Sujet: [flashback] hell's birth (wineth) Lun 30 Oct - 22:25
do you believe in… fate ?
Il n’était bien bien sûr, Seth, de ce qu’il pouvait bien foutre ici. Il s’était trouvé de vagues raisons, essayant vaguement de justifier son comportement. Y avait pas de raison, il se savait bien. Pas d’autre qu’oublier. Eux. Et lui-même aussi. Tant qu’à faire. Il s’était cassé, encore. Tout droit vers la côte Atlantique. Savait pas bien pourquoi. Peut-être espérant juste se bouffer un platane en chemin. En roulant trop vite. Et crever cette fois. Pas se rater, cette fois. T’es sûr d’être un raté le jour où t’arrives même pas à te tuer. Nan, il était pas sûr de savoir ce qu’il foutait là. Jusqu’à ce que, brusquement, tout s’éclaircisse dans son esprit. Un éclat de rire. Sonore, terrible à travers la foule trop bruyante. Mais qui domine quand même la cacophonie dans son fracas sordide. Il fait grimacer, ce rire. Les autres. Pas Seth. Lui il s’est arrêté, figé, cherchant la source de cette étrange mélodie. Et puis il la voit, la donzelle. Ses cheveux sombres, son regard acéré et ses lèvres effroyablement étirées. C’est crade au fond, il le sait. Il commence à comprendre cet univers-là. Il commence à aimer, et embrasser et embraser cet univers-là.
Ça tangue dans la foule. Ça tangue dans son corps, bousculé par les gens, trop content, trop maquillés trop déguisés. Ça tangue dans sa tête, effet de l’alcool et des odeurs de bouffe, de parfums et de sueur qui émane de cet amas de chairs humaines. Ça lui fout la gerbe à Seth, mais tant pis. Une gorgée de plus d’un alcool qu’il essaye même pas d’identifier, ça fera passer le haut-le-cœur. Avant le prochain. Il fronce les sourcils, obstinément. Ça le fout en rogne les gens qui rit et chantent autour de lui. Il sait définitivement pas ce qu’il fout là. Il se fait encore bousculer, et ça commence doucement à l’énerver. Quoique ça, il l’est déjà de base. Toujours. Tempête alors contenu sous un voile de méconnaissance. Il était jamais en colère Seth. Il connaissait pas. Maintenant tout le bouffe. Ses souvenirs, sa tronche, se putain de tatouage planqué sous de la poudre beige, les autres, la musique, les rire, la vie. Ça brûle à l’intérieur, ça le calcine parcelle par parcelle. Il sait pas ce qu’il va se passer quand le voile va se déchirer. Ça le fait flipper. Mais ça l’excite assez clairement aussi. Et encore un crétin qui passe à côté de lui, à moins qu’il essaye de passer à travers tant il lui arrache le bras au passage. Oué, il a mal, et ptn ça l’énerve. Et puis il réfléchit pas. Il calcule rien. C’est sa main, qui jaillit brusquement, qui chope la tignasse du bélier humain et le revoit en arrière. Et puis l’autre qui se joint à la colère de la première, jointures blanchies sous la pression des doigts repliés, qui s’écrase dans un craquement sur la face de ce pauvre type. L'adrénaline dans les os. L’endorphine dans les veines. Il s’attendait pas à ce que ce soit si bon, Seth. Alors oué, la première main revancharde se ferme aussi, réclamant sa part de violence. Et s’abat à son tour, accompagné d’un grognement de contentement. Elles font reculer le type, à contrecourant de la foule, et Seth avance, guidé par colère qui se transforme en rage. Y en a qui essaient de s’interposés. certains se font embarqués par la foule, d’autres restent. Ca tape un peu dans tous les sens. Mais Seth, ça le fait rire. Ceux qui s’enflamment sans raison, se trompent de cible. Et le tas de mauvais guerriers s’écrase contre un char. Le renverse. Dommage y avait du feu. Les bougies qui enflamment les décorations de papiers. Ca refroidit le tas de chiens enragés aux pieds de Seth. Et puis le feu qui grandit, brusquement, dans un bruit de verre brisé. Envolé d’oiseaux. Seth qui bouge pas, hypnotisé par les flammes. Et le regard qui glisse, dans la foule, vers celle qui ne bouge pas. Celle qui regarde le feu, les gens qui s’écartent apeurés, lips étirées. Celle qui devait avoir, quelques secondes plus tôt, une bouteille d’alcool à la main, ont il ne reste plus que quelques fragments éparpillés au sol.
Le temps en suspens. Il détaille cette mèche sombre, soulevée par le vent, qui balaye le visage porcelaine de cette fille. Aux cheveux noirs comme l'ébène, au teint blanc comme la neige, et au sourire rouge comme le sang. Blanche Neige. Seth, il a envie de l’attraper, cette mèche, du bout des doigts, et la replacer derrière son visage de poupée terrible. Il a ses doigts qui se mettent en mouvement, avant de se rappeler qu’elle est trop loin. T’es con, Seth. Alors il sait pas, mais il lui sourit. C’est pas une salutation, c’est pas amusé. C’est juste entendu. Ce sourire que t’adresse à un pote qui a rien dit, qui a juste pensé, mais que tu as parfaitement entendu. Il sourit et ça tire de sa contemplation. Parce que ça étire une fissure qu’il découvre en passant un index sur sa lèvre inférieure. Et puis le goût du sang quand sa langue prend le relais sur la plaie. Finalement il se met en marche. Trace tout droit vers la donzelle, à travers les bouts de papiers crépons enflammés qui s’éparpillent sur le béton. Une nouvelle gorgée d’alcool et il arrive devant elle. Cette fois c’est avec un sourire amusé qu’il lui tend sa bouteille. Lui proposant dans ce geste un partenariat pour la nuit. Un défi de continuer sur cette lancée. Une promesse de la suivre. Il sait pas pourquoi il fait ça, mais il sait qu’il doit le faire. Parce qu’elle est ce truc qu’il comprend pas au fond de lui.
claude gueuse
Teddy Dobson
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▹ posts envoyés : 693 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava: afanen ; signa: afanen ; icons: chrysalis ▹ avatar : poots▹ signe particulier : les yeux bleus percutants, les traces de brûlures visibles au niveau de son coude et sous le poignet gauche. le restant de la cicatrice s'étend du même côté, presque tout le long de ses côtes jusqu'au creux de ses reins, mais bon ça faut qu'elle se désape pour que d'autres le remarquent. les sons paraissent de plus en plus étouffés quand ils lui arrivent par la droite.
