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| [Micha] we push and pull like a magnet do. | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: [Micha] we push and pull like a magnet do. Mer 10 Jan - 11:38 | |
| Je ne savais même plus où me menait mes pas. Paumée dans une vie qui ne semblait pas être la mienne. La survie n'avait jamais été une option, seule la vie comptait mais à présent je n'en étais plus très sûre. Passant ma langue sur ma lèvre fendue, je relevais mon regard sur la plaque qui se trouvait à l'entrée du foyer dans lequel Michael se trouvait. Les jambes remontaient le long de mon corps, mon menton était posé sur mes genoux. Je n'étais pas encore décidée à me lever pour aller l'affronter. Posant à présent mon front sur mes genoux, je fermais les yeux alors qu'un soupir avait franchit mes lèvres. Je ne savais absolument pas ce que j'étais entrain de faire, et ça ne me ressemblait pas d'ailleurs. J'avais l'impression de tout faire de travers depuis mon arrivée à Savannah, et on pouvait dire que c'était loin de s'arranger. Je n'avais pas l'ombre d'une piste concernant Bee, plus la moindre économie, et j'étais troublée plus que je n'aurais dû l'être par les jumeaux Healy. Mais comme pour mettre fin à cette série noire, le propriétaire de la librairie avait bien voulu me rendre mon travail. En général, j'étais du genre à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, seulement là j'avais beaucoup de mal à voir le côté positif de la situation. J'avais fait une légère grimace en entendant un bruit monstrueux venir de mon estomac. Relevant à nouveau mon regard sur l'établissement, l'aube semblait vouloir reprendre sa place.
Inspirant à plein poumon, j'essayais tant bien que mal de chasser l'angoisse qui me vrillait les tripes. Pourtant je vivais avec cette sensation depuis mon retour à Savannah. Je ne savais pas pourquoi je m'accrochais à lui, et pourtant je ressentais le besoin de le voir. Savoir qu'il allait bien malgré tout, que cette douleur que je voyais dans son regard à chaque fois que je me retrouvais devant lui avait disparue. Cependant, je savais parfaitement que j'en étais en quelque sorte la cause. Si seulement j'avais assez de courage pour simplement sortir de leurs vies, mais égoïstement, je me raccrochais à eux, à ces années passées avec Bee.
J'avais fini par me lever, la démarche hésitante, je me retrouvais devant les grilles du foyer. Mon regard se perdait sur les fenêtres, essayant de deviner laquelle pouvait être celle qui donnait dans la chambre de Micha. J'avais sursauté légèrement alors qu'une voix était venue m'arracher à mes pensées. _ Hey ma jolie, on est perdu ? J'avais froncé les sourcils, alors que je secouais légèrement la tête. Le sourire de ce type me ramenait automatiquement à Phoenix. Ce sourire qui te transperçait de part en part et qui n'avait rien de bienveillant. _ Non. Mon regard s'était à peine attardé sur ce type, alors que je dépassais la grille pour me diriger vers ce qui semblait être le bâtiment principal.
Une fois à l'intérieur, j'avais fait une moue en me mordillant légèrement la lèvre avant de me dire que c'était une mauvaise idée. _ Bonjour, je cherche Michael Healy. Demandant à la première personne qui avait croisé mon chemin. J'avais penché la tête vers le couloir que l'on me montrait avant de faire un léger sourire et de remercier cet homme. Mon cœur semblait s'emballer un peu plus au fur et à mesure que mes pas me rapprochaient de la chambre de Michael. Réajustant la lanière de mon sac sur mon épaule, d'un coup, je me demandais si le prendre au saut du lit était une riche idée. Surtout, que je ne lui avais pas donné de nouvelle depuis des jours. Enfin je n'allais pas rebrousser chemin, j'avais fini par frapper doucement dans la porte avant de froncer les sourcils en entendant un grognement. Je n'étais pas persuadée que c'était une invitation à entrer, mais j'avais décidé de le prendre comme si s'en était un. Posant ma main sur la poignet, j'avais fini par ouvrir la porte avant de la refermer derrière moi. Je m'étais retournée avant de poser mon regard sur Micha qui semblait encore endormi. J'avais posé mon sac le long de la porte avant que mon regard se promène sur le corps de Micha. M'approchant doucement, je m'étais baissée à la hauteur du lit avant de faire une légère moue. _ Michael ? |
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| Sujet: Re: [Micha] we push and pull like a magnet do. Lun 22 Jan - 10:36 | |
| Assez rapidement, on reprend la même routine morbide. Il s’était arrangé pour sortir de l’hôpital à un moment où il savait que Junior était occupé. Ce n’était pas spécialement parce qu’il lui en voulait, non, c’était simplement qu’il voulait être tranquille. Sans personne pour lui rappeler qu’il faut vivre, sans personne pour l’empêcher d’acheter, avec les quelques dollars glané ici et là, cette bouteille de scotch premier prix qui ressemblait plus à un jus de viande qu’à un véritable alcool. La bouteille était en plastique, à partir de là, on pouvait déterminer sans l’ombre d’un doute qu’il ne s’agissait pas d’un grand cru. Tant pis, ça ferait parfaitement l’affaire.
