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 et nous on crève à rester là (eoin)

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Mihail Popescu

Mihail Popescu
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MessageSujet: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptySam 16 Déc - 11:37

Il sait pas ce qui lui a pris d'écrire à Seven tout à l'heure. Faut croire qu'il avait envie de se pourrir l'humeur pour la semaine. Y avait sa mère qui parlait de Noël avec une de ses sœurs dans la cuisine et il s'est demandé ce qu'allait faire son lâcheur de frère pendant qu'il serait coincé ici. Il voulait juste savoir qu'il serait pas tout seul et il a pas vraiment obtenu satisfaction. Satisfaction et Seven, ça va rarement ensemble, ça ne devrait ni l'étonner ni l'atteindre. C'est juste fatigant. C'est fatigant de pas savoir comment parler aux gens et de s'y prendre complètement de travers. Avec Seven ils n'ont jamais fait dans la communication et quand Mihail essaie il y va à la provocation, il cherche juste à le faire réagir et ça foire à chaque fois mais il sait pas faire autrement.

Il a les poings fourrés dans les poches et les épaules crispées quand il arrive au niveau du musée où bosse Eoin. Si le bar dont il lui a parlé est pas très loin ça fait un bon point de ralliement, au moins il connaît même s'il a jamais foutu les pieds à l'intérieur. Il sait pas non plus pourquoi il a eu envie de voir Eoin après le fiasco par sms avec Seven. Pourquoi Eoin plutôt que Rez, c'est évident. Rez a l'air d'avoir tiré un trait sur Seven et Mihail n'aime pas lui remuer sous le nez des choses qui la contrarient. Pourquoi Eoin plutôt que Jesse, c'est plus mystérieux. Peut-être juste parce que Eoin a une meilleure idée que son fils unique de meilleur pote de ce que c'est que d'avoir des problèmes de communication avec ses frères et sœurs. Au moins Seven lui répond même si c'est pour lui dire de la fermer et l'insulter, il devrait peut-être s'estimer heureux. Parce que même vénèr comme il l'est là, Eoin le sera toujours plus que lui. Il sait pas où est le réconfort là-dedans, s'ils apaisent leur propre colère en absorbant celle de l'autre ou si c'est juste cathartique d'en alimenter encore un peu plus le brasier, mais il a la hargne et il a envie de voir Eoin. Y a une sorte de soulagement qui l'a submergé comme une vague quand il a lu la réponse immédiate d'Eoin, coincé avec un bébé dans les bras et qui lui demandait de le sortir de là. Il lui laisse même le rôle du héros, si c'est pas beau ça.

Quand l'enragé de service se pointe devant le musée, Mihail lui tend son poing pour un check comme si c'était Jesse. « Hey Taggart. Putain tu mentais pas tu pues le bébé, ça t'a vomi dessus ? » Oui il exagère, non il ne traite pas sérieusement les bébés comme des choses (quoique). Et puis il aime bien provoquer Eoin aussi parce qu'il se gêne pas pour le faire avec lui et qu'ils se sont jamais crachés dessus pour autant. Il jette un œil au sac à dos d'Eoin qui doit bien renfermer les bombes de peinture comme promis. C'est peut-être seulement pour ça qu'il voulait voir Eoin finalement, parce qu'il a envie de faire une connerie et que Taggart n'aura pas à se faire prier pour se laisser entraîner. « Bon il est où ce bar pourri ?  il demande en claquant dans ses main. Qu'on aille écouter les piliers de bar nous raconter leur vie de merde, » pour oublier la nôtre, à moins qu'on fasse les piliers de bar nous-mêmes, c'est plutôt bien parti.
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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptySam 16 Déc - 17:47

Elle fait chier, Líle avec sa gamine qui suce son pouce et chie dans une couche. Elle est emmerdante, putain, quand elle la lui colle dans les bras et qu’il se sent obligé de lui dire qu’elle est jolie alors qu’elle ressemble juste à tous les bébés qui ont jamais été fait. Elle est chiante, parce qu’il sait pas ce qu’elle lui a fait, mais qu’il l’aime bien, la gamine, qu’il râle et qu’il gronde, mais qu’il ravale les injures, qu’il est beaucoup plus doux lorsqu’il se retrouve avec l’enfant entre les bras. Peut-être que c’est pour ça qu’elle passe sont temps à lui foutre dans les pattes, peut-être que c’est pour éviter qu’il jure ou qu’il lui fasse des doigts, ou qu’il claque la porte pour s’échapper, peut-être qu’elle a tout compris, en fait, malgré son air de rien écouter, peut-être qu’elle l’a ensorcelé ou qu’il s’est retrouvé avec un syndrome de Stockholm, il sait pas bien. Elle dit rien, quand il lui rend sa fille, sourit un peu parce qu’elle sait qu’il est furieux mais qu’il n’a rien dit, sourit de plus belle, parce qu’il enfile ses chaussures humides sans moufter.

