Sujet: when it comes to you, don't be blind (hope) Mer 14 Juin - 16:50
❝ when it comes to you, don't be blind. ❞
- hope & ambre -
On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
Le regard perdu parmi les milliers d'étoiles visibles de ma fenêtre, écouteur dans les oreilles, passant en boucle ma chanson préférée du moment... encore une nuit d'insomnie. Encore une nuit durant laquelle je ne parvenais pas à fermer les yeux, les pensées emplies de toutes les horreurs qui me sont arrivées, ainsi que celles que l'avenir pourrait sadiquement me réserver. Des cauchemars, perturbant le peu d'heures de sommeil que je parvenais à cumuler. M'accordant un délicieux réveil en sueur, le cœur battant si rapidement qu'il donne l'impression de pouvoir sortir de ma poitrine pour fuir. Fuir les malheurs de ce monde. Les malheurs de cette misérable vie. Je soupirais. La journée, adopter une attitude et une pensée positive était étrangement simple lorsque je pense à ce que j'endurais la nuit. Résignée, j'enfilais la veste de survêtement qui traînait actuellement sur mon lit et attrapais mon téléphone avant de descendre au salon, sans retirer les écouteurs de mes oreilles. Cette maison était si lugubre, fade et silencieuse. L'ambiance qui y régnait était franchement pesante, et je me félicitais de ne pas y passer l'intégralité de mes nuits. Encore moins mes journées. Tout en prenant soin de ne pas faire de bruit afin de ne surtout pas réveiller le bourreau des lieux, je prenais place sur le canapé miteux dominant la pièce. Assise en tailleur, je fixais la fenêtre face à moi. Perdant à nouveau mon regard dans l'immensité du ciel. Pourquoi la vie était si cruelle, parfois ? Et, comment est-ce que j'allais bien pouvoir m'en sortir ? J'avais néanmoins la chance de faire des études qui me plaisaient énormément, ainsi que des amis sur qui je pouvais compter à toute épreuve. Sans parler de lui... mon ex, que j'avais décidé de quitter, par peur de l'entraîner dans mon malheur. Si seulement vous saviez à quel point mon cœur en a été brisé. Je voyais tout à travers lui. L'avenir. Le bonheur qui ne m'avait jamais été accordé jusque là... et j'ai tout gâché. Je baissais les yeux vers mon téléphone, des larmes coulant doucement sur mes joues. C'est alors que le bruit de la porte d'entrée me sortis de mes pensées. Essuyant rapidement mes joues, j'enlevais les écouteurs de mes oreilles, tournant le regard vers la personne qui venait de pénétrer les lieux. Hope. Mon frère adoptif, si je peux dire. Comme à son habitude, il semblait littéralement défoncé. Je posais mon téléphone sur la table basse, l'observant de loin déambuler dans la cuisine se trouvant derrière moi. Même si je ne cautionnais pas vraiment son comportement, cela ne m'empêchait pas de totalement le comprendre. La moindre seconde qu'il passait dans cette maison finissait par lui coûter cher. Alors, entre se faire constamment tabasser par son père et errer dehors jusqu'à pas d'heure, le choix semblait rapidement fait. Et je ne pouvais pas lui donner tord. Le patriarche ne m'a jamais touchée, en ce qui me concerne. Est-ce une chance ? Peut-être bien. Mais, en réalité, il ne m'avait jamais vraiment adressé la parole. Tout ce qui l'intéressait, c'est la somme qui lui était versée pour me loger. Sympathique, je sais. « Euh, salut. » Dis-je lorsque que le jeune asiatique passait dans le salon. J'ignorais totalement s'il allait me répondre, s'il en avait envie ou même s'il était seulement dans l'état de le faire. D'ailleurs, je ne me rappelais même pas de lui avoir adressé la parole un jour... Il y a un commencement à tout. Après tout, nous étions un peu dans la même galère. En quelque sorte. Tous deux franchement pas gâtés par la vie, cherchant à notre façon un moyen de s'en sortir.
Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Mer 14 Juin - 19:26
featuring ambre marshall.
j'ai le ventre en vrac. le coeur qui s'affole et l'air qui manque. j'ai encore été trop loin. j'ai encore trop bu. j'ai encore trop pris. et j'suis à des années lumières de savoir ce qu'il se passe autour de moi. j'me sens loin du monde. loin de ses problèmes. j'ai la tête qui tourne. la tête dans les étoiles. parce qu'elles sont belles ce soir. y en a pleins partout. et je sais pas si c'est parce que j'vois double que je trouve que ça brille plus que d'habitude. mais c'est beau. je pourrai passer la nuit ici, à les regarder. c'est surement la seule chose qui m'fascine. p'têtre parce c'est inaccessible. qu'elle contrastent avec la crasse du monde. elles brillent loin de la noirceur des âmes et la méchanceté de l'être humain. elles doivent bien rire là-haut. à contempler cette terre en perdition et ses déchets qui la détruisent à petit feu. qui se détruisent avec.
mes pas me traînent chez moi. j'ai failli me bouffer un lampadaire en cours de route, c'est mon bras qui a pris. c'est toujours mieux que le visage. parce que je regarde pas où je vais. comme d'habitude. et que j'ai plus la notion du temps et de l'espace. c'est lointain tout ça. c'est surfait quand on plane aussi haut. j'ai même pas mal parce que je sens rien. la douceur de la débauche qui nous rend insensible au mal qui nous entoure. on verra demain. et puis, au point où j'en suis, un bleu de plus, un bleu de moins. c'est pas si grave.
j'essaye d'entrer. sauf que c'est fermé. et que j'sais pas où j'ai foutu mes clés. mais elles sont là, au fond de la poche de mon énorme sweat qui me fait paraître un peu plus fort que je ne le suis vraiment. qui cache ce corps fragile et abîmé. c'est dur à ouvrir une porte quand on a pas les yeux en face des trous. et j'dois faire un bruit d'enfer alors que je sais que je devrais être discret. mais je m'en rends pas compte moi. je sais pas quelle heure il est. je sais pas qu'à cette heure là tout le monde dort. pourtant je sais au fond que si je le réveille j'suis mort. mais j'y pense pas. j'ai beau être là, je suis tellement loin de tout ça.
j'ai soif. et le chemin vers la cuisine il est périlleux. les meubles, c'est dangereux. et mes seuls amis sont les murs qui me retiennent de tomber. j'manque de tout renverser en fouillant dans les placards. et j'les trouve enfin. parce qu'il les planque toujours au même endroit mais mon cerveau trop embrumé n'y a pas pensé. alors j'la prends la bouteille de whisky avant de la porter à mes lèvres. de sentir le liquide bruler ma gorge déjà complètement défoncée.
euh salut. sa voix parait si loin. si discrète que j'crois avoir rêvé pendant un moment. pourtant y a bien quelqu'un là, sur le canapé, quand je me retourne. il fait sombre. je vois pas grand chose. et je comprends pas ce qu'une nana fait chez moi. je me rappelle pas l'avoir ramené. je ramène jamais personne dans cette maison. faut pas venir ici. c'est l'enfer. j'me rapproche de mon pas titubant de cette silhouette sans visage. et là j'la perçois malgré la faible lumière de la lune. c'est elle. la fille qui vit là. j'ai jamais compris ce qu'elle faisait ici. c'était la seule qui était restée. elle doit être aussi cinglée que moi. j'aurais été elle, j'serai parti. loin. autre part. moi j'peux pas. pourtant y a rien qui me retient. juste j'peux pas parce que j'm'y suis habitué à cette vie. et ça sort tout seul, dans un murmure. « pourquoi t'es là.. » oui pourquoi t'es encore ici. après toutes ses années. pourquoi tu fuis pas.
