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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: karma's a bitch (ghost) Mer 24 Jan - 15:00 | |
| Y a des jours comme ça, dès le réveil on sait que tout va mal se passer. Il a failli mourir d'une chute sous la douche, a renversé son café, a failli écraser une vieille qui l'a incendié, a trébuché en arrivant au poste, a fait disjoncter la photocopieuse sous le regard blasé de ses collègues. Quand il s'est mis à courir après le voyou il savait que ça tournerait pas dans le bon sens, y a cette sensation au creux des tripes qui trompe pas.
Du coup il est un peu étonné quand il réussit à lui mettre la main dessus, quand le gamin – qui fait bien une tête de plus et deux fois son poids – se laisse faire sans broncher, quand il s'dit que finalement ça va peut-être égayer sa journée.
Les menottes sorties parce qu'il a pas totalement confiance et qu'il veut pas prendre le risque de le voir filer, il est prêt à les passer au coupable quand il se reçoit une mandale dans la gueule. Ça fait mal, il grogne, il porte les mains à son visage, il a pas l'temps de réagir quand il se retrouve plaqué torse contre le mur. Le crépi lui griffe la joue et ses bras sont tordus dans son dos, il gigote mais c'est trop tard ; il sent le métal se refermer autour de ses poignets. « HEY ! » Il fait volte-face et il a l'air con avec les traces rouges sur sa joue et sa peau râpée, le sang sous son nez, à essayer de courir avec une allure de manchot alors que sa cible va bien plus vite que lui. « REVIENS ICI ! » Évidemment ça n'marche pas. Il entend son rire, voit son majeur levé, et tout ce qu'il peut faire c'est continuer de gueuler dans son dos en sachant qu'il va se faire ignorer. « FAIS PAS L'CON ! » C'est trop tard, il est déjà loin et Sid est là sur le trottoir, menotté alors qu'il porte l'uniforme. Y a quelques regards qui se tournent vers lui et il est pas sûr de savoir comment gérer la situation alors il essaie de planquer l'objet du délit, se collant dos au mur comme s'il était simplement planté là. À ne rien faire. Parce qu'en fait il sait pas quoi faire. Il s'est jamais senti aussi stupide – sauf peut-être une fois avec Mads mais il a pas envie d'y penser.
Il essaie de se contorsionner pour atteindre les clés dans la poche de son pantalon mais c'est peine perdue, les menottes sont trop serrées ou c'est juste qu'il est pas assez souple il en sait rien, mais c'est à peine s'il arrive à glisser une phalange dans sa poche. Il y arrivera pas comme ça, il voit bien qu'il a besoin d'aide mais il a pas envie d'arrêter un passant pour sentir la moquerie dans son regard. Il aimerait mieux appeler un collègue ou n'importe qui, mais s'il peut pas atteindre ses clés il est clair qu'il n'atteindra pas son téléphone. Du coup il attend. Quoi il en est pas sûr, peut-être un miracle. Probablement un miracle. De toute façon il se dit que sa situation pourrait pas être pire que ça. Pas vrai ?
Dernière édition par Sidney Kasabian le Mar 30 Jan - 12:14, édité 1 fois |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Jeu 25 Jan - 10:59 | |
| L'année a mal commencé pour Ghost. Il a vraiment rien vu venir. Quand il s'est installé à Savannah c'était l'été et il crevait de chaud. Il avait peur que Cat dessèche sur la terrasse, mais la vieille a l'habitude contrairement à lui. Il a continué à faire chaud jusqu'en octobre. Du coup il s'attendait pas à se réveiller un matin (enfin un midi) pour découvrir Savannah sous une épaisse couche de neige. On n'a pas vu ça depuis trente ans, il a entendu un petit vieux raconter à une voisine. (Y a plus de saisons ma p'tite dame.) Ça n'arrive jamais et il a fallu que ça tombe sur son premier hiver ici ? Il croit pas au karma mais ça y ressemble vachement quand même. Et le karma est une pute. C'était pas le plan. C'est exactement le contraire du plan. Le plan c'était de ne pas se retrouver en arrêt maladie à cause de cette espèce de double concentré de dépression saisonnière assaisonnée de crises d'angoisse à n'en plus finir. Il aurait dû aller en Floride ou à LA ou au Mexique. Ça n'a pas l'air si grave comme ça, une chute de neige exceptionnelle, ça immobilise la ville pour quelques jours et puis la vie reprend son cours. Mais pour lui c'était un peu l'apocalypse, deuxième partie. Il a ouvert ses volets dans l'air glacial et baissé les yeux sur la place enneigée sous ses fenêtres et il a été transporté cinq ans plus tôt sur l'Interstate 90 à cinquante kilomètres de la frontière canadienne. Il a eu des flashbacks d'une violence qu'il n'avait pas connue depuis longtemps et s'est tapé un épisode chambre noire qui a duré dix jours. (C'est-à-dire qu'il a refermé tous ses volets et n'est plus sorti de chez lui, il fait ça parfois mais en général ça dure un ou deux jours.)
