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 beware of the ghosts (zyamh)

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MessageSujet: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 16 Jan - 10:30

Son idée est géniale alors il comprend pas pourquoi personne veut l'accompagner. Peut-être parce qu'il les réveille tous en pleine nuit comme s'il y avait une urgence, pour au final lâcher viens on va visiter une maison hantée. Personne ne veut venir, et on tente de le chasser à coups de coussin, coups de chaussure, jusqu'à lui balancer des projectiles en tous genres. C'est quand il esquive un petit coup de fouet du dresseur de fauves qu'il finit par se dire qu'il vaut peut-être mieux laisser tomber. Il emprunte la vieille bicyclette d'il ne sait plus qui, et il s'enfonce seul dans la nuit.

Arrivé devant le bâtiment délabré il sourit, sort son portable pour s'éclairer un peu. C'est pas franchement efficace parce que la lumière de son écran laisse à désirer, et il sait pas qu'on peut utiliser le flash. Il voit pas des masses mais il s'en fout, il entre quand même. C'est qu'une blague pour lui tout ça – des histoires qui font peur il en écoute depuis qu'il est môme, planqué pour écouter les vieux ou installé tranquillement autour d'un feu. Dans le cirque on aime les légendes et les vieilles histoires, on aime faire flipper les plus jeunes c'est comme une tradition. Alors Zyki n'a pas peur, Zyki se dit que c'est juste une vieille bâtisse qui craque et qu'il se passera rien. Il se marre tout seul en entrant sans la moindre discrétion, ses godasses qui râpent sur des débris et des bouts de verre, sa voix qui résonne en échos entre les murs. Il se met à siffler tranquillement, insouciant. Ses doigts qui glissent contre les murs sales et les meubles abandonnés, son regard qui s'attarde sur chaque truc qu'il voit briller. Il peut pas s'empêcher de s'arrêter sur chaque bout de ferraille pour voir ce que c'est, ramassant des morceaux rouillés, des vis des clous abandonnés, à les enfoncer dans ses poches déjà plus remplies qu'une quincaillerie.

C'est là qu'il entend un bruit.

Il se fige, se retourne et oriente son téléphone vers l'obscurité. Ça n'éclaire pas à plus d'un mètre devant lui alors forcément il ne voit rien, et ça lui convient. Il hausse les épaules, pas franchement perturbé, et il reprend son exploration. Il manque de passer à travers le sol une fois ou deux – plutôt dix – et ça le fait rire, comme s'il n'avait aucune notion du danger que ça représente d'être si mal équipé. Il a même pas songé à emmener une lampe torche, rien d'autre que son portable et un vieux zippo qui traîne dans ses poches. Ça le gêne pas qu'il fasse si noir – en tous cas au début. Plus il s'enfonce, plus il entend les bruits se multiplier. Parfois on dirait même qu'ils le suivent et il sait plus trop quoi penser, ses sourcils qui se froncent, ses haltes qui se multiplient. Il a beau se retourner vivement chaque fois, il ne voit rien. Il balaie tout ça d'un rire en s'disant qu'il s'imagine des choses, mais la vérité c'est qu'il est plus si serein que ça. Comment il a pu passer d'un silence total à des craquements, des bruissements, parfois même des bruits de pas ? Il n'aperçoit personne et il a beau lâcher des « Eh ohhh y a quelqu'un ? » personne ne répond. Il essaie de se rassurer en se disant que c'est peut-être un animal, mais il n'y croit qu'à moitié. Et plus ça va moins il sait quoi penser – il fait même plus attention à la direction qu'il prend ni à là où il met les pieds, bien trop focalisé sur tous les sons qui semblent le suivre et l'entourer. Le temps d'une seconde il se demande s'il devient fou ou si ça peut être des effets secondaires, vu toutes les pilules qu'il avale ça serait pas franchement étonnant. Mais ça voudrait dire qu'il contrôle plus rien et qu'il gère mal son traitement, ce qu'il refuse de croire. Cette hypothèse est donc balayée comme les autres et il n'en reste que deux : soit quelqu'un se fout de sa gueule, soit Casper le poursuit. À choisir, il préfère évidemment la première option.

D'un coup il s'arrête et fait volte-face, portable toujours en main, cherchant à scanner l'obscurité même s'il n'y voit presque rien. « Bon ça suffit, j'sais que tu m'suis. Je t'entends hein, t'es où ? » Il essaie d'éclairer tout autour de lui mais ça ne sert à rien – plus ça va, plus la lumière de son écran diminue, et avec elle la batterie. « T'as rien d'autre à faire que m'tourner autour comme ça ? Vous êtes vraiment bizarres ici. » Ici dans cette ville, dans ce pays, partout en dehors du cirque. À ses yeux, les sédentaires c'est un monde à part, un monde trop éloigné du sien. « Allez montre-toi qu'on rigole ! Un peu de courage, hop hop hop ! » Il se baisse un peu en avançant doucement, attentif au moindre bruit qu'il pourrait percevoir. Il a l'air un peu con, on dirait qu'il cherche à appâter un chien errant plutôt qu'un supposé farceur. Faut dire qu'il a pas l'habitude Zyki, en général c'est plutôt lui qui piège les autres. C'est tout de suite moins drôle quand on inverse les rôles.


Dernière édition par Zyki Kida le Mar 30 Jan - 15:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 23 Jan - 20:39

Un hôtel hanté. Niamh avait éclaté de rire quand lui avait dit ça, non mais, c’était ridicule cette histoire, les fantômes ça existait pas. C’était probablement juste un trou à rats où les junkies se retrouvaient pour s’injecter, et où des adolescents apportaient des planches de ouija pour essayer de se faire peur et pour finalement juste échanger des french kiss avec trop de langue. Un hôtel hanté. Niamh est pas à Savannah depuis très longtemps et c’est la première fois qu’elle en entend parler, et maintenant elle arrive plus à s’enlever ça de la tête. Ça peut être drôle après tout, d’aller y jeter un coup d’œil et de voir ce qui foutait la frousse à autant de monde. Et puis Niamh c’est pas le genre de truc qui lui faisait peur, en fait les films d’horreur ça l’a toujours fait rire plus qu’autre chose, et elle finit toujours par se dandiner les fesses pour aller faire autre chose, au grand damn des garçons qui avaient par le passé tenter de l’emmener au ciné-parc pour peut-être avoir la chance de se faire embrasser par la dernière Brannigan. Mais bon, elle n’a rien à faire ce soir et elle repense à ce fameux hôtel hanté, pourquoi pas, ça peut être drôle et puis ça lui changera les idées. La vérité c’est que n’importe quoi est bienvenue pour lui faire oublier le reste, la vérité c’est qu’elle s’ennuie et qu’elle est seule, et qu’un peu d’adrénaline lui fera du bien. C’est un peu sec au niveau des jobs alors faire pomper le sang dans ses veines ça pourra juste lui faire du bien, et qui sait, lui donnée la poussé qu’il lui faut pour aller de l’avant.

Elle parcoure les couloirs abandonnés, regarde les graffitis de yeux ennuyés et se dit que finalement, c’était peut-être une mauvaise idée. Parce qu’elle s’emmerde dans cet hôtel qui n’est pas hanté du tout. Ça fait un bon vingt minutes qu’elle est là à arpenter les couloirs et elle n’a rien vu d’autre que de la poussière, des graffitis et des cannettes de bières abandonnées. Rien qui ne ressemble pas déjà à l’immeuble dans lequel elle vit en ce moment. Un soupir lui échappe, alors que ses mains s’enfoncent dans ses poches. Fail lamentable, il est temps de rentrer chez soi.

C’est alors qu’elle le voit, un peu plus loin. Il lui tourne le dos, elle voit juste des cheveux noirs et un sweat-shirt. Elle s’arrête et elle le regarde, le gars, avec son téléphone cellulaire pour s’éclairer. Un autre curieux, il semblerait, et y’a un sourire qui se glisse sur les lèvres de Niamh. Ses pas ne font pas beaucoup de bruit par terre alors il n’a pas dû l’entendre, autant en profiter. Peut-être que cette sortie ne serait pas un échec total. Peut-être qu’elle peut rire un peu, au moins. Alors elle commence son petit jeu, la grande rousse, pour faire peur au brun. Elle se cache dans les ombres, pousse une bouteille sur bout des orteils, fait glisser son talon contre le plancher. Bruissements, bruits de pas. Et elle lui jette des regards furtifs alors qu’elle s’amuse, et elle se mords la lèvre pour pas éclater de rire, parce que bordel, ça marche, le gars a l’air inquiet et pas rien qu’un peu. Il essaie de l’appeler, mais elle répond pas, ce soir c’est elle le fantôme qui hante l’hôtel, rien de moins.

