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 (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)

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Alice Rivera

Alice Rivera
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MessageSujet: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyDim 14 Jan - 18:55

Le nouvel an ça aurait du être elle et les deux autres. Ca aurait du être Rhoan Tito et elle et puis beaucoup d’alcool. Et puis beaucoup de conneries aussi. Ca aurait pu être aussi elle et les Rivera, au fond c’est un peu ça, alors qu’elle essaye vaguement de s’enfoncer dans un coin du salon, éviter le regard de sa mère, celui de ses frères, de ses cousines, de toute la famille quoi. Elle se sent à l’étroit Alice, comme une enfant de trop, et c’est ça depuis huit ans maintenant, dès qu’elle franchit de nouveau le seuil de la maison elle devient une intrue, quelque chose à surveiller, comme si elle était une bombe à retardement, une grenade à regoupiller, comme si ça pouvait être possible.
Elle a la flute de champagne entre les doigts, petit four dans l’autre, essaye vaguement de suivre les conversations qui fleurissent autour d’elle mais elle se sent à l’étroit. Oui ça aurait pu être elle et les Rivera s’ils n’avaient pas invité tout le foutu quartier à passer la soirée ici, dans cet appartement toujours trop petit. Elle crèverait d’être ailleurs Alice, avec Tito et Rhoan, dans un bar ou sur scène, exploser le tout, la réalité, tout sauf ce qui se déroule actuellement devant ses yeux. Bonne année en tant que fantôme, les toilettes c’est par là pour dégueuler. Elle en serait presque capable Alice, mais y a pas besoin de pousser le supplice plus longtemps, portable qui vibre dans sa poche, elle avale distraitement la nourriture essuie ses doigts pleins de gras sur sa jupe bien repassée, pianote distraitement, évitant ainsi de répondre à une des nombreuses questions barbantes. Sos appel à l’aide, quelques mots distraitement envoyés par Eoin, ça s’imprime dans ses rétines, le sourire qui revient un peu, moquer, mauvais, comme la sensation de flairer un truc acide.
Et puis tant pis quoi, la soirée continuera bien sans elle non ? Fais pas ça Mija, t’oseras pas semble crier les yeux de sa mère. Regarde apprend maman, ta fille s’est dissoute dans le néant y a bien longtemps, avalée sous les opiacées, les relaxants, toutes les saloperies qui ont aujourd’hui marqué ses veines définitivement. Alors elle claque la porte Alice, claque la mauvaise humeur aussi, et dans la nuit elle se glisse pour retrouver l’autre moitié d’un miroir un peu cabossé.

Il est là Tag – Eoin – avec sa sale gueule prête à l’emploi. Quelques pas de plus elle vient se rapprocher de lui, face à face elle l’observe, essaye de comprendre un peu, pourquoi. « T’as un radar dans le cœur ou quoi ? » elle frissonne un peu, il fait froid et elle a oublier sa veste, jambes nues exposées au vent, pas grave, elle a comme le sentiment qu’elle aura bientôt de quoi se réchauffer. « Bonne année connard, tu me le donne maintenant mon cadeau ? »  impatiente elle tend la main. Bah quoi, c’était de ça dont il parlait non ? Non. Qui sait. Elle invente toujours un peu trop.
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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyDim 21 Jan - 0:46

Peut-être que quelqu’un t’embrassera, ce soir, a soufflé sa mère et il a haussé les épaules, le regard perdu dans le vide. Peut-être, elle dit, et ça lui donne envie de rire autour de la cigarette qu’il fume, assis sur le perron, les mains enfoncées dans les poches et les lèvres presque bleues. Peut-être, et il faudrait qu’il sorte, et il faudrait qu’il ait une gueule présentable, et il faudrait que son manteau soit pas si fin qu’on voit à travers et son porte-monnaie si vite qu’il ressemble à la fosse des Mariannes. Peut-être, et il a pas envie, en vrai, parce que ça veut dire laisser quelqu’un s’approcher et pas flipper, parce que ça veut dire, laisser quelqu’un se pencher et pas ricaner, s’échapper, s’enfuir, pas prendre une tangente, pas prendre la solution de facilité. Il a dit aux Révolutionnaires qu’il serait occupé, ce soir-là, a dit à sa famille qu’il serait pas là, a pas répondu aux invitations et aux sous-entendus, à l’envie de se mettre une race dont il se remettrait plus. RSVP, ta gueule, s’te plaît. Lui il a envie de cramer des voitures sous le feu d’artifice et de danser sur le macadam qui sent l’essence, de valser devant les flammes pour un peu oublier, d’aller faire des doigts à toutes ces caisses beaucoup trop propres qui sont mal garées. C’est le Nouvel An, ouais, et la seule bonne résolution qu’a pris Eoin c’est de tout casser, plus encore que l’année passée, plus encore que les années déjà écoulées, parce que y a une grenade qui a été dégoupillée et qu’il est incapable de désamorcer, parce que y a un poison qui s’est déversé dans ses entrailles et les rongent sans qu’il puisse l’arrêter.

