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| If I die young, bury me in satin. (Nemo) | |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mer 15 Nov - 22:15 | |
| La nouvelle était tombée quelques jours plus tôt. Elle s'y attendait pas, Barbra, comme on s'attend jamais à ce genre de choses. C'était un vieil ami de l'époque du lycée qui l'avait prévenu, en pensant qu'elle voudrait y être. Et elle y sera. Non pas qu'elle ait été très proche de James. C'était une connaissance, rien de plus. Mais ça lui avait fait drôle d'apprendre que quelqu'un de si jeune, qu'elle avait connu quelques années plus tôt, s'était donné la mort comme ça, sans explication. Puis, elle pouvait pas s'empêcher de penser à Nemo, Nemo et sa volonté d'en finir, cette même volonté qui perdure depuis leur enfance, qu'il lui avait confié au creux de l'oreille. Elle, l'innocente, l'inconsciente, qui ne comprend pas mais qui comprendra bien plus tard suite à un coup de fil de sa mère. C'est arrivé plusieurs fois, et pourtant, à chaque fois, son cœur se serre de la même façon avec cette crainte que cette fois-ci soit la bonne, qu'il réussisse partir, à abandonner tout le monde et à l'abandonner elle. C'est qu'elle l'aimait bien, qu'elle tenait un minimum à lui, la gamine. Elle le montrait pas, mais après toutes ces années, elle continuait à traîner parfois avec lui, et ça voulait tout dire, pas vrai ? Si la jeune femme était la reine des insultes et des mots assassins, c'était tout autre chose quand il s'agissait de faire comprendre à ses proches qu'elle tenait à eux. Que ce soit lui, ou un autre de ses amis, c'était toujours pareil. Barbra et l'amour vache, à croire qu'elle connaît que ça. Alors ouais, elle l'aime bien Nemo. Et c'est pour ça qu'elle l'a harcelé pour qu'il vienne avec elle. Elle a toujours cette petite lueur d'espoir en elle, celle qui lui permet de croire encore que peut-être, il réalisera la chance qu'il a d'être toujours en vie. Peut-être que cet enterrement servira d'électrochoc ; en tout cas, ça vaut la peine d'essayer. Au final, même si Nemo a résisté un temps, il a cédé et accepté de venir, parce qu'au final, on dit jamais non à Barbie. Et les voilà, qui attendent leur tour pour présenter leurs condoléances à la famille avant d'aller rejoindre les autres – ceux qui avaient été dans leur classe et qui avaient bien voulu venir. Barbra tire un peu sur sa robe noire, passe une main dans ses cheveux. Sa tenue est sobre même si elle a tout de même veillé à ce qu'elle soit à la mode – faut être triste, d'accord, mais faut pas être moche non plus, et surtout, faut pas être ringard, surtout pas quand on va retrouver de vieilles connaissances d'écoles, là, faut plutôt se montrer sous son meilleur jour. Et c'est ce qu'elle a pensé ce matin là, en choisissant sa tenue pour aller à des funérailles, comme si elle se rendait à des retrouvailles d'anciens élèves. C'en était ridicule, mais parfois, Barbra se perdait entre ce personnage qu'elle jouait sans cesse, cette cruche qu'elle était censé être et la vraie elle, celle qui était cachée, protégée derrière un masque d'acier, l'intouchable Barbra. Elle serre sa mâchoire, chasse toutes ces pensés qui font qu'aller et venir dans sa tête, qui la tourmente sans jamais lui laisser de répit. « Essaie d'être gentil, quand même. Ils viennent de perdre leur fils. » qu'elle précise. Et si ça peut paraître logique, évident, elle préfère insister là dessus, la blonde. Elle le connaît bien, Nemo, elle sait comment il est, comment il parle, et elle craint qu'il cherche à provoquer, ou autre chose, elle sait pas trop ; elle sait seulement qu'il peut-être cruel, parfois, même si il l'est pas vraiment avec elle. Finalement, c'est leur tour de parler à la famille avant de passer devant le cercueil et de repartir au bout de l'église avant le début de la cérémonie. « Toutes mes condoléances, Mr et Mme Andersen. J'le connaissais pas beaucoup mais c'était quelqu'un de bien. » qu'elle dit avec un sourire qui se veut compatissant. Faut pas croire – elle sait faire preuve de bonnes manières parfois, la gamine.
Dernière édition par Barbra Marshall le Ven 24 Nov - 18:08, édité 1 fois |
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Dim 19 Nov - 15:33 | |
| James Andersen s’est donné la mort. Sa première réaction au message de Barbra se résume à c ki ?, croyant qu’elle lui cause d’une star de télé-réalité ou une autre connerie du genre. Même quand elle lui explique qu’ils avaient des cours en commun, il se souvient pas de sa tête, vaguement du prénom James pour désigner un abruti de sa classe de sciences, le genre sportif décérébré qui l’avait pas mal emmerdé. Apparemment, il s’est fait virer de l’équipe de football de la fac et, une fois rentré chez ses parents, s’est fait sauter la cervelle. La chance. Même les débiles y arrivent, sérieux, pourquoi pas lui ? Barbra lui dit qu’elle compte aller à l’enterrement, Nemo répond pas. Qu’elle l’oublie, franchement, il a pas envie d’aller célébrer la réussite d’autres personnes, trop occupé à élaborer un tomber de dominos géant dans son appartement qui, en théorie, doit se résoudre par une balle dans son crâne de rouquin. Il se dit qu’Atticus lui en voudra pas si sa mort est marrante, et il a vu ça dans un film, récemment, des fils et des dominos, réaction en chaîne qui doit se terminer par l’actionnement de la gâchette. Le mécanisme installé, il s’assied par terre et pousse le premier domino, le même air blasé que d’habitude, sachant très bien qu’il n’y a à peu près aucun espoir que ça marche. Gagné. Un domino est tombé de travers, stoppant la chaîne avant même les dispositifs compliqués qui avaient encore moins de chance de fonctionner. Il a pas fait ingénieur, Nemo, faut pas trop lui en demander. Mais bon. Quand Atticus sera parti, il collera le flingue sur sa tempe et appuiera sur la détente. Fin. Son téléphone vibre de nouveau et il apprend qu’il est obligé de se rendre aux funérailles. Enfin, obligé selon Barbie, en gros elle va le faire chier jusqu’à ce qu’il accepte. Il capitule. De toute façon, il a toujours aimé les enterrements.
