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 cœur noyé. (juvy)

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Crash Love

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MessageSujet: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptySam 6 Jan - 19:40

C'est bête, je ne sais pas pourquoi j'insiste. Je ne sais pas pourquoi j'essaye de l'appeler encore une fois. Elle ne répondra pas. Pas plus que les cent dernières fois. Elle ne répondra plus jamais. Et je ne comprends pas pourquoi. Et ça fait mal, un mal de chien. Un truc qui me dévore à petit feu. J'ai bien cru au départ que la douleur allait s'atténuer un peu plus chaque jour, après tout c'est bien comme ça que c'est censé se passer non ? Faut croire que non, pas dans ce cas-là. Parce que ça ne fait qu'empirer. Comme si l'évidence devenait de plus en plus... évidente. Y a plus de Lola, envolée après mes aveux, elle a pris la poudre d'escampette comme si j'avais dit les pires saloperies du monde. J'savais pas qu'aimer quelqu'un pouvait faire si peur à l'autre. Ou peut-être que c'est uniquement parce que c'est moi. Peut-être que je la dégoûte. Je bois une nouvelle gorgée de la bouteille que j'ai récupérée dans la chambre de Michael, au foyer. Je me dis qu'à force de boire, je pourrais peut-être noyer tout ça. Que ça finira par se dissoudre dans l'alcool et qu'il ne restera plus rien de ma peine. Et pendant un instant, j'y crois. Pendant un instant, plus mon état d'ébriété avance, moins j'y pense. Jusqu'à la gorgée de trop. Jusqu'au retournement de situation. Quand le cerveau boit la tasse et que le cœur s'est déjà fait engloutir dans les profondeurs. La colère et le chagrin qui se mélangent et qui ne font pas bon ménage. Je me mets à parler tout seul, à geindre, à beugler. On dirait Michael. J'aurais sûrement pitié de moi si j'en étais capable à cet instant. Mais tout ce que je trouve à faire, c'est me lever alors qu'une pensée me traverse l'esprit. Idée fixe qui refuse de se tirer, malgré qu'elle se fasse secouer dans tous les sens lors de mon avancée incertaine. Je tangue de tous les côtés, la bouteille qui pend au bout de ma main ; je joue terriblement bien mon rôle de clodo ivre. Je me fonds dans le décor, à tel point que personne ne se retourne sur ma route. Y a rien d'étonnant à voir un sdf picoler et se mettre dans cet état. Je suis devenu insignifiant, je suis devenu de ces gens invisibles que les gens biens ignorent. Et je voudrais leur hurler à tous que je suis quelqu'un, que je suis intelligent, que je suis brillant, bien plus qu'eux tous réunit. Crise d'égocentrisme qui meurt presque aussi vite qu'elle a commencée, avorté par la triste réalité de mon état actuel. Et je déambule comme un condamné dans les rues qui se ressemblent toutes quand on a trop bu. Je traîne mon cœur-boulet qui pèse trop lourd et qui me ralentit. Et je continue de boire, comme si ça ne suffisait pas. Mais maintenant que j'ai commencé, je n'arrive plus à m'arrêter. Ma masse grise qui en réclame toujours plus, pour voir quel sera le stade suivant. Pour voir jusqu'où il faut que j'aille pour que mon corps s'apaise enfin. Peut-être jusqu'au coma. Je finis par arriver devant cette porte qui m'a vu m'échouer bien trop de fois déjà. Et je réalise péniblement que ça fait un moment que je ne suis pas venu ici. Bien trop pris par l'arrivée de Boo et par Penelope qui s'est imposée dans ma vie. Si elle me voyait comme ça, j'sais pas ce qu'elle penserait de moi. Mais ce serait sûrement pas beau. Peut-être qu'elle aurait pitié. Et cette idée me révulse. Je me mets alors à tambouriner contre un malade contre la porte, en gueulant.
IVY OUVRE !
Ma voix différente de d'habitude, chargée d'alcool, remplie d'émotions en bazar. Je ne sais même pas quelle heure il est. Est-ce que c'est la nuit ? La journée ? Je sais plus, j'ai pas fait attention sur le chemin. J'ai juste vu le bitume sale, qui râpait mes chaussures comme l'absence de Lola écorche mon cœur. Foutu muscle inutile.
IVYYY ! J'SAIS QU'ELLE EST LA ! PAS LA PEINE DE LA CACHER !
Je ne sais plus comment je me suis mis cette idée en tête. Sûrement que mon passage au foyer a déclenché quelque chose quand je suis passé devant les gens de VTT. Sûrement que c'est mon inconscient qui a fait tout le boulot, assemblé un puzzle plutôt hasardeux. Il me manque des pièces, c'est sûr. Mais je suis intiment persuadé que Lola se planque ici. Elle n'était pas du genre à avoir beaucoup d'amis. Elle a sûrement cru que je ne la trouverais pas ici. Raté Lola, me voilà. Elle va être déçu, c'est sûr. Mais tant pis, faut que je règle mes comptes. Faut que je lui hurle en face à face qu'on ne peut pas faire ça aux gens. Les laisser se livrer comme ça et se tirer ensuite. Prendre leurs sentiments et les piétiner négligemment comme si ça n'avait pas d'importance, pas de conséquences. Regarde-les les conséquences Lola, regarde comment je suis ce soir. C'est ta faute tout ça. Putain, tu me manques tellement. J'entends la porte qui s'ouvre enfin et sans attendre, je la pousse et me précipite à l'intérieur, brandissant ma bouteille devant moi, manquant de me vautrer par terre.
Elle est où hein ? Elle est où ?!
Ivy, dis-moi qu'elle est là. Sinon, c'est qu'elle est vraiment partie. Sinon, c'est qu'elle reviendra jamais. Et Ivy, tu veux pas voir dans quel état je vais finir quand je le comprendrais. Ivy, tu veux pas ramasser les morceaux, y en aura trop, je vais tout salir chez toi. Alors dis-moi Ivy, dans quel placard tu la cache ?
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyLun 15 Jan - 22:43

C’est une crise, comme celles qu’elle déteste le plus. Noyée aux milieux des emballages sur son lit défait, y a de tout, du sucré ou du salé, du doux ou du piquant, de quoi combler le vide qui grandit perpétuellement en elle. Elle a les doigts poisseux Ivy, un peu collants qui bataillent pour ouvrir un énième paquet de chips, de son autre main c’est une poignée de bonbons qu’elle enfourne. Encore. Encore. La faim qui gagne et l’envie de crever à chaque bouchée qu’elle compte, le cerveau en galère pour additionner les calories qui filent. Combien de jours depuis la dernière fois ? C’était quand le dernier échec lamentable ? C’est flou. Alors elle continue Ivy, poupée en nuisette sur son lit couleur guimauve, les cheveux multicolores qui tombent tristement devant son visage pendant qu’elle mange. Monstre qui avale tout. Putain de Famine, elle a mérité son surnom.
Sa mâchoire lui fait mal, ses joues aussi, sa gorge surtout. Galère à déglutir, elle imagine même pas la douleur quand elle se fera vomir. C’est qu’il a serré trop fort Seth, comme si pour une fois il avait vraiment cherché à la tuer. Vas y chéri frappe encore comme un rire qui s’étend, pourriture dans leurs cœurs, c’est dégueulasse leur façon de s’aimer. Mais y a bien que lui pour le faire en ce moment. Mais même aujourd’hui il est pas là.
