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 ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl

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MessageSujet: ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl   ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl EmptyJeu 30 Mar - 19:38

Birthday Girl
Mada & Iulia
« He threw hell all around me but he gave me the perfect gift. »
« What ? »
« You. »


Ça fait plusieurs jours, peut-être même un bon mois qu'elle s'organise, qu'elle se cache, profitant des pauses au bureau ou que le patron ait le dos tourné pour mettre tout en place. Parce que le jour J arrive à grands pas. L'anniversaire de Madalina. Seize ans. Seize années que son rayon de soleil a pointé le bout de son nez, que sa fierté parcourt les rues de Savannah en faisant tout pour se détacher du bagage familial. Étudier. Fréquenter les bonnes personnes. Se maintenir la tête hors de l'eau. Et s'en sortir. Encore. Toujours. Plus forte.
Seize ans, c'est un bel âge. Mais c'est aussi à cet âge-là que Iulia a eu sa fille et cette réalité pèse son poids contre son estomac. Pourtant, elle sait. Elle sait que Mada' n'est vraiment pas comme elle. Tout le contraire même et c'est peut-être bien ce qui la rend si fière. Une Popescu qui s'accroche à ses études, qui ramène des notes toutes plus bonnes les unes que les autres, qui ne sort pas beaucoup, qui ne touche à rien d'immoral ou d'illégal. C'est vraiment une Popescu ? En tout cas, c'est certain qu'elle ne tient pas de son père.
Mais c'est un fait. Elle travaille beaucoup, elle ne la voit pas beaucoup s'amuser et ça l'inquiète un peu la mère poule. Comme c'est bientôt son anniversaire, elle lui prévoit une chouette surprise. Elle a même demandé à son patron de lui avancer son salaire de deux semaines pour ne pas être trop juste, parce qu'elle sait que ça va coûter sacrément de pognon. Elle a beau avoir économisé, il va falloir se serrer la ceinture pendant quelques temps et elle espère vraiment que les autres frangins aideront aux dépenses et à payer le loyer, même si elle est la seule à avoir un vrai travail correct et… légal.
En tout cas, elle a trouvé le cadeau pour Mada'. Un petit w-e à deux ou avec quelques-uns de ses oncles et tantes qui auront eux aussi les moyens de se déplacer. Parce que le w-e prochain, elles partent près d'Atlanta, dans la petite ville d'Austell pour…….. profiter du parc d'attraction Six Flags. Déjà petite, Iulia rêvait d'y aller et les Popescu n'ont jamais eu les moyens, même pour n'emmener qu'un seul de leurs mômes. Donc c'est un peu comme un pied de nez au destin que d'offrir ce voyage à sa propre fille. Elle n'a pu en profiter en tant qu'enfant ou jeune femme, elle en profitera avec sa fille, pour lui offrir ce que Lavinia n'a pu lui offrir quinze ans auparavant.
Et puis, ça promet d'être amusant. Les attractions ne sont pas les mêmes, forcément, elles se sont améliorées, modernisées. Elles ont l'air plutôt pas mal d'après le site internet et les commentaires qu'elle a pu lire. Elle espère que ça fera vraiment plaisir à Mini-Popescu, qu'elle ne la rassure pas en lui faisant croire que si, alors que c'est non. Mais elle connaît sa fille, tout au moins, elle sera vraiment touchée par le geste. Même un peu coupable, connaissant la situation financière de la famille. Mais Iulia va s'arranger, avec les mots, pour lui faire comprendre que ça fait partie des choses nécessaires. Son bonheur. Une bulle d'air. Respirer un peu. Oublier Savannah. Oublier la réputation de la famille. Oublier tout ce qui gravite autour d'eux à cause de ce foutu nom roumain qu'elles détestent autant qu'elles aiment.

