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 hope it gives you hell (eods)

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MessageSujet: hope it gives you hell (eods)   hope it gives you hell (eods) EmptyLun 22 Jan - 1:44

Y a le bruit de son téléphone dans sa poche. C’est pas que c’est pas le moment mais en vrai c’est carrément pas le moment : il est occupé à faire un concours de regard avec le portrait le plus laid du musée. La vérité, c’est qu’Eoin est pas certain de pourquoi il passe toujours par là. Un, personne passe jamais par là même pas les visiteurs, deux, la peinture est tellement laide que même un aveugle la piquerait pas, trois, il se sent toujours particulièrement personnellement attaqué à chaque fois qu’il pose les yeux sur le portrait. Peut-être qu’il est maso, Eoin, ou peut-être qu’il attend le moment où il ira dessiner une moustache sur la gueule du mec qui le regarde de haut. Peut-être que c’est un peu les deux. Peut-être, aussi, qu’il retarde le moment où il va attraper son portable pour recevoir un message de Mads qui lui dit qu’elle a rien trouvé, finalement, malgré ce qu’elle lui a dit, malgré les « recherches » qu’elle mène. Y a pas trente-six mille personnes qui le contactent à cette heure de la nuit, de toute façon, il peut les compter sur les deux mains, quelques révolutionnaires, Alice, Rhoan, à la limite, Mihail, s’il s’ennuie, Mads, parce qu’il la paye pour lui filer des infos et qu’elle en a mystérieusement jamais. Peut-être qu’il aurait pas dû prendre la première détective privée des pages jaunes, sans doute qu’il aurait pas dû prendre la moins chère aussi mais c’est pas comme s’il avait de quoi raquer, non plus, pas comme s’il avait envie de mettre quelqu’un de plus agressif sur l’affaire aussi, parce qu’il a peur de ce qu’il peut trouver, peur des visages qui peuvent émerger, peur des têtes dans lesquelles il devra tirer.

Il joue nerveusement avec son téléphone, une seconde, avant d’inspirer et de le sortir de veille. Y a Mads Levy qui s’affiche sur la barre de notification, le symbole chelou d’une pièce jointe et une question en suspens. Il sait pas ce qu’elle fout, mais il est presque sûr qu’elle a trouvé quelque chose, pour une fois, presque sûr qu’il va pas aimer ce qu’il va voir. Il a pas tort, en soit, et le « MAIS QUELLE PUTE » qui résonne dans tout le musée en est sans doute la preuve. Il a pas tort, en soit, mais pas pour les raisons évidentes. Il a pas tort, certainement, mais juste parce que la pièce jointe est une photo de Mads en boite et qu’il est presque sûr de reconnaître l’endroit et presque sûr qu’elle est pas du tout mais alors pas du tout en train de faire des « recherches » comme elle l’avait promis. Il sait pas si c’est de la bêtise ou de la provocation mais la vérité c’est qu’il s’en cogne : personne surveille s’il bosse, de toute façon, alors il balance son uniforme dans son casier, saute sur son vélo, se demande si rationnellement il peut la buter sans risquer de se faire arrêter. Sans doute pas. Dommage.

Ça lui prend pas longtemps, d’arriver, il connaît la route, il a déjà retrouvé des potes là-bas. Il met dix minutes montre en main, à tout casser, remercie d’être bien sapé, par habitude, il sait pas, parce qu’il essaye d’être présentable quand il doit aller saluer des statues qui datent de l’antiquité. C’est même pas de la révérence, c’est plus de la décence, et puis il finit toujours par avoir des visiteurs, autant pas avoir l’air de sortir du caniveau où il va enfoncer la gueule de cette nana lorsqu’il mettra la main dessus. Il salue le mec à l’entrée, exhibe sa carte d’identité – il sait plus trop si c’est la vraie, en fait, il a trop de faux papiers, des trucs divers et variés pour contourner la loi, s’acheter une longueur d’avance si jamais il devait faire quelque chose de regrettable mais de pas fatal. Y a la carte qu’il a fait faire pour pouvoir s’enfuir au Mexique, celle qui lui permettait d’aller où il voulait quand il était mineur, une qui lui achète la liberté de partir sur un autre continent, disséminées à droite à gauche, planquées, parce qu’il est parano, parce que s’il part c’est sans prévenir personne et sans se retourner.