Il était passé voir Beth au passage, un sac à dos sur son bras encore endolori et les trâces de l’accident encore visible sur son visage, même si elles s’estompaient peu à peu en surface, devenant tout simplement des sortes de souvenirs imprimés à l’intérieur de lui. Blessures invisibles, cicatrices encore ouvertes que personne ne pouvait voir mais qui continuaient de saigner. La bouteille de scotch bon marché était dans un petit sac en papier qu’il tenait d’une main, appuyé contre l’encadrement de la porte des cuisines, il se contenta de la saluer et d’assurer qu’il reprendrait ses petites missions de ménage, cuisine et autre au plus vite. Aimante, elle tenta d’en savoir un peu plus sur son état, Michael coupa court à la conversation après avoir piqué un verre dans une étagère et rejoignit sa chambre en évitant tous les autres. Il ne voulait pas parler, pour dire la vérité, il avait la flemme. Flemme d’expliquer qu’il s’était fait percuté par une voiture, qu’il avait lu une lettre, qu’il avait cherché à en finir, qu’il avait survécu, encore, et qu’il était maintenant “guéri”, c’était en tout cas ce que disait ses docteurs. La flemme de parler, tout simplement. Ouais, c’était ce qui résumait le mieux son état d’esprit. Il était fatigué, las, soulé d’avance. Alors il se contentait d’éviter la foule et de slalomer entre les gens pour retrouver son havre de paix. L’ironie était que ce havre de paix se trouvait dans ce foyer d’ex-taulard qu’il avait détesté rejoindre avant ça.
Les neuf mètres carré de sa chambre lui semblaient immense maintenant qu’il était seul. Rassurants aussi. Il posa son sac à dos sur le sol, envoya la bouteille et le verre sur son bureau. Il n’y avait pas grand chose qui différenciait cette chambre d’une cellule de prison, si ce n’est le lit superposé. Le mobilier était rustre, le lit inconfortable, et hormis une armoire bancale, un bureau, une chambre et un lit une place, il n’y avait rien d’autre. Chacun était libre de décorer à sa convenance, Michael n’avait juste rien à mettre au mur. Il sortit tout de même le carnet de ses affaires pour le poser délicatement sur le bureau à côté de la bouteille, il ne l’ouvrit pas, se contenta de le poser là à côté du stylo, sachant qu’il ressentirait sans doute le besoin de s’adresser à elle avant de sombrer dans son sommeil de plomb, sans rêve ni cauchemar. Il se laissa ensuite lourdement tomber sur sa chambre et dévissa le bouchon de la bouteille de scotch. Il remplit un premier verre qu’il vida aussi sec, sans attendre, il recommença. Encore, et encore.
L’alcool avait ce côté réconfortant de faire passer le temps. Il n’avait pas pu boire pendant son petit séjour à l’hôpital, quelques semaines de sobriété qui lui avaient fait un bien fou. Comme reprendre une lampée d’air après des mois d’apnée. Il avait eu plein de résolution dans la tête pendant ce court laps de temps où tout semblait aller mieux. Et puis Boo était partie, elle avait laissé cette lettre, il avait lu la lettre. Et tout s’était envolé. Bee était toujours morte, il souffrait toujours autant, si ce n’est plus. Le problème qu’il pensait avoir réglé ne l’était pas du tout. Ne le serait jamais, en fait. Et jamais Michael ne s’était sentit aussi seul que maintenant.