Aujourd'hui, c'est la première fois qu'il sort en ville depuis tout ça. Les saleuses ont fait leur boulot, il n'y a plus trace de la neige au centre-ville mis à part quelques amas de glace boueuse dont Ghost peut supporter la vue sans avoir envie de mourir. Il respire. C'est difficile mais il respire en se promenant sur River Street. Il est un peu comme un touriste parce que la ville est encore nouvelle pour lui, mais les vrais touristes descendus pendant les fêtes sont repartis, juste avant la tempête de neige pour la plupart, il faut croire que le karma sait en favoriser quelques uns. Il flâne, perdu dans ses pensées et l'estomac qui gargouille (en dix jours il a vidé ses placards et c'est l'une des raisons pour lesquelles il est sorti), quand il est témoin d'une scène à dormir debout. Un flic menotté qui s'égosille et gesticule probablement pour essayer de se libérer mais ses tentatives restent infructueuses. Ghost n'est pas le seul à le regarder un moment, y a même un groupe de jeunes morts de rire pas loin dont un qui a sorti son téléphone pour le filmer, mais apparemment il est le seul à pendre le jeune flic en pitié. Il n'aime pas beaucoup les gens en uniforme, surtout celui-là, ça lui rappelle des sales trucs et il a toujours cette impression irrationnelle qu'on peut lire son casier sur son visage ou qu'il a forcément l'air coupable de quelque chose. Mais ce gars-là a l'air relativement inoffensif, c'est sûrement les menottes. Ou le fait qu'il ait quand même essayé de courir après son assaillant comme s'il avait encore une chance de le choper comme ça. Sûrement un bleu pataud mais zélé. Il essaie de faire l'innocent maintenant, enfin le mec normal, mais la scène n'a pas échappé à grand monde. Ghost vérifie autour de lui si décidément personne d'autre n'a envie de se dévouer mais c'est visiblement pas le cas, pas de collègue à l'horizon non plus, alors il baisse les bras et se plante devant le flic. « Un coup de main peut-être ? T'as la clé ou faut appeler du renfort ? » Oui, il se moque. S'il était le flic, il aimerait pas que ses collègues apprennent ce qui lui est arrivé. Il se moque mais ça s'entend pas et y a peut-être une lueur narquoise dans ses yeux mais rien qui se faufile jusqu'à ses lèvres. Globalement il a l'air aussi éteint que quelqu'un qui vient de passer dix jours à déprimer dans une crypte. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Mar 30 Jan - 23:01 | |
| Il attend. Bien sûr il sent les regards peser sur lui, il finit même par remarquer le portable qu'un jeune a braqué sur lui pour immortaliser le moment, et il tourne rapidement la tête de l'autre côté pour éviter d'être trop reconnaissable à l'image. Il espère juste que le début de la scène n'a pas été filmé.
À vrai dire il sait pas trop ce qu'il espère, planté là comme un idiot. Peut-être qu'il attend de voir la rue se vider, que tous les témoins disparaissent pour qu'il se sente un peu moins pathétique. Il pourra tenter d'accoster un passant à l'air plus avenant que les autres, peut-être même un môme. Quoi que non pas un môme, faudrait qu'il vienne fouiller dans sa poche et ça pourrait paraître louche – il veut pas risquer d'aggraver sa situation déjà bien assez absurde comme ça. Plutôt une p'tite vieille, voilà, elles ont tendance à l'adorer et personne ne verra ça d'un mauvais œil.
Mais combien de temps avant qu'une grand-mère passe devant lui ? Combien de temps à rester là en espérant qu'on finisse par l'oublier ? Et si un de ses collègues finissait par traîner dans le coin ? Pire – si c'est quelqu'un de son entourage ? Il pense à Mads à Daire à tous ces gens qui se gêneraient pas pour se foutre de lui jusqu'à la fin des temps. Y a peut-être juste Anca ou Ronnie qui seraient gentilles, et encore, il est sûr qu'elles pourraient pas s'empêcher de rire.
Ça l'emmerde.
