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| crier tout bas pt.2 (sevanca) (TW suicide) | |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: crier tout bas pt.2 (sevanca) (TW suicide) Sam 10 Mar - 21:25 | |
| C’est juste une lettre déposée sur son oreiller. Une lettre parce qu’elle sait. Une lettre parce qu’elle a trop de choses à dire. Une lettre et aucunes larmes. Elle ne pleure plus, plus depuis qu’elle a décidé. Une lettre sur l’oreiller parce que la première fois elle avait oublié, sur un coup de tête, c’était pas réfléchit, quand elle avant tranché la peau à la verticale, laissé l’eau du bain rougir. Mais aujourd’hui elle est prête Anca, et ça consiste à déposer sur cet oreiller cette foutu lettre, pour sa mère quand elle reviendra. Parce que Lavinia reviendra. C’est un fait. Une lettre pour son père aussi, lui demander pardon de ne pas avoir sur devenir comme il voulait. Une lettre pour son frère, pour Ioan trop paumé, lui expliquer qu’il est grand maintenant, qu’il doit apprendre à dormir seul la nuit, sans elle pour le prendre dans ses bras, qu’il est fort, qu’il s’en sortira. Une lettre pour Tereza, gamine soleil, la supplier de ne pas faire comme elle, jamais, de fuir aussi vite qu’elle peut, s’envoler vers l’avant. Une lettre pour tous les autres, les absents, ceux qui ne viendront surement pas quand on l’enterrera six pieds sous terre. Une lettre pour eux, pour elles. J’ai essayé vraiment. J’ai essayé. Mais c’est trop difficile. Parfois faut juste savoir tourner la page, accepter quand le jeu est terminé. Ecriture bien droite, sereine, sérieuse. Comme elle. Comme elle dans sa jolie robe de printemps, parce qu’elle ne veut pas qu’on la retrouve différemment. Parce qu’elle veut qu’on se souvienne d’elle comme ça, les coquelicots rouges sur le tissus blanc, les cheveux qui tombent gracieusement sur son visage un peu fatigué, ses joues rosies par la vie, lèvres ourlées de rouges prête à croquer le monde. Camoufler les restes, la pourriture qui la gangrène de l’intérieur. Anca ? Elle était heureuse, belle, douce. Trop jeune, une perte, on comprend pas. Parce qu’il n’y a plus rien vraiment à comprendre finalement. Un dernier regard vers la chambre, les affaires bien rangées, deux jours qu’elle trie le tout, qu’elle organise le reste. Comme une libération, de placer chaque bien dans une boite particulière, des étiquettes pour indiquer. Au fond il ne restera d’elle plus que ça : quelques livres écornés par le temps, des bijoux abimés, un ou deux cd de groupes aujourd’hui séparés. Chaque couvercle reposé et ça ferme une porte dans son cœur. Définitivement. Elle prend la clé, la jette, ne la rouvrira pas. Plus jamais. C’est mieux comme ça. Sourire, elle referme la porte doucement, sans faire de bruit. Pourtant qui est-ce qu’elle risque de déranger ? Maison trop vide, silencieuse, personne pour voir son visage quand elle descend dans les escaliers, les doigts qui trainent un instant sur les cadres des photos, nostalgie qui la prend un instant, devant eux qui sont enfant, les genoux écorchés par les graviers de devant la maison, fiers comme jamais, le sourire clinquant et la dent en moins. Des héros. Putains de héros. Bouffés par le temps. On y reviendra pas. Non. Plus jamais. Et la porte qui se referme derrière elle, ça la fait sursauter un peu, elle fronce les sourcils, regarde ses doigts qui tremblent un peu. Respire, ça va aller Anca. Ca va aller. Elle connait le chemin par cœur, une habitude prise pendant toutes ces années, surement qu’elle pourrait le faire les yeux fermés. Ca fait longtemps pourtant qu’elle n’y est pas allé, qu’elle n’a pas poussé la porte de cet appartement. Trop petit, un peu usé, vide lui aussi. A croire qu’il n’y a plus personne dans Savannah, tous emportés par un fléau étrange, juste elle et le néant pour compagnon. Mais ça lui convient, elle est pas difficile Anca. Clé dans la serrure, elle prend soin de retirer ses chaussures, accueille le chat noir en le gratifiant d’une caresse un peu trop longue, ferme les yeux quand il vient se glisser contre elle avant de repartir comme il est venu. C’est malsain, elle sait, elle aurait pu faire autrement. Mais dans son crâne c’est comme une certitude ancrée : elle aussi elle peut