Elle est putain de fourbe,  Líle, tout le monde sait que c’est une sorcière parce qu’elle se rappelle de tous les anniversaire et qu’elle sait exactement quand envoyer un paquet pour remonter le moral des gens, exactement quand téléphoner pour pas tomber au mauvais moment. Elle est putain de fourbe, ouais, parce qu’elle sait qu’il peut pas s’énerver même si son putain de bébé a vomi sur ses pompes et qu’il a qu’une paire, même s’il se retrouve à jouer les baby-sitters alors qu’il a des actions à mener. Elle lui a parlé de « trêves de Noël » ou il sait pas quelle absurdité et elle a ri quand il a fait la moue, peut-être parce qu’il semblait plus jeune, d’un coup, ou parce que c’était absurde comme réaction, il sait pas. Il sait juste qu’elle a accepté de le laisser filer quand il a mentionné qu’il avait un ami à rejoindre et qu’il a classé ça dans les meilleures techniques pour échapper à son dragon de sœur.

C’est pas qu’il l’aime pas,  Líle. Il a l’air comme ça, quand il pédale à toute allure pour s’éloigner le plus possible de la maison familiale, mais c’est pas le cas. Il l’aime. Il dira pas, évidemment, parce que ça a rien d’évident, personne n’est tenu d’aimer quiconque juste parce qu’ils partagent un peu de sang mais il l’aime, à sa manière, un peu brusque, pas très aimable, couvert de piques. C’est un hérisson, quelque part, parce que les gens qui s’approchent finissent toujours par se blesser et qu’il le sait, parce qu’il n’est pas fait pour l’affection comme la plupart des gens semblent le penser. C’est peut-être pour ça qu’il apprécie Popescu, parce qu’il est plein d’échardes et qu’il est pas gentil, parce que c’est un sale con, lui aussi, et qu’il se sent moins seul là-dedans, moins bizarre et moins chiant, moins à contre-courant.

« T’as l’air d’être passé sous un camion. » qu’il lui balance, lorsqu’il arrive à côté de lui, parce que Mihail lui parle de vomi directement et que ça le brosse salement dans le sens contraire du poil. Ouais, un bébé lui a vomi dessus, ouais. Enfin sur ses pompes. Parce que sa mère essayait de lui faire faire son rôt et que ça a pas raté. Putain de projectile puant. « Monte. » Il pointe du menton l’arrière de son vélo. « On y va en roulant, ce sera plus simple, t’auras l’air con si tu me cours après. »

Non pas que ça le dérange que Mihail ait l’air stupide, en soit, mais il a pas toute la vie devant lui et certainement pas l’envie de marcher à côté de son vélo alors qu’il peut rouler et utiliser l’objet pour la raison pour laquelle il a été conçu. Sans un mot, il prend la direction du bar, slalome dans des ruelles, par habitude, principalement, parce qu’il atterrit souvent là-bas avec ses connaissances de l’université, parce que c’est le truc le moins cher et le moins regardant qu’ils aient trouvé. Tout à fait ce dont ils ont besoin ce soir-là, en soit, et il pousse la porte après avoir calé son vélo contre un poteau.

« Tu m’expliques pourquoi tu voulais mes bombes, du coup ? » lui demande-t-il, après s’être frayé un chemin jusqu’au bar. « Je t’avoue que je suis curieux. »
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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyDim 17 Déc - 18:04

Il hausse une épaule à la remarque d'Eoin. Même s'il était vexé il ferait tout pour pas le montrer, mais de toute façon il sait qu'Eoin a pas complètement tort. Il a déjà vu Mihail dans de sales états, notablement cette fameuse fois où ils se sont croisés sur la plage, Mihail en pleine régression et l'air de s'être roulé dans le sable comme un chiot fou, mais même cette nuit-là il portait sur lui les vestiges d'un passage consciencieux par la salle de bain quelques heures plus tôt. Cire dans les cheveux, vernis bien net sur les ongles et des fringues qu'il n'avait pas honte de porter à une soirée parmi les petits bourgeois de Tybee Island. Aujourd'hui c'est une autre histoire. Il a pas encore l'air d'un clochard mais une bonne beuverie pourrait y remédier sans mal. Des traits tirés par l'alcool en plus de la fatigue et une petite chute maladroite pour achever son jean déjà élimé — par l'usure, aujourd'hui, pas son sens de la mode — et le tour est joué. Il a son look des dimanches pluvieux passés à traîner sur son PC, parce qu'on n'est pas dimanche mais qu'il n'avait ni cours ni travail aujourd'hui et il n'avait pas prévu de mettre le nez dehors. Il a bien hésité à se changer avant de sortir mais c'est pas Taggart qui va le juger sur son apparence, du moins il pensait pas. Il lui offre un petit sourire en même temps que son majeur droit, l'ongle nu pour une fois, si ce n'est la trace d'un vernis bordeaux rongé par tous les côtés qui subsiste au milieu. C'est que ça fait deux jours qu'il est pas sorti de chez lui. C'est peut-être ce qui commençait à peser si lourd.