« LEVY. » il hurle, pour couvrir la musique, lorsqu’il lui met la main dessus au milieu des danseurs. Il est vert de colère et blême de rage, un mélange qui passe pas trop sous les néons. Il se gêne pas, lorsqu’il l’attrape par la taille, pour avoir l’air un peu moins menaçant, un peu plus normal, s’efforce de la regarder un peu moins comme quelqu’un qu’il aimerait découper en deux et plus comme quelqu’un qu’il aimerait sauter, il a de la pratique, ça passe crème, il pense, peut-être, il sait pas, il s’en fout. « J’peux savoir c’que tu fous ? » Il lui demande, et il a presque sa bouche contre son oreille, trop près, trop près, et il réfléchit pas trop lorsqu’il la bouscule vers le bar, pour l’inciter à marcher. Peut-être qu’elle va faire une scène, en vrai, elle a des raisons, il met pas de gants, il lui rentre dans le lard, il est pas content, vraiment pas content et y a son regard qui lance des éclairs et ses mains qui tremblent salement.

« Paye-moi un verre. » Il lui balance, comme dans l’espoir de couper court à ce qu’elle pourrait faire. Elle est pas assez prévisible pour qu’il sache la lire, il la connaît pas assez bien pour se projeter. Il s’en fout qu’elle dise oui ou qu’elle dise non.

Il veut juste qu’elle sache qu’elle vient de se faire coffrer et qu’il a pas l’intention de la relâcher.
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Mads Levy

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MessageSujet: Re: hope it gives you hell (eods)   hope it gives you hell (eods) EmptySam 10 Fév - 16:05

Son téléphone qui refuse de vibrer, Sidney qui joue les abonnés absents depuis la dernière fois. Depuis ce moment qu'elle refuse de se repasser, elle a tout bloqué, tout planqué dans un vieux dossier au fond de sa tête. Ses pensées qui se coupent à chaque fois qu'elle ose y repenser. Pour elle, tout va bien. Elle s'en persuade en tout cas. Ou essaye tout du moins. Mais elle dort mal depuis quelques temps et y a le manque qui commence à se faire sentir. Sidney qu'elle a l'habitude de voir au moins une fois par jour depuis des années et tout à coup, plus rien. La dernière fois, c'était après Halloween et elle avait terriblement souffert de leur éloignement. Et voir l'histoire qui se répète l'inquiète. Et s'ils ne parvenaient pas à se retrouver ? Et si ça finissait par recommencer, de pire en pire à chaque fois ? Et si leur amitié touchait à sa fin ? Idée angoissante qui l'empêche de se concentrer sur quoi que ce soit et surtout pas son travail. Alors elle ment, sans scrupule. Fait croire à deux de ses clients qu'elle va bosser sur le dossier ce soir alors qu'elle compte bien rester enfermer dans sa chambre à ruminer. De toute façon, les deux dossiers l'emmerdent. L'un est trop dangereux, et l'autre n'avance pas. Ou peut-être qu'elle ne fouille pas assez. Faut dire qu'elle n'y connait pas grand chose au véritable travail d'enquêteur. Mais quand Eoin est venu la solliciter elle n'a pas pu résister à l'idée de voir l'argent rentrer un peu plus. Elle était confiante à ce moment-là, convaincue qu'elle y arriverait, que ça lui ferait du bien de bosser sur de vrais mystères. Elle n'a jamais eu aussi tort. Le téléphone qui vibre la tire de ses pensées, elle se précipite dessus, avec l'espoir que ce soit Sydney. Mais ce n'est pas son nom qui s'affiche sur l'écran. Juste celui d'une vague copine qui lui propose une soirée en boite entre filles. Elle hésite et finalement estime que ça lui fera du bien. Beaucoup de bien. Danser, oublier. Pourquoi pas rencontrer quelqu'un. Histoire de ne pas finir encore toute seule cette nuit. Elle ne les supporte plus ses nuits de solitude. Alors elle se change, enfile un mini-short noir en simili cuir qui moule parfaitement ses fesses, un petit top décolleté qu'elle camoufle sous son blouson avant d'aller piquer la voiture de sa mère pour rejoindre le centre-ville. Elle songe même à boire pour une fois, histoire de se fondre complètement dans le décor. De se mêler à la masse de jeunes ivres qui perd complètement pieds le temps d'une nuit, oubliant soucis et tracas. C'est tout ce dont elle a besoin.

