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 comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)

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Jael Feliciano

Jael Feliciano
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MessageSujet: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyMar 25 Juil - 22:15

J’me sens un peu paumée, la concentration proche de zéro, pour changer. Y a trop de bruits, trop de monde, les rires et la musique qui sonne, qui vibre, qui fait claquer mes os et mon cœur. J’essaye pourtant, mais faut croire que passer un certain temps y a plus rien qui marche vraiment, juste le regard qui cherche l’horizon, le nouveau. J’me faufile entre la foule, secoue la tête pour me reconcentrer un peu, c’est trop facile ici, tellement facile, j’devrais pouvoir y arriver pas vrai ? Ca grouille de jeunes défoncés, l’alcool et les drogues qui pulsent dans leurs veines les rendant moins vigilants et puis y a la lumière du jour qui s’éteint petit à petit. Une aubaine pour moi et mes poches sans fond : un téléphone ou quelques billets grapillés, des trucs stupides qu’on trouve dans les manteaux des gens comme un ticket de train ou un reste de cigarette à peine fumé. Faut dire que je me fonds dans la masse avec mes lèvres rouge carmin et les paillettes néons sur mes yeux, les talons qui me rendent plus imposante et la jupe qui se soulève dès que je tourne un peu trop rapidement. Première fois que j’accepte de remontrer ma peau, mes jambes et jme souviens encore de ses mots. Si tu t’habille comme ça c’est que tu dois le chercher ou un truc stupide du genre. Qu’il est con, et je compte bien le défier, effacer le passer et courir vers le futur. J’compte pas le laisser me bouffer, y a les mots de Peadar et de Merle qui se mélangent, l’impression de sécurité, que pour la première fois depuis longtemps j’ai un filet dans lequel tomber.
Alors je tombe, laisse le temps reprendre ses droits et j’ai de nouveau dix-sept ans, les dix-huit qui approchent à grand pas. Ptêtre pour ça que je me laisse déconcentrer par un sourire, par un rire, par une invitation à la danse que j’arrive pas à refuser. Gamine de nouveau jme laisse balancer, corps contre lequel je reviens me plaquer avant de m’écarter de nouveau. J’ai toujours aimé danser, toujours aimé la sensation des autres et de moi, rien de sensuel, juste purement humain. Pour moi ça veut rien dire les mains qui papillonnent, les lèvres qui rigolent. Jveux juste rêver. J’ai les doigts lestes et pendant que je viens déposer un baiser au creux de son cou je récupère un sachet qui dépasse de sa poche arrière. Promis ça lui manquera pas, promis ça le soulagera.
Et de nouveau jm’envole, attrape une bière qui traine au passage et fait glisser quelques pièces pour la payer, histoire d’avoir bonne conscience. Ca me ferait presque marrer. Je descends une bonne partie de mon verre, la tête qui se balance au rythme de la musique psychédélique avant de recommencer à marcher. Encore un peu, juste un peu, me laisser avoir par les couleurs néons et les lumières qui brillent partout plutôt que de continuer à jouer les Gavroches de misère. J’me laisse porter, saute en même temps que la foule quand il faut sauter, crie quand il faut crier, tourne quand il faut tourner. Et ainsi de suite. J’me laisse ballotter de lieu en lieu, l’odeur de la mer qu’est pas loin, l’étendue d’eau et les souvenirs malheureux que j’ai trop souvent essayé de noyer à coup de cris, à coup de pleurs. Mais pas ce soir. Surtout pas ce soir.

J’ai la tête qui tourne un peu, le regard curieux sur le sachet que j’ai chipé, quelques cachets d’ecstasy et j’me tente à craquer, maintenant, toute de suite, pour continuer encore plus vite, encore plus fort. Je suis pas censée pourtant, j’ai promis, essayer de me purger, après l’hôpital. Mais à croire que le besoin est plus fort que la peur, que la Mort ne suffit pas vraiment comme menace. J’en sors un, le fait tourner entre mes doigts, m’apprête à le croquer quand soudain j’le vois. Comme un rappel à l’ordre. C’est sec, ça claque, et le cachet qui m’échappe des doigts. Qu’est-ce qu’il fout là ? . Il devrait travailler à cette heure ci, nouveau job pour une nouvelle vie qu’il parait. Pis surtout c’est pas son quartier, c’est pas sa place, ici. J’me sens tiraillée, entre l’envie de courir pour l’attraper et l’idée que c’est pas vraiment bon pour moi qu’il me surprenne comme ça. J’hésite, chancelle, vacille. Et puis j’la vois. Brune diablesse aux courbes formées par le temps, la robe qui laisse deviner tout et plus encore. Et puis j’le vois. Ce sourire que je pensais réservé qu’à nous, les sales gosses, réservé qu’à moi, la gamine. Et ça fait mal. Comme un coup dans la poitrine quand il s’approche un peu plus d’elle. Chui pas stupide, chui pas aveugle non plus. Chui pas idiote au point d’ignorer les choses, mais pour la première fois ça déplace un truc qui devrait pas. J’aime pas ça. Alors c’est plus fort que moi, j’me glisse en silence dans le dos de la brune, les yeux qui croisent les siens quand je soulève sans un mot le rabat du sac à main. C’est facile, tellement facile, et mes doigts qui s’emparent du portefeuille sans que je ne cesse de le regarder. Arrête-moi si tu peux que j’ai envie de lui murmurer, comme une invitation au jeu. Une fois le portefeuille dans mes mains je l’agite devant moi, comme un foutu trophée, avant de tourner les talons pour me perdre dans la foule de nouveau. Attrape-moi si tu peux. Chui pas si facile à agripper, les doigts qui se referment dans le vide alors que je me mélange au reste, sourire pas si victorieux plaqué sur le visage. Pourquoi c’est toujours si douloureux ? Et dire que je pensais avoir guérit, avoir plaqué le reste au fond d’un tiroir et fermé à double tour. Fallait croire que non.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyMer 26 Juil - 11:21

Les concerts ça fait bien longtemps que tu n’y es pas allé en tant que spectateur, que tu n’as rien d’autre à faire que d’écouter la musique et bouger un peu si l’envie t’en prends. D’habitude c’est scruter la foule sans arrêt et jouer des bras pour sortir les chieurs de la masse humaine. Mais aujourd’hui pas de costard, pas non plus de journée coincé au centre pour ex-tôlards – un miracle que tu ne sois jamais passé derrière les barreaux toi soi-dit en passant – et pas de Moïra qui te colle au train et qui t’emmerde. Les basses font trembler tout ton corps, dans ta tête un bourdonnement agréable. Le soleil quitte peu à peu les lieux, laissant place à une agréable pénombre qui fait ressortir les spots de couleur. Il y a trois ou quatre heures t’as chassé le dragon. Tous les gamins dans la foule ils la prennent en parachute leur MD mais c’est parce que ce sont des étudiants pas des habitués de drogues dures. Le rush t’a donné des frissons. Dieu bénisse ce liquide ignoble sur un bout d’alu cramé. T’en as de la chance toi d’ailleurs, les stupéfiants ne t’ont jamais rendu accro. Sans doute que t’as pas le gène de la toxicomanie et sans doute aussi que tu les as toujours utilisés simplement comme une montagne russe de temps en temps, pas pour combler un vide dans ta vie. Je dirais que c’est ça le secret mais le secret c’est surtout de ne pas se droguer à la base. La musique est plutôt bonne – bonne, bonne, bonne – mais l’électro a toujours eu un problème et c’est son public. Quasi uniquement des étudiants. Déjà, ils sont chiants, mais surtout, pour draguer, il y a rien qui t’intéresse. T’as pas réussi à trouver de pote pour t’accompagner, t’es bien un peu le seul à ne pas être rock et métal. Caïn est un putain de lâche. En même temps il se serait peut-être bien fait chier. T’allais abandonner quand t’es tombé sur une sublime brune. La quarantaine bien entamée, adossée à un lampadaire aux extrémités de la foule, une bière à la main. Elle, elle ne devait pas être là pour la musique parce qu’elle n’avait pas l’air d’apprécier particulièrement. Tu t’es dit qu’elle devait chaperonner des lycéens mais les avoir déjà perdus de vue. C’est un grand sourire aux lèvres que tu t’es dirigé vers elle. Au final tu t’en foutais bien d’avec qui elle était venue tant qu’il y avait moyen qu’elle reparte avec toi. L’ambiance a joué en ta faveur, elle avait l’air si heureux de voir quelqu’un au-dessus de vingt-cinq ans qu’elle s’est lancée avec enthousiasme dans la conversation. De quoi vous parlez ? Tu perds un peu le fil. Ce n’est pas ultra intéressant, il faut bien l’avouer, elle parle de son travail mais le diable si tu es capable de dire ce que c’est précisément. Rien à foutre. Tu joues les charmeurs, hoches la tête, ris où il faut, lances des blagues. Puis ça a l’air de bien marcher. Les femmes de cet âge qui viennent des quartiers résidentiels ça leur plaît le côté dépravé des gens comme toi, il suffit juste de ne pas leur faire peur et elles se sentent aspirées dans une spirale de danger grisant. Elles se sentent sauvages. Elles osent. Tout ça c’est bien de la merde bien sûr mais si ça te permet de tirer un coup, rien à foutre.  Sauf que quelque chose interrompt ton plan. Sans doute par habitude professionnelle tu scrutes régulièrement la foule, scannant les corps qui irradient de chaleur.

