Encore une journée monotone à l’Écume des Jours ! On ne pouvait vraiment pas dire que les clients se bousculaient au portillon. Nop, l'air des fleurs  semblaient presque... terminée ! Et c'était bien triste. Bien sûr j'avais droit à deux ou trois commande par téléphone, des commandes pour des particuliers, d'autres un peu plus ambitieuse, mais rien qui ne me donnait du travail immédiat. Je... m'emmerdais ! Et ce n'était pas les rares tête que je voyais passer une fois toutes les deux heures qui allaient aider à corriger cela. J'en étais à faire des compositions pour mon propre plaisir, imaginant l'effet que cela me ferait si on m'offrait de tels présents. Je fondrais, bien entendu ! Mais voilà, comme je l'avais dit ce n'était plus vraiment la génération des fleurs... Et je voyais mal Jess m'offrir des fleurs pour la Saint Valentin car... bah car j'étais le putain de secret mais bon, je ne lui en voulais pas, je comprenais et j'en étais passé par là. Cela ne m'empêchait en rien de sourire comme un con dès que je pensais à lui ! Comme quand il m'avait envoyé ces sms, de retour de vacances, et qu'il m'avait montré son impatience en voulant me voir tout de suite, ce qui je l'avoue m'avait fait glousser d'une manière terriblement ridicule, bien heureux que nous n'ayons pas été au téléphone à ce moment là.

Il me manquait n'empêche, il me manquait cruellement ! Je sais, je ne l'avais vu qu'une fois. Mais cette fois... elle avait été tellement magnifique ! Mal partit certes mais au final... on avait vraiment passé une jolie nuit, une belle étape aussi en faisant voler le voile sur ce lien qui nous unissait réellement. Donc ouai, le voir en face me manquait, pire encore sachant que même notre relation par internet avait subit une interruption lors de son départ en vacance. J'avouais, pendant un moment, avoir eut très peur qu'il ait juste trouvé la parfaite excuse pour couper les ponts car finalement pas très à l'aise avec cette situation. Mais aujourd'hui j'étais heureux de voir que tous ces doutes avaient été écartés. Alors quitte à l'attendre, vu qu'il allait me retrouver là, à la boutique, incessamment sous peu, j'avais décidé de lui préparer une petite surprise ! Après tout si les gens n'offraient plus vraiment de fleur, moi je le pouvais bien, non ? Je me doutais que ce serait difficile pour lui de ramener ça chez lui et de le justifier mais on improviserait, là je voulais lui faire un cadeau. Alors sans plus attendre je me mis à courir à droite et à gauche, récupérant quelques fleurs que je trouvais lui correspondre et essayant de créer un joli bouquet, quelque chose de pas trop gros mais en même temps... de spécial ! Je regrettais de ne pas l'avoir questionné sur ce qu'il aimait en terme de fleurs... alors dans le doute j'étais resté assez classique, préparant un bouquet de quelques roses blanches et d'autres aux extrémités légèrement rosées. C'était un peu comme je le voyais, tout blanc avec ces teintes de rose pour caractériser sa douceur. J'espérais vraiment que cela allait lui plaire.

Finalement, au bout d'un certain moment, la petite clochette teinta. Client ou amour ? Levant la tête, un immense sourire se dessina sur mes lèvres. C'était définitivement la seconde solution. Alors sans attendre, laissant le bouquet sur le comptoir pour le moment, je venais rapidement le rejoindre, l'attirant derrière une étagère de fleur pour être sûr que personne ne le voit de l'extérieur avant de lui donner le plus langoureux baiser que je n'avais jamais fait. Je le regardais alors avec un sourire, le tenant toujours par les hanches, avant de lâcher un « Coucou toi ! Tu m'as manqué tu sais ? »