Ses prunelles se vissent au sol comme s'il espérait le faire s'ouvrir par la force de son esprit, histoire de se faire engloutir pour oublier la honte qui lui cuit les joues. Et puis sur le goudron y a une paire de godasses qui apparaît, surplombée par deux longues jambes, rattachées à un gros sweat foncé, au bout duquel on trouve un visage blême, un regard morne. Enfin pour ce qu'il en voit – ses traits sont à moitié bouffés par les mèches qui tombent devant. « Un coup de main peut-être ? T'as la clé ou faut appeler du renfort ? » Sid reste silencieux. Il le fixe, sourcils froncés mais regard perplexe. La formulation est moqueuse mais y a rien dans sa voix, ça lui paraît si monotone que ça en devient triste et le type a des airs de bougie qu'on aurait soufflée puis oubliée dans un coin froid. « Euh.. » L'éloquence dès la première syllabe, évidemment. Il se racle la gorge en se redressant de manière à se tenir bien droit, comme s'il voulait avoir l'air un peu plus sérieux. Comme un flic en uniforme, un flic qui fait son boulot sans finir menotté par un sale gosse à la poussée de croissance monstrueuse. « J'ai la situation en main, merci. Vous pouvez y aller. » C'est affreusement sérieux ça lui ressemble même pas. Et puis il la veut pas son aide, parce qu'il arrive pas à savoir s'il veut vraiment être gentil ou s'il se fout de lui, alors dans le doute il préfère s'éviter une seconde humiliation. De toute façon il n'a qu'à attendre sagement qu'une meilleure occasion se présente, maintenant qu'il en est là y a rien qui peut empirer c'est certain.
Et puis le destin le hasard ou appelez ça comme vous voulez vient lui rappeler que si, en fait.
À l'autre bout de la rue il voit apparaître un uniforme et si lui n'a pas encore été vu, ça ne saurait tarder. Il peut pas se faire surprendre comme ça, pas dans cette position-là. Ses collègues n'ont déjà qu'un respect moindre à son égard, il veut pas nuire encore plus à sa réputation, ou plutôt sa non-réputation – il sait pas trop comment appeler ça, ce truc, là, qu'il traîne à sa cheville comme un boulet qui le fait trébucher. Son bon samaritain esquisse un mouvement et soudain c'est la panique, il peut pas le laisser s'échapper. « Non attends ! » Le vouvoiement qui passe aux oubliettes, il n'essaie plus de se donner l'air professionnel. Il redevient juste Sid le flic qui n'en a pas l'air, comme l'ombre d'un L imprimée sur le front, loser qui plane toujours quelque part dans son aura naturelle. « Finalement si, oui, j'veux bien un peu d'aide. La clé est dans la poche droite de mon pantalon. » Son regard se fait suppliant même s'il tente de garder un air décontracté, sa hanche droite qu'il oriente vers l'avant pour donner un meilleur accès à sa poche. Ses œillades vers son hypothétique collègue sont frénétiques, sa nervosité devient palpable. Il est même pas sûr de ce qu'il a aperçu en réalité, mais la simple idée que ça puisse être quelqu'un de son commissariat suffit à l'angoisser. « Dépêche, s'il te plaît. » Il est pressant mais poli, l'esquisse d'un sourire maladroit au coin des lèvres. On dirait un gamin qui sait qu'il vit ses derniers instants avant de se faire tirer les oreilles. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Jeu 1 Fév - 15:40 | |
| « J'ai la situation en main, merci. Vous pouvez y aller. »
Le jeune flic essaie de faire le fier et ce sont justement ces mots qui ont raison de l'impassibilité de Ghost. Il sent quelque chose tressauter au coin de ses lèvres. Promenant son regard des bras qui disparaissent dans son dos à ce visage qui échoue à rester digne, Ghost hausse un sourcil sceptique. Il lui laisse le temps de la réflexion (ou les deux secondes et demi qu'il est prêt à perdre pour un pauvre type qui ne veut pas de son aide), mais le flic ne semble pas prêt à admettre sa défaite. Alors Ghost redevient fantôme, froid, transparent et intouchable, et tourne les talons. Et évidemment, le flic change d'avis aussitôt. Il faudra jouer les vivants encore un peu. Il s'arrête au milieu de son demi-tour et rembobine.
C'est pas dans ses habitudes de fouiller dans les poches des inconnus. C'est pas dans ses habitudes de tripoter les cuisses des inconnus non plus. Mais il plonge quand même sa main dans la poche que le flic lui indique et en ressort un petit trousseau de clés. Le mec a laissé tomber l'idée de se la jouer relax, maintenant il est tout nerveux. C'est le toucher fatal de Ghost qui lui fait cet effet-là ? Ou pas. Il arrête pas de jeter des regards au bout de la rue. Ghost claque des doigts sous son nez pour récupérer son attention et décrit un petit tour de l'index dans les airs. « Tourne, tu veux. » Qu'il puisse libérer ses mains. Quand le mec s'exécute, il fait rapidement retentir le déclic magique, dégage un poignet d'un des bracelets puis tend ses clés au flic. Voilà, c'était pas la fin du monde.