j'voulais boire une autre gorgée. mais j'fais le pas de trop. celui qui bute sur je sais pas trop quoi. celui qui me fait perdre le peu d'équilibre qu'il me reste. ça va vite et lentement à la fois. j'vois tout ce qui se passe mais j'arrive pas à réagir. j'me cogne contre la table basse. j’atterris à moitié sur le canapé. à moitié sur elle aussi. pas par terre. c'est déjà ça. ça tourne beaucoup trop. je sais pas si c'est sur le canapé ou si c'est sur elle que j'm'appuie pour tenter de me relever. de m'asseoir, mais j'y arrive pas. j'ai pas beaucoup de force de base, mais là j'en ai plus du tout. alors j'reste allongé là. j'laisse ma tête se poser mollement sur ses cuisses, sans rien demander, sans m'excuser. sur cette inconnue qui partage ma maison depuis tant de temps et que j'connais pas. que j'veux pas forcément connaître non plus. elle est juste de passage. elle est juste restée un peu plus longtemps que les autres.
silence. la bouteille qui glisse de mes doigts pour rouler sur le sol. les yeux qui se perdent dans le vague. dans la fenêtre. dans les étoiles. j'suis bien là, bizarrement. ma main plonge dans ma poche. sort un joint déjà roulé avant de l'allumer. parce que j'suis jamais assez déchiré. jamais. je l'allume. je tire dessus. plusieurs fois. et après avoir reporté une nouvelle fois la drogue à mes lèvres, je lève un peu la main avant de chuchoter d'une voix faible. « t'en veux ? » j'sais pas pourquoi j'lui propose. comme ça peut être. j'la vois même pas, dos à elle. et c'est mieux comme ça. parce que j'ai pas besoin d'un regard supplémentaire pour me rappeler mon état pitoyable.
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Dernière édition par Hope Kingsley le Mer 14 Juin - 21:20, édité 1 fois
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Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Mer 14 Juin - 20:45
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On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
Je restais là, assise sur ce canapé dégoûtant. Le dos littéralement tordu pour que je puisse observer ce garçon dans la cuisine. Ce garçon qui me sert de frère adoptif, mais qui reste pourtant un véritable inconnu. Ce même garçon qui a le même âge que moi, et sans doute une expérience de la vie aussi difficile que la mienne. Finalement, lorsque j'y réfléchis, peut-être que l'on se ressemble plus qu'il n'y paraît. Nous avons simplement des façons foncièrement différentes de réagir. Mais après tout, comment pourrais-je savoir quelle serait ma réaction à sa place. Comment est-ce possible de vivre au sein d'une famille aussi désunie. Une famille explosée en mille morceaux. Une famille ridiculement petite, réduite à seulement deux personnes. Deux personnes qui n'ont strictement aucun lien affectif et qui ne peuvent pas se voir en peinture. L'une se montrant les trois quarts du temps d'une violence extrême envers l'autre. Honnêtement, je le plains. Et mon regard se fit triste, alors que de son côté, l'asiatique essayait tant bien que mal de se déplacer dans la cuisine. Il savait que, si son père se réveillait, il était foutu et pourtant... Pourtant, il rentrait dans un état abominable et ne faisait pas grand chose pour se montrer discret. Je l'observai, et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer la peine immense qu'il devait ressentir pour se mettre dans un tel état tous les jours. Dans l'obscurité, il s'avança vers moi, ne se rappelant sans doute pas qui je peux bien être. « Oh euh, je n'arrive pas à dormir. » Pourquoi est-ce que je me fatiguais à lui répondre ? Je ne pense pas qu'il accorde une quelconque importance à mes insomnies et... ce fut le drame. Ou du moins, nous y avons échappé de peu. Je n'eus même pas le temps de réagir et de tenter de le rattraper dans sa chute, qu'il était