Et les billets sont achetés. Bien soigneusement rangés dans son sac à main, à côté de la preuve de réservation du motel pour le week-end. Tout est organisé. Tout va comme sur des roulettes. Iulia est rassurée. Il ne reste plus qu'à trouver par quel moyen aller sur place. L'avion coûte vraiment trop cher et louer une voiture, c'est un peu hors de question puisque Môman Popescu n'a pas le permis, alors à moins que Anca accepte de quitter Savannah et les parents pour quelques jours, elle va devoir se rabattre sur les voies aériennes et les bus. Mais aussi sur comment trouver la somme nécessaire, parce que les poches crevées popescu-iennes n'ont pas comme réputation d'être souvent remplies et le travail de la belle a beau lui assurer un salaire toutes les semaines, il est juste suffisant pour payer le loyer et à manger. Elle a bien contacté des anciennes connaissances à elle, des gens rencontrés en prison, mais elle est un peu réfractaire à l'idée de replonger dans l'illégalité. Pourtant c'est si facile. Beaucoup plus facile que trimer chaque jour. D'autant plus qu'elle n'a pas peur, Iulia. C'est une tigresse. Un animal qui cache bien son jeu. Le volcan endormi connaît les torts et les travers, mais surtout les choses à faire et celles à ne pas faire dans le milieu. Elle a glissé sur ces vagues pendant toute son adolescence et pendant qu'elle était mariée à Traian. Encore plus en prison. Il ne faut pas croire qu'elle fut un ange de calme et de douceur là-bas. Elle participait. Elle était couverte par d'autres, mais elle participait. Les trafics au nez et à la barbe des gardiens, sans jamais se faire pincer, pendant dix ans, elle a eu le temps d'apprendre à jongler. Le sang-froid et la manière de faire. Oui, elle pourrait aisément recommencer dehors. Pour Madalina. Pour lui offrir ce qu'il y a de mieux. Un plus grand appartement. Du confort. Des vêtements. Des loisirs. Des études. L'université, ça aussi, c'est excessivement cher.
Tout bien réfléchi, elle a pris une décision. Son téléphone est parsemé de contacts tous plus undergrounds les uns que les autres, elle n'a que l'embarras du choix pour savoir vers qui se tourner.  Et pour savoir qui saura lui donner les bons filons à exploiter. Elle gardera ça secret, bien sûr. Et elle refusera tout ce qui est drogue ou prostitution. Ça, ses contacts le savent très bien. Mais il y a tellement d'autres choses. Un si large panel d'activités qui rapportent des billets verts.
Quelques coups de téléphone plus tard et la voilà lancée.
Incessamment sous peu, elle saura.
Elle peut dépenser.

Elle a donc choisi l'avion. Moyen le plus rapide d'accéder à Atlanta, ensuite, ce sera taxi jusqu'à l'hôtel. Tout est réservé. Tout ses papiers sont dans son sac à main. Madalina va être heureuse. Elle le sait. Elle le sent.

Et le jour arrive enfin. C'est vendredi. Iulia s'extirpe vite du lit qu'elle partage avec sa fille et discrètement s'évade jusqu'à la cuisine. Elle lui prépare un petit déjeuner du feu de dieu pour qu'elle parte à l'école le ventre plein et heureux pour ce joyeux jour. Puis, elle se prépare elle-même à partir au travail. Ce soir, elles embarquent à l'aéroport. Ce soir, elles partent. Ce soir, elle l'attendra à la sortie du lycée, billets en main.
Quand la jeune fille sort de la chambre, Iulia lui sourit et lui montre la table où trône le festin.
« Joyeux anniversaire 'Lina ! » et elle vient l'embrasser en la serrant fort dans ses bras. Elle est maladroite la maman, un peu trop excessive, aussi, trop pleine d'énergie et excitée à l'idée du cadeau qu'elle va lui offrir, du coup, elle la serre un peu fort. Mais c'est tout plein d'amour. Et Madalina le sait. Petit amour aux grands yeux clairs.