Ce sont les victimes qui deviennent des bourreaux. Ce sont les battus qui finissent par battre. Ce sont ceux qu’on a abandonné qui oublient comment on aime. C’est toujours comme ça, non ? Une roulette russe finalement pas si hasardeuse que ça. Parce que tout le monde cherche systématiquement à se justifier, à reporter la faute sur tel ou tel facteur qui aurait pu influencer ce mec ou cette fille. Parce qu’on n’arrive pas à admettre que c’est peut-être un crime de faire d’une fille un peu trop dans sa bulle un être insensible et acérée. Alors à qui la faute. Peut-être que Wini préfère les vieux à cause d’un père obstiné à l’ignorer, weird daddy issues. Peut-être qu’elle s’en prend aux plus faibles parce qu’elle l’a été, peut-être qu’elle s’acharne sur les plus forts parce qu’elle sait qu’elle peut encaisser. Peut-être qu’elle se laisse désarticuler à droite et à gauche parce qu’on l’a jamais aidé à s’accepter, à s’aimer, à se sentir chez elle. Peut-être qu’elle veut tout, tout de suite, parce qu’elle a gardé l’adn d’une famille trop imbue d'elle-même, parce qu’elle le mérite maintenant, parce qu’elle l’exige. Peut-être que ça la dérange pas qu’on lui fasse mal parce que les revers que lui filait son parrain ça la rendait un minimum palpable. Peut-être qu’elle est bonne au lit pour de mauvaises raisons. Peut-être...
Peut-être que c’est autre chose encore, en plus de tout ça. Quelque chose d’assez fou pour que personne ne s’en doute ou s’en foute.
C’est facile de trouver des raisons, y en a tout un tas. Mais ça change rien de savoir expliquer comment on a pu en arriver là. C’est trop tard.
Mardi-Gras. La Nouvelle-Orléans. Elle y a mis les pieds juste pour voir si c’était vrai. Du temps à cramer entre deux boulots. De l’asphalte à avaler sous une bécane prête à rendre l’âme. Tout ce tapage autour de la ville aux sorcières, ses fêtes aux morts, ses cimetières aux milles légendes, capitale du meurtre, cité de toutes les peurs ? Une chose est sûre, elle n’est pas dans le bon quartier. L’effervescence insouciante dans Bourbon Street l’horripile. À vomir. Ils sont trop heureux. Trop ivres. Trop humain. Et elle, elle ne l’est pas assez. Y a trop de Vie dans cette parade. Alors oui quand on la provoque, elle a cette fossette qui se creuse, la grimace puissante jusqu’au rire décadent. Comme si c’était la réponse à un défi. Peut-être parce qu’elle a un de ces regards qui résonne comme un appel à l’étreinte. Et pas n’importe laquelle. Celle de deux mains autour de sa putain d'gorge. Et puis y a l’habitude d’être toute seule, de faire les choses seules, à sa façon. De mener sa guerre jusqu’à la mort, seule. Mais quand le chaos éclate un peu plus loin, y a une fascination fulgurante qui explose dans ses iris, une influence indéniable qui s’insinue dans ses veines, une faille qu’elle reconnaît, des besoins d’intoxication à partager, un néant pernicieux prêt à se confondre en silence. Et les fragments de cette violence sourde qui s’éparpille lui file des frissons. De bons frissons. Et elle voit dans les poings, entend dans la hargne. Ça fait écho, là entre ses côtes, au creux de ses entrailles. Il se déchaîne et tout bascule. Prémisses des carnages. Y a de la chair à pâté prête partir en fumée. Alors ça coûte rien, pas même son restant d’humanité, que de briser ce bon vieux bourbon. Voir un début de feu grandir ça a quelque d’obsédant. Ça lui donne aussi envie de fumer, de faire crisser la pierre du briquet et de partager une flamme, un goulot empoisonné…. et pourquoi pas, encore une fois, ce même sourire tordu tiré de leurs cauchemars les plus criards, accord passé, âmes échangées.
Il a des airs d’empereur. Ombre insaisissable qui a percé la foule et les gens juste pour la rejoindre, ombre tumultueuse qui plane presque sur la ville et sur la vie. Comme une menace macabre. Elle aime. Les funestes ambitions sont là, plantées entre eux, muettes, au bord du gouffre où ils se tiennent. Elle continue de l’observer sans un mot, elle entendrait presque c'qu'il pense dans un miroir d'eau. Et la quiétude vient dans son corps pendant un instant, l'sentiment d'être comprise se prend dans ses tripes et les mord d'une douce douleur incessante. Ça fait mal d'entendre presque son âme frissonner de tant d’effroi et de peur pour ce qu’il pourrait être. C’est grisant, exquis aussi. Autant que cette impression de s’enfoncer dans un cocon semblable de deux êtres qui s'demandent si la vie n'est pas plus bonne qu'un verre de whisky au goût infâme. Quelque chose qu’ils partagent comme des putain de jumeaux. C'était une de ces évidences qui venait pour leur foutre une baffe dans l’plus beau des silences. Celle qui les massacre avec ardeur pour leur montrer l'monde qu’ils vont brûler, sans convalescence. Et au fond, elle s’demande déjà pourquoi elle voit si clairement ce lien de parenté invisible, prévisible. Elle ne sait pas pourquoi ce fil électrique se tend entre eux pour leur prendre la main et leur foutre la décharge de leur vie (de leur mort aussi). Elle sent qu'il y a un truc entre elle et lui. Une sorte de coup du destin mal fichu. De ceux qui peuvent réaliser tous les souhaits. Va peut-être falloir courir... Ou pas, elle n’est pas trop sûre, quand elle dit ça simplement, naturellement, quand elle lui rend sa bouteille et qu’elle récupère sa clope. Et quand elle lève un bras en l’air, ses doigts accrochés au revolver qu’elle cachait au creux de ses reins, Winifred n’a plus de patience. Deux coups de feu en déclenchement. La panique qui se déverse dans la foule comme le sang d’une plaie ouverte. Deux coups de feu supplémentaires en provocation. Loin du ciel cette fois-ci. Le risque fumant d’une hémorragie à portée de mains. La délectation au coin des lèvres. Et aucune peur entre les deux.