Tu n’avais jamais eu un timing de dingue et pour cette fois, tes vacances étaient tombées on ne peut plus mal alors que tu venais seulement de le voir pour la première fois. Ou peut-être que c’était une bonne chose finalement, cette séparation ? Alors que tu marchais à travers Tybee Island, les mains dans les poches, tu essayais de faire le point dans ta tête.
Après des mois à vous causer sur les réseaux sociaux, tu avais fini par avoir très envie de rencontrer Meredith sans pour autant oser te lancer, par peur de casser votre amitié, d’altérer votre complicité, d’être gêné au point de ne pas trouver quoi lui dire…ou pire, penser encore plus fort à lui ensuite. Parce que dans le fond, c’était bien ça le souci, non ? Dès lors que vous aviez commencé à vous parler chaque soirs, échangeant des snaps et autre, tu t’étais senti attiré par ce mec au sourire enjôleur. Sauf que toi, tu avais une copine et surtout, vous étiez deux mecs. Okay d’accord, en 2017 ce n’est plus un problème sauf que 2017 ou pas, ce n’était pas aussi simple à assumer qu’on le disait. C’était une chose que de se dire ouvert d’esprit, une autre que de regarder ses parents droit dans les yeux et leur annoncer qu’en fait, tu reprendrais plus de moules quoi.
Une partie de toi avait sans doute espéré qu’il ne te plaise pas, que tu passes à autre chose et arrêtes d’y penser. Sauf que ce n’était pas du tout ce qui était arrivé. Il était entré dans ton jardin et il avait souris dans la lueur pixélisée de son portable. Et toi bordel, t’avais senti ton cœur faire un bond dans ta poitrine, incapable de détacher tes yeux de lui. Et ensuite ? Rien que d’y penser, un sourire de débile venait se flanquer sur ton visage.
Vous ne vous étiez vus qu’une fois puis tu étais parti en vacances. Un trip à ta mère, louer un camping-car et se promener au Canada, autant dire que l’électricité et le réseau, c’était comme chercher de l’or dans un fleuve. Parfois t’avais la chance de trouver une barre, le reste du temps c’était mort. Bref, loin de lui, tu avais eu l’occasion de penser et repenser à vous deux et qu’est-ce qu’il t’avait manqué. C’était con hein, mais en partant, tu t’étais dit que tu te laisserais le temps de ces vacances pour savoir ce que tu voulais vraiment et très clairement, c’était lui.
Tu devenais un putain de niais avec tout ça. Tant pis. Ça faisait longtemps que tu n’avais rien ressenti de tel alors tu n’allais pas te le gâcher stupidement, hein ? Tu n’étais pas trop amateur de la masturbation psychologique, tu détestais te prendre la tête et tu marchais avec un petit sourire, ravi qu’il accepte de te voir tout de suite plutôt que demain. Tu abusais pourtant, après trois semaines, vous n’étiez plus à un jour près. Oui mais quand même !
Arrivé à destination, tu pris une profonde inspiration avant de pousser la porte, espérant tomber directement sur Meredith et non pas une collègue à lui qui te demanderait si tu avais besoin d’être, si tu cherchais quelque chose de particulier. Evidemment que tu cherchais quelque chose de particulier : ton mec. Ça te faisait toujours aussi drôle de te le dire.
Bien heureusement pour toi, nulle collègue à l’horizon, il n’y avait que lui derrière le comptoir avec une composition. Et il était beau avec son grand sourire et plus encore alors qu’il se rapprochait de toi pour te tirer derrière une étagère. Il allait vraiment te rendre débile s’il continuait, happant tes lèvres d’un baiser…Mamamia personne ne t’avait jamais embrassé comme ça alors tu le lui rendis avec le même entrain, une main sur sa nuque. Ce fut foutrement trop court mais tu ris à sa remarque, les joues rosies. « Non j’suis pas sur d’avoir compris, tu me montres encore un peu ? » provoquais-tu d’un ton joueur sans pouvoir t’empêcher de t’en rapprocher à nouveau, accro à son contact, son odeur, sa chaleur, son tout. Un peu plus timidement, tu enfouis ton visage dans son cou, savourant la chaleur de sa peau d’un baiser hésitant. « J’avais peur que tu passes à autre chose, t’sais »

Jesse... Jesse. Jesse Jesse Jesse ! Je pourrais dire et penser à son nom pour l'éternité !... Ok, cela faisait vachement cliché romantique barbant... mais c'était ce que j'étais au final, je n'y pouvais rien, hahaha. Le savoir de nouveau dans les parages, savoir qu'il avait envie de me voir, tellement envie de me voir qu'il ne pouvait pas attendre demain... disons simplement que cela remplissait mon cœur d'un bonheur plus que certain. J'avais envie de le serrer dans mes bras, de l'embrasser et de respirer son odeur autant qu'il m'était possible de le faire ! Bien sûr je savais que je m'emballais peut être un peu beaucoup car Jesse... Jesse je ne l'avais vu qu'une fois en vrai et qu'en plus de ça il avait bien du mal à assumer le fait de... m'aimer moi ! Un garçon quoi et bien qu'il soit prêt à se lancer dans l'aventure je sais que ça limiterait bien toutes les activités. Mais je m'en fichais, je m'en fichais de tout ça ! De l'avoir peu vu, de ses craintes, de tout ça. Car Jesse en vrai... Jesse c'était genre mon meilleur ami avant même tout ça et à présent un feu tellement ardent brûlait dans mes entrailles que j'acceptais même de me cacher dans les buissons tant que je pouvais l'y embrasser comme un lycéen. C'était tout l'effet qu'il me faisait Jesse, voilà.