Il grimpe sans rechigner sur le porte-bagage, une main derrière lui et l'autre agrippée à la taille d'Eoin. Il voit pas pourquoi il aurait refusé. La dernière fois, un Eoin crevé a réussi à le ramener presque sans encombre jusqu'à chez lui alors qu'il tenait pas en place, alors il a plutôt confiance. Sûrement que Seven le traiterait encore de pédé ou de fragile mais c'est le moindre de ses soucis. Une fois à l'intérieur du pub, il suit Eoin jusqu'au bar et jette un œil à la sélection. Il y connaît rien en bière irlandaise mais puisqu'ils sont ici...  « Une pinte de Kilkenny, » il demande au barman, juste parce qu'il aime bien le nom. Et puis c'est une rousse. Comme Daire. Il grimpe sur un tabouret et allonge les coudes sur le zinc, la tête penchée en regardant Taggart. Il hésite à lui confier tout de suite l'idée qu'il a derrière la tête. « Hm... C'est pas hyper politique... Mais ça peut être artistique. » Le barman dépose sa pinte devant lui. Il le remercie d'un signe de tête et la fait tourner entre ses mains avant de continuer. « J'veux juste aller pourrir mon frère d'une façon ou d'une autre, j'sais pas... Il le mérite promis. » Il lève sa pinte pour trinquer. « À la famille ? » il propose avec un ricanement et trempe ses lèvres dedans.

Il reconnaît la chanson qui passe en fond. Il sait plus où il l'a entendue, c'est pas le genre qu'on diffuse traditionnellement dans les rues et les magasins au moment de Noël. Sûrement qu'il cherchait des chansons moins sirupeuses que la moyenne pour la période et celle-là l'a marqué. « You scumbag, you maggot, you cheap lousy faggot ! Happy Christmas, your arse, I pray God it's our last ! » Il scande en chœur avec la nana qui accompagne les Pogues en imitant l'articulation hasardeuse du mec déchiré, et puis il avale une trop grosse gorgée de bière mais arrive à la faire passer sans accident. La pratique ça paye. « Ça ta va bien le leprechaun. C'est ton fief ici ? » Il désigne le pub d'un mouvement vague de la tête. Cliché ? Oui sans doute, ça le dérange pas.
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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyMar 19 Déc - 1:26

Il a la peau qui pulse, sous le fantôme des doigts de Mihail, même après qu’ils se soient installé. Il ne se souvient pas bien de la dernière fois qu’on l’a touché, pas vraiment de la dernière fois qu’on s’est agrippé à lui. Y a bien eu la main de Luka, et les baisers volés, mais c’est un peu différent, un peu moins évident, un peu plus chaotique, un peu moins facile. Il se rappelle plus vraiment de la dernière fois où ça a été facile de se laisser approcher, de la dernière fois où ça a été simple de se laisser toucher, plus vraiment du dernier contact sans problème attaché derrière qu’il a eu. Ça doit faire longtemps, sans doute, beaucoup trop longtemps pour qu’il s’en rappelle, beaucoup trop longtemps pour que ça ait de l’importance et il enfonce son menton dans la paume de sa main pour observer Mihail avec attention. C’est pas un euphémisme quand il dit qu’il a une sale gueule, dans le fond, parce qu’il a l’impression de pouvoir voir les nuages qui flottent derrière ses pupilles, un gros orage de réflexions et de questions, de moments désagréables passés et de choses qu’on ne peut pas rattraper. Il a envie de lui dire que ça ira mais il ravale ça parce que c’est faux, c’est faux, c’est faux, il l’a suffisamment répété, il l’a suffisamment compris. Ça ira pas, évidemment pas, la vie ça s’arrange pas en claquant des doigts. Il a envie, pourtant, envie de lui dire que ça va aller, parce qu’ils sont suffisamment cons pour faire en sorte que ça aille, suffisamment stupide pour améliorer la situation, un peu, peut-être. Il sait pas trop, mais il se marre, quand Mihail chante, parce que ça l’étonne pas qu’il connaisse cette chanson, parce que ça l’étonne pas qu’ils la passent ici, non plus. C’est l’ambiance qui veut ça, sans doute.

« À nous. » Il corrige machinalement en trinquant avec Mihail. Il trinque jamais à la famille, parce que le concept est trop flou et trop vague, parce que les gens pensent à la famille de sang et qu’il est pas sûr de vouloir leur porter un toast, parce qu’Eoin est un sale gamin, peut-être, parce qu’il est malheureux sans raison de l’être, parce qu’il est avide et aigri mais qu’il trinque que pour sa pomme parce que le reste du monde risque de le décevoir. « Je sais pas si on peut parler de fief, mais c’est le truc le plus près et le moins cher du musée, c’est pratique quand on a besoin de se voir avec les autres et que je bosse juste après. » Il fait tourner sa bière dans son verre, passe et repasse la requête de Mihail, comme une cassette qu’on passe et qu’on rembobine, encore et encore, une piste soigneusement enregistrée et réécoutée jusqu’à l’usure. Il va dire oui, il le sait. Parce que ça implique de faire chier quelqu’un, déjà, parce que ça implique de faire chier une des mâles territoriaux qu’il a mentionné, parce que Mihail a l’air d’aimer sa famille, mine de rien, et que s’il essaye de faire un coup de pute à un de ses frangins c’est qu’il a une bonne raison. Sans doute. Une raison suffisante pour Eoin, en tout cas qui fait cliqueter ses ongles encore noir du vernis que Mihail a appliqué la dernière fois sur sa pinte. « Ça a l’air amusant. » Il se mouille pas, pas trop, se penche vers Mihail, à la place, comme pour étudier de plus près les crevasses de son expression parce qu’il a dit il le mérite et que Tag se demande à quel point il le mérite. « Je veux toute l’histoire, il s’est passé quoi pour que tu me jettes dans les pattes d’un des mâles territoriaux qui peuplent ta vie ? »

