t'y vas pratiquement jamais au smoking dog. parce que tu bois pas alors à quoi bon t'entourer d'ivrognes ? ton père c'est ta dose pour toute une vie. mais comme c'est la famille, de temps en temps tu passes. l'atmosphère te plait pas des masses, tu t'y sens pas à ta place. mais t'as pas vu nora depuis plusieurs jours et tu commences à t'inquiéter même si jamais tu l'avoueras. encore pour une embrouille avec nash dont tu ne comptes pas te mêler. pour une fois, ça ne te dérangerait pas de recevoir une chaussure à la tronche. au moins ça te permettrait d'être sûr qu'elle est vivante ou un truc dans le genre. bref passage, salutations lointaines. seulement quelques minutes de discussion histoire d'être certain qu'elle n'est pas là. tu ressors agacé et blasé. t'en arrives à t'énerver mentalement contre elle en fin de compte. elle abuse. peut être que le frangin est allé trop loin mais il devait avoir ses raisons, t'en sais trop rien. la réaction de la petite dernière te surprend pas vraiment. celle d'une gamine colérique qui réalise pas les sacrifices. ou qui s'en fou. en sortant tu réalises que t'es à la bourre pour le taff. on va encore te gueuler dessus, tu vas encore répondre violemment et la fin, tout le monde la connait. pt'être bien qu'un jour t'arriveras à garder un boulot. déjà complètement blasé, tu te dis que finalement, autant de ne pas t'y pointer. t'es sûrement pas dans le bon état pour être capable de te contrôler. les mains dans les poches, tu regardes le sol comme si celui ci allait te donner la solution aux problèmes. ça n'a jamais marché et c'est pas demain que ça sera le cas. tu bouscules les gens, tu t'excuses pas. comme si t'avais le temps pour ça. si on te cherche aujourd'hui, mieux vaut ne pas tenir à la vie.

tes pas et ton corps lourds, tu avances sur le trottoir sans prendre le temps de regarder autour de toi. pourtant peut être que nora va passer pour prendre son service. mais tant pis, tu la verras un autre jour. si elle n'a pas envie de te voir, tu ne comptes pas lui courir après. t'as autre chose à faire de ton temps. d'autant plus quand ça concerne ce genre de problèmes. t'arriveras bien à lui parler d'ici les jours à venir. concentrer dans ta réflexion, énervé malgré toi, tu n'entends pas qu'on t'appelle au loin. tu ne sens pas les pas qui se rapprochent de toi. mais en sentant une main se poser sur toi, tu n'as plus le choix que de t'arrêter. t'es agacé, encore un peu plus. et ça se voit sur ton visage. t'es à deux doigts d'envoyer chier. à deux doigts de gueuler qu'on te laisse tranquille. mais quand tu la vois t'y arrives pas. tu te radoucis pas, au contraire. mais tu n'ouvres pas la bouche. t'attends en fait. tu sais pas quoi faire, pas quoi dire. elle te lâche pas du regard elle et si tu baisses les yeux le premier, tu montreras tes faiblesses. ta faiblesse. elle. et rien qu'à cette idée tu te frustre, tu te contracte. tes traits se resserrent sur ton visage. si seulement t'avais la force de lui dire de partir pour ne pas avoir à faire face à tout ce qui te prend là, tout de suite, maintenant. la seule chose que ton corps et ta tête, te permettent de faire c'est un pas en arrière. un coup brusque pour dégager ton bras. c'est pas le bon moment là. même si dans le fond, ça le sera toujours pour elle. il faudrait juste que t'arrives à te l'avouer. à assumer. sauf que sur l'instant t'as beaucoup trop de choses en tête. t'es pas prêt à faire face à ce retour, vraiment pas. t'as juste envie qu'elle s'en aille. parce que toi, t'as trop de fierté pour partir devant elle. et que l'un comme l'autre, le résultat est le même, t'auras pas à contempler ce visage magnifique. tu ressentiras rien à ce moment là.