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Sujet: Re: [flashback] hell's birth (wineth) Sam 11 Nov - 19:27
do you believe in… fate ?
Elle est encore plus belle de près. Encore plus terrifiante aussi. Y a cette peau incroyablement pâle, et ce visage poupin trop sophistiqué. De ceux qu’il ne voudra jamais effrité Seth. De ceux dont il pourrait venger chacune des fissures. Même si elle est plus forte que lui. Même si elle est plus dangereuse que lui. Même si elle est plus cruelle que lui. Et ce regard bleu acier, comme celui de Toad, qui voit à travers les chairs pour lire directement l’âme. Comme elle le fait, tendant sa cigarette. Echange de bons procédés. Signature de pacte murmuré entre les ombres. La fumée dans les poumons, qui les détend aussitôt. Seth il a l'impression d’être à la maison. Impression perdue depuis qu’il avait franchi le seuil de leur loft pourri, à Toad et lui. Sécurité au sein des flammes. Pas des brûlantes qui illuminent leurs peaux et reflètent leur vrai nature dans leurs regards. Mais les flammes glaciales, mordantes et dévastatrices qui glissent de l’être de Blanche-Neige, s’éparpillent au sol autour d’elle, et grignotent l’âme de ceux autour, corrompant un peu plus celle de Seth. Azote liquide qui remonte le long des ses vertèbres dans un frisson d’effroi, sans inviter à la fuite. Juste à embrasser le rien, et le tout qu’elle est. Alors quand l’arme sort, il ne sourcille pas Seth. Lui qui a horreur de ces merdes mécaniques assassines. Mais ça c’était avant la vraie haine. Contre Toad, contre son père, contre lui, contre tout ces imbéciles qui rient ou chialent peu importe. Alors au final quelle importance qu’ils crèvent de leur connerie, ou d’une balle dans le crâne. Le canon s’élève, synchronisé avec la bouteille portée à nouveau aux lèvres de Seth. Il faut bien trouver un peu de courage quelque part. Flemme totale de se mettre à courir. Mais s’il le faut. Si elle court. Il la suivra. Peut-être que c’est lui qui courra en premier. Elle le suivra. Il en est étrangement sur. Deux détonations. Qui déchirent l’air, l’atmosphère trop enthousiaste. Y a un doute, un bref instant. Un flottement où les cerveaux ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre. Quelques secondes avant la fuite. Le temps de réagir, ou que quelques regards se posent sur le revolver en l’air et ne déclenche la panique. Les cris et les bousculades. Elle, elle n’a pas bougé une seule de ses mèches noires. Un battement de cil, un bras qui se baisse au peu avant les nouveaux coups de tonnerre. Il bouge pas Seth. Le duvet de son cou se hérisse, réflexe de l’animal traqué. Mais il est dans le camp de la chasseresse cette fois. Ici à ses côtés, il n’y a pas de risque pour lui. Drôle de certitude.
Un problème survient tout de même, dans ce délicieux tableau vaguement teinté d’apocalypse. Une ombre si ce n’est dangereuse, au moins agaçante. Parce que les oiseaux s’envolent, s’écartent des deux chasseurs, centre gravitaire de la scène. Ceux vers qui les regards sont attirés, parce qu’ils ne bougent pas. Parce qu’on voit vite que c’est elle qui a l’arme. Que l’homme réagit toujours à la menace. Et les traqueurs deviendront les traqués. La flemme de courir. Seth glisse une main dans celle de la poupée. Pas de protection, pas d’autorité, il prend juste en charge leur fuite, la laissant aux saveurs du chaos qu’elle a déclenché. Il les conduit juste plus loin, dans une ruelle agitée par les détonations. Une où il y a plus de monde, pour les couvrir un peu au moins. Mais ça gueule derrière. Ca ordonne de s’arrêter. Pas besoin de se retourner pour deviner qu’il y a des flics. Un soupire et il abandonne sa bouteille, tintement du verre sur le bitume en adieu. « Va falloir courir ouais. » Il se retourne vers la belle, dont il se rend compte adresser la parole que maintenant. Ce qui l’étonne plus que de ne connaître son nom. Il le devine déjà, niché quelque part au bout du canon de son revolver. Sang. Plaie. Douleur. Peur. Néant. Mort. Sourire au coin des lèvres, il l’invite d’un geste à emprunter une autre ruelle bondée. « Après toi.» Avec des gestes étonnamment doux, il récupère l’arme restée dans la main diaphane de sa compagne et l’incite d’un regard à prendre un peu d’avance. Juste quelques secondes. Mêmes si elles paraissent infinies. Marquées au fer dans un coin de sa mémoire, dès que le poids de métal froid s’échoue entre ses mains. Parce qu’il n’a jamais touché une arme Seth. Mais parce que l’usage en est évident. Et la belle n’est pas du genre à user de sécurité. Alors il lève le revolver à son tour, dirigé vers la source des injonctions policière. Une balle, une seule. La poudre qui explose entre ses mains, feu dans ses bras qui se contractent, glace dans ses reins, ptn de joie sortie de nulle part, ou tout droit du coeur qui peint un large sourire sur sa face. « Bordel ... » Soulagement qui franchit les lèvres. Il se doute pas encore que ça le hantera quelques nuits. Ce coup de feu. Parce qu’il n’a pas visé très haut. Parce qu’il aurait pu tuer quelqu'un. Jusqu’à ce qu’un jour, il finisse par s’en foutre. Ca gueule à nouveau, le monde autour d’eux qui bouillonne. Des tires de la part des flics. Bandes de cons. Il est pas assez stupide pour y croire une seconde Seth. Y a trop de monde pour qu’ils se risquent à viser autre chose que les étoiles. Mais ça agite encore plus la foule. Eux qui courent, droit devant, bifurquant sans prévenir, talons sur talons, ils savent où ils vont dans cette ville inconnue. Fendant la foule qui s’ouvre devant eux, puis se referme sur leur passage comme deux prophètes démoniaques. Y a ceux qu’ils bousculent ceux qui tombent, ceux qu’il frappe Seth, gratuitement, parce que ça le fait rire ptn. Et puis ils s’arrêtent. Au détour d’une rue, sans mot à dire. C’est le carnaval, encore, c’est le carval partout de toute façon. Ils entendent plus la menace pour l’instant. Seth a collé une main dans une poche de son jean, sourire nonchalant au visage, autre main tenant l’arme tendue vers sa propriétaire. Canon vers lui. Question de respect. Question de promesse. « Je te rends ça, doit rester une balle. » Dans l’optique où elle n’en aurait pas déjà fait usage un peu plus tôt. Eclat de lumière sur le métal de l’arme, qui attire des regards intrigués, inquiets. Parce que de là aussi, ils ont entendus les détonations. Va peut être pas falloir traîner dans le coin.
