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 (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.

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Barbra Marshall

Barbra Marshall
Barbie Cœur de Pétasse
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MessageSujet: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMer 14 Fév - 20:50

Tout avait été rapide, trop rapide, au point de n'avoir rien vu passer. Un instant, elle rentrait chez elle et une fraction de secondes plus tard, elle se retrouvait à l'arrière d'une camionnette, après que des types masqués l'aient embarqué. Même si ça avait été rapide, elle s'était défendue comme elle l'avait pu Barbra, pas prête à se laisser faire par des individus aussi imposants soient-ils, mais ça avait rien changé. Ils étaient trop nombreux, et même si elle y mettait toute la hargne du monde, elle faisait pas le poids de toute façon, silhouette frêle et doigts plus habitués à se faire manucurer qu'à frapper. Dans le fourgon, elle avait essayé de comprendre ce qu'il pouvait bien arriver, sans succès. Elle voyait pas trop ce qu'on pourrait lui vouloir à elle – oui, elle avait tendance à fâcher les mauvaises personnes mais pas au point de se faire enlever, enfin, pas à sa connaissance. Peut-être que c'était son physique, ou simplement le hasard qui l'avait amené à l'arrière de cette camionnette, dans tous les cas, elle avait que sa vie de merde à accuser. La gamine était restait digne – ou plutôt, elle avait passé le reste du trajet à gueuler qu'il fallait qu'on la sorte de là, parce que c'était scandaleux, que si c'était une blague, c'était pas drôle et qu'elle allait les buter un par un – elle avait entendu rire à ce moment là. Finalement, elle a compris que c'était pas une blague, que les Kids étaient pas derrière tout ça quand elle s'est a nouveau faite empoigner et traîner de force dans un bâtiment qu'elle ne voyait toujours pas. Quand enfin on lui a enlevé le sac qu'elle avait sur la tête, elle fut balancée dans une sorte de cage qui fut refermée aussitôt.

Et ça faisait déjà deux jours, peut-être même trois. Barbra n'avait aucun moyen de mesurer le temps qui coulait mais déjà, elle avait l'impression que ça faisait une éternité. Elle était pas seule, Barbie, ils étaient enfermés à plusieurs. Il y a même Siam qui est là, et même si elle aurait préféré ne pas tomber sur des personnes qu'elle connaissait, voir un visage familier était relativement rassurant. Enfin, ça l'a pas empêché de pleurer, Barbie, quelques heures après son arrivée, quand les autres semblaient dormir – hors de question qu'elle pleure devant qui que ce soit, même dans ces circonstances aussi horribles. Elle se voyait déjà crever là. Elle verra plus jamais Joe jouer les gros bras et la faire rire ; elle pourra plus jamais entraîner Maia dans ses coups pourris ; elle pourra jamais dire à Jimmy tout ce qu'elle a toujours voulu lui dire sans avoir le courage nécessaire pour ça ; elle verra plus jamais la sale gueule de Seven, et pour l'instant, elle sait pas si ça lui fait de la peine ou si, au contraire, ça l'arrange. Barbra, elle va crever là, dans cette cage, et rien laisser derrière elle, rien qui vaille le coup qu'on se souvient d'elle. Parce qu'au final, quand elle repense à sa vie, elle voit que les coups bas qu'elle a fait, les couteaux qu'on lui a planté en plein cœur, ceux qu'elle a envoyé en retour. Sa mère remarquera probablement pas son absence. Peut-être que les bos non plus, qu'ils penseront qu'elle s'est barrée à cause de ce que Seven et elle ont fait – probablement qu'il a déjà tout balancé de toute façon. Et là, les jambes revenues contre son corps frêle, le mascara qui dégouline sur son visage, elle se dit que finalement, peut-être que le monde se portera mieux sans elle. Personne a besoin d'une pauvre conne égoïste qui pense qu'à son cul et c'est rien d'autre que ce qu'elle mérite, crever au fond d'une cage comme un animal malade qu'on aurait abandonné là.

Puis, il y a Siam qui leur murmure tout bas cette idée, celle qui regonfle d'espoir son cœur abattu. Ils vont s'évader, se tirer, à la première occasion. Ce sera probablement pas facile, l'endroit a l'air immense et bien surveillé. Mais vaut mieux ça que rester là à attendre la mort. Ça lui redonne de l'énergie, à Barbra. Hors de question qu'elle se laisse mourir ici – elle se battra jusqu'au bout, quitte à prendre des coups. Et alors que ce qui semble être le troisième jour pour Barbie – enfin, c'est ce qui lui semble, ils le font. La porte de la cage déverrouillée est une occasion à ne pas louper. Ils auront peut-être plus jamais cette chance alors.. Ils sont six à se lancer. Siam, Ninel, Lavinia, Isaac, Caleb et elle. La gamine avait pas encore réussi à se faire un avis sur ses compagnons d'infortune. De toute façon, la solidarité était de mise. Ils étaient dans le même bordel, et la seule solution pour s'en sortir était de se serrer les coudes. Elle sort lentement de la cage, Barbra, suit les autres. Le plan est loin d'être parfait ; chercher une sortie tout en restant aussi silencieux que possible. De toute façon, ils avaient pas forcément la possibilité de concocter d'autres plans. Ils avaient aucune arme, ne connaissaient pas l'endroit dans lequel ils étaient.. Alors il fallait y aller à l'aveugle. Barbie aurait bien proposé de draguer les gardes, sauf qu'ils avaient l'air organisés, sérieux, pas le genre de cons qu'elle avait l'habitude de séduire et de manipuler. Finalement, ils arrivent devant plusieurs couloirs, tous mal éclairés – les néons qui clignotent lui donnent déjà envie de hurler tant ça l'agace. « Euh.. J'sais pas comment on fait, là, mais on se sépare pas. Dans les films d'horreur, ces cons se séparent toujours et on sait tous que dans ce cas, c'est la blonde qui crève en premier alors non merci.» qu'elle murmure, ce qui fait soupirer un des gars avec elle – elle les confond encore. Elle voit pas pourquoi ; elle fait que dire la vérité, Barbra, si ils se séparent, ça va forcément finir en bain de sang type Scream, et bizarrement, ça lui donne pas tellement envie.
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Ninel Kida

