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 no fucking way (w. otto)

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MessageSujet: no fucking way (w. otto)   no fucking way (w. otto) EmptyVen 21 Juil - 16:28

L'air était étrangement frais pour une nuit d'été. L'un après l'autre, je laisse mes pieds me guider dans une ville que je connais par coeur, comme les vestiges d'une vie antérieure encore gravée dans ma peau. J'ai le nez en l'air, dans les étoiles, et les mains glissées sur le plastique tiède de mon appareil. La sangle autour du cou me lacère un peu à chaque pas et m'empêche de somnoler. Savannah est tellement paisible, loin des bruits de foule des journées ordinaires. On sent à peine l'odeur de la terre enfouie quelque part sous le béton et le son de la vie dans les foyers encore allumés. J'inspire à plein poumons. C'est un peu ma drogue à moi. Mon échappée. Une fuite en avant. J'ai presque envie de détaler sur le goudron avant qu'un éclat attire mon attention : un petit tas de verre brisé dans l'ombre d'un vieil immeuble. Les quelques rayons de lune qui perçent à travers les nuages leur donne une dimension presque effrayante. Je jubile. Le shoot sera parfait.

Je m'accroupis et dégaine mon appareil comme une arme. Après quelques clichés de test, je finis par m'allonger complètement sur le sol pour trouver l'angle idéal. J'ai probablement l'air d'un vieux déchet avec un fort penchant pour la bibine mais je m'en fous, je la veux, cette photo. Il m'en faut au moins une dizaine avant d'être à peu près satisfait. Toujours allongé sur le ventre, je fais défiler les clichés sur le petit écran, en choisis quelques-unes et supprime les autres. Puis je me relève, le nez toujours plongé vers le sol et ai à peine le temps de faire un pas que quelque chose me percute de plein fouet.

-Aow !

Je lutte pour garder mon équilibre et lève mon appareil en l'air, par réflexe. Qu'est-ce que... ? Je relève les yeux et. Je vois... Je sais pas trop ce que je vois, en fait. Enfin si, mais j'espère que j'hallucine, parce que franchement, ce serait moins flippant d'avoir des hallu en plein milieu de la nuit que d'avoir percuté... Lui. Je sais pas trop sur quoi mon regard s'accroche en premier ; l'espèce de tutu fluo, sa dégaine complètement massacrée, les têtes de poupées qui s'alignent sur sa ceinture comme un vieux film d'horreur - et bordel ce qu'elles foutent la trouille - ou le... l'autre truc... attaché à... Non. Non mais non. La panique remonte le long de ma gorge. Je lâche un horrible cri de fillette et dégaine la bombe de poivre en direction de son visage.


Dernière édition par Sasha Collen le Jeu 7 Sep - 11:05, édité 1 fois
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Otto Hard

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MessageSujet: Re: no fucking way (w. otto)   no fucking way (w. otto) EmptyVen 4 Aoû - 18:53

