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 Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)

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Caïn Devaux

Caïn Devaux
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MessageSujet: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyMer 4 Oct - 12:36

« Tu sors Caïn ? »
Ouais. Il sort Caïn. Il sort en ville. Il s’est fait beau. C’est ridicule. Terriblement ridicule. Mais ouais il sort Caïn. Et quand il passe devant Madame, il essaye de faire comme si sa cravate ne l’étouffait pas. Pourquoi est-ce qu’il a mis une cravate déjà ? Raté, deux doigts pour desserrer le nœud, il l’enlève avant de sortir, la glisse dans sa poche. Sait-on jamais. Peut-être qu’il se sentira mal sur place et qu’il voudra de nouveau l’enfiler. Comme si ça l’avait un jour dérangé, d’être ce foutu marginal trop tatoué.
« Je vais voir un spectacle. » Qu’il lance de façon presque nonchalante, quand il dépasse Gengis, quand il dépasse Chief. Lunettes de soleil sur le nez, c’est facile de cacher son regard paniqué. Pourquoi tu panique comme ça Caïn ? Pourquoi ? Personne ne dit rien, peut être au fond parce que tout le monde sait. C’est l’engueulade qui résonne encore dans les couloirs, Tu m’as menti. Pardon Bambi, il a jamais voulu te faire de mal promis. C’est juste qu’il est con et que tout se bouscule en ce moment. C’est juste qu’il enchaine les merdes, qu’il enchaine les pertes, qu’il enchaine le vide. Y a Nadja qui vient plus, absence cruelle de la jeune demoiselle. Ermite libérée ? Surement. Il préfère croire qu’elle est quelque part heureuse plutôt que morte et enterrée. Tourne pas en rond Caïn, tu vas te faire mal au cœur.
Puis y a Asher, la corde autour du cou. Y a Asher dans le bureau. Y a Asher et ses mots, son venin, sa peine qui se voit de trop loin. Pourquoi est-ce que rien ne marche quand t’es là Caïn ? Pourquoi tu peux pas faire comme les autres, t’entourer de gens qui vont bien ? Sans doute parce qu’il ne va pas bien lui-même. Jamais vraiment. Pas depuis longtemps. Pas depuis cette fois, où y avait plus rien, que du vent dans les tiroirs, pas de mot sur le frigo, juste du vide. Putain de vide. Salope – Je t’aime.

Le soleil qui tire ses derniers rayons, pas assez pour le brusquer, juste de quoi le faire grimacer. Mais c’est plus fort que lui quand il sort du bus, quand il se poste devant le théâtre. Je vais voir un spectacle. Menteur. Tu vas voir un ballet. Ou une représentation contemporaine. Ou bien du hip-hop. Pourquoi pas du modern jazz ? Menteur. C’est pas un spectacle que tu vas voir Caïn. C’est Elle. Chorégraphie originale étalée sur une scène trop petite, troupe maladroite ou surdoué. Il ne saurait juger. Il sait juste qu’il a déjà envie de crever. Encore ; Encore. « Vous devriez rentrer monsieur, le spectacle va commencer » dernière cigarette, comme pour éteindre le stress. Ca a jamais marché ce genre de conneries. Peut-être parce qu’il n’avait jamais été vraiment stressé. « Pardon ». Au fond la cravate ça sert à rien. Le costume aussi il aurait pu s’en passer. Heureusement qu’il n’a pas pris de fleurs. Elle ne mérite pas de fleurs. Juste des épines, à s’en écorcher les doigts.

Combien d’années sans s’asseoir dans un fauteuil recouvert de velours ? Combien d’années sans fixer une scène encore vide, rideau tiré ? Et pourquoi le premier rang ? Il restait plus que ça. Menteur menteur. Sans doute comme une piqure de rappel. Regarde-moi. Au début il voulait pas, il voulait même pas venir. Il sait pas où ça a merdé, pourquoi il est là, le cœur à l’agonie quand la musique démarre, quand le rideau se lève. Je vais crever. Parce que ça fait mal. Tellement mal. Beaucoup trop mal. Pourquoi tu pleurs Caïn ? Ca fait même pas dix minutes qu’elle est là sur scène et déjà il sent le sel sur ses lèvres. Il s’était promis pourtant, d’arrêter de chialer, d’être un grand garçon. Quand on a 32 ans, faut arrêter d’abuser au bout d’un moment.
Mais putain qu’est-ce qu’elle est belle.
Mais putain qu’est-ce qu’il la hait.
Mais putain qu’est-ce qu’il l’aime. A en crever. Encore. Encore. Ça passera jamais.
Trente minutes. Combien de temps avant la fin ? Combien de temps avant de pouvoir s’éclipser ? Disparaitre pour aller se saouler jusqu’au comas dans un bar ? Effacer les images, celles qui se superposent à la scène, lui qui danse, elle qui vole, eux qui vivent. Trente minutes quand tout bascule. Normal, ça pouvait pas marcher.
C’est les portes de la salle qui s’ouvre pendant qu’une foule de gens débarquent en courant. Ca hurle, ça crie, ça parle de flingue, de sang, d’émeute. Ça se bouscule de partout, ça cherche refuge ou ça en profite pour tirer les portefeuilles bien garnis de ces messieurs du premier rang. Un peu de tout, La Tour, il aurait dû le voir venir ce matin quand la carte était apparue, fièrement dressée au milieu des autres encore retournées.
Il sait pas trop quoi faire Caïn. Il est encore en transe, encore sous le choc, encore ailleurs alors que la musique continue de jouer. Surement que les danseurs se sont réfugiés dans les loges. Et lui alors ? Et lui alors ? Tu m’abandonne encore ?. A croire que c’est pas sa faute à elle cette fois ci. C’est la faute du destin. Cruel destin. Foutu destin. C’est ses yeux qui font la mise au point alors qu’il essaye de s’extirper de la cohue, se glisser vers les coulisses, dans l’espoir de trouver une minute pour respirer.
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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyJeu 5 Oct - 0:35


|Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales|
(caïn & swann)
Étire. Replace, pointe en avant. Étire. Replace, pointe en arrière. Encore. Elle fait pas attention aux collègues qui lui tape dans le dos, ces tapes qui sont censés lui insuffler du courage. Courage de quoi ? Elle se le demande.
Que la salle soit vide ou pleine, c'est du pareil au même. Étire. Replace, pointe en avant. Elle connaît la chorégraphie par cœur, son essence même. Elle en rêve la nuit, en dessine les contours. Étire. Replace, pointe en arrière. La danse, c'est bien la seule constante de sa vie. Jamais lassée. Peut-être parce qu'elle est pas elle-même quand elle danse. Ou qu'elle est fondamentalement elle-même. Elle sait pas, Swann. Elle se ronge les sangs. Elle a pas peur de rater la chorégraphie, elle a peur que ça aussi on lui prenne. Ce "on" c'est qui ? Elle sait pas, Swann. Mais quoi qu'elle aime, un jour ou l'autre, elle enchaîne. Étire. Replace, pointe en avant. Ouais, parfois, elle a l'air d'un robot. Elle compte plus le nombre de fois où elle s'est effondrée sur le parquet. De fatigue, de faim, de travail. D'exultation. L'exultation ultime d'être arrivé au bout du bout. D'avoir fait de son mieux. De plus pouvoir avancer, parce que le corps suit plus. Ouais, y'a définitivement quelque chose qui tourne pas rond là-haut.
- on y va dans cinq minutes. Swann ?
Mouvement imperceptible de la tête. Une dernière fois. Étire. Replace, pointe en avant. Étire. Replace, pointe en arrière. Le pied se pose au sol, les yeux se ferme. La bulle se referme. Elle s'enferme. Elle est sur scène. Que la salle soit vide ou plein, c'est du pareil au même. Vide ou pleine. Vide. Premier rang. Bordel. Elle démarre un temps en retard. Foutu aura. Foutu karma. On l'y prendra pas. Y'a juste assez de lumière pour apercevoir les larmes sur sa sale gueule. Elles glissent, glissent, glissent sur ses joues. S'échoue dieu sait où. Elles auraient leur place sur sa langue, retour chez leur propriétaire légitime. Elle sent le parquet sous ses pieds, le cœur suit plus, le corps sur pilote automatique. Le regard attiré vers la lumière. Ce putain de premier rang. Cet unique siège. Le temps, suspendu.
La foule, qui s'introduit. Le temps, qui reprend son cours. Swann, stoïque, qu'on bouscule. La musique résonne encore, la nargue.  On agrippe son bras. On la tire. On l'entraîne.
- Swann, les loges !  Par pitié, avance.
Le signal. Swan qui avance, à contre sens. Vers la lumière. Récupérer ce qui lui revient de droit. Les larmes. Un mirage ? La foule en délire, qui l'encourage. Dans le sang, dans la violence. Le coup de feu. Un signal. Pas de temps. Elle s'active. Swan elle fend la foule, ils doivent la sentir. Il le sait. Le destin. Il sait ce qui se joue.
Elle referme sa main sur la sienne, prend les devants. Presse le pas. Trop de monde, ne savent-ils pas ce qui se joue ?! Les loges, Swann. Par pitié, avance ! Ils se réunissent tous, comme des fourmis dans une fourmilière, ça va pas le faire. La langue claque au palais. L'étau se resserre autour de la main, l'emprisonne. Pousse son propriétaire dans une pièce isolée, referme sciemment la porte, non assistance à personne en danger. On entend plus la musique. Juste ce silence. Terrifiant.
Swann, elle baisse le regard sur cette main qu'elle enserre toujours dans la sienne. Elle affronta les yeux plus tard. Elle libère, puis l'examine. Les mains sont partout, nulle part à la fois. Elle effleure, craint la réaction de l'animal blessé.
- tu n'as rien ? C'est Swann en passant, au cas où tu me remettrais pas.
pathétique. 