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MessageSujet: Re: ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl   ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl EmptyVen 31 Mar - 20:21

Birthday Girl


Mother & Daughter






Des mois sont passés depuis l'ouragan, depuis la perte de leur maison, depuis cette nouvelle séparation de la mère et la fille où Lina créchait chez Riley pour ne pas inquiéter sa maman Iulia. Le temps a guéri les plaies, le quotidien a repris sa place, Iulia a trouvé un appartement cosy où les deux femmes sont heureuses. Mihail et Rez les ont rejoints dans ce nouveau cocon qu'elles ont créé. L'habitat est plutôt petit, il contient tout de même deux chambres, une grande salle à vivre et une minuscule salle de bains dans laquelle il ne faut pas trop tarder afin de laisser sa place aux autres. Mada dort avec Iulia dans une des deux chambres et ça serait mentir que de dire que cela ne fait pas plaisir à l'adolescente. Elle apprécie être au plus près de sa mère, le cordon ayant été coupé bien trop rapidement lorsqu'elle n'avait que 4 ans, cette odeur maternelle à ses côtés l'apaise, la rassure, lui met du baume au cœur. Les autres jeunes de son âge trouveraient certainement ça horrible de partager sa chambre avec sa parente, pour Lina c'est amusant : c'est un peu comme si elles faisaient des soirées mère/fille chaque soir. Elles peuvent parler de tout et de rien avant de s'endormir, rire et faire disparaître les cauchemars qui les animaient toutes les deux plutôt fréquemment, notamment ceux de Madalina où elle perdait Iulia.

Alors voilà, la routine s'installait : chaque matin Iulia partait au travail, Lina allait au lycée, Mimi allait en cours, Rez... on ne savait pas trop ce qu'elle faisait, Rez, à dire vrai. Mère et fille tentait de prendre le petit-déjeuner ensemble à chaque fois que cela était possible, c'était une fois encore un moment qui semblait peut-être banale et pas franchement important pour l'ensemble des familles, mais pour elles, c'était un énième temps de complicité, de bonheur simple où elles pouvaient rattraper chaque minute perdue lors de leurs séparations. Ce réveil n'allait très certainement pas être différent des autres. Iulia allait se lever plutôt rapidement, Lina elle, aurait plus de mal à sortir de sa léthargie. Après tout, bien qu'elle soit une élève modèle, elle restait une adolescente et il y avait des fois où son lit semblait vouloir la prendre en otage... comme pour chaque jeune de son âge.

Aujourd'hui, ça allait être une journée parfaitement similaire aux autres. Tout du moins c'est ce que Madalina pensait. Elle ne pensait plus vraiment à son anniversaire. Il y eut une époque où elle comptait les jours jusqu'à ses 14 ans, année où elle retrouverait Iulia, mais à présent son âge n'avait plus d'importance. Son réveil sonna. Madalina soupira dans son lit et étira ses membres avec difficulté. Elle était vêtue d'un pantalon de pyjama blanc à rayures rose pâle et d'un T-Shirt de la même couleur et ses cheveux en bataille cachaient une partie de son visage. Ses yeux étaient encore fermés alors que l'une de ses mains tapota l'autre côté du lit à la recherche d'une présence physique. Maman était déjà levée, elle n'était pas à côté d'elle. Cette réflexion lui fit ouvrir un œil. La lumière passait à travers les volets mal fermés et la donzelle posa rapidement ses deux mains sur ses paupières à nouveau fermées pour cacher celle qui osait agresser ses pupilles. La belle soupira une énième fois et compta jusqu'à trois dans sa tête avant de s'asseoir dans le lit. Première étape de faite. Il ne lui restait plus qu'à passer la secon... Snif... - Snif … Quelle était cette odeur ? Hmmm, la brunette sentit le délicieux parfum de nourriture émaner de la pièce à vivre. Iulia avait préparé le petit-déjeuner. Les deux iris bleues de la jeunette se rivèrent vers l'entrebâillement de la porte. Lina se décida alors à se lever, enfila ses chaussons et se dirigea vers la cuisine. Ses cheveux bouclés faisaient leur vie sur le dessus de son crâne, des mèches défiant la gravitée, d'autres s'écrasant sur ses joues marquées encore par l'oreiller.  Elle bâilla longuement en entrant dans la pièce, encore à demi-endormie. Elle entendit la voix enjouée de sa mère lui souhaitant son anniversaire. A peine eut-elle le temps de réaliser qu'effectivement, c'était aujourd'hui, son anniversaire, que sa mère l'avait déjà serrée dans ses bras, légèrement trop fort.