Ça pourrait ressembler à un coup de pute, si c’était n’importe qui d’autre que Popescu Jr qui se radinait pour lui proposer ce genre de plan. C’est pas qu’il lui fait complètement confiance, en réalité, mais il lui fait suffisamment confiance pour ne pas le pousser du haut d’un pont. C’est peut-être stupide, dans le fond, il sait pas, mais il est presque sûr que c’est pas un plan foireux, pas vraiment, pas pensé pour l’être, en tout cas, et ça lui va. Il court assez vite pour fuir, si ça doit mal tourner, de toute façon, il faudra juste pas qu’il oublie Mihail derrière même s’il le mérite. Sans le lâcher des yeux, il avale une gorgée de bière.
Il se demande déjà ce qu’il va bien pouvoir tagguer.
Un sapin de Noël, peut-être.
Ou une bite, c’est bien, ça, quand ta victime est une tête de gland.
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Mihail Popescu

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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyMar 19 Déc - 10:26

Il sent presque physiquement le regard de Taggart peser sur lui et lui chauffer l'oreille à essayer de lire dans ses pensées. Mihail concentre le sien sur la mousse qui disparaît tranquillement à la surface de sa bière, ses ongles un peu trop longs qui suivent et creusent les sillons dans le bois du comptoir. Eoin a le don de le mettre mal à l'aise quand il fait ça. Arrête d'essayer de me sonder, Taggart. Et en même temps, ce qui frappe Mihail une nouvelle fois, c'est que pour un type au visage grave et la revanche dans l'âme il a le rire facile aussi, comme s'il n'attendait que ça, qu'on vienne le lui arracher. Mihail sourit en coin et reprend une gorgée de bière. Il tâche d'ignorer le petit pincement d'envie quand Taggart lui parle des autres et qu'il s'imagine aussitôt cette bande de potes attablés là régulièrement pour débattre des sujets qui les passionnent et les saluts hâtifs quand Taggart réalise qu'il est l'heure pour lui de filer au boulot. Lui aussi il voudrait une grosse bande de potes et pas les groupes éclatés qu'il a toujours connus, lui aussi il voudrait avoir un truc qui l'anime et lui donne envie de changer le monde et savoir qu'il est pas tout seul.

« T'es curieux putain. » Comme si c'était pas légitime. Il croise son regard mais il le tient pas longtemps. Eoin a l'air d'un psy à se pencher comme ça vers lui pour l'écouter, comme s'il était vraiment intéressé par ce qu'il pourrait lui raconter, et le pire c'est que Mihail y croit. « C'en est pas un des mâles territoriaux. Celui-là c'est un déserteur. » Le venin dans sa voix lui brûle la gorge et ça le fait chier de laisser Seven l'atteindre autant, d'être incapable de le dissimuler davantage. Il avale de la bière à grosses goulées pour se donner une raison de la fermer mais il peut pas la siffler d'un coup. C'est épais cette connerie, sûrement de la bière à la patate, foutus Irlandais. « Toute l'histoire ça ferait long. En gros il a passé son temps à fuguer et maintenant il est parti pour de bon mais il continue à m'pourrir la vie. » Et il a jamais voulu l'emmener avec lui. Et Mihail l'envie d'être parti. Il hausse les épaules. « 'fin bon, on s'est un peu engueulés et j'ai juste envie de lui montrer qu'il peut aller se faire foutre, » même si c'est exactement le contraire qu'il s'apprête à faire. C'est lui prouver qu'il l'atteint, il le sait et y a une part de lui qui préférerait rester là à boire pour plus y penser et laisser Seven croire qu'il en a rien à branler de ce qu'il fait de sa vie loin d'eux, loin de lui, qu'il l'a oublié aussitôt qu'il a fermé son dernier message. Mais y a l'autre partie de lui, celle qui agit impulsivement, celle qui est aux commandes quand il est question de Seven et qui arrive pas à faire semblant de rien. La vérité c'est qu'il a envie de le faire réagir encore parce que c'est tout ce qu'il arrive à obtenir de son frère, des réactions, et c'est toujours mieux que rien. Coude sur le bar, il soupire et colle son front dans sa main. Y a la haine qui lui ronge l'estomac, pour un peu ça lui picoterait même les yeux. Mais bientôt il va sentir le regard d'Eoin lui transpercer la peau alors il replie les doigts sous son menton et se redresse, la tête tournée vers lui. « Bien ouéj c'est nous les piliers de bar du coup. À ton tour de te plaindre de ta famille. » Elle lui paraît plus sympa la famille d'Eoin avec des bébés qui braillent et qui vomissent sur les plus grands, n'empêche qu'il a pas voulu trinquer à la famille non plus, n'empêche qu'il a pas hésité une seconde à se casser quand Mihail lui a offert une échappatoire. « Pourquoi tu voulais que je te sorte de là ? »

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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyJeu 4 Jan - 23:31

