Howard. Eden
✧ 01 C'est le 20 Juillet 1991 au Saint Joseph's Hospital à Savannah qu'Eden Howard a poussée son premier cri. Pendant l'une de ces journées étouffante, lorsque la canicule était à son plus haut point en Géorgie. Eden, c'était un bébé pas très grand, voir même très petit. Une petite chose bien trop fragile qu'on était venue déposer dans les bras tremblant d'une femme qui avait prit l'habitude de se voir accoucher de petits garçons robustes. Qui l'eut cru que son troisième enfant, la petite fille qu'elle attendait tant serait si minuscule ? Elle se réjouissait déjà de cette petite poupée qu'elle dorloterait comme pas une. Elle était déjà la chouchoute des parents, sans même avoir ouvert les yeux encore. Une aubaine pour elle, un malheur pour les deux grands frères.
✧ 02 Petite fille haute comme trois pomme. Eden, c'était le rayon de soleil de la maison. Toujours en train de rire, de faire des bêtises. Elle était bien plus casse-cou que les deux aînées et dieu seul sait ô combien ils étaient énervant Brad et Jake lorsqu'ils n'étaient encore que des gosses. Sa mère soupirait bien trop souvent en voyant l'état dans lequel sa barbie préférait rentrer de l'école. Toujours tâchées, les chaussures défoncées. Elle avait beau avoir eu une fille, celle-ci n'avait pas les allures des autres petites de son âge. Elle ne restait pas avec celles-ci de toute façon, non. Encore et toujours elle restait collé à ses piliers ses deux frères et quand bien même cela déplaise fortement à sa mère qu'elle soit autant garçon manqué. Elle était comme ça, c'était innée .
✧ 03 Petite tragédie pour elle lorsque ses frères partent en internat pour étudier sous les bons conseil de grand-père dans une autre ville en Géorgie. Eden âgée de maximum une dizaine années devient presque fille unique, elle se sent seule tout à coup la jolie. Elle ne les verra que lors des vacances. La blondinette qui avait prit beaucoup trop ses aises en restant qu'avec eux se retrouvait tout à coup sans l'ombre d'un ami. Elle s’ennuyait la pauvre gamine, elle accepte même de se mettre à la danse classique pour faire plaisir à maman et nanny qui ne rêvait pas mieux pour elle. Elle dansera, elle essaiera mais ça ne lui plait guère. Un an tout au plus et elle arrêtera. Elle n'était pas faite pour être sur des pointes et dans un tutu, les conseils dégradant de son professeur de danse lui tapait déjà sur le système. Eden était tout bonnement entrain de forger son caractère.
✧ 04 Le temps passait lentement sans amis. Sa fin d'enfance elle la vivra les pieds au bord de l'eau en solitaire. Les bruits des mouettes et des vagues qui tapent sur les rochers. Jeune Eden qui caressait le sable été comme hiver se demandant qu'est ce qu'elle aurait bien pu faire pour cisailler l'ennuie. Alors elle rêvait, elle passait son temps à rêvasser du monde entier, ce globe qu'elle voulait explorer.
✧ 05 L'époque du middle high scool se passera bien mieux que le jardin d'enfant. Tout doucement, à son aise. Eden commencera à sortir de sa sauvagerie, de ses principes de ne vouloir être qu'avec des garçons et plus particulièrement ceux de sa fratrie. Tranquillement, avec un peu de mal quand même elle commence à se faire des copines, elle commence à apprécier les filles de son âge et ce qui était un rejet qu'elle-même ne comprenait pas ne devient qu'un vieux souvenir. La petite fille revit, la petite fille sourit.
✧ 06 Jusqu'à épuisement des ressources, Méryl Howard cherchera une activité qui comblera le trop plein d'énergie d'Eden. Elle lui fera tout essayer que ce soit de la gymnastique, du surf, du cheerleading. Toutes les disciplines y passent et pourtant Eden reste une jeune fille insatisfaite elle n'a pas de mal à faire tout ça, elle a même beaucoup de facilité à chaque foi mais la passion n'est pas là.