Les verres se sont enchainés, non sans appréhension au début. Mais dès lors que l'alcool lui a retourné le cerveau elle a totalement oublié sa peur de vomir. Elle se déhanche sur la piste, crinière qui rebondit sur ses épaules au rythme de ses mouvements. Elle use et abuse de ses charmes pour se faire remarquer. Ses hanches qu'elle balance avec la force du désespoir, les éclats de rire qui sonnent creux et les regards lancés à tout ceux qui veulent bien les capturer. Et puis, y a cette envie puérile de narguer Sidney. Alors elle retourner s'asseoir près de ses amies et la bande de filles pose dans un selfie provocateur. Elle se marre et envoie rapidement la photo, sans réaliser qu'elle s'est lamentablement trompée de destinataire. La faute au verre de trop. Et elle retourne danser, se livre à des collés-serrés avec une ribambelle d'inconnus qu'elle aura déjà oublié tout à l'heure. Les mains qui l'attrapent mais qu'elle finit toujours par fuir, incapable de se décider, de se laisser totalement aller. Cœur prisonnier qui fulmine de ne pas être écouté. Et soudain, elle a l'impression d'entendre son nom dans son dos. Elle met ça sur le compte d'une hallucination et ne s'en formalise pas. Jusqu'à se faire happer et retourner brusquement. Devant elle, y a Eoin qui la toise visiblement hors de lui. Elle le dévisage et met un certain temps à comprendre le problème de la situation. Tout ce qui lui vient c'est un grand éclat de rire. Sa tête qui part en arrière et sa bouche qu'elle recouvre avec l'une de ses mains, hilare et sans la moindre gêne. Et les mains du garçon se posent sur sa taille, instaurant une certaine proximité qui ne lui échappe pas. Par réflexe, elle hausse un sourcil et lui lance un drôle de regard, à la fois méfiante et joueuse. Elle se laisse faire volontiers, elle a besoin que les mains passent sur son corps pour effacer les traces de celles de Sid. — J’peux savoir c’que tu fous ? Sa bouche à son oreille, pour couvrir le son des baffles et Mads qui rit à nouveau. Elle hausse les épaules, prenant un air innocent. — J'enquête, tu vas griller ma couverture. Qu'elle lâche finalement, collant à son tour ses lèvres contre son oreille, posant même une main sur son épaule. Et la voilà qui glousse à nouveau, le regard noyé par l'alcool et l'équilibre incertain. Encore plus lorsqu'il la bouscule subitement pour l'inciter à se mettre en mouvement et à rejoindre le bar. Elle beugle un peu en guise de protestation et le fusille du regard, sa main venant se poser sur le dos d'une fille pour ne pas tomber. — Doucement ! Qu'elle râle, mais le son de sa voix se fait rapidement étouffer par le bruit ambiant et finalement elle lui offre simplement ses lèvres qui se mouvent dans une grimace mécontente. — Paye-moi un verre. Elle rit encore, ça risquerait par devenir agaçant à la longue. Elle passe une main dans ses cheveux pour les balancer en arrière et secoue la tête de gauche à droite en signe de négation. — Non Eoin, c'est pas comme ça qu'on drague. C'est à toi d'me payer un verre. Complètement à côté de la plaque, bien loin d'être terrassée par la honte ou la culpabilité. Elle évolue, parfaitement à l'aise avec son mensonge. C'est grâce au verre de trop. Elle revient poser une main sur l'épaule d'Eoin, se faisant féline. — Mais qu'est-ce que tu fais là en fait ? J't'imaginais plutôt au fond d'ton lit à pleurer ta sœur. La délicatesse qu'elle vient de flinguer sans préavis. Elle s'en fout, elle n'a jamais été douée pour ce qui est de la compassion, de l'empathie. Elle revient se coller à lui, regard charmeur et bouche en cœur. — Tu m'suis pas au moins ? Et pourtant, l'idée n'a pas l'air de la déranger. Pas ce soir en tout cas. Parce qu'elle a trop besoin de combler le vide laisser par Sidney. Et qu'elle serait probablement prête à se laisser tomber dans les bras du premier détraqué qui voudrait bien d'elle. Rien qu'une nuit. Pour la réchauffer un peu et lui donner le courage de continuer à se lever le matin prochain.
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MessageSujet: Re: hope it gives you hell (eods)   hope it gives you hell (eods) EmptyVen 9 Mar - 13:27

