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 sourire de guerre ; finn

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Sal King

Sal King
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▹ signe particulier : cicatrice cradingue qui démarre de la presque naissance de son cou et s'étale jusqu'à son épaule. reste d'une morsure, déchirure, bavure d'un chien, un bon bâtard dont il a jamais pu comprendre les raisons de cette attaque. toujours fringué de noir.
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MessageSujet: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMar 31 Juil - 15:55


sourire de guerre
finn et sal
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y'a l'inquiétude qui le tire dans le vide - et comme une crevasse dans chaque parcelle de son corps à se remettre à l'esprit les mots écrits. finn à pas vouloir causer, finn à juste vouloir voir sa gueule et sans rien faire de plus - finn il cache un truc aussi gros qu'un cadavre sous le tapis, aussi discret qu'un coeur battant sous le plancher. il a rien emmené cette fois, sal, il a les clefs dans le fond de sa poche en même temps que ses mains. enfin devant l'immeuble il fronce les sourcils - un poil angoissé par ce qu'il pourrait découvrir. y'a tout qui se met en place, des hypothèses, des histoires quelconques qui ne font pas sens - tout pourrait être question de mauvaise journée. n'empêche que ça fait longtemps qu'il l'a plus entendu rire - qu'il l'a plus senti pleurer. alors il pousse un soupir, passe une main dépitée dans ses cheveux sombres et bouclés. il gravit les marches comme l'everest en pleine tempête de neige - il sait pas vraiment sur quel pied danser. pour autant il se taira si c'est ce qu'il veut, il la bouclera, quitte à se coudre les lèvres avec une vieille aiguille rouillée. il a pas à toquer, la porte est déjà ouverte, ça sent la clope, ça sent les fenêtres pas assez ouvertes pour l'été trop chaud. il referme derrière lui, cherche seulement du regard au lieu de gueuler comme un attardé - ça a jamais été son genre, finn le sait. il le trouve finalement, debout contre le rebord de la fenêtre ouverte, à regarder dehors - il se cale à côté de lui, lui fout un coup de coude dans les côtes.
- si tu m'en a pas gardé une, j'te soulève et j'te jette par la f'nêtre. il croise ses bras sur le rebord à son tour, il regarde un point invisible dans le ciel sans étoiles - tout sourire, sourire habituel, sourire de façade qui cache quelques ruines à retaper pour pas qu'elles se fassent bouffer par les ronces. j'attends les chroniques du bon vieux gynt. ça fait un moment. t'as sans doute pleeein d'conneries à m'faire entendre. j'sais que t'as pas envie d'parler, mais tu peux pas résister à c'genre de propositions. autant passer à autre chose, autant faire une tentative d'un rire muet qui ne sera que les restes d'une mésaventure trop douloureux. il passe une main sur son épaule, il fait office de présence - il forcera pas sal, il forcera jamais. alors il repasse le corps à coup de sparadraps bisounours, en jurant que les baisers nuages feront disparaître les bleus - il a peur que ça pisse, pisse trop, que ce soit trop tard pour réparer. il essaie, vainement.

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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMer 1 Aoû - 11:27