✧ 07 C'est le jour de son quatorzième anniversaire que Nanny lui offrira son tout premier appareil photo. Un model fichtrement nulle, un truc basique. Un Nikon Coolpix de couleur rose poudrée, le genre d'appareil vraiment amateur. Si ce cadeau ne payait pas de mine au départ au yeux d'Eden, nanny lui promet que ça peut être vraiment chouette car de toute façon, elle n'a rien de mieux à faire. Et elle n'avait pas tort la vieille femme, c'est tout au long de l'été avec l'aide sa grand-mère préféré qu'elle apprendra à dompter la bête, qu'elle comprendra comment prendre une photo, comment cadrer, les différentes prises possible. Elle apprend doucement, mais l'envie d'en savoir plus grandit en même temps. Elle l'a enfin trouvé sa passion.
✧ 08 Si tout le monde déteste la période du lycée Eden elle ne peut que l'apprécier. Elle a quinze ans à ce moment-là, elle est jolie comme un cœur. Du moins, c'est ce que ses proches lui disent mais elle elle s'en fiche de sa beauté à elle. Ce qui l'intéresse vraiment c'est cette passion dévorante quelle a à toujours tout capturer derrière son écran. Elle s'amuse d'un rien. Elle passe son temps avec son appareil photo entre les mains, elle se propose même pour intégrer le club du journal du lycée en tant que photographe. Elle n'a peut être pas les meilleures notes en classe mais elle s'en fiche, elle s'amuse de ce qu'elle apprécie. Elle a un groupe d'amie, elle rencontre Landon... hein ? C'est qui Landon ?
✧ 09 Landon, c'est le prénom qui lui faisait battre le palpitant, c'est le doux visage qui la faisait rire nerveusement alors qu'elle n'était que très peu intimidée normalement la jolie Eden. Il faisait naître un tas de sentiment contradictoire ce beau garçon. Il était intrigant, assez pour te tenir en haleine lorsque les autres étaient et demeuraient insignifiant. Elle qui jusqu'à présent n'avait jamais porter d'attention à la gente masculine s'était retrouvée tout doucement à craquer pour nouvel son ami. Était-ce la façon qu'il avait de passer une main dans ses cheveux, les remettant en place ? Ou peut être bien sa façon de s'appuyer nonchalamment chaque jours de la semaine contre les portes des casiers collé au sien pour lui parler pendant les changements de classe ? Trop de chose, beaucoup trop a décrire. Sa façon de lui parler, de lui détailler sa vie, sa façon d'expliquer comment tenir un ballon de football alors qu'il en a marre lui même de pratiquer ce sport... Tout était remarquable chez lui et sans grande surprise pour le reste du monde, après quelques mois à se tourner autour comme deux adolescents. Ils étaient ensemble.
✧ 10 Sans que lui ou elle ne s'en rende compte, le temps était passé et avait filé de façon folle. Première année à ses cotés, l'amour était au beau fixe. Elle ne se rendait tellement pas contente d'ô combien elle était heureuse à cette époque là... Beaucoup disaient que ça ne durerait qu'un temps; qu'ils étaient trop jeune pour que ça ne dure bien trop longtemps. Même les professeurs s'étaient mit à parier sur la durée de ce couple qu'ils voyaient déambuler dans les couloirs, cette tornade d'amour qu'ils voyaient s'intensifier à l'extérieur des murs de l'établissement. Si certains n'y croyaient pas, eux ils y croyaient dur comme fer bien qu'ils n'étaient pas tout le temps d'accord, qu'ils se disputaient même trop souvent comme des enfants. C'était l'amour, leur premier. Sans grand étonnement, une deuxième année ensemble s'était entamée et tout le monde s'était habitué à ce couple. Leurs familles se connaissaient, tout était bien plus qu'officiel. C'était presque si tout le monde attendait une date de mariage pour ce couple qu'ils avaient vue naître et grandir. Puis il y avait eu cette fichue troisième année, l'année qu'elle aimerait effacé de sa mémoire....