jouer. A sa manière, comme un dernier coup, magistral. C’est beau ; presque trop, dégueulasse aussi, mais pas autant que ce qui coule dans ses veines : chaos brûlant, marasme noir, comme du goudron au lieu du sang, ça l’étouffe. Alors elle ne vacille pas. Non. Loin de là. Elle traverse l’appartement jusqu’à sa chambre, fouille là où elle fait toujours semblant de ne rien voir. Mais aujourd’hui elle regarde. Aujourd’hui elle admet. Flacon qui tinte entre les autres, vient se nicher au creux de sa main. Elle est satisfaite. Pas de sang cette fois ci. Trop douloureux, incertain aussi. Pas de sang, pas de lame. Elle en a fini avec la douleur, avec les marques sur son corps comme une punition. C’est autre chose, un plan réfléchit il y a longtemps, dès qu’elle avait ouvert les yeux à l’hôpital la dernière fois : comment faire quand je recommencerais ? Parce qu’il y a toujours eu cette certitude en elle, que ce ne serait terminé, jamais. Alors elle avait lu Anca, studieuse Anca, les cours du soir pour venir faire fleurir son imagination. Pendaison ? Trop hasardeux. Sauter ? Et le risque de paralysie trop élevé. Le train ? Douloureux, embêtant, pour les autres surtout. Le canon entre les lèvres ? Top salissant, pas vraiment élégant, puis elle n’a surement pas la force pour appuyer sur la gâchette. Puis y a la dernière idée. La plus belle. Comme un pied de nez au reste du monde. Anca est un ange, Anca est si douce, pas une once de déviance dans ses veines, jamais de débauche, rien de tout ça. Et la surprise qu’ils auront quand ils lui ouvriront les veines pour essayer de comprendre. Héroïne. Quelques grammes, un peu trop, une dose calculée avec soin pour l’emporter doucement. Mort paisible, effacer le reste, gommer la peur de l’infini avec quelques gouttes de courage liquide. Flacon en main elle se laisse tomber sur le lit, fouille dans son sac pour en sortir le nécessaire : garrot, seringue stérile – comme une blague, jusqu’au bout elle reste trop minutieuse – . Concentrée elle serre l’élastique autour de son bras, dilue consciencieusement la poudre, récupère la seringue, la remplie. Y a comme un moment d’hésitation quand elle vient chercher la veine du bout de son doigt, place la pointe de l’aiguille sur sa peau. Vraiment Anca ? Après tout ça ? Tu vas reculer ? La seringue qui tombe sur le matelas, elle se redresse un instant, le cœur qui bat un peu trop fort, ça fait mal, si mal putain. Pourquoi ? Pourquoi y a cette putain d’hésitation qui soudain grimpe ? Une envie de hurler, une envie de pleurer aussi, le bouchon qui saute d’un coup, le flacon qui se répand et ses sentiments avec. Bombe émotionnelle, elle explose Anca, tremblante elle fouille dans son sac pour attraper son téléphone, les mots qui fusent alors qu’elle se laisse tomber de nouveau sur lit, elle essuie du revers de son bras les larmes qui coulent, lui brouillant la vue. T’avais raison Michael. Et leur échange qui lui revient, rire désabusé qui la traverse. Il avait raison putain. Depuis le début. Depuis toujours. Et la rage qui grimpe, si forte, à lui faire trembler les os, le rush d’adrénaline qui lui permet de refaire le garrot, d’attraper la seringue, de l’enfoncer. Appuyer. Libérer le produit. Cesser d’exister. Liquide dans ses veines, elle relâche la seringue, défait le garrot. Parait qu’il faut pas longtemps, quelques dizaines de secondes d’après les livres. Vraiment non, parait qu’il faut pas longtemps, et déjà tout son corps qui brûle, l’impression d’avoir injecté du soleil liquide dans ses veines, et tout son corps qui bascule alors qu’elle se laisse tomber sur l’oreiller. Elle ferme les yeux Anca, se laisse happer par la lourdeur, tout qui s’efface progressivement. Y a plus rien. Plus grand-chose déjà. Bien trop dosé, tout ce qu’elle a pu injecter, pour pas se louper. Pas cette fois. Combien de temps elle voyage Anca ? Elle ne sait pas, ne sait plus, s’en fiche au fond. Y a plus rien d’important, parce qu’elle attend. Patiente, terriblement patiente, allongée dans ce foutu lit et le corps qui agonise lentement mais surement. Déjà y a son cœur qui ralenti, battement après battement, le souffle qui se fait un peu trop rare. Et puis le noir. Puis à jamais surtout, sinon ça sert à quoi de crever ?