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Le bourdonnement de la stupeur qui oscille sur la lame du rasoir, file comme une traînée de poudre derrière les balles qu’elle a tirées. La panique des autres, leur perte de contrôle, c’est son adrénaline à elle, la meilleure drogue. Ça crépite dans ses veines, elle se sent bien dans ses os. Mais faut bien qu’il y ait un hic dans le cirque, c’était prévisible et ça serait moins drôle sans, mais ça reste agaçant. Et le reflet plus vorace qui lui fait face est sur le même fil tendu, l’invite à suivre tout en dirigeant. Y a cette égalité, cet équilibre qui s’instaure déjà sur le balancier de leur jugement. Elle l’accueille, le laisse faire, offre son bien comme si il était déjà sien. Un crime pour deux… si seulement il n’y en avait qu’un. Elle a commencé à quitter les lieux, mais partir sans lui sonne étrangement faux. Alors elle s’est stoppée au bout de quelques pas, l’a regardé pointer le canon sur sa cible, armer son âme, et tirer. Tous ses muscles trahissent la délectation. Elle n’a même pas besoin de voir son visage pour y deviner le sourire carnivore qui s’y étale. Émeutes. Révolutions. Guérillas. Ravages. Destruction. Le sang à flot. Le chaos pour guerre. La guerre pour chaos. Et ça la rassure, la pousse à repartir avant même que les répliques ne résonnent. Fichu poulailler qui braille à leur suite. Plus effrayé qu’autre chose, elle en est persuadée. Leurs souffles qui s’enfuient pour eux, les pavés battus par leur glas, à peine complices, déjà en cavale, pour quelques rues, quelques croisements, quelques âmes à percer au passage, elle peut pas s’empêcher d’en rire le temps de trouver un calme bouillonnant. Moment de flottement, presque de paix quand il lui rend l’arme. L’objet qui effraie la plupart, la fait sourire d’une douceur étrange. Douceur cassée par l’arrivée d’un poulet isolé. Il a eu de la chance et eux aussi. Ses sommations dispersent les badauds. Et Wini se fige. Résolue à ne pas bouger d’un pouce, si ce n’est à relâcher le flingue sur le bout de son index en guise de rémission. L’attitude décharnée de celle qui s’en fou et le regard pourtant suintant de provocation. Mélange savant entre désinvolture et tranquilité, tout l’inverse de la flicaille qui a l’air d’être aussi jeune qu’eux. Il est fébrile, méfiant, les tient en joue à tour de rôle, incertain lorsqu’il approche lentement. Qui est le plus dangereux des deux ? Celui qui guette le moindre de ses mouvements ou celle qui fait mine de se rendre ? Et il crie sur eux, espérant peut-être affliger plus de pression. Mais l’autorité n’y est pas et ils savent tous les deux qu’en réalité, il couvre ses doutes et ce sentiment d’alerte, d’urgence qui l’étreint au fond de ses entrailles. Le mauvais pressentiment. La tension qui lui siffle à l’oreille : tu ne sais pas quand, tu ne sais pas comment, mais quelque chose va déraper. Alors il ordonne plus fort à Winifred de céder, de plier. À genoux, qu’il implore presque. Y a plus simple pour demander une gâterie à une fille... Qu’elle taquine en s’inclinant lentement, un genou presque au sol et les babines relevées comme un défi. Pas à lui mais à son accolyte. Figure de test. Tu vas le laisser me parler sur ce ton ? Mais elle n’a pas besoin de le regarder, elle sent qu’il va bouger, ça ressemblerait presque à une prémonition. Le frère d’âme qui s’avance pour frapper. Le flic qui change de cible pour le garçon. Wini qui reprend son arme en main et vise la cuisse. Moins d’une seconde pour la dernière déflagration. Elle savait d’avance qu’elle utiliserait la dernière balle sur lui, elle le sentait. Y a eu aucune hésitation, aucun fléchissement. Elle savait. Mais elle n’avait pas imaginé que voir d’aussi près ce flic menacer son compagnon de désastre lui retournerait l’estomac. Que la rage gonflerait à ce point pour prendre toute la place dans sa poitrine. À peine relevée, elle rejoint cette moitié sombre, et c’est la crosse du flingue qui s’abat sur le crâne du type déjà à terre. Une première fois, une seconde fois, une troisième fois. Et à chaque coup, à chaque éclat de sang, elle sait qu’elle pourrait continuer encore longtemps, même si elle perd en force, même si elle s’en brise le bras, même si ça veut dire finir en taule pour le restant de ses jours. La folie sauvage qui transpire de ses yeux -chienne pleine de rage- et les pour qui tu te prends sale déchet ?! qui hurlent à chacun de ses mouvements -démesure et démence. Parce que ça c’est décidé au premier regard entre eux : personne ne menace l’un sans avoir à faire à l’autre. Elle n’entend presque pas la radio du gars qui grésille comme un feu d’artifice. Encore une fois, ils ont été détectés. Encore une fois, on va les menacer. Encore une fois, il va falloir s’extirper hors de la ruelle. Sinon, elle va tous les tuer et lui n’aura pas l’temps d’se réveiller, d’se révolter.
