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| cendres familiales (derj) | |
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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: cendres familiales (derj) Mer 21 Mar - 17:48 | |
| Quelque chose s’était affaissé depuis qu’elle avait appris la condamnation de JJ, comme un poids de plus à son fardeau qui lui écrasait les épaules. Qui venait grignoter chaque miette de loyauté, une à une, jusqu’à ce qu’il ne reste plus assez de patience pour chacun. Si la dislocation de sa bande était plus qu’avérée depuis quelques temps, elle avait l’impression que ce n’était que dans son arrestation que le glas du désastre s’était finalement fait entendre. Combien de temps avant que tout le reste ne s’écorche autour d’elle, ne tombe en morceaux ? C’était la suite évidente, n’est-ce pas ? Daire s’était rendue à la prison sans aucune mascarade, les dernières ecchymoses sur le visage et la démarche énervée. Si bien qu’il y avait eu quelques hésitations quant à lui accorder cette visite, comme s’il était évident qu’elle vienne tout retourner dans sa tempête. Sauf qu’elle n’était pas là pour un esclandre contre l’autorité, elle était là pour JJ. Elle lui avait promis. Promis qu’elle viendrait, qu’elle ne le laisserait pas tomber. Même s’il déraillait, même si elle venait de rencontrer ce qui avait semblé être sa dernière victime en date. Elle avait promis, promis d’être là. Elle n’était pas très encline à tenir ses promesses pourtant, c’était bien ce que lui avait reproché Samih. Ce qui avait manqué de lui prendre la vie, aussi. Mais celle-là, elle était prête à tout pour la maintenir, jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’il y ait une fin, ce qu’elle n’espérait pas mais qu’elle redoutait quand même. Elle n’eut pas à attendre longtemps avant qu’il ne s’installe de l’autre côté du plexiglas, cette même vitre qui l’avait agacée sitôt qu’elle l’avait aperçue. Daire n’aimait pas les barrières, elle n’avait pas pour habitude de se résigner à en laisser une physiquement intacte. Elle se redressa pour pouvoir prendre le téléphone, une esquisse au bord des lèvres mais le magma dans les veines. « Rien à voir avec une putain d’plaque d’immatriculation hein ? » Toute une explosion autour de cette histoire, pour qu’au final il ne se fasse pas attraper pour ça. Elle avait dévoué tant d’énergie dans cette affaire-là, qu’elle n’avait pas été capable de le protéger d’autre chose. Dans le fond, Daire ne savait pas vraiment contre qui de JJ ou d’elle-même elle était le plus en colère. Les deux, sans nul doute. « Salut JJ » Elle lui sourit, sincèrement, même si elle savait que dans son regard il y avait tout un tas de choses qui se bataillaient, notamment le besoin de l’étreindre contre elle et l’envie de lui arracher la peau. « Ça va ? » Banalité, futilité. Regarde j’suis là, alors tiens l’coup maintenant.
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banana-split on me ▹ posts envoyés : 2817 ▹ points : 51 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (ava + gif) & tumblr ▹ avatar : yuri pleskun ▹ signe particulier : regard fendillé, la folie qui crame au fond de son regard, la gueule toujours un peu cassée et l'allure dézinguée.
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 8:56 | |
| J'suis pas beau à voir. Je suis livide, parce que je dors mal, parce que je mange peu. J'ai les yeux injectés de sang, à cause du manque de sommeil. Y a encore les nombreuses traces de mes trop fréquentes altercations un peu partout sur mon corps, sur ma tête. Fine rainure sur mon crâne ou les cheveux ont disparu, arrachés lorsque le grand black m'a violemment éclaté la tête contre les carreaux rugueux. Je m'assois sur la chaise que m'indique le maton et devant moi, y a Daire. J'avais attendu ce jour avec impatience. Depuis l'appel je n'attendais que ça. Qu'elle puisse enfin venir me voir. Un visage familier qui sera là pour m'aimer, me parler. Mais aujourd'hui, je voudrais qu'elle ne soit jamais venue. Parce que j'ai plus les épaules pour l'affronter. Parce qu'il s'est passé tellement de choses en si peu de temps. Et je ne peux rien lui dire, rien du tout. J'avais rien promis au téléphone, mais pourtant maintenant que mes yeux tombent dans les siens, j'ai quand même la sensation de l'avoir trahie. Et ça me bouffe. Je baisse le regard, accablé par une culpabilité évidente et lentement je me décide enfin à décrocher le combiné - vaut mieux pas tirer sur sa patience. Silence. Je ne dis rien, parce que je ne sais pas quoi dire. Ou peut-être que j'ai peur de trop en dire au contraire. — Rien à voir avec une putain d’plaque d’immatriculation hein ? Je relève la tête vers elle, elle a comme une esquisse de sourire au coin des lèvres mais je devine la tempête qui souffle derrière. Je ne souris pas, je ne réponds pas. Je n'y arrive pas. J'ai l'impression que chaque mot que je dirais ne sera qu'un putain de mensonge. — Salut JJ. Ça va ? Elle me sourit plus fort encore, elle joue son rôle de pilier, mais ça me flingue. Comment je peux lui dire tout ça ? Non ça va pas. Ça n'va pas parce que j'ai appris que je suis fou. Ça n'va pas parce que j'ai croupi trois jours en isolement. Ça n'va pas parce que j'ai buté quelqu'un. Pour de vrai Daire. Le mec est raide. Il reviendra pas. Jamais. Mais bizarrement, c'est pas la dernière révélation qui m'effraie le plus. Parce que je reste intiment convaincu que Daire me pardonnerait. Non, moi j'ai peur qu'elle apprenne un jour que j'ai des soucis d'ordre psychologiques. Peur que ce soit la goutte de trop, le truc qui lui fera dire qu'il faut me tenir à l'écart d'elle, d'eux. Je baisse les yeux, en pleine lutte intérieure. Le psy a surement raison. J'ai envoyé un mec bouffer les pissenlits par la racine et je ne pense encore qu'à moi, mes soucis et ma petite personne. J'ai clairement un souci de priorités. Je déglutis et soupire, passe une main sur mon front, un peu tremblant, un peu fébrile. J'ai le regard fuyant, du mal à la confronter vraiment. Je décide finalement d'esquiver sa question, j'peux pas y répondre. — Tu as retrouvé Eanna ? Ne parlons pas de moi, surtout pas. Pour une fois. |