Jour J. Il a enfilé sa plus belle chemise psychédélique aux couleurs de l’arc-en-ciel, celle qui heurte particulièrement la sensibilité fashionista de Barbra. Ça lui plaque un sourire débile sur la tronche quand elle fronce les sourcils en le voyant débarquer sur le parvis de l’église. Y’a pas à dire, il fait parfaitement tache parmi les costards noirs, et il en est fier, se foutant royalement des regards outrés des petites vieilles. Et de leurs anciens « camarades » de classe. C’est pas comme s’il avait envie de bien s’entendre avec eux, et les chuchotements à leur passage ne font que le faire sourire davantage, sourire mauvais, satisfait de son méfait. Une fois à l’intérieur, c’est les larmes et les sanglots étouffés dans les mouchoirs, grosse ambiance en perspective. Il a jamais compris les chrétiens, Nemo, pourquoi ils chialent si leur gosse part au paradis ? C’est pas censé être mieux que sur terre, tout ça ? Bande d’hypocrites, ils y croient pas vraiment. Ou alors ils sont tous cons. Lui, il jalouse tous ceux qui meurent, et il croit même pas en Dieu ou à une vie après la mort. Putain, il espère vraiment qu’y’a pas de vie après la mort, ce serait l’arnaque totale, il a pas envie de s’en retaper une, de vie, une, ça suffit, il veut seulement cesser d’exister, se laisser engloutir par le néant. Plus rien. Point final. Il lève les yeux au ciel, lorsqu’elle lui demande d’essayer de se montrer gentil, son expression blasée habituelle ayant repris ses droits sur son visage. Il en a déjà marre, de toute cette mascarade. Puis James Andersen était un con, l’univers se portera sans doute mieux sans lui. Il décide de ne rien dire, pour que Barbra ne s’embarque pas dans un discours moralisateur ensuite, se contenter d’être à côté d’elle pour que les parents s’imaginent qu’il pense la même chose qu’elle. Mais voilà, il a fallu que Barbra balance qu’il était quelqu’un de bien, et Nemo s’esclaffe, rire incontrôlable, avant de renifler, le sourire toujours trop marqué sur ses pommettes. « Attends, quelqu’un de bien ? On parle bien du mec qui a tenté d’me teindre les cheveux parce que ça l’offensait que j’sois roux, qui était persuadé que les vaches pissent le lait et qui s’est sûrement fait renvoyer de son équipe parce qu’il a foutu ses pattes sur une meuf qui a dit non ? » Il se marre toujours un peu, comme si on venait de lui raconter la blague du siècle et qu’il s’en remettait pas. « On devrait faire la fête sur sa tombe pour le remercier de s’être buté, il a rendu service à l’humanité. » De toute, il s’est sans doute tué parce qu’il serait pas payé des millions pour courir après un ballon comme un chien et pas parce qu’il a soudain réalisé à quel point il était un connard et un crétin, il mérite pas trop sa considération, à part pour avoir réussi là où il a échoué. Il voit pas pourquoi les parents ont un visage contrit comme ça, et leur demandent de sortir à travers leurs mâchoires serrées. Ils devaient bien le savoir, quand même, c’était leur fils. Bah, Nemo s’en fout, il hausse les épaules, et lance un « RIP enculé. » à l’intention du cercueil.
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Ven 24 Nov - 19:14 | |
| Au fond, le peu de souvenirs que Barbra pouvait avoir sur le défunt n'était pas très flatteur. Il était plutôt du genre tyran que bon samaritain, même si pour le coup, elle en avait jamais souffert. C'est qu'elle s'est jamais vraiment laissé faire – et que de toute façon, elle avait aussi Jimmy, ce qui pouvait dissuader pas mal de monde de l'emmerder. Mais les autres.. Ils avaient pas forcément eu cette chance, et nombreuses avaient été les victimes de celui que tout le monde pleurait désormais. Pour autant, déballer les défauts de James devant sa famille n'était probablement pas le meilleur plan qui soit. Dans ces conditions là, on est censé oublier les défauts, les coups bas et autres conneries, et prôner que le meilleur de la personne enfermée là, dans une boîte en chêne. Et c'est ce qu'elle fait, Barbra, elle se prête à l'hypocrisie ambiante, celle dont on se doit de faire preuve quand on rencontre une famille en deuil. Elle laisse ses mauvaises manières de côté, agit comme une personne civilisée – du moins, du point de vue de la société. Nemo, lui... Il réagit à la Nemo, au final. Et elle aurait du s'en douter, Barbra, que ce serait pas si facile et que, comme par magie, le roux allait faire preuve de compassion. La gamine écarquille les yeux, effarée par les propos de son ami. Même si elle le connaissait bien, elle restait surprise par ses paroles – enfin, à moitié suprise seulement. Et elle sait pas quoi faire, Barbra. Elle voit bien le choc dans les yeux des proches de James, la colère sur les traits de certains. Colère qui ne fait que s'accentuer au fil des paroles de Nemo. « …. c'est le chagrin qui le fait réagir comme ça. » qu'elle dit, dans le vain espoir de sauver la situation. Personne ne semble la croire ; il faut dire que toute l'attention est focalisée sur son ami. « RIP enculé. » Et voilà la parole de trop, celle qui provoque l'explosion d'une bombe qui menaçait d'exploser depuis leur arrivée. Deux hommes, auparavant situés aux côtés de celle que Barbra avait identifié comme étant la mère de James, se ruèrent sur le roux, sans doute pour le virer – ou pire encore. Elle aurait pu se contenter de regarder, la blonde. Rester en retrait, suivre discrètement le petit groupe vers la sortie ; ou encore, rester, assister à la cérémonie. Sauf que Barbra, elle aime pas trop qu'on s'en prenne à ses amis – même quand l'ami en question est un con dénué de tact et de savoir-vivre. Et quand elle voit la façon dont l'un des hommes empoigne Nemo, son poing prêt à se défouler sur lui.. Elle réagit aussitôt. La voilà qui saute sur le dos de l'homme beaucoup plus grand et épais qu'elle dans le but de lui faire lâcher prise. « Mais lâchez le merde ! » qu'elle crie, ses propos résonnant dans l'église. Toute l'attention est focalisée sur le drôle de groupe qu'ils semblent formés. Les murmures sont nombreux, les insultes encore plus. On entend des « vous avez pas honte ? » et des « dégagez ces cons de là » par dizaines. Pour autant, elle lâche pas prise, Barbra, allant même jusqu'à morde l'épaule de l'homme, qui finit par lâcher Nemo – même si, pour le coup, c'était assez inutile ; toutes les personnes présentes rêvaient probablement de lui faire payer ses propos, et d'autres membres de l'entourage du défunt arrivèrent en renfort. Forcément, ils ne firent pas long feu – faut dire que Barbie était plus habituée à séduire qu'à se battre, même si ça lui arrivait parfois, toujours pour défendre les siens. La voilà bientôt transportée comme un sac de patates sur le dos du gars, alors qu'elle tente de se débattre, ses pieds allant dans tous les sens, outrée d'être portée aussi vulgairement. A croire que la façon dont les autres la traitent a toujours son importance, alors même que Nemo et elle viennent de gâcher des funérailles. « Mais bordel, lâchez-moi, tout le monde va voir mon string à cause de vous ! Putain, c'est de ta faute Nemo tout ça, tu fais vraiment chier ! » la voilà qui gueule à travers toute l'église alors qu'on les traîne vers la sortie, feignant toujours d'être scandalisée par un tel accueil – une chose est sûre, elle évitera de se montrer dans le coin pendant un moment. |