déjà à moitié assis sur moi. Allez savoir pour quelle raison, je retins ma respiration le temps d'un instant, les bras levés pour éviter de le toucher plus que ça. Et finalement, j'allais devoir faire avec puisque mon frère adoptif venait visiblement de décider que mes cuisses formaient un coussin trop confortable pour qu'il daigne se lever et s'asseoir correctement. Bizarrement, cela me fit sourire. Un petit sourire léger, et discret. Comment pouvais-je lui en vouloir ? À cet instant, tout ce que j'espérais, c'est que ce raffut ne réveille pas le bourreau des lieux. On ne serait pas dans la merde... Mais peut-être qu'à deux, nous serions plus forts contre lui. Mouais. Tout bien réfléchis, pas des masses. Entre Hope qui est complètement cuit, et moi qui suis un modèle réduit au sens propre du terme... Je ne le lâchais pas des yeux alors qu'il s'allumait ce qui devait sans doute être un joint. Mon sourire disparut. Quelle misère. Comment pourrait-il se sortir d'une telle merde ? « T'en veux ? » Je levai mes sourcils. Si je m'y attendais à celle-ci. Mais malgré la surprise, je me permis de lui prendre son joint des mains, tirant quelques taffes dessus. Le silence dominait la pièce. On pouvait même entendre le petit crépitement du joint, consumé par la flamme. « C'est cool, merci. » Dis-je en le lui tendant le plus près de sa main possible, histoire qu'il ne provoque pas de nouvelle catastrophe en essayant de trop bouger. Il arrivait parfois que je m'accorde un joint lors de soirée. Cela n'avait rien de choquant, c'est presque devenu banal de nos jours et très franchement, c'est loin d'être régulier. Et de toute manière, cette soirée n'a rien de bien normal et est loin d'être le genre de truc que je vis régulièrement dans cette maison. C'est même la première fois que ça arrive d'ailleurs. Un jour à marquer d'une pierre blanche. « Tu ne t'es pas fait mal quand même ? » Avouons tout de même que sa chute était vertigineuse et qu'il aurait pu se faire mal en se prenant la table basse. En attendant la réponse et d'un geste quasiment automatique, je plongeai ma main gauche dans ses cheveux, jouant avec alors que son épaule servait d'accoudoir à mon bras droit.
Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Mer 14 Juin - 21:42
featuring ambre marshall.
je m'attendais pas à ce qu'elle le prenne. ni à ce qu'elle me dise merci non plus. j'ai les oreilles qui bourdonnent. la musique beaucoup trop forte des boites m'avait défoncé les oreilles toute la soirée. toute la nuit. comme chaque jour. et j'apprécie le silence malgré le sifflement constant qui persiste dans mes tympans. je suis étrangement bien. complètement ailleurs. calé là, contre ses jambes. mes yeux vides et explosés fixant ces petites perles blanches qui brillent dans le ciel avant d'apercevoir une main devant mon visage. j'ai pas vraiment besoin de bouger, ma main attrapant mollement cette cigarette améliorée, la reportant à ma bouche d'un geste automatique.
tu ne t'es pas fait mal quand même ? je comprends pas la question. non. j'ai pas mal. parce que j'suis complètement déchiré. et que ça rend insensible. et que mon père pourrait descendre et me taper dessus que j'suis pas sûr de sentir quelque chose. et puis je crois que je suis devenu beaucoup trop habitué à la douleur pour y prêter attention. c'est ce que j'essaye de me dire. ça aide. mais c'est jamais vraiment le cas. elle est toujours là. et quand on la sent pas, on la voit. parce qu'elle laisse des traces. vous rappelant que vous n'êtes rien du tout. votre position misérable au sein de cette société merdique. « non. je sens plus rien maintenant. » que j'essaye de faire croire aussi bien à elle qu'à moi. on parle pas fort. parce qu'il faut pas réveiller le monstre qui dort là-haut. et parce que j'ai pas la force non plus.
