Invité ☽ ☾
| Sujet: guns for hands, waël. Sam 29 Juil - 22:37 | |
| c’est sans doute pas très malin ce que tu fais, nora. mais tu peux pas t’en empêcher. ça fourmille dans tous tes muscles, ça résonne dans ton esprit enragé. faut que t’y ailles. alors t’y réfléchis pas vraiment. plus vraiment. t’as décidé de te faufiler après la fermeture, quand t’es certaine que tout le monde sera rentré. pour pas qu’on te voit, encore moins qu’on te demande des explications. la dernière chose dont t’as besoin maintenant c’est qu’on te demande de fournir une justification. qu’on te prenne la main dans le sac, malgré tout ce que t’as pu dire auparavant. que tu détestais tout ça, cette affaire qui tourne sous le manteau depuis des mois maintenant, à l’arrière du smoking dog. ce business improvisé que ces abrutis pensent être de taille pour mener d’eux mêmes. comme s’ils avaient les épaules pour gérer toutes les conséquences. les armes, ça devrait pas à la portée de n’importe qui, certainement pas de la vôtre. et pourtant, il est là, ce gros stock dans la réserve, voile de fumée sur ce qui se déroule réellement dans votre petit bar maudit et crasseux. et t’as beau gueuler, nora, t’as beau hurler que tout ça vous retombera dessus. que tu tomberas certainement pas avec eux, qu’ils n’ont qu’à se démerder avec leurs affaires de grands garçons quand ils ne sont encore que des gamins. t’as beau dire ce que tu veux, ça sonne tout à fait hypocrite de ta part quand tu te faufiles au beau milieu de la nuit, dans le bar que t’as déserté y a des jours de ça, pour voir de tes propres yeux l’étendue des dégâts. tout a été remis en place ici, plus de chaises renversées, plus de bouteille brisée sur le sol. plus aucune trace de ta mise à mal quelques soirs plus tôt, par ces mecs qui s’en sont pris à la mauvaise personne. parce que t’étais peut-être en nombre impair ce soir-là, t’as peut-être pas fait le poids mais t’es là pour être certaine que ça se reproduira jamais. alors tu cherches, tu fouilles, une idée bien précise de ce que t’aimerais trouver. soulevant les draps cachant vulgairement le stock empilé dans la réserve, il te faut pas bien longtemps pour trouver exactement ce qu’il te faut : l’un de ces flingues tout usage que tu t’empresses de saisir, comme si c’était la première fois que t’en voyais un d’aussi près. ça l’est. mais ça ne t’inquiète en aucun cas, déjà à la recherche des munitions sans toutefois parvenir à les trouver. alors tu cherches, tu tournes, tu fais tomber un truc sur ton passage, sursautant presque aussi fort que quand tu vois ce chien de waël dans l’encadrement de la porte. qu’est-ce que tu fous là ? et tu fais bien attention d’éviter son regard pour pas avoir l’air coupable. pour garder le menton en tout temps, fierté oblige, pas avoir à expliquer pourquoi t’es là, dans la salle interdite, la salle que t’as même jamais envie d’approcher, au beau milieu de la nuit. et s’il est sûrement surpris de te trouver là à une heure pareille - ou bien de te trouver tout court, parce que ça fait des jours que t’as cessé de donner signe de vie à quelqu’un - tu l’es tout autant de le trouver lui, là, quand t’avais pourtant tout calculé pour croiser personne. et tu te fiches qu’il aperçoive le reste d’hématomes couvrant le visage, qu’il te voit encore boitilleuse comme une mémé ayant oublié son déambulateur. tu lui adresses pas même un regard, agissant comme si ta présence ici était tout à fait normale. et tu te contentes de lui jeter un simple retourne à tes affaires et oublie que j’étais là dans un soupire grognon, tandis que tu retournes à tes recherches. tu partiras pas d’ici sans la panoplie complète. et t’apprendras à t’en servir un peu plus tard, quand y aura plus l’enfoiré pour te mater de travers. |
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