Alors forcément, quand il a fini par faire son apparition dans la petit boutique, quand il a fait teinté la petite clochette au dessus de la porte, je l'ai rejoint en un rien de temps afin de le tirer un peu à l'écart, un peu à l'abri des regards indiscrets avant de l'embrasser avec toute la passion qu'il m'était possible de lui donner. Il m'avait tellement manqué ce con, tellement manqué pendant son absence imprévu où je m'étais mis à psychoter bêtement en pensant qu'il avait flippé et décidé que, non, tout ça ce n'était pas pour lui. Mais il était là et je voulais lui montrer à quel point ça me rendait heureux et je riais en entendant sa réponse, l'embrassant alors de nouveau sans même y réfléchir à deux fois, imprégnant mes lèvres du goût des siennes avant qu'il ne vienne se réfugier dans mon cou, en profitant pour respirer son odeur et les serrer dans mes bras tandis que mon sourire s'élargissait en sentant le baiser qu'il m'y déposait. Un nouveau rire s'échappa alors de mes lèvres en l'entendant parler « Passer à autre chose ? Hahaha, c'est moi qui avait peur que tu passes à autre chose. T'es tellement parfait et moi pas du tout. J'avais peur que pendant ton absence tu changes d'avis. » Je lui partageais mes angoisses, moi qui ne voulais pas lui en parler j'avais finalement lâché le morceau avant de l'éloigner légèrement de moi, lui souriant avec toute la douceur du monde avant d'ajouter « Mais t'es là, t'as pas pu attendre en plus en petit impatient que tu es et moi bah je suis comblé ! Comment pourrais-je penser à passer à autre chose face à un si joli et adorable garçon que toi. » Et comme ci il était mon oxygène je venais l'embrasser de nouveau avant de m'éloigner, l'attrapant par la main et le tirant à ma suite en riant comme un gosse.

« J'ai une petite surprise pour toi. Bon tu vas te foutre de ma gueule et dire que c'est ringard et tout mias... je t'ai fait un bouquet de fleur. » Et il le lâche juste devant le comptoir, il attrape les fleurs et se tourne vers lui, lui tendant la composition avec le plus immense des sourires « Voila, c'est pour toi ! Je l'ai fais moi même, j'espère qu'il te plaira. » Et il rougit Meredith, il rougit car il se sent stupide et idiot et bien trop romantique pour ce monde qui n'en a plus la place hormis dans les films et romans. Mais voilà... j'aimais les contes de fées et j'espérais que cela pourrait se passer ainsi, telle une belle histoire plein de papillons et d'amour et que, je sais pas, je puisse atteindre un happy end ? Je me blasais moi même dans un sens, car nous n'étions qu'aux balbutiement d'une relation qui était encore très loin d'être solide ou quoi que ce soit... mais je ne sais pas, Jesse... il me faisait un effet nul autre garçon ne m'avait jamais fait dans ma vie et pourtant j'étais un putain de cœur d’artichaut, tombant amoureux tellement facilement. Mais Jesse... c'était clairement différent.