Ninel Kida
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyDim 18 Fév - 22:50


Après une overdose de Mon Chéri, y a forcément des séquelles. J’avais vu que c’était des chocolats fancy alors j’en avais acheté des kilos pour Isa et Bella, mais elles n’ont pas aimé. Alors j’ai tout mangé. Après ça, je ne me souviens pas de grand chose. C’est pas flagrant tout de suite que c’est pas mon bout d’chambre autour de moi, que le sol est trop dur, trop froid, que y a des gens avec moi, que ma tête me fait mal. Y a juste l’empreinte fantôme de mon 3310 planté dans la main, j’disais quelque chose… ? À quelqu’un ? Et j’étais sortie pour… des fleurs ? Oui cueillir des fleurs, pour les donner à Jax qui les donnera à Halina. Parce que j’manquais de quelqu’un, alors essayer de rabibocher ceux qui le peuvent encore, ça m’semblait être un bon plan, même au miieu de la nuit. Mais j’me souviens de rien. Peut-être le bruit d’un moteur trop différent pour être celui de moby. Un froissement de feuillage dans mon dos et la nuit encore plus noire.
Il fait plus si noir, mais il fait pas toujours pas jour quand le décor devient plus net autour de moi. Ça pue le moisi. Un frisson m’fâche la peau et je grimace en soufflant mes maux: c’est ça une gueule de bois ? Mais y a du rouge sur la pulpe de mes doigts. J’les pose à nouveau sur ma tempe, l’affolement qui se bouscule dans mes muscles. Les “qu’est-ce que c’est ?”, les “qu’est-ce qui se passe ?”, les “où on est ?” et “pourquoi on est là ?” qui se bousculent, débit confus, trop rapide, la panique au bord des yeux quand j’vois la cage qui nous entoure et les doigts qui s’y accrochent et s’y écorchent au moins tout le premier jour, si ce n’est plus. Et j’ai l’impression d’avoir hurlé toutes mes forces en espérant que quelqu’un nous entende ou pour faire venir ceux qui nous ont mis là. À nous tous, si on se jette tous sur eux, y a moyen d’y arriver, non ? Mais la fille qui a l’air d’être là depuis des lustres dit qu’ils ont déjà essayé et que ça ne sert à rien de s’épuiser pour ça. Mais moi j’ai que mon énergie pour m’en sortir. J’sais rien faire d’autre et si on nous donne pas à manger, j’vais mourir en premier. Alors la terreur se fait contagion. J’ferme les yeux si forts que j’pourrais devenir aveugle. Ça m’irait bien. Ça serait pas grave. J’verrais pas qu’on m’a privé de ma liberté. Et j’pourrais imaginer qui je veux autour de moi. Mamans. Zyki. Hali. Jax. V’nez m’sauver. J’ai si froid… ici… loin d’vous.

J’me sens comme un bébé face aux deux filles qui ont l’air d’avoir mon âge. J’me sens comme un bébé à me rapprocher de celle qui s’appelle Lavinia. Ça s’voit que c’est une maman. Mais quand y a l’ébauche d’un plan pour une grande évasion qui se tisse entre les murmures, ça m’rassure et m’réveille à la fois. Bien sûr qu’on peut y arriver. Bien sûr qu’on laissera personne nous couper nos ailes. Les instincts d’aventurière que je force au fond de mon bide pour étrangler la terreur enrobant mon coeur. J’suis une Kida. J’ai des tripes. Y a des choses que j’peux faire. Et y a des choses avec lesquelles j’suis pas douée. Comme le silence. J’ai failli nous faire repérer en shootant dans un bout d’tuyau ? une barre de fer ? qui traînait. J’y peux rien aussi, on voit que dalle ! Ils vont m’détester et m’abandonner là, c’est sûr. Heureusement y a le labyrinthe qui s’ouvre devant nous. Distraction bienvenue. Nouvelle déconvenue à gérer. Ça pèse à nouveau sur mes poumons. Le moindre petit changement m’fait perdre mes moyens, y a trop de choses, trop d’risques, j’ai jamais été aussi peureuse et perdue de toute ma vie, alors il est hors de question de se séparer. Si j’me retrouve toute seule… je- Elle a raison, j’ai vu les films aussi. La voix qui porte trop malgré mes efforts, j’rentre ma tête entre mes épaules comme si ça pouvait étouffer l’écho provoqué. J’en peux plus. Vite. Qu’on sorte de là. Ça peut pas être si compliqué. Sauf quand une cavalcade commence à s’faire entendre de là où on vient. Pas précipités sur le grillage, grimpant déjà jusqu’à nous. C’est pas possible ? Pas déjà ? Par ma faute ? L’impression d’être un lapin pris entre les phares d’une bagnole pour avoir traversé la mauvaise route à minuit. Les yeux écarquillés et les muscles tendus comme jamais. J’pousse la blonde devant moi. Faut s’décider on n’a plus l’temps !
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMar 20 Fév - 14:46

Tu t’es sentie comme la dernière des connes, dans l’impuissance la plus totale. Pas encore. Ta première pensée quand des mains t’ont saisie. Tu as même cru que c’était lui, revenu pour t’écraser un peu plus, finir le boulot, ou bien prendre une espèce de revanche. Mais ce psychopathe n’est pas du genre organisé, pas trop enclin à cacher son visage, ou du moins c’est ce qu’il t’a semblé. Pas encore. A nouveau, tu as gesticulé dans le vide, balancé des coups de tous les côtés sans jamais que les dégâts réussissent à te sortir de là. Tu es vraiment un piètre chevalier. Tu n’as pas pleuré si ce n’est de rage quand ils t’ont jeté dans la camionnette, tu as hurlé jusqu’à-ce qu’ils reviennent te bâillonner, tes coups de pieds n’ont fait que les emmerder, ils t’ont assommée. Pas encore. Mais cette fois, alors qu’ils t’ont trouvée aussi faible et peu préparée que la fois d’avant, ils n’avaient visiblement pas les mêmes intentions que ton tortionnaire précédent.