Et alors qu’elle se cache dans ce qui semble être une chambre, le gars se retourne et illumine le couloir de son téléphone. Heureusement Niamh elle est agile, et elle sait comment se cacher, alors elle évite le couloir de lumière sans trop de difficulté. « Bon ça suffit, j’sais que tu m’suis. Je t’entends hein, t’es où ? » Elle sourit toujours, mais elle ne bouge pas, allez, elle va encore s’amuser un peu. C’est pas très gentil de le faire aux dépends de ce pauvre gars, mais bon, la gentillesse c’est pas sa première qualité à la Brannigan. « T’as rien d’autre à faire que m’tourner autour comme ça ? Vous êtes vraiment bizarres ici. » Elle arque un sourcil, c’est vrai que c’est un peu pitoyable son histoire, qui aurait cru qu’elle s’emmerderait autant à Savannah pour se résoudre à faire ça ? « Allez montre-toi, qu’on rigole ! Un peu de courage, hop hop hop ! » Si elle pouvait elle éclaterait de rire, il est doué par contre, elle fait pas affaire à n’importe qui et elle peut le sentir. Elle sait qu’il approche mais elle aussi est douée. Alors elle repère autour d’elle, et ses longues jambes avancent sans bruit pour traverser la pièce. Des chambres communicantes. En moins de deux elle a inversé les rôles, elle est à nouveau derrière lui. Elle le repère discrètement, il avance prêt à attaquer, et elle s’approche furtivement par derrière. Elle ne lui laisse pas le temps de réagir aux inévitables bruit de pas qu’elle lui souffle à l’oreille. « Boo. »

Le fantôme n’est plus, et Niamh laisse finalement son rire faire écho dans le couloir poussiéreux et sombre. Elle lui laisse quand même le temps de se remettre de ses émotions, au pauvre gars, mais elle ne se gêne pas pour rigoler un peu. « Bah merde, j’tai eu, alors là, j’tai eu… » Elle lève les paumes en l’air, secoue la tête. « J’ai pas pu résister. Toutes ces conneries sur cet endroit qui est supposément hanté, j’ai pas pu résister. » Elle sourit, Niamh, bien fière de son coup quand même. « T’as bien failli m’choper, par contre, merde, c'était… »

Clac. Le bruit d’une porte qui se referme, juste quelques mètres plus loin. Niamh regarde le gars. Ça, par contre, c’était pas moi.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 30 Jan - 16:38

Y a quelqu'un avec lui il en est persuadé, il a entendu les pas, a senti la présence – ou peut-être qu'il a tout imaginé ? Il n'arrive plus trop à savoir et s'il met un tel acharnement à débusquer un être humain c'est aussi pour se rassurer, pour s'dire que tout va bien. Il sait pas ce qui lui fait le plus peur entre imaginer que ça soit surnaturel, ou qu'il soit juste définitivement en train de perdre les pédales. Il veut pas devenir fou il veut pas avoir des hallucinations, qu'elles soient visuelles ou auditives. Faut que ça soit une personne réelle, tangible.

Y a quelqu'un y a quelqu'un y a quelqu'un, s'il continue à se le répéter ça ne pourra qu'être vrai.

Y a quelqu'un maintenant ça fait plus de doute, y a des pas derrière lui. Pourtant il n'a ni le temps d'assimiler, ni le temps de réagir. Un souffle chaud contre son oreille, un murmure furtif qui lui glace le sang. « Boo. » Et il sursaute si fort qu'il manque de s'écrouler, un cri qui lui échappe et son cœur qui cesse subitement de battre. Il se tourne vivement, tombe nez à nez avec une silhouette, hurle à nouveau en reculant. Il trébuche sur des débris, bascule vers l'arrière et finit le cul par terre, son crâne qui heurte brutalement le mur dégueulasse. Ça le sonne un peu, assez pour qu'il en ait le souffle coupé et des points lumineux qui flottent devant les yeux. Le choc continue de vibrer à travers ses os et il sent une douleur aigüe s'étaler à l'arrière de sa tête – il va avoir une bosse, il la sent déjà se profiler sous ses cheveux quand il y passe une main maladroite. « AÏE PUTAIN ! » Y a comme un train de retard, et l'autre qui s'esclaffe sans retenue. « Bah merde, j’t'ai eu, alors là, j’t'ai eu... » Un peu qu'elle l'a eu, y a son palpitant qui s'affole dans sa poitrine, si vite et si fort qu'il a l'impression de le sentir repartir à l'envers. Il grogne de douleur en se redressant tant bien que mal, l'équilibre précaire, une main sur sa tête et l'autre qui s'appuie contre le mur pour l'aider à rester debout. « J’ai pas pu résister. Toutes ces conneries sur cet endroit qui est supposément hanté, j’ai pas pu résister. » Il ne l'écoute même pas, trop occupé à chercher son téléphone qu'il a lâché dans le feu de l'action. Mais il fait sombre et il n'y voit rien, sortant son zippo pour essayer de s'éclairer un peu – c'est pas franchement efficace. « Eh au lieu de t'foutre de ma gueule, aide-moi à retrouver mon portable. » Il ne lui adresse même pas un regard, à peine une miette de son attention. Il s'occupera d'elle après, il a même plus envie de l'engueuler c'est déjà oublié, sûrement qu'il finira même par se marrer avec elle.

« T’as bien failli m’choper, par contre, merde, c'était... » Clac.
Il l'entend lui aussi, se fige en même temps qu'elle.

Il lève les yeux et le briquet, la flamme qui tangue entre eux pour éclairer maigrement leurs visages. Elle le regarde, il la regarde, elle le regarde, il éclate de rire. Ça résonne dans tout le couloir alors qu'il se redresse, le dos bien droit, la surplombant de toute sa hauteur quand il fait un pas vers elle. « Bien joué, j'ai failli y croire. » Sa main qui vient tapoter son épaule dans un geste amical, son sourire qui ne faiblit pas. « Allez dis à ton pote d'arrêter et aide-moi avant que j'm'évanouisse à cause de mon trauma crânien. » Évidemment il exagère – certes il a mal mais c'est rien, et il le sait. Il veut juste lui faire comprendre qu'elle doit se presser un peu.

Pourtant ça continue, à l'étage supérieur y a un bruit sourd comme si quelque chose était tombé, on dirait que c'est juste au-dessus de leurs têtes. Il fronce les sourcils avant de la jauger d'un air dubitatif, le coin de ses lèvres qui tire un peu vers le bas alors que son sourire se fane. « Vous êtes combien au juste ? » Il la fixe une seconde mais ne lui laisse pas le temps de répondre, ses doigts qui s'enroulent autour de son poignet pour la faire prisonnière. Son portable est oublié il est déjà concentré sur autre chose, à se mettre en marche, la tirant dans son sillage. « Bon on va aller chercher tes p'tits copains au-dessus parce que vous êtes chiants là, moi j'voulais visiter et vous avez tout gâché ! » Il n'écoute pas ce qu'elle pourrait avoir à dire, convaincu qu'elle a une petite bande qui l'accompagne, bien décidé à tous les trouver. Pourquoi il en est pas sûr, il fera rien de plus, mais maintenant qu'il a cette idée en tête il oublie tout le reste. « En plus regarde c'que tu m'as fait. » Il tire sur le poignet qu'il tient toujours, amène la main de l'inconnue jusqu'à l'arrière de son crâne pour lui faire toucher la bosse qui a déjà pris de l'ampleur, avant de la lâcher brusquement parce que le contact est douloureux. Il est même pas inquiet de tout ça, persuadé que c'était une simple farce et qu'il vient de déjouer tous les plans de cette fille et ceux qui l'accompagnent sûrement. Pour lui c'est fini, y a plus besoin de faire attention à ce qui les entoure. Pas vrai ?
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 13 Fév - 16:15