Aujourd’hui y a personne. Aujourd’hui y a qu’elle et son estomac qui proteste, les miettes sur les cuisses, sur les draps, et l’impression d’être à la limite de l’explosion. Oui définitivement, c’est une crise comme celles qu’elle déteste le plus Ivy, c’est ce qu’elle se dit alors qu’elle continue de vider le paquet de chips, essuie les larmes qui coulent doucement sur ses joues à l’aide de son avant-bras.
IVY OUVRE ! Elle sursaute, manque de s’étouffer et le paquet qui lui échappe des mains, renverse les miettes entre ses jambes, un peu sur le sol. IVYYY ! J'SAIS QU'ELLE EST LA ! PAS LA PEINE DE LA CACHER ! la voix. Elle reconnait. C’est lointain, c’est soudain. Junior. C’était pas prévu ça. C’était pas prévu depuis longtemps d’ailleurs. j’ai un copine tu sais, elle s’appelle Penelope et encore un qui l’abandonne pour une autre. Pas grave, Junior ce n’était qu’une question de temps, que quelqu’un le lui vole, cœur trop pur, comment ne pas l’aimer, comment ne pas l’adorer. Même elle, elle aurait pu craquer si elle n’était pas autant ravagée.
Alors elle comprends pas trop Ivy, se lève doucement, essuis ses mains sur la soie rose, se glissement jusqu’à l’entrée. Le corps lourd. Trop lourd. Et la nausée qui reprend. C’est peut être un des seuls, un des rares qu’elle autorise à entrer même quand elle est comme ça, même quand elle a la bouche barbouillée de chocolat, les doigts qui sentent le sel, les joues rougies par les épices. Alors elle ouvre la porte, s’apprête à lui demander ce qu’il fait là mais il ne lui laisse pas le temps. Comme une tornade il la pousse, entre dans l’appartement, odeur d’alcool qu’il sème sur son chemin. Elle est où hein ? Elle est où ?! Silencieuse Ivy referme la porte, s’adosse contre le métal, dévisage Junior qui semble au bord du gouffre. Un putain de miroir, elle l’avait dit, les mêmes plaies sur le cœur, la même apparence hideuse, les mêmes démons qui les bouffent. Et ça l’attriste Ivy, de voir qu’il se fait rattraper. Elle avait cru qu’il pouvait être sauvé.
« Tu parles de qui Junior ? » la voix cassée, ça lui fait mal de parler, elle a encore la sensation des cordes vocales écrasées par la poigne de Seth. Un pas, puis deux elle se rapproche de Junior, attrape son visage entre ses doigts collants, le tire un peu vers elle, pour qu’il se concentre. « Tu cherche qui ? » parce que clairement ce n’est pas elle. Non. C’est jamais elle qu’on vient chercher en hurlant, c’est jamais pour elle qu’on se bourre la gueule autant. Jamais, jamais, jamais. Mais c’est pas grave. C’est pas comme si c’était nouveau pas vrai ? « Y a que moi ici. » tu le sais bien non ? Hein Junior ? Tu le sais non ? Qu’il n’y a plus que elle dans cet appartement trop grand, depuis que Meo est parti, y a plus rien qui va comme avant.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyMer 17 Jan - 21:06

Tu parles de qui Junior ?
Lola, je parle de Lola, c'est évident non ? J'ai l'impression que c'est écrit en gros, de partout, sur mon front, dans mes yeux, sur ma peau, dans ma chaire. Partout, partout. J'ai l'impression que c'est gravé quelque part tellement ça m'fait mal. Je ne la regarde même pas, je ne réponds même pas, souffle court. Je m'agite et je commence à tout soulever, y a aucune cohérence dans mes réactions. J'ouvre les portes, les placards, les tiroirs, je soulève les cadres, les objets, je regarde sous les tapis, si je pouvais je gratterais la peinture des murs ; juste pour être sûr. Je grommèle, intenable.
T'ES OU ?
Je hurle, au bord du vide, au bord du désespoir. Je vais tomber Lola, méfie toi. Je vais tomber, j'vais me casser et ce sera ta faute. Tu vas vraiment me laisser là ? Tu vas vraiment me laisser dégringoler, risquer de me tuer ? Ivy m'attrape, ses mains de poupées qui cernent mon visage, qui me bloque, m'empêche de tomber, de dérailler. Elle est toujours là Ivy, même quand elle ne va pas bien. Même quand c'est elle qui est déjà au fond du gouffre. Mais je suis trop ivre pour être reconnaissant, trop bourré pour penser à quelqu'un d'autre que moi. Je me laisse faire, les yeux déchirés par le manque.
Tu cherches qui ? Y a que moi ici.
J'arrête de m'agiter, tsunami dans la gueule, je suis en train de me noyer et je n'ai même plus la force de lutter. Je me laisse sombrer, emporter au fond de l'océan. Il fait noir, il fait froid et la pression me broie le cœur. Ma lèvre inférieure qui tremble, les yeux humides qui virent au rouge. Je viens doucement attraper ses poignets, je ne serre pas, je n'y arrive même pas. C'est juste pour m'assurer qu'elle est bien là, qu'elle me retient.
Lola.. Je cherche Lola.
J'tiens plus debout. Peut-être à cause de l'alcool, ou peut-être parce que mon cœur pèse trop lourd. Les jambes qui cèdent et je m'écroule minablement, mes genoux qui heurtent le sol dans le fracas du désarroi. J'entraine Ivy avec moi, refusant de la lâcher. Mes yeux se perdent dans l'immensité du vide qui m'entoure, les lumières qui s'éteignent les unes après les autres. Elle est partie idiot, réveille-toi.
Elle a disparu. Je.. J'lui ai dit.
Boule dans la gorge, ça me coupe le souffle.
Que je l'aimais.
Je précise, parce que je ne suis pas sûr qu'elle savait.
Et après... Je gesticule, ma main libre qui balaie l'air d'un revers. Envolée.
Je me mets à rire, un truc nerveux, un truc cassé. Je me marre, pourtant je chiale en même temps. Ça ne ressemble plus à rien. On dirait un fou. Qui empeste l'alcool. Je laisse mes bras retomber le long de mon corps, ma bouteille qui cogne le par-terre dans un bruit menaçant, mais elle ne casse pas. Elle est plus solide que moi. Mon rire finit par disparaitre, il s'estompe et meurt entre les murs de son appartement, ceux qui ont déjà vu trop de malheurs, trop de larmes. Les épaules basses je soupire et je relève mes yeux sur elle. Mais cette fois je la regarde. Je la regarde vraiment. Et c'est là que je vois les marques sur son visage. Comment on peut ? Comment on peut faire ça à une fille comme elle ? C'est con, mais ça me donne encore plus envie de pleurer. Je crois que dans mon état, je ne saurais pas faire autre chose. Je lui tends le fond de ma bouteille, on peut être deux à se noyer si elle veut. Ce sera toujours mieux que tout seul.
Pourquoi t'as cette gueule-là ?