Il n’avait eu besoin que de la moitié de la piquette pour s’échouer minablement sur son lit, sans savoir quelle heure il était et se mettre à ronfler. Encore tout habillé, tordu dans une position inconfortable, il était à mi-chemin entre la réalité et les ténèbres quand les coups sur le bois le firent tressaillir. Il laissa échapper un grognement rauque qui pour lui voulait tout simplement dire qu’il n’était pas disponible. Il se rendormit aussi sec. Michael ? Il se réveilla en sursaut. Fuck ! s’étrangla-t-il, les yeux ouverts, hissé sur ses fesses, plaqué contre le mur, Michael avait encore les vieux réflexes d’un sans abris. Quand on vous réveille dans la rue, on ne sait jamais si c’est une association venue vous proposer un toit ou bien un couteau aiguisé qui veut vous voler votre emplacement et les couvertures dérobées autre part. Le souffle court, Michael eut besoin de quelques secondes pour que les connexions se fassent. Encore groggy, manifestement bourré, il ne trouva rien de mieux que de sortir : Bee… Non. Boo ! Qu’il se rattrapa aussi sec en se passant une main dans sa nuque. Son regard était vague et terne, comme s’il la regardait sans vraiment la voir, comme si ça passait au travers. Et pourtant, Boo ici. Boo disparue puis revenue. Michael n’avait trouvé qu’une peluche à l’effigie d’on-ne-sait-quelle équipe de football américain en se réveillant un matin. Et il avait deviné tout seul que c’était des adieux. Un silence s’étira dans l’espace, entre eux, même si en réalité, leurs visages étaient si proches qu’il sentait son souffle lui chatouiller la moustache mal rasée qui poussait au-dessus de ses lèvres froides. Michael se contentait de voir devant lui sans vraiment regarder, tout était vide de sens maintenant. Et il n’avait même pas envie de se réjouir du retour de sa Bee de secours, pas envie d’admirer son visage, pas envie de pouvoir lui parler, et effleurer du bout des doigts ce visage de poupée qu’il avait aimé, qu’il aimait encore non. Boo n’était plus seulement la copie pas tout à fait conforme de son grand amour disparu. Ils avaient tissé une relation propre maintenant qu’elle était partie. Michael avait ses propres ressentiments contre elle. Elle qui lui avait donné cette lettre avant de disparaître pour le laisser seul avec une montagne de souvenirs qui revenaient en rafale. Ne plus donner de nouvelles. Michael lui en voulait oui, car il avait sa vision bien personnelle de la loyauté. Loyauté que Boo n’avait pas à avoir à son égard, mais tant pis. L’offense était faite. Michael soupira un grand coup et s’étira sans discrétion, jusqu’à tendre le bras jusqu’à sa table de nuit où un fond de mauvais scotch trônait. Il se leva en grimaçant, tous ses os, ses muscles et chaque particule de son corps faisaient encore mal. Il vida cul sec le fond de scotch et fit quelques pas au milieu de la chambre avant de se retourner vers Boo. Il pencha la tête sur le côté, remarquant enfin, à la lumière de la lampe sur pied qu’il avait allumé paresseusement avec son pied, les marques qui tapissait la peau claire de la jeune fille. Des coups, Michael savait le reconnaître maintenant. Ça et ses habits débraillés, son visage sale. Elle était dans un état qui ne lui ressemblait pas. Et qui, pour le coup, ressemblait davantage à celui où était Bee la plupart du temps. Nouveau suicide du myocarde, un loupe un battement. Il aurait pu lui demander, ce qui lui était arrivé, si elle avait besoin d’aide. Mais non, la rancune sévère et l’esprit embrouillé : Qu’est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il sans y mettre les formes. Une seconde après, il ajouta même avec son cynisme habituel, qui prouvait au moins que tout n’était pas mort chez lui : T’aurais pu ramener une peluche, histoire d’agrandir ma collection. J’aime les câliner, tard le soir, quand je me sens seul au monde. Un sourire faux s’étira sur son visage, pendant que la belle comprenait difficilement qu’elle n’était pas la bienvenue ici. D’ailleurs, quand elle se redressa pour lui faire face, Michael partit dans un petit rire froid, leva les mains et eu un mouvement de recul, comme s’il ne voulait surtout pas qu’elle le touche. Il arrêta sa course quand son dos buta contre la penderie, ce qui lui arracha un grognement plaintif. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: [Micha] we push and pull like a magnet do. Lun 5 Fév - 13:48 | |