La journée sera peut-être pas si affreuse, finalement. C’est en train de prendre une tournure plutôt chouette de l’avis de Niamh, à faire comme si elle était un fantôme, et à effrayer le premier venu. On dirait presque qu’ils sont retournés à la petite école, et qu’ils ont six ans à peine, à se pourchasser partout et à se faire des sursauts. C’est digne des histoires d’horreur autour d’un feu de camp, ça c’est certain. Ça lui rappelle tous les coups qu’elle a pu faire étant gamine, à suivre ses frères partout, et pendant un instant elle sait plus trop si elle a cinq ans ou vingt-cinq, et elle rigole parce qu’elle s’imagine être à la place du type et elle sait pas si elle réagirait avec un sourire ou avec un coup de pied entre les deux yeux. Ce qui est sûr c’est que son plan a bien fonctionné, parce que le gars s’emmêle les pieds et tombe sur le cul, et elle ne fait que rire, Niamh, après tout y’a pas mort d’homme, il aura peut-être une petite bosse sur la tête mais c’est pas la peine d’en faire toute une histoire. Mais bon, jusque là elle n’est pas pris d’insultes, ça commence déjà bien, et elle continue de caqueter comme une sorcière, qui aurait cru que ça serait aussi marrant de venir dans un hôtel hanté et de faire peur à des inconnus. « Eh au lieu de t’foutre de ma gueule, aide-moi à retrouver mon portable. » Elle continue de rigoler Niamh, mais elle s’obstine pas et elle se met à chercher aussi, après tout c’est vrai qu’il fait super noir et son propre téléphone a même plus de batterie, en fait elle est même pas certaine de l’avoir emmener, elle l’oublie partout ce truc. Et elle rit de plus belle parce que bon dieu qu’ils doivent avoir l’air cons tous les deux, à chercher dans le noir comme des aveugles, elle sait pas qui est ce type mais elle le voudra bien comme pote, ça a l’air de quelqu’un de bien.

Puis y’a le bruit, et les rires se coupent sec alors qu’elle se fige, en même temps que lui, les deux aveugles sont devenus des statues, et y’a juste un briquet pour les éclairer, elle regarde le type d’un air un peu éberlué alors qu’il éclate de rire, soudainement les rôles sont inversés et elle y comprend plus rien. « Bien joué, j’ai failli y croire. » Elle le dévisage, la rousse, ce grand gars qui vient la tapoter sur l’épaule, et Niamh elle ne rit plus, mais alors plus du tout. « Allez dis à ton pote d’arrêter et aide-moi avant que j’m’évanouisse à cause de mon trauma crânien. » Elle secoue la tête, et elle continue de le dévisager. « Hein ? » qu’elle lui dit juste, et elle se demande à quel point il s’est cogné fort, mais après tout il ne peut pas savoir qu’elle est venue seule et qu’elle aussi est en train de flipper. Et ça s’arrête pas, y’a d’autres bruits qui viennent perturber le silence, et le cœur de Niamh accélère un peu, merde, est-ce qu’on est en train de la faire marcher ? « Vous êtes combien au juste ? » Elle fixe le gars, les deux sourires sont complètement effacés à présent et c’est comme une mauvaise blague. « Bon on va aller chercher tes p’tits copains au-dessus parce que vous êtes chiants là, moi j’voulais visiter et vous avez tout gâché ! » Et là on dirait que la vie revient en Niamh et elle ouvre la bouche pour lui crier dessus, non mais ça va faire, mais il est plus rapide et il lui attrape le poignet pour poser sa main pour toucher une bosse formée derrière son crâne. « En plus regarde c’que tu m’as fait. » Elle grimace et se débats mais il la relâche rapidement. « Non mais lâche-moi, merde ! » qu’elle laisse tomber, et dans sa voix on devine tout, elle y comprend plus rien.

« Et puis c’quoi ton problème de me gueuler d’ssus comme ça, j’suis venue toute seule alors c’est certainement pas mes copains qui sont là-haut. » Et là c’est plus drôle du tout, on dirait que y’a un courant d’air qui est passé parce qu’elle a le frisson, Niamh, un frisson pas normal pour Savannah, même à cette heure, y’a quelque chose qui cloche et ça l’énerve, peut-être que ça serait mieux de juste foutre le camp mais on dirait qu’elle est pas capable de bouger. Et alors y’a une porte qui claque, puis deux, puis trois, tout autour, ça fait un vacarme incroyable, et puis ça s’arrête. Elle s’approche du gars, un pas, deux pas, même pas peur, elle en a assez. « Ok ça suffit là. C’est toi qui va dire à tes potes d’arrêter, c’est bon j’ai compris, j’tai fait peur et tu m’fais peur, on peut arrêter ces conneries maintenant. » Mais il manque de conviction dans sa colère, parce que ça lui fait bien plus peur qu’elle ne pourrait l’avouer, Niamh elle se battrait contre n’importe quoi, mais des fantômes ça s’attrape pas avec les mains.

Et soudainement, un autre courant d’air, assez fort pour éteindre la petite flamme du briquet, et encore le noir complet, pire que chez le diable, et le premier réflexe de Niamh c’est de tendre la main pour attraper la veste du gars, peu importe, elle s’en fout, elle aime pas ça du tout. « C’est quoi ce bordel » qu’elle lui dit, marmonné, comme si elle avait peur qu’on l’entende, et elle attend qu’il rallume son briquet, et que la panique s’estompe.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyDim 18 Fév - 12:15

« Hein ? » Il n'écoute pas, ne capte même pas la confusion qui semble animer la rousse maintenant que les bruits ont repris, maintenant qu'il est évident que ça ne vient ni d'elle ni de lui. Ils sont pas seuls c'est une évidence et Zyki a oublié toutes ses idées de fantômes – pour le moment il est persuadé que c'est elle qui a tout manigancé, qu'elle a des complices qui se planquent en essayant de le prendre pour un con. Alors il l'attrape, prêt à se mettre en route et à démêler le faux du vrai, ses doigts qui encerclent son poignet et la détermination qui le met en marche. Il espère quand même qu'elle se fera pardonner, pour la frayeur et la bosse qu'il lui fait toucher de force avant de la relâcher en grimaçant. « Non mais lâche-moi, merde ! » C'est déjà fait et il la regarde d'un air un peu perplexe, parce qu'il sait pas si elle est fâchée ou frustrée, peut-être même un peu effrayée ? Il a beau la regarder il a du mal à lire ses traits, du mal à déchiffrer les émotions qui lui échappent toujours un peu trop. Quand ça s'mélange il arrive plus à faire le tri, il voit plus la différence peu importe combien il essaie. Y a que quand c'est clair qu'il pige, et l'inconnue lui facilite pas la tâche. Tant pis, au fond, quelle importance ? Qu'elle soit fâchée ou pas, il s'en fout un peu.

« Et puis c’quoi ton problème de me gueuler d’ssus comme ça, j’suis venue toute seule alors c’est certainement pas mes copains qui sont là-haut. » Ses sourcils se froncent et il a du mal à saisir comment elle est passée du rire aux réprimandes, il a loupé une étape et il a un peu de mal à suivre – comme toujours. « Eh, oh, calmos hein, j't'ai pas engueulée moi. Et si c'est pas tes copains c'est qui ? C'pas les miens, personne a voulu m'accompagner. » Il hausse les épaules comme si c'était une évidence, comme s'il était ridicule de devoir le préciser. Il sait pas trop s'il peut la croire ou si elle joue la comédie, et de toute façon il n'a pas le temps de poser la question : autour d'eux ça reprend. Y a plusieurs portes qui claquent – il arrête de compter après deux – et ça résonne terriblement fort dans l'atmosphère, dans son squelette tout entier. Il a l'impression de sentir les impacts continuer de vibrer dans sa cage thoracique, comme si son cœur essayait de battre aussi fort que les portes ont claqué. « Mais c'quoi encore ce bordel ? » C'est marmonné plus pour lui-même qu'autre chose. Il voit même pas la rousse s'approcher, pose un regard surpris sur elle quand elle se met à parler, soudain beaucoup trop proche de lui. « Ok ça suffit là. C’est toi qui va dire à tes potes d’arrêter, c’est bon j’ai compris, j’t'ai fait peur et tu m’fais peur, on peut arrêter ces conneries maintenant. » Il ouvre la bouche, l'air sidéré, ses yeux comme des soucoupes alors qu'il écarte les bras et les plonge un peu dans la pénombre, le briquet trop loin de leurs visages pour les éclairer réellement. « Mais j'te dis que c'est pas moi ! Ça va aller les accusations gratuites là ? » Il a l'habitude que les soupçons s'orientent vers lui – au cirque à la moindre connerie c'est souvent son nom qui résonne en premier, et dans la plupart des cas c'est à raison. Mais là il est innocent, alors ça l'agace de se faire pointer du doigt. « J'suis tout seul, ok ? C'est toi qui t'éclates à faire peur aux gens j'te signale, qu'est-c'qui me dit que t'es pas en train de me prendre pour un débile ? » Peut-être que tout ça c'est une mise en scène, qu'elle incarne un rôle pour rendre tout ça bien plus flippant encore.