Tu n’avais pas su attendre le lendemain alors tu avais joué à l’enfant gâté qui voulait tout tout de suite…et il avait accepté ! A vrai dire, tu aurais su attendre jusqu’à demain s’il t’avait dit non mais il avait cédé alors c’est le cœur battant que tu avais rejoint la boutique où il travaillait. Bien que vous vous étiez déjà vus, tu ne pouvais t’empêcher d’être nerveux à l’idée de le revoir et tu ne savais pas bien comment te comporter avec lui. L’embrasser directement ? Le laisser faire le premier pas ? Et s’il y avait des clients ? Tant de questions qui furent balayées dès que tu franchis la porte du fleuriste, faisant tinter une petite cloche pour annoncer ta présence. A croire qu’il n’attendait que ça, les yeux rivés sur la porte. C’était peut-être un peu le cas en fait mais l’effet fut le même : tu retiens ton souffle alors qu’il s’approchait, prenant ces quelques secondes pour l’observer et sentir ton palpitant s’affoler. Bordel il était beau ce mec ! Sur les photos et dans l’obscurité de ta chambre, tu n’avais pas remarqué à quel point ses yeux étaient clairs en revanche, tu étais dingue de la forme de son visage, de ses lèvres, de son sourire…Oh fuck, tu n’eus pas le temps de le regarder davantage qu’il avait déjà entouré ses bras autour de toi et scellé vos lèvres pour un baiser auquel tu répondis sans hésiter.
Il n’y avait pas de doute, Meredith te faisait quelque chose et tu adorais ça, sentir son odeur, la chaleur de sa peau sous ses vêtements et…tout ce qu’il dégageait. Tu savais pourtant que ce n’était pas ce que tu étais supposé ressentir. Tu avais le droit d’être heureux de le voir, les amis pouvaient nous manquer…Mais là, c’était pas juste de l’amitié, oh non bordel ! T’étais redevenu la petite collégienne à couettes là !
Toujours une main sur sa nuque, tu lui avouais d’un ton plus hésitant ta crainte de le voir changer d’avis à propos de vous…Tu aurais compris, vous ne vous étiez vus qu’une fois, il aurait pu se lasser…Meredith trouva pourtant moyen de te faire rire et te reculant à peine pour pouvoir le regarder, tu arquais un sourcil. « Moi, parfait ? On voit bien que tu me connais pas encore ! » ah c’était certain, tu n’étais sans doute pas le pire mec du coin mais parfait, tu étais loin de l’être. « Bah putain j’ai fait que penser à nous deux ! Je te l’ai dit…Tu me diras, vu comme on s’y est fait chier ça m’a donné de quoi rêver un peu… » expliquais-tu avec un petit sourire, fermant les yeux comme si tu y étais à nouveau avant d’en rouvrir un pour le regarder d’un air mutin. Oui oui, comprendrait qui veut le sous-entendu. Ouais tu n’avais clairement pas la poésie de Meredith et quand il reprit, un petit rire embarrassé te pris. « Arrête on dirait que j’ai quatre ans… » râlais-tu avant de te faire traîner vers la caisse où trônait un bouquet assemblé avec soin. Tu avais toujours admiré ces gens capables d’avoir l’œil pour chaque détail, savoir associer les couleurs et les formes.
Et justement, voilà qu’il te tendit ce dernier en t’annonçant qu’il l’avait fait…pour toi ! Tu étais clairement surpris mais touché par le geste. Sérieux, on ne t’avait jamais fait de pareil cadeau, tu ne savais même pas comment y réagir bien qu’un court instant, des pensées archaïques traversèrent ton esprit : te prenait-il pour sa gonzesse ? Non. Tu chassais très vite cette pensée de ton esprit, prenant la composition dans les mains avec une précaution exacerbée comme si elles risquaient de faner en l’espace de deux secondes… « Elles sont trop belles, je sais même pas quoi te dire… » finis-tu par prononcer en relevant le regard sur lui, te mordillant la lèvre alors qu’il te regardait avec ce regard brillant auquel tu ne résistais pas, d’ailleurs tu ne cherchais même pas à lutter, te rapprochant de lui pour poser un nouveau baiser sur ses lèvres, attrapant sa main libre du bout des doigts…avant de te reculer brutalement quand la clochette sonna dans ton dos, annonçant l’arrivée d’une cliente sans doute. « Putain.. » soufflais-tu, déçu d’être coupé mais surtout, nerveux à l’idée qu’on ait pu vous voir puisque vous étiez revenus devant.

Jesse... ce mec était capable de provoquer en moi tout un tas de réactions absolument folles et délicieuse. Ce mec... ce mec quoi... je fantasmais déjà sur lui quasiment depuis cette quasi nuit blanche à parler sur internet alors que nous étions que deux sinistres inconnus. J'en avais mouillé mon boxer la première fois qu'il m'avait envoyé une photo de lui. J'avais espérer plus chaque fois que nous avions échanger des mots jour après jour. Et quand je l'avais finalement vu... mon cœur avait battu si mort que j'ai bien cru un moment qu'il allait exploser ma cage thoracique. Un coup de foudre, un vrai de vrai, un amour si foudroyant que j'avais dit merde les conséquences pour juste tenter le tout pour le tout. Et pour le moment c'était merveilleux ! Certes j'avais bien paniqué pendant une si longue période d'absence pile après notre première rencontre officielle mais du reste... c'était tellement merveilleux, tellement parfait... je sentais à quel point je tenais à lui, je sentais aussi à quel point il tenait à moi et son impatience était la plus délicieuse des satisfactions. Même si je ne me voilais pas la face, je savais qu'il ne s'agissait là que des « débuts » justement. Et Jesse me le rappela bien dans un sens, se défendant d'être parfait contrairement à ce que je venais de dire sous le coup de l'émotion. Et il se trompait, je le connaissais bien depuis le temps. Mais il avait raison aussi, il était loin d'être parfait ! Et le simple fait que je sois son amant caché, le mec qu'il n'assumait pas tandis qu'il continuait à sortir et sans doute à coucher avec sa copine prouvait bien que dans tout ça... j'étais le dindon de la farce... Un jour cela me dérangera-t-il sans doute, un jour sans doute en aurais-je marre... d'être le secret, comme au temps du lycée. Mais pour le moment, pour lui, pour celui qui était mon meilleur ami avant de devenir plus, je suis prêt à tout subir pour le rendre heureux « Ok, t'es peut être pas parfait ! Mais actuellement c'est tout comme pour moi. » Que je répond alors avec un sourire espiègle.