Lina bougonna, elle ne pouvait pas se fâcher contre Iulia, c'était impossible, et cela même si elle était bien trop énergique alors que sa fille était bien trop molle en ce vendredi matin. Elle se contenta de poser ses mains dans le dos de la belle brune et lança un « Merci m'man » dans sa barbe. Cet élan avait beau être un peu embêtant d'un côté, de l'autre, c'était une explosion d'amour que Mada recevait en plein visage. Et ça, ça faisait drôlement du bien ! Quand sa maman chérie accepta de la relâcher un peu, l'adolescente embrassa la joue de celle-ci et son estomac parla à nouveau à sa place lorsqu'elle sentit toutes ces bonnes odeurs et vit toutes ces bonnes choses sur la table. Elle ne put s'empêcher de s'extasier telle une enfant. « Ohlala ça a l'air trop bon, merci, t'es trop mignonne ! » Un large sourire aux lèvres, les yeux pétillants, elle commença son festin. Mal assise sur sa chaise comme la plupart du temps, à l'indienne, les pieds sous ses cuisses, elle savourait les différentes préparations de sa mamounette, illuminant son réveil qui avait été jusqu'à présent plutôt complexe. Fatiguée de sa semaine de cours qui avait été pleine de rebondissements : entre la pauvre Quinn qui était intervenue dans la classe et avait été moquée par les idiots de sa promo et la petite Lucy dont elle avait appris la présence dans cette ville, dans ce même lycée alors même qu'elle n'avait plus eu de nouvelles d'elle depuis des mois, Madalina avait vécu des jours plutôt riches en émotions diverses. Elle avait besoin de se changer un peu les idées et Iulia était la meilleure pour l'aider à oublier ses petits soucis. C'était, à ses yeux, la maman parfaite. Courageuse, téméraire, qui ferait tout pour lui faire plaisir et cela était bien évidemment réciproque. Oui, les deux femmes entretenaient une relation mère-fille très fusionnelle, et ce, malgré les événements passés, les horribles moments qu'elles avaient endurées ensemble puis séparément et qui n'avaient fait que les lier encore plus.

Voilà 16 ans. 16 ans que la brunette était venue au monde, 16 ans, l'âge que sa parente avait lorsqu'elle a accouché. Les iris bleutés rivés sur son modèle, assise en face d'elle, Madalina pensait à tout ce qu'Iulia avait vécu durant ces 16 années. Elle pensa aux mauvais puis aux bons souvenirs, elle pensa aux pleurs puis aux rires, elle pensa au bonheur qu'elles ressentaient au quotidien lorsqu'elles avaient été dans le bungalow et maintenant qu'elles étaient dans cet appartement. Elle pensait à tout ça et elle en conclut une chose, une seule : elle n'avait besoin de rien, rien de plus que sa mère. L'amour que deux êtres du sexe opposé ou du même sexe ou qu'importe de quel sexe, pouvaient partager, n'était rien à côté de l'amour d'une mère pour sa fille, d'une fille pour sa mère. Rien ne pouvait séparer ces deux femmes, alors que tout et n'importe quoi pouvait séparer un couple. Ah... Si quelqu'un entendait ces pensées... Ils se diraient tous que l'adolescente est folle, qu'elle doit avoir le complexe d'Oedipe ou que sais-je encore, qu'elle a un sérieux problème psychique à ne pas penser, à son âge, à l'amour comme on le raconte dans les contes, à être agrippée ainsi à sa génitrice. Mais ce n'était pas de la folie, non. C'était du réalisme, une prise de conscience qu'elle a eue dès son plus jeune âge : l'amour, ça peut détruire une personne. Complètement. Ca peut écraser son cœur, ça peut battre son corps, ça peut bleuter et faire saigner les moindres centimètres de sa peau... ou ça peut tout simplement rendre quelqu'un terriblement triste. Mais pas celui-ci. Pas cet amour-là. Celui-ci, il les rend plus fortes chaque jour.