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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyLun 9 Oct - 22:45

Sa main. De l’air. Y a plus rien dans ses poumons. Plus rien de la panique. Pourquoi il panique ? Sa main. Du feu. Chaque cellule de sa peau qui brûle, hurle à l’agonie. Il voudrait lui crier de le lacher, il voudrait la supplier de ne pas faire ça finalement. Pourtant y a rien qui sort, rien qui rentre non plus. Il est comme dans un rêve – ou un cauchemar selon le point de vue de l’histoire – incapable d’agir, il se laisse porter par le courant sans rien pouvoir faire pour refuser.
Il la suit. Vers où ? Il entend même plus les cris, il voit même plus la lumière, il voit plus qu’elle ? Elle a toujours pris trop de place. Partout. Y a qu’elle-même lors de l’Apocalypse. Y a qu’elle. Putain ce que ça fait mal. Elle est comme un rayon de soleil sur sa peau, une moquerie de la vie, quelque chose de ridicule. La porte qui se ferme derrière eux. Piégé. Non. Pire que ça. Jeté dans fosse aux lions, avec une lionne prête à le dévorer. Respire, respire, respire. Et la main toujours enserré par la sienne, il n’arrive même pas à s‘en dégager, à croire que rompre le contact pourrait le faire crever.
Puis y a ses mains à elle, le contact qui se fait discret mais pourtant trop présent, il la sent là, contre lui, pourtant trop loin. Rappelle des souvenirs trop récents, ceux dans le bar quand l’alcool avait flouté sa vision, quand il l’avait pris pour quelqu’un d’autre, une créature envoyée pour le tourmenter un peu plus. Putain, bien réussi la blague, il y avait cru jusqu’au dernier moment, jusqu’au lever de rideau. tu n'as rien ? C'est Swann en passant, au cas où tu me remettrais pas. « Ahaha très drôle » la voix qui se craquelle, qu’explose en millions de petits éclats, il sait pas s’il va pas s’évanouir là tout de suite, tomber à ses pieds et arrêter de respirer. Ca serait plus simple que de l’affronter pas vrai ? « Très drôle Sade » qu’il reprend néanmoins, parce que c’est un grand garçon et qu’il ne se laisse pas marcher sur les pieds pas les femmes (je convainc qui actuellement ?). Rapidement il s’écarte, fuit le contact comme si c’était du poison, parce que ça l’est au fond, chaque molécule d’air recrachée par elle, la sueur qui perle sur sa peau, son odeur. Poison. Mortel. Pour lui.
C’est le téléphone qui vibre qui le fait sursauter, quitter sa bulle de panique, les mains qu’il frotte encore et encore contre son pantalon de costume ; Pourquoi porter un costume ? C’est ridicule et totalement inconfortable. Ce qu’il tuerait pour un bon vieux jean râpé, un pantalon de toile ou alors un jogging ridiculement trop large pour lui. « C’est ta sœur. » Ca lui échappe, un peu, comme une pique mauvaise. « Au cas où si tu te demandais. » Il répond rapidement, lui signale être toujours en vie et lui demande rester avec Madame. A l’intérieur. De ne pas venir le chercher ? Surtout pas. « T’es allée la voir elle aussi ? Lui foutre le cerveau en vrac ? » Il se laisse glisser contre le mur, le sol semble plus rassurant que l’air pour cette fois. A l’opposé de la pièce, il espère qu’elle respectera la distance, ses limites, ne les dépasse pas. « Ou pas encore ? Parce que t’es toujours aussi lâche » il a pas le corps imbibé d’alcool cette fois ci et les mots sont coupants. Il pleurera pas. Pas cette fois. Il a pas eu son whisky tu comprends Swann ? Il est encore résistant. Juste un peu. Alors frappe pas trop fort s’il te plait. Laisse lui une chance de s’en sortir cette fois tu veux bien .
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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyJeu 12 Oct - 12:52


|Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales|
(caïn & swann)
Il ne riait pas, comme elle s’y était attendu. Pourtant il avait parlé, il lui avait répondu. La demoiselle n’aurait pas su quoi faire face son indifférence. Mais Caïn ne lui était jamais indifférent, il ne la décevait jamais lorsqu’il s’agissait d’elle. Ainsi, il lui faisait face, la rage au ventre : prêt à en découdre. Il parle, et Swann, elle ferme les yeux en serrant les dents. Quand elle était loin, il suffisait qu’elle ferme les yeux pour dessiner les contours de sa silhouette, les accents graves de sa voix. Mais rien n’était capable d’égaler la réalité, comme un animal, elle se nourrissait du son. C’était son truc à elle. Swann, elle se nourrissait de votre âme, et il était rare qu’elle soit repue. Alors elle prenait : encore, et encore ; rares sont ceux à qui elle avait donné en retour. Mais elle avait donné à Caïn, plus qu’à n’importe qui d’autre, tout aussi bien qu’elle avait prit finalement.
Elle l’examine pendant qu’il sursaute et répond à l’appel. Elle est bien trop dans ses pensées pour s’intéresser à ce qui se dit. Elle capte chaque détail, l’analyse. Il est limpide qu’il est venu la voir. Il a mis un costume, rare sont les fois où c’est le cas. Il aurait pu porter un sac à patate qu’elle l’aurait trouvé beau, l’éclat de son âme avait bien trop empiété sur l’extérieur. Elle devine son état d’alerte à travers ses yeux clairs, ses reflets de l’âme. A la moiteur de ses mains, elle devine qu’il ne s’attendait pas à un face à face aussi rapide. Peut-être avait-il préparé un discours, dresser le squelette de leur réunion. Rien ne se passait jamais comme prévu, et Swann était redoutable dans les imprévus.
- « C’est ta sœur. Au cas où si tu te demandais. T’es allée la voir elle aussi ? Lui foutre le cerveau en vrac ? Ou pas encore ? Parce que t’es toujours aussi lâche »
Il s’éloigne inexorablement, rejoint l’autre bout de la pièce. Avec sa foutu aura. Elle est attirée comme un papillon par la lumière. C’est pas sa faute. Il veut la tenir à l’écart. Des limites vaines. Qu’elle franchit. Foutu liberté, qu’elle soit tienne. Elle s’agenouille. Elle se contente de le regarder, juste le temps d’un allé retour sur son visage, avant de s’éloigner. Réaction typique du type « je fais ce que je veux » ; n’a-t-il pas appris la leçon ?
- « C’est ta façon de me laisser m’expliquer ? »
Elle soupire, s’installe dans la même position que lui contre le mur opposé. Elle ferme les yeux. Ça risque de durer un moment cette histoire. Elle sait pas si elle est prête à la conter. La jeune femme pense à Bambi, juste un instant. Sa jeune sœur. Tout le monde se demande comment elle a pu tout quitter comme ça. Quitter. Pouvait-on vraiment parler d’abandon alors qu’elle était de retour ? Abandon, c’était un mot fort, trop. Il lui serrait la gorge. Elle s’était coupée, Swann. Peut-être un peu trop, et maintenant la plaie suintait, purulente. Et tous ses méfaits étaient étalés là au grand jour.
- « C’est le passé, Caïn. Je pourrais pas le changer. J’ai fait ce que j’ai fait, et j’te demande pas de me pardonner. C’était pas de la lâcheté. Bordel, je te jure que c’en était pas. »
Les mots s’accumulaient au bord des lèvres, le débit rapide. La vérité, criante, s'empressant de sortir.
- « Je ne suis pas venue te faire mal. Tu me manquais. Tu me manques. »
Elle serra ses genoux contre elle, l’apparence fragile. La mine sombre, elle soupira.
- « Je devais partir.  » 
Elle hocha la tête, comme pour se convaincre.