Puis il y a cette phrase que Jesse lance, il y a ce sous entendu qu'il fait et ce regard. Comment lui résister franchement ? Je me mords la lèvre en le regardant, m'approchant de son oreille avant de lui demander « Quel genre de rêves ? Tu me racontes ? » Je sais très bien quel genre de rêves bien entendu... mais je veux qu'il le dise à voix haute, je veux qu'il me montre, je veux... qu'il me touche, se perde avec moi et me fasse hurler son nom !... Ok, je suis peut être un peu en manque... en manque de lui, c'est certain ! Ce qui ne m'empêche cependant pas de rire à la remarque de Jesse « Ouai bah écoute, parfois... C'est que tu me rendrais pédophile ! » Que je lâche alors en me marrant plus encore ! Car ouai, parfois Jesse il agit vraiment comme un gosse, surtout quand cela concerne sa mère. Mais bon, je ne mentais absolument pas sur le fait que cela faisait en grande partit son charme. Un charme que je voulais récompenser d'un cadeau, tirant mon « amoureux » jusqu'au comptoir avant de lui offrir ce bouquet de fleurs que je lui avais préparé, la boule au ventre de peur qu'il me rie au nez face à mon initiative mais en même temps incapable de me détacher de son visage, attendant avec impatience sa réaction. Et cette dernière... disons que mon sourire s'élargit en grand. Clairement il avait l'air d'aimer ! Observant le bouquet comme ci il s'agissait d'un objet incroyablement précieux et fragile. Je rougit alors à ses paroles « Ne dit rien. Ne dit surtout pas que c'est ringard notamment, hahaha ! Mon cœur de romantique niaiseux le supporterais pas. Puis surtout ta réaction valait toutes les réponses du monde. » Puis c'est un nouveau baiser, un baiser merveilleux alors que nos mains s'entremêle et que l'on profite de cet instant magique.

Du moins... jusqu'à ce que la porte tinte et qu'une personne face irruption, faisant immédaitement reculer Jesse comme ci ma peau était devenu poison et m'arrachant au passage un bout de mon cœur. Mais ce n'est rien... ce n'est rien je me dis, il n'assume pas encore, pas plus que j'assumais quand j'étais jeune, j'ai fais pareil et pire. Alors je souris, à lui bien sûr, mais aussi à la cliente qui vient de rentrer et qui, en effet, semble un peu gênée. « Je m'occupe de vous madame ? » que je tente de dire, comme ci de rien était, avant de m'approcher d'elle et de voir ce dont elle a besoin. Il faut quelques paroles pour détendre l'atmosphère, mais en soit ça se passe bien. La cliente passe une commande, je la note pour le lendemain, elle paye en avance puis elle s'en va... elle s'en va non sans nous fixer une dernière fois, d'abord moi, puis Jesse, peut être un peu trop longtemps pour être tout à fait à l'aise. Finalement, quand elle passe la porte, je retourne la pancarte de la boutique, je verrouille la porte et je reviens vers Jesse « Hey, ça va ? C'était quelqu'un que tu connaissais ou pas ? » Instinctivement je lui prend la main, le tirant derrière un rayon avant de passer mes doigts entre les siens. Maintenant on ne craint vraiment plus rien.

Jamais tu n’aurais pensé qu’un mec te chamboulerait autant et pourtant, il avait suffi de quelques secondes pour que Meredith retourne ta vie toute entière. Tu avais toujours laissé traîner tes yeux là où ils n’auraient pas dû se poser, fantasmé sur des formes qui n’avaient rien de féminines et si tu n’avais jamais osé le prononcer clairement, ni pour toi-même, encore moins pour les autres… Avec lui, il n’y avait pas de questions à se poser…Tu agissais sans réfléchir. Tu ne te demandais pas si c’était bien d’aimer son parfum, de t’électriser lorsque tu passais tes doigts sur la peau rugueuse de ses joues, de te sentir défaillir en sentant la puissance de ses muscles sous ses vêtements. Meredith, en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire, était parvenu à chasser tous tes doutes et auprès de lui, ça te paraissait soudainement tellement simple d’être avec un mec.
Et le pire, c’est que tu adorais ça !
Pas pour rien que tu avais insisté pour le voir tout de suite, jouant au capricieux pour la bonne cause. Ce que tu t’avouais moins, c’est que tu avais surtout peur qu’il se lasse et qu’il se détourne de toi…Après tout, vous ne vous étiez vu qu’une fois avant que tu ne disparaisses dans la nature, au sens propre, sans laisser de news en dehors d’un petit message pour le prévenir de tes vacances. Tu aurais pourtant pu lui écrire durant tes temps morts mais…Tu ne l’avais pas fait, peut-être de peur qu’il ne casse tes rêves ? Tu ne savais pas trop toi-même mais à présent, toutes tes peurs s’étaient envolée et ça te rendrait presque hardi ! C’était sans doute un des effets qu’il avait sur toi, tu te sentais tellement confiance que tu t’autorisais même quelques plaisanteries qui n’avaient rien d’innocentes dans ce qu’elles sous-entendaient. Parce que tes rêves n’avaient clairement pas été platoniques, pas quand ils concernaient Meredith en tout cas. C’était physique, il te plaisait trop !
Face à son air mutin, tu ne pus t’empêcher de sourire en retour, sentant ton cœur s’accélérer alors qu’il se rapprochait de toi, son souffle chaud dans ton cou. « Le genre de rêve qui… » tu buguais, rougissant à l’idée de le prononcer à voix haute la suite même s’il te donnait l’envie de continuer, si proche de toi… « Le genre qu’il vaut mieux vivre en vrai je crois si tu veux pas finir frustré… » finis-tu par prononcer, un peu maladroitement.