T’es curieux, lui balance Mihail comme si Eoin n’avait pas de raison de l’être. Il balaye la réflexion d’un geste de la tête, de toute façon. T’es curieux, c’est un reproche ou une constatation, il sait pas trop. T’es curieux, et putain c’est vrai, oui, il a envie de savoir, il a envie d’avoir des détails, il a envie de faire cracher à Mihail les détails de sa vie comme pour mieux le disséquer, comme pour mieux le cerner, comme pour comprendre pourquoi il est à la fois alien et familier. Il fait tourner sa bière entre ses doigts, les sourcils froncés. Son frère est un déserteur, il balance, comme si de rien n’était. Y a le poids de l’accusation derrière les mots. Déserteur, c’est pas rien, c’est pas fugueur, ou fuyard ou absent. Déserteur, c’est la haute trahison, déserteur, il comprend, parce qu’il vit avec tous les jours. C’est pas pareil mais le sentiment est le même, il soupçonne. L’abandon et l’incompréhension et la colère, derrière le visage un peu trop délicat de Mihail, quelque chose comme ça. Il a pas besoin de poser d’autres questions, en réalité, parce qu’il y a tout là-dedans. Déserteur, et Eoin hoche de la tête. Déserteur, et il se transformera en tribunal militaire. Déserteur, et ils parlent le même langage de la douleur.

« Ça a l’air d’être un sale con, je suis partant. » Il pèse pas ses mots parce qu’il guette une réaction, une trace d’affection, un réflexe à chaud, y a que moi qui peut parler de ma famille et toutes ses conneries. Il pèse pas ses mots parce qu’il prend pas de gants, aussi, et que le mec dont il lui dresse le portrait a l’air d’être une enflure. Il sait pas trop s’il avait des raisons de prendre la poudre d’escampette et à ce moment-là ça a pas d’importance parce que même s’il en avait eu, il doute que laisser ses frères et sœurs derrière puisse se justifier. On laisse personne derrière. C’est une règle, quand on s’échappe de prison. On laisse personne derrière, putain. On est pas dans un film d’action à la con. Peut-être qu’il va finir par percer un trou au milieu du front de Mihail s’il continue à le fixer comme ça, cela dit. Peut-être qu’il finira par voir son cerveau ou par décoder ses gestes. Peut-être qu’il a pas besoin de ça, tout de suite, alors il baisse les yeux, se concentre sur sa bière. « Faudrait qu’on ait nos noms sur le tableau de score des fléchettes pour être de vrais poivrots. » S’il était honnête, il lui dirait qu’il y est déjà, à R pour Robespierre, mais Tag n’a jamais été doué pour dire la vérité, quelque part. Il avale une longue gorgée de bière pour rincer ses envies de franchise. « Je sais pas si tu t’attends à une histoire tragique, quand tu me poses ce genre de question, parce que t’as quand même l’air de kiffer le mélodrama, Popescu. »

C’est un conteur, Mihail. Pas le meilleur mais pas mauvais non plus, avec ses mises en scène et sa façon détourner de raconter des trucs. Ils communiquent pas sur la même fréquence, la plupart du temps, parce qu’Eoin dépouille ses histoires de toutes fioritures quand Mihail en fait des caisses. Ils communiquent pas sur la même fréquence mais ça reste facile à décoder, facile à appréhender et Eoin esquisse un mince sourire, tout en faisant cliqueter ses ongles contre son verre.

« C’est un peu compliqué chez moi. » C’est en-dessous de la vérité. La maison est beaucoup trop petite et tout le monde se marche dessus, l’environnement est irrespirable et le fantôme de Deirdre pèse dans toutes les pièces, dans tous les recoins. C’est difficile à expliquer. « Je vais pas te faire un putain d’arbre généalogique mais grosso modo j’ai trois frères et trois sœurs et quand j’étais petit on avait deux chambres. Juste pour que tu situes la taille de la baraque où j’habite. Mes parents ont libéré une pièce pour mon petit frère dernièrement mais ça reste pas fou et là une de mes sœurs a débarqué avec sa gamine et mon frère est revenu dormir dans ma chambre. » C’est pas grave, en soi, il s’entend bien avec Rowan. C’est pas le nœud du problème, pas vraiment. « Je dors pas bien en général mais les murs sont vraiment vraiment vraiment pas épais et la mioche pleure beaucoup. Chuis à bout, tu vois l’idée. »

Y a le manque d’intimité, qui pèse aussi et dont il ne parle pas parce que Mihail va tout de suite penser que c’est une histoire de branlette et qu’il serait obligé soit de ne rien dire soit de lui expliquer qu’il a zéro envie de se toucher parce qu’il est abruti de médocs. Il a pas envie d’en parler.

« Je rêve d’une île perdue. » Il balance, en finissant sa bière d’un trait.

Ou d’un monastère.
Ou du désert.
Ou de n’importe où qui soit un peu plus à lui et un peu moins au monde.
Il est plus difficile, à ce stade-là.

