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| animals do not repent (sevur) | |
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: animals do not repent (sevur) Lun 19 Juin - 18:33 | |
| Y a quelque chose d'apaisant dans l'océan – quelque chose qui l'a toujours appelé attiré happé, comme le chant des sirènes qui s'dégage de l'écume. Quand ça va pas il vient là et il inspire l'air salé, il noie son regard dans les vagues et il essaie d'ensevelir sa haine dans le sable. C'est beau c'est fort ça le calme, ça l'a toujours calmé, mais ce soir ça n'marche pas. Ce soir il est survolté, révolté, écœuré, il a mal à en crever. Une marque rouge sur sa gorge, les phalanges déglinguées comme trop souvent, le dos qui saigne et les plaies qui se sont rouvertes, celles dans sa poitrine qui suintent et suintent jusqu'à le pourrir de l'intérieur. Il arrive pas à redescendre. La rage est toujours là et elle veut pas le quitter, même s'il a marché jusqu'ici, même s'il a quitté le champ de bataille et les platines explosées et la brèche révélée. Il a beau regarder l'étendue devant lui, ça continue de bouillonner dans ses veines, ça gueule dans sa tête, ça irradie par tous ses pores. Il a mal il saigne il va exploser, il a besoin de cogner alors qu'il vient de le faire, il a besoin de gagner alors qu'il a déjà tout perdu. Y a rien autour de lui, rien d'autre que la nuit trop sombre, le bruit des vagues, et la fureur qui le consume encore encore encore. Y a rien à saccager et il arrive pas à se calmer, il sait pas comment se débarrasser de ce trop plein d'émotions, du brasier qui a élu domicile au creux d'sa poitrine. Alors il gueule. Une première fois, les bras étendus sur les côtés, la voix qui résonne dans le vide. Il s'époumone comme si ça pouvait suffire à expulser tout ce qui le gangrène, mais quand il s'arrête le silence est trop violent. Il donne un coup de pied dans le sable et ça n'sert à rien, il recommence à crier et ça n'sert toujours à rien. Il piétine, il s'acharne sur rien du tout et il finit par trébucher, tomber à genoux. Ça suffit pas à le stopper. Il s'met à cogner par terre et c'est ridicule mais c'est tout ce qu'il a sous la main, alors il laisse ses poings s'enfoncer dans les grains, les soulever et les éparpiller dans l'air. Il reçoit un tas d'sable dans les yeux, ça pique ça gratte ça brûle. Il voit plus rien. Ses yeux sont rouges, les glandes lacrymales s'activent pour tenter de chasser l'intrusion, les larmes roulent sur ses joues. Il le sent même pas, il s'en fout. Il a arrêté de hurler mais dans sa gorge ça crame autant que sous ses paupières, il est prostré sur le sable et ses gestes deviennent lourds, ralentis, engourdis. Il sent plus ses doigts, il a du sable collé dans les cils et sur la peau, y a des taches de sang partout dans son dos, la chair arrachée sur ses mains, le goût de l'hémoglobine incrusté sur sa langue. Il est pathétique. Le souffle erratique, la poitrine qui se soulève trop vite et trop fort, les traits déformés par la rage, à se battre contre le néant. Là, agenouillé par terre, autant de sel sur les joues que dans l'air. Soldat explosé sur le front, sans armes ni armée – c'est lui qui l'abrite, la guerre. |
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free pants ▹ posts envoyés : 1488 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by amor fati ; signa by old money ▹ avatar : nicole zimmermann ▹ signe particulier : des grands yeux noisette, la peau dorée et constellée de grains de beauté. puis les cernes qui se creusent à cause de ses heures qu'elle occupe trop
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Dim 16 Juil - 23:46 | |
| J’ai pas appelé Rhoan pour venir me chercher. Parce qu’il n’est pas si tard, parce que je n’ai pas trop bu, parce qu’on n’est pas si loin de la coloc. Et puis il avait un concert ce soir aussi je crois ? Et puis j’avais besoin de marcher. Prendre l’air. M’éloigner des regards hargneux de Bo et de Fanny. Ils font la paire ces deux-là finalement. Et puis, dès que je ne suis plus occupée, qu’il n’y a plus personne autour de moi, y a l’amertume de sa disparition qui cogne entre mes côtes, le manque de contrôle à l’hôpital. On a beau apprendre à doser chaque médicament, chaque geste qui peut sauver, y a toujours un truc qui finir par nous échapper. Comme ses grains de sable qui accueille l’empreinte de mes pieds. Faut que je me calme, que je retrouve ma concentration, j’peux pas être en