Que je finis par demander, la voix lasse, la voix basse. Ma main qui vient se poser derrière sa nuque et je l'attire vers moi, nos fronts qui se rencontrent doucement, dans un geste de soutien sincère. Puis je fais glisser son visage dans ma nuque et je l'encercle dans mes bras, je la serre contre moi. Peut-être qu'à deux, poumons contre poumons, ce sera plus facile pour respirer. Mes yeux clairs qui se posent sur un point invisible et la claque de la réalité me retourne le cerveau : elle est partie à cause de moi, elle ne reviendra pas. Et c'est horrible, insupportable. Je me suis toujours senti minable, indésirable. Mais là, c'est pire que tout. Je suis monstrueux, hideux. Comment elle fait Penelope, comment elle fait ?
Mes parents avaient raison, j'finirais tout seul, j'suis pas assez bien pour être aimé, pour qu'on reste près d'moi. J'aurais dû rester avec eux.
Même toi Ivy tu finiras par me jeter, par m'oublier, par t'en aller. C'est pas la peine de mentir, de faire semblant. Plus j'aime les gens et plus ils partent. Et dieu sait que je t'aime Ivy, à ma façon, à notre façon. Doit y avoir quelque chose qui cloche chez moi. Quelque chose de repoussant. Mais j'comprends pas quoi, alors s'il te plait, éclaire-moi.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyMer 7 Fév - 16:54

Il est perdu Junior, perdu dans son alcool, perdu dans sa tristesse. C’est un pantin cassé Junior, et avec Ivy ils forment un couple peut être trop assorti, le cœur qui crame trop fort pour des gens qui ne le leur rendent pas. T'ES OU ? Pas là. Pas ici. Y a personne dans cet appart bien trop grand, mètres carrés qui s’accumulent et le vide qui l’étouffe un peu plus chaque jour. Elle se noie entre les murs aseptisés d’un univers bancale qu’elle essaye de protéger. Doucement elle l’atteint, les doigts sur ses joues un peu trop rouges, elle cherche à bloquer son visage pour qu’il la regarde elle. Juste elle. Les crises elles connait, trop nombreuses sont celles qu’elle a du calmer, que ce soit de Meo, de Seth ou bien de Winifred, les crises de ces gens aux sentiments fissurés. Puis les siennes aussi. Mais c’est plus compliqué.
Elle laisse Junior lui attraper les poignets. Elle le laisserait faire n’importe quoi de toute façon, de quoi calmer la bête qui le ronge, la tempête qui le ravage. Elle le laisse lui attraper les poignets et refuse de le lâcher du regard, lui prouver qu’elle est là. Lola.. Je cherche Lola. Ah. Lola. Elle comprend mieux tout d’un coup. Comme un putain de gout amer dans la bouche, pauvre sourire qui frissonne sur ses lèvres alors qu’il s’écroule et qu’il l’entraine avec elle dans sa chute. Elle a disparu. Je.. J'lui ai dit. Silencieuse, Ivy hoche la tête, l’encourage. Elle sait déjà. C’est trop clair, trop visible. Elle le voit dans son regard. La peine amoureuse, trop grande, dévorante. Que je l'aimais. Et voilà. Les mots poisons ceux qui les ont condamnés tous les deux. Elle attend qu’il lui lâche les poignets pour essayer de l’attirer un peu vers elle, c’est maladroit tous les deux, Junior perdu dans sa douleur, qui pleure, qui rigole, continue son histoire. Et après... – Envolée. « Elle est partie Junior. » Ca lui fait mal de l’avouer. Parce que Lola a disparue, qu’elle l’a laissé aussi. Sa seule amie, celle avec qui elle avait trop partagé, tous ces putains de secrets, ces soirées à faire semblant puis à faire tomber le masque, comme un vide dans la poitrine. « C’est pas ta faute » ni la sienne. Juste celle de Lola. Pas foutue de tenir ses promesses, pas foutu de garder son rôle aussi. Menteuse. Lâcheuse. Mais Ivy a fait la paix depuis un moment, parce que y a d’autres choses plus importantes.
Pourquoi t'as cette gueule-là ? Silence, elle cherche une explication, un truc doux à lui raconter, parce qu’il ne comprendrait pas Junior. Silence et elle le laisse encore une fois l’attirer, leur front qui se touchent, elle ferme les yeux, aspire la chaleur qu’il émet, se laisse aller contre lui un instant quand il l’entoure de ses bras fatigués. Il est brûlant et elle gelée. Ca fait mal, cette collision. « C’est rien, rien d’important pour le moment » qu’elle murmure contre son cou, l’entoure comme elle peut elle aussi de ses bras, serre fort, trop fort. Mais c’est pas suffisant. Pas assez pour le rassurer. Pour lui montrer qu’il vaut plus que ça, plus qu’une fille qui lui brise le cœur encore une fois.
Mes parents avaient raison, j'finirais tout seul, j'suis pas assez bien pour être aimé, pour qu'on reste près d'moi. J'aurais dû rester avec eux. Comme un écho dans son cerveau, elle repense aux mots de sa propre mère, grince des dents, sent que c’est un peu trop. Ca fait mal. Trop mal. Elle supporte pas ça Ivy. Elle supporte pas ça. « Arrête Junior » elle s’écarte un peu, de nouveau c’est ses mains sur son visage, elle le force à la regarder, plus fermement cette fois ci. « Arrête, tes parents c’est des cons et tu le sais. » Des mots bruts, elle essaye de l’attirer vers elle, qu’il quitte son délire masochiste, à s’autoflageller avec des réalités faussées. « T’es merveilleux Junior, putain, si tu savais à quel point t’es merveilleux » elle se rapproche doucement, pose ses lèvres sur son front, l’embrasse doucement, encore une fois, ses doigts qui viennent essuyer délicatement les larmes. « Tu brille tellement fort que ça en est douloureux Junior. » elle qui a l’impression de passer ses journées dans le noir, il l’éblouit et ne s’en rend même pas compte. Il ne se rend jamais compte de son foutu potentiel, de sa valeur. Il vaut tellement plus. Tellement, tellement plus. Cette fois ci c’est sur ses lèvres qu’elle dépose un baiser, papillon, léger. « C’est pas ta faute si Lola est partie. C’est pas la mienne non plus. Elle est juste partie. C’est ce que font les gens tu sais, nous quitter, nous laisser sur le pavé » elle l’attire contre elle, se laisse doucement tomber au sol, serre doucement le corps tremblant du jeune homme contre le sien. « Je pars pas moi Junior. Je suis là. Reste avec moi. » Presque égoiste, elle sent les larmes couler sur ses joues aussi, parce que c’est trop douloureux.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptySam 10 Fév - 22:02

Elle est partie Junior.
La vérité qui éclate, pourtant terriblement évidente. Mais je n'ai plus d'autre choix que de l'affronter maintenant, plus de possibilité de me voiler la face. Bombe artificielle qui fait tout péter dans ma poitrine, cœur qui part en lambeaux. Je suis déjà à terre mais j'ai l'impression de m'effondrer. Mon regard qui se fixe dans le vide, la désillusion violente, les derniers espoirs salement assassinés, le sang qui coule partout. Mon dernier souffle rendu et je sens que je finis de m'éteindre.
C’est pas ta faute.