Perché au dessus du monde contre l'rebord de la fenêtre, je mate la ruelle en contre-bas et le ciel d'été qui traîne à éteindre les lumières. La chaleur m'enveloppe, me suffoque un peu, j'me sens comme si on m'avait enfermé vitres scellées à l'arrière d'une caisse. Oublié dans un d'ces parkings souterrains que je surveille des fois, j'vaux pas mieux qu'un clebs ou qu'un de ces gosses dont on veut se séparer incognito. Perché au dessus du monde contre l'rebord de la fenêtre, je mate bêtement mes dix doigts – l'index et l'pouce serrent le bout d'ma clope, main gauche, j'ai bousillé les cinq sur la droite plus tôt aujourd'hui. C'est Ronnie. Quoi Ronnie, belle Ronnie, putain d'bout de femme Ronnie, Ronnie rayon de soleil comme ceux qui m'traversent la peau sans plus rien réchauffer à l'intérieur. C'est ma surface qu'encaisse le coup, depuis l'enterrement j'ressasse et j'déconne. C'est Ronnie. Ma Ronnie et les bacs à sables et les dents de laits et tricher sur les carreaux d'son cahier et lui filer mon goûter en échange et avoir le ventre vide qui grogne mais surtout avoir elle qui sourit, sourit, sourit. Ma Ronnie et faire dérailler la chaîne de nos vélos et lui courir après les mains noires de cambouis et l'entendre piailler et trouver que les piafs ont un chant tellement moche en comparaison et écraser sa main et essayer l'sucre sur ses lèvres et égratigner nos genoux, se relever, regarder la terre et l'trou sous mes pieds, ne pas comprendre ni pourquoi ni comment ni dans quel monde elle en ressortira pas. Ronnie, elle est morte. Tout seul. C'est parti tout seul dans l'isolation sans que j'y pense ni que ça me fasse de mal. J'sais qu'elle a plus mal non plus mais j'crois qu'en bas il fait froid. J'crois qu'il fait trop noir et que c'est pas l'genre de fleur à vivre dans l'ombre. J'crois aussi que mes doigts pissent encore le sang si je les serre et que Sal a rien eu l'temps de voir parce que ça fait trente secondes et une menace de m'passer par la fenêtre qu'il est là. J'tire une taffe et crache la fumée. « T'as pris des bras depuis la dernière fois ? » Gamin, t'es devenu grand ? Mais pourquoi tu voudrais, ça me sidère. J'craque, j'sors un paquet de blondes de ma poche et j'lui tends parce que j'en achète toujours le double maintenant, pour les grandes insomnies et les p'tits gars qu'appuient sur mon myocarde pour l'faire repartir. J'lui offre mon briquet et un sourire crevé quand il pose sa main sur mon épaule, un sourire parce qu'il sait. L'fil rouge de lui à moi. Et il sait que j'peux pas l'tenir trop longtemps et que c'est pour ça que j'vise au loin, l'air indéchiffrable. Sauf pour lui. « La prochaine fois que j'ai l'temps faut que j'colmate un trou dans l'mur. » et un gouffre dans mon bide. J'suis tenté de tout laisser béant, honnêtement. « Ma pote Ronnie est morte. C'est nul. J'veux pas en parler. »
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Sal King

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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMer 1 Aoû - 13:59


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y'a le trou dans le mur, semblable à un rat crevé qu'aurait traîné sous un talon trop aiguisé. il garde sa main sur son épaule, il la serre un peu. finn balance, finn tente de casser sans vraiment y arriver - puis finn balance la vérité. y'aura pas eu besoin de trop fouiller, de la jouer stratagème douteux pour arracher quelques morceaux - ça lui tombe dessus en roche qui écrase son être tout entier. sourcils qui se haussent sous la surprise, il a envie de demander pourquoi, de demander comment, de demander jusqu'à remettre le chapitre en place. il se retient, il respecte - il a pas envie d'en causer. de ronnie il en a que de vagues souvenirs, une belle gueule qu'était sans doute pas faite pour le monde - ronnie qui s'en est allée, sans comprendre les circonstances. alors il hoche la tête, il sourit tout juste - plus par politesse que par moquerie ou bonheur de simplement le retrouver. faut faire comme si. comme si la terre était plate, comme si les anges venaient choper les âmes à la mort de chacun, comme si le meilleur des mondes était là, comme si rien ne faisait mal et que sortait du corps, quelques papillons bleus.
- et toi, tu t'prends pour qui ? t'as juste l'air con à faire ton rocky. roulement d'yeux, il tarde pas à allumer la cigarette, de ses yeux sombres guette l'horizon avant de tomber face aux phalanges pétées - elles lui rappellent celles de sa mère, qui pourtant loin d'être ouvertes, sont souvent rouges. rouges d'avoir trop lavé. rouges alors qu'elle ne veut plus jamais en voir, du rouge. il pince sa lèvre inférieure, tire la première taffe avant de tout simplement se tailler dans la salle de bain - bordel ambiant, il cherche de quoi désinfecter. il trouve de quoi faire, revient après quelques minutes, se pose sur le pieu de l'écorché - il jauge la trace dans le mur, il l'imagine avec peine, avec douleur.
- pose ton cul. ordre prononcé, il garde la cigarette au bec un moment, avant de la poser sur un cendrier pas bien loin - il imbibe le coton. c'est d'l'alcool à 90 alors t'auras plus qu'à serrer les dents. quelle idée de s'confronter à un mur, on t'a jamais dit que c'était peine perdue ? alors j'veux bien que croire en ses rêves c'est me let motiv de certains, mais là. là finn, c'est comme se jeter dans le vide et croire que t'es capable de voler.
y'en a qui jusqu'au bout continuent d'y croire - se disent avant de clamser qu'un coup de vent les fera à nouveau planer. il fronce les sourcils, tapote du pied. il était pas assez proche de cette gonzesse pour en pleurer. il l'est cependant assez de finn pour en avoir les organes serrés - comme une éponge qui se fait essorer.
- vous avez quoi contre vos mains, c'est beau des mains, j'veux dire ça en dit beaucoup. les foutre en l'air c'est pour s'faire un style ? on dirait ma mère. il ricane, il ricane parce que c'est un poil nerveux - parce qu'aussi il veut passer outre, parce qu'il veut se sentir utile. parce que quitte à essayer de retaper, autant au moins repasser un peu de peinture sur la carrosserie déglinguée.