colère ou triste et changer comme une girouette, forcer devant les autres, avoir l’alcool en béquille quand c’est pas quelqu’un d’autre qui m’éponge. J’inspire l’air frais et iodé comme si ça allait m’aider à retrouver mes esprits. Mais j’arrive juste à prévoir que demain j’appellerais Grace et qu’on discutera. Qu’elle me remettra sur le bon chemin, comme elle fait déjà trop souvent. Qu’est-ce que je ferais sans elle ? Nouveau soupire qui s’engouffre dans la nuit noire pavé de quelques lampadaires grésillants sur la promenade d’à côté. Un clair-obscur brisé par un cri fort et brutal, presque animal. Les premières secondes m’ont laissées effrayée mais la seconde fois, ça ressemble à de la douleur et j’peux pas m’empêcher de m’en approcher. La silhouette qui s’agite comme un diable… j’la reconnais petit à petit. Elle traîne autour de Grace un peu trop souvent. “Seven ?” Il ne m’entend pas. Il bat ou s’débat dans le vide. Faudrait être sourd et aveugle pour ne pas voir la rage qui s’extirpe de ses gestes. Il est en train de craquer ? Il devient fou ? J’m’approche et répète son prénom un peu plus fort en repérant ses blessures. “Mais qu’est-ce que tu fous ?” Il est mal en point putain, mais accroupie à sa hauteur, quelque chose me dit que la personne en face de lui doit être dans un sale état aussi, et ça ne me plaît pas. “Qu’est-ce qui t’es arrivé ? T’as trouvé plus fort que toi on dirait...” J’le savais, ce mec n’a rien à faire auprès de Grace. Il est tordu, un vrai sac à emmerdes. J’parie qu’il se bat à en crever sans aucune considération pour ses proches. Ça n’empêche qu’il faut qu’il aille aux urgences. “Allez, viens, j’t’emmène à l’hôpital tu peux pas rester comme ça.” Mais il ne réagit pas. En état de choc ? J’le connais pas assez pour savoir ce qui le fera réagir, mais du peu que j’en ai vu, il est fier de sa petite gueule quand il se pavanne devant Grace. “Tu veux que les gens te voient dans cet état ? Allez lève-toi, ça va aller.” Ma main tente de l’aider à se relever plus doucement que mes mots, certes, mais qu’il dise merci à ma conscience professionnelle sinon j’aurais passé mon chemin hein. Parce que si ça pouvait garantir qu’il évite de blesser Grace, ça m’irait parfaitement.
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Jeu 20 Juil - 0:09 | |
| « Seven ? » Son nom résonne et il le capte mais ça lui semble trop loin, il reconnaît pas la voix, il est même pas sûr qu'ce soit réel. P't'être que c'est dans sa tête. P't'être qu'il perd l'esprit comme il a perdu le contrôle – après tout c'est l'étape logique après tout c'merdier. Il finit par lever les mains, les porter à son crâne et tant pis s'il laisse une traînée de sable dans ses cheveux. Il en a déjà plein les yeux et ça continue de brûler, les sillons crasseux tracés sur ses joues.
« Mais qu’est-ce que tu fous ? » Cette fois il comprend, il sait. Il est pas fou ; y a quelqu'un. Il tourne la tête et tout ce qu'il voit c'est une silhouette féminine, grande, longiligne. Il reconnaît pas et il s'en fout, il a pas envie qu'on le regarde qu'on lui parle qu'on le touche. Mais elle est là et elle reste, elle s'accroupit et il garde les yeux plantés vers le sol, cherchant à retrouver son souffle qui lui échappe encore et encore. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? T’as trouvé plus fort que toi on dirait... » Il a pas la force de parler mais il trouve celle de ricaner, doucement d'abord, et puis ça part dans un éclat de rire foireux, aussi fracassé que lui. Plus fort peut-être pas, mais meurtrier ça c'est certain. Il entend les mots résonner dans sa tête, sent les lames s'enfoncer dans sa poitrine.
« Dégage. » Il a la voix trop éraillée et on comprend à peine ce qu'il baragouine, alors qu'il reste focalisé sur le sable. Il veut pas la regarder. Il veut même pas savoir qui c'est. « Allez, viens, j’t’emmène à l’hôpital tu peux pas rester comme ça. » Il bouge toujours pas. P't'être que s'il continue elle va se lasser et s'en aller, cette conne. Il veut pas qu'on l'aide. Il veut juste rester là en attendant qu'ça se calme, même s'il a l'impression que ça s'arrêtera jamais. « Tu veux que les gens te voient dans cet état ? Allez lève-toi, ça va aller. » À ce stade il en arrive à s'dire qu'il en a plus rien à foutre et bien sûr c'est faux mais il est pas capable de réfléchir – pas dans cet état.
Y a une main sur lui. Un endroit où ça fait mal. La douleur qui fuse, la colère qui le submerge. C'est brutal.
