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| emportée par la foudre. (asher) | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: emportée par la foudre. (asher) Jeu 25 Mai - 14:33 | |
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ASHER & RUTH La voilà, adossée au mur d'un bâtiment gris. Elle s'y retrouve de plus en plus souvent, ces temps-ci. Elle ne sait pas réellement pourquoi elle est là, et non dans sa cage en fer, auprès des filles dans sa situation. Elle aurait tout aussi bien être posée, dans les draps d'un riche homme souhaitant s'offrir ses services. Ou même n'importe où, mais non. La voilà, immobile, comme fondue dans le décor. Le gang ne viendra pas la chercher, un des clients l'ayant déposée en avance, elle est censée être dans les bras d'un médecin généraliste en proie au démon à cause de sa solitude. Ruth en a profité, elle savait qu'il lui restait du temps avant que sa présence ne soit plus que sollicitée auprès du gang. Juste le temps de faire la même connerie que de coutume. Le commissariat se dressait fièrement dans le coin de la rue, ses fenêtres ne laissant rien entrevoir si ce n'est un monde blanc dans lequel les gens normaux discutent des pourritures de ce monde, des déjections du mal telle que les femmes dans son genre. Ruth se frictionne le bras, elle a froid, très froid, vêtue comme son habitude d'une manière à attirer les hommes, pour les inciter à dépenser leur argent remplissant les caisses du gang. Elle attend, avec patience malgré le temps courant en sa défaveur. Les secondes égrènent les heures sans qu'elle ne s'en rende compte, loin de son monde grisâtre aux proportions exubérantes. La porte du commissariat s'ouvre, une femme en uniforme en sort. Une femme respectable, normale, qui peut rentrer chez elle et rejoindre sa famille. Chercher de la tendresse dans les bras d'un homme l'aimant pour ce qu'elle est. Ruth baisse les yeux, comme perdue devant un bonheur qu'elle ne connaîtra jamais. Puis, son attention revient sur la porte qu'elle fixe avec une intensité remarquable. Comme si son regard pouvait avoir le pouvoir d'en faire sortir l'homme qu'elle attendait. Ce n'est pas n'importe quel inspecteur qu'elle voulait voir, mais bien un en particulier. Il n'avait pas de pouvoir magique, pas de cape. Il ne fait pas partie d'une organisation secrète dont le but est de sauver l'espèce humaine. Pourtant, c'est lui qu'elle veut voir, et personne d'autre. La première fois qu'elle a été arrêtée pour atteinte à la pudeur, c'est lui qui était là quand elle a demandé à parler à une personne responsable et compétente. Depuis, elle ne l'a plus lâché. Souhaitant, à chaque fois, le revoir. Lui parler, lui cracher ses malheurs à la gueule, lui balancer ce que c'est que d'avoir une vie de merde sans aucun échappatoire. Un nombreux infini de fois, elle a voulu lui dire, tout lui raconter à propos du gang. Mais, ils ne sont pas belles, ils ont l'assurance qu'aucune de leur poule n'ira caqueter auprès des poulets, menaçant ainsi d'exterminer toute leur famille dans le cas contraire. Elle ne peut donc que se murer dans un silence gênant, sans jamais avoir le courage de leur désobéir, se contentant de regarder le policier avec des yeux en disant long sur sa santé mentale et physique. La porte s'ouvre à nouveau. Les espoirs de Ruth s'élèvent lorsqu'un homme en sort. C'est lui, le commissaire qu'elle ne cesse de suivre durant les moments où elle n'est pas un animal de foire. Elle le regarde s'éloigner, doucement. Son dos se décolle du mur, elle s'élance vers l'homme en prenant la peine de ne faire aucun bruit pour ne pas alerter le commissariat. Elle n'avait pas envie de passer sa nuit enfermé dans le bâtiment, ils la tueraient. Alors elle reste ainsi, à marcher derrière l'inspecteur, avec la légèreté d'un papillon, presque imperceptible. Pourtant, elle ne pouvait rester ainsi, dans son dos à attendre que la neige arrive ou pire encore, que Anton n'arrive. Ses poings la terrifiaient, elle ne voulait plus y avoir affaire. Elle s'était souvent rebellée, leur crachant sur les chaussures lorsqu'ils venaient prendre l'une de ses collègues. Elle se sentait comme éprise d'une mission, celle de les protéger. Elle était comme la maman du groupe qui souhaitait qu'aucune ne périsse sous les coups de leurs tortionnaires. Alors, parfois, elle se mettait à crier, à chanter, à taper du pied ou même à lancer des noms d'oiseaux en attendant qu'ils viennent la prendre plutôt qu'une autre. Mais, elle commençait à avoir peur. Et si, un jour, ils venaient à lui faire payer ses dires, autrement que par les coups. Et si, un jour, ils venaient à la tuer pour de bon. Ruth savait qu'ils en étaient capables, ils l'avaient déjà fait à de nombreuses reprises. Mais, Ruth s'en foutait. Elle n'avait pas peur de la mort, pas plus que des araignées ou des clowns farceurs. Ce qu'elle redoutait, était la mort de son frère, elle ne pouvait se résoudre à la laisser se faire prendre par eux. Et c'est ce qu'ils feraient, si elle allait trop loin. Elle était là, sa plus grande peur. Et c'était pour cette raison, qu'elle était là, sur les talons d'un policier. Prête à recommencer ses idioties, le faire tourner en bourrique, réfrènant ses envies de lui déballer son naufrage. Alors, elle prend son courage à deux mains, et tapote l'épaule de l'homme avec le plus de douceur possible pur éviter de le terrifier.
