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 aux sombres héros de l'amer (asher)

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MessageSujet: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyMer 23 Aoû - 0:30

Quand tu as appris qu’Asher avait essayé de se suicider tu n’as pas su quoi dire. Qu’est-ce qu’on est censé dire dans ce genre de situations ? Tu t’es rendu compte que tu ne le connaissais pas tant que ça, que vous discutiez plus souvent de choses sans conséquences qu’autre chose. Alors ouais des fois tu entendais des récits de ses déboires sentimentaux, mais tu n’avais aucune idée de quels démons le taraudaient et le taraudent toujours. Tout comme il ne connait pas les tiens. Vous n’êtes pour l’autre que des moments de lâcher prise remplis d’alcool et de rires gras dans une ambiance bien enfant. Juste des potes, pas de grands amis. Toujours à tronquer la vérité, à oublier vos soucis derrière une bière sans en parler. Forcément sans la moindre idée de ce qui se passait dans sa tête, qu’il ait donné un coup de pied dans le tabouret ça t’a fait un choc. La corde passée autour du coup, à croire qu’il y a un thème dans ta vie, que tous ceux que tu apprécies manquent d’air et qu’ils sont si près d’en crever. Que dire ? Qu’y faire ? Ce qui est fait est fait ce ne sont pas des mots qui vont le changer. Il a essayé de prendre la voie facile, sortie anticipée, de régler ses problèmes définitivement en s’enfuyant. Et il s’est foiré. Dommage pour lui, la lâcheté ça paie souvent mais pas ce jour-ci. Parce que ouais, tu penses que c’est lâche. Mais tu vas pas lui faire un procès pour autant, les potes ça s’aime avec toutes leurs imperfections, courage ou pas. Alors tout ce qu’il y a à faire c’est lui donner un peu d’espace puis lui apporter du soutien, qu’il l’accepte ou non. Il a pas le choix le gus, vous allez pas le laisser crever dans son coin. A ses blagues morbides tu réponds par des blagues débiles, c’est bien plus facile que de tomber dans des conversations sérieuses et puis de toute façon les autres doivent le rembarrer, lui dire de pas écrire des choses comme ça, alors la leçon il a dû l’entendre déjà. C’est pas toi qui va faire la morale. Tout ce que tu veux c’est passer une bonne soirée avec lui, sans grande ambition mais p’tètre à ta façon lui rappeler que la vie c’est comme ça, nuit après nuit, que ça s’enchaîne et que c’est comme ça qu’on y survit, pas à pas. Parce que tu veux pas qu’il crève. Rien de plus compliqué que ça.

Faire les courses ça te prend dix minutes, pas plus, tu la connais par cœur la recette et tous ses ingrédients, tu t’es pas foulé. Le bonheur n’est pas dans un plat compliqué, il est dans un bon plat. Sur le chemin l’idée te traverse l’esprit que tu n’es pas loin de là où habite Seven et tu chasses ce fait de tes pensées. Il aura ce qu’il mérite, tôt ou tard, là n’est pas le moment, tu as d’autres chats à fouetter. Ou plutôt à nourrir. Tu ne sais pas ce que vous allez faire ce soir, regarder la télé sans doute, boire plus que de raison absolument. L’occupation du monde occidental moyen, t’y vois pas de mal. T’es pas son psy t’y vas pas pour lui parler. Des fois faut juste que les gens se pointent, pas qu’ils ouvrent leur gueule. Avec quatre packs et le sack de course dans les mains, tu appuies sur la sonnette avec le coude et un peu de mal. Heureusement il répond avant que tu n’aies pu pester d’attendre. Une occasion de râler de moins, bonne ou mauvaise chose ? Tu grimpes les escaliers le plus vite possible, sentant peu à peu la bière te glisser des doigts et cherchant à éviter la catastrophe. Sa porte est déjà ouverte, il t’attend. Brave homme. Avant même de le saluer tu lui tends des packs pour qu’il soulage ton fardeau. S’il ne sait pas cuisiner il va au moins aider avec l’alcool. « Me and my chicken, right on time baby. » Tu n’es pas un homme en retard, c’est de mauvais goût et tu manques déjà tellement de classe dans tant d’autres domaines, ce serait trop. Par habitude tu te diriges vers sa cuisine et te débarrasses des courses avant de lui donner une accolade de salutation, bien bourrue. « Pour us a glass of that scotch you promised will ya ? I’ll start cooking. » Puis il te vient à l’esprit qu’il ne sait peut-être pas encore. Que Caïn ne lui a sans doute pas dit. Que tu as potentiellement de quoi faire décrocher sa mâchoire de surprise. Il sera atterré bien sûr, tout comme vous l’avez été en vous réveillant le lendemain de cette nuit fatidique. Mais bon, que ça serve au moins à faire rire les potes. « Has Caïn told you we got tattoos ? »
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyMar 29 Aoû - 19:54



Peadar & Asher
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Le portable retombe sur le canapé dans un bruit sourd qui fait sursauter Dalek, jusqu’alors étalé de tout son long dans son panier. Le petit flacon de comprimés n’est pas loin, heureusement. Asher n’a qu’à tendre le bras pour s’en emparer, avant d’en renverser quelques uns dans le creux de sa paume. Il sait pas pourquoi Peadar fait ça. Pourquoi il est étrangement présent, pourquoi il s’inquiète de ce qui peut bien lui arriver, pourquoi il veut venir lui faire la bouffe alors que jusqu’à présent, ils n’ont rien partagé de plus que quelques verres dans le bar de Fred. Ça devrait le toucher mais au lieu de ça, ça lui fout la trouille. Il n’a pas l’habitude qu’on s’occupe de lui, Asher, pas l’habitude de laisser entrer des gens dans son domaine, de leur céder un peu de place, de se pousser pour qu’ils puissent rentrer et s’arrimer à son cœur. Les fois où il l’a fait, ça a toujours mal fini, avec du sang et des larmes. Manquerait plus que des viscères pour compléter l’ignoble tableau. Y a aucune raison de réitérer, avec personne. Même pas par amour, même pas pour Caïn. Alors autant dire qu’avec Peadar, y a encore moins de motivation pour se ruiner la vie. Ils foutent déjà pas mal d’années en l’air quand ils picolent ensemble et que leurs foies endurent. « Putain », il soupire en se levant, avant de se débarrasser de ses fringues et de se diriger vers la salle de bain. Il a chaud. Il crève de chaud. C’est toujours l’effet que ça lui fait quand il a pris une décision mais qu’il ignore si c’est la bonne. Il aurait pu refuser que Peadar vienne chez lui. Après tout, ils ne se connaissent pas suffisamment, c’aurait même pas été bizarre. Il aurait juste pu dire qu’il était fatigué, qu’il ne se sentait pas très bien. Il aurait juste pu prétexter avoir trop de boulot, ou une fille dans son plumard. N’importe quelle excuse pour ne pas faire rentrer l’irlandais dans son cocon, n’importe quel prétexte pour s’inventer une vie agréable, loin de ce qu’elle est en réalité. Parce que c’est un calvaire de vivre. C’est un calvaire de trainer ses os de l’appartement jusqu’au poste, encore plus insupportable de les trainer du fauteuil au lit. C’est une souffrance et c’est quelque chose qu’il doit supporter seul, comme un grand, parce qu’il lui est inconcevable de faire endurer ça à quelqu’un de son entourage. Il aurait pu appeler Merle, lui demander de passer, mais lui aussi en a trop fait. Ça serait cruel de l’obliger à ramasser les bouts de verre, de lui imposer un tête à tête avec un presque-mort. Et puis même, c’est pas son rôle. C’aurait été le rôle d’Elena, si elle ne s’était pas barrée. Ils vont bien ensemble, remarque, le presque-mort et la presque-vivante, le dépendu et la disparue. Il a chaud, Asher, et c’est sûrement pour ça qu’il fait couler de l’eau froide, se colle dessous, statique, pour essayer de faire partir tous les morceaux de lui qui ne collent plus à ce nouvel environnement, tous les bouts de celui d’autrefois qui s’entrechoquent avec la silhouette méconnaissable de celui d’aujourd’hui.
La sonnette retentit alors qu’il sort tout juste, ses cheveux mouillés dégoulinant sur son t-shirt propre. Il sait pas si c’est la douche ou le manque de cohérence dû à l’effet des médocs, mais il n’est pas mécontent que Peadar arrive à cet instant précis. C’est toujours dans ces moments qu’il commence à gamberger, à se rendre compte qu’il va passer la soirée seul, à finir par se saouler jusqu’à s’endormir. Ça fait trop longtemps qu’il n’a pas mangé de vrai repas, trop longtemps qu’on n’a pas pris soin de lui. Trop longtemps qu’on ne l’a pas appelé baby, et il sourit un peu lorsque le surnom prononcé par Peadar vient frapper ses tympans. Y a un temps de latence, par contre. Une seconde, dix, il ne sait pas exactement. Tout ce qu’il sait, c’est que les images s’enchaînent comme dans une scène au ralenti et que l’instant d’après, il se retrouve avec la bouteille de scotch dans les mains et deux verres devant lui. Ah, oui. Le fameux scotch. Son subconscient ne le laisse pas tomber, et c’est étrangement rassurant. Il verse une bonne dose dans le premier verre, une plus petite dans le second. Il est pas censé boire, en réalité, et même s’il sait que Peadar se fiche sûrement de savoir si alcool et antidépresseurs font un bon mélange, il se souvient parfaitement de la dernière fois où il a picolé depuis sa sortie de l’hôpital et surtout, il se rappelle du blackout qui a suivi. La grosse rasade de désinfectant, ça sera pour Peadar. Ce dernier qui le cueille avec des mots inattendus, qui lui font presque échapper son verre. « Des tatouages ? Ensemble ? » C’est dit de façon abrupte, presque désagréable, le sel au bord des lèvres alors qu’il s’assied sur un des tabourets de bar qui longent l’îlot central. Non, il ne sait pas pour les tatouages et non, il n’a pas envie de savoir. Ça lui remue quelque chose dans le ventre, quelque chose de stupide et d’incontrôlé, de terriblement égoïste et sournois. Un soupçon de jalousie. Pas qu’un soupçon, putain. Une bonne grosse cuillerée, de quoi rendre son poulet indigeste. Pourtant, il sait que Peadar ne peut pas comprendre, qu’il n’a aucune idée de ce qu’il se passe entre eux. C’est pas lui qui lui dira quoi que ce soit, de toute façon. Il dira rien à personne. Il se l’est juré entre deux rêves, promis entre ses sanglots, y a personne qui saura pour Caïn et pour son cœur qui se déchire quand il pense à lui. Personne, et surtout pas l’Irlandais. « C’est le truc le plus pédé que j’ai jamais entendu », il se contente de répondre nonchalamment, sourire au coin des lèvres. Ouais, faire de l’humour, la bonne méthode. Pas grave s’il descend son verre de scotch cul-sec et s’en resserre un dans la foulée. Il mettra ça sur le compte de la dépression ou de l’alcoolisme, au choix. « Tu devrais être en train de cuisiner du poulet chez lui, pas chez moi. J’ai pas envie de foutre la pagaille entre vous deux, handsome. » Et il relève les yeux, insolence dans les iris, la canine presque sortie alors qu’il avale de nouveau quelques gorgées, histoire de faire passer la remarque plus facilement. Jouer les vierges effarouchées quand il s’agit de male-on-male action, c’est un peu abusé de sa part, mais y a pas d’autres mots qui lui viennent. Faut croire que les médicaments inhibent aussi sa répartie. Et c’est pas malin, même pour lui, même pour quelqu’un qui se fout des conséquences de ses actes comme de sa première chemise. Il termine alors son deuxième verre et le repose dans un claquement sonore, langue claquant contre son palais, avant de se lever et de fouiller ses tiroirs à la recherche d’ustensiles. « Plus sérieusement non, il m’en a pas parlé. » Il ne lui parle plus beaucoup, c’est ce que Peadar ignore. C’est pas une grande nouvelle, y a pas de quoi en écrire un roman, mais ça le fait chier, ça lui fait même mal. Mais ça, il se garde bien de le dire, et il évite soigneusement son regard lorsqu’il dépose couteau, planche à découper et épices diverses devant lui. « Ça devrait suffire pour ta recette, je pense. »