Il fait volte-face trop vite trop fort et le coup part. Il sait pas où il a cogné et très franchement il s'en fout, il voit juste que ça a marché. Elle perd l'équilibre, il finit de l'étaler par terre avant d'se pencher sur elle, ses mains de part et d'autre de sa tête, sa carcasse qui plane comme la faucheuse au-dessus d'elle. Ses yeux scannent maladroitement ses traits et il la reconnaît enfin – Nur. Il l'aime pas, elle l'aime pas, il comprend même pas pourquoi elle s'est arrêtée. Elle aurait mieux fait d'le laisser agoniser dans l'vide. « J't'ai dit de dégager. » Et aussi brusquement qu'il l'a envahie, il s'éloigne. Sûrement qu'il offre un spectacle minable, avec le sang dans son dos, sur sa gueule, sur ses mains. Ça suinte de partout et on devine les plaies sous son t-shirt déchiré. « Joue pas la bonne samaritaine avec moi. Fais comme si tu m'avais pas vu et casse-toi. » Pourtant c'est dur d'le louper – lui et ses yeux rougis par le sable et les larmes involontaires. « Oublie pas d'passer le bonjour à Grace. » C'est aussi gratuit que provocateur, parce qu'il a bien compris pourquoi elle l'aimait pas. Et même dans cet état il est capable de vouloir titiller, chercher les brèches dans lesquelles s'engouffrer. Ça l'aide à oublier qu'il a mal à en crever. |
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Jeu 20 Juil - 23:23 | |
| Son bras, son poing, son coude… J’sais pas c’que c’était mais le coup était lourd, puissant, dur comme de la roche. Ça s’est écrasé sur ma joue. Violente douleur, percutante, mon corps valse légèrement sous le fracas qui m’a pris de court. Mal. L’impact n’a duré qu’un instant, mais la douleur semble s’intensifier de seconde en seconde. Je bouge la mâchoire mécaniquement et ça m’arrache une grimace. Sensation familière, écho dégueulasse à une autre nuit où ils étaient plusieurs… Mais là, il est seul et pourtant, j’ai l’impression qu’il est légion quand il me pousse au sol et fait couler sa rage d’un regard sur moi. Tout ça me paralyse. Comment j’aurais pu anticiper un tel mouvement, même de sa part ? N’est-il pas censé être blessé ? Y a aucun des réflexes défensifs enseignés en cours de bartitsu qui me traversent les muscles. Rien. Zéro. Le néant. J't'ai dit de dégager. Sa voix m’coupe aux couteaux et la frayeur qui va avec file dans un frisson sur mon être. Tout ça reste imprégné en moi même quand il s’en va. Même quand il me dit autrement de ne pas me préoccuper de lui, je ne l’entends pas. Pourtant j’aimerais. J’aimerais l’entendre. Je n’aurais aucun souci à faire comme si il n’existait pas. Liar. Ce que j’aimerais m’en foutre. Ne pas voir qu’il m’a peut-être cogné dans un geste trop vif involontaire, et que, surtout, ce n’est rien comparé à ce qu’il a subi...
Il s’éloigne et j’essaye de me relever. Il parle et ça se fissure dans ma tête. Il parle et ça se fracasse dans mes entrailles. Il parle et y a ma raison qui se calcine.
Oublie pas d'passer le bonjour à Grace.
Ça éclate, résonne, tinte entre mes oreilles. Comme la menace d’un fléau prêt à atteindre l’ange. J’ai plus peur de ce qu’il pourrai faire à Grace que de ce qu’il pourrait me faire.
Oublie pas d'passer le bonjour à Grace.
Ça pèse sur mes poumons corrompus. Comme s’décharge et recharge chacun de mes muscles. Une pulsion électrique qui court et se mêle à mon élan. Que j’le suive, que j’le pourchasse, que j’le chasse, que j’le fracasse.
“T’approches pas d’elle ! Jamais ! Tu la toucheras pas !” Littéralement jetée sur lui, dans son dos, coup violent menant à une chute l’enlisant dans mon sable mouvant. J’brûlerais le serment que je n’ai pas encore fait pour Grace. J’tuerais pour Grace. Même si ça veut dire finir expulsée de son monde, de ne jamais être pardonnée. “Tu la saliras pas ! Tu l’atteindras pas !” C’est ma soeur, c’est le lien à mon âme, c’est mon ange personnel. “Elle est trop bien pour toi !” Pour nous tous. Parce qu'elle vaut toutes les fautes. Je crèverais pour Grace. C’est cette rage de la défendre, de la protéger, qui gronde dans mes pupilles dilatées par l’adrénaline furieuse… Celle-là même qui fait vriller mon organisme, qui m’a donné, pendant un instant, la force de le plaquer et d’la frapper là où j’ai pu. Unique contrôle. Ultime contrôle. Fugace contrôle... “J’lui dirais que tu sais chialer comme une merde, que t’as causé la perte de quelqu’un, n’importe quoi. J’lui dirais !” Parce que je sais qu’il sait qu’on s’dit tout, qu’on s’écoute et que nos coeurs étaient synchrones jusque-là. Même si le sens de ce bourbier… perd d’son sens quand la réalisation envahit mes iris. Mais qu’est-ce que j’fous ?
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Ven 21 Juil - 3:32 | |
| « T’approches pas d’elle ! Jamais ! Tu la toucheras pas ! » Au final les mots n'ont pas l'temps de se frayer un chemin jusqu'à ses pensées, il arrive même pas à les assimiler. Y a un poids qui heurte son dos trop vite trop fort, ça appuie sur toutes les plaies ouvertes, toutes celles qui n'ont pas fini de saigner. Il beugle alors qu'son corps se renverse, le sable qui gicle une nouvelle fois, yeux fermés mais gueule ouverte.