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Ven 1 Déc - 1:00 | |
| Le chagrin. Ouais, c’est ça, le chagrin, et il se marre encore, Nemo. Faut dire qu’elle se surpasse, Barbra, où est-ce qu’elle va chercher tout ça ? Il admire son savoir-vivre, son art de baratiner en société. C’est beau, c’est l’humanité dans toute sa splendide pourriture, même pas capable d’être sincère aux funérailles d’un enculé. La seule chose qui le rend triste, c’est de pas avoir son propre cercueil, sérieux. Alors il rigole encore, se met à entonner les paroles du Roi Lion avec un peu trop d’entrain : « Disgrâce et violence, il n'est que nuisance depuis sa naissance », puis il connaît pas la suite alors il invente avec joie : « et maintenant il s’est tiré une balle et tout le monde est content, bande d’hypocrites, faites pas genre vous pleurez. » Il en a rien à foutre, Nemo, qu’y’ait deux gros bras qui essayent de le choper, il se laisse traîner avec allégresse, parce que putain, il kiffe gâcher les enterrements, il kiffe gâcher à peu près tout et surtout il adore savoir que dans dix ans, quand les gens se rappelleront de ce moment, ils se rappelleront du rouquin maléfique qui avait hurlé trop fort dans l’église : « SORTEZ LES BRIQUETS IL FAIT TROP DARK DANS NOS TÊTES, peut-être que James aurait pu nous illuminer par son intelligence et sa gentillesse. Oh, wait. » Il comprend pas pourquoi ça fait rire que lui, il se trouve hilarant. Et puis y’a un poing qui se lève vers son visage, il sourit déjà d’avance avant l’impact, pour une fois qu’y’a un colosse qui peut l’atteindre du haut de son mètre nonante. Ça doit être un des frères de James, en plus, ça vole pas haut à part pour la bagarre, il parie. Tant mieux, si ça fait mal, il aime ça, il aime ça encore plus que gâcher les enterrements. Sauf que ça vient pas, le coup éclate pas contre sa pommette, lui qui se réjouissait d’avoir un superbe bleu le lendemain. Putain, Alice lui manque pour ça. Faut qu’il la revoie, qu’il la provoque, qu’elle sorte son couteau comme l’autre fois. En attendant, c’est Barbra qui défraie la chronique, agrippée au dos du mec à se débattre comme elle peut. Sans doute que les gens se rappelleront d’elle, aussi, l’assistante bien roulée du magicien, duo comique d’humour trash.
Nemo lutte pas, lui, il se laisse pousser vers la porte d’entrée avec le sourire de l’artiste qui salue son public, à peine ébranlé par les mains qui tentent de le faire dégager plus vite, son sourire qui s’élargit en entendant la clameur qui parcourt les bancs de l’église, l’audience qui le traite de honte, qui s’insurge du scandale, merveilleux, il en ferait presque une courbette à cette assemblée si passionnée par le spectacle. Il est à peu près convaincu que seuls Poutine et Satan savaient qu’il était l’Élu du Mal, peut-être Trump, aussi, après tout il est copain comme cochon avec la fouine ruskov. Nemo, Antéchrist d’un nouveau genre, faut mettre le monde au courant, pas seulement les hauts dignitaires de l’Enfer et leurs armées de démons. Y’a Barbie qui gueule qu’on va voir son string et que tout ça c’est de sa faute, et lui il n’en peut plus de rire, il a des crampes dans le ventre et les joues qui lui font mal, en bon taré du coin. Puis y’a un poing qui atterrit en plein milieu de sa figure, le nez qui craque sous les phalanges, le sang qui coule instantanément alors qu’on le jette à terre sur le parvis, la douleur le réveille et l’abrutit en même temps, sans pour autant stopper son rire acharné. Barbra finit sur le sol à côté de lui, un peu moins amochée, cela dit, et les portes se referment brutalement, l’air de dire qu’ils n’iront pas au paradis. Il se calme petit à petit, Nemo, arrête de s’esclaffer pour porter la main à son visage endolori, le vermeil sur sa paume qui lui arrache un autre rictus. Ça fait mal. Ça fait du bien. Il l’a pas raté, le mec, il a probablement le nez pété. Et ça le rend bêtement heureux. « Merci d’m’avoir emmené, c’était le plus bel enterrement d’l’année. » Il reprend son expression blasée habituelle, l’exultation s’estompant toujours très vite, chez lui, se remet sur ses pieds en s’appuyant de ses mains avant de tendre la plus ensanglantée des deux à Barbra pour faire genre qu’il veut l’aider à se relever. « J’suis déçu d’pas avoir vu ton string, cela dit. » |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Lun 4 Déc - 23:49 | |
| C'était pathétique, probablement le spectacle le plus pitoyable que Barbra ait jamais vu. Et le pire, dans tout ça, c'est qu'elle y participait, empirant même la chose. Une chance qu'elle n'était pas croyante, parce qu'elle était quasiment sûre que gâcher un enterrement au sein même d'une église était un motif valable pour finir en enfer – à moins qu'elle y soit déjà, en enfer, parce qu'il faut avouer que ça lui ressemble sur bien des points. Elle a l'impression d'être entourée d'âmes en peine, de cœurs brisés et esseulés. Alors bon, au final, ça sert à rien de se la jouer bon samaritain, de bien se conduire et de faire la moral aux autres, ça peut pas être pire ailleurs alors autant profiter maintenant. C'est comme ça qu'elle raisonne, Barbra, comme ça qu'elle justifie ses coucheries à droite et à gauche, ses coups de folie, ses manipulations aussi. Même si faut avouer qu'elle cherche plus vraiment à se justifier la gamine. Maintenant, elle se contente plutôt d'agir comme elle l'entend, et tant pis si c'est pas toujours beau, tant pis si elle heurte quelques égos au passage. Bref, pour l'instant, c'est le sien, d'égo, qui en prend un coup, alors qu'elle est transportée comme un vulgaire sac à patates. Forcément, ce type doit pas savoir qui elle est, autrement c'est sûr, il la traiterait pas comme ça. Ou c'est plutôt qu'elle le remarque pas, que les hommes se servent d'elle, qu'il la traite comme un déchet dont on se sépare après utilisation. Elle essaie d'avoir le contrôle, au moins un peu, mais ça marche pas toujours, et parfois, elle se retrouve bernée, entichée du gars qu'il faut pas. Ses réflexions seront pas plus poussées que ça parce que bientôt, il y a ses fesses qui heurtent le sol peu gracieusement après que le gorille l'ait balancé à terre alors ça la ramène à la réalité presque aussitôt. « De toute façon elle est pourrie votre fête ! » qu'elle crie au type, continuant à jouer l'outrée alors même qu'elle voulait empêcher Nemo de se donner en spectacle. De toute façon, pour maintenant.. Elle n'était plus à ça près. Enfin, en attendant, il y a Nemo à côté d'elle, qui semble bien se marrer, et ça lui ferait presque plaisir de le voir si heureux, même l'espace de quelques instants, si seulement elle était pas aussi énervée, contre tout le monde et surtout contre lui. Elle le fusille du regard sans que ça ait un grand effet. Ses rires finissent par se calmer, et voilà qu'il se lève et lui propose même de l'aider. Agacée, Barbra lève les yeux au ciel et l'ignore, préférant se lever seule et tant pis si elle galère, c'est rien qu'une question de fierté mal placée. Et finalement, c'est la goutte d'eau, celle de trop, celle qui fait qu'elle se retient plus Barbra. « Mais putain t'es pas sérieux Nemo ? » Elle frotte ses mains pleine de terre, tire sur sa robe relevée. « Tu pouvais pas te retenir d'être con dix putain de minutes ? » Et elle aime pas forcément lui parler comme ça sauf que là, elle est incapable de se soucier de son bien-être – de toute façon, il y avait fort à parier que ça ne l'atteignait pas. Là, pour l'instant, la blonde voit rien de plus que son énervement, son sang qui bouillonne dans ses veines, qui lui fait perdre patience. « James était un connard, et alors ? On est tous des gros cons et toi le premier, d'ailleurs, tu vaux pas mieux que James, Nemo, alors ça rimait à rien tout ça.» Barbra, elle a toujours été du côté de Nemo, même à l'époque du lycée quand ils étaient plus tellement proches ; elle était la première à le défendre si on parlait mal de lui alors qu'elle était là. Elle a toujours été là, ou du moins elle a essayé, à sa façon, quand elle le pouvait. Probablement qu'elle sera encore la plus tard, une fois calmée. Mais pour l'instant, c'était pas le cas, c'était rien d'autre qu'une tempête. |