Heureusement pour toi, Meredith reprit avec une petite plaisanterie qui te permit de reprendre ta contenance et tu le suivis docilement jusqu’à la caisse pour y découvrir son cadeau. C’était con mais tu étais touché qu’il l’ai fait pour toi, qu’il se soit pris la peine de le confectionner en essayant de faire quelque chose qui te ressemblait. Mine de rien, il semblait avoir une belle image de toi parce que clairement toi, un vieux bouquet d’herbe et de marguerites, ça aurait aussi bien pu faire l’affaire ! Face à sa soudaine, gêne, tu te tournais vers lui d’un sourire. « C’est pas du tout ce que j’allais dire ! T’es pas niaiseux, t’es chou c’pas pareil ! » rectifiais-tu, profitant de vos doigts mêlés pour t’approcher de lui et réclamer un autre baiser. C’était plus fort que toi, tu ne t’en lassais pas.

Le retour à la réalité fut pourtant brutal, un simple bruit de sonnette et voilà que votre petite bulle de bonheur béat éclata comme une bulle de savon, vous brûlant les yeux comme si elle vous avait éclaté au visage. Toi du moins, tu sentis le rouge te monter aux joues alors que tu te détournais de lui comme si tu venais de te brûler évitant soigneusement de croiser ton regard alors que tu t’éloignais dans les rayons, faisant mine de t’intéresser aux fleurs. Tu le laissais faire son boulot en tentant de disparaître dans un petit trou mais en vrai, tu ne parvenais à calmer les battements de ton cœur. Et si elle te connaissait ? Et si elle connaissait ta mère ? Tu ne pouvais t’empêcher de paniquer à l’idée d’être reconnu par une commère de Tybee Island, une de celles qui se feraient une joie de colporter le potin et toi, tu n’étais pas encore prêt à ça. Pas à ce stade de ta vie en tout cas, pas à ce stade de votre relation non plus, tu n’avais pas encore assez de confiance en toi pour l’assumer au vu et au su de tous. Meredeith ne tarda pourtant pas à revenir vers toi après avoir verrouillé la porte, t’attrapant la main pour te tirer avec lui vers le fond de la boutique. Cherchant à croiser son regard, tu le regardais d’un air penaud. « Non je la connais pas, je crois pas…Enfin tu sais, c’est pas contre toi..je veux dire, c’est pas toi le problème, hein ? » soufflais-tu, désolé de ta propre réaction avant de te rapprocher et poser ton front contre son épaule, restant ainsi quelques secondes avant de te reculer et t’en détourner. « Tu fermes ? »

Il n'arrivera jamais rien de bon sur internet. Tu ne te fera jamais de vrai liens sur internet. Tu ne trouvera jamais quelqu'un de bien sur internet. Voila ce que l'on ne cessait de me répéter sans arrêt et pourtant... pourtant... oh ce que j'aimerais leur envoyer dans la gueule ma super belle rencontre ! La plus belle de toute ma vie à n'en point douter. Jesse... Jesse il avait ce pouvoir de me rendre gaga avec un rien. C'était déjà le cas avant, quand nous n'étions pour l'autre qu'un contact sans visage, s'échangeant des mots par écran interposé, s'ouvrant nos cœurs de la plus jolie des manières. Et c'était devenu d'autant plus vrai depuis que nous nous étions vu pour la première fois, affrontant certes quelques trouble mais concrétisant quelque chose dont on ne pouvait que rêver avant cela : Nos sentiments l'un pour l'autre. Enfin sentiment... si, sentiment ! Après tout ce temps passer à discuter je pouvais dire que cette attirance que j'avais pour lui n'était pas qu'un simple intérêt physique mais que, en effet, il faisait s'éveiller quelque chose en moi, quelque chose de beau, quelque chose qui me faisait psychoter aussi quand ce gueux disparaissait sans donner de nouvelle ! Bref Jesse... il me faisait oublier tout le reste et avoir le plus immense des sourires.