C’est la faute de Jem et peut-être qu’il est injuste. C’est la faute de Jem et il arrête pas de ressasser, les mots durs et la colère et la rage, et sa stature toute pétée qui se glisse dans la porte. Il aurait pu répondre beaucoup d’autres choses, additionner des mots, encore et encore, mais il est resté muet, tétanisé, pétrifié, paralysé. Il a pas su. Il a pas répondu. Il s’est bouffé la balle dans les dents et a regardé l’émail voler, a dégusté son propre poison, accorder son envie de crever à son diapason. C’est la faute de Jem, qui crache et qui juge et qui sait pas et qui fait exactement ce qu’il lui reproche, la faute de Jem et de l’allumette qu’il a balancé sur les braises, sans un regard en arrière, sans une arrière-pensée, la faute de Jem et il est assis au milieu d’une route vite lorsqu’il envoie le message à Alice. Il se demande si elle arrivera avant la prochaine voiture, se demande si la route est piétonne, se demande s’il s’en soucie, dans le fond. Non.

« J’ai un radar à toi. » Il répond, simplement, lorsqu’elle pose la question et il se relève lorsqu’elle exige un cadeau, ouvre son sac pour lui montrer son petit matériel de pyromane, bombe de déodorant et briquet et tout ce qu’il faut pour s’amuser, masque et tout le toutim et ses yeux dans ses yeux et son regard sur sa bouche et ses prunelles contre sa peau, une seconde à peine, le temps d’un battement de cil avant qu’il esquisse un sourire infect, un sourire qui contamine, qui pourrit, qui se répand. « Joyeuse année, salope, j’ai ramené de quoi s’amuser. »

Il penche la tête, la jauge du regard.

« Et mon cadeau à moi, c’est quoi, alors ? »

Il parie qu’elle sait pas. Il sait pas s’il en a quelque chose à foutre. Sans doute pas.
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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyMar 23 Jan - 14:05

Il est là au milieu de la route, assis comme si le monde lui appartenait. Et peut être que ce soir c’est le cas. Peut être que ce soir c’est lui le roi, même si c’est ridicule de penser Eoin en souverain, le sourire qui se tord sur son visage quand elle imagine le paradoxe. Mais au fond c’est l’effet qu’il lui fait, là, sur le bitume, ses pupilles qui accrochent les siennes. J’ai un radar à toi. Et dans la poitrine d’Alice ça démange un peu, juste un peu, une petite flamme qui se rallume, et le sourire qui grandit un peu plus. Foutu Eoin. Trop de bonnes paroles, c’est un serpent. Mais le poison elle aime ça, autant qu’elle l’aime lui, c’est plus la peine de se mentir pas vrai, sinon elle serait pas là, face à lui, à tendre la main pour recevoir un cadeau imaginaire.
Il se redresse, face à elle, Alice ne recule pas, le regard qui dérive jusqu’au sac qu’elle inspecte d’un air presque impressionné. Il sait comment lui faire plaisir. Comme toujours. Ça en deviendrait presque lassant. Presque. Mais ça ne l’est pas. Elle veut pas se demander combien de temps ça durera tout ça, le cœur qui tape trop fort dans la poitrine quand elle pense à toutes les conneries qu’ils vont faire. Joyeuse année, salope, j’ai ramené de quoi s’amuser. Et Alice qui relève la tête, pendant un instant y a plus qu’eux et rien d’autre, une seconde de silence dans le monde qui ne fait que hurler. Et elle s’accroche à ça. A ce calme qui l’envahit. Et c’est traitre, elle sait, mais c’est pas grave. « tu me gâte dis-moi » et le salope qui résonne dans sa tête, ça la fait rire, encore plus quand elle prend du recule pour l’observer, lui et son putain de sourire. Qui aurait cru hein. Et mon cadeau à moi, c’est quoi, alors ? silencieuse elle se contente de lui prendre le sac des mains, rien qu’un instant elle le frôle, ptêtre pour s’assurer qu’il est bien vivant et pas une hallucination offerte par son cerveau mourant. Il a les doigts glacés Eoin, elle aussi remarque. Ca leur va bien, comme des fantômes prêt à tout bousiller pour la nouvelle année.
Alice enfile le masque, qu’elle descend juste assez pour pouvoir respirer avant d’attraper une bombe de déodorant, briquet qu’elle sort de sa poche dans l’autre, s’amuse un instant à appuyer pour faire flamber dans le vide. « J’avais jamais testé » et de nouveau elle recommence, ptêtre un peu trop prêt d’Eoin, juste pour rigoler. « Ton cadeau tu verras. Pas tout de suite, une surprise c’est une surprise » qu’elle reprend doucement, avant de lui placer la bombe de déodorant et le briquet dans les mains, fouillant dans le sac pour se servir elle aussi. « T’as une idée de ce que tu veux faire flamber ? » parce que si non elle a quelques petites propositions, éradiquer ce qui la bouffe au lance flamme, tout faire cramer et danser au milieu des cendres. « A part la ville entière » bien entendu. Parce que ça serait triste, quand même, juste eux et plus rien autour, parce que y a pas tout à jeter, faut juste savoir où regarder.
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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptySam 3 Fév - 0:41