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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 14:50 | |
| Son silence la grignota lentement de l’intérieur, percutant la place qu’il détenait dans son âme comme s’il la vidait de sa substance. Il avait toujours eu une personnalité bruyante, mais aujourd’hui son absence d’agitation avait des allures de décapitation. Regard instable pour les égarés, pour ceux qui avaient loupé une marche quelque part dans leur ascension. De celle qui allait à contre-sens, qui les menait à la chute – parce qu’aucun des deux n’irait jamais vers le sommet, c’était inscrit dans leur sang leur existence. Il avait la gueule des mauvais jours, JJ, des abandonnés des écorchés contre leur vie. De celui qui mordait l’asphalte, de celui à qui on arrachait des parcelles de conscience jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’il ressentait, elle ne pouvait pas se douter de ce qu’il traversait, de ce qu’il s’était passé, de ce qu’il avait fait. Elle ne pouvait qu’imaginer les aléas abjects de son nouveau quotidien ; et dans ses pensées-là, elle se rendait compte qu’elle ne les acceptait pas. Dans son silence, elle était impuissante. Dans son silence, pulsait sa propre condamnation. Les gestes hagards, son comportement lui rappela la fois où elle avait découvert les photos de Siam. Cet incident avait laissé les graines du questionnement au fond de ses pensées, à se demander à quel point il était tombé dans la déviance, et ces graines avaient commencé à germer. Mais surtout, elle avait compris dans son attitude fuyante qu’il lui cachait quelque chose – et c’était exactement ce qu’il était en train de faire à cet instant. Les pupilles usées, la main lassée effleurant les plis de son front. Ce n’était plus son JJ en face d’elle, mais un JJ qui tombait en lambeaux. Et elle ne pouvait rien faire. « Tu as retrouvé Eanna ? » Elle se doutait bien qu’il ne répondrait pas par l’affirmative – qui le pouvait dans de telles circonstances ? mais son esquive la frustra quand même, aussi bien que lorsqu’il n’y avait eu plus que le vide à l’autre bout du fil. « Oui » Pas tout à fait, en fait. Samih était le seul à savoir où elle créchait et il n’avait lâché le morceau à personne, même pas à elle. Alors Daire avait fait ce qu’elle savait faire le mieux, elle avait suivi son instinct, seule. Elle l’avait cherchée, et savait où elle se trouvait. Elle attendait juste le bon moment, donc dans le fond, elle ne lui mentait pas vraiment. « J’t’avais dit que j’le ferais » J’t’avais dit que j’te laisserais pas tomber. Mettre JJ derrière les barreaux, c’était l’amputer d’une partie d’elle-même. C’était piétiner un bout de sa raison, disloquer les convictions qui la retenaient ici. Elle vint montrer de son index un endroit dans sa tignasse rousse, faisant référence à la marque sur son crâne qu’elle discernait à travers la vitre « C’est c’qui s’est passé quand j’t’avais au tél ou c’est arrivé plus tard ? » Ses doigts se pressèrent un peu plus sur le combiné, tandis que son autre main avait finalement rejoint sa cuisse où, à l’abris du regard de JJ, des phalanges blanchies ne quémandait qu’à faire trembler les murs. Quelque chose lui échappait, quelque chose qui était assis en face d’elle.
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 15:04 | |
| — Oui. Mon regard qui s'illumine un instant, maigre sourire qui étire mes lèvres malades. Elle capte mon attention, le palpitant qui cogne plus fort. — J’t’avais dit que j’le ferais. Et je devrais sûrement la remercier pour ça, me montrer reconnaissant. Prendre le temps de lui dire que j'apprécie tellement tout ce qu'elle fait pour moi, parce que je sais que ça ne doit pas être évident. Mais je ne prends pas le temps. Ma main qui serre le combiné plus fort, mon expression qui se déforme sous l'impatience et la curiosité et je la questionne aussi sec. — Elle va venir me voir ?! Je crie presque, à bout de souffle. Parce qu'au fond c'est tout ce que je veux. Qu'elle vienne me voir. Qu'elle me parle, qu'on se retrouve. Même si je supporterais mal la séparation de la vitre. Mais je n'en peux plus d'être loin d'elle. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de tout réparer. J'ai besoin de savoir qu'elle m'aime toujours. Que quand je sortirais, tout recommencera comme avant.
Mes yeux suivent la main de Daire lorsqu'elle la porte à son crâne et je comprends avec un peu de retard ce qu'elle désigne indirectement. Je me braque. — C’est c’qui s’est passé quand j’t’avais au tél ou c’est arrivé plus tard ? Je la dévisage trois secondes dans un silence total avant de dévier le regard nerveusement. Ma main libre qui vient machinalement toucher l'endroit visé. Plaie encore à vif. Je réponds distraitement, la voix un peu vaseuse, comme si tout ça n'avait pas d'importance. — J'sais plus.. J'ai pas fait gaffe. Et voilà, les mensonges commencent. Je souffle, contrarié. Je voulais pas. J'ai évité le sujet, elle n'aurait pas dû en parler. Je sens son regard insistant alors je finis par relever la tête. Elle sait que je mens. Elle sait toujours quand je mens. Presque toujours. Alors je décide de lâcher une vérité pour nous éloigner des mensonges, pour qu'elle ne persiste pas dans cette voie. — J'ai été en isolement. Ça ne m'a pas réussi. Désolé Daire. |
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 16:09 | |
| « Elle va venir me voir ?! » Je sais pas. « J’pense oui » Elle était presque certaine qu’elle ne le ferait pas, pas tout de suite en tout cas, mais elle ne pouvait pas lui répondre clairement par la négative. Elle ne pouvait pas lui enlever cet espoir quand il lui fallait quelque chose auquel se raccrocher dans cet enfer. « J’ai pas trop eu l’temps de lui en parler, t’sais je fais des heures sup au garage … mais elle va bien. » Elle n’avait pas décroché son regard du sien, pour que ses paroles se fassent plus percutantes. Elle avait insisté sur le fait qu’Eanna allait bien, mieux en tout cas, pour combler la faille que JJ avait lui-même engendré.