Au milieu de la cohue une silhouette que tu reconnaîtrais n’importe où. Jael. Elle danse la blonde, comme une folle, fait tournoyer sa jupe, voler ses cheveux. Autant dire qu’elle n’a pas l’air d’être en train de bosser. Tenue de fête, elle a l’air d’une adulte. Tu détestes quand elle est habillée ainsi, cela te ferait presque oublier que tu n’as pas le droit de penser à elle comme ça, qu’elle est hors limites. La quadragénaire te rappelle à la conversation, tu redeviens tout sourire. Il va bientôt falloir que tu t’éclipses pour aller lui remonter les bretelles à la môme, dès que t’auras dégoté le numéro de madame. Sauf que voilà, tu n’as pas besoin de te déplacer. Soudain la tignasse délavée se pointe derrière ta cible, te narguant. Le regard que tu lui rends est sans équivoque. ‘‘T’as pas intérêt Jael putain, arrête tes conneries ou je t’en colle une’’. Rien à foutre de ton regard, elle plonge la main dans le sac de la bonne femme, c’est son défi. Elle a presque réussi quand tu sens la brune sur le point de se retourner. Tu l’arrêtes dans son geste en l’embrassant soudainement. Si Klimt se fait choper il y en aura pour des heures de bordel alors tu détournes l’attention de sa victime. Lorsque tu romps le baiser tu as juste le temps de voir Jael agiter le portefeuille avec insolence et disparaître dans la foule. Va falloir que tu te trouves une excuse toi. « Sorry, I just really felt like doing that. » « Désolé, j’avais juste vraiment envie de faire ça. » Elle n’a pas l’air offusqué, juste très surprise. « I really need to go I’m so sorry can I get your number ? » « Faut vraiment que j’y aille pardon, je peux avoir ton numéro ? » Ce n’est quand même pas la blondinette qui va t’empêcher de réussir ton coup putain. Elle rougit, fouille dans sa poche, te sort une carte de visite. Ah, l’immobilier, c’est donc ça qu’elle fait. « Don’t text, my husband might see it. » « Pas de sms, mon mari pourrait le voir. » Pas que ça te dérange les femmes mariées toi. Tu hausses un sourcil amusé, lui fais un clin d’œil et tu te barres aussi vite que possible sans attirer l’attention. Il ne te faut pas longtemps pour repérer l’adolescente, elle se retourne et te regarde de temps en temps, elle te fuit à travers la foule, te nargue. C’est peut-être drôle pour elle mais pas du tout pour toi. A plusieurs reprises tu effleures ou saisis sa main juste pour la voir te glisser à nouveau entre les doigts, souvent aidée par un abruti trop bourré qui te pousse accidentellement. Ras-le-bol, tu n’es pas là pour son jeu. La musique est assourdissante maintenant, devenant presque insupportable au fur et à mesure que vous avancez vers la scène. Tu poses une main sur son épaule et la fais se retourner. Sans lui laisser le temps de trouver une nouvelle échappatoire tu l’attrapes par la taille et tu la soulèves, glissant un bras sous ses genoux. A moitié sur ton épaule, à moitié dans tes bras. A moitié romantique, à moitié sac de pommes de terre. Pas envie de lui courir après toute la soirée. Tout ce qu’elle peut faire c’est te griffer pour essayer de te faire lâcher prise mais non seulement ça ne marche pas, ça accroîtrait considérablement ton énervement, ce qui ne serait vraiment, mais alors vraiment pas à son avantage. Tu fends la foule aussi vite que possible – ce qui n’est pas très vite, admettons – et lorsqu’enfin la masse humaine se fait clairsemée et la musique moins gênante, tu la poses sans ménagement sur le sol. T’as la gorge sèche, la mâchoire qui grince sans que tu puisses la contrôler.

« What the fuck is wrong with you ? » « C’est quoi ton problème putain ? » Tu ne cries pas, la voix basse et empressée. « Should i talk about you dancing instead of working or the shit you just pulled ? You almost got caught you fucking idiot, why’d you do that ? » « Je commence par quoi ? Toi qui fais la fête au lieu de bosser ou la connerie que tu viens d’faire ? T’as failli te faire griller pauvre conne, qu’est-ce qui t’a pris ? » Le problème de l’ecsta c’est que le changement d’humeur il te claque méchamment la gueule là, et tu secoues la tête, t’as du mal un peu à pas t’égarer. Tu attrapes le portefeuille qui dépasse de la poche de la veste de l’adolescente – pas pour le rendre non, ça te donnerait peut-être l’air d’un prince charmant mais la thune c’est plus important – mais il ne vient pas tout seul. Entre tes doigts un sachet de pilules. Tu perds les pédales, autant inquiet que furieux, et ça doit s’entendre quand tu parles. « What the fuck Jael ? You’re supposed to stay clean, come on. » « Putain Jael, t’es censée rester clean, merde ! » Tu la revois allongée sur son lit d’hôpital, paumée au milieu de cette grande pièce blanche. Tu prends son visage entre tes mains pour scruter ses pupilles. Les tiennes doivent être bien dilatées mais les siennes sont normales. Tu soupires, soulagé. « Talk to me, the fuck are you doing ? » « Allez, qu’est-ce que tu fous ? » L’angoisse fait à nouveau place à l’agacement.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyMer 26 Juil - 18:24

Ca devait être drôle au début, la main dans le sac, littéralement et puis le défi. Ca devait être drôle au début, lui et moi de part et d’autre, et la brune au milieu. Ca devait être drôle au début, un peu comme un espoir débile que ça se passerait autrement. Mais non. Jle vois qui s’approche d’elle, qui l’embrasse, un peu, beaucoup. J’le vois qui l’attire, qui l’occupe, et ça me permet de filer sans me faire choper. Peut-être que j’aurais préféré. C’est le même sentiment qu’en haut d’une montagne russe, le cœur qui remonte quand le corps chute, bim dans la bouche le cœur, prête à le dégueuler sur le pavé si j’étais pas déjà en train de me casser. J’avale, essaye de le renvoyer là d’où il vient, dans la cage thoracique bien au chaud. Mais j’arrive pas. Pas vraiment du moins, j’essaye de trouver la force de rire, de m’envoler.
Alors je tourne les talons, le vent dans les cheveux et le tissu de ma jupe qui se froisse. Attrape moi, c’est innocent pourtant jpeux pas m’empêcher de penser que s’il ne me suit pas jfinirais sans doute par chialer. C’est nouveau, ou juste ancien, à croire que les dernières semaines ont fait fleurir des sensations que je pensais dormantes, foutues graines de sentiments. Y a plus de foule, y a que lui et moi, la course qui comment quand j’le sens qui tend le bras, sa main qu’effleure la mienne et égoïstement je recule, encore plus loin. C’est pas assez, pas suffisant, c’est un caprice d’enfant et tout ça pour quoi ? Pour un baiser donné, pour des sourires échangés ? A croire que j’ai huit ans et que je hurle pour l’attention des autres, des adultes.
Je fends la foule, le regard fixé vers l’avant, vers la scène qui brille trop fort et la musique qui devient assourdissante. Mais pas autant que mon cœur, ça tambourine trop fort dans la poitrine, et quand je le sens me rattraper j’ai l’impression de frôler la tachycardie. « « Attends » que je murmure quand jle vois s’approcher, comme pour lui supplier de me laisser encore un peu, juste un peu, de quoi me préparer. J’le vois dans ses yeux que le reste sera pas heureux, presque un an que je le côtoie l’Irlandais, suffisamment pour savoir quand ca va tonner. Mais faut croire que mes mots se perdent dans le bruit, qu’il m’écoute pas et se contente de me soulever contre lui. C’est pas confortable, pas vraiment, et j’essaye de me débattre un peu, pas vraiment longtemps. A quoi ça sert de toute façon, je suis capturée et il me laissera plus filer. Alors je m’accroche un peu fort, un peu trop, abandonne la partie en fermant les yeux, profitant des quelques minutes de calme avant la tempête. J’ai les doigts qu’agrippent son t-shirt, le visage qui se perd contre son torse, et je serre un peu plus, encore plus, le souffle qui devient pagaille.

Il finit par me poser plus à l’écart, là où y a moins de monde pour nous entendre parler, ou du moins pour l’entendre crier. Mais il crie pas. Et au fond c’est peut être pire, les mots sont bas, mesurés, assassins. What the fuck is wrong with you ? je sais pas, ça fait dix-sept ans que je suis cassée, j’ai jamais trouvé comment me réparer. Je me recule un peu, les mains rangées derrière mon dos, je baisse les yeux comme une gamine prise en faute par son professeur. Pourtant j’ai rien fais. Enfin presque. Should i talk about you dancing instead of working or the shit you just pulled ? You almost got caught you fucking idiot, why’d you do that ? Y a comme un gémissement de protestation qui s’échappe de ma gorge, parce que c’est pas juste, parce que c’est pas drôle, parce qu’encore une fois il arrive au mauvais moment et qu’il comprends tout de travers. « « Je faisais une pause, j’attendais un peu que… » mais déjà il s’approche de moi et mes mots meurent dans ma gorge quand il attrape le portemonnaie. Non. Pas que le portemonnaie. Le portemonnaie et le foutu sachet. Pilules roses, pilules bleues, pilules jaunes et les cœurs gravés dessus. « « C’est pas ce que tu .. » que je commence misérablement quand je vois son visage se transformer, quand il ouvre la bouche pour parler. What the fuck Jael ? You’re supposed to stay clean, come on. J’me fais minuscule, les lèvres qui se serrent et mes dents qui viennent mordre ma langue pour pas pleurer. Parce que c’est pareille à chaque fois, quand il hausse la voix j’ai l’impression d’avoir tout fait foirer. « « Mais j’ai rien pris ! » que je marmonne quand il se rapproche pour vérifier mes yeux, histoire de voir si je suis déjà en pleins trip ou que j’ai décidé de rater le bateau. C’est là que ça me frappe, comme une évidence, ses pupilles à lui bien trop large et l’ampoule qui s’allume au-dessus de mon crâne. Si moi je suis restée au port, lui il est bien parti en croisière, et soudain j’me sens moins triste, ptêtre un peu plus en colère. Puis y a ses doigts contre ma joue, caresse imaginée sans aucun doute, comme si la situation était différente, et ça me tue d’espérer. Pourquoi j’espère. Qu’est-ce que j’espère. Je sais pas trop. Tout ce que je sais c’est que ses doigts laissent des trainées brulantes sur ma peau et qui je dois prendre sur moi pour pas demander plus.
Talk to me, the fuck are you doing ? Je croise mes bras contre ma poitrine et dévisage Peadar, un peu comme si j’osais enfin le défier. « « Alors déjà merci de juger trop vite. J’ai rien pris et je comptais rien prendre. » Mensonge, mensonge, mais il est pas dans ma tête, puis surement que c’est mieux que je fasse tourner la situation à mon avantage, j’aurais l’air plus innocente pour la seconde partie de l’engueulade. « « Contrairement à toi à ce que je vois » que je reprend un peu plus doucement, le regard qui s‘adoucit et je secoue la tête. « « J’étais entrain de bosser ok, t’as qu’à regarder dans le sac, je pense que j’ai fais plus que ma part pour ce soir et j’avais juste envie de me changer les idées. » Je lui tends mon sac à dos, un truc informe avec des dinosaures défigurés qui date d’il y a des années que j’ai chipé dans une brocante. « « Pourquoi t’es en colère Peadar. Pourquoi t’es comme ça, à faire la gueule alors que pour une fois j’ai pas fais de faux pas. » je me met à murmurer, la main qui vient s’accrocher à sa manche comme pour le forcer à me regarder. « Et puis c’est bon, c’est comme si j’avais cassé ton coup avec la brune la. T’as surement son numéro non ? Je te connais.» magique avec les femmes, la capacité d’obtenir le tout en quelques regards, quelques paroles. Je sais, je suis pas stupide, c’est un peu un de nos sujets de discussions favoris entre les gamins, on imagine la femme quand on sent le parfum qui reste sur sa veste qu’il abandonne dans le salon. Mais aujourd’hui je sais pas, j’ai pas envie de deviner, j’ai pas envie de rigoler. J’ai juste envie qu’il me laisse filer, de rentrer à la maison pour me terrer sous ma couette. Dire qu’il y a quelques minutes j’avais juste envie de danser, je vois pas comment les choses ont pu dégringoler.