Heure après heure tu as perdu la notion du temps dans cette rangée d’ampoules grésillant, tes nouvelles étoiles. Ce soleil artificiel ne se couche jamais, ou du moins pas aux heures auxquelles on l’attend. Tu n’as pas pu compter les jours mais tu sais que tu es ici depuis bien trop longtemps, les cages autour de toi se sont peu à peu remplies. Au début vous étiez deux, et tu ne pouvais que crier quelques mots à ton compagnon d’infortune dans sa cage à l’autre bout du couloir, avant qu’ils ne viennent vous faire taire. Une éternité à gratter les barreaux de la cage pour passer le temps et te retenir de hurler quand les néons s’éteignaient parfois, cruelle coupure. Dans ces moments où le néant te ramène dans cette cave qui t’a tant blessée, les barreaux glacés sont une présence presque rassurante, une ancre.
Pas plus de deux jours après ton arrivée tu as essayé de te faire la malle. Quand un d’entre eux a ouvert la cage pour déposer un peu de nourriture devant toi tu lui as balancé un coup de coude dans le nez et tu l’as poussé. Mais il n’était pas seul et tu n’as pas fait trois pas avant qu’on te jette sur le béton. Les coups ont plu et tu es redevenue une forme recroquevillée dans la cage, un peu rougie, un peu bleuie, mais ce n’étaient pas les néons qui allaient illuminer ces couleurs.
Tu as mis longtemps à trouver une autre occasion mais un rouquin absolument insupportable – dont la verve rendait presque plus supportable l’enfermement – a attiré leur attention et ses insultes ont distrait celui qui était en train de vous donner un peu d’eau. Il a tourné le dos à la cage ouverte et tu t’es glissée dans ton dos jusque dans les ténèbres. Le problème c’est qu’il ne lui a pas fallu plus de vingt secondes pour se rendre compte que tu avais disparu et l’alerte a été lancée. Ta course effrénée t’a permis d’attendre les dernières marches menant à l’étage supérieur jusqu’à-ce qu’on te plaque sur le grillage. Ils ont laissé ton visage en arc-en-ciel et tes os en lamentation.

A chaque nouveau venu tu as demandé des nouvelles du monde extérieur. Est-ce que les flics sont au courant ? Est-ce qu’ils vous cherchent ? Tu as appris de ceux qui avaient un peu suivi le journal de vingt heures que s’ils reconnaissaient vaguement d’autres disparus, ton visage ou ton nom ne leur disait rien. Quelle bile au fond de ta gorge. Personne n’a même remarqué que tu étais partie, et depuis combien de temps ? Le couperet a fini par tomber. Un mois. Un mois que tu vis comme un rat mal nourri, un mois que ta seule lumière grésille constamment. Il y a deux semaines environ ils ont mis un mec dans ta cellule. Caleb. Une semaine après, à vue de nez, Isaac. Mais il y a trois jours la donne a changé. Il y a trois jours tu t’es rendu compte que tu n’étais plus dans une mer d’inconnus, parce qu’ils ont poussé une femme avec vous, et qu’il ne t’a fallu que quelques secondes pour la reconnaître. Elle a dû mettre un peu plus de temps, elle, à travers toutes les bosses violacées sur ta gueule. La madre Popescu. Pas celle que tu rêvais de voir dans le coin, pas celle que tu portes dans ton cœur, mais un visage familier au moins. Quelques heures – ou un jour – plus tard, une tignasse blonde a passé la porte. Barbra Marshall, la reine attitrée de la ville. Putain t’étais contente de la voir quelque part, d’avoir quelqu’un à tes côtés que tu ne détestais pas. Quand les autres dormaient elle a pleuré, et tu as eu la décence de faire comme si tu n’avais rien entendu. Depuis, ils ont aussi amené une jeune brune qui a hurlé jusqu’à-ce que vous ayez réussi à la calmer. En plus de la faim, en plus de la soif, vous commenciez peu à peu à vous marcher dessus.

Qu’importe que tu portes encore sur ton corps les sévices de ta dernière tentative, il fallait que vous vous cassiez de là. ‘j’ai un plan’ que tu leur as dit, même s’il ne vaut pas grand-chose. Vous aviez prévu de le mûrir encore un peu mais aujourd’hui le destin vous a souri – à moins qu’il ne vous ait tendu un piège – et un de ces hommes si organisés a oublié de verrouiller la porte. A six vous vous faufilez entre les tuyaux, sous le regard encourageant des occupants de la cage voisine, jusqu’au carrefour suivant. « Euh.. J'sais pas comment on fait, là, mais on se sépare pas. Dans les films d'horreur, ces cons se séparent toujours et on sait tous que dans ce cas, c'est la blonde qui crève en premier alors non merci. » Au lieu de regarder scream elle aurait pas plutôt pu lire des bouquins genre ‘comment s’évader d’un kidnapping’ ? Ça aurait été nettement plus utile. « Elle a raison, j’ai vu les films aussi. » Super, vous avez des expertes en cinéma d’horreur, ça ne vous avance que moyennement tout ça. Soudainement il vous semble entendre des bruits de pas derrière vous. Ton sang se glace. Mais putain c’est impossible, tu avais surveillé leurs rondes ! Il y en a un qui s’était endormi au fond du couloir et avait oublié de remonter ou quoi ? A moins qu’ils n’aient d’autres couloirs remplis de ces cages. « C’est par là, ça m’avait mené à l’étage supérieur la dernière fois. » Tu prends la tête du petit groupe, entraînant Barbra par la main pour qu’elle ne traîne pas, et regardes autour de vous à la recherche de la moindre cachette, les pas se rapprochant à une vitesse inquiétante. Un recoin derrière des barils et des tuyaux te tend les bras, dans l’ombre. Tu y pousses la blonde sans ménagement. « Cachez-vous, sinon on a aucune chance ! » Et que les dieux, pour une fois, décident d’inverser la balance de ton karma.
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMar 27 Fév - 16:23

