussitôt que l'autre ivrogne est retourné à son whisky et à la donzelle assise à côté de lui. Pas la peine d'attirer le deuxième dans l'équation.
Quelques pas vers les toilettes des filles. Il pousse la porte sans plus attendre. Sans s'embarrasser d'être discret, ni de chercher à attirer particulièrement l'attention. Et il lui suffit d'entendre le murmure pour savoir dans quelle cabine elle est piégée. La porte qui est en train de se refermer, pour éviter toute intrusion éventuelle. Et le géant n'attend pas. N'hésite plus. Pousse le battant, attrape le violeur par la tignasse, et le tire violemment vers l'arrière pour le faire ressortir de la cabine, avant de le relâcher. Puis, un instant, le serbe est déboussolé. Croit qu'il s'est trompé. La chevelure de la petite lui apparaît rousse, et quelque chose se tord au fond de ses boyaux. Furieuse impression de déjà-vu.
Les choses se replacent en un battement de cils. Pas le même gars. Pas la même fille, non plus. Mais le résultat est le même. Il a mis ses mains là où il n'avait pas le droit. Là où on l'avait supplié de ne pas le faire. Porc. Porc. Porc.
Et il allait le regretter. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Jeu 17 Mai - 6:19 | |
| C’était comme un bug informatique. Plus rien qui répond, plus rien qui réagit. Une page qui essaie de s’ouvrir pendant une éternité sans jamais y arriver. Ça rame, mais rien n’avance. L’esprit de Salem bloqué dans le brouillard du high, alors que des mains s’attardent sur elle. Elle bouge pour se débattre, mais son corps est trop lent et ça ne fait qu’empirer les choses. Il prend ça pour un oui, qu’elle essaie de s’enfuir, parce que ça fait juste coller davantage son corps au sien. Sa veste est à moitié débarquée de ses épaules et il descend sa main pour remonter l’ourlet de sa robe. Salem fixe la porte de la cabine, refermée derrière l’inconnu, les yeux ronds, les yeux vides. Non. Stop. Mais rien n’y fait. Elle a envie de pleurer, pousse sa main pour qu’il la lâche, il se fâche, insiste. Il est ivre et elle est défoncée, cette histoire n’ira nulle part, et Salem regrette. Regrette d’être venue, regrette de s’être crue en sécurité. Regrette d’avoir pris la coke, regrette d’être dans cet état. De ne pas pouvoir se défendre, de ne pas savoir le faire, si au moins elle était sobre et capable d’aligner deux mots, mais non, l’impuissance la prend aux tripes. Tu vas te faire violer et ça sera de ta faute. Le hoquet se perd contre l’inconnu, le silence revient.
Salem lâche un cri quand la porte de la cabine s’ouvre brusquement. L’inconnu disparaît en un clin d’oeil, sa robe retombe, alors qu’elle voit l’homme se faire arracher de la cabine par les cheveux. Yeux ronds, elle ne comprend pas ce qui se passe. Se demande ça fait combien de temps qu’elle est là. Puis elle voit la silhouette imposante, la montagne qui s’est déplacée, et elle se paralyse. Son aggresseur se débat contre la poigne de celui qu’elle reconnaît comme le videur de l’autre soir, déferle un torrent d’insultes qui ne font que se frapper contre les murs des toilettes. Salem regarde le grand brun de ses yeux éberlués, ne comprend pas, vacille un peu, se raccroche péniblement au parois de la petite cabine. « Je - je suis pas... Je n'ai pas... » Les mots ne s’assemblent pas, ne servent à rien, se perdent. Les larmes lui montent aux yeux, alors que l’irlandais - elle croit ? - finit par échapper à la poigne du mollosse.
Dernière édition par Salem Baczewski le Lun 21 Mai - 3:23, édité 3 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Jeu 17 Mai - 14:57 | |
| Porc. Porc. Porc.