Il rêve d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyLun 22 Jan - 15:38

« Ça a l’air d’être un sale con, je suis partant. »

Un sentiment pas désagréable qui ressemble à de la surprise lui chatouille l'estomac du bout des plumes. Il sait pas pourquoi. Il sait pas à quoi il s'attendait. Pas à ça. Il s'attendait à ce que Taggart dise un truc de travers qui lui aurait indiqué qu'il n'a rien compris, il s'attendait à une réponse raisonnable voire même une tentative de le raisonner lui. Mais non. Évidemment que non. Taggart n'est pas raisonnable. Il a beau le savoir Mihail n'arrive pas à se défaire de cette image qu'il s'est fait de lui bien avant de le connaître, Taggart l'intello, Taggart le type un peu trop sérieux, un peu chiant. Mais s'il était si chiant il chercherait pas sa compagnie. S'il était raisonnable il penserait pas à lui quand il a envie de faire une connerie. S'il ne comprenait rien son premier réflexe ne serait pas d'aller le tirer par la manche quand le poids du monde l'écrase et qu'il ressent ce besoin d'en partager le fardeau. Avec quelqu'un qui comprend. Taggart comprend. Pas toujours, pas tout, pas dans les détails, pas les petites choses, non pour ça il est souvent à côté de la plaque et il mouline des bras dans le vide en se montant la tête sans raison parce que les petites choses de Mihail c'est des grains de sable dans son engrenage, mais ça c'est pas grave. C'est pas ce qu'il cherche, Mihail. C'est pas d'amis qui comprennent les petites choses dont il manque, c'est de gens comme Taggart. Il arrive pas à mettre le doigt sur ce que c'est exactement. C'est presque magique. C'est pas rationnel, clairement. Qu'on vienne pas lui dire que c'est chimique. Il a une vision de ces humains doubles d'Aristophane qui une fois séparés en deux passent leur vie à rechercher leur moitié. Le truc c'est que Mihail est né éclaté en mille morceaux, lui, pas seulement deux.

Taggart a le don de l'apaiser d'un côté et d'appuyer où ça fait mal de l'autre. Mihail réagit au quart de tour, comme un chien bien entraîné. Il lâche un rire dédaigneux. « Ah ouais ? Bah regarde mieux, ou te fie pas aux apparences, je sais pas. Popescu ça veut dire mélodrame en roumain, j'y peux rien, c'est pas pour autant que je kiffe. » Il porte trop brusquement son verre à ses lèvres et essuie la bière qui coule sur son menton d'un revers de manche. Merde. Taggart a peut-être pas entièrement tort et c'est peut-être bien le problème. Merde. Mais il est pas une putain de blague. Merde.

Mais finalement Taggart lui parle et Mihail tend l'oreille, le regard encore un peu méfiant, comme s'il attendait une nouvelle pique, mais attentif. Il est pas certain que Taggart lui ait déjà raconté sa vie comme ça. Il croit bien que non. Il croit bien que c'est toujours lui qui vient chouiner dans les jambes de Taggart quand un truc l'emmerde, comme tout à l'heure, sauf que là Taggart avait besoin de lui aussi. Peut-être. De lui ou de parler ou d'un prétexte pour fuir sa baraque trop petite et sa famille trop grande et peut-être que n'importe qui aurait fait l'affaire, sûrement même, mais ça reste nouveau, ça lui fait quand même bizarre. Et puis y a le « Chuis à bout » qui lui paraît plus chargé de désespoir que ça devrait. Et puis y a la confirmation qui fout du plomb dans son cœur. Je rêve d’une île perdue. Il repose les coudes sur le comptoir et laisse s'échouer son menton sur ses mains. « Sors de ma tête. » Moi aussi je te comprends, tu vois ? Sauf que s'il y réfléchit c'est pas vraiment lui, ces mots-là, il se perd pas sur les îles désertes, lui, il se perd dans des clubs bondés. Pourtant il a l'impression que c'est pareil. Il a l'impression qu'il comprend à ce niveau primordial un peu magique même si ça se manifeste pas de la même manière dans le royaume du quotidien. Il laisse ses dents tinter doucement contre son verre à moitié vide. Il lâche un petit rire pour lui-même. C'était facile, en fait. Ils veulent la même chose, oui. Ils veulent fuir. « J'serais limite prêt à aller vivre sur le campus avec tous les bouffons que j'supporte pas rien que pour changer d'air. » C'est presque vrai. « Mon frère est un con mais j'sais pourquoi il s'est cassé. » Ce qui ne l'empêche pas de lui en vouloir. « Eh mais... » Ses lèvres ont cette drôle de forme qui donne à son sourire l'air encore plus goguenard qu'il ne l'est vraiment, l'impression qu'il sourit en coin mais dans dans les deux coins, double dose de raillerie dans ta face Taggart. « J'avais pas deviné que t'étais un putain de white trash. » Toi aussi, il se retient d'ajouter. Y a ce sourire de lutin démoniaque, ouais, mais y a aussi ce cœur qui pèse trop lourd tout à coup sans qu'il comprenne pourquoi et pour un peu ça lui arracherait des larmes d'effort de continuer à le porter.
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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyVen 2 Fév - 23:31