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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMer 1 Aoû - 19:06

C'est nul. Tout est nul. De balancer Ronie qui part comme si j'parlais des numéros gagnants de la loterie ou du dernier feuilleton que j'ai regardé par hasard mais pas suivi pour deux ronds. Elle meurt en plein milieu de l'intrigue, surprise. Y a de ces façons d'gâcher des journées et toutes celles qui suivent après. Mais j'continue de me lever le matin. J'continue de niquer ma santé de vivant qui peut se le permettre. J'gonfle mes poumons à la nicotine, ce soir, j'me sens un peu Dieu à créer des nuages dans le ciel vide de tâches. Si Dieu avait besoin d'une coupe de cheveux, d'un t-shirt propre, et d'un bon rinçage de bouche à l'eau de javel pour désintégrer le vulgaire. Puis si Dieu existait, déjà. Ma chambre va garder l'odeur, mes fringues, celles de Sal aussi – la même. Les relents de blondes pas chères qui s'échappent de nos filtres m'donnent l'impression d'faire partie d'un truc plus grand, j'sais pas de quoi exactement, mais ça me rassure un peu de savoir que dedans, on est au moins deux. Deux paumés dans ce grand bordel sans nom. C'est nul d'être seul en c'moment. « T'as vu les films au moins ? » J'riposte comme si j'avais plus de vingt-et-une piges. Ça m'fait peur, des fois je sonne comme les paroissiens d'mon père qui venaient serrer nos joues à Nana et moi, tout ça pour mieux nous snober dans la foulée. J'crois que t'es jamais trop jeune pour comprendre ce qu'il se passe, tu t'en rends juste pas compte sur l'coup, ou tu perds la moitié du message dans la traduction. A regarder l'paternel j'ai compris que maman reviendrait jamais. Savoir ça empêche pas d'espérer. Non, j'crois que c'est en vieillissant qu'on devient con. A s'étonner de quand la vie déraille comme si l'monde entier devait nous rendre des comptes. Sûrement, j'flotte dans l'entre-deux – médusé, le coup d'oeil dans le rétroviseur au cas où. « Retourne pas tout » que j'gueule à travers la cloison parce que Sal a détalé dans une autre pièce sans me prévenir et je l'entends fouiller dans mes affaires. Quand il revient j'suis en train d'cramer le bout de ma cigarette sur mes phalanges déjà défoncées. Distrait, l'regard au loin. Il m'croit si j'balance que je sens rien ? Que j'suis cassé et que personne a jamais fabriqué de pièces pour retaper ça ? Ça me fait gentiment marrer d'voir le coton et l'alcool dans ses mains. « Et l'mot magique, la politesse ça se perd. Sans déconner. » Je m'installe sur l'bout du lit et le laisse tamponner le produit sur ma main. Et j'grimace quand même quand le froid s'transforme en incendie et que le rouge imbibe la fibre, la douleur me fait planer. Encore. Renverse la bouteille dessus. J'veux juste noyer les osselets. J'veux juste entendre mon cœur battre à mes oreilles – vivant, vivant, vivant. « J'voulais pas péter les fondations. » Juste forcer les miennes à pas tenir le coup, à s’effondrer dans la poussière, à ressentir quelque chose. « Elles ont toujours été bousillées mes mains, c'est pas nouveau. » Et c'est pas parce que j'ai peut-être encore – affirmatif, c'est certain – foulé celle-la une millième fois que ça changera. J'soupire et j'me laisse tomber en arrière sur le matelas, clope au bec, du ciel j'suis passé au plafond. J'pense moins à Ronnie en regardant du placo, ça me permet d'changer de sujet. « Ta mère elle s'la joue rocky avec les murs ? »
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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMer 1 Aoû - 19:49