Un sourire d'ailleurs qui ne cessait de s'agrandir d'ailleurs alors que Jesse m'avouait, non sans rougir, le genre de rêve qu'il avait eut, ne faisant que m'émoustiller d'avantage. Car oui, l'intérêt que je portais pour Jesse allait peut être bien au delà de ce genre de pensées... légères ! Mais la vérité c'est quand même qu'il m'excitait gravement et que depuis que lui et moi... lui et moi nous... ouai bon ok j'avais grave envie ! Et certes ce n'était que notre deuxième moment réellement ensembles mais... c'est pas pareil vu que l'on se connaît depuis plus longtemps en vrai, non ? Du coup je ne me suis pas privé, j'ai collé son bassin contre le miens, j'ai fait glisser mes mains de ses hanches à ses fesses avant de dire d'une voix pleine de sous entendu « Vivre en vrai ? C'est quelque chose qui me dit bien. Ce serait con que l'on finisse frustré. » avant de venir l'embrasser. Mais encore heureux pour lui je ne comptais pas non plus me jeter sur lui comme une bête. Surtout que vu l'animal... disons que déjà j'étais son secret, ceci pour mon plus grand désespoir, alors cela m'étonnerait qu'il soit ravi de se faire sauter dessus de la sorte sans avoir le temps de s'y préparer psychologiquement, surtout que ce serait sans doute sa première fois. Non... j'attendrais d'avoir fermé la boutique, tout simplement !

Je lui avait donc laissé un peu d'espace, fait une plaisanterie tout ça avant de lui montrer ce petit cadeau débile que je lui avait préparé mais... qui me tenait grandement à cœur.  Un bouquet, un truc débile, atrocement romantique mais... qui me ressemblait bien au final. Oh bordel... Jesse ne savait pas dans quoi il s'engageait avec moi ! Les petits cadeaux, trucs mignons et la putain de Saint Valentin... oh oui il allait en bouffer de la Saint Valentin ! Enfin... après ce qu'il aurait préparé pour sa copine... mais je préférais éviter d'y penser, pour ma propre santé mentale. Enfin bref ! C'était à mon tour d'être gêné et de rire bêtement à sa remarque « Tu sais, certaines personnes auraient tendance à dire que cela revient au même ! Mais t'es mignon. » Et ce fut un nouveau baiser... il était décidément mieux que n'importe quel pilule de bonheur qui puisse exister sur terre. Deux trois mots, un petit baser et déjà je me sentais plus heureux que jamais.

Malheureusement les baisers n'étaient pas toujours la meilleure des choses, du moins pas pour tout le monde et pas à tout moment. Car quelqu'un fit irruption dans la boutique, brisant notre petit moment et je pouvais presque ressentir la terreur qui émanait de Jesse... ou alors était-ce la mienne ? Me rappelant ce que cela faisait d'être à sa place au point que j'avais failli en finir détruit à de plusieurs reprise ? On s'était éloigné, on avait fait comme ci de rien était, j'avais servit cette cliente comme n'importe quel autre mais c'était trop tard, le mal avait été fait et notre bulle était à présent brisée. Et forcément, une fois terminé, une fois cette femme partie, j'avais verrouillée la porte, retourné la petite pancarte indiquant à présent fermé, n'ayant rien à foutre du fait que normalement j'aurais dû travailler encore au moins quinze minutes car tout de suite c'était autre chose qui m'inquiétait, c'était Jesse à qui je demandait si il la connaissait. Et je soupirais, soulager quelque peu quand il me dit que non tandis que lui stressait... de l'image que cela pouvait donner vis à vis de lui et moi. Et je le serrais dans mes bras le temps qu'il resta contre moi, tentant de le rassurer « Hey, t'en fais pas, hein ? Je sais. Je sais même très très bien. Je sais ce que ça fait. » Mais je n'eus pas vraiment le temps de m'étaler, tout ça, car déjà il s'éloignait de moi, se détournant avant de demander si j'allais fermer. Je ne répondis rien sur le coup, passant simplement mes mains sur mon visage pour le forcer à me regarder « J'ai déjà fermé... en quelque sorte ! » lui lançais-je finalement avec un sourire avant de l'embrasser à nouveau. Car ouai il me faudrait rentrer les stands qui se trouvaient en face, tout ça tout ça, mais il était carrément plus important à mes yeux que tout un tas de fleur et pour moi ça représentait beaucoup. Finalement je lui attrapais les mains avant de lui dire « Dès que j'aurais tout rangé, tu veux qu'on aille chez moi ? Ou tu veux qu'on monte ici ? Ma patronne rentre pas avant après demain. On sera tranquille et... tu pourras même rester pour la nuit... si tu veux... si t'as rien à faire. » que je terminais enfin, le rouge me montant de nouveau aux joues tandis que je le regardais timidement.