Elle ne sait pas comment elle s’est retrouvée là. Elle était dans la rue, une minute avant, jetée dans une cage la minute qui suit, comme une ironie tragique collée au palais, pas si bonne croyante, elle a dû le mériter. Ça ne fait pas longtemps qu’elle est là. C’est facile à déterminer. Le temps s’écoule de la même façon en bas qu’il ne s’écoule entre les quatre murs de sa propre maison, terreur terreur terreur fatigue douleur avant que tout ne reprenne, avant que tout ne recommence, un cercle infernal. C’est pareil partout, elle suppose, finalement. Peut-être que c’est le monde qui est comme ça, peut-être que tout est pourri, tout est rongé, tout est torve, tordu, distordu, une grotesque représentation de l’Enfer qui se plaît à déambuler costumée en Réalité. Elle sait pas. Elle sait plus. C’est peut-être ça, qui l’angoisse le plus, le fait de ne plus savoir, le fait d’être perdue, le fait d’avoir perdu pied, assise en tailleurs sur le sol froid à prier, le regard perdu dans la foule de gens qui s’entassent, dans la foule de visages pas suffisamment familier.

Elle a peur, Lavinia. Pas pour elle, elle a profité de sa sécurité pendant bien trop d’année. Elle a peur pour ces visages entraperçus et pour les bleus qui les parsèment, pour la colère dans les voix et le désespoir dans les gorges. Elle a peur pour Siam, qu’elle a reconnu, elle a peur pour le gamin de l’église qu’elle fréquente, elle a peur pour la jeune fille qui s’est pris des coups et qui souffre bien trop. Elle a peur de reconnaître un de ces enfants dans la foule des corps qui s’amassent. Elle a peur qu’ils ne s’en réchappent pas.

Elle a peur de ne jamais pouvoir revoir son petit-fils, aussi.

C’est pour ça qu’elle décide de suivre, finalement. C’est égoïste, c’est pas pour elle, pas pour sauver les autres. C’est égoïste, comme d’habitude, comme toujours, finalement. Peut-être que c’est le péché capital qui finira par l’engloutir, peut-être que ça finira comme ça, l’envie sous la peau, toujours plus, toujours plus, la sécurité, la vie, son petit-fils, ses enfants, pas satisfaite du fait d’avoir le droit d’exister, pas satisfaite du fait d’avoir eu le droit de voyager, apprendre à écrire, à lire, à vivre dans un monde dont on a tenté de la priver. C’est pour ça qu’elle décide de se faufiler avec les autres filles, ultimement, pour pouvoir revoir Matei, pour pouvoir se dire que cette fois-ci elle n’est pas restée prostrée, que cette fois-ci elle n’est pas restée silencieuse, que cette fois-ci, elle a fait quelque chose d’autre que de se laisser porter, que de laisser les autres décider de son destin.

« Je n’ai pas vu de films. » glisse-t-elle, tout bas, au milieu de la conversation – ce n’est pas important, elle ne croit pas, ce n’est pas le fond du problème, les films ne sont pas la réalité et cette réalité n’est pas la réalité non plus, quelque part, de toute façon – et, l’oreille tendue, elle guette les bruits de pas, trace du regard les reliefs du décor. « Mais j’ai l’habitude de ce genre de personnes. » Machinalement, elle fait tourner le bracelet qui pend piteusement de son poignet, hésite, prend une décision : « Laissez-moi les distraire si on se fait attraper. »

Il y a l’image de son père, une seconde, tatoué à l’arrière de ses paupières lorsqu’elle cligne des yeux, l’image de Lucian, la seconde fois, le sang sur le sol de la cour et la douleur, la peur qui imprègne tous les recoins de la maison. Il y a l’image de Ninel, de Siam, de Barbra, de Caleb et d’Isaac, le temps d’un battement de cœur, de ces gamins qui ont pas encore tout à fait vécu, qui méritent pas de se retrouver là, qui méritent pas de s’inquiéter pour leur survie. Elle a les yeux écarquillés, alors qu’elle suit pour se planquer, quelque chose comme une peur inextinguible dans la poitrine alors que le bruit se rapproche.

« On peut peut-être faire rouler un des barils vers lui. » murmure-t-elle, beaucoup trop bas, à son voisin. « Ça nous laisserait du temps. »

Peut-être pas suffisamment. Peut-être suffisamment. C’est quitte ou double, de toute façon, faire diversion ou faire du bruit et attirer l’attention. C’est quitte ou double et le temps tique contre ses oreilles à la façon d’une horloge bien réglée. Siam a montré le chemin mais elle ne sait pas combien de temps cela prendra avant de remonter complètement. Elle ne se souvient pas du chemin. Elle ne se souvient pas de son arrivée ici. Elle ne se souvient pas d’où se trouve la sortie.