Mais si c'est une mise en scène elle est admirable, c'est vrai, parce qu'un nouveau courant d'air se fait sentir et souffle la flamme de son briquet. Ça lui glace le sang et lui arrache un frisson – il sait pas si c'est à cause de l'air frais ou de l'angoisse qui continue de grimper en flèche. « Oh putain. » Il sent une main s'agripper à sa veste et il sursaute violemment, l'attrape pour la pousser avant de se rendre compte que c'est juste sa compagne d'infortune. « Mais préviens avant d'faire ça, j'ai failli faire une attaque ! » Il peste entre ses dents serrées alors qu'elle marmonne, et il n'a plus envie de rire. Il actionne le briquet, le sang qui pulse à ses tempes à cause de l'adrénaline, le maigre filet de lumière qu'il place entre eux à nouveau. « Bon, j'te jure que c'est pas moi. » Il la dévisage et il a toujours autant de mal à décrypter ce qu'il lit dans ses yeux, mais il décide qu'elle a pas l'air coupable. Le bénéfice du doute, tout ça. « J'sais pas si c'est toi mais on va dire que non pour l'instant. » Le silence se fait soudain bien trop lourd autour d'eux – plus un bruit si ce n'est leurs respirations, le cœur de Zyki qui martèle si fort sa poitrine qu'il a l'impression de l'entendre résonner comme un concert de percussions. Ça rend l'ambiance encore plus inquiétante, silence qui manque un peu trop de naturel, qui donne un air mystique à toute la bâtisse. Il aime pas, mais alors pas du tout ça. « Du coup si c'est pas nous, y a forcément quelqu'un qui s'paie notre tête, pas vrai ? » Il préfère se persuader que c'est juste ça, parce que l'idée de se faire chasser par des esprits ne l'enchante pas franchement. Il y croit, lui, alors à choisir il aimerait mieux rejeter la faute sur un humain.

Il se penche vers elle, baisse le volume de sa voix pour n'en faire qu'un murmure : « On devrait s'allier, trouver qui est le coupable, et lui donner une p'tite leçon. » Un bruissement derrière lui et il se retourne brusquement, éclaire aussi loin qu'il le peut. Rien d'autre qu'un couloir vide et des débris un peu partout. Sa gorge se noue alors qu'il se tourne vers la rousse à nouveau, l'éclaire en continuant de jeter un œil par-dessus son épaule, pas serein. « T'es avec moi ou pas ? » Il espère qu'elle fait partie des aventuriers et qu'elle va dire oui, sinon il le fera seul et même s'il est relativement courageux, il a pas envie de mener l'enquête en solitaire.

Avant qu'elle réponde, un lourd craquement se fait entendre dans l'escalier au fond du couloir. Il se fige, n'osant pas regarder derrière lui cette fois. Ses yeux restent braqués sur elle, une main qui attrape son bras et il sait pas si c'est pour se rassurer en la sentant proche de lui, ou pour la retenir au cas où elle partirait en courant. « Oui ou non ? » Son ton se fait plus pressant et même s'il offre un choix, elle ne l'a pas vraiment. Il refuse de rester seul là-dedans.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 13 Mar - 5:10

« Mais j'te dis que c'est pas moi ! Ça va aller les accusations gratuites là ? » Ok. Y'a vraiment quelque chose de bizarre qui est en train de se passer. Tout ça c'est pas normal. C'est vraiment pas normal. Parce que le gars a l'air vraiment sincère dans son exaspération, mais Niamh n'a pas envie de lâcher le morceau. Elle s'acharne comme un chien après un os, après tout si c'est pas elle qui fait tout ce cirque ça doit forcément être lui. Il fait noir, il fait froid et elle en a marre de ne pas être capable de se dire qu'elle a pas peur. Son truc c'est de faire chier les gens, pas que les gens la fassent chier. Là, c'est plus drôle du tout. « J'suis tout seul, ok ? C'est toi qui t'éclates à faire peur aux gens j'te signale, qu'est-c'qui me dit que t'es pas en train de me prendre pour un débile ? » Elle peut pas le blâmer de penser ça, après tout ça serait son raisonnement aussi. Mais ce n'est pas elle, alors ça doit être lui. Ça doit être lui. Bref c'est le bordel, les accusations qui volent dans tous les sens, c'est toi, non c'est toi, et Niamh commence à se dire que dans le fond, c'est peut-être le moment de comprendre que c'est ni un ni l'autre quand tout s'éteint et que la pénombre les avale tout rond. On se croirait dans la gueule d'un monstre tellement il fait noir. Et soudainement, alors que sa tête semble se refermer dans un étau, le suspect numéro un de toutes ses conneries devient son seul allié. Doigts agrippés à sa veste, les jurons s'enfilent dans la tête de Niamh mais elle a la gorge trop sèche pour les déballer. « Oh putain. » Elle lui a fait peur, il lui a broyé les doigts en pensant qu'elle était quelque chose d'autre. « Mais préviens avant d'faire ça, j'ai failli faire une attaque ! » Elle le sent à peine, il fait trop noir et elle aime pas ça, elle aime vraiment pas ça. Heureusement la lumière revient vite et ça va mieux, on dirait que ses poumons se débloquent un peu. Y s'passe vraiment n'importe quoi dans cette ville, les américains sont vraiment des débiles.

« Bon, j'te jure que c'est pas moi. » Avec la lumière entre eux, Niamh observe son compagnon de fortune pour la première fois. Elle le détaille un peu, comme si elle le voyait pour la première fois, et plisse des yeux. Y'a pas beaucoup de lumière, mais son regard ne ment pas. « J'te crois » qu'elle répond. « J'sais pas si c'est toi mais on va dire que non pour l'instant. » Niamh plisse des yeux, penche un peu la tête sur le côté. C'est bon là. « C'est pas moi. » Elle insiste. Puis c'est le silence. C'est le moment de se faire confiance ou de faire cavalier seul. Ils se toisent à la croisée des chemins, le grand brun et la grande rousse. Elle doit l'avouer, Niamh a pas envie d'être seule dans ce merdier, et y'a quelque chose chez le type qu'elle aime bien, elle sait pas trop quoi, mais ce genre d'impression arrive assez rarement pour qu'elle décide de suivre son instinct. « Du coup si c'est pas nous, y a forcément quelqu'un qui s'paie notre tête, pas vrai ? » Niamh acquiesce. Ouais, c'est vrai. C'est sûrement ça. Ça peut être que ça. Elle a beau être irlandaise elle a jamais cru aux farfadets et aux conneries de ce genre. Sinon pourquoi elle serait venue visiter un hôtel supposément hanté, hein ? « On devrait s'allier, trouver qui est le coupable, et lui donner une p'tite leçon. » Et avec ces mots y'a un sourire qui se tisse sur les lèvres de Nimah, définitivement elle aime bien ce type, ça lui parle comme plan ça. Et puis elle aime pas ça, qu'on se paie sa tête, elle aime pas ça du tout. Faudrait bien lui passer sur le corps avant qu'elle accepte d'être la victime d'un coup pourri. Elle regarde le type, bon dieu qu'il est grand. Elle le laisse vérifier le bruit, ignore le sursaut qu'elle a dans l'estomac, ignore la boule dans sa gorge. « T'es avec moi ou pas ? »

Elle sait déjà la réponse, mais un bruit l'interrompt avant qu'elle ait ouvert la bouche, un craquement dans les escaliers derrière le gars. C'est à son tour à lui de s'accrocher, et Niamh le laisse faire, mais ses yeux à elle sont fixés sur l'escalier. Elle ne cligne même pas des yeux, elle surveille. Le coeur qui bat fort dans sa poitrine. « Oui ou non ? » La réponse fuse d'entre ses lèvres. « Oui. » Ses yeux tentent de percer l'obscurité, d'y voir quelque chose, n'importe quoi. Puis elle croit voir une ombre, non, elle voit une ombre, et ça disparaît aussi vite que c'est apparu, mais c'est bon, elle l'a vu, c'était là, juste là. Niamh sourit. On se paie leur tête.