Je grimace et m'écarte un peu d'elle, refusant en bloc cette affirmation. Bien sûr que c'est de ma faute. Ça ne peut pas être le hasard. Si ça n'avait rien à voir elle ne serait pas partie sans prévenir, elle n'aurait pas coupé tout contact. Elle a pris la fuite parce qu'elle ne voulait pas de moi, tout simplement. Je renifle, la gueule déformée par un sentiment de contrariété. Je viens essuyer mes larmes du revers de ma manche en secouant lentement la tête de gauche à droite, désabusé. Mais je garde le silence, les mots qui restent bloqués dans ma gorge. Quoi que je dise, Ivy tentera de me convaincre du contraire et je n'ai pas envie de ça. Je m'enfonce dans ma souffrance, comme si je m'y complaisait. Je suis prêt à me noyer dedans, je baisse les bras, ça ne sert à rien de lutter de toute façon. Parce que ça se finit toujours de la même façon. On me laisse toujours sur le carreau. Les gens avancent sans moi, personne n'a besoin de cet amour que je donne sans limite, sans condition. Je relève la tête vers elle et la détaille en silence, mes yeux qui s'attardent sur son visage abimé. Bref moment de lucidité qui me fait sortir de mon délire égocentrique. Je reviens contre elle. Mais encore une fois, je n'obtiens rien.
C’est rien, rien d’important pour le moment
On me laisse à l'écart, comme toujours. Les raisons sont multiples. Parfois je ne suis pas digne de confiance, parfois je suis trop sensible pour faire face. Et encore tant d'autres choses qu'on m'a raconté pour me repousser en douceur. J'échappe un ricanement amer. J'atteins mon seuil de tolérance, je craque doucement. Les larmes silencieuses qui recommencent à rouler, teintées de colère.
Encore des mensonges, toujours des mensonges.. J'en ai marre. J'en ai marre, marre, marre.
Et je ne sais plus vraiment pour qui je parle. Pour elle, ou pour moi ? Toutes ses choses que je garde en silence. Sur qui je suis vraiment, sur mon histoire et surtout, sur Bee. La charge est trop lourde et je ne supporte plus les cachoteries des autres. Ras le bol d'être pris pour un con. Je vois bien que c'est important, je ne suis pas encore profondément stupide. Juste un peu bourré - peut-être beaucoup. Les nerfs qui lâchent, plus aucune retenue. J'ai envie de hurler, jusqu'à en perdre la voix. J'ai envie de me faire mal, pour oublier les autres douleurs. Et les bras d'Ivy autour de moi n'y change rien, c'est bien la première fois. Faudrait peut-être qu'elle m'étouffe pour que ça me soulage, j'en sais rien. Tout se mélange et je m'y perds. Je me sens tomber dans un truc qui m'échappe, comme un retour en arrière. Faudrait peut-être que quelqu'un recommence à m'enfermer dans une boite pendant toute une nuit pour me remettre les idées en place. Et quand j'évoque le sujet de mes parents la réaction d'Ivy ne se fait pas attendre. Elle me repousse doucement et revient capturer mon visage entre ses mains. Je me laisse faire, je n'ai plus envie de lutter, plus envie de me battre.
Arrête Junior. Arrête, tes parents c’est des cons et tu le sais.
Je n'en suis plus si sûr à cet instant. Je laisse mon regard vaseux sombrer dans le sien et hausse lentement les épaules.
Y m'ont jamais laissé tomber eux au moins.
Les mots qui brûlent, la vérité dégueulasse qui vient se tatouer dans mon esprit. Peut-être que je devrais rentrer chez eux. Oublier mes envies de liberté, laisser tomber cette vie d'errance qui ne rime à rien, qui ne mène nulle part. J'enchaine les mauvais choix et les déceptions. J'avais sûrement un avenir brillant et prestigieux qui m'attendait avant. Aujourd'hui je me suis écrasé contre un mur, je suis bloqué, y a rien à faire.
T’es merveilleux Junior, putain, si tu savais à quel point t’es merveilleux.
Et ses mots sonnent creux. J'échappe un rire nerveux.
Arrête..
Que je murmure, un peu suppliant. Arrête de mentir. Je n'en peux plus de toutes ces conneries qu'on me sert à longueur de temps. Fatigué d'entendre des compliments qui ne riment à rien. Si j'étais si bien que ça, les gens ne partiraient pas. Je ne finirais pas tout seul à chaque fois. Elle dépose un baiser sur mon front et je me remets à sangloter comme un idiot. Je voudrais juste pouvoir appuyer sur pause, tout arrêter, souffler un peu. Je me laisse aller, mon corps qui bascule très légèrement en avant, toujours plus proche d'elle, besoin de proximité, besoin de tromper la solitude.
Tu brille tellement fort que ça en est douloureux Junior.
Je suis à deux doigts de lui hurler dessus, de lui dire de se taire, de me foutre la paix avec ça, parce que ce ne sont que des mensonges. Mais elle ne m'en laisse pas le temps. Ses lèvres qui se posent sur les miennes, c'est bref, c'est léger, à se demander même si c'est vraiment arrivé. Et je cligne des yeux, un peu pris au dépourvu, mon regard perdu qui se mélange au sien. Le cœur qui se serre, culpabilité et envie qui se mélangent.
Fais pas ça..
Que je souffle tout bas, comme une prière. Parce que je suis trop alcoolisé et trop déprimé pour avoir la force d'être moi. D'être honnête et d'être droit, irréprochable. Et je ne veux pas que ça finisse comme ça. Je ne veux pas céder à cette pulsion qu'elle vient de réveiller. C'est vrai qu'on a toujours réglé nos malheurs comme ça jusqu'à présent. A noyer nos peines dans ses draps. Mais ce soir y a le prénom de Penelope en lettres capitales qui clignote dans ma tête. Je ne suis pas ce genre de gars, je ne l'ai jamais été et je ne supporterais pas de le devenir.
C’est pas ta faute si Lola est partie. C’est pas la mienne non plus. Elle est juste partie. C’est ce que font les gens tu sais, nous quitter, nous laisser sur le pavé.
Nos corps qui se serrent, mes bras qui s'enroulent autour de sa taille, la tête qui retombe dans sa nuque, trop lourde, chargée de douleur. Et je m'en veux d'avoir songé à lui crier dessus l'instant d'avant. Parce que c'est bien pour ça que je suis venue la voir elle et personne d'autre, ce n'était pas pour chercher Lola. Parce que je savais déjà qu'elle n'y était pas. Non, je suis venu chercher sa compagnie, parce qu'elle comprend. Y a qu'elle qui comprend. Et je crois qu'une partie de moi n'arrive pas à assumer ça. Aller se réfugier chez Ivy plutôt que chez Pene. J'ai merdé.
Je pars pas moi Junior. Je suis là. Reste avec moi.
Je continue de sangloter, incapable de m'arrêter. Faut que ça sorte, ça fait trop longtemps que je retiens tout ça. Je la serre encore plus fort, comme une promesse : je reste là. Parce qu'il n'y a qu'ici que je peux laisser tout ça s'exprimer librement, sans avoir peur d'être jugé ou mal compris. Mes lèvres contre son oreille, la voix basse, encore imbibée d'alcool.
Promets-le moi Ivy. Promets-le.
