Sujet: (intrigue | babyki) hello my name is trouble Sam 24 Fév - 13:31
C'est elle. Il est sûr que c'est elle, ça ne peut être qu'elle – il a reconnu les mèches brunes au vent et la longue paire de jambes, l'allure sautillante et le sourire mutin. C'est Ninel, il le sait il en est persuadé, c'est elle de l'autre côté de la route, c'est elle qui zigzague entre les gens sur ce trottoir bondé. Il a bien essayé de gueuler son prénom, une fois ou cinq, mais elle s'est pas retournée et il s'est égosillé pour rien. Elle s'engouffre dans un immeuble et il n'hésite pas avant de se lancer à sa suite, il ne regarde pas avant de traverser. Les bruits des klaxons lui semblent trop lointains et il ne perçoit même pas les insultes, c'est à peine s'il capte le danger quand les freins crissent et que le capot s'arrête à quelques centimètres de lui. Ses paumes qui tapent sur la bagnole en guise de protestation mais il s'arrête pas, il court jusqu'à l'autre côté de la route et tant pis si on beugle dans son dos tant pis si on le regarde de travers – il s'en fout de tout ça, il a trouvé Ninel.
Ninel Ninel Ninel ça tourne en boucle dans sa tête, et au milieu du vacarme il se dit vaguement qu'il devrait peut-être avertir les autres, appeler Hali ou Marek ou son père ou ses tantes ou même Jax, appeler tout le cirque pour les prévenir qu'il sait où elle est, qu'il l'a trouvée. Mais il a pas emmené son portable et à vrai dire il sait même plus où il l'a laissé. Peut-être dans sa caravane, peut-être dans un bar, peut-être entre les mains de quelqu'un qu'il ne connaît pas. Il s'en fout un peu, tant pis pour l'alerte il se débrouillera seul.
Ou peut-être pas, finalement, parce qu'en entrant dans l'immeuble il le reconnaît, il est déjà venu, c'est là que vit Baby. Il réfléchit même pas avant de se précipiter jusqu'à sa porte, alors que Ninel a disparu de son champ de vision. Il tambourine jusqu'à ce que Baby finisse par ouvrir, ne s'encombre pas d'un bonjour ou d'une politesse quelle qu'elle soit. « J'ai besoin d'toi. » Il s'engouffre chez elle sans attendre d'y être invité, avance puis revient sur ses pas, passe ses mains dans ses cheveux, sur son visage, fait craquer ses doigts. Il tourne sur lui-même et la regarde puis regarde la porte puis le sol puis elle puis les murs puis elle et il a du mal à faire le point. Ses yeux brûlent ils sont injectés de sang – il ne se souvient pas de la dernière fois qu'il a dormi plus de deux heures. Ses cernes sont si profonds qu'on dirait des moitiés de coquards et il est agité d'la tête aux pieds, foutue pile électrique qui fonctionne à l'adrénaline et aux mauvais médocs, l'épuisement en carburant et c'est à s'demander comment il fait pour tenir sur ses deux pieds. Il est tout débraillé, et quand on le regarde, on dirait un peu qu'il va s'effondrer. « J'crois que j'l'ai trouvée. » Il n'explique même pas de qui il parle, avance jusqu'à Baby pour poser ses mains sur ses épaules, s'agrippant comme s'il comptait sur elle pour retrouver son équilibre. Il devrait savoir pourtant, qu'ils s'entraînent plus qu'ils ne s'aident. « J'ai pas vu où elle est allée mais j'ai entendu la porte à l'étage du dessus alors c'est là qu'on va. » Il lance un regard circulaire dans la pièce, observe les meubles et les murs à la recherche de quelque chose qu'il ne trouve pas. Sa caravane est mieux fournie, mais il a pas l'temps de faire un aller-retour. « T'as pas un pied d'biche ? Une scie ? Ou une tronçonneuse, sinon ? » Il demande le plus naturellement du monde, comme s'il espérait trouver tout ça dans le salon de Baby.