| Bon c'était peut être pas l'idée du siècle, et le regard que portait Michael sur moi, me confortait mes doutes. Seulement, il fallait que je prenne une douche, alors je n'avais pas vraiment le choix. Oui, c'était ce que je préférais me dire, et non pas que j'avais voulu le voir, qu'il fallait que je le vois. Je me retrouvais accroupi devant son visage, alors que mon regard détaillait ses traits. Son visage était toujours plus ou moins meurtri par son accident, mais il semblait aller mieux. En même temps, si ça n'avait pas été le cas il ne l'aurait certainement pas laissé sortir. Quoi qu'avec le caractère soupe au lait de Michael. J'avais pincé mes lèvres, avant que son prénom finisse par franchir mes lèvres. Le réveiller ne me semblait pas judicieux, cependant j'allais pas rester là à le regarder dormir. J'avais moi-même reculé d'un bond en le voyant se redresser tel un diable dans sa boîte. Bien évidemment, le surnom de ma sœur avait franchi ses lèvres. C'était prévisible, et je ne pouvais pas lui en vouloir. J'avais baissé le regard, avant de l'entendre s'étirer. Je pouvais bien lui laisser le temps de se réveiller, même si d'un coup je me demandais si finalement je ne devrais pas franchir le pas de cette porte. Un pressentiment, même si je ne savais pas exactement d'où il pouvait venir, ça ne m'empêchait pas de ressentir une sorte d'angoisse. Son regard... Le regard qu'il posait sur moi était différent, j'avais froncé les sourcils avant de le voir attrapé la bouteille qui se trouvait sur sa table de nuit. Il était sérieux ? Michael se trouvait à présent debout dans cette chambre, et me faisait face avec un air que je ne lui connaissais pas. Me relevant à mon tour, je tirais légèrement sur les manches de mon pull. Mon regard se reposait dans le sien, alors que je n'osais pas ouvrir la bouche. Par quoi commencer ? Je n'aurais pas le temps de dire quoi que ce soit... Surprise, j'avais froncé les sourcils en l'entendant s'adresser à moi. Visiblement énervé, j'avais pincé mes lèvres, alors qu'il reprenait la parole. Ok, au moins maintenant je savais que je n'étais pas la bienvenue. Cependant, ce n'était pas pour autant que j'allais prendre mes jambes à mon cou. Il m'en fallait un peu plus que ça, j'avais croisé les bras avant de lever un sourcil intrigué. _ Tu te montres toujours aussi con au réveil, ou j'ai juste le droit à un traitement de faveur Michael ?
J'avais légèrement secoué la tête, alors que je jetais un œil à la bouteille qu'il tenait toujours dans ses mains. Je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il buvait autant quand il était avec Bee. Bref, mon regard était venu capturer le sien, alors que j'avais envie de lui faire ravaler son sourire. Pourtant, j'étais pas ce genre de fille, mais son comportement me touchait plus que je ne l'aurais cru. Il était différent, et seul mon départ pouvait être en cause. Chacun à un bout de la pièce, je ne pouvais pas le forcer à me parler, mais en tout cas, il allait m'écouter. J'étais plutôt bornée par moment, et puis je ne pouvais pas juste partir comme ça, comme si il n'y avait jamais rien eu entre lui et moi. _ Cette peluche n'était qu'une excuse. Je ne pouvais pas partir sans venir te voir avant, seulement quand je suis rentrée dans ta chambre tu dormais. Me mordillant légèrement la lèvre, j'avais détourné mon regard de Mick avant de décroiser mes bras en les levant légèrement. _ Qu'est-ce que j'aurais du faire d'après toi ? Passant mes mains sur mon visage, j'avais l'impression que de toute façon quoi que je dise ça ne suffirait pas. Peut-être parce que je me sentais coupable d'être partie sans même lui laisser un mot. C'était une erreur, mais sur le moment seul Bee comptait.