De façon générale, Eoin a jamais pensé rencontrer l’incarnation humaine du poil à gratter. Il a rencontré l’incarnation humaine de la connerie, déjà, celle de la stupidité, celle de l’obscurantisme, bien sûr, mais jamais celle de quelque chose d’aussi débile et absurde que le poil à gratter. S’il devait résumer Mads Levy, pourtant, il ne dirait pas qu’elle est jolie, ou qu’elle est sexy, ou que la moitié de Savannah espère se la taper probablement (l’autre moitié étant déjà sans doute passé entre ses cuisses). S’il devait la résumer, oui, il dirait simplement qu’elle est aussi désagréable et insignifiante que du poil à gratter. Point barre, retour à la ligne, fin du cas Levy pour aujourd’hui, il a pas le temps et pas l’envie de chercher plus loin. Il a rien de sympa à dire à son sujet, rien d’important non plus. Elle est incompétente, profite très visiblement de lui et semble suffisamment stupide pour ne pas remarquer qu’elle envoie un message à un destinataire qui aura sans doute très envie de lui arracher les deux yeux quand il aura reçu la photo. Il a rien à dire au sujet de Levy, parce qu’elle ne lui a jamais donné de matière à discuter et s’il a cru, au début, que leur collaboration pouvait bien se passer, il en a vite déchanté. Il n’est même pas sûr qu’elle ait essayé de faire ce qu’il lui avait demandé tant les résultats sont inexistants, tant elle semble planer sur le plus gros nuages de mensonges qu’il ait jamais pu observer. Elle lui parle, quand il la pousse vers le bar, et y a tout son visage qui se distord. Y a la colère, évidemment, l’émotion évidente, la rage et l’envie de destruction, la hargne qui crépite sous sa peau. Y a pas que ça, ce serait trop facile, y a pas que ça, évidemment, parce que y a le besoin de justice qui le fait bouger, qui le fait avancer, qui lui fait plisser les yeux, qui le fait se pencher dangereusement vers elle. Un peu plus et il la cogne, il pense. Un peu plus et il craque. Il s’en fout que ce soit une nana, il en a rien à carrer. Elle cherche, elle trouve, point final, et Mads cherche beaucoup trop à son goût.

« J’ai pas besoin de te suivre. » Il s’accoude au bar, fait glisser leur conversation du bout du doigt, affiche la photo qui brille d’une sale lumière dans la pénombre de la boite. « Tu la grilles toute seule ta couverture, Levy, pas besoin de moi. » Il maintient le téléphone soigneusement hors de portée, finit par le ranger, par se commander un verre, parce qu’elle le fera pas et qu’il est hors de question qu’il l’invite, parce qu’il est là pour régler ses comptes, pas pour la laisser noyer le poisson. Elle est forte, pour ça, il suppose, parce qu’elle essaye de le rendre responsable de son fiasco, parce qu’elle tente de faire comme si c’était lui qui la tirait vers l’échec quand elle fait ça très bien toute seule, visiblement, trop bourrée pour savoir ce qu’elle fait mais pas assez pour que ses mots soient imputables à l’alcool. Elle parle de sa sœur et les mains de Tag sont blanches contre le bar. Elle parle de sa sœur et lorsqu’il se penche vers elle, y a quelque chose de malsain et de terrible dans ses yeux. Peut-être qu’il devrait la tuer. Peut-être qu’il pourrait faire passer ça pour un crime passionnel. Peut-être qu’il pourrait dire qu’il rend service à la communauté. Ce serait pas une grosse perte, non, une privée incompétente en moins ? Pas une grosse perte du tout.