Et puis je me recule doucement, nos joues qui s'effleurent comme une caresse qui viendrait soulager un peu de toute cette douleur. C'est là que je les vois, ses larmes qui crèvent sur ses joues de poupée. Et à chaque fois ça me fait le même effet : comme un coup de poignard bien placé. C'est insupportable de la voir pleurer. Et l'eau salée qui glisse dessus ses bleus, je n'arrive pas à passer à autre chose. Je reste bloqué dessus.
Dis-moi Ivy. J'veux plus qu'on me tienne à l'écart et qu'on me mente. J'en peux plus des secrets, ça bouffe tout, ça gâche tout.
Mon haleine alcoolisée qui s'écrase sur son visage mais je n'y pense même pas. Trop obnubilé par l'état déplorable de son visage. Et pourtant, elle continue d'être belle, terriblement belle. Princesse déchue qui n'a pourtant rien perdu de sa superbe. Mes mains maladroites qui viennent finalement se poser sur ses joues, la pulpe de mes doigts qui essuie ses larmes, je tente désespérément d'en faire disparaitre toutes traces, comme si ça allait pouvoir la guérir, alléger ses fardeaux. Je ne sais plus quoi faire pour panser ses plaies, celles qui déchirent son cœur. Je me sens démuni, et probablement bien trop bourré pour pouvoir gérer ça correctement cette fois.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyVen 2 Mar - 0:14

Encore des mensonges, toujours des mensonges.. J'en ai marre. J'en ai marre, marre, marre. Des mensonges jusqu’à les étouffer tous les deux, ouais des mensonges toujours à croire que c’est de ça qu’elle est faite Ivy. Et lui aussi. Tous les deux, nous les menteurs et ça lui brise le cœur à Ivy, quand elle entend Junior râler. Un peu plus à chaque seconde, elle voudrait lui avouer, lui expliquer. Promis tout va bien Junior. Promis juré. Mais ça serait encore tout foirer. Alors à la place elle le serre comme elle peut, essaye de le maintenir à flot avec elle quand il parle de ses parents, la douleur qui se fait plus forte et l’envie de vomir un peu. Y m'ont jamais laissé tomber eux au moins. Et c’est sans doute ça le pire. Malheureusement il n’ouvrira pas les yeux, pas ce soir en tout cas, parce qu’Ivy n’a jamais les bons mots, les bons gestes pour consoler un cœur. Elle ne sait plus le faire avec délicatesse, elle, elle utilise la violence, les coups, la colère comme exutoire, baume cicatrisant comme si purger le sang pouvait aider. Mais c’est pas pour Junior. Ca ne le sera jamais.
« Je te laisserais jamais tomber Junior tu m’entends »   qu’elle souffle tout bas, elle voudrait qu’l ressente, qu’il comprenne que c’est vrai. Jamais. Parce qu’elle connait le goût de l’abandon et c’est sans doute celui qu’elle hait le plus au monde, à lui ôté l’envie de manger autre chose après. Elle continue comme elle peut Ivy, avec ses mots maladroit et ses doigts pleins d’amour, rien que pour lui. Arrête..  Mais elle continue, encore, encore, dépose un baiser sur ses lèvres comme pour essayer de cautériser une plaie invisible. Ca la prend à la gorge, l’envie de chialer, elle combat, c’est terrible. Fais pas ça.. « Pardon »   elle murmure tout bas quand il se met à pleurer de nouveau. Elle a l’impression de n’avoir fait qu’empirer les choses. « Pardon Junior »   parce qu’elle ne sait pas trop comment agir autrement, elle se sent perdue, comme face à un enfant dont elle ne parlerait pas la langue.
Alors elle fait comme elle peut, essaye de rattraper la chose avec ses mots, parle de Lola doucement, un brin de rancœur dans la voix. Elle aussi ça l’a bouffé la disparition de Lola. Son amie, puis plus rien, du vide. Et dans le cas de Junior elle imagine que ça creuse encore plus. Alors elle serre un peu plus fort, pose une main à l’arrière de son crâne quand il vient nicher sa tête dans le creux de son épaule, caresse doucement ses boucles dorées. Ils sont tous les deux sur le sol, comme des foutus noyés en pleine mer, à s’agripper à l’autre comme on s’agrippe à une bouée. Promets-le moi Ivy. Promets-le. « Je te le promet Junior. Je ne te laisserais pas. je ne bouge pas. »   qu’elle répète doucement, détache les syllabes pour qu’il comprenne vraiment qu’elle le pense.  « C’est pas un mensonge »   cette fois ci. Non. C’est la vérité. Mais elle préfère le souligner encore une fois. Ptêtre que c’est le fait d’être aussi vrai aussi qui libère un truc en elle, les larmes qui se mettent à couler silencieusement. Elle voudrait les chasser mais elle refuse de lâcher Junior.
Elle le sent s’éloigner un peu, pâle sourire sur le visage, sourire qui se fige quand elle voit l’expression de Junior. Dis-moi Ivy. J'veux plus qu'on me tienne à l'écart et qu'on me mente. J'en peux plus des secrets, ça bouffe tout, ça gâche tout. Elle arrête de respirer, un instant, fronce les sourcils en se demandant de quoi il parle. Puis il tend les doigts vers elle, les passe sur son visage et ça réveille les brûlures, elle grimace. Doucement elle vient poser sa main sur celle de Junior avant de soupirer. « C’est rien. Enfin. Rien de grave je te promets. »  elle sait pas trop comment lui expliquer à Junior que c’est une sorte de deal entre Seth et elle, qu’elle lui rend autant qu’il lui donne.  « Tu verrais sa tête je lui ai mis pire »  elle rigole, essaye de montrer que c’est vraiment rien. Lentement elle se redresse, tend une main pour aider Junior à se relever à son tour avant de le tirer derrière elle, pour qu’ils s’installent sur son lit. Maladroitement elle essaye de chasser les paquets de chips, gateaux qui continuent de joncher les draps, elle se sent rougir, essaye d’essuyer les larmes. « J’avais faim. »   qu’elle marmonne tout bas, pousse un paquet encore pleins vers Junior.
« Je peux t’expliquer tout ça. Mais. Tu dois me promettre de pas me détester après. Je pourrais pas. Si toi tu me déteste je pourrais pas »   elle a l’impression d’avoir paumée son armure Ivy, d’être de nouveau la gamine qu’elle cache au plus profond d’elle-même, le cœur qui bat trop fort quand elle dévisage Junior, elle se demande s’il pourra comprendre un jour.  « C’est un ami à moi qui m’a fait ça. Enfin ami. Un peu plus que ça. C’est compliqué. Un peu bizarre tu vois »   non surement qu’il voit pas. Faudrait voir Seth pour comprendre mais ça elle veut pas. Junior elle le protège des Cavaliers. Pas question de le jeter aux loups, ils ne feraient qu’une bouchée de lui. Pas question. « C’est une espèce de marché ? Un peu comme quand je te laissais venir ici et que je t’ordonnais de faire des trucs absurde »   un léger rire qui la traverse quand elle repense aux premières fois chez elles, le regard paniqué de Junior devant ses caprices de princesse. « Ca m’aide à faire taire la tristesse. Un peu. Juste de quoi respirer et essayer de remonter »  ses doigts qui se posent sur sa pommette violacée, elle soupire. Y a son cœur qui bat maintenant et elle espère vraiment qu’il ne la détestera pas. Qu’il ne la quittera pas. Comme Lola.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyDim 11 Mar - 11:15

Je te laisserais jamais tomber Junior tu m’entends.