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mar 12 Déc - 22:40 | |
| Elle refuse sa main et il hausse ses épaules, désinvolte, se contente sortir une cigarette de sa poche et l’allumer, tirant une bouffée tranquille. Il sait bien que la tranquillité sera pas de longue durée, il a remarqué le regard noir de Barbra et sa colère est palpable, devant cette église d’où ils viennent se faire virer comme des malpropres. Lui, ça l’a beaucoup amusé, mais pas elle, bien sûr, pas elle, elle lui avait explicitement demandé de se tenir à carreaux. Mais c’est sa faute. Elle avait qu’à pas l’emmener. Elle avait qu’à pas le forcer à venir, il en avait rien à foutre de l’enterrement de James Andersen, lui. Et puis il a œuvré pour la vérité, ce qui est plutôt très positif. Ça serait bête que ses parents chialent un gosse qu’a toujours été un gros con, non ? Il voit pas pourquoi il a eu tort. Il a pas eu tort, point barre, surtout que le mec a dû faire un truc de bâtard pour se faire virer de son équipe universitaire. Alors il se sent même pas un tout petit peu coupable. Spoiler : il se sent jamais coupable. C’est à son tour de lever les yeux au ciel, quand Barbra se met à l’engueuler comme un gosse qui s’est mal conduit. Sauf qu’il est plus un gamin, et que même gamin il se serait pas soucié de son avis. Il s’en est jamais soucié, c’est un morveux de première depuis qu’il est né, à toujours faire ce qu’on lui dit de ne pas faire, et encore plus si ça vexe un bon nombre de personnes. Il déteste les faux-semblants, l’hypocrisie ambiante qui transpire partout jusqu’à ce putain d’enterrement. S’il y a une chose qui l’emmerde au plus haut point dans ses idées suicidaires, c’est qu’il aura pas de contrôle sur ses obsèques, même s’il a précisé des tas de fois à Atticus ce qu’il veut exactement. Ça le saoule de savoir que si ça s’fait, des gens viendront dire à quel point il était un type bien, merveilleux, et tous ces mensonges qu’on ne balance qu’aux décès pour faire bien, les discours copiés-collés d’internet et les larmes de crocodile. Il a pas choisi de vivre ici, entre la soumission, la peur ou l'abandon, lui, il veut seulement crever et qu’on s’enjaille à ses funérailles, que personne se sente obligé de venir parce qu’ils ont pas assez de couilles pour contrevenir aux règles de bienséance. « J’aime pas mentir. » Rictus sarcastique qui retombe en un éclair, à écouter Barbra lui déballer des reproches dont il se fiche royalement. Et elle le sait, qu’il réagira pas, que ça lui fera rien, qu’il changera pas pour ça. Il a même pas capté pourquoi elle l’a traîné à cet enterrement. Elle espérait quoi ? Un miracle ? Qu’il se la ferme au milieu de tous leurs camarades de classe qu’il a toujours détestés sous prétexte qu’un connard a fini dans un cercueil ? Il comprend pas la logique, là-dedans, et elle peut pas dire qu’elle est surprise, y’avait rien de plus prévisible que ce qu’il a fait devant l’autel, même un gosse de maternelle aurait pu le prédire. Alors Barbra, qui le connaît depuis des années, y’a aucune raison qu’elle se soit dit qu’il allait se taire et écouter. « Fais pas la gueule, c’était marrant, non ? » Apparemment y’a que lui qu’a trouvé ça marrant, parce qu’elle a toujours pas l’air de rire, Barbra. Il est blasé, réprime un bâillement en inhalant une nouvelle goulée de nicotine. « Mais putain, c’quoi le problème ? T’as baisé avec James et tu voulais lui rendre un dernier hommage parce qu’il t’a fait jouir ou quoi ? » Il lâche ça sans intonation, ton monocorde et regard froid, en essuyant le sang qui coule encore de son nez, traînées rouge vif sur sa peau trop pâle, peut-être que Barbra le frappera, pour l’affront. Ça serait cool. |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mer 20 Déc - 22:02 | |
| Même si sur le coup, Barbra était énervée, elle ne regrettait pas un instant d'avoir pris partie pour Nemo lors de cette messe. Ils étaient totalement différents et n'étaient pas souvent d'accord mais c'était Nemo dont il s'agissait et ils avaient ce lien particulier qui remontait à l'enfance. Alors même si c'est pas toujours l'amour fou, que parfois son comportement peut l'agacer – tout comme le sien doit sans doute l'énerver aussi, faut dire qu'elle était loin d'être un cadeau – elle lui pardonne presque tout, et elle sait déjà que même si elle est énervée maintenant, ça durera pas. De toute façon, ça dure jamais avec Barbie, elle se calme aussi rapidement qu'elle s'énerve, ce qui la rend difficile à suivre et elle s'en moque bien. Et peut-être qu'au fond, une toute partie d'elle veut bien admettre qu'il a raison, Nemo, que d'un point de vue extérieur, cette scène devait être fichtrement drôle à voir, mais cette partie est rattrapée par la culpabilité d'avoir empiré les choses pour la famille de James – même si ce dernier était loin d'être un type bien, contrairement aux paroles hypocrites qu'elle avait balancé en entrant dans l'église. Et voilà la gamine qui lève les yeux au ciel à la remarque du roux. Pour le coup, si il pensait la vexer en évoquant sa vie sexuelle, c'était plutôt raté. Elle assumait totalement son manque de stabilité de ce côté là et était plutôt ouverte à ce sujet. Barbra, elle pouvait parler d'une nouvelle position qu'elle avait testé devant une assemblée de bonnes sœurs sans rougir ni même sourciller – peut-être même qu'elle leur ferait un petit tuto au passage pour toutes ces nuits passées en solitaire – on a quand même pas idée de renoncer à tous ces plaisirs de la vie. Enfin, là n'est pas la question ; la remarque de Nemo lui donne, au final, plus envie de rire qu'autre chose, mais bon, elle se retient parce qu'elle est censée être énervée, même si sa colère est déjà en train de redescendre et que ça l'agace. « Je t'en prie, James aurait pas été foutu de me faire jouir même si je lui avais donné un mode d'emploi. » Elle les connaissait, les gars comme James. Le genre de gars qui parlent beaucoup, qui se vantent de ses exploits pour au final, décevoir sa partenaire en s'arrêtant 2 minutes 45 plus tard ; non merci. Au final, la tempête s'est calmée presque aussi vite qu'elle est arrivée, plutôt parce qu'elle a pas