Il la dévore des yeux, Alice, avec son masque sur le nez et son regard de feu de forêt, avec le danger qu’elle exsude et tout ce qu’elle fait flamber chez lui, et tout ce qu’il fait flamber chez elle. Il la dévore des yeux, Alice, lorsque le feu jaillit et que les flammes lèchent ses traits. Il la dévore des yeux, Alice, parce qu’elle est sublime, debout dans la rue sombre et la Guerre sous la peau. Il la dévore des yeux comme on vénère une déesse inconnue, il la bouffe du regard parce qu’il est captivé, parce qu’il est hypnotisé, parce que c’est un félin, un prédateur, un danger, parce que toutes ses alarmes hurlent mais qu’il ne peut pas s’empêcher d’avancer, deux voitures sans freins lancées à pleine vitesse sous le ciel de la nouvelle année, un accident en préparation et le bruit des pneus sur le macadam, le hurlement strident du carambolage, violence et sang et drame et le rire qui s’écrase sur les murs, qui s’écrase sous les étoiles, qui s’écrase sur les voitures. Il attrape son poignet, lorsqu’elle s’éloigne, pour attirer son attention, pointer du doigt la caisse par laquelle il veut commencer, beaucoup trop jolie pour le quartier, beaucoup trop mal garée, beaucoup trop chère aussi, parce qu’il a vu les mecs en sortir, trop ivres et trop hilares, avec des manteaux trop épais et des sourires beaucoup trop orgueilleux. Il les hait. Il les déteste, ça fait cramer toute son âme, ça la dévore, ça la consume ; il ne peut pas le supporter.

« C’est simple, okay ? » Il appuie son menton sur son épaule, manipule ses poignets, chuchote contre son oreille. Peut-être qu’il était serpent dans une autre vie, tentateur, manipulateur, peut-être qu’il a séduit Eve hors d’Eden, peut-être qu’il l’a jetée hors du Paradis. Peut-être, il sait pas, il sait pas s’il aurait regretté, sans doute pas, de toute façon. « Tu casses la vitre, tu balances de l’essence, y a une bouteille dans mon sac, tu fous le feu. Tu observes le feu de joie. On fait vite, on reste aussi silencieux que possible, on fait cramer cette putain de ville jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. »