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finn en chie, finn en bave, finn fait comme il l'a dit, il serre les dents - peut-être le reste aussi. c'est ce qui en coûte de jouer au plus grand, de finalement pas savoir comment ça marche la vie, la vraie. celle que finn raconte c'est qu'un ramassis de conneries, c'est les éloges de faits romantisés au possible - pourtant ça lui plaît à sal, et il veut bien le croire si ça permet d'adoucir les coeurs parfois trop lourds, de ceux qui tombent dans les pompes à se faire piétiner. il pousse un soupir, laisse l'alcool et le coton finalement de côté, avant de reprendre la cigarette, enlever une à une ses pompes pour finalement se mettre en tailleur. il le regarde, il l'écoute en balancer des bonnes, des mauvaises - pire qu'énervé, il a l'air d'être un rejeton de la peste et du choléra mélangés. incapable de lui en vouloir, les circonstances font qu'il est tombé - tombé tellement bas que même une pelle arriverait pas à le choper. il inspire profondément, fait sortir la fumée de son nez, le détaille avec attention - vrai qu'il a l'air bon à jeter dans un cercueil ou dans un four. il pourrait disparaître - il l'accepte pas, même si ronnie elle était plus qu'un monde, elle était un univers tout entier qu'il pourra jamais remplacer. lèvre inférieure qui se pince, qu'il mordille en arrachant les quelques friches de peau morte, il baisse un peu les yeux.
- nan. pas contre les murs. contre un peu tout en fait. elle fait l'ménage, très souvent. mais pas genre l'ménage comme l'fait une maman, en surface. elle supporte pas la crasse, elle supporte plus l'sang. elle s'lave souvent les mains jusqu'à ce que ça devienne rouge, genre bien rouge. sourire triste qui témoigne des mots prononcés, il hausse mollement les épaules, tapote la cigarette contre le cendrier pour y faire tomber les restes. parfois j'me demande si elle va pas s'arracher la peau. d'toute depuis l'accident elle peut plus faire autre chose. j'sais pas si on peut appeler ça du stress post-trauma. confession à mi-mot pour témoigner d'une autre poisse - une malchance du genre les merdes ça arrive. il se remet à mordre, à mâchonner - comme s'il avait gardé de duke cette envie irrépressible de déchirer.
- et toi parle pas d'politesse, vu comment tu causes. après on s'étonne que j'ai un bouquet d'roses qui m'sort de la bouche à chaque fois que j'l'ouvre. y'a des chrysanthèmes aussi, des amaryllis, des tournesols et des coquelicots. l'image l'amuse, il lève la tête vers le plafond, se met un peu à gratter son cou de sa main libre - cou bien dissimulé cette fois-ci par sa chevelure relâchée, trop sauvage pour être sauvée cette fois. il aimerait s'approche, sal, le prendre dans ses bras, juste comme ça. il a peur d'une frappe, d'une rage pas contrôlée - d'une énième envie de péter des murs, de péter des côtes, de s'éclater tout court. alors il reste, figé, il regarde seulement - à essayer de trouver une astuce de magicien pour effacer petit à petit ronnie, trop bien tatouée pour être éradiquée au laser.

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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyMar 14 Aoû - 23:48