Y a quelque chose qui sonne comme de l’affection dans la voix de Mihail quand il dit je comprends, quand le mot mélodrame le rebute, quand il se referme, une seconde, comme agressé par les mots d’Eoin. Y a quelque chose de fier et d’absolu et de brûlant, quelque chose qui suinte d’une émotion sur laquelle il met pas le doigt, quelque chose qui le fait se pencher un peu plus, pour mieux l’observer, mieux le contempler. Il essaye de comprendre ce qui se cache dessous, si le vandalisme est une vengeance, une main tendue, de l’envie, de l’orgueil, de la déception, si c’est quelque chose que Mihail préfère taire ou quelque chose qu’Eoin peut demander. Il sait pas. Ce qu’il sait, c’est qu’il comprend, ce qu’il sait, c’est qu’il hoche de la tête, ce qu’il sait, c’est qu’il rit, même, parce que le mec a l’air surpris d’apprendre qu’il bouffe grâce à des food stamps depuis qu’il est né. Peut-être qu’il joue bien la comédie, dans le fond, peut-être qu’il feint, peut-être, pour se donner de la légitimité ou pour parce que c’est trop difficile d’expliquer les fringues rapiécées et les chaussettes trouées, les vestes qui ont connu tous ses frères avant lui et le fait d’avoir jamais eu rien de neuf avant qu’ils ne soient tous partis, difficile d’expliquer le frigo toujours vide et les marques sur le bidon de lait pour en avoir suffisamment jusqu’à la prochaine paie, difficile d’expliquer. Pas envie d’expliquer. Il hausse les épaules, doucement, étend les jambes, le regard perdu dans le vide. Il suppose qu’il peut lui expliquer, parce que Mihail peut comprendre. Peut-être qu’il veut lui expliquer, aussi, lui raconter, lui parler de Deirdre et de Rowan et de toutes les années qu’il a passé à étouffer, combien il caresse l’envie de fuir, encore et encore.

« Né et élevé dans une benne à ordure. » Il répond, finalement, appuie son menton au creux de sa main pour finalement le regarder, sourire. « Au début c’était même l’archétype du trailer trash, tu vois. » C’était avant qu’il soit né, mais ça les a tous marqué, les plus âgés, et ils en parlent encore parfois pour dire aux autres qu’ils ont eu de la chance, qu’ils ont pas connu ça. Peut-être que c’est vrai, Tag en sait rien. Il sait juste qu’il a pas eu tant de chance que ça. « Tout est factice, chez moi, putain. »

Personnalité empruntée et convictions volées, vêtements usés et sourires fatigués, il appuie son épaule contre celle de Mihail, comme pour lui dire que ça va aller, le bruit des tissus qui se froissent avant qu’il ne s’écarte pour attraper sa pinte, jouer nerveusement avec. Il a une idée, lui aussi, un eh mais qui le titille. C’est débile parce que ça fait pas longtemps qu’ils se connaissent, stupide, parce que peut-être qu’il fait parti des débiles du campus, absurde, parce que c’est prendre un risque, parce que c’est être honnête, parce que c’est se livrer. Il se sent en sécurité, peut-être, un peu trop, sans doute. Peut-être que c’est la complicité, qui se tisse entre eux, quelque chose qu’il ne peut pas feindre, quelque chose qu’il ne peut pas simuler, quelque chose qui ressemble plus à la façon dont il aime Veronica et moins à la façon dont il fréquente le Tribunal. C’est effrayant, quelque part et il sourit, soudain, une pointe au coin de son sourire et le regard un peu trop amusé :

« Si tu comprends, tu pourrais te casser aussi. » Tu pourrais prendre la porte de sortie, tu pourrais m’emmener aussi. C’est une main tendue, quelque part, une proposition, et il fait tourner la pinte entre ses doigts, prépare sa proposition, pèse le pour et le contre et il n’y a pas de contre, dans le fond, rien qui lui semble infranchissable, rien qui lui paraisse insurmontable. « Au lieu d’habiter sur le campus, on pourrait se trouver un appart’ à louer. J’suis sûr que ça se fait. »

C’est un peu d’appréhension qu’il a dans la voix, quelque chose d’hésitant, quelque chose de bien loin de son assurance habituelle. Il sait pas trop comment Mihail va le prendre, il sait pas trop s’il va accepter, pas trop s’il va lui rire au nez. Il sait pas trop pourquoi ça a de l’importance mais il fronce les sourcils, l’air clairement ennuyé. C’est pas son genre de se laisser perturber, pas son genre de se laisser déstabiliser, pas son genre de demander à qui que ce soit de se lancer dans une colocation, non plus, mais faut croire que Popescu lui fait faire des trucs absurdes, finalement. Ça doit être ça d’avoir un pote. Merde, il est pas sûr de vouloir en avoir d’autres, en fait, à bien y réfléchir. Peut-être que c’est mieux d’être tout seul et de pas risquer de faire n’importe quoi.

« Alors, ton frangin, on lui taggue quoi, au fait ? Une teub, un sapin de noël, un « va te faire foutre sale con » ? Un « je te déteste » ? J’suis sûr que t’as déjà une idée. »

Il en est même certain, en réalité, parce qu’il est sûr que ça turbine, dans la tête de Mihail, que ça tourne et ça retourne, que ça virevolte et que ça frissonne.
Ils se ressemblent beaucoup trop, sans doute.
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Mihail Popescu

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MessageSujet: Re: et nous on crève à rester là (eoin)   et nous on crève à rester là (eoin) EmptyDim 4 Fév - 21:52