envie de se prendre la tête qu'autre chose – et qu'au fond, elle a surtout été agacée par les gorilles qui avaient osé la traiter avec si peu de délicatesse. « Tu m'saoules. » qu'elle râle quand même. Il lui faut un verre, à Barbie, pour pouvoir vraiment se calmer. Alors elle récupère son sac, tombé sur le sol poussiéreux en même temps qu'elle, le frotte avant de marcher vers la sortie du parking. Elle s'arrête et se tourne vers Nemo. « Bon, tu viens ? Après tout ce bordel, tu m'dois un verre. » C'est quand même la moindre des choses ; elle s'est battue pour lui, Barbra, et sans doute même qu'elle a montré son string à l'ensemble des membres de la famille de James – ils pouvaient d'ailleurs s'estimer chanceux – alors elle l'avait mérité, son verre. Après une courte réflexion, la blonde reprend. « Non, en fait, tu m'en dois deux. Sérieux, Nemo, c'est quoi d'cette chemise ? On dirait que tu t'es fait vomir dessus par un arc-en-ciel, tu devrais penser à la brûler ! » Elle dit ça avec tout le sérieux du monde, Barbie. Nemo a toujours eu un don pour choisir des chemises particulièrement laides, mais là, pour le coup, il a battu un nouveau record. Elle avait probablement jamais vu un vêtement qui heurtait autant son sens de la mode, et elle ne comprenait vraiment pas comment on pouvait porter une telle horreur – ce qui en rajoutait au mystère qu'était Nemo, finalement. |
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Ven 5 Jan - 23:24 | |
| Elle est pas heurtée par ses remarques sur sa prétendue aventure sexuelle avec James, Barbra, faut croire que finalement la fille la plus canon de la classe s’est pas tapé le footballeur au QI de moule. Décevant. Il espérait se prendre une gifle, au moins. Il sait bien que Barbra est pas prude pour ça, qu’elle l’a toujours envoyé bouler quand il lance un commentaire salace et qu’elle est trop habituée à lui pour que ça la choque vraiment. C’est pour ça qu’il aime pas les gens qu’il connaît de longue date, à force de le côtoyer, ils sont quasi vaccinés contre lui et ses conneries. Mais bon, il trouvera bien un jour de quoi l’énerver au point qu’elle ait envie d’lui péter la gueule, il trouve toujours de toute façon. Ce sera pas pour aujourd’hui, c’est tout. Elle a décidé de bouder et il hausse les épaules nonchalamment, parce qu’au fond il sait bien que ça la fait marrer autant que lui. « Un mode d’emploi ? J’croyais qu’les meufs pouvaient pas avoir d’orgasme, de toute. » Elles font toutes semblant, c’est bien connu, non ? Y’a son p’tit sourire en coin qui revient, lui-même est une vraie daube au lit, mais faut dire qu’il en a rien à foutre du plaisir de son partenaire, meuf ou mec, alors ça aide pas. Ça et les médocs qui lui niquent la libido quand il daigne les prendre, ça fait pas bon ménage. Au final il préfère prendre son pied en se faisant taper dessus, ça au moins ça marche toujours. En parlant de se faire taper dessus, sa chemise va finir par devenir rouge sang s’il continue de s’essuyer les mains dessus. Et Barbra qui râle toujours en retournant au parking, à lui balancer qu’il doit lui payer des verres.
Il la rejoint en marchant tranquillement, tirant sur sa clope à intervalles réguliers. Il s’arrête à sa hauteur, fait genre qu’il est outré parce qu’elle a insulté sa chemise. « C’est exactement comme ça que j’l’appelle. Vomi d’arc-en-ciel. Le seul but de cette chemise est d’offenser ton regard, donc j’vois pas pourquoi j’la brûlerais. Elle est parfaite. » Il lui souffle la fumée dans la figure, aussi insolent et irrespectueux qu’il l’est d’habitude, à fouiller ses poches à la recherche d’autre chose que son paquet de cigarettes bien défoncé. « Mais j’ai pas d’fric sur moi, du coup c’est toi qui payes. » La galanterie ou même la simple camaraderie font pas partie de son vocabulaire, il offre jamais rien à personne, à part à Atticus pour son anniversaire. Les autres le méritent pas, puis il voudrait pas leur paraître sympathique en les achetant à coups de cadeaux à la con. Il est presque toujours sur la paille, en plus, parce qu’il voit pas l’intérêt de faire des économies alors qu’il a prévu de mourir bientôt, et il n’aime pas partager. Egoïste et fier de l’être, il voit pas pourquoi il payerait des verres à Barbra. Surtout qu’elle s’est sûrement bien mieux amusée que s’il était resté assis en silence pendant toute la messe. Elle croyait quoi, sérieusement ? Qu’il allait se la fermer ? « Arrête de faire la gueule, j’vois pas c’que t’espérais en me traînant à l’enterrement d’un gros con. Même à un enterrement tout court, tu devais bien te douter que j’allais pas chanter l’ave maria en chialant. » Ils se connaissent depuis tout gosses, donc elle a pas de quoi être surprise par son comportement, pas autant que la famille de James, en tout cas. Elle pouvait même clairement s’y attendre, vu sa manière d’être au quotidien, ses plaisanteries déplacées et son humour macabre. Il comprend pas c’qu’elle voulait, en l’emmenant à l’église, peut-être que Dieu descende du Ciel pour l’engueuler ? C’est mal barré, il y a jamais cru. |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mer 10 Jan - 22:02 | |
| « J'plains tes meufs, Nemo. Vraiment. » Parce que ça devait pas être l'éclate, si c'était ce qu'il pensait. Enfin, Barbra elle croit pas tout le temps Nemo, il est pas toujours sérieux et même si elle peut paraître conne, elle l'est pas tant que ça, du moins, elle l'est pas autant que ce qu'elle laisse apercevoir. De toute façon, elle sait pas si il a une copine, ou si il en a déjà vraiment eu une officielle. Elle a pas souvenir de l'avoir vu main dans la main avec une fille, en tout cas, mais connaissant Nemo, elle doute qu'il soit du genre à murmurer des mots doux au cours d'une balade romantique. A la limite, peut-être bien qu'il lui offrirait un bouquet de tripes en pensant bien faire et pas sûr que ça plaise à toutes les femmes. C'est dommage, peut-être bien qu'avoir une copine lui ferait passer l'envie de mettre fin à ses jours. Ou plutôt non, mauvaise idée, ça ferait qu'empirer les choses. L'amour c'est bon à rien. C'est beau au début, quand l'estomac se retourne en voyant l'autre arriver, quand y a les yeux qui brillent et le cœur qui s'emballe, quand on essaye de toutes ses forces en pensant que cette fois, c'est la bonne. Puis, il y a la réalité qui nous rattrape. Les engueulades commencent, rien de bien méchant au début, et c'est même plutôt agréable de se réconcilier sur l'oreiller. Et après, il y a plus que ça, des engueulades, on finit par se déchirer, encore et encore. Il y a les mots assassins, ceux qu'on oublie jamais, ceux qui deviennent plus nombreux que les mots doux, les cris et les larmes, et enfin, la dispute de trop, celle qui signe la fin. Et après, tout qui s'effondre encore plus facilement qu'un château de cartes, les larmes pour seules compagnes et le cœur en miettes. On dirait pas, mais ça se brise facilement, un cœur. Et c'est difficile à réparer, même que ça l'est jamais vraiment, parce qu'il y a toujours des fissures, vestiges des coups portés. Alors non, au final, ça aidera pas Nemo d'avoir une copine, parce que la chute est violente et qu'on peine à s'en relever quand tout est terminé. L'amour, ça vous bousille une vie.