Au moment où il lâche les clés, une voiture pile violemment derrière lui. Pneus qui crissent sur la route déneigée, klaxons et quelques mots durs échangés entre piétons et conducteur, et puis on n'en parle plus. Ça non plus c'est pas la fin du monde. Pourtant le cœur de Ghost s'arrête et explose dans sa poitrine, dévastant tout autour de lui. Ghost encaisse un sursaut, sent tous ses muscles se tendre pour le contenir. Il reste statique devant le damoiseau en détresse qu'il vient de secourir. C'est à son tour de faire semblant que tout va bien et il y arrive pas davantage. Il a pas réalisé qu'il avait lâché le trousseau de clés à côté de la paume que l'autre lui tendait. Il a pas fait attention au son du métal contre le métal, les clés qui glissent entre les barreaux de la grille de drainage sous leurs pieds et atterrissent au fond dans un faible splash. Il commence à respirer trop fort, ses poumons déjà trop pleins qui lui crient qu'ils manquent d'oxygène. Il faut qu'il aille ailleurs. Il faut qu'il aille ailleurs, il se répète, mais ses jambes refusent de lui obéir imméditaement. Merde. Il est encore sous le choc de ce début d'année insupportable qu'il vient de passer seul cloîtré dans son espèce de mausolée. La crise de panique le frappe de plein fouet, tout ce qu'il a appris pour les gérer, pour les endiguer avant qu'elles ne le submergent, vient de s'envoler en fumée. Quand il ferme les yeux pour se concentrer sur sa respiration, c'est de la neige qui tombe sous ses paupières et les bruits de la circulation de River Street se mêlent au souvenir du grondement que faisait le moteur de son Audi. Échec. Il rouvre des yeux un peu trop écarquillés, mâchoire et poings serrés, sa respiration trop rapide et superficielle. « Bon, c'est bon ? Faut qu'j'y aille, » il lance le souffle court, et il fait mine de s'éloigner sans attendre de réponse.
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Mer 7 Fév - 18:12 | |
| Toute la situation est affreusement gênante. La posture dans laquelle il se trouve, l'hésitation de son sourire quand il est obligé de demander de l'aide au type, le contact de sa main contre sa cuisse quand il fouille dans sa poche. Il se sent con, les yeux cloués au ciel à maudire silencieusement les trucs qui foirent là-haut – le karma ou juste la mauvaise étoile qui semble le suivre depuis toujours, il sait pas. Quand il regarde pas en l'air il regarde à l'autre bout d'la rue, la nervosité dans ses traits crispés, ses doigts qui pianotent dans son dos. C'est l'inconnu qui le ramène sur terre, le claquement sous son nez pour le sortir de ses pensées. « Tourne, tu veux. » Il se fait pas prier, hoche le menton et obtempère docilement, ses yeux inquiets toujours fixés sur la silhouette en uniforme qui se rapproche dangereusement. Le cliquetis et la légèreté de l'un d'ses poignets – il est libéré.
Presque.
Y a déjà l'ombre d'un sourire au coin de ses lèvres, la gratitude dans ses yeux quand il fait volte-face, main tendue, prêt à remercier son sauveur improvisé. Et il les voit. L'impression que ça s'passe dans un ralenti à la Matrix, elles effleurent sa main, fendent l'air jusqu'à échouer devant ses godasses, tinter contre les barreaux de la grille, s'éclater sur le métal pour mieux finir là, en bas. Hors d'atteinte, comme six pieds sous terre. Ses clés paumées dans une bouche d'égoûts et avec elles tous ses espoirs d'un brillant sauvetage. Ses yeux qui s'écarquillent et sa bouche qui s'entrouvre, son air médusé alors qu'il dévisage la silhouette figée face à lui. Il n'a même pas capté la voiture qui a pilé près d'eux, trop concentré sur son problème. « Putaaaain ! » Son regard fait des allers-retours entre ses clés et l'autre, jusqu'à ce qu'il sente qu'un truc cloche. On dirait qu'le type a vu un fantôme et il entend sa respiration s'accélérer, il le voit se crisper de la tête aux pieds, fermer les yeux un instant. « Hey, mec, ça va ? » Non, ça va pas. Ça se sent, ça se voit. Il se penche vers lui, tend un bras mais s'arrête avant de toucher son épaule – les menottes qui pendent à son poignet c'est ridicule, ça lui rappelle que la mission a foiré et que l'autre uniforme va bientôt arriver jusqu'à eux. « Oh, tu m'entends ? » Ses prunelles croisent enfin les siennes et y a un truc qui le prend aux tripes, sans qu'il comprenne vraiment quoi ; sûrement juste les émotions de l'autre qui le heurtent comme un mur de briques.