Ce qu’elle sait, en revanche, c’est que si quelqu’un arrive, il faut le ralentir.
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Barbra Marshall

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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyDim 4 Mar - 22:38

L’autre fille, Ninel, est d’accord avec Barbra – ça lui change, en général on lui dit plutôt que ce qu’elle balance est con. En l’occurrence, ça l’est probablement un peu, mais la peur la ronge et elle trouve rien de mieux à faire que dire ce qui lui passe par la tête. La réflexion s’arrête bien vite, les pas qui raisonnent et qui lui tordent l’estomac. Pourtant elle flanche pas, laisse Siam l’entraîner avec elle. Elle tient pas à ralentir qui que ce soit – elle a déjà conscience de pas être la meilleure quand il s’agit de survie dans de telles conditions, alors elle ne veut pas en rajouter en les mettant dans le pétrin. Alors qu’ils suivent la direction indiquée par Siam, la plus âgée du groupe propose de servir de distraction en cas de soucis. Aussitôt, Barbra tourne la tête vers elle d’un mouvement sec, surprise par cette proposition. Elle en connaît peu, des personnes capables de se sacrifier, de rester derrière pour aider d’autres à s’en sortir. Elle est probablement une bien meilleure personne qu’elle parce que si elle doit être honnête, Barbie ignore si elle serait capable d’un tel sacrifice, surtout pour des personnes qu’elle connaît à peine. « Non. On laisse personne derrière. » qu’elle dit, sûre d’elle. En tout cas, c’est son cas – même si elle serait probablement incapable de se sacrifier, la gamine refuse d’abandonner qui que ce soit. Ils sont là ensemble, dans ce même pétrin, et ils s’en sortiront ensemble ou pas du tout. Elle en a fait des coups bas, mais jamais de cette envergure, et elle sait déjà qu’elle pourrait jamais vivre avec ça sur la conscience. Et peut-être que ce sera différent si la situation se présente. Peut-être que la peur l’emportera et que son égoïsme prendra le dessus. Mais pour l’instant, ce n’est pas le cas.

La question risque pourtant de se poser plutôt rapidement. Barbra suit les directives de Siam, probablement bien plus coriace et rusée qu’elle. Elle tire Ninel avec elle, veut s’assurer que personne reste en arrière alors qu’elle se rue derrière les barils. Les pas se rapprochent et Lavinia a cette idée, celle d’agir maintenant et non de rester caché en attendant qu’on les retrouve. Et ça lui plaît, à Barbra, lionne qui retrouve de sa superbe à l’idée d’enfin attaquer, d’enfin arrêter de se morfondre. « Et si ça marche et qu’il a une arme, on pourrait la lui prendre. » qu’elle dit tout bas, pour que seuls ses compagnons d’infortune ne l’entendent. L’idée lui semble merveilleuse, au point qu’elle soit convaincue, au point de prendre cette décision alors qu’elle est sans doute la moins bien placée pour ça. Seulement, le temps presse, tout s’affole chez elle et elle se place derrière le baril, les mains poussant sur celui-ci alors qu’elle pointe du menton les deux autres barils derrière lesquels ils se cachent. « A trois, on les pousse tous, ok ? » Si ils se mettaient à plusieurs sur ces barils, ils y arriveraient probablement. Les pas sont plus près, trop près, au point que Barbra retient presque sa respiration de peur de se faire remarquer avant le bon moment. Elle fait signe à l’idée de son doigt, un, deux, trois doigts levés, et la voilà qui pousse de toutes ses forces sur le baril, aidée par un autre fugitif. Les dés sont jetés – partie à suivre.
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Ninel Kida

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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMar 6 Mar - 22:14


Les garçons qui ne disent, les filles qui parlent trop, trop bas, Siam qui donne l’élan, Lavinia qui se sacrifierait bien, la plus belle blonde du monde qui refuse… ça fait beaucoup à encaisser tout ça. Alors j’me laisse entraîner par l’adrénaline des autres, attendant que la mienne se déclenche en mode dynamite. Ma panique s’est dissipée dès l’instant où on a à nouveau avancé sous le gourvenail de l’asiatique. Faut toujours rester en mouvement, peu importe le plan, c’est ce qui m’rassure. D’ailleurs, même si ce n’est qu’une esquisse sinueuse, j’suis sûre qu’il va fonctionner ce plan. Avec un peu de chances, on va lui casser les tibias avec les barils, on aura plus qu’à l’assomer, lui piquer son arme, ses clés, tout et à nous la liberté ! ‘Fin faudra aller sauver les autres aussi. J’les ai entendu eux aussi. On n’est pas tous seuls. Mais Lavinia a un peu raison… même si ça m’ferait mal à l’âme d’abandonner une maman, de la laisser en pâture aux charognes. Pas question. Bref ! Un seul. Si rien qu’un seul d’entre nous s’échappe et arrive à prévenir… (erk) les flics, faudra juste tenir le coup le temps qu’ils viennent nous chercher. Faut que l’un d’entre nous s’en sorte. C’est ça le principal !

Mais on essaiera pas sans se battre. J’me suis déjà battue aussi. Bon avec d’autres filles, mais c’est pareil. J’peux cogner si il faut -honneur de Kida. J’essaye de visualiser les bagarres de Marek et Zyki. J’essaye de me rappeler ce que l’un des deux avaient voulu m’apprendre. Où viser. J’sais plus trop… Le sternum ? La trachée ? P’tit coup vif en mode karaté kid ? C’était dans le film ça, non ? J’sais plus. Sinon. Simple et efficace : l’attaque du serpent, direct dans les yeux. Ou ! Le kick dans les boules. La base. Le naturel. On l’aura. Ouais. J’sais pas ce qui fait le plus de bruit. Mes pensées qui montent leur propre plan ou mon coeur qui tambourine dans mes tympans. J’ai failli louper le top départ tellement ce qui bout en moi est assourdissant. Et l’élan a failli m’faire crier “banzaï” comme une bourrasque révolutionnaire. Troupe de David contre un seul Goliath. Ou une autre version de la guerre des boutons. En soi, notre attaque ne ressemble pas à grand chose. De grands fracas métallique. L’impression de se jeter dans la mêlée. C’est presque kamikaze. Et dans l’tumulte, j’sais pas comment j’finis par terre, devant l’espèce de garde colossal. Mais c’est l’déclic à ce moment-là. Et tant pis si ça paraît désespéré quand j’me jette littéralement à ses pieds et bloque ses chevilles. J’LE TIENS ! ASSOMEZ-LE ! Ouais parce que j’ai pas réussi à le faire tomber et que la dernière option serait de mordre.
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMer 7 Mar - 4:14