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Sujet: Re: [flashback] hell's birth (wineth) Dim 26 Nov - 19:56
A peine quelques secondes de répit. De calme où les cœurs noirs se calment. Où les regards se croisent, où presque ils auraient pu échanger un brin de conversation. Un truc. T’es qui putain. A part ce reflet sombre d’une identité à laquelle j’ose à peine m’identifier. Mais que j’dévore un peu plus chaque seconde. Encre sombre qui se répand au fond des tripes et dans les veines pour noircir l’âme. Une minute qui passe, une minute qui m’arrache à c’qu’il y avait avant, qui crée un truc pour après. Un truc qu’il aurait pas imaginé Seth, mais qui prend forme lentement. Qu’elle, elle semble déjà voir. Y a u truc qui casse, un truc qui nait. Il sait pas c’que c’est Seth. Ça devrait lui faire peur, mais ça le rassure. Parce qu’il a pas peur de c’con de flic, bleusaille tombée du nid, qu’essaye de jouer au mâle. Il suffit pas d’se foutre une plume dans le cul pour ressembler à un coq. Ni d’avoir un gun dans la main. Ptn il devrait se casser en courant Seth. Pleurer sa mère et implorer rédemption. Mais il en a ptn de rien à foutre. Y a deux heures, il se demandait s’il allait pas s’foutre dans un arbre en reprenant la route. Qu’ça s’arrête. C’était flippant, réconfortant. Là y a le canon du gosse pointé vers sa compagne, le monde qui vacille, l’odeur du sang qui envahit déjà l’atmosphère. Mais il flippe pas. Ca le réconforte pas non plus. C’est un fil tendu entre lui, elle, le flingue, un truc qui le tire en avant, avance, on s’en fout qu’tu vives ou pas. Y a un truc, un après, une histoire, aussi morbide soit elle. Les doigts de la mort qui lui chatouille les chevilles, le temps d’aviser de son sort. S’il fait un pas. Un pas en avant vers ce con qui ose menacer Blanche Neige. Tu t’es pris pour un chasseur connard ? Sombre idiot qui sent la merde arrivée, et hésite entre les deux. Un autre élan vers l’avant, qui envoie un éclair d’adrénaline dans les vertèbres, qui fait accélérer le mouvement. Y a plus de gun, juste une tronche à écraser droit devant. Les tympans qui vibrent sous la pression sanguine. Une détonation. Un moment de doute. Stoppé dans sa course. Un flottement. Il sait pas qui a tiré. Il sait pas s’il est pas déjà mort. Y a un éclair noir à côté de lui, des coups sourds. Un nouvel éclat métallique dans l’air qui le rappel un l’instant. La vue du sang par terre, pas à ses pieds, sous la belle et le flic. C’est elle qu’e tiré. T’es ptn de vivant mec, même si t’y a pas cru de suite. Alors, qu’est-ce que ça fait d’être vivant?
Les yeux fixés sur l’arme vide qui s’élève et s’abat sur la tronche du pauvre poussin, il prend le temps Seth. De mesurer son état, la douleur sourde dans ses poings, le sifflement dans ses oreilles, l’adrénaline qui se mêle à l’endorphine, le délicieux tiraillement des nerfs qui se tordent de peur instinctive, de soulagement, la nuque rigide qui craque et le sourire étalé sur sa face. L’étrange paix encore au fond du bide, à observer la brune se déchaîner. Et sa main qui jaillit soudain, pour attraper le poignet trop fin, stoppant l’arme en l’air’. C’est trop facile d’écraser l’oisillon tombé du nid. Mais il dit que dalle Seth, pas de regard pour le pauvre gamin. C’est pas c’qui l’intéresse au fond. Peut-être que s’il avait baissé les yeux, il aurait pris conscience de l’horreur qu’il était dans ses yeux. Peut-être qu’il aurait pas basculé. Ou p’t-être pas. P’t-être qu’il aurait pas supporté son reflet des pupilles horrifiée du flic, qu’il aurait voulu l'effacer et qu’il l’aurait juste achevé. Il ne saura jamais. Parce qu’il n’a pas regardé. Trop concentré sur les bruits autour. Le reste du poulailler qu’arrive en cocaillant. Qui perce la foule, là-bas, plus loin, à rebours, qui fuit leur centre de gravité. Cœur du trou noir. « Faut qu’on bouge. » Trop tard pour continuer à danser sur le fil, à titiller les flics. C’est plus un char qu’a pris feu. C’est un des leurs avec une balle dans la cuisse. Alors oui, il s’en fout de crever Seth, mais il a guère envie de passer quelques années à l’ombre. Faut recommencer à courir. Sans la lâcher. Pas qu’il doute de son peu d’intérêt à elle aussi de se faire coffrer. Mais il ne veut pas la perdre. Pas maintenant. P’t-être jamais en fait. Mais il ne veut pas que tout s’arrête soudain, au détour d’une rue, où il y aurait plus rien. Plus de flics. Plus de Blanche Neige. Juste cette pute au coin de la rue, cette perspective du platane en travers du moteur et sa tronche à travers le pare-brise. Aller mon grand, un coup d’accélérateur et c’est fini. Nan, il n’a pas envie que le truc qui vient de naître en lui s’éteigne tout de suite. Il sait pas combien de temps il cavale Seth, ombre silencieuse, qui perturbe à peine les foules qu’il traverse, serpent silencieux. Jusqu’à un abri. Le truc aux draps sombres qui pue la vieille qui te taxe vingt dollars pour te prédire l’avenir que t’as envie d’entendre. Tant pis. Le draps retombe, nuit autour d’eux, bruit de la rue étonnement étouffé. Le temps que les yeux s’habituent aux lieux à peine éclairés de quelques bougies, projetant les ombres sinistres des masques, crânes et objets ésotériques qui les entoure. Il se retourne silencieusement vers Blanche Neige, et un sourire amusé vient soulever les coins de ses lèvres. « Je t’ai baptisé Blanche Neige depuis tout à l’heure, c’est quoi ton vrai nom ? » Lui qu’a toujours détesté cette histoire se retrouve étonnement réconcilié avec cette nouvelle image nettement plus intéressante du personnage principal. Il se rend compte trop tard que sa main a fini le geste entamé bien plus tôt, glissant une mèche sombre derrière l’oreille de la belle, bout des doigts qui s’attardent un instant sur l’os de sa mâchoire. « Moi c’est Seth. » En guise d’excuse, j’te donne un nom à maudire.