 

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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyLun 16 Oct - 22:25

Il suffoque, il étouffe, il se meurt. Petit à petit. Chaque parcelle occupée par elle est brûlante, un poison qui se diffuse dans l’air, corrompt l’oxygène. Il va crever. J’ai mal à en pleurer. Sale gosse qui veut pas grandir, Pierrot au cœur cassé, au cœur brisé. Alors comme un animal blessé il devient brusque, siffle, souffle. Il attaque pour mieux s’enfuir après, balance Bambi sur le tapis parce que c’est plus facile de faire comme ci, de souligner le reste pour ne pas voir l’évident. C’est ta façon de me laisser m’expliquer ? Les yeux qui se rencontrent. Brièvement. Avant qu’il ne se remette à fixer autre part, le mur derrière elle ou le plafond. « Parce que tu vas t’expliquer ? » le rire qui le transperce, les ongles qui s’enfoncent dans sa paume, comme pour essayer de rester au sol. Il secoue nerveusement la tête, comme s’il n’en revenait pas. Faut croire que le temps ne guérit pas les blessures, il rend juste amer. Terriblement amer.
C’est le passé, Caïn. Je pourrais pas le changer. J’ai fait ce que j’ai fait, et j’te demande pas de me pardonner. C’était pas de la lâcheté. Bordel, je te jure que c’en était pas. Ah non ? Il sait pas s’il veut entendre tout ça Caïn. Il sait pas s’il veut qu’elle lui explique tout, comme elle semble si déterminée. C’était pas de la lâcheté. C’était quoi alors ? Hein ? Il a le sentiment qu’il ne va pas aimer la réponse, qu’au final ça sera peut être pire. Non. Surement pire. Il la dévisage, elle recroquevillée comme un miroir un peu plus loin, genoux entre ses bras. Elle est petite. Si petite. Il avait oublié à quel point elle pouvait paraitre fragile quand elle n’était plus en combustion. Finit le feu, bonjour les cendres. Et de nouveau ça serre, serre, serre trop fort dans sa gorge et dans son cœur.
Je ne suis pas venue te faire mal. Tu me manquais. Tu me manques. tais toi, tais toi, tais toi. Il voudrait hurler tout ça, lui hurler dessus, contre les murs, hurler trop fort. Tais toi, tais toi, tais toi. Alors que tout son être répond tu me manque aussi. Terriblement. Il se frapperait la tête sur le sol, stupide Caïn, aux sentiments qui prennent trop de place, à l’empathie qui lui ronge les nerfs. Je devais partir. « tu devais ? » un murmure, juste un souffle. « Pardon j’ai pas bien entendu. » qu’il reprend, le ton un peu plus dur, un peu plus sec. Il y arrive cette fois, à relever la tête, à affronter son regard. « Mais tu te fous de ma gueule ? » oui, voilà c’est une blague, un canulard. « C’est ça tes explications Sade ? Putain mais je rêve » et le voilà qui se redresse, se met à tourner, à faire face au mur. Un peu plus il serait prêt à sortir de cette foutue pièce, à affronter la foule et les hurlements, le drame qui se déroule dans les rues. Un peu plus. Mais pas tout de suite. Pas encore. « Pourquoi ? » la question à un million crachée comme ça, celle qu’il a répété pendant toutes ces années, quand il frappait le mur de ses poings, quand il pleurait un peu plus, quand il souffrait encore, encore. Pourquoi Swann ? Pourquoi tu devais partir ? Pourquoi t’as rien dit ? Pourquoi t’as fais ça ? Et moi ? Et nous ? Et elle ? « Pourquoi putain ? » dis lui Swann. Dis-lui vraiment cette fois.
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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyMar 24 Oct - 11:23


|Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales|
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Parler du passé la mettait dans une position inconfortable. Fallait reculer, et Swann, elle aimait pas ça. Mais pour une fois, cela s’avérait nécessaire pour avancer, tout du moins elle l’espérait. Ne se sentant pas la force de le regarder, elle contempla le vide, et ainsi, les mots lui vinrent plus facilement.
- « C’est ça tes explications Sade ? Putain mais je rêve. Pourquoi ?  Pourquoi putain ? »
Les mots tombent lourdement, et Swann, elle se mord l’intérieur de la joue jusqu’au sang, jusqu’à ce que ça lui fasse mal. Le corps se crispe imperceptiblement. C’est la question à 1 million de dollars. Mais peu importe qu’elle joue ou non, elle part perdante. Son cœur est froid, des fois, y’a rien à l’intérieur. Ça la terrifie. Elle a rien à voir avec la flamme qu’elle voit brûler dans les yeux de l’homme. Elle connaît le feu, ce lui qui tord les entrailles, celui qui dévaste tout sur son passage. Elle a inventé le concept. Sur ce terrain-là, il ne resterait bientôt plus rien. Ô Caïn, ne te consume pas.
- « C’est tout ou rien, Caïn. Je ne sais pas être la moitié de moi-même.  »
Elle soupira, la mine sombre. Rien ne trouverait grâce à ses yeux, elle ne fabulerait pas pour susciter sa pitié. Elle ne citerait pas ce père, avec qui peut-être elle avait plus en commun qu’elle ne pouvait l’imaginer. Ce fuyard, ces absents de passage. Cette mère, qu’elle abhorre, cet antagoniste. Les chiens ne font pas des chats. Connerie d’adage.
- « J’ressentais rien. Tu m’aimais de toute la force de ton âme, mais putain Caïn, dedans : il se passait rien. »
Elle cogna avec violence sa poitrine, le poing serré. Les dents serrées, le cœur serré. Pas de libération.

- « J’étais rien, que dalle, du vide. Et toi tu rayonnais. Tu m’embrassais. Tu m’étreignais. Est-il utile que je parle de Bambi ? La solaire Bambi. On a sensiblement la même histoire, et regarde-là.   soudain oppressée, elle se releva avec empressement. Essuyant ses mains moites sur sa tenue de danse. Et regarde-moi.  C’est pas comme avant hein ? C’pas comme quand tu m’embrassais, quand tu m’étreignais.   le rire qui passa ses lèvres est sans joie. Elle écarta les bras, mise à nue.   Tu me vois maintenant. Et tu me détestes. Et tu as raison.
Elle fronça les sourcils en portant une main à sa joue, une perle d’eau salée amorçait sa descente le long de celle-ci. Surprise, elle se détourna, le temps de coller son front au mur.
-  Je ne sais pas être la moitié de moi-même. Et j’étais rien en l’occurrence. T’as pas besoin d’être dans une tombe pour être morte.  J’ai changé de lieu, rien. J’ai quitté ceux qui m’aimait, rien. Je t’envie, Caïn. Tu as peut-être mal. T’as peut-être l’impression de crever. Mais Caïn, ta douleur, ta colère, c’est tout ce que je t’envie. elle laissa ses genoux aller à la rencontre du sol, misérable. On t’a soutenu, Caïn ? On a pensé tes blessures ? Avec Bambi à tes côtés, j’ai déjà mes réponses. elle releva la tête. Et sourit enfin. La culpabilité est une salope, elle a mis du temps à se manifester. Mais une fois arrivé, impossible de la déloger. Et bordel, tu me manques, et c’est pas comme avant, j’le pense, j’peux te le dire, j’peux t’le crier. elle posa une main sur son cœur, la respiration haletante. J’ai mal. J’en ai du mal à respirer. Mais bordel, je suis enfin vivante.


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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyJeu 9 Nov - 19:20