Dernière édition par Jael Feliciano le Mer 26 Juil - 22:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyMer 26 Juil - 19:52

Juste de la musique, un peu d’alcool, les éclairs de l’ecstasy, un numéro ou deux et, qui sait, passer quelques heures dans un lit qui n’est pas le tien plus tard. C’était tout ton programme. Rien de moins, rien de plus, une recette assez libre qui ouvre la porte à plein de possibilités. A plein de complications surtout, au vu des aléas habituels de l’éthanol comme des stupéfiants et de ta propension à les choisir mariées les femmes après lesquelles tu cours. Malgré tout c’était les prévisions du soir, pas trop demander. Et de toutes les façons dont ça aurait pu être perturbé, tu n’attendais pas celle-là. Pas le moins du monde. Cette bouille angélique était bien loin de tes pensées sauf qu’elle réussit à s’introduire dans chaque parcelle de ta vie il semblerait. En bien ou en mal. Certainement pas en bien dans cette situation. Lorsque ta conquête manque de se retourner et de l’attraper, ton cœur manque un battement. Putain la panique. La seule idée qui te vient c’est ça, de t’emparer des lèvres de l’inconnue, de l’avoir à coup de surprise. Qu’elle te gifle ou qu’elle apprécie peu importe tant que la supercherie tient la route, qu’elle laisse filer Jael et ses doigts lestes. Tu ne l’apprécies même pas ce baiser, il est mécanique, tu n’arrives pas à ôter de tes pensées la personne qui l’a motivé. Y a rien de mieux qu’une ado qui fait son cirque pour gâcher un jeu de drague. Pour autant, toi tu ne la laisseras pas filer. Peut-être qu’elle espère bien t’échapper, fuir l’engueulade, mais tu en doutes au vu de son air mutin qui flotte encore dans tes yeux. L’attraper c’est un combat et tu n’es pas en état d’y prendre plaisir, au contraire, chaque minute à écumer la foule t’agace un peu plus. Alors quand elle se retourne, la tristesse terrible qui macule ses iris céruléens se heurte à ta colère, tu ne la vois même pas, les détails planent au-dessus de ta lourdeur hallucinée. Quand elle est contre ton corps ce sont les basses de la musique que tu ressens, pas son cœur. Tu ne sens rien. Ou si, tout de même, ses mains qui s’agrippent à toi traversent la brume et son souffle dans ton coup. Pas assez pour refroidir ton humeur de chien.

Y a rien de plus insupportable que quand elle fait la gamine innocente dès qu’elle a fait de la merde, qui essaie de te faire croire qu’elle n’a pas fait de bêtise. Putain elle a pas sept ans et toi t’es pas né de la dernière plus, y a pas besoin de ce petit jeu qui te fait juste perdre ton temps et qui lui donne l’air ridicule. Qu’elle assume un peu. « Je faisais une pause, j’attendais un peu que… » Un peu que quoi ? Qu’on lui offre une autre bière ? Qu’elle soit bourrée ? Qu’elle soit entraînée ailleurs par des gens aussi ronflés qu’elle ? Qu’elle tombe dans la baie ? Tu ne l’écoutes pas, elle n’a rien de bon à dire, tu essaies de lui reprendre son butin. Un butin plus imposant que prévu. « C’est pas ce que tu .. » Mon cul oui. Pas ce que tu crois c’est ça ? D’habitude ça te dérange pas de les attraper avec de la drogue les jeunes, ils sont beaucoup à en prendre parmi tes Lost Boys. Mais pas elle, plus elle. Manquer de la perdre une fois c’était déjà bien trop. « Mais j’ai rien pris ! » Tu ne risques pas de la croire sur parole, tu te penches et te plonges dans la contemplation de ses yeux. Sauf que le seul ici qui a les yeux défoncés c’est toi. Admettons. Peut-être bien qu’elle ne ment pas, ou peut-être que tu l’as tout simplement interrompue avant qu’elle n’ait commencé la fête. Il n’empêche que, te remettant de l’inquiétude passagère – mais tranchante comme une lame – tu laisses couler doucement tes doigts le long de sa joue avec affection.

Elle se met en position de défense la môme, bras croisés elle fait la moue, fait la gueule. Pour être honnête ça lui va bien au teint ce bout de rage. « Alors déjà merci de juger trop vite. J’ai rien pris et je comptais rien prendre. Contrairement à toi à ce que je vois. » Ah nous y voilà, te rejeter à la face ta propre hypocrisie. Fais ce que je dis, pas ce que je fais, Jael. En un sens tu l’as mérité, en un autre les situations sont bien différentes, et tu ne manques pas de lui faire remarquer en t’allumant nerveusement une cigarette. De la bile plein la voix, plein la gorge. « Except I’m not an addict. And I’m not a damn teenager either. So it ain’t none o’ ya business. » « Sauf que je suis pas accro et je suis pas un putain d’ado. Alors ça te regarde pas. » Et toi t’as un boulot, tu paies les factures, et tu les loges tous. Avec ses talons elle fait presque ta taille mais tu lui rappelles qui ici est l’adulte, au cas où elle deviendrait trop insolente pour s’en rappeler. « J’étais en train de bosser ok, t’as qu’à regarder dans le sac, je pense que j’ai fait plus que ma part pour ce soir et j’avais juste envie de me changer les idées. » Tu te dis un instant que la dernière fois qu’elle a voulu se changer les idées elle a fini défigurée mais tu ne dis rien. Elle est injuste cette pensée, ce n’était pas sa faute. Clope au bec, tu attrapes son sac avec ses dinosaures ridicules et tu fouilles dedans. Tu sors les billets de chaque portefeuille, et tu les comptes pendant qu’elle continue de parler. « Pourquoi t’es en colère Peadar. Pourquoi t’es comme ça, à faire la gueule alors que pour une fois j’ai pas fait de faux pas. » T’es en colère parce que t’es toujours trop doux avec cette fille-là, parce qu’elle te fait sentir comme un con, qu’elle te fait te détester. Sauf que soyons honnêtes, tu ne risques pas de lui dire, ça. Tu grognes. Pas de faux pas, bah voyons. Tu enfouis les billets dans la poche arrière de ton jean et tires sur ta clope, faisant voleter les cendres. « Et puis c’est bon, c’est pas comme si j’avais cassé ton coup avec la brune là. T’as surement son numéro non ? Je te connais.» C’est l’acidité dans sa voix qui te fait mettre le doigt sur le problème. Elle fait une fixation sur la brune. Pourquoi ? Elle a pas l’air de la connaître. Tu vois pas le problème. Ou peut-être bien que tu te doutes du problème mais tu préfères l’ignorer. Y a ses doigts qui jouent avec ta manche et silencieusement tu lui obéis, retombant dans son regard avec tes pupilles dilatées. Ta mâchoire grince toujours de droite à gauche, ça fait mal maintenant, ça t’irrite. « It ain’t about the damn number and you know it. » « Le problème c’est pas le numéro et tu l’sais bien. » Même si tu l’avais pas eu t’en aurais pas chialé, c’est pas comme si tu ne trouvais jamais de femmes prêtes à partager ta soirée. « You were reckless. Stupid. If I hadn’t distracted her she would’ve caught you. » « C’était dangereux, t’étais conne. Si je l’avais pas distraite elle t’aurait chopée. » Quel noble sacrifice de ta part n’est-ce pas ? Tu fumes vite, ta clope est déjà finie aux deux tiers. La fumée t’assèche la gorge. Tu tends le concentré de cancer à Jael, petit geste habituel avec la plupart des Lost Boys. Tu te mets à jouer machinalement avec la main qu’elle a posée sur ton bras, distrait par les volutes dans ton cerveau. « Look, don’t play dumb. What’s this about ? You going after that woman ? Why are you getting the both of us in trouble for nothing ? » « Joue pas l’idiote. Qu’est-ce qui te prend ? Cibler c’te femme ? Pourquoi tu nous fous tous les deux dans la merde pour rien ? » Tu lèves les yeux et la regardes dans les yeux, sévère. « Don’t you dare say it’s cause she had money, we both know you didn’t give a shit. It was a message for me. So give it up already. » « Si tu dis que c’est parce qu’elle avait de la thune j’te claque, t’en avais rien à foutre et je le sais. C’était un message pour moi. Alors crache le morceau. » T’es ignorant en beaucoup de choses mais les adolescents tu les connais par cœur. Des années d’étude sur le terrain. On peut pas te berner là-dessus.
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyMer 26 Juil - 23:16