Plus pour longtemps.

Ses yeux reviennent vers son compagnon, épaules un peu plus détendues, les yeux brillant de malice. « Viens. » Elle lui prend la main sans demander son avis, se met à courir, l'entraînant derrière elle. Elle l'emmène dans la pièce la plus proche qu'elle trouve. Heureusement y'a une fenêtre, et ils parviennent à y voir quelque chose. Niamh referme la porte derrière eux, plus qu'eux deux et quatre murs, en autant qu'ils ne restent pas enfermés c'est ici qu'ils pourront tout planifier. Pas question de laisser ces abrutis continuer leur comédie sans renchérir. « J'en ai vu un. Un p'tit con qui s'croit bien malin. Mais j'l'ai vu. » Elle a le sourire triomphant, les yeux débordant de malice, on dirait qu'elle a treize ans et qu'elle prépare un mauvais coup. Elle toise le gars, continue de sourire. « Enfin, j'ai vu son ombre. Mais ça compte, non ? » Elle balaye l'air, puis croise les bras. « Moi c'est Niamh, en passant. Et toi ? » Autant se présenter si on est pour donner une leçon à ceux qui se croient plus malins que nous. Elle sait pas pourquoi mais elle a confiance en lui, ce total inconnu.

Elle se met à regarder autour d'elle, il faut planifier la vengeance, préparer le champ de bataille. Y'a que des débris, un lit poussiéreux et un vieux meuble dans le coin, Niamh se dirige vers et commence à ouvrir les tiroirs pour voir si elle y trouverait pas quelque chose qui d'intéressant. « Alors, t'es plus du genre à préparer un plan, ou du genre à foncer dans le tas tête baissée ? Moi j'suis prête à tout. » Et alors elle sort une Bible poussiéreuse du meuble et se met à ricaner. « Ah ben merde. » Elle lance le livre au gars, le rire aux lèvres. « Nous voilà sauvés, la parole de Dieu. Si jamais on a vraiment à faire avec des fantômes, on pourra faire un exorcisme. » Et elle rigole, la tension des minutes précédentes se relâche, maintenant qu'elle sait - ou qu'elle est pas mal certaine, plutôt - que c'est à des jeunes stupides à qui ils ont à faire.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyDim 18 Mar - 14:59

« J'te crois. » Il écarte les bras en hochant le menton l'air de dire enfin comme si son innocence était l'évidence même, comme s'il était ridicule qu'elle ait pu l'accuser ne serait-ce qu'une seconde. Pourtant c'est ce qu'il fait avec elle, et ce, sans la moindre preuve. « C'est pas moi. » Son agacement est palpable et il oriente son briquet un peu plus près d'elle pour mieux la voir, pour scanner ses traits. Ça n'sert pas à grand-chose, il a toujours été nul à ce jeu-là, mais il tente quand même. Elle a pas l'air de mentir et de toute façon il a pas d'autre choix que de s'en contenter. « Ça va, ça va. J'te crois aussi. » On dirait pas vraiment, avec la façon qu'il a de continuer à la jauger, ses yeux qui se plissent un peu. Il le fait même pas exprès, c'est juste qu'il est toujours méfiant avec quiconque ne vient pas du cirque, comme si personne n'était digne de confiance à part eux – alors qu'ils sont loin, très loin d'être des exemples. Malgré tout il n'insiste pas, il décide de la croire et si elle vient à lui faire regretter ce choix, il avisera.

Maintenant qu'ils ont fini de se rejeter la faute comme des gamins flippés, la priorité c'est de trouver qui les met dans cet état. Il préfère se convaincre que c'est quelqu'un et pas quelque chose, parce qu'il croit au surnaturel dans une certaine mesure et il préfère avoir un abruti aux trousses plutôt qu'un esprit. Les bruits continuent et le poussent à s'accrocher à elle, ses phalanges autour de son bras alors qu'il lui demande si elle le suit. La vérité c'est qu'il ne demande qu'à moitié ; si elle dit non, il trouvera un moyen de l'embarquer avec lui quand même. « Oui. » Y a un soupir de soulagement qui lui échappe, un sourire qui tire sur le coin d'ses lèvres. « Cool, j'avais pas envie d'te traîner de force. » Ça sort tout seul, ses intentions révélées par inadvertance et il n'y prête même pas attention. La rousse non plus on dirait, parce qu'il voit cet éclat espiègle dans ses yeux sans le comprendre, tout ce qu'il sait c'est qu'il a encore loupé un putain d'épisode. « Viens. » Tout juste le temps de bafouiller un « Hein ? » et déjà elle lui attrape la main, le tire derrière elle quand elle se met à courir. Il pige rien mais il suit quand même, par habitude, par instinct, parce que quand il faut se tirer il ne pose jamais de question. Ils se retrouvent dans une pièce poussiéreuse – comme tout le reste de la bâtisse – et il se tourne vers elle alors qu'elle ferme la porte. Sourcil arqué, il l'interroge du regard en écartant les bras sur les côtés. « J'en ai vu un. Un p'tit con qui s'croit bien malin. Mais j'l'ai vu. » Il ouvre la bouche, prêt à débiter beaucoup trop de questions, à demander à quoi il ressemblait et quelle taille il faisait et comment il était habillé, mais elle le devance. « Enfin, j'ai vu son ombre. Mais ça compte, non ? » Son excitation retombe aussi vite qu'elle est venue, sa bouche qui se referme, l'étincelle dans ses yeux qui se ternit, il se met à faire la moue comme un môme déçu. « Ben j'sais pas, t'as p't'être rêvé. » Et c'est con, si ç'avait été quelqu'un du cirque il n'aurait probablement pas remis ses paroles en doute. Mais il a tellement envie de la croire qu'il finit par hausser les épaules, ses yeux qui se posent sur son visage légèrement éclairé par le rayonnement de la lune qui filtre à travers la fenêtre. « On fera avec. » C'est pas comme s'ils avaient beaucoup d'autres options, de toute façon.

« Moi c'est Niamh, en passant. Et toi ? » Il se met à sourire, hoche le menton pour montrer qu'il a noté. « Zyki. » Il la regarde arpenter la chambre pour fouiller le seul meuble qui s'y trouve, alors que lui s'oriente vers le lit pour s'asseoir au bord, grimaçant quand il l'entend grincer sous son poids. « Alors, t'es plus du genre à préparer un plan, ou du genre à foncer dans le tas tête baissée ? Moi j'suis prête à tout. » Sa carcasse qui se secoue doucement sur le lit comme pour tester la résistance, il se marre à moitié, son rire avalé par les grincements qu'il continue à faire résonner. « Je planifie de foncer dans l'tas. » Technique discutable, certes, mais il a toujours fonctionné comme ça.

Il est encore en train de faire le con avec le lit quand elle semble trouver quelque chose, ses réflexes qui se réveillent trop tard et le livre qui cogne brutalement son plexus avant de s'échouer sur ses cuisses. Il grogne, ses doigts qui s'agrippent à la couverture pour regarder ce qu'elle lui a balancé. La Bible, rien qu'ça. « Nous voilà sauvés, la parole de Dieu. Si jamais on a vraiment à faire avec des fantômes, on pourra faire un exorcisme. » Il recommence à rire avant de balancer le bouquin dans un coin d'un geste trop désinvolte, pas franchement intéressé. « J'te laisserai réciter alors, parce que le latin et moi on– » Sa phrase ne se terminera jamais. Y a un bruit qui le coupe en plein élan, tout près de la porte, ses yeux qui viennent trouver ceux de Niamh comme pour demander si elle aussi elle a entendu ça. Il voit bien que oui, et il se contente de coller un index contre ses lèvres pour lui signaler de n'pas faire de bruit. Dans des mouvements lents, il se redresse et saisit le tournevis qui traîne au fond de la poche de sa veste – une chance qu'il le trimballe sur lui en toutes circonstances ou presque, après tout on sait jamais quand on aura des choses à réparer. Surtout quand on s'appelle Zyki.

Il avance lentement jusqu'à la porte, des grattements et des frottements qui continuent de se faire entendre derrière, qui signalent une présence réelle, tangible – cette fois c'est pas possible autrement. Y a l'ombre d'un sourire qui plane au coin de sa bouche, parce qu'il est persuadé de tenir le coupable, parce qu'il est convaincu que cette fois c'est terminé, Niamh et lui ont gagné. Sa main libre qui s'avance jusqu'à la poignée doucement, ses doigts qui tremblent un peu, le tournevis qu'il garde en l'air au cas où.