La conversation se déporta sur un autre sujet, un qui lui tenait particulièrement à cœur cette fois-ci. Son état. Si les Kids continuaient de poursuivre leur chemin, même chaotiquement, JJ semblait au contraire se détériorer. « J'sais plus.. J'ai pas fait gaffe. » Ça lui faisait mal, trop mal. De le voir dans cet état, d’avoir une putain de barrière en plexiglas entre eux. Qu’il soit enfermé là, qu’elle ne puisse rien faire de plus qu’exploser sa colère contre des inconnus dans un bar miteux le soir venu. Et ça lui faisait mal, qu’il ne parvienne pas à lui dire le fond de sa pensée. Ce qui se passait, ce qui lui arrivait. L’instinct ou parce qu’elle le connaissait si bien, elle savait parfaitement qu’il y avait bien plus qu’une maladresse dans cette blessure. On ne pouvait pas oublier la manière dont on se retrouvait avec une balafre de cette envergure sur le crâne. Elle avait froncé les sourcils, encore une fois. Des rides qui se marquaient de plus en plus sur son front, désormais. « J'ai été en isolement. » Un bruit sourd se fit entendre, peut-être celui de son cœur qu’on maltraita comme un punching-ball-ball dans sa cage thoracique, ou bien simplement le choc de son genou qui percuta nerveusement la table. « Tu fais pas les choses à moitié … » Visite intégrale de la prison fédérale de Savannah, quelques jours à peine après son arrivée, bravo JJ pour ce palmarès. « Comment tu t’es retrouvé là-bas ? » Le froncement s’était mué en un pli soucieux, combien de temps est-ce qu’on t’as envoyé là-bas ?
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 16:27 | |
| — J’pense oui. L'euphorie me gagne. Je souris de plus belle, j'en chialerais presque de soulagement tellement ça me fait du bien d'entendre ça. Je me laisse tomber dans le fond de ma chaise, les muscles qui se détendent, les lèvres qui tremblent sous l'émotion. Elle va venir. Rien n'est perdu. Je passe une main sur mes yeux pour m'empêcher de me laisser submerger par l'instant. Enfin une bonne nouvelle au milieu de cette vague de merdes. — J’ai pas trop eu l’temps de lui en parler, t’sais je fais des heures sup au garage … mais elle va bien. Elle parle mais je l'écoute à peine, la tête basculée en arrière, le regard rivé vers le plafond, je ne m'arrête plus de sourire. Je n'enregistre pas ses mots, j'entends ce qui m'arrange. De tout ce qu'elle vient de me dire, je n'entends que : elle va venir. A l'affirmative. Je baisse enfin les yeux sur elle et je souffle tout bas. — Merci. Et je voudrais pouvoir l'étreindre comme la dernière fois, parce que je me souviens du bien que ça m'avait fait, de l'apaisement que ça m'avait provoqué. Et j'en aurais bien besoin là tout de suite. Besoin d'un contact charnel pour me réchauffer un peu.
Mais l'ambiance change brutalement alors qu'elle évoque un sujet fâcheux. Mon sourire qui disparait et mon regard qui l'évite. Je mens, j'esquive et ça la contrarie. Je le sais, parce que lorsque je relève les yeux vers elle, elle a le front plissé et elle me fixe avec cet air soupçonneux. Alors je dévie rapidement, je tente de garder le contrôle de la conversation. Mais ma révélation ne lui plait pas plus que mon mensonge. Et je me sens coincé. — Tu fais pas les choses à moitié … Jamais. C'est sûrement ça le problème. C'est sûrement pour ça que j'en suis arrivé là. Que je suis allé aussi loin. Je hausse les sourcils dans un mouvement blasé, résigné. — Comment tu t’es retrouvé là-bas ? Je fais la moue et cette fois-ci, ce sont mes épaules que je hausse, comme pour minimiser la chose. — Rien d'original, des bagarres. Classique. En dehors de la prison, j'ai passé ma vie à me battre contre n'importe qui - parfois même, n'importe quoi. Y avait pas de raisons que ça change une fois enfermé. Bien au contraire même. — C'était juste trois jours mais tu sais.. Ma voix qui tremble un peu. — J'ai cru que c'était l'éternité. J'ai le souffle coupé, mes derniers mots sont à peine audible, étouffés dans ma trachée. Je continue de triturer ma plaie, de plus en plus nerveusement. Les muscles du visage qui se contractent par intermittence. Je la fixe tant bien que mal. — On ne devrait pas faire ça aux gens. Que je lâche, le ton glacé. Non, on ne devrait pas. Parce que ça les rend fous et après ils font n'importe quoi. Mon regard qui s'intensifie, moment d'égarement, la folie qui crame le fond de mes rétines. Je secoue la tête, cligne des yeux et redeviens ce simple gosse dépassé par le cour des choses. |
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 18:15 | |
| L’euphorie qui s’immisça dans ses traits à la mention d’Eanna lui serra le cœur. Ce mensonge qu’elle avait profané en son âme et conscience, elle était certaine qu’il ne manquerait de se venger pour ça, une fois que la vérité l’aura brisé, et creusé de nouvelles failles. Elle l’avait déjà démoli en partant à Belfast, ce n’était qu’une question de temps avant qu’une nouvelle déception l’accable. La consternation qui s’installa ensuite sur son visage l’acheva une fois de plus, comme un coup de poignard supplémentaire dans ses entrailles. Elle avait l’ascenseur émotionnel de JJ entre ses mains, il lui suffisait d’un rien pour que tout n’éclate. À l’imaginer en isolement, elle avait envie de fracasser quelque chose. Pourquoi pas la chaise contre un mur. Elle soupira lorsque, encore une fois, il trouva le moyen de banaliser ce nouvel incident. « Rien d'original, des bagarres. » Quelques jours plus tôt, elle lui demandait de ne pas céder à la violence. Promesse qu’il n’avait jamais tenue, et pourtant cette déclaration avait le goût de la trahison. Ou bien était-ce l’aigreur en l’arrière-goût de la visite improbable d’une Popescu à l’appartement, qui remua un peu le tout. Elle