La voix de Nur lui arrive par bribes. « Tu la saliras pas ! » Puis : « Tu l’atteindras pas ! » Et : « Elle est trop bien pour toi ! »
Au final ce qui l'atteint c'est pas la rage, le désir de protéger Grace. Pendant une seconde il a même oublié de qui il s'agissait – Grace Nur il s'en fout elles ont disparu. Y a qu'les mots, salir et trop bien pour toi et ça fait des échos de sa cage thoracique jusqu'au fond d'sa boîte crânienne. Parce qu'elle a raison, parce qu'il sait faire que ça. Salir et encrasser et tout dégueulasser, ce soir il a les mains pourpres et demain elles seront bleues, mais dans la nuit parfois il les voit noires ; noir charbon noir abyssal noir comme le néant parce qu'il n'est plus qu'un trou noir. Trop bien oui, trop bien pour lui parce qu'il est trop mauvais pour l'monde entier, tellement mauvais que ça s'bouscule pour le buter, tellement mauvais que plus personne n'arrive à l'aimer.
Mauvais mauvais mauvais y a plus rien à en tirer. Salir salir salir il se donne envie de gerber.
C'est les mots qui font mal. Pas la masse dans son dos ni le sable sur sa peau, il oublie le sang et les coups, il oublie tout. Y a juste sa voix dans sa tête et ça s'répète, comme un mantra assassin. Un sale refrain pour lui rappeler qu'il n'est rien.
« J’lui dirais que tu sais chialer comme une merde, que t’as causé la perte de quelqu’un, n’importe quoi. J’lui dirais ! » Explosion. Brutalement il se libère de sa maigre emprise, la repousse pour mieux se redresser. Et même si ses yeux s'posent sur elle il la voit pas, il la regarde pas. Il ne reste que la rage et ça crame derrière ses pupilles, ça crame sous ses ongles et au fond d'sa gorge, au creux d'ses entrailles et dans les ruines de son palpitant. Ça crame comme ses phalanges qui agrippent ses cheveux et tirent, la rapprochent de lui, la mettent à sa merci.
« Dis-lui. » Que j'suis qu'un salopard une raclure une foutue ordure. Sa poigne qui se relâche pour mieux la jeter par terre une nouvelle fois, sa carcasse qui s'installe sur elle pour l'empêcher d'lui échapper. « J'm'en bats les couilles putain dis-lui. » Que j'suis bon à jeter que tout est à éradiquer.
Son bras qui se lève et sa paume qui vient s'abattre sur sa joue violemment, dans une gifle qu'il entend presque faire écho sur toute la plage. La main tellement lourde qu'il pourrait peut-être même l'assommer s'il recommençait. Et il a étalé du sang sur sa peau – du sang qui n'est même pas le sien ou peut-être que si et au final sûrement que ça s'est mélangé, maintenant c'est Nur qui s'fait empoisonner par de l'hémoglobine ravagée.
Soudain ses doigts s'enroulent autour de son cou et il utilise sa main libre pour la forcer à tourner son visage vers lui, pour la forcer à regarder. Qu'elle voie son bourreau qu'elle admire la bête qu'elle a réveillée. « S'tu veux faire la grande gueule j'vais te donner des trucs à raconter. » Il voit tout ce qu'il lui inspire – la peur la rage et peut-être même le dégoût, mais elle le connaît même pas. Si elle savait tout p't'être qu'elle se mettrait à chialer, il a presque envie de prendre le temps de lui expliquer pour voir si ça peut la fissurer. Dans ses yeux y a la folie mais y a surtout la douleur, c'est l'désespoir qui prend le dessus, qui l'fait trembler comme un animal blessé.
« Dis-lui et puis reviens m'voir, j'veux savoir la tête qu'elle a fait. Non tu sais quoi tu peux faire mieux, passe une annonce et dis-le à tout Savannah. » Il est déjà placardé dans toute la ville alors un peu plus un peu moins il s'dit qu'il en a plus rien à foutre, après son corps ça peut être son âme, de toute façon y a plus rien qui lui appartient. Il a tout perdu dans l'tourbillon de sa rage y a trop longtemps.
« J'veux t'entendre sale pute, vas-y dis c'que tu penses de moi. » Qu'elle le dise, qu'elle le clame, qu'elle le lui crache à la gueule. Qu'il est imbuvable détestable proche du monstrueux et qu'elle a envie d'le voir crever. Il comprend. Parfois lui aussi. |
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Ven 21 Juil - 16:02 | |
| Y a l’monde qui s’renverse et Seven qui s’fait roi. Le souverain des nuits sombres et des carnages qui laissent des traces. Les rênes qu’il tire comme si il cherchait à dévisser des têtes. Des mains meurtries pour mieux trahir, anéantir, faire pâlir. Ma plainte meurt au fond de ma gorge. Y a tout qui s’confond et tout qui valdingue. Les organes et les pensées qui plient sous sa volonté meurtrière, s’écrasent contre des barreaux d’os. Les mots incisifs -les miens comme les siens- qui éclaboussent trop, veulent dire plus, dissimulent encore trop, déboussolent encore plus. J’devrais m’excuser, mais j’y arrive pas, j’y arrive plus, y a rien qui sort hormis l’effroi d’avoir déchiqueté ma raison.