Pourquoi était-il seulement rentré ? Pourquoi avait-il eut cette idée absurde de vouloir passer du temps à la maison ? Dans sa vraie maison... cela avait encore fini en une dispute, comme toujours. Et pourquoi ? Il ne savait pas... la majorité du temps ses parents n'en avait plus rien a foutre de ses fugues, du fait de le voir disparaître durant des jours, des semaines parfois, tant qu'il allait en cours, tant qu'il ramenait de quoi se vanter auprès de l'assemblée, trouvant juste des motifs absurde pour lui faire la morale chaque fois qu'il apparaissait. Son gode par exemple, ce qui était compréhensible vu que c'était la raison même pour laquelle Otto se baladait avec. Ses tenues vestimentaires aussi, ce qui là aussi aurait pu être compréhensible si ils n'étaient pas plus dérangé par le fait qu'il porte parfois des jupes ce qui, pour le coup, était réellement une des choses que Otto appréciait faire, pas une provocation. Mais là ce soir... il avait été traité comme le pire des délinquants, avec des parents debout jusqu'à tard dans la nuit en l'attendant soit disant et le traitant d'égoïste pour toute l'inquiétude qui leur provoquait. Inquiétude ? Inquiétude ?! Mais ils n'en ont jamais rien eut à foutre ! Du moins ils n'en ont que faire à présent et tout ça... tout ça c'est absurde. Et il a compris Otto, compris en leur parlant que la vraie raison n'était pas tant la peur qu'ils pouvaient avoir pour lui mais les commentaires des voisins, trouvant cela tout à fait anormal qu'un garçon de si bonne famille passe tant de nuit dehors. Cela faisait tâche forcément... mais plutôt que de lui dire en face ils n'avaient rien trouvé de mieux que cette excuse à la con, prouvant encore une fois à quel point ils ne comprenaient pas leur fils, à quel point ils ne le connaissaient pas aussi au point d'imaginer qu'il se ferait berner si facilement.

Alors il a hurlé lui aussi Otto, il a fait entendre sa voix, une voix qu'ironiquement il réprime bien trop souvent malgré son franc parlé. Il a lâché sa haine, son amertume et les reproches qu'il pouvait bien avoir lui aussi sur le cœur. Et quand cela a commencé a aller trop loin il est partit... étrangement soutenu par ses frères qui, malgré leur côté moralisateur et trop protecteur, sont les seules à le comprendre un minimum, s'interposant entre lui et ses parent et le laissant s'éclipser dans la nuit car il n'y a que comme ça qu'il arrivera à faire redescendre la pression sans faire quelque chose de stupide. Il a donc repris son sac, piqué un paquet de clope en passant avant de disparaître, bien décidé à ne pas revenir avant très longtemps... il ne veut plus les voir... il veut qu'ils crèvent... sauf ses frères peut être. Mais surtout il veut une autre vie Otto, loin de tout ça. Il veut vivre dans ce monde imaginaire qu'il s'est créé au fur et à mesure des années ou au moins, comme la majorité des gens, vivre dans cet épais brouillard qui ne lui fait pas voir à quel point ce monde est tordu... Car il joue aux délinquants Otto, il tente de se complaire dans un rôle de badboy PD comme pas possible mais la vérité c'est justement qu'il n'a pas la force d'esprit de tenir face à la réalité. Et il le sent son cœur... en train de se serrer... car il mentirait si il disait que cela ne l'affecte pas. Alors il se tient la poitrine tout en marchant, tente de calmer sa respiration avant de se jeter sur son paquet de clope. Et cela lui fait du bien, sentir cette fumée, ce cancer le ronger en espérant qu'en effet il finira par le choper pour crever plus vite. Puis il se renferme dans son illusion, dans son délire devenu quasi folie maintenant alors qu'il se tourne vers la poupée qui dépasse de la poche intérieure de sa veste, Moana, dernière addition à sa collection. « Tu vois... J'aimerais vivre comme ton peuple. Voyager sur les océans pour découvrir de nouveaux horizons ou mieux... être comme Maui et fuir jusqu'à avoir de nouveau besoin de l'adoration des hommes pour m'occuper. Puis il a des pouvoirs cool ! » Il la regarde, l'air impassible... avant de la serrer fort comme un enfant le ferait pour se réconforter. Puis il reprend sa route, simplement illuminé par la lumière de sa cigarette.