Mais ça ne me rassure pas. Ça ne fait que créer une vague de culpabilité, ça me submerge et je me noie dedans. Parce que j'ai peur que la réciproque ne soit pas si vraie que ça. Suffit de voir ces derniers mois, je l'ai laissée tomber. J'ai disparu. Sûrement que je ne mérite pas son attention, son temps, sa dévotion. Je ne mérite rien d'elle. Sûrement qu'elle est beaucoup trop bien pour moi. Sûrement que je lui fais autant de mal qu'elle me fait de bien. Et si j'étais une bonne personne, je mettrais un terme à tout ça, immédiatement. Mais je ne bouge pas. Je peine même à la repousser lorsqu'elle s'aventure trop loin et je me sens minable. Penelope aussi pourrait trouver mieux. Je reste planté là, à m'auto-flageller de la façon a plus égocentrique qui soit pendant qu'Ivy s'excuse. C'est moi qui devrait m'excuser. De ne pas avoir donné signe de vie quand ça allait mieux pour finalement débarquer sans prévenir quand je suis à bout. Je n'ai rien à foutre là. Je devrais partir. Mais je vais finalement me réfugier contre elle, trop lâche pour me reprendre en main tout seul.
Je te le promet Junior. Je ne te laisserais pas. je ne bouge pas. C’est pas un mensonge.
Je renifle et hoche lentement la tête, je la crois. Je veux bien la croire, oui. De toute façon, j'ai l'impression qu'il ne me reste plus que ça à quoi me raccrocher. Mes sanglots qui s'apaisent lentement, le souffle qui revient, les poumons qui brûlent moins. Alors je me détache d'elle mais quand je me retrouve confronté à l'état de son visage c'est trop dur. Je ne peux pas faire celui qui ne voit rien. Je veux savoir, j'ai besoin de savoir. Peut-être pour penser à autre chose. Peut-être pour avoir l'impression de reprendre le contrôle sur quelque chose. Me donner l'impression que je suis encore un peu quelqu'un de bien et que je me soucie sincèrement des autres.
C’est rien. Enfin. Rien de grave je te promets.
Elle résiste, continue de vouloir éviter le sujet. Mais je ne lâche rien. Je reste silencieux, le regard inquisiteur qui pèse sur elle, pour l'inciter à continuer. A parler. A tout me révéler.
Tu verrais sa tête je lui ai mis pire.
Et là, je ne comprends plus. Expression de surprise sur mon visage, les pupilles qui se dilatent quelques secondes. Puis je fronce les sourcils, perplexe, un peu dépassé par cette révélation.
Quoi... ?
Murmure soufflé tout bas. Ivy a toujours été un peu fantasque, un peu décalée, pas toujours très délicate. Mais de là à frapper quelqu'un ? Est-ce que c'était juste pour se défendre ? Pourtant, le sourire qu'elle m'offre à cet instant sous-entend tout autre chose. Et ça me dépasse, mon cerveau n'assimile pas l'information, il n'arrive pas à analyser quoi que ce soit. Je reste bloqué, muet. Dis m'en plus, explique-moi. Il faut que je sache maintenant, qu'elle me donne tous les détails. Et elle comprend. Elle se relève et me tend sa main, je l'attrape sans hésiter et me relève aussi, oubliant presque jusqu'à mon propre chagrin. Je la suis dans la chambre et m'installe sur le lit, sans me préoccuper de toute la nourriture qui traîne dessus.
J'avais faim.
Je sais.
Que je lâche paisiblement, sans le moindre jugement. Au fond, j'ai toujours su je crois. C'était évident. Je vois sa peau qui rougit pendant qu'elle chasse les détritus, essuyant le reste de ses larmes au passage. Et moi je la fixe, je ne la lâche pas une seconde du regard, n'ayant rien à faire des paquets accumulés sur ses draps. On étouffe ce qui nous ronge comme on peut. Moi jusqu'à présent, c'était elle le sceau d'eau sur mon feu intérieur. Mais elle ne peut plus m'éteindre de cette façon maintenant. Parce que y a Penelope. Elle me tend un paquet mais je l'ignore, je n'ai pas faim. J'ai l'estomac noué et encore rempli d'alcool. J'ai plus envie de vomir que de manger.
Je peux t’expliquer tout ça. Mais. Tu dois me promettre de pas me détester après. Je pourrais pas. Si toi tu me déteste je pourrais pas.
Elle commence à me faire un peu peur. L'inquiétude qui passe dans mes yeux clairs - et pourtant tellement éteints. Qu'est-ce qu'elle a fait ? Dans quoi elle s'est embarquée ? Je déglutis, songeur avant de finalement hocher la tête de bas en haut.
D'accord, je promets.
Je regrette instantanément. Et si c'était plus fort que moi ? Et si elle me décevait et que je lui en voulais ? Non, c'est pas possible. Ça n'arrivera pas. Je tiens beaucoup trop à elle. Je connais beaucoup trop ses faiblesses pour lui reprocher quoi que ce soit. Pour pouvoir la juger. Je m'installe en tailleur face à elle, légèrement penché en avant, signe que je suis tout à elle, concentré sur ce qu'elle va me dire. Prêt à tout encaisser.
C’est un ami à moi qui m’a fait ça. Enfin ami. Un peu plus que ça. C’est compliqué. Un peu bizarre tu vois. C’est une espèce de marché ? Un peu comme quand je te laissais venir ici et que je t’ordonnais de faire des trucs absurde. Ca m’aide à faire taire la tristesse. Un peu. Juste de quoi respirer et essayer de remonter.
Putain. Je dois avouer que je ne l'avais pas vu venir celle-là. Je reste stoïque, emmuré dans un silence de plomb. Il me faut un peu de temps pour traiter le trop plein d'informations. Je finis par cligner des yeux et je me redresse, confus. Je passe une main sur mon visage et la laisse glisser jusque dans mes cheveux que je tire légèrement en arrière. Perdu dans un débat intérieur. Le silence s'éternise. Longtemps. Très longtemps. J'ai besoin de réfléchir à tout ça, de comprendre pourquoi, comment, ce que ça implique. C'est plus fort que moi. Besoin d'intellectualiser tout ça. Sa vérité qui me fait vibrer d'une étrange façon. Qui titille en moi quelque chose. Comme une curiosité malsaine. Finalement, je prends une grande inspiration, le regard qui flotte dans le vague. Je me recentre, entremêle mes doigts devant moi et relève enfin les yeux vers elle.
Est-ce que... est-ce que ça marche vraiment ? J'veux dire. Est-ce que ça t'apaise sur le moment ? Et pour combien de temps ?
J'ai bien conscience qu'elle ne devait pas s'attendre à ça. Honnêtement, moi non plus. Mais y a comme un truc qui s'est réveillé en moi et tout s'accélère. Mon sang, mon rythme cardiaque, mon souffle. Je me rapproche un peu plus d'elle, mes mains que je démêle pour venir attraper les siennes. Pour capter toute son attention, pour qu'elle sache à quel point je suis sérieux.
Est-ce que... Je bafouille un peu.
Est-ce que tu pourrais faire ça pour moi ?
Me faire mal.
Mais je veux pas que ça te fasse du mal à toi. Sinon ça n'arrangera rien.