Et il aurait pu avoir un fouet à la place de la main, ça aurait eu le même effet. J’ai même cru entendre une cervicale craquer ou c’était juste l’écho de ma peau cédant sous sa violence. Allez savoir. J’ai perdu mes repères dans l’sable et toutes mes sensations se focalisent là où il a frappé, douleur sourde et étourdissante qui s’plante et désoriente les sens. Puis subitement, tout ce qui m’retient à la réalité, tout ce qui m’ancre, c’est le contact de ses doigts autour de ma gorge. Crispation. Réflexe musculaire de se tendre, vouloir sortir de ses griffes. Mes jambes n’ont même pas assez de force pour le faire bouger. S'tu veux faire la grande gueule j'vais te donner des trucs à raconter. Grelotter littéralement de peur. N’être que hoquets fragiles, bout d’os facile à briser entre ses serres. Vouloir fuir et se cacher dans un trou d’souris, sous un lit. J’aurais jamais cru que c’était autant possible. Au moins la dernière fois, j’ai vite perdu connaissance. Mais mon supplice semble être met tordu comme il les aime. “Sev...en...” Prénom aspiré, étouffé, bouffé par son étreinte qui se referme toujours plus. C’était une supplique. Et maintenant c’est la panique. Ça s’entremêle à l’asphyxie dans mes poumons. Les ‘arrête’, les ‘lâche-moi’ qui ne s’échappent pas. Mes mains qui grattent les siennes dans une lutte sans espoir. Dis-lui et puis reviens m'voir, j'veux savoir la tête qu'elle a fait. Non tu sais quoi tu peux faire mieux, passe une annonce et dis-le à tout Savannah. Non. Laisse-la en dehors de ça. Oublie-la. Y a une tentative de rejet. Une gerbe de sable que j’lui balance, vif et sans maîtrise. “Non.” Pourquoi est-la seule chose qui réussit à s’extirper ? Pourquoi est-ce que je ne lui cède pas pour qu’on en parle plus, pour qu’il me libère et qu’il reparte se terrer et panser ses plaies ? Pourquoi putain ? J'veux t'entendre sale pute, vas-y dis c'que tu penses de moi.
Son regard m’pénètre comme du goudron chauffé à blanc. J’la vois la torture, le mal être, le dégoût, les tempêtes, les dizaines de plaies et de fléaux qui grignotent son humanité. Qu’est-ce que t’es ? Qu’est-ce qui t’habites ? Tu m’fais peur. J’ai peur.
Et il le voit. J’l’oblige à voir. Il a pas l’choix. Mouvements minimalistes : mes mains le lâchent et j’essaye de détourner l’visage. J’déglutis une dernière fois, tente de gommer la cavalcade de mon myocarde et j’scelle mes lèvres. J’dirais rien. Pas un mot. Fais c’que t’as à faire et oublie-moi aussi.
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Sam 22 Juil - 16:13 | |
| Entre ses doigts il la sent trembler il l'entend hoqueter, et ça lui donne encore plus envie de serrer. Parce que sur elle il a le pouvoir et c'est si facile – elle est frêle et elle n'a rien contre lui, y a rien qui les lie. Ses mots l'ont fait saigner plus efficacement que des couteaux aiguisés mais elle en paie le prix, le souffle qu'il lui arrache et son prénom qu'elle n'arrive même pas à prononcer en entier. Ses mains s'agrippent aux siennes mais elle a plus assez de force pour que ça soit efficace, c'est la bestoile fragile qui gratte à la porte pour qu'on la laisse entrer pour qu'on lui donne le droit de respirer.
Il refuse. Il a l'regard fou et la douleur comme seul carburant, plus encore que sa rage et sa haine. Parce que ce soir il a mal, parce qu'il a trop de plaies qu'il n'arrive plus à refermer. Il est fatigué d'faire semblant de jouer au grand, fatigué d'se tenir droit alors qu'il a envie de ramper.
« Non. » C'est la seule réponse qu'elle lui donne, ça et le sable qu'il reçoit en pleine gueule, fermant les yeux juste à temps. Et il lâche un rire. Un truc moche et fracassé, les cordes vocales éreintées la voix brisée. Elle lui tient tête et elle dit non mais dans son regard il lit la peur.
Elle a peur. C'est ce qu'il cherche trop souvent c'est ce qui l'fait jubiler c'est ce qui lui donne l'impression qu'il a gagné. Mais plus ça va plus il effraie les mauvaises personnes, celles chez qui il veut provoquer tout sauf de l'effroi. Et les yeux trop grands qui le fuient ne font que lui rappeler que c'est ce qu'il est devenu. Tout ce qu'il ne voulait pas être, tout ce qu'il a tenté de fuir pendant des années. Il a jamais réussi à s'tirer et voilà où il en est – exactement là où il voulait pas se tenir. Il s'rappelle que ça lui faisait peur à une époque, qu'il flippait à l'idée de finir comme son père ou pire, de s'transformer en bête en monstre en tout ce qui l'a brisé. C'est son pire cauchemar en train d'se réaliser.