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: crier tout bas pt.2 (sevanca) (TW suicide) Dim 11 Mar - 0:02 | |
| Quand il enfonce la clé dans la serrure et qu'elle ne tourne pas, il fronce les sourcils. La porte qu'il ouvre doucement, comme s'il osait à peine, comme s'il avait peur de ce qui pourrait se trouver derrière. Pourtant y a que dalle, le vide de son appartement et le silence qui l'accueille, comme trop souvent ces derniers temps. Il reste méfiant jusqu'à ce que son regard tombe sur la paire de chaussures sagement rangée dans le couloir – il les reconnaît, c'est celles d'Anca. Et il fronce les sourcils un peu plus fort, parce qu'il comprend pas trop ce qu'elle est venue foutre là après tout ça, parce qu'il est même pas sûr de vouloir l'affronter. Pas après la dernière fois.
Il hésite à faire demi-tour, se tirer et revenir plus tard, quand il sera sûr qu'elle est partie. Mais y a aucun bruit et ça le perturbe, parce que chaque fois qu'Anca vient c'est pour ranger trier nettoyer, c'est pas normal un silence pareil. Il l'imagine à attendre, assise sur le canapé, peut-être venue pour lui cracher ses quatre vérités, lui dire qu'il a gagné, elle aussi elle a fini par le haïr finalement. Il veut pas entendre ça pourtant il y va quand même, aussi silencieux que possible quand il se glisse dans le salon.
Personne. Il jette un œil vers la cuisine, vide aussi. C'est pas normal.
« Anca ? » Tout ce qui lui répond c'est le silence, encore, toujours. Il avance jusqu'à la salle de bains mais la porte est ouverte, y a personne ici non plus. Alors il finit par aller jusqu'à la chambre, un peu perplexe, pas sûr de savoir pourquoi il la trouverait là. Le pas hésitant, la tête penchée pour essayer d'apercevoir la pièce avant d'y entrer. Il voit la silhouette étendue sur le lit, se demande pourquoi elle a décidé de venir pioncer chez lui quand elle a une baraque entière rien que pour elle – Lavinia envolée et Mihail qui a déménagé, tous les Popescu désertent de leur plein gré ou non et il s'doute bien que ça doit être sacrément vide là-dedans. « Qu'est-c'tu fous ? » Pas de réponse. Il soupire, serre les poings. « Dégage de chez moi. » Les mots trop durs comme chaque fois, regard inquisiteur posé sur elle alors qu'il se tient dans l'encadrement de la porte, trop loin pour voir si elle dort ou pas. Mais elle réagit toujours pas alors il finit par avancer, encore et encore jusqu'à apercevoir le garrot la seringue, l'attirail qui trône sur le matelas. « Anca ? » Cette fois y a l'inquiétude qui pointe dans sa voix, ses sourcils qui se froncent à nouveau, son pas qui se presse jusqu'à elle. « Eh, tu m'entends ? » Elle a les yeux clos et le visage paisible, livide.