ne pouvait rien lui dire au sujet des bagarres, ça serait se foutre de la gueule du monde. Sauf qu’elle n’en pensait pas moins, qu’elle avait vraiment espéré qu’il se tienne un minimum. Pour lui éviter ça, justement. « C'était juste trois jours mais tu sais.. J'ai cru que c'était l'éternité. » Ses muscles se contractèrent autant sur le combiné que sur sa cuisse, que dans tout son corps. Sa mâchoire se crispa mais elle ne réagit pas excessivement, elle ne voulait pas lui montrer qu’il l’avait déstabilisée. Elle ne voulait pas flancher devant lui. Pourtant, il y avait l’image d’un JJ enfermé avec lui-même pendant trois jours. Trois longues journées, et elle n’osait pas imaginer son état à sa sortie. Elle savait, quelque part au fond d’elle, que le pire pouvait arriver dans ces circonstances. Était déjà arrivé, mais si elle le savait vraiment, ça la détruirait. « Laisse ta plaie, tu vas la faire saigner » Terrible contraste entre la nonchalance de ses paroles bienveillantes, et le cataclysme au fond de son âme. « Fais en sorte d’pas retourner là-bas, d’accord ? » Pas besoin de faire une promesse, ce serait vain. « On ne devrait pas faire ça aux gens. » Secondes d’égarement, où les regards s’entrechoquèrent, pour découvrir que l’un d’eux n’était plus qu’un amas à la dérive. Elle ne réagit pas tout de suite, le laissa s’apaiser par lui-même. Elle n’avait pas aimé ce qu’elle avait vu au fond de ses prunelles, et si elle n’en dit rien, elle était persuadée que ça ne manquerait pas de la hanter pour un long moment. Dans les siennes, ce fut le désastre. Déluge dans les catacombes de la colère emmêlée à la tristesse, de ce trop-plein d’émotions qui se bataillaient dans ses veines. Elle s’agita un peu sur son siège, détendit sa main pour la serrer à nouveau, plusieurs fois de suite. « On n’devrait pas faire d’mal aux gens, non » N’est-ce pas JJ ? Mais t’es qui pour juger, Daire ?
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 18:30 | |
| — Laisse ta plaie, tu vas la faire saigner. Hein ? Je bug quelques secondes, m'immobilisant, avant de comprendre. Je retire ma main et observe mes doigts, pas de sang dessus. Je relève les yeux vers elle et, docile, je repose ma main sur mon uniforme en hochant brièvement la tête de bas en haut. — Fais en sorte d’pas retourner là-bas, d’accord ? J'hésite quelques secondes, pas certain que ce que je m'apprête à lui dire puisse lui plaire. Je me tortille sur ma chaise et m'avance vers le plexiglas, comme si je voulais instaurer une certaine intimité entre nous. Comme s'il n'y avait pas de barrière. — Je.. Je crois que ça ira maintenant. Léger flottement, je réfléchis, puis je continue. — Je suis en train de m'intégrer dans un groupe. M'intégrer ou me faire piéger, je ne vois plus la différence aujourd'hui. J'ai tellement besoin d'être entouré que je suis prêt à accepter n'importe qui. Ils m'ont sauvé la peau, ils m'ont épargné la perpétuité, ils ont tout géré, ils ont sacrifié l'un des leurs pour moi. Alors qu'ils ne me connaissent même pas. Comment je pourrais leur refuser quoi que ce soit désormais ? Mais encore une fois, je baisse les yeux, parce que je sais que la version longue ne lui plairait pas. Et je dois encore mentir et lui cacher des choses. Ça commence à faire beaucoup, ça commence à être lourd. Et la situation ne s'arrange pas. Ma dernière remarque charge l'air d'une électricité agressive. Dans le regard de Daire, un truc change. Je ne comprends pas. Je la dévisage, dubitatif, méfiant alors qu'elle s'agite sous mon regard impuissant. — On n’devrait pas faire d’mal aux gens, non. Pardon ? Je me fige. Qu'est-ce qu'elle raconte putain ? J'aime pas sa phrase, parce que je ne la comprend pas. Parce qu'elle sous-entend mille choses et aucune d'entre elles ne me plait. Je me froisse, le regard qui vire à la tempête et la mâchoire qui se crispe. Je la dévisage en silence pendant de longues secondes, comme pour lui laisser une chance de se rattraper. Mais elle n'ajoute rien. Et ça me fait doucement vriller. — T'essaye d'me dire quoi là ? J'me sens attaqué, coup de poignard en traitre dans le dos. Et je ne pige pas d'où ça sort. Mes doigts froissent le tissu de ma tenue au niveau de ma cuisse, je me retiens de hurler, de faire un scandale, parce que je ne sais pas encore ce que je vais devoir affronter. Je croyais qu'elle était venue pour me soutenir ? |
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 19:40 | |
| Il y avait une once de douceur qui s’accorda dans l’enfer au fond de son regard, lorsqu’il l’écouta pour arrêter de toucher sa blessure. Il était tellement malléable en fonction de l’attention qu’on lui donnait. Il suffisait de lui témoigner de la tendresse, de l’écoute, de le rassurer lui montrer qu’il y avait toujours une solution à ses problèmes. En l’observant agir ainsi, elle redouta tout ce qui pouvait lui arriver entre ces murs. À toutes ces personnes malveillantes qui pouvaient le manipuler en le cernant sous le bon angle. Ce n’était plus les rues de Savannah, cette fois-ci elle ne pouvait plus assurer ses arrières. Elle n’avait plus que l’espoir, ce même espoir qui n’existait plus dans son monde, qui n’avait que la saveur du souffre. Si quelqu’un prenait sa place dans le cœur de JJ, elle n’était pas certaine de parvenir à la récupérer. Cinq mois, c’était beaucoup trop long dans cet endroit. « Je.. Je crois que ça ira maintenant. Je suis en train de m'intégrer dans un groupe. » Au lieu de la rassurer, ça ne fit qu’alourdir ses craintes. Elle ne pouvait pas s’assurer qu’il s’entoure des bonnes personnes, ou au mieux des moins pires qui se trouvaient dans ce cachot de béton, lui-même ne pourra jamais lui avouer la vérité à ce sujet. « J’espère