✧ 11 Trois ans c'était surement trop pour leur jeune age, trois ans c'était le temps qu'il fallait à l'amour pour perdre en intensité lorsque dispute et incompréhension se combinait. ''L'amour ne dure que trois ans'', c'était le titre d'un film qui retranscrit cet état des lieux dans un couple qui dure. Elle avait pourtant résisté, elle avait pourtant supporté. Elle l'avait encouragée même, bien qu'elle n'était pas d'accord, bien que dans sa tête elle savait comment ça se passerait elle l'avait laissé faire sa vie comme il l'entendait. Il souhaitait rentrer dans l'armée ? Il l'avait fait. Jusqu'à en mettre leur couple en péril et pourtant c'est elle qui avait prit la décision. C'est elle qui avait mit les mots sur sa décision. C'est elle qui avait prononcé les mots qu'ils n'auraient jamais voulu entendre. "C'est fini." Elle l'avait dit. Elle ne pouvait plus supporter la distance, pas à cet âge là. Puis elle avait peur, trop peur de le perdre, que ça soit la mort qui lui prenne. Alors elle avait prit les devants, rassembler son courage et elle l'avait quitté regrettant les mots à peine avait-il été prononcé.
✧ 12 A l'aube de ses dix-neuf ans, la voilà qu'elle était brisée. Le cœur émietté de sa propre main. Elle l'avait décidé et lui ne l'avait pas empêché. Après trois magnifique années, des souvenirs à ne plus en finir ils allaient devenir des étrangers. En fait, elle ne le reverrait certainement plus jamais. Il partait de nouveau et dieu seul sait quand est-ce qu'il reviendrait à Savannah maintenant qu'il n'avait plus le fardeau de leur couple à tenir. Rien que de penser au fait qu'elle ne reverrait plus ce faciès qu'elle avait tant aimé, ne plus jamais reposer ses lèvres contre les siennes les larmes qu'elles n'avaient que très rarement déversé dans sa vie grâce à son caractère bien trempée s'écoulait à flot, un océan s'écoulait, des kilos s'envolait, elle perdait le pied sur sa vie qu'elle pensait dompter d'une meilleure façon en le quittant mais non, c'était pire. Elle était perdue sans lui, dans le fond du trou qu'elle avait elle-même creusée.
✧ 13 Bien qu'elle n'en avait jamais parlée ouvertement, tout le monde l'avait appris bien rapidement que les deux jeunes s'étaient séparé et elle sentait leurs regards apitoyées, désolées par la situation. Si seulement ils avaient su qu'elle était celle qui avait mit un terme à cette histoire d'amour... Mais non, pour eux c'était lui qui l'avait quitté, lui qui en avait surement rencontrée une autre. Peut être une infirmière de l'armée ? Ils parlaient, ils parlaient mais personne ne savait. Elle en a souffert de toutes ces rumeurs qui circulaient alors que lui n'était pas là pour les nier, qu'il n'était pas là pour la protéger mais elle n'a jamais parlé. Du moment qu'ils s'étaient séparé elle n'avait plus jamais prononcé ce prénom à haute voix, le prénom qui la hantait.
✧ 14 Deux ans c'est long, très long lorsqu'on arrive pas à émerger, lorsqu'on a toujours l'impression de suffoquer et d'avoir la tête au fond de l'eau. C'est comme ça qu'Eden ce sentait depuis ce fameux été, bien qu'elle souriait, qu'elle disait que depuis bien longtemps elle était allé de l'avant ce n'était qu'une façade, la minuscule partie infime émergé de l'iceberg. C'est pas vrai, elle était en train de craquer, de sombrer. Elle s'était mise à fumer et pas que des clopes. Elle partait à la dérive et petit à petit lui venait l'idée de partir.