Tu ne regrettais pas d’être venu le voir plus tôt que prévu. Avec ton long silence, tu avais vraiment pris un gros risque, tu avais joué avec sa patience et pourtant, il t’avait attendu. Peut-être avait-il vu d’autres types pendant ton absence et tu ne pourrais pas lui en vouloir mais tu ne voulais même pas y penser, trop heureux d’être là, face à lui. Et putain, le sourire qu’il te réservait…Avait-il seulement conscience d’être juste trop beau ? Tu te sentais comme une gonzesse, à baver sur lui comme s’il était une star de cinéma, un fantasme intouchable et irréel. Sauf qu’il était bel et bien là et dès que tu pensais à lui, tu oubliais le reste à commencer ta copine et ta prétendue hétérosexualité. Parce que c’est ce que tu prétendais être, un bon petit gars bien comme il faut, sans la moindre bulle d’air dans le moule, hein ? Pas de ceux qui prenaient la tangente et marchaient à contre-courant. De ceux qui osaient vivre leur différence la tête haute. Bordel, t’osais même pas fumer devant ta famille alors tu n’imaginais même pas le jour où tu devrais leur dire que ta meuf, bah elle avait des couilles elle aussi entre ses jambes et que guess what, elle était un il. Ouais, toutes ces craintes ne cessaient de t’envahir et pourtant, il suffisait de l’avoir face à toi pour faire tomber toutes tes réserves.
C’est donc avec ce petit air embarrassé que tu lui avouais avoir pensé à lui et pas forcément de manière innocente. En même temps, tu étais rarement innocent sous tes airs d’ange. Tu faisais le mignon avec tes grands yeux clairs mais dans ta tête, tu avais clairement de quoi choquer les mamies mais ça, tu n’étais pas certain que ce soit judicieux de lui dire de but en blanc. Quoique ? Un truc traversa son regard et l’instant d’après, le voilà collé à toi, ses mains glissées jusqu’à tes fesses. Ta respiration se fit aussitôt plus lourde alors que tu tentais de rester cool, pas t’emballer mais en même temps, cette proximité, son odeur, son sourire, tout ça te rendait fébrile. Peut-être était-ce la nouveauté de la chose ? Une chose de certaine, tu étais bien loin de la nonchalance dont tu faisais preuve avec ta copine ! Mordant l’intérieur de te joues, tu finis par rendre son baiser, osant chercher sa langue de la tienne, une main sur sa nuque, l’autre sur sa hanche, n’osant pas encore le toucher comme lui le faisait, comme de peur de découvrir ce corps qui te rendait déjà dingue. « Quelque chose me dit que je vais plus l’être bientôt » finis-tu par souffler.
Dommage pour vous, la chaleur chuta brutalement avec l’arrivée d’une cliente qui mit fin à votre étreinte et c’est le feu aux joues que tu t’éloignais, feignant chercher quelque chose dans les rayons. Ta confiance en toi peut-être. Et tu te traitais de tous les noms d’avoir agi aussi stupidement, t’éloignant de Meredith comme s’il t’avait brûlé. Evidemment que c’était le cas mais pas d’une mauvaise façon alors pourquoi était-ce si dur d’assumer ce que tu ressentais pour lui alors qu’auprès de lui, ça te paraissait si simple ? Sérieusement, il suffisait qu’il te regarde pour que tu sentes ton cœur s’accélérer alors pourquoi te souciais-tu de ce que pouvait penser cette gonzesse ? Tu ferais mieux de t’inquiéter de ce que penserais Meredith, de cette attitude et tu préparais déjà une bonne excuse à lui servir quand il vint te rejoindre, te passant le bras autour du cou. « J’suis désolé c’est juste qu’avec toi ça parait facile mais dès que j’suis confronté à la réalité, j’sais pas…ça veut pas. » Pas encore. Tu essayais peut-être d’y aller un peu vite, emballé par la nouveauté et l’exaltation de votre relation. Par chance, Meredith ne semblait pas t’en vouloir, pas du tout même alors tu lui souris doucement alors qu’il te prit les mains avec cette douceur qui le rendait si particulier. « ça me parait bien ça, au moins on sera vraiment tranquilles, non ? » acceptais-tu avec un sourire, te rapprochant d’un pas pour aller déposer un baiser sur ses lèvres, jouant un bref instant avec sa lèvre comme pour te faire pardonner de ton faux-pas. « Tu veux que je t’aide ou je t’attends là ? Oh non tu sais quoi, j’vais fumer une clope dehors et je t’aide à rassembler, comme ça ça ira plus vite ? » proposais-tu, tout excité à l’idée de l’accompagner chez lui.