Laissez moi sortir qu’il voudrait hurler, taper contre les murs, supplier pour qu’on vienne le sauver. Puis y a l’autre moitié, ce côté totalement masochiste qui lui ordonne de rester là, de la regarder elle, sa peau qu’il se retient de toucher – torture – et ses pupilles trop sombres. Le cœur au bord des lèvres, il craque, hurle, comme un lion en cage il rugit ; Il lui fait mal. Tant mieux. Elle lui a fait mal aussi. C’est qu’un juste retour des choses. C’est tout ou rien, Caïn. Je ne sais pas être la moitié de moi-même. Est-ce qu’il veut entendre ça ? Est-ce qu’il veut vraiment entendre les mots ? Parce qu’il sait qu’ils seront vrais ? Douloureux. Trop franc. Elle vient de le dire elle-même elle ne sait pas être la moitié de ce qu’elle est vraiment. Parce que Swann c’est un feu qu’on ne contient pas, on la laisse brûler une forêt entière, et tant pis des dégâts. J’ressentais rien. Tu m’aimais de toute la force de ton âme, mais putain Caïn, dedans : il se passait rien. Vraiment ? Il a sa gorge qui se serre, tous les mots qui se contractent dans sa bouche, ça brûle, putain ça brûle. foutu feu de forêt. J’ressentais rien. Tu m’aimais de toute la force de ton âme, mais putain Caïn, dedans : il se passait rien. « Tu mens » oui elle ment. Elle ment terriblement. Elle ressentait quelque chose, il se passait quelque chose. J’étais rien, que dalle, du vide. Et toi tu rayonnais. Tu m’embrassais. Tu m’étreignais. Est-il utile que je parle de Bambi ? La solaire Bambi. On a sensiblement la même histoire, et regarde-là. - Et regarde-moi. C’est pas comme avant hein ? C’pas comme quand tu m’embrassais, quand tu m’étreignais. Bambi. Le prénom qui résonne. Merde. Bambi. Bambi. Bambi. Il lui a menti. Il lui a menti. Encore une fois. Putain. Bambi. Soleil et Lune, les deux côtés du miroir. Y a son cœur qui s’embrase pour les deux maintenant et c’est pas normal. Il ferme les yeux pour pas voir la larme qui coule sur le visage de Swann. Il ferme les yeux pour pas qu’elle voit à quel point il a mal. Elle a toujours réussi à le lire, trop bien, alors qu’elle restait un mystère. Même après tout ce temps. Et aujourd’hui il n’est plus sûr de rien, au fur et à mesure que la vérité se dévoile. Tu me vois maintenant. Et tu me détestes. Et tu as raison. « Arrête tu sais pas » non. Elle sait pas. Qu’il est incapable. Incapable de la détester même après toutes ces années à chialer comme un dingue. Je te détesterais jamais et il se retient de courir vers elle pour la prendre dans ses bras, embrasser ses joues, ses larmes, effacer la peine. Revenir comme avant. Mais ça marchera pas. C’est plus comme avant. Plus jamais.
Elle lui tourne le dos, pose la tête contre le mur. Elle a mal. Comme lui. Ils résonnent de nouveau en harmonie. Je ne sais pas être la moitié de moi-même. Et j’étais rien en l’occurrence. T’as pas besoin d’être dans une tombe pour être morte. J’ai changé de lieu, rien. J’ai quitté ceux qui m’aimait, rien. Je t’envie, Caïn. Tu as peut-être mal. T’as peut-être l’impression de crever. Mais Caïn, ta douleur, ta colère, c’est tout ce que je t’envie. « Tu m’envie … ? » l’incrédulité un peu dans sa voix, quand elle affirme ça. et la voilà qui chute, au fur et à mesure que les mots quittent ses lèvres. Tant mieux. Qu’elle ai mal puisque c’est ce qu’elle désire. Qu’elle crève de sa douleur comme il a failli y passer lui aussi. On t’a soutenu, Caïn ? On a pensé tes blessures ? Avec Bambi à tes côtés, j’ai déjà mes réponses. Pas que Bambi. C’est aussi Madame, c’est aussi Chief, c’est cette bande de tarés du Troisième Œil qui l’a recousu morceau par morceau. C’est Asher, c’est Peadar, c’est Serena avec son rire cristal. C’est toutes celles et tous ceux qui ont accepté de donner un peu de leur cœur pour l’aider à avancer. Mais Bambi surtout. Oui. Elle est lucide Swann, et la culpabilité qui grignote petit à petit les nerfs, la peau. La culpabilité est une salope, elle a mis du temps à se manifester. Mais une fois arrivé, impossible de la déloger. Et bordel, tu me manques, et c’est pas comme avant, j’le pense, j’peux te le dire, j’peux t’le crier. C’est comme un écho, elle parle de sa propre culpabilité à elle quand celle de Caïn se manifeste. Putain. Pourquoi c’est toujours comme ça ? Hein ? Cette symétrie ? Il secoue la tête. Tu me manques. Et l’espoir qui vient raviver les cendres. Fais pas ça Caïn putain. Fais pas ça. . J’ai mal. J’en ai du mal à respirer. Mais bordel, je suis enfin vivante. le rire qui franchit ses lèvres. Cassé. Le rire qui franchit, amer, trop noir. « t’es vivante ? » il se redresse un peu, inspire, expire, essaye de s’incruster dans le sol pour pas chuter. « Tant mieux pour toi. » Et en attendant tu viens de me tuer. « Pourquoi t’as rien dis ? Pourquoi t’as pas juste…Parlé ? » parce que surement qu’il aurait compris. Surement qu’il aurait accepté, pour elle, pour eux. La distance, créer le manque, pas le brusquer comme elle l’a fait. « C’est hypocrite putain. Tu me reproche vraiment d’avoir souffert ? Tu me reproche d’avoir été retapé par ta sœur ? » Bambi, ses mèches blondes au creux de ses doigts, si différents des boucles brunes de Sade. « Et Bambi tu sais qui l’a recollé ? T’as une idée ? » ça brule de parler de ça, d’elle, d’elles, d’eux. « Je te déteste pas Swann, putain je pourrais jamais te détester. T’as vraiment rien apprit après toutes ces années ? » il avance, un pas, deux pas, comble le vide. « Mais c’est pas pour autant que je t’aime. » il est froid, soudain, comme pour se préparer à affronter le feu qui vacille en face de lui. « Tu m’envie ma douleur ? Ma rage ? Ma colère ? J’peux t’en donner un aperçut si ça te fait tant envie » c’est faux. Faux. Faux. Menteur. Arrête. Il est plus qu’à quelques centimètres, la surplombe, remarque les différences de visage qu’il pensait connaitre par cœur. T’as vieillit. Lui aussi. Ils sont différents maintenant, à croire que les règles ne sont plus les mêmes. « Pourquoi t’es là Swann ? Tu cherches quoi ? » qu’il finit par souffler tout bas, le regard planté dans le sien.
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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyVen 10 Nov - 15:23


|Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales|
(caïn & swann)
Comme elle endosse toute la responsabilité, y’a pas grand-chose à faire pour qu’elle se défende. Sa trahison est un fait, mais les raisons, une putain d’inconnue. Un paramètre qu’elle veut désormais transparent pour l’homme qui lui fait face. Cet homme qui n’est responsable de rien, si ce n’est d’avoir commis l’erreur de l’aimer.
- « Parlé ? Oui tu as raison, j’aurais dû le faire dès le départ. Mais c’était déjà trop tard quand je me suis rendu compte qu’il y avait un foutu problème. Et ce problème, dit toi bien que ça n’avait rien à faire avec toi. Toi t’étais parfait. Bambi, elle était parfaite. C’était à un point tel que je pouvais plus vous voir sans que cela me renvoie ma propre laideur. Cette laideur que vous n’étiez pas foutu de voir ! Elle était là depuis le début tu sais, elle couvait, cacher sous des putains d’artifices, sous des sourires. Tellement incrusté sous la peau que j’m’en étais moi-même pas rendu compte. »
Elle voulait pas lui parler de ses types qui avaient touché sa peau, ses types qui l’avaient salit. Plus qu’elle ne l’était déjà à l’état brut. Cain. Bambi. Elle méritait rien de tout ça, pourquoi revenir ? Elle méritait pas plus aujourd’hui.
- « Oh mais j’te reproche rien, Cain. Ni à toi, ni à elle. Je t’en serais éternellement reconnaissante pour Bambi, même si je pense que rien n’aurait pu altérer sa lumière, surtout pas moi. Ne m’accorde pas autant de crédit. Elle cache la tendresse qui lui grignote les lèvres en se détournant. Tu es de ceux qui ont dû la faire briller plus fort. Elle parle plus bas, si bas que peut-être il ne l’a même pas entendu. Je ne sais que brûler et détruire moi, tu le sais. »
« Je te déteste pas Swann, putain je pourrais jamais te détester. T’as vraiment rien apprit après toutes ces années ?  »
Ça doit être moi alors. C’est pas comme si ça allait changer quelque chose, alors elle n’a rien dit. Pas de parole inutile. Elle retient ce poing qu’elle veut loger entre ses lèvres pour crier de tout son saoul. Cette douleur intolérable dans la poitrine qui la grignote quand il assène qu’il ne l’aime plus. Même si elle s’y attendait, même si c’était ce qu’elle avait voulu, ça ne faisait pas moins mal. La détresse au coin de l’iris, elle se recroqueville quand il l’a domine de toute sa taille. Profite Caïn, c’est sans doute la seule fois où tu l’as verras toute faible et à ta merci. Ça lui coupe le souffle c’te douleur, mais elle gémirait presque de sentir son cœur battre la chamade.
Tu m’envie ma douleur ? Ma rage ? Ma colère ? J’peux t’en donner un aperçut si ça te fait tant envie. »
Elle relève la tête, avec un calme olympien. Elle crève d’envie de le saisir. De le toucher. De le salir, autant qu’elle est sale. De l’embrasser, de le mordre, de le faire saigner. Ô Caïn, elle changera jamais.
- « Non. Plus maintenant. »
Elle fixe ses lèvres un moment avant de retrousser les babines. Sous sa peau, ça picote. Le monstre veut remonter à la surface. Tout défoncer sur son passage.
« Pourquoi t’es là Swann ? Tu cherches quoi ? »
Elle détourne enfin les yeux pour les plonger dans les siens. Ouvre la bouche et la referme sans rien dire. Le sang bat à ses oreilles. Fort. Le putain de  fauve est en cage, mais comme elle, il ne rêve que de liberté. Faut pas. Faut pas. Je t’en prie.
- « Je ne sais pas. Si tu sais. - «J’avais envie de vous revoir je suppose. T’avais envie de te faire mal.- « Parce que… » elle a pas besoin de continuer sa tirade, dans ses yeux flambe la réponse. Vous êtes à moi. T’es à moi Cain.
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Caïn Devaux

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MessageSujet: Re: Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn)   Le blues a dégrafé nos coeurs de cannibales (swaïn) EmptyMer 6 Déc - 19:37