Jusqu’à ce qu’il y ait plus qu’elle et lui sur leur château de cendres, roi et reine d’un royaume détruit, prince et princesse du génocide, de l’assassinat, du meurtre, dictateur en leur sein. C’est simple, il lui dit, et puis il la lâche, et puis il baisse le masque sur son nez, brise la vitre sans hésiter, commence les festivités. La nuit est plus belle lorsque tout flambe. La lune est sublimée lorsque les flammes lèchent le ciel. Il s’incline, pour l’inviter à avancer vers la prochaine, effleure le creux de ses reins, lorsqu’il la dépasse, virevolte au milieu de la rue vers la prochaine caisse. Il les sélectionne soigneusement, choisit les plus propres, les plus neuves, les plus chères, épargne les gens qui lui ressemblent, parce que ça n’aurait pas de sens, les protège soigneusement de la destruction qu’il abat sur les festivités. Il les hait, tous, tous ces gens qui finiront embrassés à minuit, tous ces gens qui boiront trop, tous ces gens qui s’aimeront trop, tous ces gens qui profitent, tous ces gens qui ne comprennent pas, tous ces gens qui ne veulent pas comprendre. Il les déteste et il y a l’incendie au creux de ses yeux et l’odeur d’essence contre ses mains.

Il faite volte-face, après la troisième voiture, cherche Alice des yeux, accroche son regard. Aime-moi, il hurle, aime-moi, aime-moi, aime-moi, parce que c’est ça, dans le fond, parce que c’est ça, au fond, le point d’orgue, la clé de voûte. Aime-moi, parce que c’est ce qu’ils font, ce soir-là, s’aimer, au milieu des incendies et des voitures calcinées, au milieu de l’odeur d’essence, au milieu de l’adrénaline, comme deux junkies qui se jetteraient l’un contre l’autre, comme deux malades, deux terreurs, deux horreurs, deux monstres, avides et défigurés, sans âme et sans espoir, incapable de se refréner. Aime-moi, ça tressaille et ça tambourine, aime-moi, ça cogne et ça tremble, et il avance, le pas vif, le pas rapide, agrippe sa main, lorsqu’il arrive à sa hauteur, pour partir en courant, pour s’enfuir, parce que y a les sirènes au loin, parce qu’il a peur que ça pète, parce qu’il a peur de pas avoir la meilleure position pour observer le travail, les cadavres de voitures calcinées.

« Prête ? » Il lui crie, le souffle court à cause de la course dans les escaliers de l’immeuble dont il a forcé la porte du toit et il la tire vers le bord, écarte les bras comme pour lui présenter leur royaume. « Observe notre chaos. »

Regarde-moi.
Parce qu’il n’est que ça.
Du bordel, du chaos, de la déraison.

Lorsque le premier coup de minuit résonne, il accroche une nouvelle fois sa bouche, ses yeux, ses pupilles.
Il déglutit.
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Alice Rivera

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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyMar 13 Fév - 19:40