Y a la sensation de ses doigts sur ma joue, et ça me renvoi à l’autre soir quand y avait que nous deux et la crise de larmes. Faut croire que c’est terminé, faut croire que maintenant y a la sévérité de retour dans son regard et la caresse qu’est la preuve des réminiscences d’un moment rien qu’à nous. Pourtant je le laisse pas me déstabiliser. Je le laisse pas non plus m’écraser. C’est drôle, lui qui me disait cette même soirée de me mettre en colère, faut croire que je le prends au mot. Trop au mot/ Mais c’est plus fort que moi, c’est comme une boule amère dans l’estomac qui me donne envie de crier, d’expulser mon désaccord. J’ai pas déconné, pas ce soir, promis. Ptêtre que j’en avais envie, ptêtre que je l’aurais fais si je l’avais pas croisé. Qui sait. Y a comme cette soirée avec Grace, Grace qui me hurle d’arrêter que j’ai joué une fois à la roulette russe et que c’est assez. Surement qu’il s’entendrait avec Grace, Paedar. Ils ont la même habilitée à me prendre au mauvais moment au mauvais endroit, juste avant ou juste après, à me rappeler ce que j’ai faillis rater, toutes ces années de vie à exister qui se seraient éteintes en un geste. Bam. Mauvaise seringue, mauvais dosage, le cœur qui s’arrête de battre après quelques temps d’errance dans les limbes.
Je le regarde allumer sa cigarette, la main qui tremble presque. De nous deux le drogué c’est lui ce soir. J’ai même pas un gramme d’herbe dans le sang, pas même un soupçon de nicotine. J’ai rien pris non plus hier, ni même avant-hier. Mais lui ? J’essaye de faire la liste de ce qu’il pourrait avoir ingurgité, les trucs qu’on partage parfois, souvent même, rituel entre lui et moi pour gommer la banalité et les souffrances qu’elle apporte. Surement de l’ecsta, c’est ce qui traine le plus ici, comme le sachet qu’il vient de m’arracher de la poche et qu’il ne me rendra sans doute pas. Except I’m not an addict. And I’m not a damn teenager either. So it ain’t none o’ ya business. la fumée qui s‘envole entre nous et je me mord la lèvre, touchée en plein milieu. C’est pas juste. C’est même terriblement injuste. J’ai envie de lui dire que si ça me regarde, qu’au fond c’est comme un deal entre lui et moi. J’ai envie de lui dire de me traiter comme une adulte, d’arrêter de croire que je joue encore aux poupées quand j’commence enfin à accepter la réalité, qu’il pourrait me regarder comme quelqu’un de plus âgée plutôt que comme une gamine à protéger. Juste un instant, d’égal à égal, malgré les putains d’années qui nous séparent. Mais j’arrive pas, alors à la place je lâche un ridicule : « chui pas accro » [/color] parce que tout le reste je peux pas le nier, et que même ça c’est ridicule. « Merde tu vas pas me punir tout le temps pour une erreur à la con » ouais erreur à la con c’est le bon mot. Si seulement. Mais là tout de suite y a trop de choses qui se mélangent, la frustration, l’acidité, et cette douleur sourde dans la poitrine à chaque fois que je le dévisage. J’arrive pas à nuancer, j’arrive pas à arrêter. Je continue de faire ma foutue rebelle, lève le menton en signe de défi. C’est drôle, je le voyais plus grand, pourtant avec mes talons je peux le regarder dans les yeux sans avoir à lever la tête. Est-ce que ça change quelque chose ? Sans doute, mais quoi ? Je sais pas.
Je défends ma position, il attrape mon sac et commence à compter l’argent, moi je l’observe les bras toujours croisés, les chiffres qui s’empilent dans ma tête. J’espère qu’il est satisfait. J’espère qu’il y a assez. « Y a aussi les téléphone, y a deux Iphone Nibs pourra les revendre » que je marmonne tout bas, alors que j’attends son verdict. Pourtant il se déride pas, y a juste la fumée qui sort de ses lèvres et moi je continue de parler.
Je le lance sur la brune, sur le numéro de téléphone et sur son numéro de drague pourris que j’ai sans aucun doute fait foirer. Tant pis il rentrera plus tôt ce soir, et c’est pas ça qui va m’attrister. « It ain’t about the damn number and you know it. Je sais. Mais je vais pas l’avouer. Pas question. Je sais mais c’est mieux de s’acharner sur un numéro de téléphone plutôt que sur mon comportement stupide. Je secoue la tête, les lèvres scellées. You were reckless. Stupid. If I hadn’t distracted her she would’ve caught you. « Comme si te dérangeais d’embrasser une nana pour la distraire » que je réponds doucement, les yeux dans les siens et le sourire qui n’apparait pas. Je grimace même, parce que c’est lourd dans la poitrine, parce que c’est désagréable, parce que je déteste ça. Y a un instant de silence, de battement entre deux. Y a Peadar qui me tend sa clope presque terminé, comme un reste des soirées à se passer un joint dans son lit en attendant que Morphée vienne nous cueillir. Sans lacher sa manche j’attrape la cigarette et la coince entre mes lèvres, fermant les yeux un instant, histoire d’apprécier la première bouffée. Y a ses doigts qui viennent se poser sur ma main, je recule pas, le laisse venir, le cœur qui bat ptêtre un peu plus fort encore, comme si c’était jamais suffisant.
« Look, don’t play dumb. What’s this about ? You going after that woman ? Why are you getting the both of us in trouble for nothing ? Il a cet air de père en colère, du genre à me passer un savon pour avoir finit le pot de confiture à main nues alors que le diner est dans quelques heures. Mais ses mots me percutent et j’me sens soudain un peu stupide, un peu honteuse, comme la gamine prise en faute avec la foutue confiture tout autour de la bouche. Don’t you dare say it’s cause she had money, we both know you didn’t give a shit. It was a message for me. So give it up already. « C’était pas mon intention» que je murmure tout bas, les yeux qui fuient les siens parce que j’assume pas ce que j’y vois. « C’était stupide ok ? Je sais. Mais mon intention c’était pas de nous foutre dans la merde tous les deux » ni même personne en fait. Pourtant comme à chaque fois je fous les pieds dans le plat, me gamelle la tête la première et emporte toute la bande avec moi dans ma chute. Cette fois ci la bande c’est Peadar, et c’est plus que dix gamins dans mon cœur, ça prend trop de place, il prend trop de place, et ça m’énerve. Nerveuse je termine la cigarette, l’écrase sous mon talon avant de m’écarter un peu, fouillant dans la poche de ma veste pour en sortir un joint. « Je peux ? Où ça aussi tu vas me l’interdire ? » de ceux que j’ai roulés ce matin pour que Merle aille les vendre durant la soirée vers River Street. Je finit par enfin regarder Peadar dans les yeux, hésitant un peu, prenant de l’élan avant de sauter. Vas y Jael. Vas y. Il serait ptêtre temps d’arrêter de mentir tu crois pas ? Qui sait. « C’était pas vraiment un message pour toi, juste je t’ai vu et je sais que si j’étais venue me parler tu m’aurais envoyer bouler parce que t’étais occupé avec elle . Alors voilà, j’ai fais la gamine pour attirer ton attention » mes yeux qui se posent sur le petit megot de cigarette que j’écrase de plus en plus, comme si j’essayais de le faire fusionner avec le pavé. C’est captivant, bien plus que ses yeux brulants d’énervement. « Faut croire que j’ai gagné » que je murmure tout bas et les lèvres qui s’étirent en un sourire dépité.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyJeu 27 Juil - 11:00

Tu oscilles entre affection et réprimandes, entre douceur et colère, un jour l’un, un jour l’autre. Grand écart constant, tu ne sais où te placer ni même comment trouver le juste milieu. L’équilibre c’est bien un mot étranger pour toi, essayant désespérément de marcher sur un fil des dizaines de mètres au-dessus d’un océan cruel. Autant dire que tu es allé rejoindre les requins bien des fois, chutant et rechutant dans les mauvaises habitudes. L’engueuler comme tu le fais là puis passer une main sur sa joue, lui hurler dessus, lui sourire. Faudrait bien choisir à un moment où l’autre mais pour l’instant rien à faire, tu restes funambule raté. Craindre pour sa sobriété tandis que toi tu planes ne sert qu’à te rappeler encore et encore ce que tu ne peux nier : cette gamine, c’est toi qui l’a bousillée. Peut-être pas entièrement, non, ça c’est sûr, elle est arrivée vers toi avec le cœur déjà fêlé et les jambes lourdes de malheur mais c’est toi qui l’a collée dans ce lit immaculé à l’hosto, toi qui lui as enfoncé toutes ces machines dans le corps. Tout ça pour quoi ? Pour la soulager ? Non, pas vraiment, un peu, mais tu n’es pas assez altruiste. Pour la garder ? Plus dans cette veine-ci. Tu revois toutes ces soirées où tu plantais cette aiguille dans sa peau et que tu la regardais sombrer dans une torpeur indolore. Où tu la gardais dans tes bras, ou bien tu restais assis à côté en tirant sur ton joint, ou bien, plus rarement, tu te joignais à elle. « Chuis pas accro. » Mon cul, du poulet, tout ça. Tu lui jettes un regard circonspect. Faudrait pas voir à se foutre de ta gueule non plus. Elle est accro, c’est toi qui t’en es assuré. Même qu’elle devrait être en centre de désintoxication mais c’est cher, et puis, elle ne voudrait pas et toi non plus d’ailleurs. « Merde tu vas pas me punir tout le temps pour une erreur à la con. » Déjà, tu pourrais tout à fait le faire, si, c’est un peu le principe d’être en contrôle. « If by stupid mistake you mean overdosing on LSD and almost dying don’t worry it ain’t about that. » « Si pas erreur à la con tu veux dire faire une overdose de LSD et manquer de crever t’inquiète, c’est pas pour ça. » Un tout petit peu quand même. Tu diversifies les sources de ta sévérité, c’est comme ça qu’on garde une relation fraîche non ?