Je m'étais finalement assise sur le lit de Michael, c'était plus simple de ne pas avoir à affronter son regard. J'avais baissé mon regard sur mes vieilles converses alors que des flash de ce qui s'était passé me revenait en mémoire. _ J'espérais pouvoir la retrouver parce que j'ai besoin d'elle Mick, et je ne suis pas la seule... Un léger sourire s'était dessiné au coin de mes lèvres, alors que je me retenais de ne pas craquer. Passant ma langue sur ma lèvre fendue, j'avais laissé un léger rire amer franchir mes lèvres. _ Je suis qu'une idiote, et si j'étais à la place de Bee, je serai surement morte depuis longtemps. Ma naïveté m'avait fait perdre le peu d'économie qu'il me restait, sans parler de la faille qui s'était ouverte sur l'espoir que j'avais encore de pouvoir retrouver ma sœur un jour. Fatiguée, je sentais le peu de force de volonté me quittait, pourtant il fallait que je continue...
Perdue dans mes pensées, j'avais relevé mon regard sur Michael avant de lever les épaules avec nonchalance. _ Dis-moi de partir, et je le ferai si c'est ce que tu veux. Sincère, il n'avait qu'un mot à dire, et même si quelque part ça me déchirait le cœur de l'envisager. Cependant, j'étais consciente de lui faire plus de mal que de bien, la preuve en était aujourd'hui. |
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| Sujet: Re: [Micha] we push and pull like a magnet do. Mar 20 Fév - 18:35 | |
| Elle le suivait du regard avec cette sorte de déception dans ses yeux. Une déception que Michael aimait entretenir, auprès de tout le monde. Il n’avait jamais été le bon fils, il n’avait jamais été le meilleur. Junior excellait dans ce domaine. Non, Michael, lassé de ne jamais atteindre les objectifs qu’on lui avait fixé toute sa vie, adorait désormais surprendre toujours plus dans sa façon d’être plus con, plus méchant et plus sarcastique que tous les autres. Et puis Boo, toi aussi tu déçois, tu sais. C’était un véritable combat de regard qui s’instaurait entre eux, et avec la voix ferme de la nana bafouée, elle rétorqua, chose nouvelle pour la soeur, plutôt discrète d’habitude. Tu te montres toujours aussi con au réveil, ou j'ai juste le droit à un traitement de faveur Michael ? Michael esquissa un sourire et la part la plus malsaine de ce qu’il ressentait pour Boo remuait les braises dans son estomac. Cette part qui l’aimait que quand elle ressemblait à Bee, que quand elle avait ce même froncement de sourcils impétueux. Michael aimait ça, et il ne le cachait même pas. Ouais, j’fais ça pour tout le monde. Mais toi t’as droit au supplément “j’me suis tirée sans donner de nouvelles”. Michael renversa la bouteille au dessus de sa langue tendue pour essayer d’y chopper les dernières goûtes, elles tombèrent paresseusement sur le bout de sa langue, il abandonna d’en avoir davantage et posa la bouteille sur sa table de chevet sous le regard médusée de Boo. Décidément, ta soeur et toi vous faites la paire. Et ça faisait tellement mal de dire ce genre de truc, mais c’était plus fort que lui. Le jeu continuait, elle était revenue dans la course. Fallait qu’elle continue à croire maintenant. Michael tenta de rester le plus calme possible, de ne rien laissé transparaître mais y avait un éclat pété dans le fond de son regard morne.