Et soudain il lâche, soudain il la laisse reprendre son souffle, ses mains qui s'écartent comme si le contact de sa peau l'avait brûlé. Il la regarde et il sait plus vraiment si ça lui donnerait envie de rire ou de pleurer, de toute façon qu'importe – il se contente de l'agripper. Ses doigts qui se referment autour de son visage pour la forcer à tourner la tête vers lui, son regard qui se plante dans le sien comme une lame chauffée à blanc. « Tu peux dire tout c'que tu veux, ça changera rien. C'est pas une pétasse comme toi qui va m'empêcher d'faire quoi qu'ce soit. » Y a un rictus qui froisse ses traits, tordu menaçant mauvais. « Fais gaffe Nur. Tu pourrais bien m'donner envie d'vous briser toutes les deux. » Et il ment, au moins à moitié, parce qu'il a appris à apprécier Grace malgré les plans foireux et les mots durs qu'il a fini par lui cracher. Elle l'épuise parce qu'il fait semblant parce qu'il prend trop sur lui, mais elle lui a donné aucune raison d'la briser.
Nur si. Nur a enfoncé ses griffes dans les plaies ; celles qu'il ne fallait pas toucher. |
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Dim 23 Juil - 17:53 | |
| Plus j’faiblis et plus ses mains étranglent. Il aime ça. Avoir le contrôle, savoir que c’est lui qui dictera, autorisera quand je pourrais respirer. Quand je serai à nouveau un être humain et non plus un pantin de chair et d’os. Il aime terriblement ça. À en souffrir, à en crever. Et j’ai l’impression de suffoquer, tête enfoncée dans un baril d’essence. Qui s’embrase quand son rire bousillé fuse parce que j’ai réussi à sortir un p’tit mot.
Qu’est-ce qu’il va faire ? Qu’est-ce que ça veut dire ce rire déglingué ? J’suis incapable d’anticiper. Qu’est-ce que j’suis censée faire pour m’sortir de là ? Ça cogne dans mes tempes, le sang tambourine dans mes oreilles, une sueur froide lèche ma peau, j’perds encore une masse d’oxygène : l’impression qu’il m’enterre vivante. Que ses mains soient mon tombeau et que le sable nous y accueille.
Puis il lâche tout. C’est pas pour autant que l’air revient facilement dans mes poumons. Ça brûle dans ma gorge quand ça s’engouffre. La libération fait mal comme un asthme fulgurant. Le poids de ses doigts autour de mon cou, j’le sens même quand il ne s’y accroche plus. Empreinte-fantôme qui tue à petit feu comme ce que subisse les soldats amputés d’un membre. Mais ses doigts reviennent déjà, encore pour forcer son emprise et il agrippe là où il a frappé, là où ça fait mal, toujours, et la douleur siffle entre mes dents même si j’essaye de tout coincer au fond de ma poitrine, comme une désespérée. Tu peux dire tout c'que tu veux, ça changera rien. C'est pas une pétasse comme toi qui va m'empêcher d'faire quoi qu'ce soit. Y a mon p’tit poing qui part quand même, essayant de s’échouer contre son bras, son épaule, qu’importe. J’ferme les yeux si forts. J’veux pas voir son visage sous cette ombre-là, celle qui revient lui lacérer les traits comme des vagues roulant sur la plage. Cette expression qui va et vient avec la sensation de danger qui s’installe au fond d’mon ventre. Fais gaffe Nur. Tu pourrais bien m'donner envie d'vous briser toutes les deux. Ça. Cette folie là que je devrais fuir mais qui m’révolte et extirpe un écho de rage ou de fierté. Tu. Aiguille plantée dans la gorge provoquant une toux. “Tu la briseras pas.” Obstination. Dans les mots et dans les gestes, et j’réessaye de le faire basculer en m’agitant, m’tordant sous sa carrure. “Tu nous briseras pas.” J’y crois pas. Il n’y arrivera pas. Même si ce mec est détraqué, même si il me fait flipper, il n’y arrivera pas. Il peut pas. C’est pas fini. Et dans ma voix, y avait tout le dédain et toute l’arrogance de ceux qui se foutent de ce qu’il peut bien faire. La lueur brûlante dans les iris qui lui hurle “vas-y essaye, ça m’fera rien”. Parce que j’ai dit à Rhoan que j’arrêterai d’avoir peur, alors pour ça, j’suis prête à prendre le risque de me heurter au terrible et à perdre. “T’y arriveras pas.” Juste pour espérer pouvoir changer.
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Dim 23 Juil - 21:08 | |
| Y a un poing serré mais trop fragile qui vient cogner contre son bras parce qu'elle essaie elle se débat. C'est faible et ça suffit pas mais elle essaie et elle devrait pas, ça n'fait que l'attiser un peu plus parce que sa proie continue ses soubresauts d'vie et il veut les lui arracher. Tous jusqu'au dernier.