« Bon, c'est bon ? Faut qu'j'y aille. » Il est déjà prêt à s'éloigner et Sid sent l'angoisse monter en flèche. « Hein ? Non ! Non non non ! » Il l'agrippe avant qu'il ait pu s'éloigner, le tire vers lui un peu trop fort. « Faut qu'tu m'aides à récupérer les clés ! » Sa main libre qui désigne la grille sous leurs pieds, grille qu'ils pourront jamais ouvrir eux-mêmes il le sait.
Et son semblable qui n'est plus qu'à quelques mètres, qui les a vus, qui lui adresse un vague hochement de menton. Y a plus d'échappatoire possible, il est fait comme un rat et il a l'air con avec un seul poignet emprisonné, c'est presque pire qu'avant. Il commence à paniquer. Et comme chaque fois que ça arrive il fait quelque chose de con, qu'il regrettera – qu'il regrette peut-être même déjà. Brusquement il attrape l'inconnu encore une fois, ses doigts trop fermes, sa main calée entre l'intérieur de son bras et ses côtes, son poignet menotté qui disparaît contre sa silhouette. Il le tient comme il le ferait avec un suspect qu'il veut pas voir filer, le gardant tout près de lui, serrant pour le dissuader de se barrer. Tout juste le temps de lui glisser un « Joue le jeu s'te plaît » et déjà l'autre flic arrive à leur hauteur, un vague salut et déjà il demande si tout va bien. Sid est trop crispé quand il tente un sourire, fait mine de maîtriser la situation. « Encore un pickpocket, la routine. Je l'embarque là. » Il a si peur que son alibi se rebelle qu'il serre encore et encore, ses phalanges qui compriment la chair de son bras à travers le tissu – il s'y accroche comme un naufragé à sa bouée. Déjà prêt à l'emmener jusqu'à sa caisse pour jouer la comédie jusqu'au bout, parce qu'il préfère s'abaisser à cette mascarade plutôt qu'être confronté à sa propre incompétence. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Dim 11 Fév - 16:31 | |
| Il tourne déjà le dos au flic quand il entend ses non non non précipités et y a besoin de la main qui se referme sur son poignet pour que le sens des mots parvienne à son cerveau. Il est dans le brouillard et se sent flotter à côté de ses pompes, c'est pas facile de rejoindre le monde des vivants, de faire le lien entre la sensation d'être tiré en arrière et la main qui l'agrippe et la voix qui s'adresse à lui, apparemment, plutôt qu'à n'importe quel autre passant. Tout ça veut dire arrête-toi, on n'a pas fini, mais Ghost comprend pas pourquoi l'autre lui parle de ses clés. Il referme ses poings sur ses paumes vides, fouille dans ses poches pour vérifier mais il est certain qu'il les a pas embarquées. Non. Il secoue légèrement la tête en relevant les yeux sur le jeune flic et puis il suit du regard son geste vers la grille. Il esquisse un froncement de sourcil. Ses poumons sont pleins à craquer et il arrive quand même à manquer d'air. Il est incapable de lui parler, de lui demander ce qu'il veut qu'il fasse, de lui dire qu'il a besoin... De quoi d'ailleurs ? Besoin d'air, besoin d'espace ? Mais t'es dehors Ghost.
Et sans prévenir le flic le chope comme pour l'arrêter et cette fois c'est le cœur de Ghost qui s'emballe. « Qu'est-ce tu— » Il a rien fait. Il a fait quelque chose ? Il sait plus. Il comprend rien et il voit trouble. Il arrive pas à recaler sa respiration sur le bon rythme pour arrêter de crever. En réalité il est pas en train de crever, il le sait bien, autrement il serait déjà mort deux cents fois, mais c'est quand même l'impression que ça donne et se retrouver le bras pris en étau par un type qu'il a essayé d'aider n'arrange rien. « Joue le jeu s'te plaît, » il l'entend qui l'interrompt, et Ghost tourne la tête vers un autre flic qui vient d'apparaître comme par magie. Ghost proteste, par réflexe, quand il est accusé d'être un pickpocket. « Mais j'les ai pas... » Il parle de ses clés, mais il s'arrête avant de vendre la mèche. Joue le jeu. Un jeu ? Il a rien fait alors, c'est pas vrai ? Il est toujours largué, c'est comme s'il s'était endormi au début d'un film et se réveillait au milieu de l'ultime scène d'action de la résolution, mais il décide de se laisser porter par le courant plutôt qu'essayer de lutter. Y a déjà assez de luttes qui se jouent en lui, avec son corps qui refuse d'obéir à sa raison. T'es pas en train de crever. Y a personne de mort, pas aujourd'hui, pas à cause de toi. Les doigts qui serrent son bras trop fort semblent autant le supplier que chercher à l'ancrer à la réalité. La scène qui se déroule sous ses yeux, dont il est acteur malgré lui en fait, a l'avantage de le divertir des réactions de son corps à la panique. Le problème, c'est qu'il a d'autres raisons de paniquer parce que si le collègue moustachu décide de se joindre au premier, il a peur qu'il maintienne son mensonge et ce sera sa parole contre celle de Ghost. Bien sûr au bout du compte on n'aura rien contre lui mais se faire trimballer au poste pour se faire cuisiner sans la moindre raison n'était pas au programme de sa journée. Ça lui apprendra à vouloir jouer les héros.