Elle te défie, elle joue les fauves, a plus l’air d’un chaton qu’autre chose. Les paillettes sur ses yeux la rendent plus âgée mais pas plus féroce, il en faudrait sacrément plus pour arriver à ce résultat. Loin de te laisser démonter, tu te lances à la recherche de l’argent. En voilà un sujet sérieux. Bon, t’as un brin de mal à compter, c’est la galère, ça tourne dans ta tête. « Y a aussi les téléphone, y a deux Iphone Nibs pourra les revendre. » Parfait, parfait, le compte a l’air bon, t’en as marre d’éplucher de toute façon, t’empoches et tu verras bien plus tard, Lenny fera les comptes. Comme ça tu peux continuer à la fustiger pour ses actions dignes d’une crise d’ado. Elle la fait un peu tard tout de même. « Comme si te dérangeais d’embrasser une nana pour la distraire. » Dernière taffe sur ta clope avant de parler, avant de la filer à Jael même si elle l’a pas vraiment méritée ce soir. Sur les cigarettes tu fais pas le radin, c’est la moindre des choses. Tu fais jouer ses doigts entre les tiens, elle a vraiment des brindilles à la place des mains. « Actually I like focusing on it, instead of just doing it to save your butt. » « Si en l’occurrence, je préfère être concentré uniquement sur ça et pas être obligé de le faire pour te sauver les miches. » Un peu de standing tout de même. Le problème c’était pas juste le baiser un peu raté du coup, ni même le cockblock, ça va plus loin que ça. Elle déraille. « C’était pas mon intention. C’était stupide ok ? Je sais. Mais mon intention c’était pas de nous foutre dans la merde tous les deux. » Tes yeux cherchent les siens, elle te fuit, tant pis. Tes iris se fixent successivement sur un tas de points au loin, cherchant un repère, une ancre au lieu de flotter sans but. Elle t’arrache sa main et c’est retour dans le présent, abandonnées les lumières vacillant dans le port. La musique continue comme toile de fond, les basses vous font toujours trembler de la tête aux pieds. Voilà qu’elle sort un joint la minette. « Je peux ? Ou ça aussi tu vas me l’interdire ? » Je dirais bien que la drogue c’est de la drogue mais c’est juste du cannabis. Tu hausses les épaules et lui prends l’objet du délit. La flamme lèche le papier, l’odeur te monte dans les narines. Inspiration. Expiration. C’est à la gueule que tu lui souffles la fumée épaisse. « Maybe later if you stop bustin’ my balls. » « On verra plus tard si tu fais pas chier. » Tu ne la quittes pas des yeux, tu attends la suite. Cela te prend un certain effort de concentration mais il te devient de moins en moins difficile de rester fixé sur son visage. « C’était pas vraiment un message pour toi, juste je t’ai vu et je sais que si j’étais venue me parler tu m’aurais envoyer bouler parce que t’étais occupé avec elle. Alors voilà, j’ai fait la gamine pour attirer ton attention. » Pas entièrement faux, tu l’aurais complètement ignorée, à moins qu’elle n’ait été en danger. Ou, comme présentement, qu’elle ait fait une connerie. « Faut croire que j’ai gagné. » Si elle veut une médaille elle peut rêver, t’as plus de chocolat. Ses aveux et son sourire dépité te font ricaner puis soupirer. Qu’est-ce que tu vas faire d’elle bon Dieu ? Pas la moindre putain d’idée. Tu te rapproches d’elle, tu t’accoudes au mur le plus proche, la regardant avec agacement mais peut-être quelque part une pointe de défi. « Kay. You wanted my attention you got it, congratulations. Now make something of it. » « Ok. Tu voulais mon attention, tu l’as, fais-en quelque chose. » A nouveau tu viens habiller sa face de volutes lourdes dont certaines semblent s’accrocher dans ses cheveux avant de disparaître. Tes yeux semblent noirs et non plus bleus du fait de leur dilatation, te donnant un air étrange, plus sauvage. Elle fait l’enfant, tu ne la laisseras pas continuer. Qu’elle soit adulte un peu, qu’elle ne réclame pas l’attention pour rien, qu’elle en tire des fruits intéressants. « I’m here now. So talk to me, or surprise me. » « Je suis là maintenant, alors parle-moi. Ou surprends-moi. »
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyJeu 27 Juil - 19:11

Je me dis que le cachet j’aurais du le bouffer avant de sauter à pieds joints dans le gouffre. Ca aurait été moins compliqué de supporter son regard, pis j’aurais moins eu de conscience aussi, moins envie de me justifier sur des trucs à la con qui ne méritent aucunes explications. Chui pas accro et le mensonge qui se répands mais qui prend pas, il sait bien Peter, il est pas con, mais ça m’empêche pas moi d’y croire à ce foutu mensonge. De me dire pendant un instant que j’en ai pas besoin, que je peux m’en passer quand j’ai décidé. Mais je commence seulement à réaliser que c’est bien plus compliqué que ça en a l’air et que si j’étais pas accro je serais pas venue pleurer dans les bras de Tobias pour réclamer une dose de plus que Peter m’a refusé. If by stupid mistake you mean overdosing on LSD and almost dying don’t worry it ain’t about that. Parlons en de l’overdose, de l’hopital, de la sensation terrible d’être entrain de crever. Parfois j’arrive encore à sentir l’aiguille dans ma poitrine, le rush d’adrénaline et le cœur qui se remet à pomper. C’est des souvenirs mauvais tout ça, le goût de vomis dans ma bouche, et puis le regard qui s’accroche à celui de Jedediah. « Arrête » que je murmure tout bas, la bouche qui se tord dans une grimace silencieuse. « Tu vas me le rappeler encore combien de temps hein ? » que je reprends la voix légèrement tremblante, parce que depuis que j’ai mis le pied dans cet hôpital pour me faire soigner, y a tout qu’a commencé à sérieusement déconner. J’aime pas y penser, je voudrais fermer mon cerveau comme j’le fais trop souvent, tout stopper pour ne plus rien écouter.
Mais j’y arrive pas. Parce que y a ses yeux, parce que y a sa chaleur, parce qu’il est trop proche et trop loin à la fois. Y a ses doigts qui jouent avec les miens, ptêtre qu’il s’en rend pas compte mais moi ça me donne envie de crever, et le poids sur la poitrine qui s’accentue quand on se remet à parler de ce foutu baiser. Actually I like focusing on it, instead of just doing it to save your butt. Ca fait mal. Pourquoi ça fait mal. Pourquoi est-ce que j’ai envie de taper du pied ou de grincer des dents. Pourquoi est-ce que ça m’agace autant. « Bah t’attends quoi c’est bon, tu m’as sauvé les miches comme tu dis maintenant tu peux retourner pour te concentrer dessus si t’aime tant ça.» j’ai les mots amers, et ça sort sans que je puisse contrôler. C’est qu’un baiser pourtant, des baisers il en échange plein, j’en échange plein, tout le monde en échange pleins. Sauf que y a encore celui de Seven qui reste dans ma tête, la différence avec les autres qui brille comme un néon au milieu de la nuit. Est-ce qu’il les embrasse comme ça aussi ? Toutes ces femmes ? Et rien que d’imaginer la chose ça me donne envie de me casser encore plus loin.
J’ai besoin de me détendre, d’essayer de chasser toutes ces pensées débiles de mon crâne, faire revenir la Jael qu’on connait tous les deux. Le vide laissé par sa main que je comble avec un joint, comme une légère provocation à la situation. Je le défi du regard, mais ne commet pas l’erreur de l’allumer sans son consentement. Je suis peut être stupide, mais ses limites je les ai déjà testées, et je sais où ça va me mener d’essayer de jouer au plus malin que lui : pas très loin. Maybe later if you stop bustin’ my balls. il attrape mon joint et se l’allume, je proteste même pas parce qu’au fond je m’en doutais un peu. Je me contente de ne pas ciller quand il me recrache la fumée à la tronche, le sourire triste et la tête qui retombe un peu. « T’es vulgaire quand tu t’y mets » et les habitudes qui ont la peau dure, comme quoi faut pas jurer et que c’est mal poli. Parfois j’imagine Peadar dans les couloirs de l’internat et la tête qu’auraient tiré les surveillantes. Je crois que je me serais bien marrée, avant d’espérer qu’il vienne m’embarquer avec lui.