Il a touché une corde sensible, il s'en doutait, c'était peut-être une petite vengeance contre Tag pour avoir osé prétendre qu'il n'était qu'une dramaqueen. C'était ça et c'était mesquin mais c'était aussi exactement le contraire, c'était aussi lui dire qu'on s'en fout, qu'on peut en rire, qu'on peut se traiter de white trash avec autant de légèreté qu'on dirait t'es con en riant. C'était lui faire savoir qu'il est de la même espèce, c'est pour ça qu'il peut se le permettre. Il a vu sa maison, à Tag, il a vu que c'était petit, mais il avait pas fait le calcul, il avait pas réalisé que dans la cuisine où il a pris le petit dèj' ce matin-là après la plage, les Taggart étaient censés tenir à neuf. Y a quelque chose de désarmant dans le sourire que lui fait Tag en lui parlant de benne à ordures, désarmant parce que désarmé, pour une fois. Pas vraiment d'ironie, là tout de suite, presque une confession. Mihail a jamais vu Tag comme ça, décidément. C'est sa journée. Il sait pas ce que ça veut dire. Il a l'impression que c'est important. L'amertume vient juste après, quand Tag lui dit que tout est factice chez lui, et Mihail comprend pas ce qu'il veut dire par là. Il comprend l'idée, mais il voit pas en quoi ça s'applique à Tag. Mihail, oui. Lui, il étudie sa garde-robe pour pas trop dénoter quand il fréquente des gosses de riche en soirée, il emprunte même des fringues à Jesse quand vraiment y a rien à faire, il est superficiel et il accorde trop d'importance à ce qu'on pense de lui, il regarde tout le monde de haut, tout chez lui crie je suis trop bien pour toi pour pas qu'on l'approche, pour pas qu'on creuse et qu'on découvre que tout ça c'est du vent. Tag, c'est un type avec des idées, c'est un type qui sait ce qu'il veut et qui dit ce qu'il pense, Mihail voit pas ce qu'il y a de factice chez lui, mais il est pas prêt à lui dire ça, il est pas prêt à lui dire ce qu'il est, lui. Du vent. Mais il peut au moins le rassurer sur ce qui est d'avoir une famille de pauvres gueux, enfin, s'il a besoin d'être rassuré. « Mec, chez moi on est neuf gosses, et je suis le dernier. » Il explicite pas, il estime qu'il en a pas besoin. Évidemment qu'être le neuvième ça veut dire récupérer les fringues et les jouets des plus grands en grandissant. Plus maintenant. Il en peut plus des miettes. Même les miettes d'affection. Ce serait différent s'ils étaient friqués, sans doute, mais il pense avoir été assez clair sur la question.

« Si tu comprends, tu pourrais te casser aussi. » Facile à dire. Mihail pousse un bref rire dédaigneux, vide sa pinte et la repose bruyamment sur le comptoir. Tout ça épelle : f-a-c-i-l-e-à-d-i-r-e. Comme avant, ça l'agace d'autant plus que c'est vrai. Il pourrait, il a un salaire, sûrement de quoi se payer une chambre au moins. Il pourrait, il est pas obligé de rester pour faire plaisir à des parents qui le méritent pas. Et Rez... Mais rien n'empêche Rez de partir aussi, et c'est pas comme s'il allait pouvoir compter sur elle toute sa vie. À un moment, faudra bien qu'il la laisse. Il pourrait. Mais il le fera pas, il le sait. Il a que de la gueule.

Sauf que Tag poursuit et ses mots font comme une étincelle. Un mot surtout. On. Mihail tourne la tête vers lui de façon beaucoup trop dramatique pour ne pas justifier l'accusation de Tag de tout à l'heure, mais ça en vaut la peine. Il le regarde avec insistance sans rien dire, longuement, enfin jusqu'à ce qu'un rot ne vienne briser son silence. La dernière gorgée était un peu ambitieuse. Il se tapote la poitrine, la mine fière — ou pas, il a l'air d'un déchet aujourd'hui, il oubliait. « Nous deux ? Genre, ensemble, une coloc ? » Et il est surpris de reconnaître la même hésitation dans sa voix que dans celle d'Eoin. Ou plutôt le contraire. Il avait pas identifié la chose avant de lui répondre du même ton. Taggart n'est pas sûr de son coup. Taggart lui tend une main et espère qu'il va l'attraper, ou peut-être que justement il a un peu peur qu'il le fasse. Mais mec, dans ce cas il fallait pas. Parce que ça fait tout de suite moins peur à deux. « Grave. » Même s'il sait pas ce qu'ils pourront se payer avec leurs petits salaires, sûrement pas un vrai appart avec deux chambres et une pièce de vie, faudra sacrifier un truc, même si ses parents à lui se porteront sans doute pas caution, même si les connards de riches de proprios — c'est tous les proprios dans l'esprit de Mihail — demanderont sûrement deux mois de loyer d'avance en plus du reste, et que ça fera le vide dans ses économies avant même qu'il ait posé ses meubles dans ce nouveau chez lui. D'ailleurs, il a pas de meubles. Mais il aurait un chez lui. « Deal, on cherche ça. » Il tend la main à Tag comme pour sceller le contrat. Il a l'impression de lui demander de lui vendre son âme mais il a pas trop de scrupules, il en prendra soin.

« Une bite de Noël. Un sapin en forme de bite avec des guirlandes. Et Merry Christmas moth... Nan. Santafucker ? Jesusfucker ? Je sais pas, tu m'aideras à trouver, c'est toi l'artiste. » Il tire sa monnaie de sa poche et pose de quoi payer pour les deux verres sur le comptoir avant de décoller, un geste de la tête pour dire à Eoin qu'il est temps d'y aller et un autre de la main au barman qui est déjà en train de vérifier qu'il y a le compte. Il a même pensé au pourboire, eh, c'est Noël.
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