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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyJeu 31 Aoû - 23:44

Sans doute qu’il doit y avoir un paquet de gens qui vous emmerdent une fois qu’on s’est foiré en essayant de se tuer. Des connaissances qui n’étaient pas des amis qui veulent te faire savoir qu’ils sont ‘‘là pour toi si t’as besoin’’. Ah bah super tiens, merci Carole de la DRH à qui j’ai parlé quatre fois dans ma vie, je vais t’ouvrir tous mes démons. Des regards lourds, gênés, curieux, qui manquent terriblement de pudeur tout en essayant de rester gentils. Des chuchotis des rumeurs, ‘‘tentative de suicide’’ qui se presse sur toutes les lèvres des collègues ou des amis de famille. Et puis ceux qui veulent parler encore et encore alors que t’as fait ce que t’as fait, ça a loupé – ce qui est un sentiment bien pire que la réussite –, c’est fini. L’analyser une fois oui il faut, mais trente c’est battre l’âne à mort. Sans doute que c’est vraiment la merde. D’un côté c’est un peu un juste rétablissement de l’échelle karmique après une tentative d’abandon aussi stupide. L’univers n’aime pas les lâches, toi non plus, on peut toujours faire des exceptions, ça ne t’empêche pas d’avoir de la compassion pour toute la merde qu’il doit avoir sur le dos en ce moment. Toi aussi tu fais partie de ceux qui se manifestent en tant que présence de soutien. Mais toi tu fais pas chier avec la psychanalyse, tu fais juste du poulet. Moins ambitieux, moins de risques de dégâts. Il a intérêt à être heureux de te voir ceci dit, ou au moins de faire semblant, on ne fait pas une telle recette pour des ingrats. En tout cas il ne rechigne pas à te le verser ce verre de scotch, il n’a pas l’air parti pour te faire la gueule comme ses messages auraient pu le suggérer. Tant mieux. Trop de gens qui vont mal et font la gueule en ce moment ça commence à te casser les couilles sérieusement, tu es patient mais au bout d’un moment ça use la corde faut bien le dire. D’ailleurs c’est peut-être pour ça qu’il s’est foiré Asher. La corde était usée. Enfin, trêve de spéculations ridicules, donne-lui plutôt les dernières infos croustillantes. Enfin plutôt suintantes que croustillante vu l’infection que vous avez failli vous taper à laquelle vous n’avez échappé que grâce aux antibiotiques. Comme quoi on dit que c’est pas automatique mais c’est bien pratique. « Des tatouages ? Ensemble ? » Malheureusement. Tu hoches la tête gravement tandis que ton compagnon prend place autour du plan de travail. Ceci dit tu l’entends bien la pointe acide dans sa voix à entendre la nouvelle. S’il veut un tatouage avec Caïn, qu’il y aille, tu lui donnes le tien avec grand plaisir, tu le regrettes totalement. Il verra bien ce que ça fait de vivre avec tiens. Plus sérieusement, s’il est jaloux, que ce soit une question d’amitié ou plus, il peut retourner en primaire, tu vas pas lui piquer son cajun, c’est pas le but de la manœuvre.

« C’est le truc le plus pédé que j’ai jamais entendu. » Et ça, ça te rappelle quelque chose. Tu fais une pause alors que tu es en train de déballer les ingrédients et tu réfléchis. Ouais, ça te dit vraiment quelque chose. « I feel like I said something like that when we got ‘em but I can’t remember. » C’est pourtant pas faute d’avoir essayé de se souvenir de ce qui s’était passé cette soirée-là. Mais l’alcool est plus fort que la mémoire, le moment est perdu à jamais. « Tu devrais être en train de cuisiner du poulet chez lui, pas chez moi. J’ai pas envie de foutre la pagaille entre vous deux, handsome. » Tu lèves des yeux surpris vers ton ami. Il a beau eu essayé d’adoucir la phrase avec un handsome, son agression ne passe pas inaperçue, et tu t’appliques à réagir avec humour à sa réplique acerbe. « Hey your secret love story is safe, I don’t swing that way and I’m tryna keep it so. » N’aurait-il pas des choses à dévoiler sur les sentiments qu’il porte vraiment à votre pote le presque-macchabé ? T’as des exs qui n’étaient pas aussi jalouses. Déjà le deuxième verre de scotch finit au fond de sa gorge, tu t’es fait doubler, c’est sale pour un Irlandais. Mais bon, il est de Liverpool alors la compétition est honorable. « Plus sérieusement non, il m’en a pas parlé. » Et tu ris. Tu doutes qu’il en ait parlé à qui que ce soit qui n’ait pas été obligé de voir cette monstruosité. Tout comme tu as toi-même essayé de le cacher à tout être vivant avant qu’il ne soit recouvert. Avec plus ou moins de succès, comme j’ai dit, les actes de lâcheté se paient toujours quelque part. « I ain’t surprised he’s probably ashamed. » Pas probablement à vrai dire, c’est une certitude totale, une vérité universelle. Le pire c’est que lui, pour réparer cette horreur, il va devoir aller chez un autre tatoueur, alors que tu peux te contenter de son aiguille. « Ça devrait suffire pour ta recette, je pense. » Tu remercies l’anglais d’un signe de tête, parfaitement satisfait du matériel. Ceci dit ça ne suffira pas à changer le sujet. Tu comptes emporter Caïn dans les tréfonds de la honte et toi avec parce qu’Asher a bien mérité de voir ça avant que vous ne vous en débarrassiez. Alors tu lui montres. Tu baisses un côté de ton pantalon jusqu’à faire apparaître le gribouillis atroce qui se prend pour un portrait. Vous connaissez cependant tous deux suffisamment la bête pour pouvoir reconnaître dans ces traits déformés le taromancien. « Now you see this piece of shit. Imagine the same thing but trying to be my face. On his butt. » Tu marques une pause dramatique avant de remonter ton pantalon et de cacher cette abomination. Le secret est révélé, plus de place pour la honte. En te lavant les mains pour couper le poulet tu lances à l’autre une dernière pique. « Still jealous of our matching tattoos ? Cause we’ll give you one for free after we’ve covered these up. But you might wanna drink as much as we did for that. » Tu dis ‘‘on’’ parce que les tatoueurs sur lesquels vous êtes tombés avaient un tel talent que tu pourrais certainement faire la même chose sans trop de problème.
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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyDim 10 Sep - 23:48