Ca devient plus lourd, plus pesant, le regard qui fuit et les mots qui se mélangent. J’avoue mes délits, j’avoue mes envies, du moins celles que j’arrive à cerner, le fait que j’ai pas envie qu’il m’ignore ce soir même si actuellement je préfèrerais devenir invisible. Ptite souris je me faufilerais entre ses pattes pour aller me cacher bien loin, très loin de lui, et essayer de calmer mon cœur qu’est décidément détraquer. Le truc c’est que c’est pas possible évidemment, alors je relève la tête pour le dévisager, voir ce que mes mots ont imprimés sur son visage.
Kay. You wanted my attention you got it, congratulations. Now make something of it. Il se rapproche un peu plus, s’accoude au mur et moi je reste là incapable de bouger un muscle. Fais pas ça que j’ai envie de lui répondre, mais j’arrive pas, j’me concentre sur ses yeux et sur la fumée qui s’échappe d’entre ses lèvres. Putain ce que j’en aurais besoin de ce foutu joint. J’aspire par procuration me rapproche un peu plus à mon tour quand il m’envoi la fumée à la figure et j’la récupère au passage, inhale les fragments comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. I’m here now. So talk to me, or surprise me. qu’il reprend plus bas, le regard vrillé dans le mien et je sens que c’est pas comme d’habitude, que je récolte ce que j’ai semé, et qu’il me défi d’assumer ma crise. Je tends la main pour me saisir du joint, pas assez vite car il lève le bras et je n’attrape que du vide, encore, encore. De nous deux je dois être celle qui a le plus de contrôle pourtant jme sens dériver, j’ai le cœur qui décide de s’emballer et le souffle qui se prend les pieds dans mes poumons, avant même d’avoir pu les quitter. « Pourquoi t’es comme ça » que je murmure, la main qui à défaut du joint vient se poser sur son avant-bras, les doigts qui viennent chercher les vestiges de mes ongles que j’y ai planté. Y a plus rien ou presque, comme y a plus rien ou presque sur mon visage, sur mon corps. C’était ça aussi le but de cette soirée, tourner la page, tout oublier, et pourtant y a tout qui me revient dans la gueule comme une blague périmée. « T’es nul Peadar. T’es tellement nul » et je refuse de baisser le regard cette fois ci, je l’affronte, lui et ses yeux explosés, moi et mon cœur fracassé. Soit adulte Jael. Soit adulte comme tu le clame. Prouve-le. Prouve-lui. Qu’il arrête de te traiter comme de la porcelaine fissurée. Jpose ma main sur sa joue mal rasée, barbe de trois jours qui le rend plus dur, cache ses fossettes que j’aime tant, ferme les yeux histoire de chercher du courage avant de venir déposer un baiser sur ses lèvres. C’est pas le premier, mais c’est pas comme les autres fois, c’est plus que ça, parce que ce soir c’est pas inconscient, c’est calculé. Putain. Pourtant c’est qu’un baiser, y a rien de langoureux, rien de sulfureux, rien que de la banalité pas vrai ? « Mais je suppose que même ça, ça t’étonne même pas » je recule, la voix qui vacille et la colère qui revient comme une vague. « Bien sûr que non ça t’étonne pas, de toute façon je doute que tu sois en état d’être étonné par quoi que ce soit. » les poings qui se serrent, et l’envie de me frapper la tête contre le mur, parce que j’en ai assez de danser, d’éviter les mines, pour pas exploser. « T’es vraiment con quand t’es défoncé » que je finis par murmurer, alors que je pense que la plus conne c’est moi, qu’il y peut pas grand-chose si dans mon crâne c’est l’apocalypse, que y a tout qui s’ouvre et qui se ferment, les sentiments qui germent alors que je pensais le sol de mon cerveau stérile. J’assume plus. J’assume plus rien. Je crois que j’ai jamais rien assumé de toute façon. Surtout pas quand c’est lui le sujet de la question.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyVen 28 Juil - 17:06

« Arrête. » Est-ce que t’es allé trop loin ? Peut-être bien, elle a un air hanté sur son visage, des souvenirs atroces c’est elle qui doit en avoir le plus. Sauf que d’un autre côté c’était sa faute. Alors ouais, ouais ça fait mal quand on lui en parle, ouais elle doit encore pouvoir sortir le tuyau dans sa gorge, doit encore pouvoir se sentir glisser. Mais elle s’était foutue dans cette merde comme une grande – avec un peu d’aide admettons – et elle récoltait les fruits de sa connerie. De votre connerie. Mieux vaut qu’elle les garde les mauvais souvenirs, sinon elle risquerait de recommencer, d’oublier l’horreur. « Tu vas me le rappeler encore combien de temps hein ? » Autant de temps qu’il faudra et sans hésitation à chaque fois que tu la verras flirter avec des drogues. Elle parle comme si ça faisait dix ans qu’elle était clean et que tu lui jetais à la gueule des vieux fantômes. Il y a dix ans elle ne savait même pas ce que c’était que la drogue. Elle en a du chemin à parcourir avant de gagner le droit de refuser qu’on mentionne son passé houleux. Pour autant tu consens à changer de sujet. Y a rien de plus à dire.
« Bah t’attends quoi c’est bon, tu m’as sauvé les miches comme tu dis maintenant tu peux retourner pour te concentrer dessus si t’aimes tant ça. » Jael crache sa bile, tu te sens soudainement heureux que vous vous soyez éloignés de la brune, elle aurait pu en sortir défigurée, des traînées d’acide plein la gueule. Le problème exact commence à être si visible que tu ne pourras l’ignorer bien longtemps, même avec l’excuse de l’ecstasy. « Be careful I just might. » « Fais gaffe ou j’y retourne. » Si la blondinette continue à jouer avec ton côté acéré c’est exactement ce que tu feras, pour t’épargner sa mauvaise humeur plus longtemps et éviter de la blesser accidentellement. Merde, tu n’es pas là pour servir de cible à fléchettes pour une ado qui fait ses dents. Le joint elle l’a pas mérité et toi t’en as bien envie pour supporter son petit jeu. Alors tu te l’appropries. C’est pas bien compliqué, elle se laisse faire, juste une moue agacée sur ses lèvres peinturlurées. La drogue dans ton cerveau s’exprime, refuse que tu te laisses marcher dessus plus longtemps sans riposter. D’un geste habile tu évites ses mains chapardeuses. Pas encore. La weed c’est pas grand-chose mais même ça il faut la gagner. A elle de jouer un peu à ton jeu. Tu la défies. Elle fait l’intéressante, donc hors de question qu’elle ne soit pas captivante. Sinon, tu tourneras les talons et tu repartiras en chasse, pas d’états d’âme. Assez de combler tous ses caprices. Elle veut être traitée comme une adulte ? Qu’elle agisse comme une adulte.

« Pourquoi t’es comme ça. » Parce que t’es énervé, t’es cruel pour son cœur de princesse, parce que ça t’occupe un peu aussi, parce que ça la garde à distance de tes murailles. Ses doigts sur les ruines qu’elle a laissées dans ta chair. Tu pourrais presque en reconnaître ses empreintes digitales tant son contact t’est familier. « T’es nul Peadar. T’es tellement nul. » Elle en aura mis du temps à s’en rendre compte la demoiselle. Trente-trois ans que t’es voué à la nullité et que t’en as fait ton métier, rat des caravanes, rat des rues, rat d’appartement. Il n’est plus temps que ça change. Tu pourrais être milliardaire que tu serais toujours ce rat de Dublin Nord. Ses iris brûlent les tiens, sa main sur ta joue c’est une caresse de neige. Mais ses lèvres rubis sur les tiennes c’est comme une allumette qui soudain réchauffe la nuit. En cet instant, comme un accro, comme un gamin, tu les craquerais toutes les unes après les autres les allumettes, quitte à en mourir gelé après. Toi aussi tu fermes les yeux une demi-seconde. C’est pas la première fois qu’elle t’embrasse, oh non, mais c’est la première fois qu’elle le fait si délibérément, tu sens bien la différence, même dans ton état. Encore plus dans ton état à vrai dire. « Mais je suppose que même ça, ça t’étonne même pas. Bien sûr que non ça t’étonne pas, de toute façon je doute que tu sois en état d’être étonné par quoi que ce soit. » Elle a tort, ça t’étonne. Tu n’en tombes pas des nues mais la surprise est bien là. Agréable ou terrifiante tu n’as pas encore décidé. Enfin, si, ton corps, à cet instant, a décidé que c’était fort agréable, que tu en voulais plus. Lorsque ta mâchoire arrêtera de grincer et que tu sentiras à nouveau de l’eau couler dans ta gorge cependant, tu n’en penseras sans doute pas la même chose. « T’es vraiment con quand t’es défoncé. » Et pas que d’ailleurs hein mais je dis ça je dis rien. Tu lui souris, de ce putain de sourire qu’elle adore et tu le sais bien. Sauf que tu fais le con, que t’as pas fini de t’amuser ce soir toi. « You’re right it ain’t that big of a surprise. » « T’as raison c’est pas une telle surprise. » Tu prends au creux de tes doigts sa joue et tu passes un doigt sur sa bouche carmin avant de l’embrasser, à peine plus fort qu’elle ne l’a fait, comme pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Puis tu te redresses tranquillement. Une taffe, un peu de fumée. « You got anything bigger than that let me know. » « Si t’as plus impressionnant j’serai là. » Y a pas qu’elle qui peut jouer au chat et à la souris. Sans te presser tu lui tournes le dos, recommençant à marcher vers la foule, lui laissant tout de même le temps de se décider, de te rattraper si l’envie lui prend. Sinon, tu seras vers une certaine brune.
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Jael Feliciano

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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyVen 28 Juil - 18:49