qu’ils sont cool » Un sourire malgré tout, parce qu’il ne laissait pas sa solitude l’accabler, elle pouvait au moins lui accorder ce point. Trop loin d’imaginer ce qu’elle prendrait comme sa plus grande trahison, plus tard. Trop loin de comprendre à quel point ça l’achèvera. Il n’y avait que l’espoir, pour l’instant. L’espoir d’une survie, malgré l’arrière-goût de misère. Elle n’insista pas d’avantage sur ce sujet, tout le reste prenait trop de place dans les frémissements de sa chair. Elle n’avait pas que de l’attention à donner à JJ, même s’il pouvait déjà lui cramer toute son âme, elle avait aussi ses grands éclats. La colère de ce qu’il détruisait autour de lui, du mal qu’il faisait à ceux, celles, qui ne le méritaient pas. Pas de simples brouilles, non, JJ voyait les choses en grand. Il n’avait pas apprécié sa dernière remarque, tant mieux. Egalité. Il fallait qu’il encaisse, parce qu’elle ne retiendrait pas ça pour elle. Daire n’était pas de ces personnes qui tergiversaient en silence sur ce qui les accablait. « T'essaye d'me dire quoi là ? » Elle voudrait fermer les yeux, oublier, recommencer. Faire comme s’il ne s’était rien passé, que les démons de JJ ne s’étaient jamais éveillés. Elle voudrait lui dire que tout ira bien, que ce n’était pas grave. Au lieu de ça, ses prunelles étaient accrochées aux siennes, et elles n’avaient rien de rassurant. « J’ai rencontré Anca » Elle essaya de contenir la décharge dans son intonation, de se faire plus souple que ce que la colère lui soufflait de faire. Tempête frémissante, tempête en éveil. Elle inspira, expira lentement. Ce n’était pas l’endroit pour dérailler, quant au moment, ça n’avait jamais été le bon. « Elle est venue à l’appart. Elle te cherchait. Elle m’a tout raconté » Elle ne savait pas si elle lui avait vraiment tout révélé, mais elle lui en avait bien assez dit. Assez pour qu’elle prenne conscience de l’ampleur des cendres que JJ laissait derrière lui une fois qu’il avait tout ravagé sur son passage. Dis-moi JJ combien d’femmes t’as détruit ?
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Jeu 22 Mar - 20:29 | |
| — J’espère qu’ils sont cool. Je hoche la tête. — Mieux qu'ça. Au fond, je me fais probablement du souci pour rien. Daire serait probablement heureuse de savoir que des gens ont fait ce qu'elle faisait tout le temps en dehors de la prison pour moi : assurer mes arrières. Peut-être qu'elle serait contente et qu'elle les apprécierait. Je me détends un peu, parvenant sans trop de mal à m'auto-convaincre. Faut dire que je n'ai pas encore vraiment cerné le groupe, qui ils sont et leurs... convictions. Mais elle gâche tout. La visite aurait pu bien se terminer pourtant. Eanna qui va venir me voir, Daire qui tient sa promesse de venir au parloir, Daire contente que je ne sois plus tout seul. Pourquoi y a fallut qu'elle saborde tout ? Je me braque et elle en fait de même. Mon ton qui devient sec, mon corps qui se tend et j'ai l'impression d'avoir un foutu miroir en face de moi. Ça me contrarie. Peut-être un peu trop en fait. Elle fait durer un peu le silence, ses yeux qui semblent me fusiller. Elle est en colère, je le sais pertinemment. Et je déteste quand c'est contre moi. Putain, qu'est-ce qui se passe encore ? — J’ai rencontré Anca. Je bug. Hein ? Anca ? Je fronce les sourcils, comme si je ne comprenais pas ce qu'elle me disait. Les connexions qui se font lentement et tout à coup, je me détends. Je me mets à rire, d'abord nerveusement puis assez franchement, c'est l'évidence même : je suis soulagé. C'est Anca. C'est juste Anca. Alors ça va, alors c'est rien. Elle m'a fait peur. Je m'affale sur ma chaise, une esquisse de sourire sur les lèvres. Mais ça ne dure pas. Parce que Daire ne semble pas partager mon humeur. Dans ses yeux c'est le grand brasier, elle se contient, elle se retient. Et je ne pige pas. Alors j'affiche la même mine qu'elle, commençant à être sérieusement agacé par cette histoire. — Elle est venue à l’appart. Elle te cherchait. Elle m’a tout raconté. Ça ne fait pas l'ombre d'un doute, si on était pas ici, s'il n'y avait pas une vitre entre nous, Daire serait déjà probablement en train de m'étriper sur place. Je plisse les yeux, cherchant à comprendre d'où vient sa colère. C'est Anca putain. Elle la connait pas. Et c'est une foutue Popescu. Qu'est-ce qu'on en a à foutre merde ?! Je me penche en avant, les coudes appuyés sur le petit rebord, mouvement de tête dans sa direction, l'insolence qui brûle au fond de mes yeux. — Et ? C'est tout. Je ne dis rien d'autre. C'est de la provocation pure et dur, j'en ai conscience. Et avec Daire, ça finit rarement bien. Mais là, ça me dépasse. Là sa réaction n'a aucun sens à mes yeux. Et j'ai l'impression que c'est elle qui me provoque, que c'est elle qui me cherche, qui me titille. Mes doigts qui serrent le combiné, y a pas une leur de regret ou de culpabilité dans mon regard. Je ne m'en rend pas compte mais c'est même l'inverse. C'est la fierté qui s'affiche en lettres capitales, indécente. |
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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Dim 25 Mar - 3:19 | |