Pas grand-chose d'autre pour traverser la tête du serbe, ou pour l'animer. Il entend la gamine balbutier derrière lui, mais ne la regarde plus. Son attention s'est recentrée sur porc tombé à la renverse, dont la tête a heurté brusquement le miroir dans son élan. Il y a un impact, en plein milieu. Faudra sûrement le repayer. Qu'importe. Au moins, ça l'a sonné. Suffisamment pour qu'il mette une poignée de secondes de trop à se relever. Suffisamment pour que le loup, lui, ait le temps de se dresser complètement face à lui.
Il pourrait le tuer. Ce serait si simple. Trop simple. Il est déjà sonné. Il suffirait de l'attraper, et de serrer. De faire pivoter violemment sa tête pour lui briser le cou — ou d'arracher un morceau de miroir pour le poignarder, encore et encore, et avoir la satisfaction du sang sur ses mains. Mais il n'en fait rien. Il se contient à grand-peine. Conscient de l'endroit où il est. De la présence de la gamine derrière lui — gamine tétanisée, visiblement droguée, et ivre pour couronner le tout. C'est pas une bonne idée de lui faire ça. De la sauver et de s'assurer que ce type ne recommence pas. Ce sera pour plus tard, si le destin le veut. Plus tard.
Pour le moment, les gestes sont redevenus aussi calmes et froids qu'ils ne pouvaient l'être, quelques semaines auparavant. Violence mécanique. Un cran au-dessus de ce qu'il exerçait quand il était à l'Inferno. Un cran qui lui permit de s'autoriser à reprendre la tête du type à pleine main. De la faire légèrement pivoter avant de la cogner contre le lavabo. Et c'est la tempe qui en souffre. Un spasme pour agiter le corps de l'agresseur. Le deuxième coup revient frapper l'arrière du crâne, et il tombe finalement inconscient. Sa tête toujours maintenue par le cuir chevelu, pendant mollement au sommet d'un corps plus mou encore. Et le serbe s'efforce de respirer calmement. Il n'a fait que l'assommer. Il y a un peu de sang sur le lavabo, là où le crâne déjà abîmé avait à nouveau cogné. Mais sinon, rien. Rien. Il avait fait ça proprement. Doutait que ce gars ait réellement vu son visage, ou puisse le replacer dans la rue s'il le voyait. Déjà trop étourdi pour ça, au moment où il avait commencé à se relever. Tant mieux.
Le serbe ne regarde même pas la petite. Il relâche la tête, empoigne les deux épaules et commence à traîner le corps vers la sortie des toilettes. Sans un mot, sans une manifestation d'attention à l'égard de la pauvre petite créature, toujours recroquevillée dans sa cabine. Son dos pousse la porte sans poignée, et il jette un coup d'oeil dans le couloir. Personne. Rapidement, il a franchi la maigre distance qui le séparait des toilettes des hommes, a ouvert la porte et y a traîné le corps inconscient. Il résiste à l'envie de frapper le crâne à nouveau, sachant que les chocs donnés étaient suffisants pour le maintenir inconscient le temps qu'il ne fasse sortir la gamine et ne disparaisse dans la nuit. Un battement de secondes, durant lequel il dévisage l'agresseur. Quelque chose qui résonne au fond de lui. Comme un étrange écho à toute la merde qui se produisait récemment en ville. Il essaie de l'étouffer. S'en moque. Pas son problème, pour le moment.