Peadar & Asher
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C’est dingue la violence de certains mots. Genre connard quand ça vient d’un ami et que ce n’est pas une vanne innocente, traître quand on n’a trahit personne mais que tous les mots du monde ne savent pas rectifier le tir. Histoire d’amour secrète, quand c’est vraiment ce qu’on vit et que ce n’est pas réciproque. Peut-être aurait-il mieux fait d’être plus discret, de moins bondir à la moindre évocation de Caïn ; peut-être aussi que Peadar se fout de lui, qu’il a dégueulé les syllabes sans réfléchir et que c’est juste une blague de mauvais goût. Mais y a fort à parier qu’il ait deviné, et ça déstabilise Asher, juste un court instant, parce qu’il n’a vraiment pas envie d’en parler. Y a plus seulement le fait qu’il refuse d’évoquer leur histoire devant Peadar, mais y a aussi la honte que ça génère chez lui, la boule au creux du bide quand il pense au dernier message qu’il a reçu du cartomancien et auquel il n’a jamais répondu, à la dernière fois où il l’a vu et où ils se sont à peine serré la main. « Oh la ferme », il murmure juste, et ça ne fait que resserrer sur lui le faisceau de preuves dont dispose déjà Peadar. Il devrait s’en foutre, assumer. C’est pas comme s’ils allaient vraiment se mettre ensemble, y a Swann, Bambi, y a trop de vagues dans la mer de leur relation pour qu’ils puissent un jour espérer être heureux ensemble. C’est illusoire de le penser, stupide de le vouloir. C’est ridicule, encore, de penser que Peadar s’attarde vraiment sur ça, sur la manière avec laquelle Asher évite son regard et se rue sur les ustensiles de cuisine, l’art avec lequel il enchaîne les verres. C’en serait presque beau, si ce n’était pas foutrement désespérant. Il s’en fout, il causera pas de ça, jamais. Y a que lui que ça concerne, lui et le grand tatoué qui leur sert de pote. Il devrait remercier le ciel d’avoir aussi l’Irlandais dans ses contacts, parce que c’est lui qui débarque pour lui faire la bouffe, pas le cajun. Et même s’il est certain de ne quasiment pas manger, y a quelque chose de réconfortant à voir que les autres se rapprochent de lui, s’inquiètent de son sort, passent du temps en sa présence sans y être obligés. Même s’il sait très bien ce que Peadar pense. Il sait qu’il doit le croire lâche, incapable, il sait qu’il doit avoir une piètre vision de lui depuis qu’il s’est passé, littéralement, la corde au cou. Il pensait pareil, Asher, y a quelques mois de ça. Il aurait dit que le suicide était une solution de faiblesse, qu’il fallait vraiment pas avoir de couilles pour faire ça. Tous les gens qui n’ont jamais franchi le pas pensent sûrement comme ça. Faut avoir eu un jour la corde contre la carotide, le canon entre les dents, le rasoir contre les veines, pour comprendre que ce n’est pas un geste anodin. Que c’est juste le point d’orgue d’un trop-plein, le vase communiquant qui bascule tout droit vers la mort. Que c’est un acte contre-nature, parce que l’instinct voudrait qu’on veuille survivre, qu’on se batte jusqu’à nos dernières forces avant de s’avouer vaincu. Parce que ça démontre parfaitement que le suicide arrive en dernière ligne d’une course trop éreintante dont on s’avoue vaincu un peu avant la ligne. Et aussi bizarre que ça puisse sembler, quitter la course au lieu de la terminer, c’est courageux, parce que ce n’est pas instinctif.
Le raclement qui s’échappe de sa gorge est sourd, alors qu’il attrape une bière et un décapsuleur. Faire comme si de rien n’était. Ne pas penser à la corde, à la douleur, aux poumons qui se vident et à la tête qui semble exploser. S’asseoir, faire gicler la capsule, boire une gorgée, plusieurs. S’étouffer lorsque Peadar descend son pantalon et qu’il peut voir l’horrible dessin qui orne sa peau. Putain, ils l’ont pas loupé, c’est même quasi sûr que des gens paieraient pour voir ce genre de chose. « T’es sûr qu’t’y es pas allé avec Danny DeVito ? Parce que ça lui ressemble énormément. » Et le rire qui nait contre sa langue jusqu’à exploser dans la pièce en un éclat sonore, qu’il feint de taire sérieusement lorsque Peadar lui confirme ce qu’il craignait, à savoir que Caïn a aussi l’une de ses horreurs sur son corps. Sur son cul. Il hausse légèrement les épaules, porte de nouveau la bière à ses lèvres. D’un côté, il redoute la perspective de voir un jour ce tatouage de ses propres yeux. De l’autre, s’il le voit, ça veut dire qu’il voit son postérieur, et c’est pas quelque chose qui lui déplait fondamentalement. L’idée le distrait, tellement qu’il n’est pas vexé par la dernière vacherie que lui balance l’Irlandais. Il attend qu’il soit de nouveau face à lui pour parler, sourire au coin des lèvres. « Je croyais que c’était une règle sacrée partagée par tous les piliers de bar du monde entier. Ne jamais aller se faire tatouer quand on est bourré. Sérieux, mon pote, c’est une erreur qu’aurait pu faire une étudiante en première année de fac. » Il a pas totalement tort, remarque. Même s’il était ivre mort, il n’aurait jamais l’idée d’aller se faire faire un tatouage. C’est peut-être le seul truc qui fait s’allumer l’alerte rouge quand on a un trop-plein de coups dans le nez. A croire que Peadar n’a pas tant d’expérience que ça, malgré le sang qui coule dans ses veines. Asher est à peu près sûr que ses ancêtres doivent se retourner dans leurs tombes s’ils savent que leur descendant s’est fait tatouer la tête d’un autre type sur la cuisse après une soirée trop arrosée. Then again, c’est à peu près pareil pour lui, donc c’est l’hôpital qui se fout de la charité, en quelque sorte. Il rengaine donc, évite d’en rajouter une couche. Faudrait pas attiser le courroux des dieux, qu’est déjà pas tellement en sa faveur. Il se tait, donc, observe Peadar alors qu’il commence à cuisiner. Il savait faire ça, à une époque. Jouer au chef, préparer des bons plats, surtout pour impressionner Scarlett, Elena. Jamais vraiment pour se faire plaisir. Il bouffe rarement, Asher. Et quand il le fait, c’est surtout parce que son corps est à bout de forces et lui réclame. « J’espère que tu te rends compte que je ne mangerai pas », il annonce platement en désignant le poulet de sa main qui tient la bouteille. « Je suis d’accord pour tout le côté Netflix and chill entre nous, même si c’est clairement bizarre, mais tu vas te retrouver à bouffer ce poulet tout seul, t’en es conscient ? » C’est pas de la provocation, presque pas. Juste une manière de lui faire comprendre qu’y a pas grand-chose qui puisse le faire changer d’avis. De toute façon, il a fondu, ça se voit au premier regard. Et puisqu’il est certain qu’il le forcera à manger de toute façon, autant y aller franco dès maintenant. Ça évitera toutes les remarques qu’il pourra lui faire plus tard. Et sur ces bonnes paroles, il extirpe une cigarette du paquet qui se trouve sur le comptoir à côté de lui, la colle au coin de sa bouche et l’allume. Y a plus que le silence, maintenant, et le bruit du couteau de cuisine qui frotte doucement contre la planche à découper. Il peut vivre avec ça, Asher.

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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyMer 27 Sep - 0:06