| Encore une fois, elle avait renversé une conversation trop facilement dans son orage. D’une étincelle au brasier, il n’avait fallu qu’une erreur de JJ. De celles oubliées dans son sillage, alors qu’il ne lui apparaissait que l’ombre de lui-même à travers la vitre. Une histoire de quelques jours, tout au plus, et il n’y aurait eu rien d’autre que de la détresse à se morfondre dans son impuissance. Ça aurait pu n’être qu’un souffle brisé, une poitrine lacérée. Seulement des miettes brisées devant les lambeaux d’une existence enfermée, isolée. L’envie de se battre pour qu’il sorte de là. Si seulement il n’y avait pas eu une nouvelle pièce au puzzle de la déchéance, dans ce tableau qui n’avait aucun sens. À chaque nouvelle découverte qui lui tombait dans le coin de la figure, l’impression que JJ n’en était plus à des coups de novice se faisait brûlante. Aussi bien que le besoin d’abattre les barrières et sa condescendance. La même crispation, des corps devenus béton dans l’affrontement du regard. De l’incompréhension méfiante dans les yeux de JJ au ravage dans ceux de Daire. Jusqu’à ce qu’il y ait le prénom d’Anca qui éclate, avec les souvenirs de leur rencontre encore ancrés dans sa conscience comme une plaie à vif. JJ fronça les sourcils, se sentant visiblement peu concerné. C’était comme suivre cheminement d’une lumière, de la détente des muscles à l’éclat de compréhension dans son regard. Comme s’il était à peine marqué par l’un des plus grands désastres qu’il avait engendré de son cerveau malsain, et ça la rendait malade, Daire, cette absence de réaction alors qu’il avait joué avec une vie humaine par vengeance. Pire encore, lorsqu’il éclata d’un rire soulagé pour balayer une broutille insignifiante, alléger une situation qui n’avait rien d’un conflit à son sens. Alors elle insista, jointures blanchies presque translucides de ses mains qui pourraient broyer n’importe quoi si on lui en donnait l’opportunité. L’envie de le secouer, de fracasser son visage contre la vitre, lui effleura l’échine alors qu’il la dévisagea de toute cette insolence qui le caractérisait si bien. « Et ? » Elle contracta la mâchoire si fort, que les jurons ne purent franchirent la barrière de ses lèvres. Dans ses pensées, c’était le chaos. De celui qui éteignait les sens la conscience, où ne pulsait que son aliénation à la colère. Les veines à feu et à sang, dans un corps qui ne clamait que la violence – comme pour résoudre tous ses problèmes, dans cette anarchie cette destruction. « Tu t’fous d’ma gueule ? » Les mots sifflèrent entre ses lippes telle l’amorce d’une bombe lancée sur leurs carcasses. Il n’y avait plus que de la défiance dans les prunelles de JJ, où s’emmêlait les traces d’une fierté dégueulasse. Elle avait l’impression d’avoir en face d’elle un prédateur fier de sa récente chasse, fructueuse à souhait. Plus rien à voir avec le môme égaré esquinté, celui dont l’arrestation lui avait retourné l’estomac. La bile qui remontait de ses entrailles, cette fois-ci, n’avait plus rien à voir avec de la détresse. « Tu réalises qu’t’as manipulé une meuf innocente ? » Son ascendance familiale ne faisait pas d’elle une rapace, mais il l’avait rendu esclave de sa haine envers Seven. « Ravale ton sourire à la con p’tit merdeux et réfléchis deux s’condes. Si c’était à toi qu’on avait fait ça ? » Que quelqu’un manipule JJ sur la base de bons sentiments, pour le piétiner dans l’humiliation alors qu’il manquait cruellement d’attention, ça l’aurait assurément dévasté. Aussi bien que de l’enfermer derrière des barreaux. Mais elle savait qu’il s’en ficherait, qu’il répondrait avec désinvolture, alors elle enchaîna sans lui laisser le temps de répondre. « Si on m’avait fait ça, à moi ? Tu ferais autant le malin ? »
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Dim 25 Mar - 12:04 | |
| — Tu t’fous d’ma gueule ? Putain, mais c'est quoi son problème ? Je soutiens son regard, je n'ai plus envie de baisser les yeux désormais. Y a plus de détresse dans mon regard. Y a plus de gamin perdu. Juste la colère, déraisonnable, trop grande, trop folle. Je ne réponds rien, silence éloquent. Non, j'me fous pas de ta gueule. Ça ne lui plait pas et elle surenchérit. — Tu réalises qu’t’as manipulé une meuf innocente ? Je bug quelques secondes avant de finalement me laisser aller à une fausse détente. Rire nerveux mais franc, la bouche grande ouverte, le corps qui bascule en arrière avec désinvolture alors que j'éloigne le combiné de mon oreille quelques secondes. Quand je le ramène, ma voix se fait intransigeante, comme pour couper court à cette conversation inutile. — Qu'est-ce que ça peut foutre ? C'est une Popescu. Je hausse les épaules, comme si je venais d'énoncer une vérité ancestrale. Comme si c'était une excellente raison qui justifiait tout. Pour moi c'est le cas. Elle n'est pas née dans la bonne famille, tant pis pour elle, pas mon problème. Le responsable, c'est Seven, pas moi. — Ravale ton sourire à la con p’tit merdeux et réfléchis deux s’condes. Si c’était à toi qu’on avait fait ça ? Et je le ravale mon sourire, mais pas par honte. Non. P'tit merdeux ? Le ton autoritaire qui ne passe pas et qui fracasse tout dans ma poitrine. Son ordre qui raisonne comme une insulte. Comme si je n'avais pas déjà assez de règles ici. Pourquoi elle en rajoute ? Pourquoi elle n'est pas de mon côté. P'tit merdeux, p'tit merdeux, p'tit merdeux. Disque rayé, je n'entends plus que ça et ça soulève cette rage bestiale qui m'anime quand je déraille. L'allumette qui craque, comme mon regard. Ça se fendille, le monstre se montre, les crocs qui sortent. Elle continue de parler mais je n'entends plus. Je grogne par-dessus elle. — C'est qui qu'tu traites de p'tit merdeux ? C'est murmuré tout bas, la pression de mes doigts sur le combiné qui redouble. La sale sensation de ne pas être pris au sérieux. Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je bondis d'un coup et mon poing serré qui s'abat sur le plexiglas avec une violence non maitrisée, je ne suis plus le maitre de mes gestes. Les yeux exorbités, réaction disproportionnée pour une simple contrariété. Je hurle. — QUI EST-CE QUE TU TRAITES DE P'TIT MERDEUX PUTAIN ?! Les mots du psy qui me reviennent en arrière plan, comme un écho désagréable.