Perdu sur mon îlot, ballotté par les draps et la voix d'Sal, j'vise le plafond au-dessus de nos têtes et j'oublie presque que ça pique, au loin. Si le temps s'est arrêté pour de vrai, j'veux pas qu'il reprenne tout de suite. Si le temps fait seulement pour de faux, j'lui tire mon chapeau parce que c'est foutrement bien imité. J'prends dix ans ou une seconde, le soleil s'relève pour se recoucher orange sur la ville. Ça m'démange de scier les phalanges avec mes ongles, voir si ça pisse le sang plus que c'que tout le coton dans le placard derrière le miroir pourrait avaler, mais j'fais le mec qui voulait seulement passer la main dans ses cheveux finalement. Je l'abandonne derrière ma nuque. Parce que le sang ça vient d'la bouche de Sal, de l'histoire que j'ai déjà entendue, de l'accident. Je m'installe plus près pour mieux entendre ce qu'il a dire sur sa mère et ses mains écarlates. J'sais pas ce que ma daronne aurait fait si un clebs avait essayé d'me bouffer, vu que j'ai déjà un peu l'impression qu'elle nous a laissé seuls face aux loups. Peut-être qu'elle kiffait bien le sang aussi. Peut-être que c'est pour ça que la vue du rouge me dérange pas.
On a tous soif d'un truc bizarre.
« Stress post-trauma peut-être, ouais, ça y ressemble. » Pour c'que j'en sais. Je m'entends mentir à des kilomètres, psychologue de comptoir, alors qu'en vrai j'y connais rien du tout. Et j'hoche de la tête, fais moi confiance, j'sais de quoi je parle gamin. Il a quinze piges, j'me sens pas de le contredire. Ça lui retombera sur le coin de la gueule plus tard, assez vite, mais ça viendra pas de moi, j'me fais des promesses à la con quand je suis triste. Ça viendra pas de moi. Juré. « Genre, parce que c'est d'ma faute maintenant ? » J'secoue la tête de droite à gauche. Un peu d'ma faute sûrement, j'ai jamais fait gaffe aux orties que ma bouche dégueule. J'en remets une couche sans attendre. « Tu déconnes. C'est trop facile. » Ma promesse de pas l'contredire à la poubelle, pour l'temps que ça aura tenu. J'suis vraiment pas le meilleur des modèles.
J'me rends compte que ma clope est éteinte quand j'la ramène à ma bouche – bonne idée de l'avoir écrasée sur mes doigts. Du grand génie. J'libère ma main de sous mon cou pour venir tirer sur le t-shirt de Sal. « Hey, bouge ton cul, penche toi deux secondes. » Le s'il te plait s'est perdu en route. Mon briquet est pas loin mais faudrait que j'me lève. Non merci. J'attends que Sal obtempère pour rallumer ma clope à la sienne, tourne la tête quand c'est fait pour pas que toute la fumée lui brûle les yeux. J'reste pas longtemps à pas mater son cou, vu d'en-dessous, je peux deviner la cicatrice et l'hémo' qu'y a du y avoir. J'tire une taffe et fait tourner les volutes dans ma bouche. « T'as encore mal des fois ? » Je demande en pointant le bout de ma cigarette vers le carnage. Ça s'arrête un jour, la douleur, le tiraillement, comment tu sais que c'est fini ?
J'suis plus trop certain de ce à quoi j'fais référence.
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MessageSujet: Re: sourire de guerre ; finn   sourire de guerre ; finn EmptyDim 19 Aoû - 23:35


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y'a un peu de violence, un peu d'amertume quand finn cause. pourrait y'avoir un visage aussi révélateur, pourrait y'avoir des mimiques, ce petit quelque chose. mais chez lui, y'a tout qui se dévoile dans le timbre de la voix, dans la manière dont ses cordes vocales se frottent entre elles. ça déconne, ça déconne assez fort pour que ça le gratte de l'intérieur, que ça l'empêche de totalement retomber sur ses pieds. il se sent passablement con, profondément inutile. en général il se sent pas foncièrement petit face à l'autre, l'autre il ouvre sa gueule pour faire croire qu'il a tout affronté. pourtant cette fois, il se sent minuscule - assez pour qu'il se fasse écraser sous une paire de pompes. il écoute, il hoche la tête, il regarde avec attention chaque mouvement qui pourrait lui indiquer ne serait-ce qu'un pas vers une potentielle lumière salvatrice - il tire seulement, souffle du nez la clope qui lui arrache les viscères. à se prendre pour un grand sal, il va finir par se bouffer les tares des adultes, un cancer d'ici peu peut-être. l'idée le dépite, les images reviennent et crépitent - des autres malades dans l'hôpital, pendant que lui se remettait de la greffe, des tronches qui payaient pas de mine, qu'avaient un creux à la place des joues. il reprend le sens des réalités, y'a finn et sa question qui bute contre les parois de son crâne, rebondit, bondit, bondit à plus savoir quoi en faire.
- nan. ou alors si j'en ai j'pense que c'est des douleurs fantômes. en soi - l'opération s'est bien passée, j'en ai chié après coup mais vu qu'ça fait un moment... c'est juste plus sensible, au froid, c'genre de conneries. quand soudain l'hiver l'attrape, l'enroule de ses grands mains, l'étouffe presque. quand soudain même l'été s'abat, lui refile quelques réactions qu'ont du mal à survivre aux grosses gouttes de rayons - y'a rien qui colle, rien qui va, sauf le printemps, mais surtout l'automne. il revient poser une main dessus par automatisme, gratte un peu puis s'arrête, tire vaguement sur son tee-shirt pour ouvrir le creux, lui laisser pleine vue sur le champ de bataille. parfois on dirait la peau translucide d'un genre de vampire, elfe, ou mutant. j'm'étonne de pas voir les veines en-desous. il se dégoûte tout seul à se créer des images, il en bouge les épaules d'un malaise qu'il s'impose, témoignant d'un frisson soudain.

- et toi ? tu crois qu'c'est du stress post-trauma ?
de t'faire du mal comme ça,
de tirer à même la chair,
comme pour te bouffer toute la haine de l'univers,
de t'faire du mal comme ça,
comme si t'avais rien mieux à faire,
que de peu à peu te foutre en l'air.

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