« Tu sais ce qu’on peut pas te retirer, Levy ? » Il fait tourner le verre entre ses doigts, la crucifie du regard, un peu trop près, beaucoup trop près, il peut sentir l’alcool qu’elle a bu. « Le fait qu’tu sois une grosse connasse. Je ramasse pas les meufs que je drague dans le caniveau. » Y a le muscle de ses mâchoires qui jouent et il repose le verre d’un mouvement sec sur le bois, attrape son poignet un peu trop fort pour être certain qu’elle ne se tirera pas. « Tu m’rends ma thune maintenant ou je te suis chez toi directement ? »

C’est la fin, cette fois-là. C’est la fin parce qu’il en a marre d’être pris pour un con, parce qu’il est hors de question qu’il continue comme ça, hors de question qu’il la laisse profiter de lui comme ça. Il a pas assez de thunes pour continuer à financer les verres d’une loque humaine, pas assez de thunes pour la claquer comme ça. Il aurait dû se douter que le deuxième nom de cette meuf c’était Mauvaise Idée, aurait dû savoir au moment où il l’a vu. Il s’est pas méfié. Evidemment pas. C’est sa faute, dans une certaine mesure, mais il est trop furieux pour prendre du recul, trop en colère pour laisser filer ça.

« Dis au revoir à tes copines, on part maintenant. »

Il est pas sûr qu’elle le prenne au sérieux. Il est pas certain qu’elle réalise.
Elle devrait, pourtant : il n’a jamais été aussi mortellement sérieux de toute sa vie.
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Mads Levy

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MessageSujet: Re: hope it gives you hell (eods)   hope it gives you hell (eods) EmptySam 24 Mar - 15:13