Elle a les yeux fermés et ça l'agace, il serre son visage, serre encore serre plus fort en espérant la forcer à obéir. « Regarde-moi. »
Elle le regarde pas. Elle ouvre la bouche et elle tousse et on dirait presque qu'elle gémit. « Tu la briseras pas. » Elle s'agite et se tord sous son poids mais il est trop lourd pour elle et il attrape ses poignets, recommence à serrer. Il les coince de part et d'autre de sa tête dans l'sable, cherchant à happer son regard pour la poignarder sans avoir à la toucher. « Regarde-moi j't'ai dit. » Mais elle l'écoute pas Nur, elle est courageuse ou juste bornée parce qu'elle veut pas lui céder et malgré la peur qu'il lit sur ses traits elle continue d'lutter. Il aime autant que ça l'enrage et il a plus qu'une envie – la voir ployer dans l'étau de ses mains.
« Tu nous briseras pas. » Elle y croit et ça continue d'faire grimper la rage putain ça rampe dans ses veines ça monte jusqu'à son cœur ça lui bouffe le cerveau comme une gangrène. Elle le regarde mais dans ses yeux ça flambe, ça le provoque et elle n'fait que jeter un bidon d'essence dans un brasier déjà ravageur. « T’y arriveras pas. » Cette fois il se fige, ses yeux dans les siens et le souffle qui s'accélère sous l'effet d'la colère. Elle le défie. Elle croit qu'il y arrivera pas et il déteste ça Seven il supporte pas quand on le traite d'incapable de faible de quoi qu'ce soit, faut pas douter de lui ça l'rend dingue. Ça lui donne envie de faire ses preuves partout tout l'temps même aux gens à qui il ne doit rien. Pour montrer qu'il peut. Montrer qu'il est grand fort puissant. Montrer un tissu d'mensonges au final, faire le pire pour qu'on s'attarde pas sur les fissures et que personne ne songe à s'y engouffrer.
« Ah ouais j'y arriverais pas ? » Sa voix fend l'air comme une balle et soudain c'est la fureur qui prend l'dessus. Il se relève brutalement et agrippe les chevilles de Nur, serrant de toutes ses forces pour qu'elle ne puisse pas lui échapper. Et il tire. Il la traîne dans l'sable et il perd les pédales, le sang qui pulse à ses tempes et son esprit qui s'embrouille, ses mots qui résonnent en boucle dans sa boîte crânienne.
Il veut lui prouver qu'elle s'trompe. Il peut briser. Briser comme il a été brisé.
Ses pas les mènent jusqu'au bord de l'eau et même si elle tente de se défaire de son emprise il la garde prisonnière, lâchant ses jambes pour mieux venir attraper ses cheveux. Ses phalanges qui s'enroulent dans les mèches brunes et qui tirent sans ménagement, la forçant à s'agenouiller et à ramper alors qu'il la traîne encore jusqu'à avoir les pieds dans l'eau. Ses deux mains sur sa tête et il pousse jusqu'à voir son visage disparaître sous la surface. Les doigts emmêlés à ses cheveux, les ongles plantés dans son crâne, la poigne qui la maintient sous l'eau. Elle s'agite et il continue de forcer pour l'empêcher de respirer, pour finalement la ressortir de là en tirant encore une fois sur sa tignasse, ne lâchant rien. Il courbe l'échine pour approcher son visage du sien alors qu'elle cherche l'air – pas besoin de ses mains sur son cou pour l'étouffer.
« T'es sûre de vouloir jouer à ça avec moi ? HEIN ? T'ES SÛRE ? » Elle a pas l'droit de le défier de le toucher de l'faire saigner ; pas alors qu'il est déjà à terre. Il hésitera pas à l'embarquer avec lui en enfer. |
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free pants ▹ posts envoyés : 1488 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by amor fati ; signa by old money ▹ avatar : nicole zimmermann ▹ signe particulier : des grands yeux noisette, la peau dorée et constellée de grains de beauté. puis les cernes qui se creusent à cause de ses heures qu'elle occupe trop
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Lun 24 Juil - 1:03 | |
| Les sens qui s’écroulent et le monde qui se referme derrière mes paupières, plongée dans l’noir sans espoir d’y échapper. Regarde-moi. Ses doigts dans ma peau comme un fer rouge sur du cuir. Il insiste et j’fais pareil. C’est le tourment des coeurs trop fiers, l’angoisse des âmes délabrées. À essayer de tenir les morceaux ensemble même si y a plus aucun sens à ce que tout se recolle dans le bon ordre. Alors pourquoi j’continue à lui dire ce qu’il ne veut pas entendre ? À jeter de l’huile dans l’enfer qui l’habite ? Juste parce que j’y crois, qu’il nous brisera pas ? Juste pour ça ? Depuis quand j’suis aussi orgueilleuse ? Ah ouais j'y arriverais pas ? Épée de damoclès qui s’abat. Mon corps sait qu’il faut fuir mais c’est déjà trop tard, le soubresaut de l’instinct aura été vain. Arrêtes Seven lâche-moi !!” Ses mains s’font chaînes à mes chevilles et mes mains s’changent en griffes sur le sable. S’accrocher au vide comme ça, c’est pitoyable. Comment il fait ? Comment il fait pour avoir autant de force et bloquer mes jambes ? Comment j’fais pour être aussi faible ?
Quand j’sens l’humidité sous mon corps, c’est plus d’la peur, c’est d’la terreur. Seven non ! Il relâche mes chevilles et pendant un instant de plus, j’y crois encore. Que j’pourrais me relever et m’barrer de ce bourbier. Mais non. Y a sa poigne dans mes cheveux et l’blanc dans mon esprit.