Il fait une pause, plante ses yeux dans les siens, ses pupilles plus dilatées que la normale. « J'ai un plan ok ? On y va, on défonce la porte, on la chope et on s'casse. » Ça lui paraît aussi simple que sans faille et il s'dit que Ninel sera bien contente qu'il l'ait trouvée, sûrement qu'elle est retenue là par quelqu'un ou un truc comme ça, et si elle était dans la rue c'est sûrement qu'on l'a envoyée faire quelque chose avec l'ordre de rentrer après, sûrement qu'on l'a menace ou qu'on la tient d'une manière ou d'une autre. Il sait pas trop il a pas pris le temps d'y réfléchir, il est simplement convaincu que c'est elle et qu'elle a besoin d'aide et qu'il va la sauver, point. Tout le reste n'est qu'un détail – la porte à casser, les gens qui se trouvent probablement à l'intérieur avec Ninel, le danger que ça représente peut-être. Il s'en fout, son esprit est bloqué sur Ninel Ninel Ninel à tel point qu'il déraille un peu, ne voit pas qu'il raconte n'importe quoi, qu'il s'imagine des choses et qu'il hallucine probablement.
Évidemment que c'est pas Ninel, pourtant il y croit dur comme fer.
Ses prunelles dans celles de Baby il fait ce qu'il fait de mieux, il promet de l'entraîner dans sa chute sans même le voir ou le vouloir. C'est le schéma qui se répète, à croire qu'ils ne sont bons que pour se tirer vers le fond.
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Sujet: Re: (intrigue | babyki) hello my name is trouble Mer 28 Fév - 13:49
Hello my name is trouble
Baby & Zyki
Ton travail de la journée est terminé, et tu t'ennuyais ferme allongée sur ton canapé, l'ordi sur tes genoux. Tu portes un carré de chocolat à tes lèvres tout en coulant un regard blasé à ton écran, duquel émanait ton douzième épisode d'anime du soir. Tu commençais à en avoir marre – oui, même toi tu pouvais en avoir marre des animes ! - et tu ne savais absolument pas quoi faire pour t'occuper. C'était pas une vie, de s'ennuyer comme ça, bordel. Tu pouvais même pas aller faire chier ton frère à cette heure-ci, d'ailleurs tu pouvais pas aller le faire chier tout court car ton dernier coup en date était encore bien frais dans son esprit et même si tu adorais le danger, tu ne voulais sûrement pas repousser les limites de ton frère. En bref, t'étais coincée. Tu devrais peut-être aller rendre visite à Kizuki... Ou tu sais pas qui. Zyki ? Y'avait une représentation au cirque, ce soir ? Il était ouvert au moins, par ce froid ? Tu sais pas. Ton épisode se termine sans que tu n'ai écouté quoi que ce soit – c'est pas très grave, tu l'avais déjà vu – et tu fermes ton ordinateur pour le poser sur la table basse et te relever. Tu t'étires et fais craquer ton dos, t'apprêtant à prendre un livre dans ta bibliothèque et continuer à faire passer le temps lorsque ça toque.
Tu te précipites pour ouvrir, car les visites impromptues annonçaient toujours de bonnes choses ; et le visage émacié de Zyki qui apparaît dans l'embrasure ne fait que confirmer cet instinct. De tes souvenirs, il avait toujours été pâle, mais là il frôlait l'air cadavérique, ce qui te fait hausser un sourcil perplexe. Qu'est-ce qu'il se passait, au juste ? Trouvé qui ? Il était au courant qu'il ressemblait à quelqu'un qui n'avait pas dormi depuis la Seconde Guerre Mondiale ? Pourtant tu tends l'oreille, tu l'écoutes, tu comprends pas tout mais l'adrénaline parcourt déjà ton corps dès qu'il te parle de la voisine au-dessus, de pied de biche et de tronçonneuse. Une entrée par effraction, hein ? Ca te filait déjà des frissons. « C'est un plan plutôt correct » Que tu déclares. Simple, et efficace. Il n'y avait pas meilleure technique, il faut dire. Tu te détournes et commences à fouiller tes tiroirs, pour finalement en sortir un petit kit avec un crochet à l'intérieur. « C'est un peu moins barbare que ce à quoi tu pensais, mais c'est plus discret. » Que tu déclares, lui mettant le truc dans les mains le temps d'enfiler tes chaussures et de sortir de ton appart. « Bah alors ? T'es lent. »