mes yeux fatigués ne peuvent s'empêcher de s’agrandir un peu quand je sens cette main dans mes cheveux. mon souffle se bloque un instant alors que ses doigts commencent à les caresser et à jouer avec. je.. c'est quoi ça. pourquoi elle fait ça. parce c'est beaucoup trop doux comme geste pour quelqu'un comme moi. on me fait pas ça en temps normal. pas sans avoir donné quelque chose avant. sans avoir satisfait complètement la personne avec qui j'passe la nuit. et encore. c'est trop délicat comme geste pour la brutalité de l'action. non, on m'fait pas ça à moi d'habitude. pourquoi j'm'emballe pour un geste qui peut paraître si anodin aux yeux du monde ? je veux qu'elle enlève sa main, parce que ça m'fou mal à l'aise. mais je dis rien. parce que je veux pas qu'elle arrête non plus. qu'elle continue. j'essaye d'arrêter de me poser des questions. c'est trop compliqué de toute façon pour mon cerveau complètement imbibé. je sais pas pourquoi elle fait ça. j'la connais même pas. mais je sais juste que ça fait du bien. c'est... apaisant. alors j'recommence à respirer. j'me laisse aller.
je tire une nouvelle fois sur le joint, en silence. et puis j'me rappelle pas sa réponse de y a quelques minutes. ou j'ai rien compris. je sais plus. alors je lui repose doucement la question. 'essaye d'arrêter de me poser des questions. c'est trop compliqué de toute façon pour mon cerveau complètement imbibé.« pourquoi tu restes ici.. » parce que je comprends pas. c'est malsain ici. elle devrait s'en aller. trouver un meilleur foyer. c'est pas dur à dénicher. ici c'est que débauche et désespoir. violence et hurlements. haine et souffrance. et puis moi, j'suis pas mieux que mon père non plus. à picoler, me droguer et baiser avec tout c'qui bouge. la violence en moins. c'est tout.
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Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Mer 14 Juin - 22:52
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On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
La situation était étrange. Inhabituelle. Quelque part, ce n'est pas étonnant. Dans cette maison si triste et lugubre, la normalité était devenue violence, solitude, haine. Une ambiance pesante. Tout ce qui était normal à l'extérieur, devenait hors du commun ici. D'autant plus que, c'était la première fois que Hope et moi avions une conversation. Qu'il oublierait sans nul doute dès le lendemain mais, une discussion tout de même. « Non. Je sens plus rien maintenant. » Sa réponse me fit mal au cœur. Non pas parce que se cogner le pied dans une table basse soit la plus atroce des douleurs, mais parce que je savais pertinemment ce que signifiait réellement cette phrase. C'est le genre de choses que je disais moi-même à longueur de temps. Soit disant que la douleur s'atténue avec le temps. Qu'à force de souffrir, on développe une résistance à la douleur digne des plus grands super héros. Pourtant, je n'en connais aucun qui ait souffert autant que j'ai pu souffrir. Autant que mon frère adoptif souffre actuellement. Voilà ce que voulait dire sa réponse. Ce n'était pas une simple référence à la table basse, pourtant grand meurtrier pour les orteils. Non, il était juste en train de me faire comprendre qu'il avait tellement souffert que plus rien ne le touchait désormais. Enfin, c'est sans doute ce qu'il souhaitait faire croire. Peut-être même que, tout comme moi, il essayait de se convaincre lui-même. Je mordis ma lèvre, posant un regard empathique sur lui, avant de me perdre dans les étoiles. Nous sommes tellement similaires... « Pourquoi tu restes ici... » Étrangement, je souris en entendant cette question. C'est vrai, pourquoi est-ce que je m'inflige le fait de rester coincer dans un foyer qui n'en est même pas un. Pourquoi est-ce que je ne prends pas mes jambes à mon cou, pour aller vers de meilleures horizons. Rien ni personne ne me retient. Je suis majeure, après tout. Alors, pourquoi est-ce que je reste ? Peut-être bien que, ce soir, je venais de me trouver une raison. « Tu sais, je n'ai jamais été du genre à me rebeller. Le foyer m'a placé ici. Je me suis contenter d'accepter, et d'essayer d'avancer par moi-même. » Ma main continuait de jouer avec les cheveux de l'asiatique, pendant que je répondais à sa