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▹ posts envoyés : 693 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava: afanen ; signa: afanen ; icons: chrysalis ▹ avatar : poots▹ signe particulier : les yeux bleus percutants, les traces de brûlures visibles au niveau de son coude et sous le poignet gauche. le restant de la cicatrice s'étend du même côté, presque tout le long de ses côtes jusqu'au creux de ses reins, mais bon ça faut qu'elle se désape pour que d'autres le remarquent. les sons paraissent de plus en plus étouffés quand ils lui arrivent par la droite.
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Sujet: Re: [flashback] hell's birth (wineth) Mer 29 Nov - 10:31
Acmé de sa dérive, elle aurait fini par le tuer si il ne l’avait pas stoppée. Faut la voix de son complice pour la ramener dans cette réalité. Sauf que le poulet pourrait les identifier, ils pourraient les retrouver. Alors pendant une seconde, elle y pense, elle l’envisage. Si seulement il restait une dernière balle, elle éclaterait sa cervelle sur le bitume, elle serait ce qu’elle est depuis toujours -faucheuse pleine de haine- et elle assurerait leurs arrières. Mais c’est lui qui le fait en les tirant de là. Et elle ne peut pas s’empêcher de sentir l’emprise qu’il a sur elle. L’empreinte qu’il aura sur elle. Y a quelque chose qui s’inscrit au creux de sa chair, indélébile, inéluctable, indéfectible. Un truc qui ne devra pas se briser même si ils se perdent. Mais ça n’arrivera pas. Pas tout de suite en tout cas. Pas quand il les pousse à s’engouffrer dans un autre monde. Obscur et familier, pas besoin de s’adapter, ça lui convient. Exit les envies de meurtres, ça s’est dissipé une fois le rideau du déclin tombé dans leur dos. Et ils ont le même sourire placardé sur leurs visages. Encore cette reconnaissance, reflet siamois. J’ai toujours détesté cette pétasse. On l’a toujours traitée de sorcière, peut-être bien celle de tous les contes, à qui on réglera son compte tôt ou tard. Ça paraîtrait presque ironique vu le lieu où ils se sont enfouis. Elle est déjà à sa place au milieu des breloques à deux balles, prêtes à siffler quelques divinations, dissimulant de vraies condamnations. Moi c’est Seth.
Seth. The trickster. Par malice, il dérange les plans. Figure de confusion, de perturbation, de désordre, il est un condensé de chaos, il sème ses désastres et ses souffrances. Sa puissance est irraisonnée, sa nature brutale. Fureur serpentine dans les veines, il est dieu des tempêtes dont les cris déchaînent le tonnerre. Et ça vibre déjà dans ses veines, écho sourd, retour de la pompe qui fait battre le sang. Des allures de perfection. Des engrenages qui s’emboîtent. C’est cohérent. C’était évident. Winifred. Elle retient la grimace sans pour autant arrêter de maudire ceux qui l’ont fait naître. À charge de revanche, c’est pas fini. Même bannie, elle se vengera. Et pas que pour ce prénom ridicule. En attendant, ses doigts viennent s’emmêler, se sceller aux siens. Comme ces promesses au destin qu’on fait quand on est gamins. Quand on a des vérités et des mensonges à cacher. Quand on s’dit oui jusqu’à ce que la mort nous sépare. Quand on est frère et soeur, même sans partager sa chair et son sang. Ceux des autres suffira pour rassasier leur avidité. Désolée, j’t’ai volé ton moment avec le bleu. Le regard de Wini glisse sur la mâchoire de Seth, coule dans son cou pour y déceler quelques lignes tracées à l’encre, planquées sous un fond de teint éparpillé par l’adrénaline. J’me ferais pardonner.
Faut que vous vous sépariez. Une voix rocailleuse vient briser le calme installé entre eux, et les yeux de Mort s’abattent sur la sorcière. Guillotine. Mais vous vous retrouverez. Elle était là depuis le début. Sagement assise derrière sa table drapée de noir, attendant probablement des touristes à arnaquer. Sauf qu’ils ne sont pas de ce genre-là et qu’elle soit une vraie sorcière ou non, il faudrait être fou pour ne pas le voir. Regards en biais partagé avec son compagnon, incrédules, incertains. Winifred fait exploser son rire. Tranchant et sarcastique. Refusant par fierté de céder à sa supposée prédiction. Elle préférerait ne pas savoir, ne pas y croire, pour finalement s’être trompée sur toute la ligne. Et quand ils se reverront à Savannah dans quelques années, ils n’auront pas d’autres choix que de s’avouer qu’elle avait raison cette bitch. Pour le meilleur et dans le pire.