Tout le monde a l’air de bloquer sur cette histoire de films, entre Barbra qui a peur d’être la blonde sacrificielle du slasher movie, Ninel qui renchérit alors qu’elle devrait être safe vu sa couleur de cheveux, Lavinia qui vous apporte la très utile information qu’elle a la culture cinématographique d’un poisson rouge et Caleb que tu entends murmurer qu’il adore les films d’horreur. Quand la mère Popescu dit avoir l’habitude de ce genre de personnes quelque chose tiraille en toi, un sentiment de haine reportée, comme une envie de lui cracher dessus pour toutes les fois où son fils a débarqué chez toi avec des bleus partout sur le corps. Aujourd’hui c’est toi qui es couverte d’hématomes et les vaines rancunes attendront que vous soyez tous sortis. Alors quand elle propose de s’abandonner aux tortionnaires pour vous faciliter la tâche, tu manques de lui rétorquer que ce sera avec plaisir. La blonde te coupe avec un message de l’UNICEF ou d’un Spielberg type soldat Ryan cependant, alors tu préfères progresser sans prêter attention aux trop nombreuses remarques. La chaleur émanant des tuyaux te fait transpirer, changement agréable de la torpeur glacée de la malnutrition ; à moins que l’angoisse de ces pas qui se rapprochent ne soit celle qui te réchauffe. « On peut peut-être faire rouler un des barils vers lui. » Sauf que vous n’êtes pas dans Donkey Kong, rouler un baril vers l’ennemi, à moins que ce baril soit en flammes et donc substantiellement plus dangereux, ça ne marche que dans les jeux-vidéos. « Absolument pas, il faut se ca-… » « Et si ça marche et qu’il a une arme, on pourrait la lui prendre. » La bimbo a déjà pris place derrière les barils de métal, prête à se rendre utile et tu abandonnes. Vous avez déjà perdu les précieuses secondes qui vous auraient permis de vous dissimuler et tu sais que la seule chose qu’il vous reste à faire c’est bien viser. Le décompte se fait silencieusement et le chaos ouvre ses portes dans un fracas infernal. Maintenant ils savent tous où vous êtes. Du moins s’ils sont assez nombreux dans le coin, car après tout rien ne vous dit que ceux qui ne sont pas en rondes soient à portée d’oreille. « J’LE TIENS ! ASSOMEZ-LE ! » La jeune fille s’est jetée au pieds de l’inconnu et l’a plaqué à terre par miracle. Tu as plutôt pour habitude de te servir d’un boken ou d’une épée pour assommer les gens et tu sais des vidéos de self-défense sur youtube que tu as regardées que le coude est la partie la plus forte du corps. Sauf qu’il est au sol, et que ce couloir n’est pas un ring de catch, tu n’as aucune intention de te jeter au sol pour lui faire un finisher à la Randy Savage. Te vient naturellement un mouvement distingué qui ne dépareillerait pas chez Seven, alors que tu shootes dans sa tempe comme dans un ballon de rugby. Une fois, deux fois, trois fois, juste pour être sûre. A la guerre comme à la guerre bordel de merde. « Je crois que c’est bon. » Tu te baisses pour ramasser la matraque du kidnappeur, doutant qu’il ait sur lui un flingue à proximité de tant d’otages. « Fouillez-le, vite, avant que les autres rappliquent. Avec ce raffut ils savent où on est. » Tu tournes le dos à l’homme étendu au sol, matraque en main, prête à cueillir ceux qui viendront essayer de vous arrêter.
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMer 7 Mar - 22:24


⊱ intervention 1 ⊰
les imprévus.
Vous avez bel et bien réussi à assommer la première menace, mais le bruit des barils a attiré l'attention des autres. Deux hommes finissent par arriver, l'un d'entre eux disposant d'une arme à feu. Ils hurlent dans une langue que vous ne comprenez pas, ça ressemble à de l'espagnol mais ça n'en est pas. Celui qui n'est pas armé fonce droit sur Siam et sa matraque. L'autre braque Lavinia et Caleb s'interpose, tentant de se saisir de son bras pour dévier la trajectoire. Mais l'homme le maitrise rapidement et lui tire une balle dans la tête, ne lui laissant aucune chance.
css, couleurs: miserunt. / inspiration code : bat'phanie.
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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMar 13 Mar - 4:08

Y a du sang, quelque part sur son front. C’est pas le sien. Pas vraiment. Elle bouge pas, elle respire même plus, elle respire toujours plus que Caleb qui gît au sol dans une mare de sang. Elle a les mains sales. C’est de sa faute, tout ça. C’est de sa faute, évidemment. Elle aurait dû se taire, c’est ce qu’on leur demande, aux femmes comme elles, non ? Se taire et se faire petite, faire des gosses, pas faire de vagues. Elle aurait dû laisser les autres discuter. Elle aurait dû laisser Siam, décider, rester immobile, rester muette. Personne attend plus d’elle de toute façon. Y a du sang, quelque part sur son nez, et le temps semble s’être suspendu. Elle a pas crié, lorsqu’elle a entendu le coup de feu. Elle a même pas bougé, quand elle a vu le flingue. Elle s’est dit que c’était pour elle, cette fois-ci, qu’elle était prête à assumer, qu’elle était prête à se faire flinguer. Ça aurait été plus simple comme ça, ça aurait été un poids en moins pour les autres, une satisfaction certaine pour Siam qui doit la détester, qui doit regretter de l’avoir embarquer.