Il ouvre. Brutalement, pour prendre l'intrus par surprise, pour ne pas lui laisser le temps de réagir.

Il lâche un cri guttural comme s'il se prenait pour un guerrier, mais ça se transforme vite en espèce de hurlement effrayé, parce qu'il n'y a personne en face de lui. Un couinement inhumain lui répond et c'est en baissant les yeux qu'il s'aperçoit que c'est une bestiole, que la pénombre l'empêche d'identifier distinctement. Peut-être un raton laveur, un chat sauvage, un écureuil sous stéroïdes. Il sait pas trop et il s'en fiche – il beugle sans pouvoir s'arrêter. L'animal détale rapidement et Zyki reste planté là comme un con, sa voix qui s'éteint, le tournevis qu'il lâche, sa main qui vient se poser contre son cœur alors qu'il est soudain à bout de souffle. Il se plie à moitié, inspire expire, cherche à reprendre contenance avant de se tourner vers Niamh. Une paluche toujours plaquée contre son torse, l'autre qui se perche sur sa hanche, il a la respiration saccadée et le sang qui bat à ses tempes ; on dirait qu'il vient de courir le marathon. « MAIS PUTAIN ! » Sa voix se brise sur le dernier mot parce qu'il a déjà trop gueulé. « C'était ça ta fameuse ombre ? Tu te fous d'moi ? » Il s'attendait à surprendre un sale gosse, lui foutre la trouille de sa vie et le voir partir en courant. À la place, c'est lui qui vient de frôler la crise cardiaque. « T'es la pire partenaire du monde ! Ça fait deux fois que j'manque de crever à cause de toi. DEUX FOIS. » Il exagère et il le sait. En attendant, ils tiennent toujours pas leur coupable. À moins qu'il n'y en ait pas d'autre qu'eux et la bestiole qui vient de s'échapper.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 27 Mar - 23:31

C’est bon, la panique est finie, on peut passer à autre chose. Niamh est repassé en mode exploration, et elle se sent bien mieux depuis qu’ils ont repris le dessus, et qu’ils ne sont plus les chassés mais les chasseurs. Enfin, ça semble vraiment être le cas, parce que ça s’est calmé dans l’hôtel, comme si les deux camps prenaient le temps de se préparer avant la bataille finale. Y’a même de la fébrillité dans le coeur de la grande rousse, parce que leurs adversaires semblent être assez solides et assez doués, c’est le coup qu’elle a joué au grand brun qui se multiplie en intensité, on dirait presque un jeu vidéo mais pour de vrai, et Niamh a le grand sourire aux lèvres. Elle qui avait peur de s’ennuyer dans cet hôtel supposément hanté, elle ne s’était jamais autant plantée. En plus maintenant elle n’était plus toute seule, y’avait ce gars avec elle, au regard un peu lunatique et aux allures un peu étranges mais elle l’aimait bien et il faisait un bon partenaire de mauvais coups. C’était tout ce que Niamh avait besoin, oubliant pendant quelques temps qu’elle était proche de la trentaine, éternellement la gamine de quinze ans. À quelque part elle en voyait quelques uns lever les yeux au ciel, mais elle s’en fout, elle s’éclate et c’est tout.

Zyki qu’il s’appelle, et elle arque un peu le sourcil, y’aurait presque concours sur le nom le plus bizarre mais elle peut devenir que tout comme elle, il est pas nécessairement du coin. Puis c’est plutôt cool comme nom alors elle ne fait pas de remarque et le regarde plutôt rebondir sur le vieux lit comme un gamin. Ouais, clairement, ils allaient bien s’entendre ces deux-là. En plus ses techniques lui plaisent, foncer dans le tas c’est clairement la meilleure idée, pas à se casser la tête, autant se simplifier la vie et improviser. Elle le regarde avec des grands yeux et un grand sourire alors qu’elle lui balance la Bible. Elle a presque envie de le rejoindre sur le lit pour qu’ils puissent tester à deux la capacité des ressorts - et elle ne résiste pas plus longtemps, se jette à côté de lui et se fait rebondir une ou deux fois. On aurait dit deux gamins à la récréation, et Niamh en oublie presque la bataille qui s’en vient les supposés fantômes. « J'te laisserai réciter alors, parce que le latin et moi on– » Il ne finit pas, et Niamh entend bien pourquoi. Leurs regards se croisent, et elle voit bien qu’il a entendu aussi, et ça lui rappelle que toute cette histoire n’est pas terminée et qu’on les laissera juste pas tranquilles. Elle regarde Zyki se redresser, jetant un coup d’oeil vers la porte qui est toujours fermée - heureusement. Il sort un tournevis de ses poches et Niamh le regarde un peu de travers - mais qui se balade avec ce genre de truc dans les poches ? Mais pas le temps de se poser des questions, y’a une bataille à livrer et il faut qu’elle se concentre.

Elle se relève et suit son partenaire de guerre vers la porte, restant silencieuse. Y’a trop de mouvements dehors pour qu’ils hallucinent tous les deux, et le coeur de Niamh accélère. C’est quoi cette merde. Elle essaie de se raisonner, c’est sans doute les p’tits cons de tout à l’heure. Certainement. Et si ça ne l’était pas ? Et si Zyki avait raison, et si elle avait rêvée ? Zyki lui ne semble pas inquiet, même qu’il sourit. Alors Niamh décide de lui faire confiance et se détend un peu, après tout ils sont armés au cas où. Elle inspire profondément alors qu’il va pour ouvrir la porte. Le cri de Zyki la fait sursauter, et alors qu’elle repère elle aussi la chose par terre elle se jette contre lui pour se protéger, son propre cri se mêle au sien et bientôt ils sont deux cons à hurler à la mort face à ce qui les guettait derrière la porte. Puis la chose détale et elle réalise que c’est juste un chat ou une saloperie du genre. Elle s’arrête de crier, expire, son coeur bats fort, beaucoup trop fort, mais mais mais. « MAIS PUTAIN ! » exclame Zyki, et Niamh s’accoude au cadre de la porte. « C’ÉTAIT QUOI CETTE CHOSE » qu’elle beugle, essayant de reprendre pied, elle sait pas si elle a plus eu peur de la bestiole ou des hurlements de Zyki, ce qui est certain c’est qu’elle en voit presque des points noirs. « C'était ça ta fameuse ombre ? Tu te fous d'moi ? » Elle lui renvoie un regard noir, le souffle encore court. « Va chier ! J’crois que je sais distinguer un être humain d’une bestiole du genre ! » Elle soupire, mais elle est même pas sûre de ce qu’elle dit, après tout c’était une ombre, et ça paraissait plus grand, mais elle s’était peut-être trompé. « T'es la pire partenaire du monde ! Ça fait deux fois que j'manque de crever à cause de toi. DEUX FOIS. » Elle se redresse et toise Zyki, secouant la tête. « Non mais calme moi, t’as pas failli crever, t’exagères merde ! T’as juste failli me crever les tympans, c’est tout c’que t’as fait ! » Elle n’allait quand même pas ne rien répliquer à toutes ces accusations, et puis elle a le coeur encore trop en gelée pour réfléchir correctement. « Putain... » Elle pose ses mains sur ses hanches, secouant toujours la tête, essayant de se mettre à respirer. Puis y’a comme un déclic qui se fait dans son esprit. Elle réalise ce qui vient de se passer, que deux adultes se sont mis à hurler devant une bestiole, qu’ils sont en train de se faire plus peur qu’autre chose. Et gamins qui s’amusent à jouer des tours ou pas, ils ont vraiment eu l’air cons.

Alors Niamh se met à rigoler.