Je déglutis lentement, le désespoir ancré au fond des yeux. Je place tous mes espoirs en elle, même si c'est complètement insensé et déraisonnable. Sûrement que l'alcool influe ma décision, fortement. Peut-être que je regretterais d'avoir demandé ça quand j'aurais décuvé. Je n'en sais rien, mais honnêtement... Je n'en ai rien à faire à cet instant. C'est maintenant que je coule. C'est maintenant que je suis trop à l'étroit dans mon corps. C'est maintenant que j'ai besoin d'aide. Qu'elle exorcise mes démons, qu'elle trouve une solution pour me soulager. Et moi, je ne sais pas quoi faire. J'ai toujours fuit ma douleur. Je l'ai toujours intellectualisée pour la rendre plus supportable. Et quand je n'y arrivais plus, je venais simplement me réfugier entre ses bras, entre ses draps. Entre ses cuisses et ses envies tordues. J'ai besoin de m'abandonner.
Aide-moi.
Que j'ajoute dans un souffle à peine audible. Tellement égoïste.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyMer 18 Avr - 23:21

Incompréhension, dans sa voix, dans son regard, mélange d’alcool et d’innocence. Qu’est-ce qu’elle donnerait pour retrouver la seconde partie. Mais c’est fini depuis trop longtemps, bousillé, réduit en cendre après toutes ces années. Mais Junior y a encore une chance pour lui, encore une chance de le préserver de tout ça, sa jolie âme toute fissurer, souffler fort pour recoller les morceaux. Peut être qu’elle ne devrait pas parler de tout ça, ne pas tirer le voile, diriger les projecteurs sur la vérité. Pourtant c’est ce qu’elle est, de ces gens qui se complaisent dans des fantasmes délurés, qui n’ont rien de classique selon la société. Violence, haine, amour, quand le sang se mélange au désire, ça fait oublier les tourbillons de douleurs dans son cœur, remplace par la peine de la chaire, et ça c’est bien plus supportable. Parce qu’elle sait encaisser Ivy. Les coups, les griffures, les mots sales. Bien plus qu’une simple déception amoureuse, qu’une trahison amicale, qu’un échec en société. C’est totalement paradoxal. Peut être pour ça au final que malgré tout son cœur qui lui hurle de ne pas faire ça elle attire Junior vers son lit, le laisse se perdre avec elle au milieu des emballages, des restes de miettes, de sa honte passée.
J’avais faim. Toujours, comme un puit sans fond, son ventre qui gronde, famine jusqu’au bout des ongles. Elle crève la dalle un peu plus chaque jour, foutue Scylla à jouer les vides qu’on ne remplira jamais. Je sais. Bien sur. Comme beaucoup trop de gens. Ca se voit son visage fatigué, ses cernes trop creusées quand elle ne fait pas l’effort de se maquiller. Pas un geste elle continue, lui tend un paquet qu’il refuse pendant qu’elle cherche le courage. C’est ridicule. Ivy et le courage. Qui aurait cru qu’elle en manquerait. Mais y a de ces jours comme ça où son âge la rattrape, gamine de 21 ans à peine qui n’a jamais prit le temps de grandir correctement.
D'accord, je promets. Quand  Ivy le supplie de ne pas la laisser, même après ce qu’elle lui aura avouer. Alors pour une fois elle y croit. Pour une fois elle s’accroche aux mots de Junior, : il promet, c’est que c’est vrai non ? Non. Qui sait. Alors elle saute à pieds joints Ivy, dévoile ses vices, sa relation avec Seth, avec tous les autres, de ceux qui veulent autre chose que de l’amour trop doux, quand elle préfère le gout du sang des lèvres éclatées et les bleus qui se forment sur la peau aux caresses énamourées.

Elle s’attend au pire Ivy, qu’il la traite de monstre, de folle, de dépravée. Mais c’est autre chose qu’elle voit dans son regard. Comme un intérêt qu’elle aurait préféré ignorer. Fais pas ça Junior qu’elle a envie de murmurer, pourtant il est déjà là, après un long silence, à s’aventurer là où il ne devrait pas mettre les pieds. Est-ce que... est-ce que ça marche vraiment ? J'veux dire. Est-ce que ça t'apaise sur le moment ? Et pour combien de temps ? ça lui coupe le souffle. Comme une tristesse qui se glisse en elle quand elle dévisage le blond, serre les lèvres pour ne pas répondre trop vite. Est-ce que... Mains dans les mains et yeux dans les yeux, comme un secret qu’ils partagent, ça fait foirer des battements dans son cœur. Est-ce que tu pourrais faire ça pour moi ? Elle ferme les yeux. Voila. Il a demandé. Et ça la transperce. Non. Ca frôle ses lèvres, l’envie de l’envoyer bouler, de refuser, de lui dire de partir, que tout est terminé. Mais je veux pas que ça te fasse du mal à toi. Sinon ça n'arrangera rien.  « Junior… » lui et son regard trop doux, ses yeux trop mouillés, la supplique dans sa voix. Comment est-ce qu’elle pourrait resister ? Et même si ça la crèvera surement un peu, elle ne le lui dira jamais. Jamais. Préférant encaisser pour lui plutôt que de tout avouer.
Aide-moi. Dernière supplique, ça l’achève un peu plus. Encore. Encore. Elle qui l’attire contre lui, le serre fort, pour ne pas le lâcher, pour qu’il ne prenne pas la fuite. Pas lui aussi. Elle supporterait pas ça. « C’est pas forcément une solution Junior. Faut que tu sois bien conscient de ça. Que peut être que pour toi ça ne marchera pas » Ca ne marche pas pour tout le monde, loin de là. Ils sont pas si nombreux que ça finalement. Puis c’est Seth et son rire tordu qui sait le mieux faire sonner les cordes de son violon. Ils s’accordent trop à la perfection. Mais Junior ?  « T’es sur que tu veux ça ? »  dernière tentative, alors qu’elle recule un peu, glisse lentement sa main le long du coup de Junior, pose ses doigts fins autour de sa gorge, s’y accroche. Fort. Un peu. Pas de quoi le priver de sa respiration. Mais pour lui montrer qu’elle est prête à essayer. Pour lui.  « Te faut signal. Pour quand tu veux arrêter. Stop ça fonctionne pas. Trouve quelque chose comme Bleu, Rouge, une fleur, je sais pas » le sien c’est Berlin comme un souvenir pour là d’où elle vient. Elle compte faire ça bien Ivy, tout lui expliquer, qu’il comprenne dans quoi il met les pieds. Et déjà ses doigts s’agrippent un peu plus alors que de sa main libre elle vient caresser sa joue, yeux dans les yeux, elle a une dernière chose à dire.
« Je serais jamais comme tes parents Junior. Que ça soit bien claire. Jamais je ferais comme eux. »  elle survivrait pas si jamais ça devait arriver. Surtout pas.
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MessageSujet: Re: cœur noyé. (juvy)   cœur noyé. (juvy) EmptyVen 20 Avr - 10:08

Junior...