Elle aussi elle regretterait.
Elle aussi elle regrette.

Elle fait un pas en arrière. Elle a les yeux trop grand, Lavinia. Elle ressemble à un cerf pris dans les phares. Elle a la gorge serrée, Lavinia, mais elle fait un pas en arrière parce que ses pieds sont poisseux de sang, parce qu’elle essaye de calculer, parce qu’elle essaye de se placer soigneusement entre le pistolet et Siam, parce que Siam est armée, parce que Siam est armée, parce que Siam est armée et que le mec pourra pas les avoir toutes les deux en même temps si elle décide de s’en prendre au deuxième mec. Elle a l’impression de bouger à deux à l’heure mais elle sait que c’est pas le cas, parce que le temps avance trop vite autour d’elle et qu’elle fait un deuxième pas en arrière, un deuxième pas sur le côté, qu’elle a les mains qui tremblent et les yeux rivés sur la gueule béante du pistolet.

Elle se demande si quelqu’un les comprend. C’est pas à elle qu’il faut demander, elle parle déjà à peine l’anglais et c’est pas du roumain, c’est certain. C’est pas à elle qu’il faut demander parce que y a trop de questions qui tournent. Quelle langue ils parlent, déjà, mais pas que, pourquoi ils les enlèvent si les abattre pose pas de problème. Ca doit pas être pour les organe parce que Caleb représente sans doute une fortune qu’ils viennent de balancer aux chiottes. C’est peut-être pour les transformer en esclave sexuel, elle sait pas, y a trop de tranches d’âge pour que ce soit que ça, trop de mecs, aussi, y a pas autant de demande pour des mecs, si, elle sait pas, peut-être.

La tête du flingue la suit, quand elle fait un troisième pas, et elle sait qu’elle est parfaitement alignée et qu’elle a l’air trop conne pour être en train de préparer quoi que ce soit. Elle dit rien, elle peut pas. Ils comprendraient et elle peut pas risquer ça.

Elle espère juste que les autres, elles, comprendront.
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Barbra Marshall

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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyMar 20 Mar - 22:45

Tout dégénère beaucoup trop vite et rien ne se passe comme prévu, à supposer qu’on peut tenter de prévoir quoi que ce soit dans une telle situation. Elle y a cru Barbie, pendant quelques secondes, quand le type s’est retrouvé assommé et que Siam a récupéré ce qui faisait office d’arme. Elle a ressenti cette sensation de victoire, l’espoir mince qui est revenu faire vibrer son cœur, l’espoir de finalement s’en sortir, de laisser tout ça derrière elle, l’espoir de partir en vie, eux tous. L’espoir qui explose aussi rapidement qu’il est arrivé, qui explose au son de voix qui parlent un dialecte étranger à la blonde – non pas qu’elle dispose de quelques notions langagières en dehors de sa langue maternelle. Les voix et les statures imposantes, les armes, les mouvements brusques, elle qui tend la main vers Siam parce qu’elle veut pas qu’on s’approche d’elle, et la détonation. Quelques secondes. C’est rien quelques secondes à l’échelle humaine, rien d’autre qu’une poignée de poussières dispersées au vent, rien d’autre qu’un bref moment sans importance. Et pourtant, quelques secondes suffisent à arracher une vie, à mettre fin aux battements du cœur d’un homme, de faire taire ses espoirs d’avenir. Et elle hurle, Barbra, surprise, choc et peur qui se mêlent. La réalisation que c’est pas un jeu, qu’elle finira pas par s’en sortir par tour de passe passe comme elle en a l’habitude quand elle est dans des ennuis. La même réalisation que celle qui l’avait harcelé avant leur plan d’évasion, celle qu’elle finira par mourir ici, sur ce sol crasseux, visage de poupée figé à jamais sur le béton froid. Elle avait été naïve, la gamine, avait pensé que partir serait simple, qu’ils y arriveraient parce qu’elle arrive toujours à se sortir de tout, vipère qui se faufile entre les obstacles envoyés par la vie. Et quand la peur de mourir revient la posséder, elle repense à Lavinia et à sa proposition, à elle qui prétend qu’ils sortiront tous de là, son regard qui se pose sur le crâne éclaté de Caleb et les morceaux de cerveau qu’elle pense apercevoir mêlés au sang – à moins que ce ne soit que son imagination, à ce stage, elle sait plus – et soudain, son instinct refait surface, son instinct égoïste qui lui hurle que finalement, elle aurait du laisser Lavinia se sacrifier si ça voulait dire qu’elle survivrait, elle. Pensée éphémère qui lui passe quand même à travers l’esprit, et si plus tard, elle s’en voudra peut-être d’y avoir songé, pour l’instant son regard se détache pas du rouge qui décore les murs, de la mort imminente qui va les faucher un par un.