Comportement impulsif et imprévisible. Attitude agressive et violente, tendance à être irascible et à se battre souvent.
Ta gueule putain, ta-gueule. Autour de moi ça s'agite, le gardien qui beugle et qui fonce vers moi, je ne le regarde pas, mes billes d'acier fixées sur la trouble fête. — J'm'occupe de lui. C'est la voix de Don qui retentit près de moi, alors que je continue de frapper le plexiglas, emporté par mon déraillement. Il m'attrape les deux poignets et me force à faire demi-tour pour lui faire face. — Hey fiston, calme toi. Sa voix tranquille, grave, et ses yeux autoritaires qui me toisent. Je me perds dedans, bataille encore un peu mais il ne me relâche pas, comme un père qui sait gérer son adolescent trop turbulent. Je souffle, narines dilatées. — Rappelle toi, inspire, expire, tranquillement. Je déglutis, tiraillé entre mon envie de tout briser et celle de l'écouter. J'ai gardé le combiné dans ma main droite, les doigts serrés dessus. Je finis par obtempérer, la pression qui redescend. Il relâche ma main gauche pour venir poser la sienne derrière mon crâne et m'attirer contre lui, le regard à l'opposé de Daire. Et je ne vois pas la façon dont il la regarde. Dont il l'observe. Comme un chasseur qui découvrirait qui est sa prochaine cible à abattre. Le gardien dit quelque chose mais je n'entends pas, je suis perdu dans un brouillard épais, je n'arrive pas à redescendre totalement. Je sens juste Don qui bouge, qui tourne la tête vers le gardien pour lui répondre un truc, je sens sa poitrine qui vibre contre moi. L'arrière de son crâné qu'il offre ainsi à Daire, vue dégagée sur sa croix gammée. |
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Dim 25 Mar - 14:55 | |
| Elle ne supportait pas ce rire, il n’avait rien des grands éclats joviaux qu’elle lui connaissait. Il n’était qu’une matière indésirable qui lui grattait tiraillait la conscience, lui faisait perdre patience. Désinvolture macabre qu’elle aurait aimé lui arracher, toujours cette violence incohérente pour résoudre ses lassitudes. « Qu'est-ce que ça peut foutre ? C'est une Popescu. » Le nom pour faute, le sang familial pour condamnation. Il n’avait plus de limite, à cet instant. Et ça lui faisait du mal de le considérer ainsi. « Ça ne veut rien- » Elle soupira, ferma les yeux quelques secondes, et abandonna sa phrase pour enchaîner sur une autre. Ça ne servait à rien de mener le combat sur son front-là, c’était puéril et perdu d’avance. La bataille en elle-même était stérile, peut-être qu’elle n’aurait pas dû s’engager là-dedans. Mais Daire n’était pas de ces personnes qui se taisait face aux injustices, même si elle était sacrément douée pour en être la raison également. Son sourire qui s’effaça enfin, pour ne laisser que les ombres s’abattre sur son visage. La bascule dans son regard, ce moment où l’esprit s’aliène à la folie – où la crise menace, où la guerre éclate. « C'est qui qu'tu traites de p'tit merdeux ? » Il lui coupa la parole d’un murmure inaudible, mais où pulsait la menace avec évidence. Les muscles de la rouquine se contractèrent, prête à affronter l’assaut qui ne tarderait plus. Elle avait craqué l’allumette, elle allait faire face aux conséquences sans se courber. Déjà embrasée, il n’y avait plus rien d’autre à consumer que le lien entre eux. Elle réagit instinctivement lorsqu’il s’ébranla, se levant brusquement en même temps que lui pour ne pas hésiter face au poing qui s’abat sur le plexiglas. « QUI EST-CE QUE TU TRAITES DE P'TIT MERDEUX PUTAIN ?! » Le tremblement s’était opéré sous la surface, dans ses entrailles. Onde de choc qui la révulsait la rendait malade lui donnait envie de tout pulvériser. Tout vrilla autour d’eux, mais c’était surtout de son côté à lui que les choses se bousculèrent trop rapidement. Les regards s’étaient tournés vers eux, un des gardiens avait fait mine d’approcher d’elle, mais elle n’était pas celle qui constituait une menace à ses yeux. Ce fut le déluge, le désordre, le désarroi. La fatalité, quand ses yeux se posèrent sur l’autre détenu qui firent irruption dans leur espace. Quand il attrapa JJ, lui parla d’un calme qui la dégouta. L’étau se fit insupportable, dans sa présence sa mauvaise compassion. Ce n’était pas à lui de le faire, pas à lui d’être là pour JJ. C’était son rôle à elle, putain. Elle qui aurait dû pouvoir le prendre dans ses bras, encaisser les coups, lui rendre s’il le fallait. Elle seule. Celle qu’on abandonnait dans son impuissance derrière le plexiglas. Lorsque le regard de l’indésirable se percuta au sien, la promesse tacite fut immédiate. Ils étaient chacun devenu une cible à abattre pour l’autre. Rien ne lui inspirait confiance dans ce type. La lueur au fond de ses prunelles, les traits ravagés de celui qui avait déjà bien vécu et salement. Et le tatouage à l’arrière de son crâne lorsqu’il