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: (intrigue | babyki) hello my name is trouble Dim 4 Mar - 0:17
« C'est un plan plutôt correct. » C'est pour ça qu'il l'aime Baby, elle pose jamais de question et elle est toujours partante, toujours prête à l'suivre dans ses délires les plus foireux. Ils s'entraînent l'un l'autre chaque fois, se prennent la main et ferment les yeux en sautant dans l'vide. Un jour ils s'écraseront plusieurs mètres plus bas, un jour ils se briseront les os ils finiront en morceaux, mais en attendant il est bien content qu'elle soit là. Il est juste profondément déçu de voir qu'elle a pas un pied de biche qui traîne entre le canapé et le meuble télé – dans sa caravane tout est à portée de main. Vraiment il comprend pas comment font tous ces gens qui n'ont rien d'autre que de jolis meubles et des trucs qui n'servent à rien, comme de grands miroirs pour Narcisses en herbe alors que la salle de bains est faite pour ça, ou des plantes en pot alors qu'il suffit de mettre le nez dehors pour profiter d'la nature, la vraie. Heureusement que Baby n'est pas comme tout le monde, ou en tous cas, pas tout à fait. Elle sort un kit de nulle part telle une magicienne, à croire qu'elle veut lui faire de l'ombre. La vérité c'est juste qu'il regardait pas alors il a l'impression qu'elle l'a fait apparaître en un claquement de doigts et il aime bien cette idée, ça a quelque chose de rassurant parce que les tours de passe-passe c'est son quotidien c'est la maison c'est toute sa vie. « C'est un peu moins barbare que ce à quoi tu pensais, mais c'est plus discret. » Elle lui fourre le tout dans les mains et il observe ça avec l'émerveillement d'un môme, des étoiles dans les yeux alors qu'il trifouille les crochets et les petites bandes de métal. Parfait. « Waaah avec ça j'peux ouvrir n'importe quoi en même pas trente secondes ! » Crocheter les serrures il sait faire, il a appris dès son plus jeune âge, il s'est entraîné sur les caravanes du cirque trop de fois pour les compter. Ce talent lui a aussi servi pour voler quelques trucs chez des sédentaires, une fois ou peut-être quinze, mais si on demande il dira qu'il a jamais rien fait en affichant son sourire le plus brillant. « T'es la meilleure ! » Il est tellement occupé à s'extasier qu'il voit même pas que Baby s'affaire à côté, à enfiler ses pompes et s'éloigner.
C'est quand il entend la porte qu'il sort de sa transe. « Bah alors ? T'es lent. » Il se rue à sa suite, lâche le kit dans sa précipitation, fait demi-tour pour le ramasser avant de revenir sur ses pas. Ses gestes sont si amples et si rapides qu'il fait tomber un cadre et une chaise sur le chemin mais tant pis, pas l'temps pour tout ramasser. Il double Baby, fait volte-face et attrape son poignet d'un air pressant. « Allez dépêche ! » Pourtant c'était elle qui l'attendait y a un instant.
Il monte les escaliers quatre à quatre, sans faire attention au fait que ses jambes sont bien plus grandes que celles de Baby et qu'il la tire à moitié pour la forcer à suivre le rythme. Ils sont presque arrivés à l'étage quand il voit une porte s'ouvrir à la volée, son cœur qui s'arrête quand il reconnaît la tignasse brune qu'il a suivie jusqu'ici. « Shhhhh. » Il se plaque contre le mur brusquement et pousse Baby à en faire de même, son bras qui vient se plaquer contre son ventre pour la forcer à rester en place. Ninel – il en est toujours persuadé – pose un sac plastique sur son palier et referme la porte, le bruit du verrou qui résonne dans le couloir. Au moins, ça lui a permis de voir quel appartement ils doivent viser. « Tu crois qu'y a quoi là-dedans ? » D'un geste vague il désigne le sac, mais il n'attend pas de réponse avant de se remettre en marche.