Ghost décide de jouer le jeu, alors. Il a le souffle court mais ça n'a rien d'étonnant pour quelqu'un qui vient de se faire passer les menottes. Il a pas de mal à se donner l'air d'un merdeux pas impressionné, le regard dédaigneux qui soutien celui du nouveau venu un instant puis qui va se promener ailleurs dans les hauteurs, comme s'il se sentait pas concerné par sa situation. C'est pas difficile puisqu'il a pas vraiment à le feindre. Il donne pas non plus l'air d'être déterminé à échapper à son sort alors le flic à moustache devrait en conclure que son jeune collègue n'a pas besoin de son aide. C'est l'idée. Et ça finit par fonctionner. Il passe son chemin.
Il faut tout ça pour le recentrer mais finalement le brouillard se dissipe un peu et Ghost se sent à nouveau respirer, encore superficiellement mais il a plus autant l'impression de suffoquer. Fallait soigner le mal par le mal. Le jeune flic lui rend enfin son bras et Ghost le secoue pour le dégourdir. « J'vais avoir des bleus. » Simple observation, à peine un reproche. Son regard retombe sur la grille et il pousse un petit soupir, la main appuyée sur son plexus solaire comme pour vérifier que tout est encore place. « Tes clés, elles sont tombées dedans, du coup ? » Maintenant que son cerveau est de nouveau oxygéné correctement, il recolle les morceaux qui lui ont échappé plus tôt. Il devine que c'est sa faute, mais il estime qu'il vient déjà de se racheter. L'aider à les récupérer, c'est bonus.
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| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Jeu 15 Fév - 20:48 | |
| « Mais j'les ai pas... » La tête tournée vers lui, Sid arque un sourcil et fait mine de le dévisager d'un air blasé – pourtant au fond de ses prunelles y a quelque chose de suppliant, on voit briller sa détresse. Et finalement l'autre se tait sans même terminer sa phrase. Il a compris.
Probablement. Est-ce qu'il a vraiment compris ?
Il en sait trop rien mais il préfère se dire que oui et il continue sur sa lancée, quelques banalités échangées avec l'autre flic pendant que le faux coupable joue son rôle avec une facilité déconcertante. Il ne dit rien, ne bouge pas, feint à la perfection l'insolence des voyous de bas-étage. Ceux dont Sid a l'habitude, ceux qui sont inoffensifs.
Ça suffit à donner le change et son collègue finit par s'en aller tranquillement, sans se rendre compte de quoi que ce soit. Sid le regarde s'éloigner nerveusement, ne reprenant son souffle qu'une fois qu'il est sûr d'être hors de danger. « Putain... » Il a l'impression d'être resté en apnée un peu trop longtemps et y a soudain un poids qui quitte sa poitrine, une sensation de légèreté qui l'étreint. Ça dure pas – le cliquetis à son poignet le rappelle à l'ordre quand il relâche son sauveur improvisé. « J'vais avoir des bleus. » Il hausse les sourcils sans comprendre, l'observe en penchant la tête sur le côté pendant que l'autre secoue son bras. Et puis il réalise. « Oh merde, pardon ! J'suis désolé, je t'ai fait mal ? » Maintenant que l'angoisse s'est envolée il se rend compte qu'il a serré trop fort, qu'il a sûrement marqué la peau sans le vouloir. « J'ai pas fait exprès, excuse-moi mec. » Il a l'air tellement penaud que ça frôle le ridicule, une pointe d'inquiétude dans ses yeux alors qu'il multiplie les excuses comme s'il avait fait quelque chose de terrible. Il en retrouve même ses vieilles habitudes, le « mec » familier, bienveillant, sorti aussi facilement que s'il s'était adressé à une vieille connaissance. Ses yeux qui tombent sur la main que le type pose sur son propre plexus, comme s'il avait du mal à respirer ou peur de faire une attaque. « Ça va ? » Qu'il s'inquiète encore une fois, alors que la réponse semble assez évidente.