Et Barbra, elle réclame son verre, parce qu'elle le mérite, et peut-être aussi parce que comme ça, elle pourra oublier pendant quelques instants l'horreur que Nemo porte sur le dos. Elle balaye la fumée d'un revers de la main. « Un jour, j'vais rentrer par effraction chez toi et brûler toute ta garde robe. J'suis sûre que j'aurais une médaille pour service rendue à la nation pour ça. » qu'elle dit avant de reprendre la route. La gamine n'était probablement pas la seule personne brusquée par les choix vestimentaires de son ami ; si c'était le cas, elle perdrait définitivement foi en l'humanité. Elle lève les yeux au ciel quand elle apprend qu'en plus d'avoir gâché un enterrement, elle allait devoir payer les verres qu'ils allaient avaler. Elle a pas trop l'habitude, en général, les verres, elle se les fait toujours payer – ou elle pique l'argent qui faut pour se les offrir. Puis finalement, Nemo qui l'interroge sur son énervement, et peut-être bien qu'il voit juste. L'américaine avait été un peu trop naïve en pensant que ça changerait quoi que ce soit, encore plus en espérant que le roux parviendrait à bien se comporter, même l'espace de quelques minutes. Il avait toujours dit ce qu'il pensait, déjà quand ils étaient gosses, et ça avait pas changé après toutes ces années – peut-être même que ça s'était empiré. Au final, peut-être bien que ce qui était arrivé était un peu de sa faute, et qu'elle aurait pas du se servir d'un enterrement pour faire passer un message à Nemo, surtout que ça a pas l'air d'avoir réellement fonctionné. « Bon, ok, tu veux savoir pourquoi je t'ai traîné jusqu'ici ? » qu'elle lâche finalement, s'arrêtant et se tournant vers lui brusquement. De toute façon, elle voyait pas l'intérêt de pas lui dire, ça avait été un échec total. « J'me suis dit que peut-être qu'en voyant tous ces gens dévastés parce que ce connard s'est buté, tu réaliserais que toi aussi, tu laisserais des gens derrière toi si tu claquais et que p'tête bien que ça te convaincrait d'arrêter tes tentatives. » Au final, ça avait foiré en beauté, et avec le recul, elle se disait qu'elle aurait du deviner de suite que ça fonctionnerait pas, que c'était même ridicule. « J'veux dire.. On est d'accord pour dire que James était un gros con et pourtant, ça a touché pas mal de monde et ça sera aussi le cas si jamais ça t'arrivait. Enfin.. Il y aura sans doute moins de monde, on est pas beaucoup à te supporter. » Niveau tact, on repassera, mais elle avait jamais été la reine dans ce domaine, et ça faisait bien longtemps qu'elle avait arrêté de prendre des pincettes avec Nemo. Maintenant qu'elle avait balancé son plan initial à voix haute, elle se sentait un peu conne d'y avoir cru, alors elle s'empare d'une cigarette dans son sac et l'allume, tire une taffe. « Voilà, t'as le droit d'rigoler, même moi j'me rends compte que c'était débile comme idée. » qu'elle avoue finalement. Et à sa place, probablement qu'elle rigolerait aussi face à cette manœuvre maladroite qu'elle avait esquissé. |
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Dim 21 Jan - 17:39 | |
| Qu’elle plaigne ses meufs, franchement, ça lui fait pas grand-chose, il hausse seulement les épaules et laisse échapper un ricanement sec, bref, l’air de dire qu’elle sait pas à quel point elle devrait les plaindre. Copine numéro un ne pouvait rien savoir, mais l’unique but avait été de pas crever puceau, tant qu’à faire, puis ça l’avait fait marrer de lui faire croire qu’il s’était noyé dans sa piscine. Elle avait pas kiffé. Copine numéro deux était assez cinglée pour vouloir sortir avec lui en connaissance de cause, à se donner un genre en flirtant avec la mort. Elle avait pas tant apprécié ses penchants masos, pourtant. Chérie, tue-moi, c’était pas trop bien passé. Au final, ça l’a toujours saoulé, ces histoires de couples, il considère cette sombre période de son existence comme la lubie d’un ado qui voulait juste baiser. Ça fait des années maintenant qu’il se contente de coups d’un soir suffisamment bourrés pour qu’ils captent pas c’qu’il y a en face, ultra bourrés si on mentionne ses escapades dans les bars gays – les mecs sont tellement plus superficiels que les meufs, c’est dingue. Et son amabilité naturelle s’avère super efficace pour les faire dégager le lendemain. Ça, et le fait qu’ils ont certainement pas passé la meilleure nuit de leur vie. Plutôt une des pires, il peut au moins se vanter de ça. Ouais, il est content, ça le rend fier, tout ça. Il se demande si Barbra est en train d’se dire qu’il lui faudrait une petite amie, sans doute que oui, c’est la pensée bateau, le truc que la famille éloignée balance au détour d’une conversation, même si ses parents savaient bien que c’était même pas l’amorce d’une solution. Puis la pauvre fille. C’est pas gentil de souhaiter le malheur des autres, et dire que c’est à lui qu’on reproche toujours d’être un connard. Il est juste moins hypocrite, c’est tout. Avoir quelqu’un, ça lui règlera pas ses problèmes, ça fera que lui donner encore plus envie de s’tirer une balle. Il se connaît. Il préfère les relations malsaines, du genre des conneries qu’il fait à Alice pour qu’elle le tabasse à l’arrivée, c’est ça, sa came, pas les dîner aux chandelles et le dimanche matin sous les draps.