Il fait volte-face. Ressort des toilettes pour hommes avant de finir salement le travail comme les monstres dans sa tête lui hurlent de faire. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il pousse à nouveau la porte des salles de bain des femmes. S'attendant à devoir aller chercher la gamine dans sa cabine, et à devoir la porter pour la sortir de là. Qu'elle n'est pas sa — désagréable — surprise lorsque la porte s'ouvre directement sur la petite. Petite qui ne semblait pas avoir prévu que sa main sur le battant ne soit pas la seule force à le faire pivoter sur ses gonds. Elle bascule vers l'avant sous l'élan, et le corps brusque du serbe se contracte pour la rattraper. La plume qui se fracasse contre le roc. Il l'empêche de tomber. L'entoure d'un bras puis avance pour la forcer à reculer. À retourner dans les toilettes. La porte qui se referme derrière lui. « Où tu vas ? » Et cette fois, c'est lui qui bloque le passage. Lui qui se dresse de toute sa hauteur, et qui la regarde sans ciller. Pas prêt à la laisser retourner dans la salle. Ça ne ferait que les mettre en danger. Qu'attirer sur eux des foudres qu'il n'avait franchement pas la patience d'essuyer. Alors tant qu'elle n'aurait pas repris ses esprits, elle resterait là. Avec lui. Peut-être aurait-il dû lui demander si ça allait. S'il ne l'avait pas trop brusquer. Mais la question serait idiote et il le sait. Alors il se tait. Passe pour le rustre, passe pour le monstre. Rien de neuf sous la lune. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Sam 19 Mai - 2:38 | |
| Ça ne sert à rien. Les fils ne se connectent pas, l’esprit de Salem est perdu dans le brouillard. Le miroir est éclaté, le gars est assommé, y’a du sang sur le lavabo. Salem fixe la tache rouge, yeux exorbités, ne sachant pas trop comment elle se tient toujours debout. On dirait que ses jambes ne la soutiennent pas vraiment. Qu’elle flotte, quelque part dans la noirceur, sans comprendre ce qui se passe, mais en enregistrant tout, absolument tout, comme à son habitude. Ses yeux suivent le géant qui disparaît par la porte, traînant derrière lui le type ivre. Salem tend instinctivement l’oreille, entend le glissement jusqu’à ce que les bruits ambiants du bar ne couvrent tout. Salem cligne des yeux, son regard se perd dans les toilettes vides. Ça martèle dans sa tête, ça tremble dans son corps. Faut sortir d’ici. Elle a besoin d’air, elle ne respire pas bien, alors elle avance, titube, vacille, se traîne, flotte jusqu’à la porte, mettant instinctivement un pied devant l’autre comme sur son fil, comme par peur que sinon, elle tombera. Faut sortir d’ici.
Elle pousse la porte, déterminée, étouffée par la peur qui reste, par la panique d’avoir bien failli y passer. Un hoquet de surprise lui échappe quand la porte s’ouvre avec plus de vivacité que prévu - a-t’elle tant sous-estimé sa force ? Pas le temps d’y réfléchir, elle bascule vers l’avant et percute le mur. Non. Pas le mur - le géant. Il la rattrape comme si elle était une enfant et la fait reculer. Les yeux de Salem se lèvent pour trouver le visage, les yeux sombres, l’air impassible. Il continue de la pousser, la voilà de nouveau dans les toilettes, et le géant bloque le passage. La porte se referme, la fait sursauter, Salem fixe toujours l’homme, choquée, terrorisée. « Où tu vas ? » Elle se dit qu’elle ferait peut-être bien de fuir, d’aller s’enfermer dans une cabine, de se mettre à hurler, n’importe quoi. Il n’a peut-être rien d’un sauveur, à se dresser devant elle de la sorte, il a plus l’air du criminel que du héros de toute façon. Aurait-elle troqué l’ivrogne inconscient contre le grand méchant loup ? La perspective lui donne le vertige, et elle cligne des yeux, tente de se rattraper à la réalité. « Laissez-moi partir. S’il vous plaît. Je dirai rien à personne. » Sa voix est un murmure, ridicule, Salem n’a jamais appris à parler fort de toute façon. Elle se recroqueville contre elle-même, sait que ça ne servirait à rien de se cacher ou d’essayer de se défiler. « Je veux juste rentrer chez moi, je - je veux pas d’ennuis… Me faites pas de mal s’il vous plaît… J’vais rien dire, j’le jure... » Le monde qui tourne, le monde qui ne veut pas rester droit, t’es dans un sale état, Salem, et tu vas le regretter.