« Oh la ferme. » Tu aurais visé juste ? Les méninges commencent à tourner dans ta caboche. Ce n’était qu’une blague de ta part cette histoire d’histoire d’amour secrète, rien de plus, mais vu sa réaction… Cela concorde bien trop avec tes observations précédentes. Ceci dit tu ne trouves pas que ce soit vraiment le moment de presser la question, elle a l’air sensible. A vrai dire tu aurais aimé ne pas lire dans ses mots, tant qu’ils ne t’en parlent pas ça ne te regarde pas mais c’est un réflexe de toujours analyser ce que font ces sales gosses dont tu surveilles les moindres mouvements. Il évite ton regard et tant mieux, il n’aurait sans doute pas aimé y voir le fait que tu as compris. Un silence un peu étrange s’étire, le malaise flotte un instant avant d’être brisé et que tu te décides à lui montrer l’horreur qui orne ton corps. Changer de sujet est impératif. Au vu du gargouillis atroce qui sonne à tes oreilles, tu manques de tuer le rosbif en le faisant s’étouffer dans sa bière. Not today though, Dieu ne l’a pas ramené par les oreilles de sa tentative de suicide pour le faire crever d’une pareille manière. Ce serait absolument honteux, tu enverrais une lettre de réclamation à l’Eternel pour le pire service client du monde. Heureusement les voies du Seigneur ne sont pas si impénétrables, Son plan n’est visiblement pas si obscur et ridicule. Asher respire encore. « T’es sûr qu’t’y es pas allé avec Danny DeVito ? Parce que ça lui ressemble énormément. » Putain mais il a raison en plus l’autre con. Tu te tords le cou pour essayer de voir dans le bon sens le dessin raté. Y a petit côté Danny. Il est incroyablement rond. Alors que Caïn n’est fait que d’os et de sarcasme. Le rire de l’anglais résonne dans la pièce, te faisant sourire, te réchauffant le cœur. Cet endroit a l’air soudainement moins vide. « Man if I knew Danny De Vito I wouldn’t be hanging out with fuckers like Cain that’s fo’ sure. » Le tatouage du cajun lui, a plus une certaine ressemblance avec Steve Buscemi. Ce qui est indéniablement deux, il a de la chatte ce connard, c’était son initiative et c’est lui qui s’en est le moins mal sorti. Enfin. Façon de parler. C’est sur son cul quand même. Et ça c’est rude. « Je croyais que c’était une règle sacrée partagée par tous les piliers de bar du monde entier. Ne jamais aller se faire tatouer quand on est bourré. Sérieux, mon pote, c’est une erreur qu’aurait pu faire une étudiante en première année de fac. » Comme si tu ne le savais pas ça, comme si tu n’en avais pas vu à Dublin et ici des tatouages sous éthanol, comme si tu ne t’étais pas foutu de la gueule de tous ces abrutis. Comme si tu n’avais pas essayé de dire non. Une grimace pleine de tristesse tord ton visage. « I tried to say no. He always fucks me over when I’m drunk. » Une grande tradition. Faut dire que pour un américain il tient sacrément bien l’alcool le grand dadais. Enfin, il le tient bien, façon de parler vu qu’il a des idées de ce genre mais vous êtes au même stade d’alcoolémie en même temps et c’est très rare, la plupart tombent avant toi. Donc il est celui qui te fait toujours des suggestions débiles. Et tu es celui qui suit. Par sa faute tu as été à poil dans la rue et tu as participé à un jeu télévisé débile qui a failli te tuer et maintenant tu as cette atrocité dans la peau. Bien joué. Le taromancien a intérêt à te réparer ça gratuitement s’il ne veut pas finir poignardé dans une ruelle. Des flash-backs post traumatiques de l’émission te reviennent en tête alors que tu commences à cuisiner. Couper le poulet, mettre le yaourt, le citron, les épices, ne pas penser à cette psychopathe qui vous annonçait les épreuves. « J’espère que tu te rends compte que je ne mangerai pas. » Il te sort de tes pensées avec son outrage. C’est un défi ? « Je suis d’accord pour tout le côté Netflix and chill entre nous, même si c’est clairement bizarre, mais tu vas te retrouver à bouffer ce poulet tout seul, t’en es conscient ? » Tant que c’est sans connotation sexuelle tu es généralement d’accord pour une session de Netflix & Chill, mais faut pas non plus te prendre pour un con. Tu ne cèderas pas à l’envahisseur. Enfin, c’est toi l’envahisseur là tu es dans son appartement ce sont ses règles. Eh bien tu ne cèderas pas à la tyrannie. Tu vaincras. Veni vidi vaincu le Bloomberg. Tu pointes sur lui le couteau de cuisine comme pour appuyer ton argument. « Told ya I wasn’t below spoon-feeding you. If you don’t eat at least half a fucking portion you’re in for a world of pain. » Encore plus bien sûr que cette douleur mentale qui le taraude et lui donne envie de se tuer. Oui, encore plus. Parce que dépressif ou pas rien à foutre, quand tu cuisines, on mange. Tu fais des brochettes avec tes bouts de boulets enduits de sauce et tu les enfournes. Une fois le timer mis tu mets d’autres ingrédients à chauffer et toi aussi tu t’allumes une clope. « What are we watching tonight ? Better not be a damn rom-com. » Toi homme puissant, toi pas aimer films à midinettes.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptySam 30 Sep - 0:01



Peadar & Asher
aux sombres héros de l'amer
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L’avantage de Peadar, c’est qu’il sort des sentiers battus quand il s’agit de rebooster le moral, de coller une banane pas possible sur le visage, de rendre leurs couleurs aux choses. Il a quelque chose de totalement lunaire, d’absolument pas inquisiteur, de franchement humain, quelque chose qui donne envie de se laisser aller, de ne plus penser aux trucs merdiques qu’on a pu vivre les jours d’avant. C’est peut-être son accent irlandais à couper au couteau ou son sourire, ou bien les brisures qu’on devine dans sa voix, comme si elle avait raconté des milliards d’histoires. C’est peut-être un mélange de tout ça en fait, sans doute, une espèce de pouvoir magique qui force les zygomatiques à se tordre, à entrainer dans leur sillon une foule de sentiments plus légers, moins envahissants. Il a ce pouvoir, Peadar, de retirer un peu de poids aux fardeaux les plus lourds. Pourtant, ils ne sont pas si proches, pourtant, ils ne se connaissent pas si bien que ça. Quoique, c’est à voir, Peadar n’insiste pas quand Asher lui dit de la fermer et c’est un point positif, il a compris qu’il valait mieux éluder le sujet. Pour le reste, il rentre dans le jeu de ses vannes, et ça fait du bien, comme l’échange de messages d’il y a quelques minutes. C’est pas qu’Asher n’aime pas qu’on se morfonde sur son sort, mais ça fait du bien de parler à quelqu’un qui ne prend pas de pincettes, même s’il menace de le faire manger de force et que n’importe qui d’autres s’insurgerait sûrement. Asher préfère se dire que c’est la manière un peu étrange qu’a Peadar de montrer qu’il tient à lui, au moins un peu, qu’il lui manquerait s’il n’était plus là, qu’il n’aurait plus personne à qui cuisiner du poulet et que ça serait franchement con. C’est pas que Peadar soit le seul à montrer qu’il tient à lui, au contraire, y a beaucoup trop de sollicitation de personnes plus ou moins proches depuis qu’il a essayé de se buter, mais il le fait d’une manière différente et ça a du bon, si on y réfléchit bien. Il n’a pas besoin d’une énième personne qui s’apitoie sur son sort, d’un autre ami pour le regarder sombrer d’un air complaisant. Il n’a pas besoin qu’on le conforte sur son sort, qu’on lui fasse comprendre qu’on est désolé mais que bon, s’il est vraiment au bout du rouleau, mourir est peut-être la solution. S’il n’est entouré que de gens comme ça, il va finir avec une balle logée bien profondément dans sa tête, et même si ce n’est clairement pas une idée qui le terrifie, les médocs étouffent un peu ses instincts suicidaires et le seul moyen de ne pas devenir un véritable zombie, c’est de fréquenter des potes comme Peadar. « Tu devrais arrêter de boire avec lui, alors », ouais, si boire avec lui donne toujours un tel résultat, c’est peut-être pas une si bonne idée, si ? Bon, la remarque vient aussi comme un nappage au-dessus du gâteau de reproches camouflés dans les mots d’Asher, pour peu qu’on sache un peu lire entre les lignes. Il est jaloux qu’ils soient sortis et qu’ils se soient faits tatouer, et pas seulement parce qu’il a des sentiments pour Caïn mais égoïstement, parce qu’il ne peut pas s’empêcher de penser qu’ils étaient peut-être en train de picoler le soir où il s’est pendu dans son bureau, et ça lui fait bizarre, comme si ses amis auraient pu comprendre qu’il lui arrivait quelque chose alors qu’ils n’étaient pas avec lui. Normal qu’il y ait un peu d’amertume dans sa voix, donc, ça tombe bien qu’ils changent de sujet. Il regarde Peadar s’occuper de son poulet, embrocher les morceaux, les enfourner, il l’observe silencieusement et il se surprend à se demander quand il a cuisiné pour la dernière fois, avant de se rappeler que c’était y a quelques semaines déjà, des mois peut-être, que c’était pour Elena. Ça lui fout une boule dans le bide, ça lui coupe l’appétit, encore plus qu’avant. Mauvaise idée, donc. « Arrête de pointer ce couteau dans ma direction », il souffle doucement, sourire au coin des lèvres, coup d’œil discret à Peadar, ça le ferait chier d’acquiescer, de dire qu’il a raison, qu’il va manger, qu’il doit manger, ça fait trop longtemps que son estomac n’a pas vu d’aliment solide. « J’essaierai de manger un peu. » Une promesse discrète qu’il préfère ne pas prononcer trop fort. Il fera des efforts pour Peadar, rien que parce qu’il s’est déplacé pour venir cuisiner chez lui. Il n’a pas beaucoup de potes qui feraient ça, qui se préoccuperaient de lui au point de lui rendre visite sans y être invités, qui lui achèteraient à manger, qui menaceraient de le nourrir à la petite cuillère. Ça a un côté mère poule et il devrait détester ça, mais ça le touche, quelque part, profondément, ça l’émeut et quand Peadar parle de rom-coms, ça le fait rire, parce qu’il adorait ça avant, parce qu’il aimait bien le côté sirupeux des films du genre, parce qu’il n’avait pas peur des clichés, en raffolait même. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il se materait volontiers l’intégrale de Sex and the City, faut pas trop déconner non plus, mais l’amour ne lui fait pas peur, pas vraiment. « T’inquiète, j’oserais pas esquinter ta virilité en risquant de te faire pleurer. » Il se lève, va jusqu’au meuble télé. Il n’a pas énormément de films, sa DVDthèque est restée à New-York et il n’a bizarrement jamais osé demander à ses parents de lui faire un colis. Y a ses doigts qui parcourent les quelques jaquettes qu’il a réussi à récupérer. Certains titres ne lui disent rien, il se demande un instant si c’est pas des trucs à Scarlett, des machins sirupeux avec Keanu Reeves qui puent les années 2000. Pour le coup, il devrait les balancer à la poubelle, c’est pas comme si elle allait venir les récupérer bientôt. Il déglutit. Ne pas penser à elle. Y a ton film préféré, Ash, regarde. Et sa main qui attrape machinalement Chantons sous la pluie. « Ça », il s’exclame à l’adresse de Peadar en lui montrant l’image aux couleurs délavées. Il en a fait des bornes, ce putain de film, à se balader de baraque en baraque, il l’avait prêté à tous ses amis et l’amenait systématiquement aux soirées films qu’ils faisaient, même si personne ne voulait jamais le voir. « J’suis un sentimental. Vas-y, fais-moi un procès. » Et son sourire vient fendre son visage tout entier alors qu’il allume le lecteur DVD et y insère le disque. Il peut plus refuser maintenant, et de toute façon, Asher est quasi sûr qu’il n’a jamais vu ce film. C'est sûrement pour ça qu'il ne lui demande pas son avis et se contente de s'échouer sur le canapé et de tapoter la place à côté de lui pour inviter Peadar à s'installer. C’est l’occasion d’étoffer sa culture cinématographique.
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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyVen 20 Oct - 18:05