Seulement voilà, perdu dans ses pensées Otto, dans son imaginaire où il est un aigle géant volant au dessus d'innombrables îles luxuriantes, il ne fait pas attention... pas attention à ce qui l'entour et surtout à ce qui vient d'apparaître, telle une ombre, juste en face de lui. Il a à peine le temps de calculer que quelqu'un se tient devant lui qu'il le percute de plein fouet, perdant sa clope et passant par réflexe ses mains là où sa tête a cogné le plus fort avec la tête de l'individu en face. Il grogne un peu, retire ses mains, prêt a faire un drame de toute cette situation quand il entend ce cri et surtout quand il voit... ce que son camarade nocturne tiens à la main. Les yeux d'Otto s'écarquille et il n'a même pas le temps de se dire « Oh non... » que déjà le produit s'échappe de la petite bouteille, lui brûlant inévitablement les rétine et le faisant hurler de douleur alors qu'il se recule en arrière, se plie en deux et passe ses mains sur ses yeux sans que cela n'aide en quoi que ce soit, bien au contraire. « Bordel de merde ! » Lâche-t-il d'abord quand le premier choc passe enfin et qu'il est de nouveau capable d'articuler des mots « C'est quoi ton problèmes ?! Bordel... Aaaaaaaaaah !!! ça brûle putain, j'ai mal ! » Il se frotte encore les yeux. Il sent les larmes couler sur ses joues et il serre les dents pour ne pas juste hurler encore et encore « Mais qu'est-ce que je t'ai fais putain ?! »
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MessageSujet: Re: no fucking way (w. otto)   no fucking way (w. otto) EmptyJeu 7 Sep - 11:25

Je sais pas ce qui m'a pris. J'ai paniqué. Il était tard, la nuit était tombée depuis trop longtemps et mes nerfs avaient lâchés devant cette silhouette qui sortait plus d'un clip de Marilyn Manson que de la réalité. C'est peut-être l'air nocturne et l'adrénaline de la nuit qui m'avait fait réagir aussi vivement, aussi, mais j'avais beaucoup trop pris l'habitude de me méfier du moindre danger lorsque je sortais seul. Une habitude qui m'avait bien souvent sauvé les fesses. Et cette nuit... Mon instinct et ma peur m'avait hurlé d'agir avant que mon cerveau ne prenne le dessus.

J'ai pressé le doigt sur la bombe de poivre et mon cri s'est mêlé avec celui de l'inconnu. Je suis pas sur de comprendre pourquoi mais sa voix me fit un électrochoc, comme si l'apparition phantasmagorique qui m'avait assailli était soudainement devenue plus humaine, plus réelle. Je sens ma peur de gosse retomber d'un coup. D'accord il était fringué bizarrement mais le jeune homme avait soudain l'air beaucoup plus normal à mes yeux. Je ne l'aurais sûrement pas gazé en plein jour. J'aurais juste... Subtilement changé de trottoir. Là, c'était mes nerfs qui avaient lâchés. J'ouvre grand la bouche, au ralenti comme dans les films alors que l'inconnu hurle de douleur. Je me sens soudain mal et la culpabilité commence à s'infiltrer dans mes veines.

-J-je... Désolé ! Je suis désolé ! J'ai paniqué, je...

Je me sens vraiment débile. C'est pas comme si j'avais voulu jouer au con ou comme si j'étais pas une cible de choix pour n'importe quel tordu qui pouvait trainer tard dans les rues... C'était juste un réflexe de survie que j'avais choppé, histoire de rentrer sain et sauf de mes escapades nocturnes. A croire que mes réflexes étaient bien aiguisés en tout cas. Je le vois se frotter les yeux et j'entends presque la douleur vibrer dans sa voix. Je me mords la lèvre. J'ai mal pour lui et je sais pas quoi foutre.

-Arrête de te frotter, ca fait qu'empirer les choses, dis-je soudain en lui choppant le poignet.

Ah... Je me fige pendant quelques secondes. S'il voulait me frapper, c'était le moment parfait. P'tain. Faut pas que je lui laisse le temps de réfléchir.

-Faut te rincer avec de l'eau. Viens.

Je le tire derrière moi pour l'amener aux chiottes publiques, à quelques rues de là. Je prie pour que sa colère ne se retourne pas contre moi, même si je sais que je l'aurais largement mérité. J'ai le cœur qui bat à fond.
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