Elle réticente et je la comprends. J'imagine qu'elle ne s'attendait pas à ça. Peut-être même qu'elle aurait encore préféré que je la repousse plutôt que de me voir tenter un plongeon dans ses ténèbres. Mais elle ne peut pas refuser. Elle n'a pas le droit de me laisser tomber maintenant, pas après tout ce que moi j'ai accepté pour elle. Toutes ses folies, ses lubies. J'avais même fini par y prendre goût, par avoir hâte d'y retourner tout en me demandant ce qu'elle allait encore m'inventer. A quel moment ça a dérapé ? A quel moment ça a arrêté d'être drôle et de faire du bien ? J'ai l'impression qu'on s'est perdu quelque part. Peut-être que c'est de ma faute, peut-être que c'est moi qui ai lâché sa main le premier. Ça ne m'étonnerait même pas. Alors j'insiste, réclame son aide comme une pauvre âme égarée. Et l'instant d'après, elle me capture entre ses bras. Je la serre à mon tour, je voudrais la serrer fort mais je n'ai plus la force. Étreinte légère, les muscles usés, le cœur déphasé. L'alcool me rend amorphe, comme si je pesais trois tonnes et que le simple fait de soulever mon bras était un véritable défi.
C’est pas forcément une solution Junior. Faut que tu sois bien conscient de ça. Que peut être que pour toi ça ne marchera pas.
Elle me met en garde mais je reste indifférent. Je ne cherche pas une solution. Je veux être puni. Je veux avoir mal parce que c'est tout ce que je mérite. Parce que j'ai laissé crever la fille que j'aimais et que moi il ne m'est rien arrivé. Et ce n'est pas normal. Ce n'est pas juste. Peut-être que je devrais aller voir la police et dire que c'est moi qui l'ai écrasée avant de prendre la fuite. Peut-être que si je passais le restant de mes jours dans une cellule je me sentirais mieux. A ma place.
T’es sur que tu veux ça ?
Elle se détache et recule doucement, je me redresse. Regard vide, y a juste la résignation de ceux qui n'ont plus d'autres options pour s'en sortir. Je hoche la tête de bas en haut.
Oui. Oui, j'suis sûr.
C'est pas vraiment que je le veux, mais la nuance est trop floue pour que je parvienne moi-même à me l'expliquer. C'est plus comme un besoin viscéral. Un besoin qu'on a pas d'autres choix que d'assouvir, sous peine de devenir fou. Peut-être que c'est trop tard. Peut-être que je le suis déjà quelque part. Elle vient glisser sa main autour de mon cou, je frémis légèrement. L'appréhension et la détermination se mélangent, je ne bouge plus. J'attends le désastre. Elle serre, mais ça reste trop doux, trop beau. Les doigts délicats d'Ivy, la chaleur de sa peau, son envie de m'aider. Tout ça m'enveloppe et vient briser la violence dont j'ai besoin. Je ferme les yeux, presque dépité quand je comprends que ça ne sera pas comme j'avais imaginé. Que ça risque de me faire plus de bien que de mal.
Te faut signal. Pour quand tu veux arrêter. Stop ça fonctionne pas. Trouve quelque chose comme Bleu, Rouge, une fleur, je sais pas.
Le silence se fracasse entre nous et me glace le cœur. Le mot qui s'affiche à moi comme une évidence. Les yeux qui se gorgent de larmes et je les rouvre, désemparé, violenté par mes propres démons. Ceux qui me grignotent de l'intérieur.
Bee.
Je choisis son prénom parce que je sais que je n'oserai jamais le dire quand j'aurais trop mal. Parce que je penserais à elle éclatée sur le bitume et à sa douleur mille fois pire qu'elle n'avait même pas réclamé. Pendant un instant, j'ai le regard fuyant alors que je suis pris d'une nausée terrible. L'alcool et les remords qui s'agitent dans mes entrailles. Mais mes pensées se froissent quand la main d'Ivy se met à serrer plus fort. Mon cœur qui pulse plus fort, le sang qui vient se jeter dans ma gorge contre ses doigts. L'air qui peine à se frayer un chemin, qui filtre à petites doses. Et c'est une sensation nouvelle, étrange mais agréable. Ma gorge prise en étau et mon cerveau se concentre dessus, oubliant le reste pendant un instant. Mais de sa main libre, elle vient caresser ma joue, dégoulinante d'une tendresse que je ne mérite pas. Et y a un truc qui change dans mon regard. Comme un regain de colère.
Je serais jamais comme tes parents Junior. Que ça soit bien claire. Jamais je ferais comme eux.
Putain. Y a tout qui s'éclaire d'un coup. C'est ça que je veux en fait. La cruauté de mes parents, leur manière si douloureuse de me blesser, de faire de moi un animal craintif. De me frapper, m'enfermer, me torturer comme si c'était normal, comme si dieu voulait qu'on fasse mal à ses enfants. Peut-être qu'ils avaient raisons finalement. Peut-être que dieu voulait qu'ils nous gardent sous leur coupe. A nous éloigner du monde extérieur et des gens, à nous punir pour des choses qu'on avait pas encore faites mais qui arriveraient un jour ou l'autre. Et c'est arrivé. Putain, c'est arrivé. Les larmes qui se mettent à couler et d'un coup, mes mains agrippent la sienne pour la forcer à me relâcher, je la repousse et me lève du lit. J'inspire une grande bouffée d'air et ça brûle mes poumons. Ça me brûle de la tête aux pieds. Je vis, je respire. Pas Bee. Et tout tourne dans ma tête, toutes ces pensées que j'ai enterré durant les dernières années qui ressurgissent subitement.
Ça va pas l'faire Ivy.
Je me tourne vers elle, les larmes qui creusent déjà des sillons sur mes joues blafardes et je me mets à hurler.
Tu comprends pas ?! J'veux qu'tu m'fasses mal. J'veux que tu m'fasses si mal que j'pourrais même pas r'partir de chez toi avant plusieurs jours. J'veux pas d'ta tendresse ou d'ta bienveillance. J'veux pas que tu fasses les choses différemment qu'mes parents putain !
Je crie, je crie, je l'accuse comme si tout était de sa faute. Mais elle n'y est pour rien. Et je n'ai pas le droit de lui demander de jouer les monstres. Pas le droit de la heurter alors qu'elle veut juste m'aider. Et je me sens dérailler. L'alcool qui embrouille mes idées, cette souffrance sous-jacente qui vient de m'exploser à la figure et que je n'arrive pas à gérer. J'ai envie de me frapper, de me faire du mal, de crier encore, de pleurer plus fort. Mes doigts qui s'accrochent dans mes cheveux alors que je me mets à tirer dessus, comme si ça allait m'aider à y voir plus clair. Et je souffle, haletant, le corps qui vibre de mille choses. Je déborde, je déborde. Y a trop de choses dans ma tête. Faut que je l'ouvre, que je la fendille pour laisser tout sortir, tout filtrer, avant d'imploser. J'arrête de réfléchir, mon corps qui réagit comme un automate, comme si ma survie en dépendait. Et je viens frapper violemment ma tête contre un des murs, le front qui claque comme si je voulais le craqueler pour empêcher l'abcès qui pousse à l'intérieur de péter et de m'achever. Je serre les dents et je recommence. Y a plus rien autour de moi. Y a même plus Ivy. Y a plus Savannah, y a plus rien, plus personne. Juste cette envie obsédante qui m'anime, qui me contrôle. Se faire voler en éclats, se démolir, ne pas s'en sortir.
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