« Tu devrais arrêter de boire avec lui, alors. » Mais qu’est-ce que tu ferais si tu ne buvais pas avec Caïn ? Ta vie serait comme un curry sans piment, triste, fade, contre-nature et à exterminer. Bon, peut-être pas contre-nature et à exterminer, soit. La vérité c’est que tu n’as jamais eu d’ami comme lui. Toi tu avais des frères et au collège les frères étaient plus importants que les potes même si tu en avais. Arrivé aux Etats-Unis tu as répété le même schéma, en plus extrême, à prendre sous ton aile des gosses qui ne pouvaient faire réellement office d’amis. Et puis, pas le temps de partir à la recherche de la grande amitié, pas de quoi trouver un point d’entente avec la plupart des gens de ton âge. Il a fallu attendre, attendre de pouvoir respirer un peu plus, de trouver un véritable équilibre. Peut-être que c’était le destin, peut-être que c’était précisément le cajun que tu devais attendre, peut-être que les coups de foudre de bromance ça existe. C’est bien plus logique, bien plus utile, bien plus réel que les histoires d’amour qui finissent mal en général. Au final ça ne fait que cinq ans que vous bourlinguez ensemble le grand dadais et toi mais ça pourrait être une vie. Bien sûr vous ne connaissez pas chaque détail de l’histoire de l’autre mais ce n’est pas ce qui est important. Non, le vrai magot c’est sa sale gueule et la tienne capables de passer des heures à raconter des conneries qui ne présentent pas le moindre grain de productivité. Si un jour boire avec lui finit par te tuer ce sera une belle mort, une mort d’Irlandais, et tu l’accueilleras d’un rire dément et alcoolisé. Au final à côté de ça un tatouage ce n’est rien. Clairement ça te fout en rogne et ça te noie dans le ridicule mais ça se rattrape. « I’d be bored. » Tu t’en sortirais. Tu trouves toujours des occasions de boire. Mais il te manquerait. Tout comme au fond Asher t’aurait manqué s’il avait réussi sa connerie. Unis comme les deux doigts de la main ou pas on s’en branle, un pote c’est un pote. Et un pote de moins c’est… bah… un pote de moins. Et c’est triste. Très triste. « Arrête de pointer ce couteau dans ma direction. » Tu sais très bien te servir d’un couteau je ne vois pas pourquoi il râle. A part peut-être parce que c’est menaçant et assez effrayant. Faut être tatillon franchement. Ou alors c’est parce que c’est un élève assidu qui sait très bien qu’en littérature l’acte de poignarder est une substitution de l’acte sexuel. Heureusement, tu n’as pas dépassé la quatrième alors on peut te pardonner l’ignorance du geste, tu peux conserver ton #nohomo. « J’essaierai de manger un peu. » Oh si tu l’as bien entendu. Il a peut-être essayé de marmonner ça dans sa barbe pour que cela t’échappe mais on ne peut rien te cacher. Et tu ne l’oublieras pas. Je dirais bien que n’oublies rien mais là on saurait définitivement que je mens, il ne faudrait pas te prêter des habiletés qui ne sont pas tiennes. « You’re worse than a kid. » Tu n’as jamais eu à nourrir qui que ce soit à la cuillère. Enfin si, ta petite sœur quand tu avais sept ans mais pas quelqu’un en âge de se nourrir quoi.

Appuyé contre le comptoir de la cuisine tu fumes tranquillement, guettant l’ébullition de l’eau tout en attendant une réponse. « T’inquiète, j’oserais pas esquinter ta virilité en risquant de te faire pleurer. »  Eh, ce n’est pas le fait de pleurer qui te gêne, c’est l’histoire de ces films qui n’est jamais engageante et qui te fait lever les yeux au ciel ou gueuler ‘oh come on !’ vers la télévision toutes les cinq secondes. Ta masculinité n’est pas fragile à ce point. Ce n’est pas à dire qu’elle est à l’épreuve de tout stéréotype ou convention sociale engrainée depuis des générations particulièrement dans un milieu comme le tien mais tu es loin d’être le désastre que tu aurais pu être. Le brun fouille sur ses étagères. L’eau bout. « Ça. » Tu ne regardes pas vraiment, tu baisses le feu et mets le riz d’en l’eau à la place. « J’suis un sentimental. Vas-y, fais-moi un procès. » Enfin tu lèves les yeux. Bon, pas une rom-com. Enfin tu crois. Tu n’aimes pas les comédies musicales. C’est pas une histoire d’amour de toute façon singing in the rain ? Les logos commencent à défiler à l’écran. « Hm. I’m only lettin' you put that on cause a suicide attempt gives you like five times where you choose what movie we watch. » Mais tu n’accepteras pas toujours ça. Pas envie de passer le reste de ta vie à regarder de la merde sous prétexte qu’il s’est passé la corde au cou une fois. La carte privilège n’est pas éternelle. Tu vas te laisser tomber sur le canapé à ses côtés tandis que la première scène commence. « Wait a minute I think one of the kids showed it to me a couple years ago ! » Peut-être même que c’était Tinks. Mais le souvenir est flou.
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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyDim 22 Oct - 20:30



Peadar & Asher
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C’est en parlant avec Peadar qu’Asher se rend compte de la jalousie malvenue qui l’empoisonne, et qui s’explique par le simple fait que la relation qui le lie à Caïn ne sera jamais aussi forte que l’amitié entre le cajun et l’irlandais. Il s’est souvent surpris à affirmer que le tatoué était son meilleur ami, juste parce qu’il était l’un des seuls qu’il lui restait, un irréductible qui ne le lâcherait sous aucun prétexte contrairement à tous ces autres qui lui avaient tourné le dos au fil des années. C’est faux. Caïn n’est pas son meilleur ami et vice versa, y a pas grand-chose qui les retienne l’un vers l’autre à part leurs trop grosses similitudes, la façon qu’ils ont de vouloir ouvrir leurs bras au monde entier mais leur capacité à tout faire déconner parce qu’ils ne savent pas comment s’y prendre. Leur amitié est avant tout un prétexte à picoler et à taper sur des types, chose plaisante s’il en est mais insuffisante pour prétendre vraiment se connaître. Normal qu’il envie Peadar, normal qu’il ressente le besoin de l’asperger d’acide quand il parle, dans l’espoir pathétique de voir cette précieuse amitié se dissoudre et passer à travers les lames du plancher. En toute objectivité, Asher n’a pas vraiment de raison d’être jaloux parce qu’il a un ami comme ça, quelqu’un de spécial qui se détache de la foule, qui le fait se sentir important, qui le rassure et qui le protège, quelqu’un qui pourrait l’entraîner dans des conneries monumentales sans qu’il ne bouge un sourcil. Et il devrait s’estimer heureux, en réalité, que Caïn ne soit pas vraiment son meilleur ami, quand il fait attention aux sentiments qui bourgeonnent dans sa poitrine. Ça s’fait pas de baiser son meilleur ami, ça s’fait pas de vouloir recommencer, de vouloir être plus. Ça s’fait pas, c’est pas normal, c’est quelque chose qu’il n’a pas cessé de se répéter depuis des années, depuis Sam et plus généralement depuis qu’il a découvert qu’il aimait aussi les garçons. Ça s’fait pas et c’est pas sain, il en a conscience, c’est peut-être pour ça qu’il n’a pas encore pris la peine de vraiment écrire à Caïn, de vraiment lui dire qu’il lui manque comme pas permis et que rien n’est pareil sans lui. S’il pensait pas la même chose, Caïn ? S’il ne voulait plus parler d’Asher parce qu’il est de trop, parce qu’il fait tâche sur la photo, parce qu’y a pas la place entre Swann, Bambi, Peadar ? Il est peut-être pire qu’un gamin, ouais. Un gamin qui rêverait d’un jouet tout en sachant pertinemment qu’il ne pourra jamais l’avoir. Ou qui impose le film du soir parce que ses parents sont trop laxistes pour savoir lui dire non. C’est le cas de Peadar, du moins, ça se voit qu’il n’est pas vraiment du genre à coller des baffes, même s’il dissimule son côté tendre sous ses couches de mauvaise humeur et d’apparente nonchalance. « Cinq films ? T’es en train de me dire qu’on pourra aller jusqu’à Harry Potter et La Coupe de Feu, et qu’t’auras pas l’droit d’te plaindre ? » C’est ça ou Narnia, quitte à faire chier l’irlandais autant le faire totalement. Et il se pare d’un rictus taquin avant de glousser discrètement, trop fier de sa connerie mais aussi trop méfiant, persuadé que Peadar a encore le temps de prendre une casserole propre pour l’assommer avec. « J’déconne, la prochaine fois on mate Expendables ou une daube du genre si tu veux, un truc avec des flingues et des muscles. » Il doit aimer les films comme ça, ça se sent à sa manière de rouler des mécaniques, d’avancer comme un marin bourru qu’aurait pas touché terre depuis des mois. Il n’est pas comme ça, Asher. Enfin il pourrait l’être, mais ça ne lui ressemblerait pas.