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| Sujet: Re: emportée par la foudre. (asher) Sam 27 Mai - 18:37 | |
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Ruth & Asher emportée par la foudre © creditimage|tumblr « Rentre chez toi, Cat. » Il redresse la tête, Asher, rouvre difficilement les yeux. Il sait pas combien de temps il a dormi, peut-être cinq minutes, peut-être une heure, il sait juste que la luminosité de la pièce a sensiblement changé et que le capitaine arbore une moue contrariée. Y a une partie de lui qui s’en fout de le voir comme ça, de savoir qu’il est mécontent, c’est pas son putain de problème, il passe deux fois plus de temps ici qu’il ne devrait, mais y a l’autre partie qui se dit que ça fait chier, que ça craint, qu’il le surprend tout le temps quand il a un coup de mou, qu’il ne voit pas à quel point il se démène, à quel point il vit pour son boulot. Il soupire, frotte ses yeux, ses joues, il a un mal de crâne terrible mais il fait comme si de rien n’était et se met à rassembler les documents qui trainent aux quatre coins de son bureau. « J’ai ce rapport à finir », il espère que ça suffira pour qu’il lui foute la paix mais que dalle, parce qu’il revient à la charge, les paumes claquant sur le meuble dans un bruit sourd. « Rentre. Chez. Toi. » Mots épelés, détachés, verdict sans appel. Il aimerait bien rentrer chez lui, Asher, mais pour faire quoi ? Pour contempler le vide qu’est sa vie, pour se jeter à corps perdu sur ce piano pourrave pour lequel il a même pas dépensé cent balles, pour écouter sa colocataire parler de l’amour qu’elle ressent pour son meilleur ami, pour penser à tout ce qu’il a gâché ces derniers temps, tout ce qu’il a foutu en l’air, Elena et Minnie et Caïn et tout le reste ? Non, il a pas envie, pas envie et il le montre connement, en ignorant les directives du grand manitou. C’est pas la bonne stratégie, parce qu’il hurle bientôt, qu’il lui demande de sortir de ce putain de commissariat (citation littérale) et qu’il se barre en claquant la porte, arrachant une grimace à Asher parce que son foutu mal de tête revient au galop. Il va rentrer et il va pioncer, puisque c’est comme ça. Il a pas grand-chose d’autre à faire, de toute façon. C’est le froid qui le saisit lorsqu’il sort, le froid qui l’enveloppe comme une nappe épaisse, le froid qui saisit chacun de ses muscles, lui fait lâcher un « merde » tremblotant alors qu’il plante une cigarette au coin de ses lèvres et l’allume. Y a le vent qui lui enveloppe la tête et la migraine qui revient de plus belle, qui semble vouloir le tuer à petit feu, y a le bout de la cigarette qui brille dans l’obscurité alors qu’il aspire une première fois, avant de prendre le chemin de chez lui, lentement. D’habitude, il supporte plutôt bien les changements de température, il est loin d’être frileux d’ailleurs, mais là, c’est pas le soir. C’est pas le soir parce qu’il a déjà les membres engourdis, parce que la fatigue le saisit tout entier, parce qu’il s’imagine déjà dans son lit avec rien d’autre que le silence, sans le bruit des voitures qui vrombissent et des gamins qui hurlent des choses incompréhensibles, des gamins qui devraient même pas encore trainer dans la rue à cette heure. En temps normal, il les aurait arrêtés, mais il n’a clairement pas la motivation, pas ce soir, pas alors que sa tête a décidé de faire sécession du reste de son corps. En temps normal, il aurait fait beaucoup de choses, et il aurait certainement pas été aussi insensible au doigt tapotant son épaule, geste qui le fait soupirer et se retourner lentement, en débitant d’un air blasé : « si vous avez un souci, adressez-vous à un officier du poste, j’ai fini mon serv- » et il s’arrête en plein milieu de phrase parce qu’il reconnait le visage qui lui fait face, parce qu’il le reconnaitrait entre mille. Elle semble le suivre à la trace ces derniers temps, la gamine. Il sait pas pourquoi. Merde, c’est comme Merle, River, Lenny, c’est comme Jael, Elena, c’est comme toutes ces personnes qui lui lâchent pas les baskets et qu’il ne lâche pas non plus, de peur de les voir sombrer définitivement. « Ah, c’est toi », il souffle, aspire de nouveau sur sa cigarette en prenant soin de ne pas lui cracher la fumée en pleine face, parce qu’il a beau être blasé, il reste tout de même poli. « Pas ce soir, Ruth. » On dirait une supplique, parce que sa voix prend des inflexions capricieuses, parce qu’il semble fatigué à la seule idée de s’exprimer à voix haute, de parler, de dire des mots, de faire marcher sa bouche. Il tient à peine sur ses jambes, Asher. Non, pas ce soir, vraiment. « J’suis crevé, j’ai envie de rentrer chez moi. Alors sauf si t’es en danger imminent, fous-moi la paix. » Y a un manque de zèle dans sa manière de s’exprimer, un je-m’en-foutisme qui ne lui ressemble pas. Il n’est pas du genre à remettre les problèmes au lendemain, pas du genre à ignorer les gens, certainement pas du genre à les rabrouer comme il le fait. Et pourtant, il ne se départ pas de son air bougon alors qu’il lui tourne le dos pour s’éloigner de nouveau. Y a fort à parier qu’elle n’en restera pas là, de toute façon.
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