✧ 15 La décision était prise au bout de deux ans et demi, et bien que celle-ci fasse pleurer papa, maman et surtout nanny, Eden était restée froide comme glace ne cillant pas après l'annonce. Elle partirait. Elle avait posée hasardeusement son index sur la carte des états-unis et celui-ci c'était stoppé sur Chicago. En voilà une belle de première destination car de toute façon, ici elle n'avait plus rien à faire. Les études elle avait arrêté, elle ne voulait pas finir derrière un bureau comme sa mère ou gérer la petite boutique de pèche de son père. Les paysages qu'elle aimait tant photographier ne lui inspirait plus rien ici, alors elle partait. Elle voulait se vider la tête, vider le cœur qui arrivait à l'implosion. Il était temps que le papillon prenne son envol.
✧ 16 Chicago fut une réelle thérapie pour elle. Un nouveau tremplin; une bouffée d'air frais qu'elle n'avait pas respiré depuis trop longtemps. Si bien qu'elle profita un peu trop des fêtes, profita un peu trop de la compagnie des hommes. Elle n'avait plus aucune limite. Elle fumait , buvait à ne plus en finir. Elle oubliait bien évidemment la douleur, la tristesse mais que partiellement. Mais au moins rien ne lui rappelait son ancienne vie, la photographie lui faisait gagner sa vie et elle se contentait de ce strict minimum.
✧ 17 Bien que Chicago fut très sympa pendant deux autres années de sa vie, arriva un moment ou une foi de plus Eden eut envie de renouveau ayant fait le tour des possibilités ici, ayant épuisée tout ce qu'elle avait à apprendre et retranscrire en photo sur les lieux. La belle avait besoin de tout recommencer ailleurs maintenant et ce qu'elle fit. à peine avait-elle assez d'argent pour s'envoler vers la Californie qu'elle le fit, recommençons tout à zéro là-bas, les soirées, les rencontres, les coups d'une nuit.
✧ 18 La côte Ouest, c'était vraiment le pied. Elle adorait les lieux, la gentillesse des gens, leurs accessibilités et surtout leur teint dorée. Elle les enviaient Eden d'avoir cette jolie peau bronzée alors que elle, elle était blanche comme un cachet. Là, elle avait l'impression de pouvoir vraiment mieux oublier les petits coups de mou qu'elle ressentait de temps en temps, mais non elle comprenait rien la belle. Ici, elle nourrissait simplement ses angoisses en photographiant des sosies des gens qu'elle aimait; puis en se faisant tatouer un premier dessin en l'honneur de sa grand-mère, ses fleurs préférée sur l'épaule. Car finalement, elle lui manquait énormément cette vieille peau au conseil toujours très effrayant. Elle savait toujours tout nanny, elle donnait l'impression d'avoir un certain pouvoir à toujours tout savoir.
✧ 19 Comme si une seule foi n'avait pas suffit, très rapidement, elle enchaîna avec un nouveau tatouage. Peut être était-ce la sensation de l'aiguille contre sa peau qui lui plaisait ? De se sentir vivante en ressentant la douleur s'incruster pour y laisser un mot sur le coté de son poignet.
Liberta car plus jamais elle ne serait emprisonnée que ce soit dans la routine, dans un endroit ou dans une relation. Elle se l'interdit.
✧ 20 Alors que sa vie prend un semblant de routine, que la blonde s'assagit. Car oui, maintenant âgée de vingt-six ans, vivant dans un joli appartement et vivant de ses portraits taille géante. Elle s'imagine aller de l'avant. Elle se dit que c'est le bon endroit la Californie pour vivre sa renaissance. Mais non, la vie c'est pas comme ça, tout est une question de karma et elle reçoit l'appel, le fatidique appel qui laisse sous entendre que grand-mère va mal, nanny ne peut plus vivre seule donc papa & maman vont aller s'installer chez elle. Elle hésite, pas longtemps mais elle y réfléchit. Se posant à la seconde un millier de "et si". Mais c'est pas assez pour l'en empêcher. Ni une ni deux, elle refait ses clics et ses clacs à la va vite. Elle ne peut pas rester là, ainsi en sachant que peut être d'un jour à l'autre l'être en qui elle a le plus confiance , qu'elle aime le plus au monde peut s'en aller. Elle s'en va, elle lâche tout et revient à Savannah