Le film commence et il le rejoint enfin, juste avant que le titre ne s’affiche. Il l’a vu un compte de fois en bon fan de Gene Kelly, juste pour apprécier ses pas de danse, pour baver devant le grain de l’image, pour fredonner sur les chansons. Scarlett détestait ça, elle trouvait toujours une excuse pour faire autre chose, vaisselle, repassage, n’importe quoi et surtout des trucs qu’Asher faisait en temps normal. Ça devenait un bon moyen de déléguer les tâches ménagères et il avait fini par vraiment aimer ces films, Chantons Sous La Pluie, Un Américain à Paris et plein d’autres, jusqu’aux plus récents comme La La Land qui lui avait même fait verser une petite larme, même s’il avait nié en bloc quand Toad lui avait posé la question. Y a peu de gens qui aiment ces films-là, dans son entourage, et c’est pour ça qu’il dodeline vaguement de la tête lorsque Peadar lui parle d’un de ses gamins, se contente de dire « il a bon goût » sans vraiment réagir, le regard happé par les images qui défilent sur l’écran. Ç’a toujours été flou, cette histoire de gosses. Il est pas sûr d’avoir déjà demandé, pas sûr non plus que Peadar lui ait vraiment répondu. C’est un sujet tabou sans l’être, une histoire qui se paume parfois dans les anecdotes qu’ils partagent autour d’un verre, les quelques noms de ces gamins qui surgissent entre deux daiquiris, quand Asher a trop bu pour en avoir quelque chose à foutre. Pourtant, ce soir, ça l’intéresse, et il jette un regard à Peadar avant de demander « c’est quoi le bail avec ces enfants dont tu t’occupes, déjà ? » Il pourrait mal le prendre, parce que ça montre clairement qu’il ne l’a jamais vraiment écouté, mais l’important c’est qu’il le fasse maintenant. Il s’est imaginé, au fil des histoires, que c’est un job alimentaire que Peadar a trouvé, assistant social ou une connerie du style, un boulot qui l’oblige à réinsérer des enfants déscolarisés, sans famille, sans avenir, des gamins qui auraient fini à la rue tôt ou tard. Il essaie de se souvenir de ce qu’il a bien pu lui dire pour qu'il en arrive à cette conclusion farfelue, il essaie ouais, sans vraiment y parvenir, y a les prénoms qui se réverbèrent en écho dans sa tête, de façon suffisamment floue pour qu’il ne puisse pas les remettre vraiment. Et puis y a un déclic, un tout petit, les sonorités qui se recoupent, qui ressemblent trop à des gamins qu’il connait.

Enfoiré de fils de pute.

Il attrape la télécommande d’une main tremblante, finit par trouver la touche pause après avoir appuyé sur dix de ses voisines, repose le boitier sur la table basse. Regarde Peadar. « T’es Peter ? Le Peter ? » Il arrive pas à cacher les frissons dans sa voix, à dominer sa colère, à l’empêcher de pointer le bout de son nez. Elle est là, elle est palpable, elle rougit son teint et agite presque imperceptiblement ses membres, putain, putain, putain, il a beau se dire qu’il n’aurait pas pu savoir, il sait qu’il a tort, qu’il est sûrement le pire flic au monde, le plus mauvais ami, incapable de voir un criminel quand il se tient sous ses yeux. Et il les a fermés, les yeux, toutes les fois où Peadar racontait des histoires à dormir debout, toutes celles où il avait évoqué les affaires sordides auxquelles il était trop souvent mêlé. Il n’avait pas voulu aller plus loin, parce qu’il était son pote. Ses paupières étaient restées résolument closes, y compris quand Merle lui avait raconté à quel point il détestait ce fameux Peter, à quel point il n’en pouvait plus, il voulait s’tirer, il voulait prendre la route et pourquoi pas avec lui. Et maintenant, il est plus là, il est Dieu-sait-où, mort ou vivant, ici ou ailleurs. Et c’est de sa faute, quoi qu’il puisse en dire, c’est de sa faute même si ces putain d’américains prononcent Peter et Peadar quasiment de la même façon, et qu’il aurait sûrement pas pu deviner. Sauf qu’il aurait pu. Sauf qu’il ne l’a pas fait. Qu’il n’a pas prêté attention à tous les signes, qu’il n’a pas bien écouté ce qu’on pouvait lui confier. Un mauvais ami, un vrai de vrai, une merde comme on n'en fait plus, du pur Asher. « Prends ton putain de poulet et casse-toi de chez moi. » Ça claque dans l’air, il aurait pu tirer avec son revolver, ça aurait fait le même bruit. Y a plein de questions qui se pressent à ses lèvres, et Lenny t’as pas essayé de le sortir de la misère et de lui faire faire quelque chose de sa vie, et River tu savais qu’il se prostituait et tu gagnais du fric sur son dos, et Jael, putain Jael, il lui a fait quoi ? Il l’a sautée, il l’a vendue au plus offrant, c’est lui qui l’a tabassée ? Y a son cœur qui bat à mille à l’heure et il se lève dans un stupide effort pour faire en sorte que rien ne dégénère, qu’ils ne s’entretuent pas, à coups de pieds, de poings, de flingue, il marche jusqu’à la porte qu’il ouvre à la volée. « Barre-toi Peadar », il ordonne, suffisamment fort pour que l’une de ses voisines entrouvre sa propre porte, spectatrice de la dispute la plus impromptue au monde, qui pourrait bien déboucher sur un meurtre. S’il ne part pas dans la minute, il ne pourra rien garantir.
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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyLun 13 Nov - 20:10

Il y a quelque chose d’étrange dans l’attitude d’Asher. Tu sens qu’il est content que tu sois là, heureux d’avoir de la compagnie, mais en même temps ta présence l’agace. C’est peut-être ta conversation qui l’emmerde, c’est même fort probable. En plus de ne pas être l’homme le plus intellectuel du coin – surtout pour converser avec monsieur qui a été à la fac qui a été avocat – chaque mention de Caïn fait luire au fond de ses yeux une flamme haineuse. Mais t’y peux rien putain si c’est ton pote, et t’y peux rien s’il se passe en ce moment des trucs entre eux. Quand il est la seule chose que vous avez en commun ce n’est pas si simple de ne pas machinalement tourner ses réflexions vers lui. Cette acidité dans son regard et dans sa voix tu ne sais pas trop quoi en faire, tu sens bien qu’il essaie de la retenir mais qu’il n’y arrive pas. Tu vois bien qu’il fait un effort. Alors tu n’en parles pas, tu ne t’offusques pas, tu ne lances pas la confrontation. Les tentatives de suicide c’est pas une excuse pour tout mais bordel ça peut au moins compter pour quelque chose. Tu ne réponds qu’à la bonne humeur qu’il essaie d’afficher, pas à la bile sous-jacente, ça vaudra mieux pour cette soirée. En parlant de privilèges du suicide tu espères ne pas regretter la décision de lui avoir laissé la télécommande. « Cinq films ? T’es en train de me dire qu’on pourra aller jusqu’à Harry Potter et La Coupe de Feu, et qu’t’auras pas l’droit d’te plaindre ? » Comme si tu allais te plaindre de Harry Potter. T’étais juste un brin trop vieux quand le film est sorti mais t’avais accompagné ta petite sœur qui voulait aller le voir. Et tu les as tous vus, plusieurs fois, c’est pas les films de ta vie mais ils sont parfaitement sympathiques. Quant aux bouquins, tu avais le bon âge pour les lire mais ç’aurait été supposer que tu lisais. Tu te gardes bien de dire au brun que ça ne te dérangerait pas, il trouverait autre chose à te faire regarder que tu n’aimerais pas. « J’déconne, la prochaine fois on mate Expendables ou une daube du genre si tu veux, un truc avec des flingues et des muscles. » Décrit comme ça, des flingues et du muscle, ça fait vraiment pédé en fait. Mais il s’est trompé sur ton compte le bougre, effectivement dans ton genre préféré il y a les flingues mais à la place de muscles c’est plutôt des costards. « Y’know, I’m more of a gangster movie guy, Scorcese, Coppola, all the good stuff. » Après tu ne craches pas non plus sur expendables mais disons qu’il y a moins de tension, que le danger semble bien moins réel. Alors que les gangs, y a rien de plus vrai, tu connais ça personnellement. Même à Savannah il y en a, notamment les putain de serbes qui ont débarqué et avec qui Caïn a trouvé judicieux de faire ami-ami. Mais bon, ce n’est pas le sujet du jour.