« Tes clés, elles sont tombées dedans, du coup ? » Un vague hochement de tête et il pince les lèvres en observant ce qui lui semble être un véritable gouffre, puits sans fond qui a avalé sa seule porte de sortie. Sa main qui se lève pour venir frotter son crâne rasé mais le mouvement est avorté à mi-chemin, la paire de menottes qui pend dans les airs lamentablement. Il soupire, laisse retomber son bras contre son flanc comme un poids mort, hausse les épaules en levant les yeux vers le type. « On pourra pas les récupérer à la main, et j'pense pas qu'on réussisse à soulever la grille non plus. » La mission lui paraît vouée à l'échec, et il n'a pas franchement envie de retourner toute la rue pour récupérer les foutues clés. « Normalement y a des doubles au poste, j'devrais pouvoir me libérer là-bas. » Il enfoncera sa main menottée dans sa poche en espérant que ça passe inaperçu, mais il est presque sûr qu'y aura au moins une personne pour s'en rendre compte et faire passer le mot. Tant pis pour sa dignité, c'est pas aujourd'hui qu'il la retrouvera. « Merci quand même, c'était cool de m'filer un coup de main. Et de pas t'payer ma tête. » Il marque une pause. « Enfin pas à voix haute, quoi. » Il apprécie l'effort même s'il doute pas que l'inconnu a dû trouver la situation amusante au mieux, consternante au pire. À sa place il se serait sûrement un peu marré, alors il comprend. « Je t'aurais bien passé une clope ou j'sais pas, mais j'ai que dalle. Le seul truc que j'peux te proposer c'est un tour en bagnole, si t'as besoin d'aller quelque part. » C'est pas le summum du remerciement mais c'est le meilleur qu'il puisse faire, alors il tente quand même. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Lun 5 Mar - 17:12 | |
| Le flic s'inquiète. « Oh merde, pardon ! J'suis désolé, je t'ai fait mal ? » Ghost secoue la tête et balaye ses excuses suivantes d'un revers de main. Il est trop nerveux ce type, ça doit pas être facile dans ce boulot. « Ça va ? » Ghost pense qu'il en est encore sur le poignet qu'il a un peu malmené, faut qu'il le rassure. « C'est bon, je plaisantais. » En fait pas vraiment, il verra bien, mais c'est pas sûr que les bleus soient visibles sous les tatouages qui recouvrent ses bras comme des manches de toute façon.
En entendant les doutes du jeune flic, il s'accroupit pour scruter les profondeurs sous la grille. Il voit seulement que c'est sombre et qu'il y a de l'eau au fond. « Ouais, je sais même pas si elles sont encore là. » Il arrive pas à voir s'il y a du courant là-dessous ou si c'est juste une flaque assez superficielle. Dans le doute, il glisse ses doigts entre les barreaux et essaie de la faire bouger. Il y a un peu de jeu et c'est sans doute pas si lourd que ça mais ça doit être fixé, en tout cas il a pas vraiment le courage d'insister pour jouer les sauveurs jusqu'au bout puisque le flic a déjà renoncé. Il se redresse. « Merci quand même, c'était cool de m'filer un coup de main. Et de pas t'payer ma tête. Enfin pas à voix haute, quoi. » Ghost esquisse un sourire fugace, comme un aveu même si, au final, même dans sa tête il a été plutôt sympa. Il fourre ses mains dans ses poches et cherche ses mots pour s'éclipser, il sait pas comment on dit au revoir dans ce genre de situations. Apparemment l'autre non plus. « Je t'aurais bien passé une clope ou j'sais pas, mais j'ai que dalle. Le seul truc que j'peux te proposer c'est un tour en bagnole, si t'as besoin d'aller quelque part. » Ghost trouve assez amusant que le flic pense devoir le dédommager alors qu'il a lâché ses clés pile au-dessus d'une grille. En tout cas il est content qu'il ait pas de clope parce qu'il aurait sûrement craqué, là, les coups de stress ne l'aident pas à dire non. Il secoue la tête. « C'est bon t'inquiète, pis je... » Il allait dire qu'il ne supporte plus les voitures mais il s'arrête. Il a pas besoin de lui raconter sa vie en fait. « Enfin je vais nulle part et tu me dois rien, en plus j'ai paumé tes clés. J'espère que tu te feras pas griller par tes collègues. » Toujours pince-sans-rire, il pointe du menton son poignet menotté. « Évite de te menotter au volant. » Il hésite encore. Il a jamais été doué pour ça. Il aurait bien besoin d'un agent et pas que pour le boulot, même pour le quotidien et pour se faire des potes. C'était plus ou moins le job officieux de Magnus avant la fac et le reste, maintenant il essaie d'imaginer ce qu'aurait dit Magnus et d'agir un peu plus comme lui (et un peu moins comme un mort-vivant). « J'peux te faire entrer en boîte gratos des fois si c'est ton truc. » C'est pas comme s'il avait beaucoup de potes pour qui user de ce privilège et au passage il se fait de la pub.