Cette peluche n'était qu'une excuse. Je ne pouvais pas partir sans venir te voir avant, seulement quand je suis rentrée dans ta chambre tu dormais. Il soupira. Et pourtant, aussi stupide soit cette idée de peluche, aussi ridicule, ça avait fait un bien fou à Michael. Parce qu’il comptait pour elle, sinon, elle ne se serait jamais donné la peine de venir. D’une certaine façon, c’était comme retrouvé l’attention que Bee lui avait accordé des années auparavant. Et ça faisait du bien. Qu'est-ce que j'aurais du faire d'après toi ? Il haussa les épaules d’un air négligent mais son regard ne la quittait plus. En fait, il était incapable de détourner ses yeux d’elle. Il ne pouvait pas s’arrêter de la regarder, de la comparer. Et puis y avait ces marques qui tapissaient sa peau, ses blessures, ces coups qu’elle avait accusé. L’envie de savoir devenait de plus en plus forte, mais il ravalait quoi que ce soit de sympathique. Parce qu’il était comme ça Michael, il n’était pas un type sympa. Ok alors, astuce : t’aurais pu me réveiller. M’expliquer. Ou, au moins laisser une note. Sa colère parlait pour lui, on n’est pas énervé à ce point contre une fille qu’on ne connait qu’à peine si on n’y tient pas. Si on ne s’est pas inquiété, si on a pas été blessé. Pour le moment, il se contentait d’espérer qu’elle n’avait pas fait psycho à la fac et qu’elle ne laisserait rien sous entendre sur cette attitude démesuré. Et comme pour l’empêcher d’y voir trop clair, Michael lui tourna dos pour se planter en face de son armoire, l’ouvrit en grand, et retira le pull sale de la veille. Il ne pensa même pas qu’en faisant ça il exposait au grand jour les marques qui tapissaient son dos, les coups d’fouets, les punitions religieuses que son père lui infligeait tout aussi religieusement avant. Avant qu’il dise stop. En fait, Michael finissait par les oublier. Ces marques qu’on ne voit que quand il se déshabille, parce que ça ferait tâche à l’église, si Michael et Junior venaient couverts de bleus à la messe. De toute façon, la seconde suivante, Michael avait enfilé un pull propre.
'espérais pouvoir la retrouver parce que j'ai besoin d'elle Mick... Michael. Qu’il corrigea par réflexe, excédé, toujours dos à elle. Il se retourna enfin pour écouter la suite. ...et je ne suis pas la seule... Il accusa le coup. Non, t’es pas la seule Boo. Sauf que moi je sais que je ne pourrais plus jamais la retrouver, voilà la grosse différence entre nous deux. Ca criait si fort dans son crâne, que Michael craignait qu’elle n’entende tout. Je suis qu'une idiote, et si j'étais à la place de Bee, je serai surement morte depuis longtemps. Un sourire détruit fit frémir les lèvres de Michael, il croisa les bras sur son torse pour considérer quelques secondes Boo. Le parallèle était presque comique. Et y avait quelque chose au fond de lui qui voulait juste lui crier la vérité. Mettre un terme à ce petit jeu qui lui faisait peut-être du bien aujourd’hui mais qui le détruirait demain. Junior avait raison sur toute la ligne, toute cette putain de ligne. Mais quand elle proposa de partir, ça fit comme un déclic. Non, j’veux pas que tu partes. Expira-t-il avec une sincérité trop brute, sans filtre. Y avait tout son chagrin qu’il avait mis dans cette phrase qu’il projeta sans ménagement à Boo. Héroïne sans le savoir de son plus triste combat, celui du deuil et de l’acceptation qu’il refusait toujours. Michael soupira longuement, et regarda sur le côté avant de se retourner vers son mini frigo pour en sortir de la bière, la seule chose de fraîche qu’il avait encore sous la main. Là il s’approcha d’elle, doucement, comme pour ne pas la faire fuir, pour faire la paix et s’assit juste à côté d’elle, leva la canette jusqu’à la poser contre la lèvre fendue et boursouflée de Boo, celle qui semblait faire le plus mal, parmi les autre blessures qui couvraient son corps. Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda-t-il dans un souffle. Il la laissa prendre elle même la canette, peut-être pour s’empêcher de l’ouvrir et de la finir lui même s’il la gardait et pendant la seconde où leurs mains s’effleurèrent, il y eut comme un coup d’jus. Michael se décala un peu plus loin sur le lit. |
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