Quand ils arrivent devant la porte, il plaque son index devant sa bouche pour lui faire signe d'être silencieuse, brandissant le kit qu'elle lui a donné un peu plus tôt. Il se met au travail sans attendre, les gestes assurés mais les doigts rendus tremblants par l'adrénaline, le manque de sommeil, le trop plein de médocs. Ça lui prend un peu plus de temps que prévu mais il finit par entendre le verrou se défaire sous ses assauts, ses lèvres qui s'étirent tellement grand qu'on dirait qu'elles vont remonter jusqu'à ses oreilles. Il se tourne vers Baby, fait un salut grandiose, comme ceux qu'il offre en fin de spectacle au cirque. « Bon et maintenant– » Il s'arrête en pleine phrase, réalisant qu'il a parlé beaucoup trop fort, plaquant une main sur sa propre bouche pour se forcer à se taire. Il attend quelques secondes avant de reprendre, baissant sa voix jusqu'au stade de murmure, penché vers Baby pour être sûr qu'elle l'entend bien. Il la regarde droit dans les yeux mais son visage est si proche du sien qu'il louche un peu. « Maintenant, faut qu'on rentre tout doucement pour pas qu'on nous capte, comme ça on garde l'effet de surprise pour attraper Ninel et s'barrer fissa, ok ? » Le nom de Ninel qui sort enfin, qui laisse deviner pour qui ils sont là – sa cousine. Son regard qui détaille Baby de haut en bas, de bas en haut, il affiche une moue. « Faudrait qu'tu passes devant, tu seras plus discrète que moi vu qu't'es minuscule. » Elle est toute frêle et il a toujours eu l'impression qu'elle faisait un mètre cinquante les bras levés, lui donnant des airs de géant quand il la surplombe du haut de son mètre quatre-vingt-huit. « Promis j'suis juste derrière, tu risques rien. » Une main qu'il passe sur sa joue le temps d'une seconde, comme s'il cherchait à la rassurer avant de se reculer d'un pas pour lui laisser la place. D'un mouvement de menton il désigne la porte, l'encourageant à ouvrir pour se faufiler la première, suivre le plan qui n'en est pas vraiment un. C'est trop bancal et aucun d'eux n'est assez fiable pour que les choses se passent sans accroc. Sûrement que la mission sauvetage est vouée à tourner au carnage.
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Sujet: Re: (intrigue | babyki) hello my name is trouble Sam 17 Mar - 16:52
Hello my name is trouble
Baby & Zyki
Tu n'étais pas compliquée quand on te promettait un peu d'action dans ta vie, toi. Tu ne cherchais jamais à comprendre les détails, tant que ça promettait d'être intéressant – et avec Zyki, c'était toujours intéressant. Tu t'amusais toujours avec lui dans les parages, vous avez fait les quatre cents coups ensemble et vous recommencez encore, infinis gamins qui n'apprennent ni à grandir ni de leurs fautes. Tu restais cependant légèrement – très légèrement – plus pragmatique et terre-à-terre que lui, sortant de ton tiroir un petit kit de crochetage, plutôt que d'y aller en bourrin avec un pied de biche ou une tronçonneuse qui risquerait de vous faire payer des réparations pour rien du tout. Eh ouais, ton fric tu préférais largement le garder pour tes sucreries, tu pouvais passer pour une radine mais tu t'en fichais. De toute façon, vu comment Zyki s'illumine, cela lui convenait aussi très bien ; tout était donc parfait et tu enfiles tes chaussures rapidement, beaucoup trop pour ton partenaire apparemment car il restait figé sur place si bien que tu le rappelas à l'ordre. Non mais, il voulait partir en mission oui ou non ?
Vous sortez de ta porte que tu refermes rapidement – manquerait plus que tu te fasses cambrioler pendant que tu es en cambriolage, tiens – pour le suivre à l'étage supérieur. Tu es brutalement plaquée contre un mur, avec son bras contre ton ventre qui te fait expirer tout ton air d'un seul coup et grimacer de douleur. Zyki est tout contre toi, observant visiblement quelqu'un qui est sorti d'un appartement – celui qu'il vise, peut-être ? Dans un autre contexte, tu en aurais peut-être profiter un peu pour le chauffer, mais là tu souffrais légèrement trop, si bien que dès qu'il relâche la pression, ta main vient taper son bras. « La prochaine fois appuie moins fort, du con, tu m'as presque rendue stérile ! » Non pas que tu voulais des enfants, mais c'était pour le principe. Tu regardes ce qu'il te pointe, avant de hausser les épaules. « J'sais pas, un petit sac de poubelle, genre celle de la salle de bain ? Ou d'épluchures ? » Toi tu t'en servais souvent comme ça en tout cas. Il s'attendait à quoi, une tête ou quelques doigts coupés ? C'est vrai que ça aurait été beaucoup plus intéressant, mais tu en doutais fortement.