Elle parle, parle, parle. Se défend comme elle peut face à ses accusations. Tant pis, qu’elle se défende, il ne se fait plus avocat de son cas depuis trop longtemps maintenant. Il se fait juge, à la regarder de haut, le marteau dans la main, et à la fin de sa plaidoirie il décidera s’il la décide coupable ou non. Coupable de lui avoir brisé le cœur. Coupable de les avoir brisés tous les deux. Parlé ? Oui tu as raison, j’aurais dû le faire dès le départ. Mais c’était déjà trop tard quand je me suis rendu compte qu’il y avait un foutu problème. Et ce problème, dit toi bien que ça n’avait rien à faire avec toi. Toi t’étais parfait. Bambi, elle était parfaite. C’était à un point tel que je pouvais plus vous voir sans que cela me renvoie ma propre laideur. Cette laideur que vous n’étiez pas foutu de voir ! Elle était là depuis le début tu sais, elle couvait, cacher sous des putains d’artifices, sous des sourires. Tellement incrusté sous la peau que j’m’en étais moi-même pas rendu compte. C’est un fleuve qui sort de ses lèvres, tous ces mots, plus qu’il ne pensait en tirer. Il écoute, serre les lèvres, se retient de répliquer maintenant. Il se retient aussi de la prendre contre lui, de lui murmurer à quel point elle est belle et que jamais il n’acceptera qu’elle tienne de tels propos. Pas foutu de voir sa laideur ou alors capable de voir à travers, de toucher l’âme plutôt que le réceptacle, elle devrait savoir depuis le temps non ? « Tu dis des conneries » ça lui échappe finalement, quelques mots murmurés. Ouais. Des putains de conneries. Et c’est pas suffisant. Surtout pas. Loin de là. personne n’est parfait pas même Bambi, il l’a compris au court des différentes années. Ouais. Pas même Bambi, même si elle est surement ce qui se rapproche le plus de la perfection.
Oh mais j’te reproche rien, Cain. Ni à toi, ni à elle. Je t’en serais éternellement reconnaissante pour Bambi, même si je pense que rien n’aurait pu altérer sa lumière, surtout pas moi. Ne m’accorde pas autant de crédit. « T’en sais rien Swann, t’étais pas là » qu’il murmure tout pas, entre ses dents, quand il revoit la jolie blonde le visage trop vide, le cœur battant trop lentement, au bord de l’effondrement. Tu es de ceux qui ont dû la faire briller plus fort. -Je ne sais que brûler et détruire moi, tu le sais. « Arrête putain. Mais tu t’entends parler ? » il ferme les yeux, secoue la tête. C’est trop, trop d’informations, trop de tout, il voudrait qu’elle puisse regarder à travers ses yeux, qu’elle comprenne qu’elle n’est pas aussi destructrice qu’elle voudrait le penser. « T’es mauvaise ok. D’accord. On a compris. Mais t’es autre chose. Putain. Même à cet âge t’es encore incapable de t’en rendre compte » que malgré tous ses défauts elle a ce feu en elle, pas forcément meurtrier, ce feu qui brûle trop haut, trop fort, qui la propulse vers les étoiles sans qu’elle ai besoin de s’arrêter.
Il en est bien incapable lui.

Elle est si petite Swann, plus petite que dans ses souvenirs quand il se rapproche d’elle, quand il vient la provoquer, encore, parce qu’il est devenu bon à ce jeu aussi, quand la colère pulse dans ses veines, c’est elle qui a ouvert les vannes, elle devrait savoir maintenant. Mais elle se recroqueville, un peu plus, première fois qu’il la voit reculer, première fois qu’il a l’impression d‘avoir le dessus sur quelque chose avec elle. C’est étrange. Et foutrement désagréable. Non. Plus maintenant. « Bien » parce qu’il n’aurait pas voulu lui montrer tout ça, la douleur qu’elle a imprimé dans son cœur. C’est pour une autre fois. Promis. Il lui montrera. Mais pas ce soir. Pas comme ça.
Alors il finit par craquer, par lui poser la question qui lui brûle les lèvres depuis trop longtemps.Pourquoi ?[/i]
Elle se retourne, croise son regard. Et ça fait mal dans la poitrine ; Comme un éclaire qui résonne dans toute sa cage thoracique. Me regarde pas comme ça qu’il voudrait la supplier, pas avec la même fureur, la même fougue. Il est pas prêt pour ça. Pas encore. Ptêtre qu’il le sera même jamais. [b] Je ne sais pas
Ah ouais ? Elle sait pas ? Il sent sa gorge se serrer, au fur et à mesure qu’elle remplis toute l’espace, pendant une fraction de seconde il se retrouve à voyager dans le temps, dix ans en arrière. J’avais envie de vous revoir je suppose. « Pourtant t’es pas encore allé la voir elle » qu’il réplique tout bas, la coupant un instant. Parce qu’il se souvient encore de la colère de Bambi quand elle a apprit qu’il lui avait caché tout ça, qu’elle avait tout cassé, qu’elle avait finit par chialer comme une gosse dans ses bras. Il se sent coupable. Tellement coupable ; Et il espère que Swann aussi. Qu’elle a cette putain de culpabilité qui l’envahira jusqu’à l’étouffer. Parce que… La phrase en suspens, il attend un peu, beaucoup, laisse la chute passer quand il n’arrive pas à détourner le regard. Parce que dans son cœur elle a allumé un foutu volcan et qu’il est entrain d’agoniser. « Arrête » un pas, deux pas, il recul. « Arrête Swann. » non vraiment, faut pas. Encore quelques mètres, de la distance alors que son âme pleure. « Fais pas ça t’as pas le droit » De relancer la partie comme si elle était juste partie acheter le lait. maudite soit la Lune. Et le voilà
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