Dernière édition par Salem Baczewski le Lun 21 Mai - 3:23, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Sam 19 Mai - 5:18 | |
| Elle a peur. Ça se lit dans ses yeux, dans son petit corps tremblant qui se recroqueville peu à peu. Il ne lui en veut pas. Il comprend, même. Comprend mais ne peut pas paraître moins impressionnant. Ne peut pas paraître moins dangereux. Y a la tache de sang sur le rebord du lavabo pour prouver ce dont il est capable. Y a le corps inconscient du porc dans les toilettes des hommes comme rappel acerbe. Il ne peut pas lui reprocher d'avoir peur. L'inverse serait étonnant. Inquiétant. Mais il ne sait pas comment il va lui dire d'arrêter de trembler. Comment elle va réussir à déglutir et à se remettre à respirer sans vomir. Le monde a l'air de tanguer autour d'elle, comme emporté dans cet élan ivre, élan drogué qui émane de sa frêle stature.
« Laissez-moi partir. S’il vous plaît. Je dirai rien à personne. » Elle a la voix fluette. Plus terrorisée encore que ses yeux ne le laisseraient paraître. Et les émotions ne passent pas sur le visage du serbe. Inutiles. La porte de la salle de bain se referme derrière lui. Il a relâché le corps tremblant de la gamine, pour ne pas davantage l'apeurer. Mais elle continue de se recroqueviller sur elle-même. Un foutu processus qui ne semble pas s'arrêter, et que l'apparence à chaque seconde un peu plus vitreuse de ses yeux ne fait qu'amplifier. « Je veux juste rentrer chez moi, je - je veux pas d’ennuis… Me faites pas de mal s’il vous plaît… J’vais rien dire, j’le jure... » Et il fronce les sourcils. Lentement. Cessant son avancée dans les toilettes. Essayant d'arrêter d'avoir l'air plus menaçant qu'il ne l'est réellement.
« Calme-toi. » Ça le fait chier, de devoir parler. Mais il sent qu'elle aura besoin qu'il s'explique. Besoin qu'il l'aide à se raccrocher à la réalité. « J'te veux pas de mal. » Sinon ce serait déjà fait, tu ne crois pas ? Il la toise, de haut en bas. Elle n'a pas l'air en meilleur état que quelques semaines auparavant, lorsqu'il s'était retrouvé à la virer des alentours de l'Inferno en compagnie de son dealer précédent. « T'es blessée ? » La question est brusque mais se veut attentionnée. Les pincettes, ce n'est pas pour lui — surtout pas alors que la violence peine à refluer au fond de ses veines. Il veut être sûr qu'elle va bien. Certain qu'il ne l'a pas blessée. Les mains baladeuses comptaient. Mais il se doutait que, de ce côté, le mal était fait. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Dim 20 Mai - 4:12 | |
| Qu’est-ce qu’il va lui faire ? La question tourne dans la tête de Salem, elle ne s’arrête qu’aux menaces que son esprit confus construit. Pourtant ses yeux se manquent rien, elle voit bien que sa posture n’est pas menacante, juste imposante. Calme-toi. Et pourtant les mots s’emmêlent, son anglais est déconstruit, sa langue trébuche sur les syllables. Elle continue de reculer, s’attendant à ce qu’il la suive, que la noirceur revienne, que les mains reviennent, que le souffle revienne, que le cauchemar revienne. Que cette fois elle n’y échappera pas, que cette fois personne ne viendra la sauver, et que ce sera de sa faute, ta faute ta faute ta faute. « Calme-toi. » La voix grogne, et elle sursaute presque, s’arrêtant sur place. Relève ses grands yeux pour croiser ceux du géant. Il a l’air ennuyé, las, fatigué. Salem discerne les traits tirés, les épaules légèrement voutées, et le corps un peu tordu. Un homme blessé, il le cache bien, mais Salem peut le voir, peut le deviner. « J’te veux pas de mal. » Pendant un instant elle a du mal à y croire, se dit que ça doit être un stratagème, mais elle est trop défoncée pour vouloir continuer à retenir son souffle comme ça, alors elle se détend. Il te veut pas de mal. Il t’a vraiment sauvé. Salem a la tête qui tourne, une rafale de vent suffirait pour la renverser à cet instant. Elle se raccroche au lavabo tout près, sans réaliser qu’elle vient de mettre la main dans le sang du violeur. Ses yeux se remplissent de larmes, elle est fatiguée, son corps ne la maintient plus, elle a juste envie de s’écrouler, de sangloter, de dormir, dormir jusqu’à demain, dormir jusqu’à ce que tout s’arrête.