question. Plus ou moins. Me demandant moi-même ce que je foutais ici. Cherchant encore la réponse. Il ne se souviendrait probablement de rien. Cette conversation tomberait aux oubliettes, mais bizarrement, cela me faisait du bien de lui parler. Cela me faisait du bien de parler avec quelqu'un dans cette maison. Encore plus étrange, je me sentais moins seule. Je savais pertinemment que mon interlocuteur avait une vie aussi pourrie que la mienne et que, s'il n'était pas défoncé et qu'il s'ouvrait un peu plus à moi, on pourrait se comprendre bien que plus qu'on ne veut bien l'admettre. « Et toi, pourquoi tu restes ? Il est bien plus mauvais avec toi qu'avec moi... Va savoir pourquoi d'ailleurs. » Plus rien ne le retenait, lui non plus. Nous étions majeur désormais, et libres de nos mouvements. Il ne se gênait d'ailleurs pas pour s'absenter les trois quarts du temps. Alors pourquoi revenir ? Pourquoi s'infliger tant de douleur et de souffrance. Il vivrait tellement mieux ailleurs. Je suppose que, pour lui, n'importe quel endroit serait mieux que cette affreuse maison. Nous serions tellement mieux dans une famille comme celle que j'avais. Cette famille qu'un monstre m'a enlevé. Je repensais à nos moments de joie. Ces instants si précieux que je n'oublierais jamais, et que je n'ai jamais vécu à nouveau depuis... Je respirais lentement, essayant de calmer les battements de mon cœur alors que les larmes coulaient le long de mes joues.
Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Ven 16 Juin - 19:06
featuring ambre marshall.
je me sens partir. bercé par ses doigts qui se baladent. pourtant j'suis pas fatigué. j'ai juste pas l'habitude ce genre de gestes envers ma personne. et c'est agréable. alors je l'écoute parler. elle est douce sa voix. je crois que c'est la première fois que je l'entends parler. ou j'y ai jamais vraiment fait attention. j'en sais rien. j'sais plus. ça a beau faire longtemps qu'elle est là, elle était un peu une ombre dans ce tableau sale. elle était là, mais je la voyais pas. j'arrive pas vraiment à suivre son raisonnement. alors je dis rien. c'est vrai qu'elle, il la tape pas. c'est peut être pas si horrible que ça, de son point de vue. elle est logée, nourrie, il lui fou la paix. c'était peut être pas si mal. parce c'est une fille. c'est peut être pour ça aussi, qu'il fait des efforts. je sais pas. et puis moi aussi j'ai fini par accepter, au fond. y a bien longtemps. parce que ça a jamais été autrement ici.
je cligne des yeux. mes yeux fatigués me brûlent. c'est vrai ça pourquoi je reste, moi. dans cet enfer quotidien. ce cauchemar éveillé que toute personne censée fuirait. je hausse les épaules, résigné. « j'ai l'habitude. on s'fait à tout.. » c'est c'que j'me dis. et c'est finalement ce que je pense vraiment, à force. j'ai toujours vécu ça. on m'a dit que c'était pas normal, que j'devais en parler, que j'devais m'en aller, pourtant c'est presque banal à mes yeux. et puis pour aller où. j'ai nul part où aller. j'essaye d'être le moins possible ici, histoire d'éviter le maximum de blessures. je squatte chez mes coups d'un soir. des fois j'dors dehors. mais j'peux pas fuir éternellement.
je tire sur le joint qui se consume beaucoup trop vite à mon goût. avant de le retendre à celle qui vit dans cette maison et dont je sais toujours pas le nom. « pourquoi ils t'ont mis ici.. ? » et j'sais pas pourquoi j'demande ça. j'pose trop de question alors qu'au fond, j'm'en fou. mais j'aime bien l'entendre parler. ça fait moins vide. je sais pas pourquoi j'ai posé cette question là non plus. car ça m'regarde pas, la réponse changera pas ma vie non plus. j'en ai vu défiler des gamins pommés qui ont perdus leurs parents. qui se faisaient battre comme moi ou qui avaient été abandonnés. et ça m'a jamais atteint. j'ai jamais eu pitié d'eux. ça m'faisait ni chaud ni froid. parce à l'époque, moi j'aurais aimé être à leur place, j'aurais aimé qu'on m'emmène ailleurs. mais ça a jamais été le cas. maintenant j'm'en fou. mais bon, elle, elle veut p'têtre pas en parler de ça. car quand t'es pas chez ta propre famille, c'est qu'il y a une bonne raison. encore plus pour atterrir chez un duo de barges. parce c'est ce qu'on est un peu, lui et moi. des divergents. les déchets de la société.