J’ai pas besoin de te suivre. Elle ne dit rien, se contente de l'observer alors qu'il semble cherche quelque chose dans son téléphone. Elle décroche un peu, regarde autour d'elle et cherche ses copines du regard. Elle a envie de les rejoindre, vu que visiblement lui n'est pas enclin à lui payer un verre - goujat. — Tu la grilles toute seule ta couverture, Levy, pas besoin de moi. Elle retourne la tête vers lui, le téléphone qu'il tient à sa hauteur, affichant une photo qu'elle ne reconnait pas tout de suite. Elle se penche en avant, les yeux plissés, elle voudrait attraper le combiné pour pouvoir mieux voir mais il fait en sorte que non. D'un coup c'est l'illumination dans son regard, elle reconnait enfin la photo. Elle penche la tête sur le côté et grimace légèrement, son cerveau se noie dans l'alcool et n'assimile pas du tout la connerie qu'elle a faite. Non, tout ce qu'elle trouve à dire est complètement à côté de la plaque. — Putain, j'ai l'air blanche comme un cul là d'ssus. Foutu flash. Elle tend une main devant ses yeux et l'observe, comme pour s'assurer que son teint hâlé n'a pas subitement disparu. Il est toujours là, tout va bien. Elle se détend, les connexions ne se font toujours pas. Elle le regarde se payer un verre et elle fait la moue, contrariée qu'on la laisse mourir de soif. Il se penche vers elle, mais clairement, ce n'est pas pour l'embrasser, non. Ce qu'il a dans le regard n'a rien de charmant. Elle recule légèrement la tête et fronce les sourcils, ne comprenant franchement pas où il veut en venir. Ils sont en boite, y a de la musique, de l'alcool et des filles, il lui faut quoi de plus pour être heureux ? — Tu sais ce qu’on peut pas te retirer, Levy ? En tout cas, pas ses fringues ça c'est certain. Pour le peu qu'elle porte en plus, ça serait rapide. Cette pensée l'amuse et elle sourit distraitement, jusqu'à ce que son regard retombe dans celui d'Eoin. Son visage se ferme. Il n'a pas l'air d'avoir envie de rire et elle se demande bien ce qu'il fout là du coup. Les shooters de téquila l'ont sévèrement attaquée, cerveau endommagé, la colère d'Eoin se perd dans l'indifférence de Mads. Pas foutue de faire preuve d'une once d'empathie, de comprendre que la situation n'est pas légère, pas amusante. Quoi que, sur ce dernier point, elle commence à assimiler - elle se fait chier. — Le fait qu’tu sois une grosse connasse. Je ramasse pas les meufs que je drague dans le caniveau. C'est la surprise qui se dessine rapidement sur son visage, un peu hébétée de la violence gratuite de ses propos. Elle ne l'a pas méritée. Elle ne comprend pas d'où ça sort. Vexée et agacée, elle le fusille du regard, prête à riposter avant de se tirer d'ici. Mais il anticipe sa fuite, sa main qui entoure son poignet brusquement et qui serre. Elle couine et son regard dévie sur sa prise, agitant son bras pour se défaire de lui ; en vain. Elle remonte ses yeux vers les siens, perdue, commençant à ne pas trop apprécier la tournure des évènements. — Mais lâche moi tu me fais mal ! Qu'elle proteste dans le vent, Eoin s'en fout. Eoin continue de la marteler du regard, deux billes d'aciers en mal de vengeance. Sa sérénité due à l'alcool commence doucement à s'effilocher, elle a mal au ventre et la tension qui émane du garçon commence à la gagner. Elle veut qu'il la lâche, elle veut partir, elle en a marre, ce n'est plus drôle du tout maintenant. — Tu m’rends ma thune maintenant ou je te suis chez toi directement ? Elle se fige, freeze, son cerveau qui bug. Elle cligne des yeux et le dévisage longuement. Lui rendre son argent ? C'est trop compliqué pour être analysé tout de suite, son cerveau classe l'information et se concentre sur la fin de sa phrase. Elle se remet soudainement en mouvement, le sourire qui revient alors qu'elle pose son index sur son torse pour le repousser gentiment. — Ah ! Je savais bien que tu m'suivais. Qu'elle s'écrie, aussi sûre d'elle qu'insupportable. Elle se rapproche de lui, son corps qui effleure le sien d'une façon langoureuse, elle n'a toujours pas compris ce qui se passait. — Si c'est ça qu'tu veux suffisait de demander, pas besoin de jouer les grosses brutes. Elle n'a jamais franchement apprécié de se faire malmener physiquement. Et pour ça, elle a déjà sa dose avec Ryan, pas besoin qu'un autre s'y mette. — Dis au revoir à tes copines, on part maintenant. Elle se marre l'insouciante, à des années lumières de la réalité. — Ça va ça va, fais pas l'impatient. Elle pivote, prête à aller prévenir ses amies et à récupérer ses affaires, mais il la tient toujours. Elle se coupe dans son élan et lui refait face, l'incompréhension nichée au fond de ses yeux. Il a l'air encore plus fâché, ça la dépasse. Et ça commence à l'énerver aussi. Elle agite son bras, exaspérée, les yeux mitrailleurs. — Oui ben lâche-moi putain ! Et arrête de faire ta tronche de pitbull, c'est pas hyper sexy. Va falloir qu'il y mette un peu du sien s'il veut rendre ce moment agréable, parce que là tout de suite, elle a plus envie de le fuir que d'aller se lover dans ses draps.
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MessageSujet: Re: hope it gives you hell (eods)   hope it gives you hell (eods) EmptyVen 27 Avr - 12:55

