Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: comme des enfants (meilleure st valentin) Dim 25 Fév - 13:43 | |
| Un dernier regard dans le miroir et il soupire, son jean usé, sa chemise mal ajustée – ça baille un peu au niveau de ses épaules et il se sent ridicule mais ça fera l'affaire, il a pas l'temps ni l'argent d'aller en acheter une mieux taillée. Soudain ça tambourine à sa porte et il fronce les sourcils, jette un œil à l'heure sans comprendre. Il n'est pas en retard et il est censé aller chercher son rencard, pas l'inverse.
Quand il ouvre la porte, son cœur loupe un battement.
C'est Mads, évidemment que c'est Mads. Il ne tient pas compte de sa remarque sur sa tenue, son air dubitatif devant sa chemise. De toute façon il a pas l'temps d'en placer une, comme souvent. Elle s'met à parler avec cet air indigné parce qu'un type a osé la planter le soir de la Saint Valentin, parce qu'elle se retrouve seule alors bien sûr c'est chez lui qu'elle rapplique, bien sûr c'est lui le plan d'secours. Il pourrait lui dire qu'une fille l'attend, qu'il a des plans lui aussi et qu'elle pourra tout lui raconter demain si elle veut, pourtant rien ne vient. Il ne l'écoute qu'à moitié, son regard happé par le mouvement de ses cheveux quand elle les détache – il l'a toujours préférée avec la crinière lâchée – son cœur qui s'emballe quand ses prunelles s'attardent sur la robe rouge qui moule ses courbes et dévoile ses cuisses. Il ne bronche pas, ne proteste pas. Il la laisse s'installer et s'éclipse dans la cuisine pour récupérer de quoi manger et boire, baissant la voix pour appeler son rencard sans que Mads ne l'entende. Une excuse lamentable balbutiée, « j'suis désolé ma sœur s'est faite larguer elle est en larmes dans mon salon, j'peux pas la laisser » et il se fait à moitié incendier à l'autre bout du fil. Il s'excuse une centaine de fois d'affilée avant de se faire raccrocher au nez, mais il s'en fout un peu. Mads est là ; il n'a même pas hésité une seconde avant de décider d'annuler ce qu'il avait prévu.
Ils finissent installés sur le canapé à grignoter devant une comédie romantique clichée à souhait, Mads qui beugle contre la télé et critique tout ce qu'elle peut, de l'intrigue aux personnages en passant par les décors et le casting. Elle râle encore et encore et Sid se marre, Sid l'écoute en hochant la tête de temps en temps, sortant une blague ou deux entre les remarques acerbes de Mads. Il arrive à la faire sourire et c'est tout ce qui compte, tant pis s'il ne comprend rien au film parce qu'elle parle trop, tant pis si elle balance sa bouffe vers l'écran comme une sale gosse. Elle s'agrippe à lui et il est aux anges, sourire qui n'veut pas quitter le coin de ses lèvres, trop occupé à la regarder elle pour s'occuper de la télé. Ses yeux qui glissent sur sa tignasse emmêlée, son profil qu'il connaît par cœur, ses sourcils froncés et ses yeux rivés sur le film, son petit nez son teint hâlé et sa bouche qui ne cesse de s'ouvrir avant de se pincer dans une moue boudeuse.
« Franchement, pire Saint Valentin de ma vie. » Ça pourrait le blesser – elle dit ça comme si la passer avec lui était un cauchemar, comme s'il n'y avait rien de bon à tirer de cette soirée. Pourtant il arrive pas à s'en soucier, trop content d'être avec elle pour la première fois un soir de quatorze février, de l'avoir entre ses bras même si elle ressent pas la même chose. Il est prêt à se contenter des miettes qu'elle voudra bien lui donner, alors il se marre, plaque sa main sur sa bouche avant qu'elle ait le temps de se remettre à pester dans le vide. « Arrête de râler, j'vais finir par te bâillonner à force. » Elle se dégage rapidement de son emprise sans qu'il l'en empêche, et il sourit alors qu'elle l'engueule à moitié. Il attrape le coussin à côté de lui pour le lui balancer en pleine figure, feignant un air innocent. Elle a l'air tellement outrée qu'il éclate de rire à nouveau, lève les bras en signe de paix quand elle le pousse brusquement. Et puis il recommence, récolte son courroux, la regarde brandir un coussin à son tour. Ça part en bataille de polochons improvisée, la bouffe qui vole au passage, un verre qui se brise dans leur agitation, les rires qui finissent par se faire écho. Peu importe s'ils transforment son salon en champ de bataille, s'ils finissent par se courir après comme des gamins et renversent trop de choses sur leur passage. Ils pourraient tout casser en chahutant qu'il en aurait pas grand-chose à foutre. Tant qu'il est avec elle, rien d'autre n'a d'importance. |
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