tourna la tête, qui lui brûla la rétine lui coupa le souffla la fit chuter. Cette croix gammée qui prenait tout son espace vital, qui absorbait JJ dans son ombre. Coup de poignard, la pire des trahisons pour la révolutionnaire. Le skinhead attrapa posément le combiné de JJ pour le porter à son oreille, Daire faisant de même, la mâchoire craquant brusquement à s’en grincer les dents. « Ne reviens pas. » Elle aurait pu le descendre sur place, de son regard. Tempête des plus dévastatrices sur les lèvres sur l’épiderme dans le sang. « Ne t’approche pas de lui. » C’était vain, c’était déjà perdu. C’était une bagarre qu’elle aurait provoquée et qu’elle n’aurait eu aucune chance d’emporter. Lynchée sur la place publique. Son sourire la révulsa et ce fut sa bascule à elle. Elle lâcha le téléphone et ses deux poings virent s’abattre sur la vitre qui trembla à peine, gueulant avec plus de force ce qu’elle venait de lui dire. Les coups qui se succédaient si bien que si ça avait été du parpaing, elle aurait fini les phalanges en sang. « Le touche pas putain, laisse-le ! » Ses mains sur JJ, dans ce geste de protection paternelle. Qui l’éloignait déjà d’elle, chute vertigineuse. « JJ regarde-moi ! » Les poings qui restèrent suspendus dans le vide, alors qu’un étau physique lui comprima la poitrine et la souleva pour l’éloigner de l’endroit. « Lâche-moi crétin ! JJ te laisse pas faire ! T’approche de ce type ! » Changement de cible, et le gardien qui devint le réceptacle de ses coups de poings, de ses coups de pieds. De ses insultes de sa colère de sa détresse. « LÂCHEZ-MOI MERDE » Un de ses collègues fut obligé de l’aider à entraver ses mouvements pour la sortir de la pièce, alors qu’elle gueulait toujours. « JJ LES LAISSE PAS T’AVOIR ! » On l’expulsa de force, non qu’elle ait ravagé une dernière fois la conscience de tout le monde. « JJ !!! »
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| Sujet: Re: cendres familiales (derj) Dim 25 Mar - 15:29 | |
| Bruit sourd qui raisonne doucement de notre côté, je redresse la tête malgré la pression de la main de Don qui tente de me maintenir contre lui. De l'autre côté de la glace, c'est Daire qui tambourine et qui hurle. Je fronce les sourcils, légèrement perplexe. Ma rage qui se dissout dans l'air ambiant, éclatée par le regard de la furie. Et je n'arrive pas à comprendre. C'est pas que de la colère, y a autre chose. Comme une rage viscérale, de celle qu'ont les mères quand on touche à leur enfant. Je ne bouge pas, ne capte même pas que je ne tiens plus le combiné. Les mots de Daire filtrent difficilement à travers le plexiglas et mes yeux suivent la main de Don lorsqu'il raccroche. Contact coupé avec la réalité. Et c'est comme un uppercut droit dans l'estomac, souffle coupé. J'veux sortir. Les idées qui se remettent en place, qui se bousculent pour revenir à leur forme d'origine. Et c'est la panique qui me gagne lorsque je vois Daire se faire attraper et emmener. — DAIRE ! Hurlement désespéré. Je repousse Don sans réfléchir et je remonte l'allée pour continuer de la voir, je bouscule tout le monde et cogne contre le plexiglas à mon tour, créant la cohue autour de moi. — LÂCHE-LA ! Que je vocifère à l'intention du gardien qui la traine loin de moi. — DAIRE ! Que je répète, ne sachant plus quoi faire d'autre. Reviens Daire, pars pas comme ça. Et je me sens défaillir, douleur vivace qui fuse et grignote mon cœur de gamin. Y a comme des flashs oubliés qui me reviennent en mémoire brutalement.
J'étais qu'un gosse putain. J'étais qu'un gosse quand on m'a emmené de force. J'étais qu'un gosse quand je hurlais à la mort coincé dans les bras d'une inconnue qui me sortait de chez moi. J'étais qu'un gosse quand je pleurais les bras tendus vers ma maison mais qu'il n'y avait personne sur le perron. J'étais qu'un gosse quand les adultes ont décidé que je ne valais rien.
— Daire... Les cris de la rousse ne me parviennent plus, ils sont recouvert par tout le bordel que j'ai créé autour de nous. Comme toujours. C'est moi qu'on attrape cette fois, et ce n'est pas Don. Daire disparait de mon champ de vision et je me retrouve plaqué à terre. Daire n'est plus là et j'ai peur et j'ai mal. Reviens me chercher, reviens. Que je supplie en silence, les yeux chargés d'émotions. On me redresse de force et je tombe nez à nez avec Don. Il pose ses mains sur mes joues. — J'vais arranger ça fiston. Son regard qui ne tangue pas, son regard chargé de toutes les promesses dont j'ai besoin. Les gardiens m'entrainent et me sortent de là, dernier coup d’œil pour Don, le palpitant qui cogne. Fiston. Est-ce que j'aurais droit à une seconde chance ? L'espoir qui reprend le dessus. La porte métallique qui claque derrière moi, retour en Enfer. Daire n'est pas ici. Y a plus que Don. Don, Don, Don. |
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