Il sait pas ce qu’elle bouffe, Mads, mais sûrement pas des trucs qui la rendent aimable. Elle lui fait bouillir le sang et pas de la bonne façon, il a juste envie de lui allonger une droite et d’en finir avec ça, mais elle est bourrée et complètement stupide et il a pas envie de s’abaisser à ça. Ca le démange, pourtant, parce qu’il a pas assez pour pouvoir se permettre de le filer à des grognasses incompétentes, pas assez de temps pour le perdre, pas de quoi se le permettre. Elle en a profité, c’est clair maintenant, et il espère que les doigts enfoncés dans la peau de son bras laisseront des bleus qui partiront pas tout de suite. Il veut pas lui faire peur. Pas vraiment. C’est pas le but en soit, mais il espère qu’elle a conscience que si elle continue sur cette voie, il est loin d’être le pire des mecs qui viendront lui réclamer des comptes. C’est fragile, la sécurité, il arrête pas de ressasser les chiffres, pense à ses sœurs, celles qui restent pas enfermées dans leur chambre et qui racontent, de temps en temps, la façon dont elles flippent la nuit, la façon dont on les regarde, la façon dont elles ont l’impression d’être un bien de consommation public. C’est putain de fragile, la sécurité, oui, et Mads a pas l’air au courant, avec sa gueule d’abrutie et la façon dont elle joue comme si ça pouvait la sauver. Il comprend pas comment elle a pu sauver sa peau, jusque là, échapper aux mecs violents, ceux qui l’aurait attendue en bas de chez elle pour la tabasser et la traîner dans les cheveux dans un coin, pas les énervés, les autres, les pires, les calculateurs. Il aurait pu avoir des regrets, à un moment donné, mais elle est beaucoup trop chiante pour qu’il la laisse filer. C’est la merde pour tout le monde, c’est bouffer ou être bouffé. Eoin en a marre de se faire écraser.

« Avance. » Il lâche, lorsqu’il libère son bras. Il est pas stupide, il la suit à la trace, la traque dans la foule parce qu’il veut pas la laisser filer, parce qu’il est hors de question de la laisser décamper. Il est pas sûr qu’il arriverait à la retrouver si jamais elle devait s’échapper, encore moins sûr qu’il aurait l’énergie de tenter. Il joue tout, ce soir-là, parce qu’il est suffisamment en colère pour agir, suffisamment furieux pour pas se laisser avoir par la façon dont elle minaude, par la manière dont elle bat des cils, par son air d’absolument pas comprendre ce qu’il lui veut mais de faire avec. Il la déteste. Il la déteste et il se demande pourquoi il se donne la peine même de lui adresser la parole. Il la déteste et ça lui donne juste envie de se rouler en boule et de laisser glisser, parce qu’il a pas l’habitude d’agir sur une impulsion, pas l’habitude de pas calculer la façon dont ses sentiments prennent le dessus. Elle saoule, Mads, et il grince des dents, presque. « T’es pas mon type de fille, j’essaye pas d’être sexy, magne-toi, putain, j’ai pas que ça à foutre. » Il est même pas censé être là, c’est stupide ce qu’il fait, en réalité, il échange de la thune qu’elle a sans doute déjà claqué contre un job stable qu’il va peut-être perdre s’il se fait pincer. C’est pas raisonnable et peut-être qu’il en a marre d’être sage, en réalité, marre d’être raisonnable, marre d’une vie passée à calculer et à faire les comptes, à toujours être au centime près. Marre. Il se tait, parce que ça la regarde pas et parce qu’elle est pas assez sérieuse pour se soucier de la merde dans laquelle elle le met, essaye de percer des trous dans sa nuque lorsqu’ils arrivent vers ses potes, étire son visage en un masque enjoué et presque taquin pour ne pas les alarmer.

Il veut pas de mal à Mads, pas directement. Il veut sa thune, il veut qu’elle raque, il est pas sûr qu’il lèverait le petit doigt si elle se pétait la gueule dans le fossé mais il veut pas la buter, la violer, l’abandonner dans un recoin sombre de Savannah. Il a même pas envie de lever la main sur elle, en réalité, même s’il se dit que ce serait vachement relaxant. Elle mérite pas ça, elle est juste pleine d’air, une poupée gonflable sans intérêt. Il a pas envie de s’attarder.

« Tu fais ça à beaucoup de gens ? » Il demande, les yeux perdus dans la foule alors qu’il essaye de repérer la porte de sortie, attrape machinalement son coude pour ne pas la perdre. « Tu les prends suffisamment désespéré pour se faire avoir longtemps et ensuite tu les dépouilles, c’est ça l’idée ? »

C’est pas con, en réalité. La plupart doit être trop honteux pour même protester, trop désespéré pour réaliser. Eoin ne fait parti ni de la première, ni de la deuxième catégorie.

« Tu me dégoûtes. »

Peut-être qu’il a envie de la noyer.
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