Elle dort pas. Elle a l'air morte.
« ANCA ? » Il gueule, se penche sur elle, agrippe ses épaules pour la secouer, pour essayer d'la réveiller. Mais il a beau s'acharner rien n'y fait, elle bouge pas et il panique, son cœur qui s'affole son souffle qui se saccade, ses yeux qui s'écarquillent alors que ses doigts tremblants attrapent le flacon. Héroïne. Il sait pas quelle dose elle a pris exactement mais il devine que c'est trop, beaucoup trop. « ANCA PUTAIN ! » Son prénom qu'il appelle encore encore encore, ses mains qui se posent sur ses joues, qui essaient d'la sortir de son sommeil forcé.
Il panique. Le souffle court, les mains qui tremblent férocement quand il attrape son portable et compose le 911 sans attendre. Il a du mal à parler, les syllabes qui s'enchaînent maladroitement et le ton qu'il hausse en leur ordonnant de venir, que sa sœur est en train de mourir.
Encore une fois.
Il se rappelle de la première, quand il avait treize ans, quand il a su après tout l'monde. Quand elle était dans un lit d'hôpital, les poignets bandés, les cicatrices qui sont restées qu'il déteste voir qui lui vrillent les entrailles chaque fois.
Il se rappelle de la seconde, l'année précédente, l'ouragan qui a ravagé Savannah qui a failli tuer Anca, la panique quand il l'a trouvée avec une putain de barre de fer enfoncée dans le bide, quand elle s'est éteinte, quand il l'a vue convulser, quand il a cru la perdre à tout jamais.
Elle avait promis. Jamais je t'abandonnerai elle l'a dit, je veux vivre il l'a imprimé. Elle avait promis putain elle a pas l'droit de faire ça, pas une troisième fois. Elle a pas le droit de s'en aller – elle peut pas lui crever entre les doigts.
Il la soulève et grimpe à moitié sur le lit, sa carcasse inerte qu'il appuie contre lui, sa tête sur ses genoux, ses mains qui continuent de secouer ses épaules sa tête ses flancs, il veut qu'elle se réveille. Qu'elle lui dise que tout ça c'est une mauvaise blague, c'est pour lui faire payer, pour qu'il regrette tout ce qu'il a dit tout ce qu'il a fait, pour qu'il se rende compte qu'il a merdé. Il donnerait tout pour qu'elle ouvre les yeux et qu'elle se foute de sa gueule, qu'elle lui dise que c'est bien fait et qu'elle lui crache dessus putain il l'aurait mérité. « T'as pas l'droit. » Le murmure est incertain, sa voix étranglée sa gorge trop nouée, il a du mal à respirer. La panique qui l'empêche d'y voir clair, ses phalanges qui se referment autour du flacon et qui l'envoient s'exploser contre le mur à l'autre bout de la pièce. C'est sa came. Elle a fait ça chez lui, dans son lit, avec sa drogue. Ça veut dire quoi ? Pourquoi elle a fait ça putain ? Pourquoi ici, pourquoi comme ça ? Pourquoi elle l'a fait tout court ? « T'as promis. » Il parle comme si elle pouvait l'entendre, les yeux rivés sur son visage de poupée apaisée, on dirait presque qu'elle est heureuse et ça l'tue putain, il l'a vue dépérir pendant des semaines et la seule fois où elle a l'air heureuse c'est parce qu'elle crève. « T'as dit que tu m'laisserais pas putain. T'AS PROMIS. » Et lui il a fait quoi ? Il l'a laissée, il l'a abandonnée encore et encore jusqu'à tout fracasser. Les fois où il lui a tourné le dos, où il l'a insultée secouée blâmée pour des choses dont elle n'était pas responsable. L'ultimatum, l'abandon le plus lâche quand elle avait besoin d'lui, la révélation avec JJ.