Faire cramer des voitures pour fêter la nouvelle année, feu d’artifice chaotique et l’odeur de l’essence qui se répand, ça colle aux doigts, surement que demain elle sentira encore le cramé. Doux rappel de la soirée passée.
Elle pensait pas Alice.
Elle pense jamais de toute façon.
Le cerveau trop bouffé par les hurlements des autres, à croire qu’Eoin a trouvé la bonne fréquence, peut être par hasard, le bon bouton à tourner. Et quand il parle c’est le silence, dans son crâne à elle, y a que ses mots à lui qui résonnent. C’est différent. Un truc qui déconne quelque part, c’est pas normal, un bug dans la matrice quand elle le regarde fracturer la première voiture, flammes qui se reflètent dans ses yeux trop clairs. Ca serre quelque part dans sa poitrine, battement infini d’un muscle qu’elle pensait atrophié. Et c’est pas si douloureux.
Alors elle limite, pâle copie, persuadée que si elle fout le feu au reste du quartier peut être qu’elle réussira à s’en tirer. A pas crever. Pas ce soir. Eloigner l’agonie, l’envoyer au loin pour continuer de respirer. Je veux pas crever ça cogne contre sa cage thoracique, bam bam bam, le cœur qui se révolte. Je veux pas crever et quand elle reste un instant de trop, quelques mèches qui s’embrasent et qu’elle éteint entre ses doigts. Je veux pas crever comme un hurlement de détresse dans la nuit, quand le noir devient soudain trop lumineux, la chaleur qui vient faire rougir ses joues. Respire. Respire. Respire. Je veux pas crever elle en pleurerait presque, souhait du nouvel an, les doigts croisés quand elle admire son œuvre.
Leur œuvre.
Puis y a la main d'Eoin dans la sienne, elle redresse la tête, suspend un instant le temps, comme si elle pouvait pour le dévisager. Prête ? Pas besoin de répondre à ça, il le sait déjà, quand elle referme ses doigts autour des siens, le suit dans la nuit à courir dans les dédales d’une ville qui agonise. Mais pas eux. Pas eux. Pas ce soir. Elle le suit Alice, grimper les escaliers, débarquer sur un toit, grimace quand le vent vient agacer son visage. Froid, chaud, froid, et le cœur qui ralenti pas. Douloureux dans sa poitrine, comme une supplique, ça fait si mal d’exister. mais elle savoure Alice, chaque graine de douleur, supplice nécessaire.
Observe notre chaos. Le bruit des sirènes, les voitures qui flambent, se mélange aux exclamations trop joyeuses qui s’élèvent un peu partout dans les appartements alentours. Elle observe Alice. Un instant elle a le souffle coupé, comme un sourire béat accroché à ses lèvres, un sentiment de plénitude qui se répand soudain dans tout son corps. T’es pas morte. Pas ce soir, pas cette année, et encore une de plus à barrer sur le calendrier.
Puis y a Eoin face à elle, Eoin contre elle, surement qu’elle a fait le premier pas, elle se souvient plus trop. Y a Eoin face à Elle, Eoin trop près, trop loin, un peu des deux à la fois, et le décompte qui commence. Dix, neuf, huit. Tous les deux, plus qu’un, quand elle décide que c’est pas suffisant. Elle l’embrasse. Elle l’embrasse comme elle peut. Sept, six, cinq, quatre, quelques battements, les yeux qu’elle refuse de fermer quand elle prolonge le baiser, doux et à la fois avide, comme un gouffre qui se comble quand elle se colle à lui. Trois, deux, un, tintamarre dans les oreilles, tintamarre dans le cœur, le rire qui déborde alors qu’elle se recule juste assez. « Je suppose que tu trouve tout ça cliché » peut bonne année, bonne santé, quand ils savent tous les deux qu’ils n’auront ni l’un ni l’autre, mais au pire elle s’en fout. « Bon chaos alors » peut plutôt, c’est mieux comme ça, et quelque chose dans le regard qui lui dit que tout ça ne fait que commencer. « Ouais. Bon chaos. Ça sonne bien » peut être qu’elle en fera une chanson, qui sait.
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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyLun 12 Mar - 3:49

Ça pulse dans l’air avant même qu’il ne le réalise. Ça s’échappe par vague, ça s’écoule, encore et encore, embrasse-moi, embrasse-moi, embrasse-moi, le poison contre la langue d’Alice qui fond lentement et tout l’acide dans son sang et toute l’absinthe dans ses yeux. Ça pulse dans l’air comme une onde de choc, un séisme, un grondement, au milieu de l’odeur de brûlé, au milieu des bruits de la nouvelle année, au milieu des sirènes qui dansent au loin, au milieu, au milieu, au milieu, sa main dans la sienne quand leurs bouches se percutent et peut-être qu’ils sont deux chauffards de nuit à deux cent à l’heure sur l’autoroute, deux naufragés qui tentent de se noyer, sauveurs, bourreaux, sacrifiés, les doigts d’Alice imprimé contre sa peau alors que la liesse s’échappe des fenêtres encore ouverte, alors qu’un soupir s’échappe de sa bouche lorsqu’elle s’écarte finalement de lui. Elle lui fait tourner la tête et ça a rien de bon. Elle lui fait tourner la tête et ça lui donne envie de crier, le cœur qui cogne contre ses côtes et Alice Alice Alice, toujours plus près, toujours trop près, Alice Alice Alice, et il sait qu’il pourra jamais lui échapper. Il est vivant, quand elle colle ses mains contre lui, il est vivant, les lèvres qui crépitent encore du baiser échangé. Il est vivant, vivant, vivant, et ça pulse partout dans son corps comme le dernier cri du condamné. T’es vivant, crevure, bonne année, bonne journée, bonne soirée, il en sait rien, il en a rien à carrer et sans doute qu’Alice aussi parce qu’elle parle déjà de cliché, parce qu’elle lui balance pas ses insanités de souhaits mais qu’elle lui parle de chaos et que ça lui parle, à Eoin, que ça lui cause, forcément, que ça résonne, parce qu’il aime ça, parce qu’il respire ça, parce que c’est comme ça que ça se passe toujours. Du bordel et de la vodka et il sait que ça peut pas aller mal. Du chaos et du whisky, ça peut pas finir ici.