Vous arrivez devant la porte, et Zyki se met aussitôt au travail. Enfin... Du travail de sagouin, tout de même. Il sait peut-être crocheter, mais pas correctement, il tremble trop, puis vu sa capacité de concentration, tu n'es pas étonnée que ça prenne du temps. T'aurais bien voulu lui dire de se pousser et de le faire à sa place, mais tu l'aurais vexé, alors tu as juste attendu. Enfin, le son du loquet se fait entendre, et tu admires un instant le sourire victorieux de Zyki. Ah, qu'il était mignon. Tu t'approches de lui pour écouter la suite du plan, lui jetant un regard noir lorsqu'il s'exclame trop fort, avant de hocher la tête plusieurs fois pour lui indiquer que tu comprenais tout. Quoi que, attendez... Ninel ? Sa cousine disparue là ? Tu avais vu son nom aux infos, comme ceux des autres, et tu avais encore la photo bien en tête, peut-être parce qu'elle portait le même nom de famille que Zyki justement. C'était sûr qu'elle était là ? Zyki en semblait convaincu, en tout cas, alors tu ne préfères pas protester et lui faire manquer une occasion de la retrouver si jamais c'était vraiment le cas. « Euh, j'suis pas minuscule ok. » Que tu protestes en chuchotant et lui faisant les gros yeux, passant tout de même devant en frissonnant à sa caresse sur ta joue. Ça c'était injuste par contre, on t'avait toujours avec quelques douceurs, qu'elles soient sucrées à manger ou en gestes doux. Tu inspires à fond, et pousses légèrement la porte, jetant un regard à l'intérieur pour vérifier qu'il n'y avait personne dans le hall d'entrée ; rien. Alors tu entres discrètement, jetant un rapide regard derrière toi pour vérifier que Zyki s'y trouvait toujours avant de continuer ta recherche. Un coup d’œil dans le salon ; rien. Il restait donc quoi, chambre et salle de bain ? T'espérais que vous ne la retrouveriez pas à poil, tout de même, ça risquait d'être gênant. Pas que t'en ai grand chose à faire faut dire, qu'on la sorte de là nue, avec un sac poubelle ou un costume de pingouin, tu t'en fichais, mais t'étais pas sûre que Zyki apprécie de la voir dans cet accoutrement à la vue de tous, par contre.
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Sujet: Re: (intrigue | babyki) hello my name is trouble Jeu 22 Mar - 17:23
« La prochaine fois appuie moins fort, du con, tu m'as presque rendue stérile ! » Elle frappe son bras mais il n'y réagit même pas, se contentant de lui faire les gros yeux en collant son index contre ses lèvres pour la forcer au silence. Silence qu'il rompt la seconde d'après, son attention portée sur le sac plastique abandonné sur le palier. Il n'écoute pas la réponse de Baby et à vrai dire il n'écoute rien du tout, rien d'autre que cette conviction folle que Ninel est là-dedans, qu'il l'a trouvée, qu'elle sera sauvée. C'est ce qui le pousse à avancer, à crocheter la serrure difficilement – il voit même pas qu'il met trois fois plus de temps qu'il ne lui en faut normalement, il se rend pas compte que ses doigts tremblent et que sa carcasse tangue presque aussi fort que son esprit.
Il s'en fout. Il veut trouver Ninel, c'est tout c'qui compte.
Alors tant pis s'il doit entraîner Baby dans son expédition bancale, s'il prend le parti de la faire passer la première parce qu'elle est clairement la plus discrète des deux. « Euh, j'suis pas minuscule ok. » Ses lèvres s'étirent en coin sans qu'il puisse s'en empêcher, cette lueur railleuse dans l'fond des yeux, celle qui trahit ses pensées. Si, tu l'es.
Elle entre et il se met sur le qui-vive ou du moins il essaie, c'est compliqué quand ses sens sont déjà éparpillés de tous les côtés, complètement azimutés. Il ferme la porte derrière eux aussi silencieusement que possible, sa silhouette qui reste proche de celle de Baby, son regard qui se perd un peu partout, incapable de se poser à un seul endroit à la fois. Il regarde à droite à gauche en haut en bas et il recommence sans réussir à enregistrer la moindre information. Tout ce qu'il voit c'est que le hall est vide, le salon aussi, mais elle est là. Il le sent, il le sait, elle est là putain elle est juste là il en est convaincu, prêt à en mettre sa main au feu et même son corps tout entier s'il le faut.