Plus les images défilent plus le souvenir te revient. Oui, tu as déjà vu ce film c’est sûr mais tu ne te souviens pas du tout de ce qui s’y passe alors s’il y a un twist ending tu seras tout aussi surpris que la première fois. « Il a bon goût. » Si c’était bien Tinks qui te l’a montré alors oui mais pas pour tout et justement tu n’as pas forcément tendance à aimer tous les films qu’il regarde même si tu l’as élevé à la sauce de films de mafia. « C’est quoi le bail avec ces enfants dont tu t’occupes, déjà ? » Ah, épineuse question. Il est vrai que tu n’en as jamais vraiment parlé qu’avec Caïn, tu n’as jamais dit grand-chose à Asher si ce ne sont quelques vagues mentions en passant. Vous n’êtes pas assez proches. Et puis, il a beau être ton ami, il n’en reste pas moins un flic et certains de ces gosses, si ce n’est la plupart, sont des fugueurs qui, s’ils se faisaient attraper par la police, seraient renvoyés dans le système. D’autant qu’ils n’occupent pas leurs journées à faire du tricot. Alors tu ne sais pas vraiment quoi répondre, tu réfléchis à ce que tu peux bien dire pour rester élusif tous en étant suffisamment précis pour le satisfaire. Ce n’est pas une mince affaire. Tu as enfin trouvé la bonne excuse quand la télé commence à faire n’importe quoi. Le son monte et descend, l’entrée passe par le HDMI2, 3 et 4 avant de revenir au 1 et au film, le menu s’ouvre, se ferme, et enfin le film est simplement mis en pause. Tu regardes ton compagnon avec incrédulité. Soudain l’agacement que tu as senti en lui jusque là a pris le dessus et s’est transformée en colère.

« T’es Peter ? Le Peter ? » Bordel de merde mais de quoi il parle ? Instinctivement tu réponds par l’incompréhension. « What Peter ? What are you talking about ? Yeah some people call me Peter but it’s a really fucking common name yer gonna have to be more precise mate. » D’un coup ça te vient, et tu te sens tellement con. Putain. Il sait. Comment il sait ? Et soudainement tu espères qu’il n’y a pas une putain d’enquête de police sur le Peter qui héberge tous les gosses. Tu vois pas pourquoi y en aurait une, t’as plein de contacts partout dans la rue mais tu restes toi-même relativement clean. D’un autre côté techniquement avec les jeunes c’est comme si tu dirigeais une organisation criminelle. La rage d’Asher c’est l’impression d’avoir marché sur une mine antipersonnel. Comment il sait ? Et putain pourquoi sur son visage t’as l’impression que la vérité a brisé tout ce en quoi il croyait ? Tu te rends compte que, peut-être, il connait un des gamins. Ce serait pas impossible. « Prends ton putain de poulet et casse-toi de chez moi. » Il sait mais au fond il sait rien. Il crache sur toi toute sa bile avec le mépris que les gens comme lui ont pour la lie de la société mais putain qu’est-ce qu’il en sait de ce qu’il se passe chez toi ? De pourquoi tu fais ça ? C’est facile pour lui, du haut de son putain d’héritage et de sa belle éducation, de se dire que ça va pas bien dans ta tête de vivre avec les gosses et surtout de les faires travailler dans l’ombre mais bordel il a aucune conscience de la thune en fait ? Il a rien à dire, son jugement ne vaut rien, quand on sait pas ce que c’est on ferme sa gueule. En toi aussi la colère monte. Quand il ouvre la porte avec rage, tu es déjà presque à côté de lui. « Barre-toi Peadar. » Juste comme ça tiens, c’est facile, de te prendre de haut, de te virer de son petit palais avec de l’acide dans la voix. C’est tellement putain de facile. Pauvre con. « The fuck is your problem Bloomberg ? » La porte de l’appartement d’à côté s’ouvre et tu vois apparaître la tête d’une voisine curieuse ou inquiète. C’est elle que tu apostrophes. « Hey why don’t you go back inside ? This is ain’t none of yer fuckin’ business lady, fuck off ! » Sans doute que le policier va aussi te reprendre là-dessus de ‘comment tu parles à mes voisins’ et tout ce bordel mais t’as toujours parlé fort et t’as toujours parlé mal, c’est pas pour son joli minois enragé que tu vas arrêter. « I don’t know what the fuck you think I’ve done and who the fuck exactly you think I am but you ain’t got any fuckin’ right to judge me. »
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyDim 19 Nov - 21:50



Peadar & Asher
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T’étais mon ami, putain de rengaine qui tourne comme un carrousel, qui s’enlise dans les méandres de souvenirs qui lui noient la caboche, toutes les fois où Peadar avait parlé de sa vie en dehors du bar et toutes les fois où Asher n’avait pas vraiment écouté, ou d’une oreille distraite, jamais totalement là quand il s’agit de lire entre les lignes. J’ai su, nouvelle série de notes, mélodie qui perce les tympans, qui le hante jusqu’à le faire devenir cinglé, les oreilles qui saignent d’avoir trop ignoré l’évidence, j’ai su et j’ai rien fait, parce que ce n’est pas tout de savoir, encore faut-il vouloir savoir, vouloir comprendre. Et ça n’a pas été son cas. Pas toutes les fois où il a capté les noms des gamins qu’il connaissait déjà mais qu’il n’a pas fait le rapprochement, ni toutes celles où il s’est questionné sur les origines de Peadar, sur ses occupations, le putain d’boulot dont il parlait jamais spécialement à l’endroit où il crèche, encore un mystère pour lui. Le même que River, le même que Lenny. « Putain, putain, putain », les mots qui glissent encore et encore sur sa langue alors qu’il ignore les insultes proférées à sa voisine. Il préfère prétendre que la voix de Peadar n’est qu’un bruit de fond, une ambiance un peu malsaine, le diable sur son épaule gauche. Il préfère prétendre qu’il ne l’a jamais aimé, jamais considéré comme un véritable ami. Ça aide à faire passer la pilule, à pas penser à tous ceux qui se sont faits baiser par lui. Les gamins, ses gamins. Putain de père en manque, qu’aurait dû avoir un gosse y a seize ans, il aurait eu l’âge de Lenny quasiment. Il aurait dit quoi si ç’avait été son môme ? C’aurait sûrement jamais pu être le sien, remarque. Asher aurait été le genre de père à s’accrocher bec et ongles à sa progéniture, quitte à l’étouffer. Comme il le fait avec ses amis, les trois-quarts du temps, ombre un peu trop oppressante qui confond curiosité et intérêt. Ça pourrait donc facile de passer l’éponge s’il n’avait pas un poil d’éthique, d’âme, de morale, mais si Asher a beaucoup de défauts, il n’a jamais été du genre à pardonner à ceux qui blessent les gens qu’il aime. Même si l’une de ces personnes fait précisément partie des gens qu’il aime. T’as pas le droit d’me juger, qu’il dit. Quel connard, putain, quel connard. « J’ai tous les droits de te juger », la voix frémissante qui porte jusque dans le couloir, d’autres voisins qui ouvrent leurs portes. Y a Asher qui ferme la sienne d’un geste sec, pas envie d’avoir trop de regards sur lui, pas envie de se justifier, d’expliquer pourquoi deux mecs à l’accent pas vraiment d’ici s’hurlent dessus alors qu’ils devraient être en train de regarder une foutue comédie musicale. Ça tape dans ses tempes, il est au bord du malaise, les yeux trop pleins d’eau. Il a besoin d’un verre et c’est précisément ce qu’il va chercher, fébrilement, y a juste le bruit du whisky qui verse dans son verre une dose quatre fois plus importante que la normale, le claquement de la bouteille contre le plan de travail, la déglutition bruyante alors que la boisson descend dans sa gorge.
Il s’retourne pas, le whisky a suffisamment de mal à rester à l’intérieur comme ça. Il a trop picolé, beaucoup trop quand on sait qu’il ne devrait même pas boire, que le médecin lui a fortement déconseillé de mélanger l’alcool aux médicaments. C’est bête, cette illusion que plus l’truc est fort, plus l’esprit se déconnecte, tourne la page, remet les compteurs à zéro. On pense jamais que ça exacerbe la colère. Ça le fait pourtant. Ça le fait, et il doit agripper le comptoir pour pas attraper la bouteille et la briser au sommet du crâne de Peadar. « Tu sais pas d’quoi j’parle. » Le ton est sarcastique, piquant, acide, il l’est parce qu’il sait très bien qu’il se fout de lui, qu’il sait pertinemment à quoi il fait référence. Il sait pas le reste, sûrement. Jael qu’il connait depuis dix ans, qu’il n’a pas appelée Luce depuis tout aussi longtemps pour pas foutre en l’air sa couverture, Lenny qu’il a repêché plein de fois, qu’il a voulu sortir de la flotte sans y parvenir, River qu’il a empêché de se faire tabasser au coin d’une rue, une soirée froide de décembre. Merle. « Tu sais pas d’quoi j’parle espèce de fils de pute ? » Il s’est retourné, a appuyé ses paumes contre le torse de Peadar, l’a poussé, violemment. Il a perdu du poids, des muscles, pas d’la rage, et l’irlandais recule de quelques pas, pas suffisamment. Il veut lui faire mal, il veut écraser ses poings contre sa gueule de délinquant. Jamais il n’a ressenti ça avant, Asher, même pas pour Sam, même pas alors qu’il voulait faire croire qu’il le détestait. Peut-être parce qu’il n’a jamais vraiment pu le haïr. A contrario, ça semble tellement facile d’en vouloir à Peadar, tellement facile de l’accabler alors qu’il culpabilise, alors qu’il sait qu’il aurait pu remarquer avant, agir, faire quelque chose. N’importe quoi mais pas enfouir sa tête dans le sable comme il l’avait fait. « Par quoi on commence Peter ? » Le prénom est craché, le t claque sur sa langue, ses yeux le fusillent et en même temps, des larmes coulent, peut-être parce qu’il s’aperçoit qu’il est en train de le perdre. Peut-être parce qu’il n’en a pas envie. Il l’aime, Peadar, pas comme d’autres, pas autant, mais il a sa place quelque part au milieu de sa poitrine, entre les dizaines de visages qui composent son environnement. Peadar, c’est la partie du décor la plus familière, la vieille cuisine de grand-mère qui embaume la maison d’une odeur de gâteau. Ça devrait pas être ça. Ça devrait pas être vulgaire, violent, méprisant. « C’est toi qui a cassé la gueule de Jael ? Tu sais pourquoi Merle s’est barré ? T’as remarqué que Lenny faisait n’importe quoi d’sa vie ? Et d’manière plus générale tu fais quoi avec ces gosses ? » Les mots trébuchent, sortent de manière confuse. Mes gosses, il pense. Il déglutit. Il n’en faudrait pas tellement plus pour qu’il s’effondre en larmes et il refuse, faut pas. Faut tenir tête, faut pas baisser les yeux, faut lui montrer qu’au jeu du caïd, il peut être tout aussi fort que lui. A une époque, il avait New-York à ses pieds. Ils jouent pas dans la même cour.