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) Mar 6 Mar - 19:32 | |
| « C'est bon, je plaisantais. » Pour le poignet. Ça paraît évident mais ça l'empêche pas d'être sincèrement désolé, parce qu'il l'a forcé à se plier devant cette situation inconfortable. Par contre il est pas sûr que la plaisanterie s'étende au voile qu'il a vu passer devant son visage, la façon dont il a posé une main près de son cœur comme s'il avait peur qu'il arrête de battre. Il a vu, il a pas compris, il s'inquiète probablement plus qu'il ne le devrait pour un inconnu qu'a pas été foutu de lui ôter ses menottes correctement. C'est plus fort que lui, pourtant il n'insiste pas. Un hochement de menton en guise de réponse et déjà il passe à autre chose, même s'il continue de le couver d'un regard un peu trop insistant.
Ils finissent par laisser tomber l'idée de récupérer les clés, perdues à jamais dans les égouts de Savannah. Au passage, Sid abandonne aussi les maigres vestiges de sa fierté. Quelques moqueries de plus à affronter au poste c'est rien, il commence à s'y faire et au pire il compte sur Jo pour les faire taire. Y aura toujours une âme charitable pour défendre son honneur, puisqu'il est trop lâche pour le faire lui-même.
C'est vite oublié, balayé du revers de la main alors qu'il s'applique à le remercier quand même. Il a merdé à moitié mais il s'est arrêté pour l'aider et c'est déjà beaucoup, c'est déjà bien assez pour mériter sa reconnaissance. Dommage qu'il ait rien de bon à donner, il se sent con avec sa proposition de jouer au taxi. « C'est bon t'inquiète, pis je... Enfin je vais nulle part et tu me dois rien, en plus j'ai paumé tes clés. J'espère que tu te feras pas griller par tes collègues. » Y a comme un malaise dans l'air et il sait pas si ça vient de lui ou de l'autre, des deux à la fois ou de l'échange qu'ils ne savent manifestement pas comment terminer. « Évite de te menotter au volant. » Il esquisse un sourire même si le type est toujours aussi expressif qu'une page blanche – faut croire qu'il commence à s'y faire. « Je garantis rien mais j'vais faire de mon mieux, promis. Ça serait con de finir dans l'fossé sur le chemin du retour. » Il se marre à moitié, parce que c'est rien d'autre qu'une vanne à laquelle il ne pense même pas, la banalité des mots dont on oublie presque le sens.
Il s'attend à ce que l'autre se tire maintenant qu'il est définitivement libre, mais il est pris de court. « J'peux te faire entrer en boîte gratos des fois si c'est ton truc. » Ça sort tellement de nulle part qu'il ouvre la bouche, la referme, le regarde sans trop savoir ce qu'il doit dire. Y a une pointe de méfiance quand même, parce que la dernière fois qu'il s'est rendu à une soirée sur les conseils d'un type rencontré dans la rue, Mads a fini droguée et il est pas sûr de vouloir y repenser. Mais celui-là a l'air moins louche que l'autre alors peut-être que ça s'tente, peut-être que ça peut amener du bon – de toute façon les entrées gratuites ça se refuse pas. « Tant que c'est pas une boîte cheloue j'suis opé ! T'as l'bras long ? » Il n'attend pas de réponse, sort un stylo et un bout de papier pour y griffonner son prénom et son numéro avant de le lui tendre. « Tiens, comme ça t'auras qu'à me dire où et quand, si tu penses à moi. Et si un jour t'as une galère avec les flics, appelle, j'verrai ce que je peux faire pour toi. Donnant-donnant. » Un clin d'œil pour la forme, un haussement d'épaules parce qu'au final c'est son quotidien, filer des coups de pouce aux gens qu'il aime bien même si c'est pas très réglo. Il espère juste que pour une fois, il a affaire à quelqu'un d'à peu près normal – pas un enragé de plus, pitié. Il en a pas l'air, trop calme pour ça, et même s'il sait qu'il faut pas se fier aux apparences il espère très fort que cette fois il peut, que cette fois il n'est pas tombé sur un espèce de sauvage qui attire les ennuis comme un aimant. Il commence à être fatigué, à force de s'entourer de tornades qui foutent le bordel et le regardent gésir une fois qu'elles l'ont avalé puis recraché. « À bientôt, du coup ? En espérant qu'y aura pas de menottes impliquées la prochaine fois. » Dans un souffle il lâche un semblant de rire, pas vraiment surpris quand l'autre ne le suit pas. Il a pas l'air doué pour les interactions sociales mais ça l'dérange pas, Sid, il se contente de ce qu'on lui donne, que ça vienne des gens ou de l'univers. Même si ça veut dire rentrer avec une paire de menottes accrochée au poignet.
( RP TERMINÉ ) |
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| Sujet: Re: karma's a bitch (ghost) | |
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