Winifred. C’est étrangement la première chose qu’anime un brin de surprise chez Seth, dans toute cette nuit où il n’a fait que découvrir de nouvelles parcelles naissantes de son être. Winifred. Ça sonne bizarre, comme identité sur cette personnalité. Y a pas besoin de plus pour y déceler un passé torturé, qu’à créer cette étrange déesse noire et blanche. Ca inspire pas la caravane, le père trop con trop alcoolisé, les fins de mois de merde qui collent la mère sur le trottoir. Ca évoque des allées sombre de manoir aux allures gothique, un truc qui se veut bienséant, mais pourri jusqu’à la moelle. Disgrâce et violence, elle n'est que nuisance depuis sa naissance. Mais ça lui va à Seth. Ou plutôt il s’en fout. Tant pis. Ou tant mieux. C’est ce passé qui l’a plantée sur son chemin. Et à ce moment-là, y a rien de plus important, évident. Précieux. Leurs doigts qui s’enlacent. Encore une promesse. Inattendu abandon entre eux, alors qu’ils pourraient si simplement s’entre-tuer. Comme elle a démolit le petit poussin trop écarté du poulailler tout à l’heure. Comme il s’est amusé à démolir des face au passage, dans leur cours. Comme il aurait p’t-être fait de même avec la bleusaille, oué, si elle nous avait pas piqué une crise, Blanche Neige. Sourire un coin des lèvres, il lui a déjà pardonné Seth, pour peu qu’il lui en ait voulu à peine une fraction de seconde. C’est pas pour autant qu’il renonce à quelques excuses. « J’espère bien... » Provocation à peine voilée, mais sans rien derrière. Parce qu’il sait déjà qu’il lui demandera rien, qu’il ne lui fera rien, comme elle ne lui demandera rien et ne lui fera rien en retour. Rien de mal en tout cas. Tu sais avec Winifred la confiance règne, et c'est mon p'tit chou à la crème. Il fronce les sourcils dans la pénombre, cherchant la source de la fumée ambiante. Ça lui monte déjà à la tête. C’est de la marie-jeanne ? Ou du gaz hilarant ? Sérieusement …
Y a le rire éraillé de la réponse qui se fait entendre. Il a les poings qui s’crispent, Seth, prêt à attaquer. Rôle de chien de garde prenant déjà forme. Une vieille qui ricane dans les ombres, diseuse de bonne aventure de surcroit, ça l’agace. Même si le rire de la compagne le détend aussi vite. Il n’a jamais cru en que dalle Seth. Un peu en Winifred à ce moment-là. Et quand ils se retrouveront, ce n’est pas en une quelconque sorcellerie ou religion qu’il placera son âme en sa rédemption. Mais toujours en Wini. « Tu radotes mamie… En plus, j’aurais pas l’occas’, j’ai déjà pris rendez-vous avec la mort. » Le ton de la désinvolture plus insultant que les paroles, il secoue la tête et décide d’ignorer la sorcière pour faire mine de s’intéresser aux bibelots. Les doigts qui frôlent les masques, font mines de faire tomber les crânes. C’est bizarre, y a un truc réconfortant dans cet univers qu’il connait au final pas du tout. Y a pas trop ces conneries dans le Texas. Au Texas, les sorcières, elles font pas long feu. Celle-là non plus si elle continue de faire fumer Winifred, qui rit pour éviter de cogner. Putain mais oui. Évidence soudaine qui le frappe et étale un franc sourire sur sa face pendant qu’il s’détourne vers elle. C’est elle. La Mort. « Semblerait que tu es raison en fait … Mais j’vois pas pourquoi j’me séparais d’elle. En fait... J’aimerais bien la suivre si elle le veut bien. J'aimerais devenir la chaise sur laquelle elle s'assoit, ou moins que ça, un moins que rien, juste une pierre sur son chemin. » Quoi ? Stop. Les gestes en suspens, les yeux grands ouverts dans le noir, le crâne de chat qu’il avait dans la main qui lui échappe et se casse en deux en percutant le sol. Les pupilles médusées qui s’tournent vers la vieille, la voix sifflante entre les dents, contrôle dans les paroles. « Nan mais putain il est à quoi ton encens la vieille ? C’est pas d’la lavande ça... bordel. » Il s’passe les mains sur la tronche, pour s’remettre ses neurones divagants en place. Voire s’frapper le front, ça lui fera pas de mal. « Mouais… si tu m’excuses ça t’auras pas à te faire pardonner. »
Teddy Dobson
⊹ life can hurt
▹ posts envoyés : 693 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava: afanen ; signa: afanen ; icons: chrysalis ▹ avatar : poots▹ signe particulier : les yeux bleus percutants, les traces de brûlures visibles au niveau de son coude et sous le poignet gauche. le restant de la cicatrice s'étend du même côté, presque tout le long de ses côtes jusqu'au creux de ses reins, mais bon ça faut qu'elle se désape pour que d'autres le remarquent. les sons paraissent de plus en plus étouffés quand ils lui arrivent par la droite.