C’est un ricanement un peu rouillé qui passe ses lèvres en premier, avant que ça continue, que ça se débloque, et que ça se termine en éclat de rires. Bientôt elle respire à peine, rigolant à en s’époumonner, penchée vers l’avant pour essayer de reprendre son souffle. Elle rit, elle a mal aux côtés. « Un raton. Un raton. Un foutu raton » qu’elle marmonne en rigolant, bon sang, c’est la meilleure celle-là. Elle se redresse et pose une main sur le bras de Zyki, pointant la porte. Elle a des larmes qui coulent, putain un raton. « Tu t’rends compte qu’on vient d’hurler à mort devant un putain de raton ? » Hilare, elle en décroche pas, et ne fait que toiser son partenaire de guerre, secouée de rires. « Tu crois qu’c’est ça qui hante l’hôtel ? Que tout ce temps, les gens croyaient à des fantômes, mais c’était qu’un foutu raton ? Oh putain. J’en peux plus. » Bon d’accord elle en sait rien, y’a peut-être vraiment des fantômes, et probablement vraiment des gamins stupides, mais ce qui est sûr c’est que le raton fait partie des habitants de l’endroit, qu’il soit responsable de leurs précédentes peurs ou pas.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyDim 1 Avr - 15:40

Niamh qui se perche sur le lit à ses côtés, leurs carcasses qui rebondissent sur les ressorts usés, les grincements inquiétants qui emplissent l'air. Deux sales gosses pas foutus de rester en place, à croire qu'ils se sont bien trouvés. Pourtant quand un énième bruit retentit, les sourires s'envolent et la peur revient au galop – Zyki la sent au creux d'ses tripes, la devine dans les yeux bruns qui croisent les siens. Ils n'ont même pas besoin de parler pour se comprendre, pour savoir qu'ils ont entendu la même chose et qu'il est temps d'agir. Une bonne fois pour toutes.

Alors il se lève, son tournevis brandi comme une menace un peu bancale, ne bronche pas quand il entend Niamh le suivre.
Et il ouvre. Et il beugle. Et elle aussi.

C'est une putain de cacophonie, leurs cris qui se répondent et montent un peu trop dans les aigus, le couinement de la bestiole à leurs pieds qui résonne un peu plus doucement. Elle détale et c'est Niamh qui se tait la première, Zyki qui met quelques secondes de plus, figé dans sa position d'attaque comme si la machine s'était enrayée. Quand il finit par reprendre son souffle, il a l'impression que son cœur est redescendu jusque dans ses pompes pour mieux remonter le long de sa trachée juste après. « C’ÉTAIT QUOI CETTE CHOSE ? » Il ne l'entend qu'à moitié, un bourdonnement à ses oreilles et une main plaquée contre son torse pour vérifier que son myocarde est toujours à la bonne place finalement – il le sent battre sous le tissu, tout va bien. Ça l'empêche pas d'accuser Niamh directement, parce qu'en se basant sur ce qu'elle disait avoir vu il s'attendait à quelqu'un, pas quelque chose. Pas un putain d'animal inoffensif qui l'a pourtant fait hurler à la mort. « Va chier ! J’crois que je sais distinguer un être humain d’une bestiole du genre ! » Elle le regarde de travers et il écarte les bras en grand, un peu trop théâtral, comme souvent. « T'es sûre ? Parce que pardon, hein, mais l'truc derrière la porte c'était clairement pas un humain j'te signale ! Bigleuse va. » Il a l'air d'un petit garçon fâché, avec la presque insulte digne d'une cour de récréation, ses sourcils froncés et ses yeux qui lui lancent des éclairs. En vérité il est pas en colère, c'est juste l'adrénaline qui retombe doucement et qui le rend excessif, à tout exagérer trop facilement. « Non mais calme moi, t’as pas failli crever, t’exagères merde ! T’as juste failli me crever les tympans, c’est tout c’que t’as fait ! » Sa bouche qui s'ouvre si grand qu'on voit presque le fond d'sa gorge, puis qui se ferme, puis s'ouvre à nouveau alors qu'il pointe un index accusateur dans sa direction. « J'suis pas passé loin de l'infarctus, ok ? T'as d'la chance que j'sois pas cardiaque. » Son index change de sens, désigne sa propre tête, là où il s'est violemment cogné un peu plus tôt. « Et pis j'aurais pu avoir un trauma crânien ou un truc comme ça, on sait pas. Tu vois, deux fois ! T'es un danger public c'est tout. » Sûrement qu'il est mal placé pour parler, mais ça il préfère l'oublier.

« Putain... » Il la regarde quand elle se met à rire, un peu perdu le temps d'une seconde. Et puis il la suit, se marre à gorge déployée lui aussi, leurs éclats qui se font écho comme l'ont fait leurs hurlements un peu plus tôt. Ils s'esclaffent comme deux idiots, les nerfs qui lâchent, les muscles qui se détendent. « Un raton. Un raton. Un foutu raton. » Il arrive pas à répondre, pas capable d'articuler, à peine foutu de respirer. Il est à bout de souffle et il a mal aux zygomatiques, des larmes qui perlent au coin des yeux à force de rire aussi fort. « Tu t’rends compte qu’on vient d’hurler à mort devant un putain de raton ? » Il hoche la tête à défaut de pouvoir parler, encore hilare, une main sur ses abdos qui commencent à tirer, de petits soupirs qui lui échappent alors qu'il tente de retrouver sa respiration. « Tu crois qu’c’est ça qui hante l’hôtel ? Que tout ce temps, les gens croyaient à des fantômes, mais c’était qu’un foutu raton ? Oh putain. J’en peux plus. » Il en sait rien mais cette idée le fait rire de plus belle et il est obligé de s'éloigner pour s'agripper à l'encadrement de la porte comme s'il avait du mal à se tenir droit, les épaules encore secouées par les éclats qu'il cherche à contrôler désespérément. Ça dure encore un moment avant qu'il n'arrive enfin à se calmer, assez pour pouvoir inspirer un grand coup et ouvrir la bouche, ses mots entrecoupés par des vestiges de rire. « J'sais pas.. Bordel j'sais pas mais quel sale enfoiré d'merde, c'est lui qui nous a eus. » Et en beauté. À tel point qu'il est convaincu qu'y a plus qu'eux dans cet hôtel, personne d'autre, pas de petite bande pour les piéger – p't'être qu'ils étaient vraiment là puis qu'ils sont partis, au final ils sauront jamais. Ça change rien au fait que Zyki croit aux esprits. « Le truc qui hante le coin pour de vrai doit bien s'marrer en tous cas. Même pas besoin d'effrayer les visiteurs, y a le raton qui s'en charge. » Il secoue la tête en rigolant doucement, ramassant le tournevis qu'il a lâché dans la panique. Il le range dans sa poche, là où trônent déjà des tas de bouts de ferraille qui tintent à chacun de ses mouvements. Pas moyen d'être discret avec un Zyki à ses côtés.

Il se tourne vers Niamh, sourire au coin des lèvres. « J'reviendrai parce que j'suis sûr qu'y a pas que le raton qui traîne ici. Si j'croise le fantôme je te raconterai. » Comme s'ils allaient se revoir de manière certaine, comme si elle était intéressée. Sa visite des lieux a tourné court alors il en restera pas là, quitte à revenir un peu mieux équipé ou accompagné dès le début, il sait pas mais l'idée a germé, elle lui restera en tête. Pas comme le reste. « Dis, t'es venue en voiture ? Tu veux pas m'ramener ? » Il se rappelle déjà plus qu'il est venu à bicyclette – même pas la sienne en plus. Il s'en souviendra probablement demain, quand tous les mômes du cirque se feront engueuler en attendant que le coupable du vol de vélo se dénonce, et il se fera tout p'tit quand son nom résonnera naturellement parmi la liste des suspects. Zyki par-ci Zyki par-là, c'est toujours la même rengaine, tout le cirque connaît déjà la chanson. Quand il faut remonter des bretelles, c'est trop souvent les siennes.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptyMar 10 Avr - 20:44

Les côtes qui font mal, le rire étranglé, les larmes brûlantes. L’hilarité qui ne ternit pas alors que la réalisation se fait, qu’elle et Zyki se sont fait arnaquer par un raton, et qu’ils ont gueulé comme des cons quand ça a couiné de l’autre côté de la porte. Niamh était venue à l’hôtel avec la bonne intention de rigoler un peu, voilà qu’elle en avait pour son argent, même si elle s’était pas imaginée que ça se passerait comme ça. Les seules autres fois où elle avait voulu faire un truc du genre, c’était en Irlande et ça s’était avéré plutôt ennuyant, et la compagnie relativement merdique. Mais cette fois les rires étaient incontrollables et la compagnie agréable. Bref, une aventure de réussie aux yeux de la rousse qui essaie vainement d’essuyer ses larmes et de calmer les rires qui secouent ses épaules. Dire que voilà deux minutes ils s’engeulaient toujours, à se hurler des insultes en plein visage à cause de l’adrénaline et du choc, et là on croirait deux gamins qui se clament meilleurs amis dans le bac à sable.