Il réfléchit pas, lorsqu’il l’embrasse une nouvelle fois. Il réfléchit pas, parce que c’est l’adrénaline qui parle pour lui, parce que c’est le toit, parce que c’est la nuit trop pleine de vie, parce que c’est Alice qui est vivante vivante vivante à côté de lui, comme un signal lumineux au milieu du brouillard, comme un phare au milieu d’une mer déchaînée. Il l’embrasse parce que ça rendra peut-être la chose moins clichée, un baiser après minuit pour tout le reste de l’année, un baiser après minuit pour passer la porte d’entrée de l’année à venir, un baiser après minuit pour niquer la nouvelle année. Il sait déjà, lui, qu’il va la cramer cette année, qu’il va lui foutre le feu et qu’il va tout faire péter. Il sait déjà qu’il a moins de 365 jours à vivre parce que y a pas moyen qu’il continue comme ça, pas moyen qu’il survive, encore, pas moyen qu’il résiste. Il sait déjà qu’il a lancé le décompte. Il sait déjà qu’il partira avec une explosion. Il sait déjà qu’il tiendra pas.

« Si tu veux donner dans le cliché, il manque la musique des Pixies. » Il sait pas si elle capte, il sait pas si elle a vu Fight Club. Il l’a vu une fois et puis il a détesté, parce que ça a pas de sens, parce que c’est trop de trucs infondés. Il l’a vu une fois et puis il a craché dessus, parce qu’il s’y est reconnu, peut-être, parce que ça l’a fait balisé, parce qu’il a pas supporté, parce qu’il est comme tous les autres, finalement, tous ceux dont il se moque, une copie d’une copie d’une copie à se penser révolutionnaire quand il passe juste son temps à taper du pied. Il repousse l’idée, pourtant, fredonne, à la place, tout bas. Where is my mind, et il fait valser Alice dont il tient toujours la main, parce que l’endroit s’y prête bien, parce qu’ils sont sales et horribles et terribles, parce qu’ils vont tout péter, parce qu’ils vont tout casser mais que pour l’instant, ils ont bien le droit de danser.
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MessageSujet: Re: (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice)   (speed-kissing) t'allume toutes les flammes (tagalice) EmptyVen 30 Mar - 18:59

Il l’embrasse à son tour. Bon chaos, encore. Ça résonne un peu partout. Il l’embrasse à son tour, et elle voudrait le garder contre lui. Un peu plus. Juste quelques secondes. Effacer le reste. C’est lui et elle ce soir, l’odeur du cramé sur les vêtements, le bout des cheveux calcinés par les flammes de la rébellion, le cœur qui bat dopé à l’adrénaline d’avoir trop couru. Elle voudrait ne garder que ça, continuellement, ressentir cette même euphorie destructrice, celle qui la balance à la limite de la falaise. Bon sang ce qu’elle voudrait Alice, qu’il continue de la trainer derrière lui, ou inversement. Y a plus de coupable et de victime dans leur duo, juste deux putains de complices.
Si tu veux donner dans le cliché, il manque la musique des Pixies. Le rire qui la traverse, moqueur, elle revoit la scène et les buildings qui s’effondrent. Si seulement. Si seulement. Alors quand il la fait valser en fredonnant, elle reprend un peu plus fort, du haut de ses poumons, chanteuse pas en carton, elle balance la fin du refrain, continue de tourner, voudrait rouvrir les yeux et voir le monde bruler. Where is my mind ? Paumée quelque part surement, dans un coin de rue, là où elle l’a abandonné avec sa santé mentale. Et de nouveau elle vient se plaquer contre lui, plus sauvage quand elle l’embrasse, plus de dents peut être, de rage aussi, de besoin de de s’assurer qu’elle est pas juste entrain de rêver.
Bonne année Cendrillon, et des promesses à la pelle que ça ne fait que commencer.
« Ca va être dur de se dépasser » mais y a quelque chose en elle qui crame, qui lui fait dire que ça sera pas si compliqué, qu’ils la feront leur foutue apocalypse et que rien ne pourra changer. Alors elle s’éloigne Alice, dépose un dernier baiser sur son front, attrape ses affaires et part sans se retourner. C’est mieux comme ça, cultiver la distance, le mystère. Puis elle a une famille à retrouver, un semblant de normalité à conserver.
« Feliz año Ojete » et le majeur qui se dresse alors qu’elle lui tourne le dos. Comme une dernière provocation.
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