Il avait les mots, m'a rendue accro, je voyais déjà l'avenir dans ses bras. Ou quelque chose comme ça. C’est l’effet que ça lui fait quand il dit avoir pris rendez-vous avec la mort. Drôle d’effet. Mais ça lui plaît. Ça enrobe son rire pour finir par le faire disparaître, étouffé par un élixir trop exquis, un serpent trop précis autour d’une pomme-péché, et des sens pas assez solides pour s’y accrocher. Surtout quand ça file trop vite dans l’esprit de Seth, dans leurs esprits à tous les deux. Ça tournait déjà pas très rond pour qu’ils se soient trouvés, alors pour se garder côte à côte, ça va devoirempirer. Et les volutes de fumée ne doivent pas être là que pour l’ambiance mais pour perdre un peu plus les vagabonds. Entourloupe flagrante contre laquelle ils ne peuvent pas grand chose. Ça va te porter malheur. Entre ses lèvres, on n’sait pas si elle parle du crâne de chat brisé à leurs pieds ou de la tirade qui le fait passer de l’état de chaise à pierre. Probablement des deux. Et si lui l’appelle Blanche-Neige, elle, elle le surnomera p’tit caillou. Et son rire repart de plus belle, l’éparpille aussi encore une fois, parce que oui oui oui oui, les muscles qui se relâchent, le sang qui se lisse dans ses veines, cette sensation, c’est la détente artificielle. Seth n’a pas l’air d’en avoir autant l’habitude qu’elle et c’est lui qui s’est énervé en premier. Dommage qu’il n’y ait plus de balles dans le chargeur..., qu’elle jette sur la sorcière le plus naturellement du monde, lui faisant réprimer son sourire pourri. Pas qu’elle n’aime pas perdre le contrôle, bien au contraire, mais elle préfère choisir quand et comment. Et ça, là, c’est aussi indésiré qu’indésirable. Alors Wini vagabonde à son tour dans la tente, enfant terrible en attente, faisant tomber tout ce qu’elle touche, regardant la sorcière dans les yeux avec l’insolence du oups c’est fait exprès à chaque dégât qu’elle cause.
Mais finalement c’est l’impatience qui la gagne. Marre de se planquer comme des bébés. Alors après avoir farfouillé pour trouver les économies de la vieille bique, Winifred chope Seth par la main. Cette fois à elle de le tirer dans la direction qu’elle choisit. Et juste avant de franchir la tente, la brune s’arrête pour une dernière question. Et on est censé se retrouver dans combien de temps ? Parce qu’elle est bien d’accord qu’ils doivent se séparer là. Les flics cherchent deux fuyards, donc autant faire un peu de solo le temps qu’il faut. Et donc si c’est dans une heure selon ses prédictions fumeuses, Wini voudra peut-être bien y croire. ... Trois ans… Imperceptiblement, ses doigts emmêlés à ceux de Seth se sont resserrés sur eux et elle a levé ses yeux sur le profil de l’asiatique. Regard droit et solide comme du fer, elle le dévisage, chercherait presque à défaire sa peau pour garder de lui tout ce qu’il y cache derrière. Et puis elle sourit. Alors à dans trois ans ? Oeillade vers la vieille. Et si on s’revoit avant, on revient ici et on lui règle son compte pour nous avoir menti ? Comme un autre mauvais pacte. Parce qu’on ne déconne pas avec la Mort et encore moins avec la Guerre. Bataille qui ne fait que grandir dans les veines nerveuses de Seth, elle le voit… Elle le voit depuis le début. Qu’il lui donnera sa guerre et qu’ils causeront l’apocalypse.
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Sujet: Re: [flashback] hell's birth (wineth) Mar 2 Jan - 16:56
« Ça va te porter malheur. » Surement. Très certainement. Il voit pas trop comment ça peut porter bonheur de rencontrer la Mort. A moins que ça ne lui assure un pied dans la vie un peu plus longtemps. Une assurance pour danser librement sur le fil. Mais oué, nan, il voit pas en quoi cela serait une bonne nouvelle. Pour les imbéciles heureux, oui. Pour lui, clairement pas. Tant pis. Il voit de là un avenir se dessiner, dans le sillage de la destruction et de l’exaltation des sens. Si c’est avec elle, ça lui va. Elle et ses rires cassés qu’écorchent les tympans et la peau d’éclats de verres effilés. Sa puissance et son contrôle sur le tout qui l’entoure, qu’elle décide d'embrasser ou non, quand elle le désire. La joie dans la haine aux bords des yeux qui défient la vieille comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Et puis la mort, partout avec elle. Pour lui, et rien que pour lui, elle a quelque chose de rassurant Winifred. Et c’est même pas l’impression d’être intouchable, par les autres, ou par elle. C’est même pas les fragments de puissance qu’elle lui offre. C’est juste l’étrange sensation d’être là où il doit être. A côté d’elle, ou quand leurs doigts s’entremêlent. Juste à la maison.
Tois ans. Trois ans. Y a un rire nerveux qui lui échappe à Seth. Le regard un peu trop brillant pour rester impassible. Les blessures qui suintent à travers ses pupilles voilées. Le sang et le pue qui srépend encore. Lui qui projetait de stopper l'hémorragie. Avec se putain de platane. « Merde alors. Va encore falloir que j’vive trois ans... » Il détourne les yeux vers ceux bétonnés et armés de la Blanche-Neige. Ceux auxquels les siens vont ressembler chaque jour un peu plus à partir de cette nuit là. Délaissant les brumes de la tristesse pour les feux de la rage. Mais, peut-être que ce sera pas si terrible. Trois ans. S’il peut rentrer à la maison, une main dans la sienne, ses yeux dans les siens. Trois ans. Ca peut valoir le coup. Alors finalement il sourit. En retour à celui de la belle. En retour à son invitation à la revanche. C’est une idée. Mais pour l’instant, c’est l’heure. L’heure de se séparer, comme l’a dit la vieille. L’heure de la quitter et de trouver de quoi survivre le temps de la revoir. Trois ans, putain. Il sent déjà qu’il va compter les jours, les graver dans les murs comme un taulard qu’attends de purger sa peine. S’il la revoit pas dans trois ans, là aussi il viendra flinguer la vieille. Et lui après. Sans réfléchir plus avant, il se rapproche de Winifred, corps contre corps, pour graver la sensation de ses côtes contre les siennes, de leurs pommettes en contact, et de la moindre parcelle de son corps porcelaine. « A dans trois ans, Mort. J’ai hâte. » souffler à l’oreille avec une étrange tendresse aux accents de démence. Même s’il y connait encore si peu à la folie. La sienne et celle de Winifred. Il se détache d’elle, sépare leurs mains, sourire toujours fixé aux lèvres. C’est l’heure. Alors il s’en va, simplement, un dernier regard de gratitude pour Blanche Neige, avant de s’enfoncer dans les ruelles obscures, dans le foule agitée. La rétine imprimée d’une nouvelle lueur de vie. Ou de mort.