« T’es blessée ? » C’est une grande brute, mais ça fait du bien à Salem. La dernière chose qu’elle voudrait c’est de la douceur, des mains sur son corps, une voix trop près de la sienne lui sussurant à l’oreille, je sais ce qui est le mieux pour toi. Elle secoue la tête, reniflant péniblement, essuyant du revers d’une main tremblante les larmes qui coulent sur ses joues. « Non. » Sa tête bouge de gauche à droite. « Non, ça va. » Elle se redresse enfin, peut regarder le géant à nouveau, et elle a envie de se réfugier dans son ombre, là où elle sera en sécurité, là où personne ne pourra l’atteindre, là où le monde ne la verra pas. « Merci. » Elle s’approche un peu, les larmes se sont calmées. « Vous… vous m’avez sauvé. » Fronce des sourcils, quand elle réalise que c’est un visage qu’elle connaît qui se tient devant elle. Sa bouche s’ouvre, et elle observe Novak avec attention. « Je vous connais. C’était - c’était vous, l’autre soir. »
Dernière édition par Salem Baczewski le Lun 21 Mai - 3:24, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Dim 20 Mai - 4:38 | |
| Elle s'est mise à pleurer. Les larmes coulent sur ses joues, et ça ne fait que se serrer davantage les mâchoires du serbe. Qui ne sait plus comment s'occuper de cette gamine, ne sait plus comment gérer le corps et l'esprit en danger, tremblants et défoncés. Il pourrait la laisser là et s'en aller. Elle se débrouillerait. Elle survivrait. Mais au fond de lui, il ne sait que trop bien comment les choses se termineraient. Le type finirait par se réveiller — ou son copain viendrait le chercher. Et si elle traînait encore dans les parages lorsque cela arriverait, nul doute qu'elle se ferait violer, et pour de bon cette fois — violer, puis probablement tuer. Et il ne pouvait pas le permettre. S'y refusait. Déterminé.
Au moins, elle n'est pas blessé. Elle le lui a confirmé, en essuyant les larmes et en commençant à s'approcher de lui paisiblement. S'approcher comme si la silhouette monstrueuse pouvait le calmer. Continuer de la protéger. Les deux oubliant qu'à n'importe quel moment, une autre fille pourrait rentrer dans les toilettes et s'insurger de la présence de l'homme dans les parages. Crier au violeur, en voyant les larmes dans les yeux de la petite droguée. Et rendre cette soirée encore bien plus compliquée. « Vous… vous m’avez sauvé. » Quand elle reprend la parole il comprend enfin pourquoi elle l'a remercié. Et il manque de soupirer. Manque de lever les yeux au ciel. C'est une évidence. Il l'a sauvée. Un fait. Mais il ne dit rien. Ne laisse rien paraître. Le visage fermé. Les traits figés.