C'est d'sa faute. C'est pour ça qu'elle a choisi de le faire chez lui il en est sûr, c'est pour qu'il sache qu'elle lui en veut, pour qu'il garde sa mort sur la conscience parce que c'est lui qui l'a tuée. Il l'a fait à la seconde où il l'a blâmée alors qu'elle a été victime de tout ça, foutu dommage collatéral d'une guerre qui n'lui appartient même pas. Il l'a tuée quand il l'a rejetée, quand il a dit qu'elle le dégoûtait, quand il s'est barré sans même chercher à la relever. Il l'a tuée quand il l'a vue se briser quand il n'a rien fait quand il l'a laissée se désintégrer. Il l'a tuée.
Et il voudrait dire tellement de choses, il voudrait qu'elle sache tout ce qu'il est incapable de prononcer, tout ce qu'il ressasse sans jamais pouvoir l'exprimer. Il voudrait lui dire qu'il a besoin d'elle, qu'il déraille encore plus quand elle est pas là, qu'elle est son ancre même quand ils se noient tout les deux. Lui dire qu'il l'aime même s'il beugle le contraire à longueur de temps, même s'il est pas foutu de le montrer correctement. Lui dire qu'il s'en veut, qu'il voulait pas que ça s'passe comme ça, qu'il sait tout ce qu'elle fait pour lui et pour les autres même s'il n'est qu'un sale ingrat. Il voudrait tout lui dire mais les mots n'viennent pas et de toute façon elle n'est pas là pour les entendre, peut-être qu'elle le sera plus jamais et il a soudain une brutale envie de chialer. « J'suis désolé. » C'est à peine audible parce qu'il arrive plus à parler, il a même du mal à respirer, l'impression de s'étouffer dans les sanglots qu'il ravale. « J'suis désolé putain crève pas. »
Me laisse pas.
Quand les secours débarquent dans son appartement ses oreilles bourdonnent et il n'entend pas les questions qu'on lui pose, il voit plus rien et il lui faut quelques secondes pour comprendre que sa vision est juste brouillée par les larmes qu'il veut pas laisser couler. Il les regarde emmener Anca sur un brancard et il l'imagine déjà dans un cercueil putain ça le brise en mille morceaux.
Tout l'reste est un peu flou, une seconde il est dans sa chambre la suivante il est dans l'ambulance avec elle, le bruit du moteur de la sirène et des voix qui lui vrillent les tympans. Tout ce qu'il voit c'est Anca, sa main qui serre la sienne fort tellement fort, comme il voudrait qu'elle le fasse. Mais ses doigts à elle sont froids, presque rigides. Il serre mais elle ne bouge pas, il serre pour la retenir mais elle refuse de s'accrocher à lui, à la vie. Il s'agrippe à elle mais c'est comme s'agripper au vide, elle est pas là et il sait pas quoi faire à part continuer de serrer ses doigts, à se détester de n'pas l'avoir fait plus tôt, de l'avoir poussée dans le vide plutôt que de l'avoir retenue quand il le fallait.
Il continue de s'excuser, ses murmures comme une litanie mais ça n'sert à rien c'est trop tard. Elle est en train de mourir et c'est d'sa faute, elle veut mourir et c'est d'sa faute. Il peut rien faire pour la sauver, rien d'autre qu'être là, s'excuser dans le vide, s'accrocher à elle et s'interdire de pleurer.
Il voudrait qu'elle sache qu'il est désolé, pour tout. Tout ce qu'il est et ce qu'il n'est pas, ce qu'il devient alors qu'il avait promis que ça n'serait jamais le cas. Désolé d'être là, mais de ne jamais l'être vraiment. Désolé de lui avoir fait du mal. Désolé de tout fracasser. Il voudrait la supplier de rester et de lui pardonner, même s'il ne le mérite pas. Et au milieu du brouillard il se souvient des mots qu'il lui a balancé la dernière fois qu'ils se sont vus. Les reproches, les insultes, le venin craché pour pas s'empoisonner tout seul. Des mots durs, violents, acérés. Il veut pas que ça soit les derniers.
Me laisse pas. T'avais promis putain t'as pas l'droit d'avoir menti, t'as pas l'droit de m'abandonner comme ça, comme tous les autres. Pas toi.
( RP TERMINÉ ) |
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