Le sel brûle. Yeux, peau et plaies. Le sable s’mêle à l’eau et s’engouffre dans mes poumons. La respiration qui s’coupe trop tard. Sensations brutes. Y a que ça qui infiltre mes sens, mes gestes. Mes mains qui cherchent à retirer les siennes quand il sort ma tête de l’eau. Mes mains qui retiennent ma tête de trop plonger quand il s’efforce de m’couler. T'es sûre de vouloir jouer à ça avec moi ? HEIN ? T'ES SÛRE ? C’est vain tout ça. C’est vain, mais c’est la seule mécanique qui m’reste. Ça et des regains d’orage dans l’sang. Comme quand j’essaye de le tirer en avant avec moi. Comme quand mon pied vient heurter son tibia ou sa cheville. Réflexes de s’débattre, réflexes de vie. Par bribes. C’est pas contrôlé pourtant. Parce que j’suis même plus si sûre que ça d’être en vie.
J’arrive pas à reprendre de l’air. J’y arrive pas. Y a quelque chose qui sombre, une partie d’moi qu’il engloutit.
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) Lun 14 Aoû - 20:09 | |
| « Arrête Seven lâche-moi ! » La voix de Nur est lointaine tellement lointaine qu'il arrive même plus à dire si c'est réel ou dans sa tête il sait plus faire la différence. Il voit flou il voit rouge il voit noir, il voit rien d'autre que la rage qui l'aveugle et le bouffe – ça l'avale tout entier et il contrôle plus rien.
L'eau qui s'engouffre dans ses pompes comme elle s'engouffre dans les poumons de Nur. L'eau qui trempe son jean et qui éclabousse son visage, le sel qui lui brûle les mains qui lui brûle les yeux, le bruit des mouvements de Nur et de son souffle qu'il arrache et de sa détresse que les vagues recrachent. Elle le défie il la tue. Elle se débat il la tue. Elle lui fait mal il la tue. Elle a trop parlé il la tue elle a voulu l'toucher il la tue elle a enfoncé ses griffes dans les plaies il la tue.
Il la tue. Elle lutte au milieu de l'écume, elle tente de le tirer avec elle, elle lui colle des coups de pieds. Il appuie, il ignore la douleur, il appuie encore. Elle respire plus. Il la tue.
Il la sent se ramollir sous ses doigts il voit ses mouvements ralentir il devine la vie qui est en train d'la fuir. Il est en train d'la noyer – soudain ça le heurte de plein fouet.
Il la relâche brutalement avant de l'attraper pour la forcer à relever la tête, le cœur au bord de l'explosion quand il l'entend reprendre sa respiration. Elle tousse elle crache de l'eau elle a le souffle d'une bête à l'agonie. Mais elle est en vie. Et il sait plus si c'est vraiment elle qui a failli s'noyer parce que lui aussi il a du mal à respirer, ses tripes se tordent sa gorge est nouée, il sent que son souffle commence à lui échapper. Il panique.
Il a failli la buter. Il voulait. Il pensait à Rhoan à JJ à Samih à son père sa mère toute sa fratrie – il pensait à ceux qui lui font mal ceux qui l'ont abandonné assassiné trahi. Ceux qu'il a envie d'buter ceux qui pourraient le buter s'ils le voulaient ceux qui sont pas passés loin d'le faire.
Il regarde Nur et il voit Anca qu'il abandonne, Jael qu'il cogne, Elliot qu'il étrangle, Otto qu'il fracasse, Ivy qu'il menace. Il voit Samih qu'il tabasse avec l'envie d'le buter, il voit JJ qu'il fait ployer qu'il détruit parce qu'il est menotté, il voit Rhoan et son crâne troué sa joue tailladée ses os qu'il a brisés. Il voit les ecchymoses les cicatrices les pleurs les cris, il voit le chaos qu'il sème il voit les traces au corps à l'esprit. Il regarde Nur et il voit son reflet il voit l'horreur qu'il a fait naître dans ses yeux il voit la mort qu'il a fait planer au-dessus de sa tête.
Il regarde Nur et il se voit et ça fait mal tellement mal qu'il a envie d'crever.
« Sale pute. » C'est d'sa faute c'est elle c'est pas lui – c'est elle elle elle. Elle avait qu'à pas l'approcher et le provoquer elle aurait jamais dû s'y risquer. C'est d'sa faute c'est elle le problème c'est pas lui, c'est elle et tous les autres et l'monde entier. Il aimerait y croire. Il aimerait vraiment.
Il regarde Nur. Il sait ce qu'il a fait. Il sait ce qu'il est. Il regarde Nur et il voudrait être aveugle il peut pas il peut plus, il lui tourne le dos et il se met à courir il fait ce qu'il fait chaque fois ce qu'il fait de mieux : fuir.
Nur n'est plus là mais son visage reste imprimé dans son esprit. Il sait qu'il ne dormira pas cette nuit.
(RP TERMINÉ) |
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| Sujet: Re: animals do not repent (sevur) | |
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