« Je vous connais. C’était - c’était vous, l’autre soir. » Ça lui a pris un temps pour capter. Mais encore une fois, le serbe ne laisse rien voir. Ses yeux restent vrillés sur la petite, et il la jauge un instant. Elle a les doigts tachés du sang qui teintait le bord du lavabo. Maladresse qu'elle aurait facilement pu éviter, mais que son corps drogué n'avait pu empêcher. Et une seconde, il tourne la tête ailleurs. Prête attention aux bruits derrière la porte. Personne ne semble s'approcher. « On ferait mieux de s'en aller. » Il ne s'embarrasse pas de répondre à ce qu'elle lui a dit. Y a rien à dire, selon lui.« T'es capable de marcher ? » C'est une question idiote. La vraie serait plutôt, est-ce que t'es capable de marcher droit. Et c'est non. Bien sûr que non. Elle n'arrive même pas à se tenir debout sans vaciller. N'arrive même pas à relever la tête vers lui sans manquer de tomber. Mais il allait falloir qu'elle se ressaisisse. Sans quoi, ils ne parviendraient jamais à se tirer de là dans les plus brefs délais, sans attirer les soupçons. Allez, petite. Fais un effort. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. Lun 21 Mai - 3:17 | |
| Salem ne comprend pas. Comment ça peut être le même homme ? Comment ça peut être lui qui, encore, lui sert de bouclier ? Est-ce qu’il la suit, ou est-ce que c’est juste le destin qui a décidé de les rassembler à nouveau ? Ça fait combien de temps de tout ça, déjà ? Ça pourrait être hier comme ça pourrait être voilà trois mois, Salem n’en sait trop rien. C’est pitoyable, comment elle flotte sans être capable de se rattacher à rien. Patauger dans le vide, dans la brume des drogues qu’elle inspire et expire. Le monde qui perd tous ses repères, jusqu’où ça va te mener, Salem ? Ça a bien failli lui faire devenir victime de viol, et après c’est quoi ? Un cadavre oublié dans une caravane au cirque. Reviens sur terre avant qu’il ne soit trop tard. Et pourtant elle en est incapable. Déjà l’addiction est trop forte, autant qu’elle reste invisible aux yeux de la funambule. À chaque fois, c’est juste cette fois. Juste encore un peu. Juste un petit peu. « On ferait mieux de s’en aller. » L’idée de bouger ne lui plaît pas. Elle est bien ici avec celui qui a su la protéger, retourner dans le monde extérieur ne l’enchante pas vraiment. Le on l’enveloppe doucement, couverture de sécurité. « T’es capable de marcher ? » On dirait que pour la première fois, elle remarque son accent, que lui aussi a un anglais un peu hasardeux, mais le sien est coupé au couteau, mâché et recraché. Salem s’égare un instant, se demande d’où il vient, qui il est, comment il s’appelle. Pas maintenant, Salem.
« Oui » acquiesce-t’elle finalement, après des longues secondes à fixer le vide, comme si les réponses à ses questions allaient apparaître dans l’air ambiant. Marcher. Tu sais marcher. C’est c’que tu fais tout l’temps. « Je peux. » Et alors elle avance, comme pour faire la démonstration. Instinctivement, ses pieds se plaçent l’un devant l’autre, comme sur son fil, et elle rejoint le géant ainsi, relevant les yeux vers lui comme à la recherche de sa permission pour continuer. « Où est-ce qu’on va ? » demande-t’elle, la brume s’évapore un peu, le high se place, se détend un peu. Elle ne devrait peut-être pas lui faire confiance aussi facilement, après tout il veut peut-être l’emmener ailleurs pour une autre raison, ce n’est pas comme si elle savait se défendre et il le sait. « Vous allez rester avec moi ? » La question est presque une supplication, requête de l’âme égarée de Salem, de ses mains tremblantes et de ses yeux brillants. |
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| Sujet: Re: (intrigue) pray for me, salevak. | |
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| | | | (intrigue) pray for me, salevak. | |
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