Y a du bruit au fond du couloir et il attrape le bras de Baby soudainement, lui fait signe de se taire encore une fois. Ironique sachant que c'est lui le plus bruyant des deux. « On l'a trouvée, j'te jure. » C'est un murmure mais ça reste plein d'entrain, peut-être même trop d'ailleurs. À s'demander qui est-ce qu'il cherche vraiment à convaincre. « Y a plus qu'à la ramener. » Il la contourne pour passer devant finalement, à changer de plan comme il change d'avis comme il change de chemise comme il change de tout – il change trop, il change tout, tout le temps. Cette fois c'est lui qui ouvre la marche en s'enfonçant dans le couloir un peu sombre, des notes de musique lointaines qui se devinent derrière la porte au bout. Arrivé devant la porte il se tourne vers son acolyte, une main qui plane tout près de la poignée, l'autre qui lève trois doigts pour mimer un compte à rebours. Il en baisse un. Puis un deuxième. Puis le dernier.
Il ouvre.
La porte vole, la fille crie de surprise, Zyki se précipite vers elle pour l'attraper par les épaules. Mais quand ses yeux se posent sur son visage y a un pincement dans sa poitrine, une boule dans sa gorge. « Ninel ? » C'est pas elle. C'est pas Ninel. Elle est pas là il sait pas où elle est, il a l'impression qu'il va jamais la trouver. Il perd pied.
Elle se libère de son emprise rapidement et se met à crier, pourtant il n'entend rien. Y a ce bourdonnement à ses oreilles, le sang qui bat à ses tempes, le monde qui s'met à tourner trop lentement ou peut-être trop vite il sait pas, il arrive plus à faire la différence. Il la voit gesticuler dans tous les sens à mesure qu'elle s'égosille, et il ne comprend qu'un mot sur cinq. Au milieu du chaos il entend sortez et tarés et flics et tout ce qu'il arrive à penser c'est non, non non non elle peut pas appeler la police, elle peut pas leur attirer d'ennuis. Il peut pas se retrouver le cul vissé au banc d'une cellule ou dans un bureau pendant qu'il se fait questionner. Il peut pas, il a pas l'temps, y a personne pour gérer, il doit recommencer à chercher. Elle parle et elle parle et il n'a toujours pas bougé d'un millimètre, figé de la tête aux pieds, le regard vide comme si y avait eu un bug dans la matrice, un rouage qui a sauté et maintenant plus rien ne veut fonctionner. Son cerveau n'arrive pas à comprendre l'obstacle, à l'abattre ou même le contourner. Tout ce qu'il voit c'est qu'elle veut les foutre dans la merde, tout ce qu'il sait c'est qu'il peut pas se le permettre – Ninel est toujours perdue il sait pas où, il peut pas gérer cette crise. Il peut rien gérer du tout, de toute façon.
Son allure est robotique quand son corps se met en marche, quand il se détourne de la scène, la fille qui ne beugle plus que sur Baby, puisque Zyki n'émet pas la moindre réaction. Ses yeux captent le vase sur la commode près de lui, ses bras se tendent, ses mains se referment autour de l'objet. Il reste absent, comme spectateur quand il est pourtant l'élément perturbateur, venant se placer derrière la fille, levant les bras. Le son du verre qui se brise quand il éclate le vase sur l'arrière de son crâne, puis le bruit sourd quand elle s'écrase au sol lourdement, assommée. Il la regarde, les bras ballants, les yeux un peu trop écarquillés, comme s'il avait du mal à comprendre ce qui vient de se passer. Il lève la tête, croise le regard de Baby, puis observe sa victime à nouveau, puis Baby, puis elle, puis Baby, et ainsi de suite jusqu'à en avoir le tournis. Il est tellement perdu qu'il n'arrive plus à suivre ses propres actes, déconnecté de la réalité, comme si c'était pas lui qui venait d'agir, comme s'il était en dehors de son corps. Il a la voix éraillée, quand il réussit finalement à balbutier : « Au moins elle a arrêté de crier. »
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Sujet: Re: (intrigue | babyki) hello my name is trouble