J’aime pas comment la discussion avance, j’ai l’impression d’être au cœur d’une avalanche, boule de neige en chute libre sur le flanc de la montagne. On commence par les sujets innocents pour augmenter la dose à chaque fois et le goût devient désagréable dans la bouche, comme une overdose de sucre un samedi soir. Je perds contrôle, je tombe la tête la première dans un fatras de sentiments envahissants et ça me donne l’impression d’étouffer. Je deviens amère, acide, les mots qui fusent avec jalousie sans que je remarque vraiment, j’ai jamais trop compris ce sentiment, ni même trop su mettre des mots dessus, pas même quand j’étais tombée sur Cecilia et Armand dans le canapé de mon père alors qu’il m’avait promis l’éternité juste avant. Be careful I just might. Lui aussi il est mauvais, Peter ses phrases injustes, il touche en plein cœur, menace comme il faut. J’ai le sourire qui vacille, Pierrot de pacotille tout juste capable de rire pour cacher mes larmes. Je répond pas, serre les dents, mord ma joue pour pas exploser, pour pas juste me casser, faire une énième crise et finir par taper du pied comme une gamine pourrie gâtée. Ca me ressemble pas pourtant. C’est pas moi tout ça. C’est terrifiant.
Je le vois dans son regard quand il m’enlève le joint des mains, que tout a dérapé, que je pensais maitriser un truc et que finalement ça se retourne contre moi. C’est moins doux, plus prédateur, la façon qu’il a de me défier ouvertement et je sais plus où j’ai perdu le contrôle. Surement y a longtemps, quelque part sous un pont quand il m’a tendu la main pour me ramasser, pour me sortir des pavés glacés. Et de nouveau je proteste, recule, recule, encore, hésite un instant entre tourner les talons pour me carapater où alors décider à l’affronter. Je réfléchis, assemble mes forces, comme si j’avais un semblant de chance dans cette histoire de toute façon. Peadar c’est pas Merle, c’est pas Grace non plus. Peadar suffit pas de lui tirer le bras pour réclamer un peu de chaleur, c’est pas assez, jamais assez, pourtant ça m’empêche pas d’essayer.
Y a le baiser papillon que je lui donne, presque comme un effort surdimensionné de ma part. Et ça l’est. Parce qu’il est pas comme les autres ce baiser, il fait trop echo à celui manqué lors de cette fameuse soirée, ses lèvres à quelques millimètres des miennes, une distance infime pour le concrétiser. On l’a remarqué tous les deux mais personne n’a rien dit ; Plus simple comme ça, le déni. Pourtant ce soir je recommence, franchis le pas, saute. Mais faut croire que je me rétame à l’arrivée, y a la douleur qui grandi et je m’écarte la colère dans les veines. Pourquoi ? Pourquoi ? Et de nouveau y a le cœur qui meurt au combat alors que je lui envois mes dernières flèches, dans l’espoir de le toucher, de le faire flancher. Tu parles.
You’re right it ain’t that big of a surprise. Il a ce sourire dangereux sur le visage, ce sourire que je dessine encore et encore, comme une obsession quand il fait trop noir. Il a ce sourire dangereux Peter et sans doute qu’il sait exactement ce qu’il fait, ses mots glaçons et moi qui brûle. Bien sur que non c’est pas une surprise, bien sur que non il en a rien à foutre d’un baiser ridicule. Il a eu plus, bien plus, des femmes, beaucoup trop, et trop écart entre nos vies que je ne pourrais combler.
Et puis y a pire, y a son pouce sur mes lèvres, puis ses lèvres sur les miennes, comme si on jouait au jeu du miroir. Y a mon ventre qui crame, y a mon cœur qui pleure, y a le cerveau qui me hurle de me casser, de me dégager de là. Mais faut croire que mon cerveau je l’écoute jamais, sinon sans doute que je serais pas encore là, comme une idiote à le fixer, entre les larmes et le rire, entre le rouge et le blanc, entre le noir et le jour. You got anything bigger than that let me know. C’est cruel. Tellement cruel. Et y a les larmes qu’il verra pas couler puisqu’il me tourne le dos pour s’en aller. C’est comme ça que ça se finit ? C’est comme ça qu’on arrête ? Victoire par K.O, 1 : 0 ? « Merde merde merde » que je murmure alors que je sens les larmes qui dégringolent, jm’étais promis d’arrêter de chialer pourtant. Et y a mes yeux qui le quittent pas, lui qui s’enfonce un peu plus loin, vers la foule, vers la lumière, et moi qui reste en retrait. J’ai l’impression d’étouffer. Pas la panique. Pas la panique. Pas la panique. J’étouffe.
« PETER » et c’est plus fort que moi, je cours aussi vite que je peux avec mes talons stupides, mais je cours quand même. Parce que j’ai la certitude que si je le laisse filer jvais juste finir par agoniser sur le pavé et que ça sera un retour au début, la boucle qui se ferme, et la tristesse qui revient. Je le rattrape avant qu’il ne quitte la ruelle, me place devant lui pour l’empêcher d’aller plus loin. Sans doute que je chiale toujours, sans doute que j’ai l’air ridicule avec les cheveux dans tous les sens et les yeux qui piquent. « T’as promis. » Never you hear me. Never et ses mots qui ressurgissent dans ma tête, comme une chanson envahissante. « T’as promis de pas me laisser. » Que je reprends avec plus de fermeté. « T’es un menteur maintenant ? » Tu t’en vas comme ça ? Tu me laisse dans le noir alors que tu sais que j’en ai peur ? Tu casses tes promesses ? Et tout ça pour quoi ? Pour un jeu stupide de gamins paumés ?
Je comble le vide, l’espace entre lui et moi pour me retrouver face à lui. Balle au centre, on reprend, me reste encore un set à jouer. Et sans attendre j’attrape de nouveau son visage, moins délicatement cette fois, moins tendrement. J’attrape son visage pour l’attirer à moi, pour l’embrasser encore une fois mais bien différemment. C’est maladroit mais c’est pas hésitant, c’est les souvenirs qui se superposent, ceux de Seven et de ses dents que je chasse en m’agrippant à Peadar, lui vole son air comme pour le punir de ses mots de tout à l’heure. Je l’embrasse, encore, encore, je l’embrasse parce que c’est tout, parce que c’est trop, parce que y a la frustration qui dégringole et le corps qui décide que ça sera jamais assez. Je l’embrasse avant de m’écarter, le souffle court et les yeux éclaires. Je chasse les larmes du revers de la main, observe sans rien dire les trainées carmins que j’ai laissé sur ses lèvres à lui. Merde. « Ca te suffit ? Ou ça sera jamais assez ? » gouffre à sentiment, jme laisse happer.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyVen 28 Juil - 18:52

Cruauté, perfidie, suffisance. Ce sont des serpents qui passent tes lèvres, sifflent et se coulent, et pourtant que tu t’en voudrais s’ils en venaient à mordre la douce blonde. Le poison que tu déverses est fait pour ricocher, pas pour être ingéré. Sauf que ce n’est pas toi qui contrôle où les crocs se plantent, c’est comme tirer à l’arme à feu et s’étonner que la personne en face ne soit pas vêtue de Kevlar. Tu le sais bien qu’elle a du mal avec tes mots acerbes, avec tes réprimandes, qu’à chaque fois c’était comme si tu la poignardais entre les côtes, que tu lui susurrais qu’elle ne servait à rien, que tu lui dégobillais une haine sans fond au visage. Ce n’est pas le cas. Ce n’est jamais le cas. Même ta colère n’est jamais rageuse avec elle. Pourtant elle le prend comme un tsunami. Et toi tu continues. Insensé. Pour lui apprendre, sans doute, aussi, que même ceux que l’on aime ne sont pas que caresse et compréhension. Que le monde la laissera derrière si elle n’apprend pas à encaisser les flèches et continuer à courir. Parce qu’il faut toujours courir dans cette putain de vie. Mais toi à cet instant c’est ton cœur qui court. Quand elle pose ses lèvres sur les tiennes, c’est un rouge-gorge biblique, elle retire les épines de ta tête, elle ravive le brasier. Et elle s’envole. Ou plutôt toi tu t’envoles. Pour une fois cependant ce n’est pas la fuite. C’est au contraire un appel à l’aventure. Ton corps en veut plus, et toi, le cerveau cramé par cette poudre euphorique, tu l’écoutes. Qu’elle joue à ton jeu ou n’y joue pas tu trouveras de quoi réchauffer ta nuit. Même si c’est elle qui t’a donné le besoin. Ce soir moins de scrupules, ce soir juste la musique assourdissante et la chaleur des corps. Si elle laisse derrière elle l’enfant tu la suivras. La fumée toxique emplit tes poumons, sirupeuse, tu la sens épaisse. Le bruit se fait plus présent, tu es presque à nouveau sur cette place où sautent en chœur des centaines de gens au cerveau aussi cramé par le tien. Le bruit se fait plus présent mais n’est pas suffisant pour étouffer le cri qui déchire l’air.

« PETER. » Pas besoin même de te retourner. Les joues rouges, les cheveux ébouriffés, le souffle court, elle est devant toi, chancelante. Les larmes ne coulent plus mais tu vois bien que durant quelques secondes elle n’a pu se retenir, ça a laissé des coulées de paillettes sur sa peau de porcelaine. Putain, même comme ça elle est belle à t’en arracher le cœur la môme. Ça ne t’arrêtera pas. « T’as promis. » Putain. Et tu chancelles. « T’as promis de pas me laisser. » Elle a pas le droit, pas comme ça. C’est autant un cri de désespoir qu’un caprice. Ta mâchoire qui se crispe, t’as l’impression de plus pouvoir la bouger. « T’es un menteur maintenant ? » Tu voudrais crier mais c’est comme si ta peau était devenue du marbre, tu grinces trop. Tu voudrais lui hurler que tu l’abandonnes pas, qu’elle raconte n’importe quoi, que tu vas juste chercher de quoi réchauffer ton corps cette nuit. Et que ça, ça compte pas bordel. Ce qu’elle fait c’est comme appeler en vain le nom de Dieu. C’est du gâchis putain, et ça te donne envie de vomir de voir ces promesses piétinées. Est-ce qu’elle a vraiment le cœur si abîmé ? Que toi allant marcher ailleurs ce soir c’est un tel abandon ? Tu n’as pas le temps de lui poser la question, elle remplit ce vide qui vous sépare.