Il a un sourire de travers, à la mention de sa garde-robe. Il sort son briquet de sa poche en la suivant, le lui tend de manière très solennelle tout en marchant à côté d’elle, nonchalamment. « Bah écoute, si ça te démange tant que ça, tu peux la cramer maintenant, hein. C’est du polyester, ça s’enflamme très bien, paraît. J’y ai jamais pensé, mais c’est sympa comme mort, après tout. » Il range son briquet en lui adressant un clin d’œil, à peine déçu qu’elle ne le prenne pas au mot. Il s’y attendait un peu. Et puis finalement, Barbra passe aux aveux, en plein milieu du parking. Visiblement, c’est assez important pour qu’ils arrêtent de marcher et qu’elle fasse un volte-face théâtral – le sens du drame selon Barbra, il imagine – alors il s’immobilise aussi, termine sa cigarette avant de l’écraser sous ses baskets. Il joue avec sa langue dans sa bouche pendant tout le petit discours pseudo-larmoyant de Barbra, absolument pas troublé ou ému, que dalle, se sentant pas trop concerné, trouvant même le tout franchement emmerdant. Il aime bien la partie cruelle sur le fait qu’il y aura moins de monde pour lui que pour cet enculé de James, par contre, ça, ça le fait sourire en coin, mais le reste. Pitoyable. Même pour Barbra. Il comprend pas qu’elle ait pu envisager de l’emmener à un enterrement pour ça, et encore moins qu’elle se soit dit que ça allait marcher. « Et donc… Je ne dois pas me suicider parce qu’un petit nombre d’hypocrites qui feront comme si j’étais pas un connard fini de mon vivant sont susceptibles de venir à mon enterrement juste pour la bouffe ? » Il hausse un sourcil, comme s’il posait la question sérieusement. « Mais quel plan for-mi-da-ble. » Il fait mine d’applaudir une seconde, laisse retomber ses bras le long de son corps comme deux bouts de bois mort. Il rit pas, comme elle lui a autorisé à le faire, il a plus envie de rire, y’a même plus un sourire mauvais pour égayer son visage de zombie. Il trouve ça limite insultant, en fait, que Barbra, qui le connaît depuis tant de temps, ait toujours pas capté que ce genre de plan pouvait pas fonctionner, parce qu’il est lui, et qu’il prévoit son suicide depuis qu’il a neuf ans. « Tu t’es jamais d’mandé pourquoi j’suis autant un connard, Barbra ? C’est précisément le but. J’manquerai à personne. » Son unique problème, c’est Atticus, parce qu’Atticus ne veut pas qu’il meure et Atticus est la seule personne au monde à laquelle il est attaché. Les autres ne seront pas surpris, s’il meurt, ils en seront même pas chagrinés, il a passé sa vie à se faire détester pour cette seule et unique raison : il pourra crever en paix sans que ça traumatise personne. Il déteste cette sensation, la culpabilité qui le ronge quand il regarde le flingue qu’il a acheté et qu’il pense à Atticus, il déteste ça, il a toujours détesté ça, quand sa mère était encore vivante et qu’il se réveillait sous ses yeux à l’hôpital, les veines tranchées, il n’a jamais voulu de cette sensation, pourtant elle revient, sans cesse, en même temps que ses désirs de mort, ritournelle vicieuse qui ne prendra fin que lorsqu’Atticus partira. |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mer 24 Jan - 22:42 | |
| Elle regrette, Barbra, d'avoir eu cette idée débile, mais elle sait plus tellement quoi faire. Cette histoire remonte à l'enfance, quand Nemo lui a parlé de son désir de mort pour la première fois. Elle a pas tellement eu conscience de la portée de ses propos, a pas compris et l'a pas cru, jusque la première tentative, et là, elle s'en est voulue pendant des mois. Elle pensait pouvoir changer quelque chose à cette volonté funeste, mais rien n'y fait. Elle a tout essayé, Barbie, passant par les méthodes douces pour arriver aux méthodes cruelles. Le résultat est toujours le même ; Nemo, qui reste Nemo, qui veut toujours tout abandonner sans jamais se retourner. Peut-être qu'elle devrait abandonner, se faire une idée. Mais elle peut pas. Elle est bourrée de défauts, la gamine, et elle en a conscience. Mais on peut pas lui enlever son dévouement. Elle a peu de proches, de personnes auxquelles elle tient réellement, et par dieu seul sait quelle étrangeté, Nemo en fait partie. Et quand elle aime, Barbra, elle lâche pas, elle se bat, tigresse aux crocs acérés qui refuse de lâcher prise. Et tant pis si ça lui vaut d'essuyer les railleries de Nemo, tant pis si ça marche pas et qu'elle fait qu'empirer les choses. Elle essaie, au moins, et continuera d'essayer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espoir.
Alors elle lève les yeux au ciel, agacée qu'il se foute d'elle et de son plan, mais pas étonnée un instant. C'est qu'elle le connaît assez bien, malgré leurs rapports pas toujours très tendres. « Il est probablement aussi formidable que tes plans pour te buter, t'es toujours là après tout. » qu'elle crache. C'est Barbra, Barbra qui veut l'aider et qui hésite pourtant pas à lui dire ce qu'elle pense sans faire preuve du moindre tact. De toute façon, elle a rapidement appris qu'il valait mieux être ainsi avec Nemo – autrement, il aurait fait qu'une bouchée d'elle il y a longtemps, et il ne serait probablement plus en contact à l'heure qu'il est. Puis il avoue, Nemo, qu'il veut faire fuir les autres. C'est probablement relativement efficace, il faut l'admettre – déjà au collège, il était souvent mis de côté et en ce qui concerne le lycée, il vaut mieux passer le sujet. Pour autant, Nemo n'était pas totalement seul, il y avait son frère, et probablement d'autres, puis il y avait elle, qui répondrait toujours présente malgré les disputes essuyées. « Ouais, ça aussi, c'est très efficace. La preuve, j'suis encore là. » Elle réfléchit quelques secondes avant de rajouter. « Enfin, j'suis là mais j'ai quand même plus souvent envie de t'en foutre une que de te faire des câlins donc p'tête que t'as réussi à moitié. » Ca doit l'arranger, il doit probablement préférer les gifles aux tendresses usuelles, de toute façon. Barbra hésite, pas longtemps, à peine une fraction de secondes. « Et ton frère, alors ? On pourrait lui d'mander son avis, mais j'pense que tu lui manquerai un peu, si t'arrivais à te buter un jour. » La blonde connaissait pas grand chose du frère de Nemo, l'avait croisé plus jeune, mais de ce qu'elle savait, Nemo et lui s'entendaient bien – et ça doit au moins compter pour quelque chose, d'avoir un frère. Elle sait pas vraiment ce que ça fait, Barbie, mais dans ses rêves d'enfants, ça devait être quelque chose de merveilleux – plus maintenant, ça l'arrange de pas avoir à partager ; et aussi, elle voudrait pas qu'un autre ait à subir ce qu'elle a vécu. Elle est pas si égoïste, au fond. |
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mar 13 Fév - 22:34 | |
