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 where insects run the show (darcy)

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MessageSujet: where insects run the show (darcy)   where insects run the show (darcy) EmptyMar 6 Mar - 2:37

Il a les mains crispées autour de sa bombe de peinture, cette nuit-là, les phalanges blanchies par le doute et les yeux rivés dans le vide. Un autre soir, peut-être, il serait occupé à regarder la télé avec Mihail. Un autre soir, sans doute, il serait en train de faire des tresses dans les cheveux de Veronica. Un autre soir, éventuellement, il aurait les doigts glissés dans les cheveux d’Alice et du sang au coin de la bouche. Un autre soir, il serait ailleurs, un autre soir, il serait loin, mais pas ce soir-là, pas cette fois, parce qu’il attend Darcy, parce qu’il a besoin de comprendre quel jeu se joue, quel stratégie se met en place, comment l’ami qu’il avait se transforme en traître, comment tout prend à présent une nouvelle dimension. C’est glauque, putain, et il balaye d’un coup sec le mur, inscrit un trait rouge bien trop net. C’est glauque, putain, mais il sait reconnaître quand on l’oriente, sait reconnaître les tentatives fébriles de manipulation. Tout a commencé avec Alice. Y a beaucoup de choses qui commencent avec Alice, il a l’impression, beaucoup choses qui finissent avec elle, aussi, sa sanité et sa rage et son envie de tout faire péter, et sa bouche contre la sienne et les feux d’artifices dans le ciel. Y a beaucoup de trucs qui tournent autour d’Alice et peut-être que c’est un effet secondaire d’être comme elle est, et peut-être que c’est un effet secondaire de toujours traîner au mauvais endroit au mauvais moment avec les mauvaises personnes. Il sait pas, Tag, il sait juste que le nom d’Alice est tombé dans la discussion et que quelque chose a changé chez Darcy, qu’il était plus ce mec qui le comprend, qu’il était quelqu’un qui tirait les ficelles et Eoin peut pas laisser passer ça.

Il faut qu’il comprenne. Il faut qu’il mette le doigt sur ce qui cloche. Il peut pas laisser le vers dans la pomme, Damoclès au-dessus de sa tête, parce qu’il sait que Darcy peut frapper, parce qu’il sait que Darcy risque de frapper, quand il aura réuni suffisamment de pièces, lorsqu’il aura l’information qu’il cherche à lui extirper. Il sait pas ce que c’est, Tag, il sait juste qu’il a une longueur d’avance, un pas, à peine, pas grand-chose mais suffisamment pour voir venir, suffisamment pour préparer, suffisamment pour essayer en tout cas, tenter de pas se faire fracasser sur les rochers. Y a quelque chose qui se trame et ça roule au creux de son estomac. Y a quelque chose qui se trame et on essaye de faire de lui une marionnette ; il déteste ça. C’est pour ça qu’il traîne dans les lieux où ils se retrouvent habituellement, ce soir-là, pour ça qu’il attend patiemment. Il sait que Darcy finira par passer. Ils ont pas rendez-vous mais c’est un peu une tradition et Eoin compte plus le nombre de clopes échangées sous ce pont, le nombre de rêve qui se sont écorchés contre les angles de l’horizon. Ils sont faits du même bois, quelque part, y a Savannah dans leur veine et pas grand-chose d’autre, made in Georgia tatoué quelque part dans leur ADN. C’est pour ça que ça a accroché, au début, pour ça que ça a continué après, pour ça que ça passe mal, la manipulation, pour ça qu’il digère pas, pour ça que son sourire est un couteau lorsqu’il entend des bruits de pas derrière lui, lorsqu’il fait volte-face, lorsqu’il rive ses yeux sur le nouveau.

« Bonsoir, Darcy. »

Sa voix est étouffée et il agite sa bombe de peinture en sa direction, comme pour lui expliquer pourquoi il s’approche pas plus, pourquoi il cherche pas plus. Lorsqu’il baisse le masque qui lui cache le nez, il laisse trois traînée couleur sang sur le blanc du tissu. Il rattrapera ça plus tard, peut-être, ou jamais, il sait pas.

« Je commençais à me demander si tu t’étais pas fait kidnapper, toi aussi. »

Y a la douleur, dans son bide, le visage de Veronica sur ses paupières. Il essaye d’avoir l’air léger, parce que si Darcy est un loup, il ne peut rien lui montrer, parce que si Darcy est un traître, il ne peut pas lui dévoiler ça, la douleur et la peur et Veronica, Veronica, Veronica, qui tourne et qui tourne et qui tourne sans qu’il arrive à la retrouver, sans qu’il arrive à faire quoi que ce soit. Il montrera pas le sang qui coule ou la douleur ou la peur, il montrera rien de tout ça, il est pas à là pour ça. Il a un plan, ce soir-là.

« Si t’as soif, sers-toi, j’ai de quoi. »

Il pousse son sac vers lui, sourit, en entendant les bouteilles en verre qui s’entrechoquent, se laisse tomber assis au sol pour se nettoyer les mains, observer Darcy en-dessous de sa frange.

« Quoi de neuf, toi, alors ? »

Et peut-être que c’est une façon d’enterrer leur ancienne amitié, il sait pas.
Il a pas envie d’y penser.
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