Et si son baiser timide était une allumette, celui-ci est un feu de forêt. Il te délie la mâchoire, le marbre fond, redevient peau. Ses lèvres ont un goût d’embruns, un goût de larmes. Un goût de lave. Embrasser ça fait toujours chaud au corps mais là ça te fait chaud au cœur, t’as les entrailles qui se tordent, l’instant qui dure vingt ans. Elle te retourne le ventre cette gamine et quand elle s’accroche à toi tu t’accroches à elle. Y a le joint qui tombe de tes doigts, les braises qui vont jaillir sur le pavé, tes mains qui se placent dans son et à l’arrière de sa tignasse blonde. Quand elle te lâche t’as bien l’air bête, avec la gueule maculée de rouge, elle a laissé sa marque. « Ça te suffit ? Ou ça sera jamais assez ? » Finalement elle l’a relevé le défi. Il aurait mieux fallu pour toi qu’elle s’abstienne, qu’elle renonce. Tu vas déjà en enfer de toute façon mais si y en a une qui va te damner c’est bien Jael. Tu ne dis rien. Tu la pousses contre le mur, pas trop rudement pour pas l’effrayer, pas la faire s’envoler. Puis tu lâches prise. D’abord tu vas goûter son cou où les veines pulsent comme un volcan, puis tu remontes le long de sa gorge et tu t’abandonnes sur ses lèvres. Carnassier, désespéré, tu pourrais la dévorer. Et on serait bien incapable de dire si tu essaies de lui donner toute la chaleur que tu as en toi ou de lui voler la sienne. Un peu des deux sans doute. Tes doigts emmêlés dans sa nuque, l’autre main sur sa hanche. Sa bouche est de velours humide, tu as l’impression que tu pourrais l’embrasser pendant des heures. Sauf que la drogue a beau attiser tes passions, ça ne suffit pas à étouffer ta conscience qui hurle au meurtre. Et tu la lâches. C’est comme sortir dans le blizzard. Le souffle mourant, tu poses le front sur le mur à côté de sa tête. Ta main gauche abandonne sa nuque pour frapper la brique. « Fuck. » Putain. Bordel de merde. C’est Jael. Tu peux pas, tu peux pas. D’un mouvement hâtif tu te retournes, les mains passant dans tes cheveux. Tu lui tournes le dos, t’évites de la regarder, tu sors une clope. Une fois, deux fois, trois fois, le briquet qui ripe entre tes mains, la flamme qui ne jaillit pas. Allez putain. Grésillement. Soulagement. Tu inspires avec avidité et tu soupires. « You’re satisfied now ? You got the attention. And you fucked me up. » « T’es satisfaite ? Tu l’as eue l’attention. Et tu m’as bien défoncé la gueule. » Ouais, vas-y, rejette la faute sur elle tiens, espèce de pauvre lâche. C’est toi qu’as merdé ici, c’est pas elle. Elle fait bien ce qu’elle veut la demoiselle, si tu y réponds c’est ton problème. « I’m sorry, I shouldn’t have. It’s the ecstasy. » « Chuis désolé, j’aurais pas dû, c’est l’ecstasy bordel. » En partie ouais, en partie. Mais faudra bien arrêter de te voiler la face un jour. Ecstasy ou pas tu recommenceras.
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MessageSujet: Re: comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar)   comme les étoiles qui brûlent dans mon cœur (peadar) EmptyVen 28 Juil - 22:45

Ca pulse de partout, dans ma tête et dans mon cœur, mélange de musique et de couleurs, les néons assourdissants au loin et mes yeux qui se fixent sur lui plus brillant que n’importe qui alors que je cours. Je cours. Je comble la distance, le souffle court sans doute bouffé par les idées qui se battent en duel dans mon crâne, entre partir dans un sens où l’arrêter, j’ai encore mal du baiser qu’il vient de me donner, comme un manque. Un foutu manque. Il m’a volé un truc. Il m’a volé un truc et je veux le récupérer. Ou ptêtre lui filer le reste, les clés, la maison en entier, tout ce que je possède et plus encore. Peter, chasse les larmes et les paillettes, chasse le doute et l’hésitation, chasse la peur aussi. J’ai les mots qui fusent, comme un rappel acidulé de sa promesse et j’le vois qui chancelle. Un peu. Même si j’aurais préféré beaucoup c’est déjà ça, comme une fissure dans la carapace, jpeux m’y insérer pas vrai ? Alors je m’y engouffre dans cette putain de faille, je l’embrasse sans penser au reste, à la possibilité qu’il me repoussera qu’il me dira d’arrêter de déconner. Chose qu’il ne fait pas. Y a ses mains contre moi, comme une réponse à ma demande, le corps qui se plaque un peu plus, les doigts qui se perde sur ses joues, dans son cou, je cherche quelque chose à quoi me rattacher pour pas couler. Y a ses lèvres contre les miennes, le ventre qui s’enflamme et le feu que j’avais toujours cru contrôler qui commence à se répandre. C’était pas vraiment prévu tout ça, et encore une fois je manque de perdre les commandes, mes doigts qui lâchent le volant avant d’essayer maladroitement de le récupérer.
J’ai le souffle qui s’est fait rare, les larmes qui ont séchées et le regard qui flanche plus. Avoue je t’ai eu que j’ai envie de murmurer, partagée entre la frustration de mes mots, de mes gestes et la peur d’avoir déconné. Je cherche ses yeux, comme pour y lire une réponse à ma question, mais faut croire que je suis pas bonne à les déchiffrer ses yeux, parce que j’y vois rien. Juste du bleu. Et puis du noir. La pupille qui prend trop de place, signe que la drogue pulse dans son corps et que ça fausse surement le jeu. Tant pis. J’veux pas y penser. Surtout pas y penser.
Et j’y pense plus. Y a mon dos qui heurte sans violence le mur et c’est pas le choc qui vide l’air de mes poumons. C’est ce putain de regard. C’est lui trop près, c’est lui trop loin aussi, c’est lui qui dit rien ou qui dit trop avec ses gestes et sa foutue chaleur. Y a ses lèvres sur ma gorge et mes mains qui viennent s’agripper à sa taille pour pas chuter. Elles sont brulantes ses lèvres, traçant un chemin que je ne connaissais pas encore. Attend que j’ai envie de crier, parce que ça va vite, un peu trop vite pour moi, parce que tout ça je connais pas. Attend mais y a ses lèvres qui remontent jusqu’aux mienne, y a sa main sur ma hanche qui me maintient comme une ancre, m’empêche de m’enfuir comme un faon apeuré. Attend mais je dis rien. Attend mais jferme les yeux, y a comme un soupire qui m’échappe sans que je puisse le contrôler. Attend. Non. Continue. Et la peur que j’envoie bouler, parce que y a le désir qui grimpe et qui prend trop de place.
J’perd la notion du temps, les secondes ou les minutes, les minutes ou les heures, le corps qui flanche pour repartir encore, et l’envie que ça continue encore et encore. J’pourrais continuer. Pour la première fois de ma vie, j’pourrais continuer. Mais ça s’arrête. Putain ça s’arrête. C’est Peadar qui me lâche et soudain j’ai l’impression qu’il fait bien trop froid, j’ai le cœur qui manque de se viander par terre quand y a son poing qui s’abat contre le mur et moi les larmes qui reviennent sans que je comprenne vraiment pourquoi. Fuck. « Peter » c’est une voix minuscule, la main qui s’arrête à quelques millimètres de son bras avant que je me ravise et lui qui s’éloigne. Encore. J’le perd, je le sens, lui qui me file entre les doigts alors qu’il essaye d’allumer sa cigarette, premier essais, deuxième essais, vas-y tu peux le faire. You’re satisfied now ? You got the attention. And you fucked me up. Et de nouveau ses mots qui me transpercent. Ses mots trop aiguisés, ses mots qui me mettent dans un rôle qui ne me va pas, que j’ai jamais endossé. C’est pas ma faute pourtant. Pas ma faute si j’ressens un truc là, à gauche de la poitrine quand il me regarde comme ça. Pas ma faute si j’ai la jalousie qui s’éveille en même temps que d’autres choses, pas ma faute si y a tout qui se déglingue petit à petit. « Mais… » Pleure pas Jael. Pleure pas gamine. Tu t’attendais à quoi ? A une fin heureuse ? Lui sur son cheval blanc pour venir te sauver ? C’est finis les contes de fées, les princes ça existe pas et t’es juste paumée.
I’m sorry, I shouldn’t have. It’s the ecstasy. La drogue; Voilà, on y revient, cercle vicieux infernal ça m’arrache un rire désabusé. « Vraiment ? » C’est à mon tour de m’écarter du mur, de replacer mes cheveux un peu comme je peux, effacer les restes de rouge sur mes lèvres comme on effacerait les traces d’un crime. Si j’étais moins blessée peut être que je ferais de même pour lui, mais je préfère le laisser avec ma marque comme pour lui rappeler ce qui vient de se passer. « Je t’ai retourné la tête ? T’ose vraiment me dire ça ? » je rigole en secouant la tête, comme si j’avais du mal à avaler la pilule qu’il vient de me filer. « J’ai suffisamment pris de l’ecsta pour savoir que y a plus que ça. T’y pensais depuis combien de temps à tout ça ? » que je reprends, laissant mes doigts parcourir le chemin qui s’efface doucement, celui que ses lèvres ont allumés. « T’es comme lui ? T’es comme les autres c’est ça ? » Lui. Seven. Encore une fois on en revient à ça. Et à tous les autres, ceux qu’ont voulu voler ce qui ne leur était pas destiné. La blague. La grosse grosse blague. Je me baisse pour ramasser le joint qu’il a laissé tomber, le glisse entre mes lèvres avant de fouiller dans mes poches pour en sortir mon briquet. Moi je ripe pas, j’allume du premier coup et en tire une bouffée salvatrice, les doigts qui tremblent sur le cône malmené. « Tu prends et tu te casse ? Tu remets la faute sur les autres ? » Je sais pas d’où me viens cette éloquence, ni même ce côté si sérieux, si terre à terre. Ca sonne trop adulte, c’est nul, j’aime pas. « J’me casse si c’est comme ça, je m’en voudrais de te foirer ta soirée sponsorisée par l’ecsta. Va trouver quelqu’un avec qui t’auras pas à te justifier parce que t’as envie de l’embrasser. » C’est mauvais, assassin, je tourne les talons pour le dépasser me dirigeant vers la lumière, vers la soirée. « Je vais chez Arthur je rentre pas ce soir » Parce qu’Arthur c’est plus simple et qu’Arthur il dira rien. Parce qu’Arthur il me laissera pleurer, il laissera la gamine reprendre ses droits. On jouera aux cons avec nos peluches défigurées et on soignera nos cœurs d’enfants égarés. J’en ai besoin. Et le cœur qui bat trop vite, trop fort, putain ce que ça fait mal. Tais toi mon cœur, tais toi
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