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Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Ven 23 Juin - 21:50
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On croit toujours que certaines relations sont si fortes qu'elles pourront résister à tout, mais ce n'est pas vrai. Tout concourt à tuer l'amour. Les chances sont minces et tiennent plus de l'exception que de la règle.
Quand bien même j'étais en pleine communication avec mon frère adoptif pour la première fois, ce n'était pas une bonne nuit. Tout d'abord parce que, si je me trouvais actuellement dans cette posture, c'est pour la simple et bonne raison que je subissais une énième insomnie et que, pour une fois, j'avais décidé de ne pas la passer enfermée dans ma sombre chambre. Mais également parce que, ce soir, tous les mauvais souvenirs, tout ce drame qu'est ma vie me revenait en pleine figure... et je me rendais compte que, Hope était dans le même cas que moi. Nous sommes tellement similaires et pourtant, si différents à la fois. En y repensant, ce n'est pas si étonnant que cela. Deux personnes identiques en tout points peuvent réagir de façons diamétralement opposées face au malheur. Lui a décidé de se noyer dans l'alcool, certainement la drogue aussi, les sorties. La déchéance. Il s'est tout simplement jeté dans le vide, et ne parvient sans doute pas à remonter à la surface. Peut-être même ne le souhaite--t-il pas ? Alors que, de mon côté, je tente de me raccrocher à tout ce que je peux. Mes amis, mes études, mes projets... C'est loin d'être évident et je me demande parfois où je trouve encore la force de continuer mais, visiblement, peu importe comment... cela fonctionne. Pour le moment en tout cas. Il faut croire que, nous sommes souvent bien plus forts que ce que l'on croit. Je dirai même que, peu importe que cette nuit soit mauvaise. Peu importe que je fasse encore une insomnie et que mon esprit soit rempli de tous ces souvenirs noirs. Vraiment. Peu importe. Car ce soir, je ressentais le besoin de parler et l'asiatique me permettait de le faire. Ce n'était sans doute pas volontaire, ni bien sincère de sa part, mais il parlait avec moi. Nous discutions, de nos vies respectives. Et bordel, cela faisait du bien de parler avec quelqu'un qui pouvait comprendre un tant soit peu ce que je ressentais. « J'ai l'habitude. On s'fait à tout... » À ce que je pouvais constater, je n'étais pas la seule à m'être résignée concernant certaines choses. Pourtant, j'avais de la peine pour lui. Comment peut-on s'habituer à ce qu'un membre de notre famille nous traite de la sorte ? Comment est-ce possible de se faire à l'idée que nous ne sommes rien aux yeux d'une personne qui est censée nous être proche ? Je l'ignore. Et ce que j'ignore par-dessus tout, c'est ce qui est le mieux. Être détesté par le dernier membre restant de sa famille, ou ne plus avoir de famille du tout. Allez savoir. Sans nul doute que, chacun a son propre avis. « Quand même... ça ne me regarde pas mais, tu devrais pas te laisser faire. » J'imagine que mon frère adoptif se sentait affreusement seul et qu'il devait penser qu'il n'avait pas d'autre choix que de subir ces atrocités et pourtant. Pourquoi n'allait-il donc pas voir la police ? Ce fumier payerait enfin pour ces actes. Mais, comme je venais de le dire, ça ne me regardait pas...Alors que quelques larmes se mirent à couler le long de mes joues, Hope me tendait à nouveau le joint sur lequel il tirait depuis tout à l'heure. Je le saisissais, le portant lentement à mes lèvres alors qu'il me posait une nouvelle question. « Pourquoi ils t'ont mis ici... ? » Excellente question, d'ailleurs. Allez savoir pour quelle raison est-ce qu'il avait fallu que je tombe dans ce foyer, gérer par un psychopathe je-m’en-foutiste. J'essuyais rapidement mes larmes avant de tirer quelques taffes. Je réfléchissais. Le regard dans le vide, je soupirais un grand coup, accoudée au canapé alors que je continuais de tripoter la chevelure de mon interlocuteur. Sacrée chevelure d'ailleurs. Je comprenais mieux pourquoi les connaisseuses enviaient les asiatiques. « Je t'avoue que, j'en sais rien. Peut-être encore un test de la part de Dieu, histoire de voir si je vais pas craquer un jour. » Si tel était le cas, il devait bien s'amuser là-haut, installé sur son trône de nuages.
Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Lun 3 Juil - 16:26
featuring ambre marshall.
« Quand même... ça ne me regarde pas mais, tu devrais pas te laisser faire. » j’ai envie de rire à sa remarque, mais y a rien qui sort. J’y arrive même pas. parce que c’est marrant ce qu’elle dit. Ne pas me laisser faire. Si elle savait. Si elle savait qu’il était pas le seul à me cogner. Que c’est limite normal. le quotidien quoi. Et que j’m’étonne quand j’me prend pas un coup dans la gueule pendant une semaine. j'le cherche même pas. ça vient à moi. j'dois avoir la tête pour ça. pour les bleus. les couleurs sur la peau. Pour des raisons toutes les plus stupides les unes que les autres certes, parfois sans raison aussi, mais ça justifie certains actes aux yeux de certains cerveaux étriqués. Ouais ça fait mal. mais on se sent vivant dans ces cas là.au moins un peu. la douleur ça réveille. j'suis pas masochiste, j'aimerais bien m'en passer, mais ça fait parti de ma routine d'aussi longtemps que je m'en souvienne. et puis, elle m’a vu ? qu’est-ce qu’elle veut que je fasse. Si j’riposte j’ose pas imaginer le carnage. Ça sera pire. Et puis j’fais pas le poids. Ni contre mon père, ni contre les autres. Alors j’laisse. Parce que j’ai l’habitude. Parce qu’on s’habitue à tout. On s’habitue à voir les autres souffrir. On s’habitude à la souffrance nous-même. Ça aide à survivre.
Mes yeux se perdent dans la contemplation du ciel pendant quelques minutes quand elle évoque dieu. dieu. Là encore, si j’étais pas si mort j’aurai pu avoir un rire moqueur. Parce que putain, si ce type existe c’est un sacré fils de pute. parce que s'il est là-haut à nous regarder, il doit bien prendre son pied face à ce qu'il voit. il se trippe peut être à aider les têtes qu'il aime bien, ignorer certains, détruire les autres pour son petit plaisir. pour un peu plus de fun devant son émission à grande échelle. Ouais non. j’comprends pas les gens qui peuvent y croire avec toute la merde qui existe en ce monde. Sans déconner. J’parle pas forcément de mon cas, même s’il aurait pu faire un effort de ce côté-là, mais d’une généralité. J’finis par lâcher doucement « t’as ceux qu’ont de la chance et les autres. Dieu il existe pas. et j’comprends pas que des types puissent croire à ça.. faut être con. Et s’il existe, c’est juste un sombre connard. » si elle croit en dieu, que j’la vexe, bah tant pis. Pas moi. Ça me dépasse tout ça. Car franchement, comment on peut prier, croire en une entité pareille à part pour se donner bonne conscience. Non, dans ce bas monde tu te démerdes tout seul, la vie est une chienne et c’est à toi d’encaisser sans broncher en attendant que ça passe. en attendant que ton heure sonne. demain, dans un mois, dans quelques années, t'attends.
♡ ♡ ♡ MACFLY
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Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope) Sam 19 Aoû - 16:27
WHEN IT COMES TO YOU, DON'T BE BLIND
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Sujet: Re: when it comes to you, don't be blind (hope)