Et c’est sa faute, tout ça, c’est elle qui a commencé à pousser les barils et la culpabilité l’enveloppe. La gamine savait qu’elle aurait pas du prendre de décisions. Elle fait que merder, Barbra, sans arrêt, parce qu’elle est conne, conne, conne et on lui a suffisamment répété pour qu’elle le comprenne, alors elle devrait savoir qu’elle est pas faite pour prendre des bonnes décisions – elle est juste faite pour être jolie et se taire, il y a que ça qu’elle parvient à faire sans trop merder, mais quand ça devient compliqué, c’est pas à elle qu’il faut s’adresser, elle le réalise davantage encore alors qu’elle lâche pas son œuvre du regard, sang glacé et cœur amoché.
Son instinct de survie lui intime de faire quelque chose, n’importe quoi, mais pas de rester là, figé, à fixer un corps sans vie, parce qu’elle risquerait de finir à cette même place et finalement, même si sa vie est plutôt merdique, elle l’apprécie un minimum, suffisamment pour vouloir survivre en tout cas. Elle lève la tête, observe Lavinia qui semble bouger discrètement et Barbra comprend pas, ne sait pas ce qu’elle est censée faire. Elle devrait sans doute faire quelque chose ou plutôt dire n’importe quoi, en attendant que quelqu’un d’autre agisse, parce qu’elle agira plus, elle, elle veut pas d’un autre mort sur la conscience, d’une autre vie fauchée parce qu’elle aura pas été foutu de réfléchir correctement. De toute façon Barbie est incapable de bouger, son corps qui refuse de lui obéir alors elle fixe les deux assaillants, son regard allant de l’un à l’autre, tente de trouver une quelconque faille sans le moindre résultat. « Je.. Ecoutez, on.. on voulait pas ça et.. » Elle se tait, n’arrive pas à trouver les bons mots, elle qui est d’ordinaire la reine de la manipulation. Faut croire que pour une fois, on a atteint ses limites et que même si elle sort de la un jour, ce sera plus pareil, ça pourra jamais l’être. Elle se racle la gorge, tente de reprendre contenance un minimum, sans grand succès. « Pas besoin d’être violent, ok ? On va trouver une solution qui convient à tout le monde et.. » Elle se tait, encore une fois. Et quoi, au juste ? Ils vont retourner sagement dans leur cage en attendant que leurs ravisseurs décident de leurs sorts ? Elle sait même pas si ils la comprennent. De toute façon, même si ils la comprennent, ses mots n’auront aucun impact et elle le sait. Barbra fait rien d’autre que gagner du temps, paroles vides et vaines, comme elle, paroles qui ont aucun autre but que de laisser à une autre l’opportunité d’avoir une meilleure idée – elle sera forcément meilleure que toutes les siennes, de toute façon.
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Ninel Kida

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MessageSujet: Re: (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape.   (Intrigue ; Siam, Ninel, Lavinia) Escape. EmptyDim 25 Mar - 10:46


Ça a failli fonctionner. Parce que Siam était là et qu’elle lui a réglé son compte rapidement au molosse. Mais après ça, le temps est allé si vite qu’on avait l’impression qu’il s’était arrêté. Ou du moins, c’est comme ça que je l’ai senti. Les deux autres gars en noir. Siam et la matraque. Lavinia et Caleb dans un viseur. J’ai pas eu le temps de me relever, comme si j’aurais pu aider. J’ai même pas pu me lever. Le coup de feu a percé l’air. J’l’ai senti jusque dans ma colonne vertébrale. C’est froid et métallique. Ça m’traverse de part en part et me fige un peu plus. Alors qu’en réalité… c’est pas moi qui me suis prise la balle… c’est pas moi hein ? Le visage tâché de Lavinia au-dessus de moi. La cervelle éclatée de Caleb devant moi. Et toute cette flaque écarlate qui grandit, semble vouloir m’attrapper les g’noux. C’est presque le même rouge que mon tissu aérien. Pourquoi je pense à ça ? Pourquoi je ne me relève pas ? Pourquoi je ne hurle pas ? Pourquoi je ne fuis pas ? Parce que je ne peux rien faire, parce que c’est inévitable. Parce que j’ai l’impression de sentir la balle logée dans le crâne de Cal. Oui dans ma tête, il avait déjà un surnom. Dans ma tête, on était déjà tous dehors. Et on se serait tous revus après tout ça. Fiers d’avoir réussi, de s’en être sorti, d’avoir déjoué les plans de sombres vilains. On aurait eu un lien indéfectible après cette terrible expérience. Et on aurait su qu’à partir de maintenant, on pouvait compter l’un sur l’autre, quoi qu’il arrive dans le futur et où qu’on soit sur la planète. Happy end. Ça aurait dû être se terminer ainsi.

Mais au lieu de ça, j’vois rouge et je ne sens plus rien. Je ne capte pas du tout les mouvements de mes compagnons d’infortune. J’entends à peine la jolie blonde. Ça ressemble à un murmure lointain, un bourdonnement, comme une voix qu’on hallucine, pas vraiment là mais entre deux espaces-temps. Y a des larmes qui grignotent mes joues sans que je ne le réalise. Je ne bouge pas. Incapable de faire quoi que ce soit. Refusant même de voir quoi que ce soit d’autre. Personne d’autre ne va mourir. Ce n’est pas possible si je ne le vois pas. Y a l’écho du premier tir qui résonne encore entre mes os. Il bâillonne mes muscles, s’y enroule comme un serpent antique. Une peur qui vient de loin. Une peur pour sa vie et toutes les autres. On ne s’en sortira pas. Et faudrait peut-être que je ferme les yeux pour pas voir le prochain corps tombé comme une mouche à côté de moi. Mais j’suis même pas capable de faire ça. J’ai perdu tout contrôle, volonté abattue. Et peut-être que… peut-être que la prochaine à tomber, ça sera moi. La chute retenue vers laquelle j’adore me jeter pendant mon numéro solo, cette fois, y aura rien pour me rattraper et me permettre de remonter et recommencer le show. Voltiger à nouveau… Tout ça, c’est fini. Plus de flirt avec les hauteurs. Plus de jeux au sommet du chapiteau au milieu des cordages. Ma conquête des airs va se finir avant même d’avoir tout exploré. J’vais finir étalée au sol, peut-être même pas enterrée. Ailes coupées, j’peux plus voler.
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