Dernière édition par Asher Bloomberg le Ven 8 Déc - 10:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: aux sombres héros de l'amer (asher)   aux sombres héros de l'amer (asher) EmptyVen 8 Déc - 0:33

« Putain, putain, putain. » Le mec écho dans sa voix que dans ta tête. Dans ta tête que dans sa voix. Pas moyen de savoir lequel a commencé la litanie en premier. Bien sûr il s’est rendu compte de l’énormité de la chose quelques dizaines de secondes avant toi, mais pour autant la peur a dû s’immiscer à peu près simultanément dans vos encéphales. Mais pourquoi cette crainte ? Le feu de la rage oui, la blessure de la trahison oui, mais cette peur distillée comme un poison ? Elle n’a pas de sens, tu ne la comprends pas. La peur de te rendre compte que la personne à côté de toi n’était qu’à côté pas de ton côté. La peur de se dire que finalement on ne sait rien des gens, pas même ses potes, et que tout ne tient qu’à un mensonge ou une omission. La peur de tout perdre. Parce qu’il peut tout te faire perdre. Flic, il peut coffrer tous les gosses. Avocat, il peut t’envoyer derrière des barreaux aussi longtemps qu’il veut. Enfant de riche il peut t’accuser de n’importe quels maux et c’est lui qu’on croira. Et cette peur que tu rejettes à son visage comme de l’acide c’est aussi le produit de tout ce que tu as jamais été. Asher est tout ce que tu hais, tout ce que tu as toujours voulu être. Putain, putain, putain. Ouais. C’est peu de le dire. Putain de bordel de merde, ce qui a commencé par une simple retrouvaille a un futur incertain. Portes claquées, amitiés brisées, délinquants coffrés, mâchoires retravaillées à coup de poing ? Qui peut dire comment dans cinq minutes vous pourrez clore cette rencontre. La peur c’est l’incertitude, c’est la menace, c’est la bête qui s’est pris une flèche dans le flanc et n’arrive pas à comprendre d’où elle vient, si l’homme qui lui fait face est son sauveur, son bourreau ou une menace de plus. Qu’est-ce qu’il sait qu’est-ce qu’il veut qu’est-ce que je fais. Un flot de questions qui ne peut cesser, manque de briser la surface de la rage qui a tout recouvert. « J’ai tous les droits de te juger. » Manque mais ce n’est pas suffisant. Parce que le petit prince du haut de sa tour dorée pense savoir ce qu’il y a dans la ville qui s’étend avec ses pieds. Ce n’est pas parce qu’il a essayé de se faire des cheveux de sa princesse un collier de corde pour descendre le long des murs qu’il gagne soudainement une vision de la réalité. Si la vérité venait à ceux qui ont été au fond du trou, ce monde serait parcouru de peuples bien différents. Le Bloomberg n’a le droit de rien, s’aventurer hors de son palais, avoir des amis pauvres, ne font pas de lui un homme du peuple.

La porte claque, coup de cor d’un vaudeville qui s’avère bien plus tragique que tu ne l’aurais imaginé. ‘Mon Dieu mais c’était vous tout ce temps !’ Oui. Mais au final il vaudrait peut-être mieux qu’il s’agisse d’affaire de voisinages, d’amours cachées et de tromperies. « Tu sais pas d’quoi j’parle espèce de fils de pute ? » Il te pousse, tu ne fais rien, tu recules. Vieux réflexe d’agression, tes poings te démangent mais tu ne fais rien. Si on peut éviter de se jeter sur le mec qui a encore le lacet rouge autour de la gorge on le fait. Surtout si ce mec est censé être un ami. Tes mâchoires se bloquent, comme une envie de rugir, une envie de hurler. « Par quoi on commence Peter ? » Par fermer ta gueule, tu vas commencer par fermer ta gueule Asher. Il a une liste détaillée de ce que tu fais de ta vie ? S’il veut partir de la première infraction vous en avez pour longtemps, s’il veut remonter à chaque saloperie que tu as jamais faite il a intérêt à s’accrocher. T’as toujours fait de la merde et ça prendra plus d’une soirée à résumer, même avec toute la hargne du monde. « C’est toi qui a cassé la gueule de Jael ? Tu sais pourquoi Merle s’est barré ? T’as remarqué que Lenny faisait n’importe quoi d’sa vie ? Et d’manière plus générale tu fais quoi avec ces gosses ? » Tu pensais que le vase avait déjà débordé mais c’est la goutte d’eau qui l’a fait tomber de la table avec fracas. Il a pas le droit de balancer n’importe quoi comme s’il avait la science infuse, de supputer les événements comme l’auteur d’une série de romans policiers tout juste bons à être vendus à la gare. Avec chaque mot tout ce qu’il prouve c’est qu’il est tombé sur la série une fois où l’autre en zappant et qu’il reconnaît les personnages mais qu’il est incapable de dire ce qui se passe. Il connaît Merle, il connaît Lenny, il connaît Jael. Soudainement il est expert. Merle s’est fait la malle, il a pris la tangente, il est allé explorer d’autres horizons, peut-être que c’est ta faute ou bien il lui est arrivé quelque chose où il a enfin décidé de changer de vie. T’en sais rien. T’y peux rien. Lenny t’as tout fait pour lui, tu lui as donné un toit, tu lui as donné de la bouffe, tout ce que tu veux de lui c’est qu’il réussisse. Mais t’es pas omnipotent. Lenny est parti et tu ne peux pas contrôler sa vie. Et Jael… Jael il a pas le droit d’en parler comme s’il avait la moindre idée de ce qui s’était passée, comme si il avait entendu de sa bouche toutes les horreurs qu’on lui a infligées, comme s’il l’avait sentie trembler la nuit quand les cauchemars la taraudent. Et c’en est trop. S’il y tient tant à tous ces gamins il avait qu’à les accueillir. Mais il a rien fait. Rien. Ta main retrace le chanvre de la corde alors que tu le plaques au mur. « I did everything for them, and I’d never touch them. I did everything. » Sans eux elle serait bien différente ta vie. Peut-être que tu aurais fait le tour du monde, peut-être qu’une riche divorcée t’aurait offert une vie dans la luxure qui a toujours fait rêver l’enfant en toi. Mieux vaut stagner dans cette ville pourrie tant que tu peux être avec les enfants perdus. « I gave them a roof, I gave them food, I gave them a family, but I don’t see how you could understand what it’s like to be on the streets with nothing left when you haven’t been hungry a single day in your fucking life. » Monsieur et sa dépression, monsieur et ses problèmes de cœur, monsieur et sa famille qui ne l’accepte pas. Monsieur qui ne comprend pas que toutes ces choses-là on s’en branle quand on crève la dalle sur le trottoir et qu’on a rien d’autre que son cul à vendre. Monsieur qui ne peut pas envisager que la charité ne soit pas toujours gratuite parce que gratuit ça ne met pas de bouffe sur la table. Tu le relâches. Pas la peine de t’acharner sur plus de trente ans d’une vie privilégiée. Tu attrapes ta veste et rouvres la porte. « Get out of your castle. Grow up. Grow a pair, or just tie a better knot next time you’re confronted with reality. » Etouffe toi dans le poulet, peut-être que tu seras un peu content avant d’abandonner tout le monde.

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