Finalement les rires commencent à ralentir, et Niamh expire longuement pour essayer de détendre ses abdos qui lui tirent. « J’sais pas… Bordel j’sais pas mais quel sale enfoiré de merde, c’est lui qui nous a eus. » Un rire éclate à nouveau dans la gorge de Niamh, alors qu’elle secoue la tête. Ça c’est sûr, ils se sont fait avoir comme des débutants. « Le truc qui hante le coin pour de vrai doit bien s’marre en tout cas » continue Zyki. « Même pas besoin d’effrayer les visiteurs, y a le raton qui s’en charge. » Elle le regarde ramasser son tournevis pour le laisser tomber dans ses poches, qui sonnent davantage comme des quicaillerie ambulantes, un grand sourire au visage. Clairement, Zyki est convaincu que y’a autre chose qu’un raton psychopathe qui traîne dans l’hôtel - que les fantômes sont réels, et qu’ils surveillent les environs. Niamh n’a pas envie de lui faire éclater sa bulle, elle le trouve rigolo comme ça, puis d’abord elle sait pas, peut-être bien que les fantômes ça existent vraiment. Ça serait plutôt excitant, à quelque part. « C’est l’gardien des lieux » dit-elle donc avec un signe de tête, voilà qui scelle le dossier.

Alors qu’elle s’accoude au petit meuble le plus proche pour reprendre un peu son souffle, Zyki se tourne vers elle. « J’reviendrai parce que j’suis sûr qu’y a pas que le raton qui traîne ici. Si j’crois le fantôme je te raconterai. » Elle le regarde toujours avec son grand sourire, toisant avec curiosité son nouvel ami. « J’espère bien que tu m’raconteras. » Elle sait pas du tout si un jour leurs chemins vont se recroiser, après tout c’est assez singulier comme rencontre, et elle sait absolument rien de sa vie, au grand Zyki, mais il ne sait rien de la sienne non plus et ça l’empêche pas de s’emballer à l’idée d’échanger des ragots sur les fantômes de Savannah. « Dis, t’es venue en voiture ? Tu veux pas m’ramener ? » Soudain il a l’air un peu perdu, le Zyki, un peu confus, et Niamh lui donne son sourire le plus caractéristique, en coin, débordant de malice, mais pas de méchanceté. « Ouais. » N’importe quelle excuse est bonne pour conduire de toute façon. « T’es v’nu à pied jusqu’ici ? » Après tout l’hôtel est un peu perdu au beau milieu de nulle part, Niamh se serait pas venue venir ici en promenade solitaire. Mais bon, à quelque part ce n’est pas de ses affaires et elle a ce qu’il faut pour le raccompagner. « J’suis en moto par contre, j’espère que ça te gêne pas. J’ai pas deux casques. » Assez de place pour deux, de toute façon, et ça fait pas peur à Niamh. Tant que ça lui fait pas peur à lui, ils peuvent y aller.

Elle se redresse et adresse un petit sourire à Zyki. « T’en fais pas, j’conduis bien. T’auras qu’à t’accrocher à moi. » Petit clin d'oeil complice. Elle sort de la pièce, direction la porte de côté qu’elle a emprunté pour entrer dans l’hôtel. Tout est silencieux maintenant, le raton a décidé d’aller faire sa sieste il faut croire. « Allez, sortons d’ici. » Elle lui fait signe de le suivre, ce sera à lui de décider si une autre aventure lui tente. « Où est-ce que j’te dépose, alors ? » qu’elle lui demande, sa voix résonnant un peu dans les pièces vides de l’hôtel, alors qu’ils se dirigent vers la sortie.
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MessageSujet: Re: beware of the ghosts (zyamh)   beware of the ghosts (zyamh) EmptySam 14 Avr - 12:48

« J’espère bien que tu m’raconteras. » Y a un large sourire qui vient fendre son visage, une lueur espiègle dans l'fond de ses yeux – on dirait un gosse. Il lui fait un clin d'œil d'un air entendu, comme une promesse tacite. Promesse d'enfant, promesse qui n'vaut pas grand-chose parce qu'il les tient rarement mais sur le coup il les pense toujours, de cette sincérité réelle et presque innocente. La même innocence avec laquelle il demande comment elle est venue et si elle peut le ramener, parce qu'après tout maintenant ils sont alliés alors elle peut bien lui rendre un service, pas vrai ? « Ouais. T’es v’nu à pied jusqu’ici ? » Moment de flottement. Il a les yeux dans le vide, les neurones qui turbinent à l'envers alors qu'il essaie de se souvenir comment il a atterri là. Mais il a déjà oublié, sa mémoire saturée par tout ce qui vient de se passer, les bruits les ombres et le raton. Son cerveau arrive pas à remonter aussi loin pour l'instant, trop pris d'assaut par le reste, les questions les idées les envies d'enquêter, les plans sur la comète quand il s'imagine revenir et passer toute la nuit entre ces murs, p't'être qu'il pourrait embarquer Ninel dans sa croisade. Erreur système, il en oublie jusqu'à la question de Niamh quand ses prunelles reviennent se concentrer sur elle. « Hein ? » Il a l'air un peu déphasé, pourtant il se remet à sourire en haussant les épaules. « J'vis pas super loin t'inquiètes. » Il répond à côté de la plaque et balaie tout du revers de la main, comme si ça n'avait pas d'importance. Il oublie. Il oublie tout jusqu'à ce que ça lui revienne dans les dents – et demain, il sera frappé d'une illumination quand au cirque on scandera à la bicyclette disparue.

« J’suis en moto par contre, j’espère que ça te gêne pas. J’ai pas deux casques. » Soudain il a l'air excité comme un môme, à écarquiller un peu les yeux et sourire encore, sourire si fort que ça remonte presque jusqu'à ses oreilles. « TROP COOL ! » Il relève même pas le détail sur les casques, parce que ça lui paraît dérisoire. Il a déjà fait de la moto un tas d'fois, mais il se souvient pas avoir porté de casque ne serait-ce qu'une seule. C'est ça, de n'pas penser aux conséquences au point d'oublier qu'on est ni invincible ni immortel. « Tu m'laisseras la conduire ? » Il n'a aucun permis, mais il sait faire. Il a appris sur le tas, avec les autres gamins d'la troupe en grandissant, quand l'un d'eux mettait la main sur un deux-roues – souvent emprunté, rarement rendu. C'est pas pour autant qu'il faut lui faire confiance sur la route. « T’en fais pas, j’conduis bien. T’auras qu’à t’accrocher à moi. » Elle lui fait un clin d'œil et il se marre, parce qu'il n'avait de toute façon aucune inquiétude.

Quand elle suggère d'enfin sortir il se fait pas prier et la suit rapidement, le pas léger, toute angoisse envolée. Pourtant il fait toujours aussi sombre et les bruits ambiants ne sont pas devenus plus chaleureux entre temps, mais ça l'atteint même plus. Comme si leurs éclats de rire avaient suffi à décrédibiliser toute l'aura mystique qui s'était faite dans les lieux. Il éclaire le chemin avec son briquet, trébuche une ou deux fois, continue à se marrer comme un abruti. « Où est-ce que j’te dépose, alors ? » Ils finissent par passer la grande porte d'entrée et il se tourne vers elle, rangeant son briquet maintenant qu'ils sont baignés par la lumière de la lune. « Tu vois la plage sur Tybee ? Pas loin y a un cirque sur un terrain vague. C'est chez moi. » Il bombe un peu le torse sans même s'en rendre compte, la fierté qui suinte par tous ses pores comme chaque fois qu'il parle du cirque. Il attend qu'elle grimpe sur la bécane et la démarre avant de l'enfourcher à son tour, enroulant un bras autour de la taille de Niamh alors que sa main libre est occupée à glisser contre la carrosserie bien entretenue.

Elle se met à rouler et il s'accroche à elle, toujours le même sourire pendu aux lèvres alors que le vent ébouriffe ses cheveux et s'engouffre dans sa veste. Il regarde défiler le paysage et fait des commentaires qui se perdent entre le bruit du moteur et du vent, à parler seul sans même s'en soucier. Et quand ils arriveront à destination, p't'être bien qu'il lui proposera de monter dans sa caravane pour boire un coup et se remettre de toutes ces émotions. P't'être bien qu'ils parleront un peu trop longtemps, à débiter un peu trop de conneries et enchaîner un peu trop de verres.

P't'être bien, qui sait.

( RP TERMINÉ )
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