| Il a jamais su dire si les gens étaient ses amis ou non, Nemo, y’a que Timmy qui a brièvement reçu ce qualificatif, parce qu’ils étaient trop jeunes et qu’il fallait faire comme tout le monde, amitié suicidée au milieu de la route traversée sans regarder. Il se souvient du corps désarticulé de Timmy sur le bitume et parfois du fauteuil roulant éloigné à la va-vite par des parents en colère, pas du reste, pas des bons moments, des rires partagés, des conneries infantiles. C’est comme si y’en avait jamais eu. C’est probablement le cas, au fond, ça a jamais été son genre, d’être heureux, même gamin. C’est pareil avec Barbra. Il sait pas ce qui les lie tant que ça, à part ces confidences enfantines pourries jusqu’à la moelle, ses je veux crever qui se heurtaient aux les amoureux de ma mère, ils– de Barbra, la vérité jamais dite tout haut à l’adolescence, perdue quelque part avec leur innocence. Il a envie de dire que de vrais amis le laisseraient se buter sans protester, parce que c’est ce qu’il souhaite depuis trop longtemps. Peut-être même qu’ils l’aideraient à exaucer son vœu le plus cher, plutôt que de s’entêter à le maintenir en vie, comme un vioque rattaché à trop de tubes pour qu’ce soit pas artificiel. Barbra, elle est comme les autres, à vouloir lui faire passer l’envie de se couper les veines, pourtant elle a toujours eu ce franc-parler qu’il respecte, à lui balancer des horreurs en échange de ses horreurs à lui, et c’est c’qu’il a toujours aimé chez elle, c’qui l’a rapprochée de la case amis plutôt que celle machins inintéressants qui méritent que du mépris de sa part. C’est pas pour autant qu’il la ménage ou qu’il est sympa avec elle, parce qu’il a toujours cette intime conviction qui dort au fond de lui : il serait mieux sans elle, comme il serait mieux sans personne pour vouloir le garder en vie, même pas de famille. « Si t’es là, c’est juste parce que t’as pas d’cerveau, meuf. » Il comprend pas le principe, sérieusement, il comprend pas ce qu’elle peut avoir à foutre de sa vie à lui, c’est clair que ça va pas avoir beaucoup d’influence sur la sienne, et même si elle dit qu’elle viendra aux funérailles, il voit pas pourquoi elle se donnerait cette peine. Ça a pas de sens, pour lui, qu’y’ait des gens qui tiennent un tant soit peu à lui, pour lui y’a toujours eu que les liens du sang, Atticus et puis basta, les autres comptent pas. Il pourrait pas dire, pourtant, si lui il s’emmerderait à aller à l’enterrement de Barbra. Peut-être. C’est surtout qu’il espère crever avant elle. Avant tous ceux qu’il connaît et qui lui refilent cette sensation désagréable que ça devrait le toucher un peu s’ils venaient à disparaître. Atticus, et Barbra met le doigt sur la plaie béante, le néant à l’intérieur qui ne se remplit qu’au nom de son frère, les efforts qu’il est prêt à faire pour survivre et cette foutue mélancolie qui le gagne quand il pense à mourir et à Atticus en même temps. C’est l’impression d’être une coquille vide qui le tue à petit feu, que sa place a toujours été six pieds sous terre et nulle part ailleurs, mais parfois il préférerait être vide pour de vrai, désespérément vide, désolation et désœuvrement partout, du cœur au cerveau, sans cette culpabilité de merde et l’amour débilement aveugle qu’il voue à son frangin. C’est absurde, tous ces putain de sentiments qui le tiraillent, alors que sa dépression chronique le ronge chaque jour un peu plus, a déjà recraché les os maintes et maintes fois. C’est absurde, et pourtant ils sont toujours là, et y’a ses mâchoires qui se serrent, son regard qui se durcit quand il se pose sur Barbra qui a osé foutre ses doigts là où ça fait mal. « Parle pas de c’que tu connais pas, Barbra. J’te cause pas des p’tits copains d’ta putain d’mère, qu’je sache. » Il peut paraître cruel, comme ça, mais à ses yeux il est seulement juste. Œil pour œil, dent pour dent, on balance pas des conneries trop vraies sur sa personne impunément. |
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Barbie Cœur de Pétasse ▹ posts envoyés : 696 ▹ points : 24 ▹ pseudo : bangkok. ▹ crédits : neon cathedral ; vocivus ; afanen. ▹ avatar : Sahara Ray. ▹ signe particulier : Les tatouages qui marquent sa peau, l'air superficiel pour mieux berner ses proies.
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) Mar 20 Fév - 20:12 | |
| Ça a jamais été parfait entre Nemo et elle. Ils ont toujours été différents, trop différents. Elle, gamine solaire, trop expressive, trop bruyante, en quête constante d'attention et lui, plus moqueur, qui cherche à fuir les démonstrations d'affection. C'est un mélange qui aurait jamais du fonctionner, pas aussi longtemps en tout cas. Et pourtant, Barbra voit Nemo probablement plus souvent que les filles qui étaient censées être ses amies, à l'époque, celles comme elle, les superficielles, celles à qui on dit pas non et qui pensent que tout finira toujours par s'arranger pour elles, parce que vraiment, le karma peut pas s'en prendre à des êtres si beaux – témoignage poignant tenu par Nancy en dernière année. Peut-être que ce sont justement ces différences qui font que ça marche, même si c'est bancal, que c'est pas conventionnel et que les chamailleries et disputes sont toujours là. Peut-être aussi à cause de ces secrets qu'ils ont l'un sur l'autre, ceux qu'ils ont murmuré enfants, sans avoir conscience de ce qu'ils disaient. Secret que Nemo hésite pas à lui balancer, la violence des mots qui la déstabilise un court instant. Elle s'y attendait pas, Barbie, parce qu'ils en avaient jamais réellement parlé avant, parce que c'était rien d'autre qu'un secret qu'on garde enterré. Trahison, sa mâchoire se serre, son sang bout. Ils sont peu nombreux à savoir ce qui lui est arrivé, il y a Nemo et sa mère. Sa mère qui a jamais rien fait pour l'aider, qui a préféré faire comme si rien n'arrivait alors qu'elle voyait la lueur dans ses yeux s'éteindre progressivement. Et maintenant Nemo, qui s'en sert pour la blesser à son tour, avec succès, d'ailleurs. Alors elle craque, sa main qui rencontre sa joue un peu trop violemment, son regard noir qui le lâche pas, fusils sans pitié. « Crève si tu veux, j'en ai plus rien à foutre. » Barbra regrettera probablement mais pour l'instant elle voit rouge, et ça l'agace encore plus parce qu'elle réalise qu'à tous les coups, c'était ce qu'il voulait entendre, qu'elle lui avait probablement donné ce qu'il désirait. Tant pis, pour l'instant, elle avait besoin de se défouler et Barbie a jamais réellement su se contrôler, tornade d'émotions qui l'envahissent sans qu'elle sache les réprimer. Elle a toujours préféré la fuite, beaucoup plus facile que l'affrontement, alors elle accélère le pas, part loin, loin de Nemo et de ses vérités blessantes. SUJET TERMINÉ
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| Sujet: Re: If I die young, bury me in satin. (Nemo) | |
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| | | | If I die young, bury me in satin. (Nemo) | |
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