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MessageSujet: Re: ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl   ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl EmptyMer 12 Avr - 20:18

Birthday Girl
Mada & Iulia
« He threw hell all around me but he gave me the perfect gift. »
« What ? »
« You. »

« Merci m'man » 

Elle est pas désolée. Rien du tout. De l'avoir serrée si fort, si longtemps. Parce que c'est compliqué, c'est triste. Mais elle a peur, Iulia. Peur de ne vivre qu'un rêve et de se réveiller dans cette foutue cellule qui hante parfois ses rêves. Peur de n'en être jamais sortie et de ne vivre plus que dans une sorte de cauchemar lucide dans lequel son inconscient la torture avec de joyeuses images et des sensations qu'elle avait depuis longtemps oubliées. Le bonheur. Oui, c'est ça le bonheur. Se réveiller aux côtés de sa fille, voir Mihail passer le pas de la porte discrètement, encore dans les vapeurs de son sommeil. La lumière chaude et douce qui se glisse par la grande baie vitrée. Avec parfois une Tereza qui s'est glissée dans le lit de son jumeau et qui le suit, belle comme le jour pour qu'ils aillent tous les deux envahir le canapé et remplir la pièce de leurs rires et de leurs sourires. Ce serait encore mieux si toute la fratrie pouvait être là, mais les membres éparses, semés à travers toute la ville, sont si compliqués à réunir qu'elle n'ose même pas imaginer ce que ça pourrait donner. Elle sourit, Iulia. Elle sourit. Ça lui ferait presque mal aux joues à force, tous ses sourires. Mais elle n'en a cure. Elle est heureuse. Madalina est heureuse, c'est tout ce qui compte. Et quand elle la relâche enfin, c'est pour que sa perle vienne lui déposer un bécot sur la joue, douce.  « Ohlala ça a l'air trop bon, merci, t'es trop mignonne ! » Elle rit et passe sa main dans la tignasse brune de sa fille. « Eh, c'est pas tous les jours ton anniversaire, dragă fată. Il me fallait bien marquer le coup. » Le sourire qui quitte pas ses lèvres, elle vient s'installer face à 'Lina, à table, pour entamer le petit-déjeuner. Un petit regard vers la demoiselle et elle fronce les sourcils, gentiment. « Lina… Installe-toi mieux, s'il te plaît. » Maman aimante, mais maman tout de même. A table, on se tient bien, même si c'est le petit-déj’, même si c'est son anniversaire. Mais, elle a souffle ça d'une voix douce, elle ne veut pas ruiner l'énergie et l'engouement que la belle démontre en engloutissant tout ce que sa mère lui a préparé. Même qu'elle reste à la regarder, son sourire toujours tatoué sur ses lèvres. Imperturbable. Tant et si bien qu'elle en oublierait presque de manger. Mais elle voit l'heure et s'active. Elle ne voudrait pas arriver en retard au travail, déjà qu'elle part largement en avance pour pouvoir faire les sacs et récupérer sa fille studieuse à la sortie du lycée. Elle avale quelques trucs vite fait et se lève pour contourner la table et embrasser sa fille sur la tête.
« Je dois y aller, je vais être en retard. Passe une bonne journée, dragă fată. Travaille bien et à ce soir. » Elle lui caresse les cheveux et s'éclipse, attrapant son sac à main au vol, puis avant de passer la porte, elle lui envoie un baiser volant. « Te iubesc, inima mea. » Je t'aime, mon cœur. La langue roumaine, si belle, si chantante. Elle l'utilise peu, Iulia. Elle la parle avec sa mère, parfois, mais quand sa langue vient chanter en roumain, c'est pour dire son amour, ce sont les surnoms qu'elle donne à ses frères et sœurs, à sa fille aussi. Tous en ont un. Mon ourson, mon chat, mon cœur, mon soleil, ma lune. Tant d'amour pour ceux qui sont nés sous cette mauvaise étoile et rattachés à une bannière peu gratifiante que leur affuble leur nom de famille. Popescu. La Roumanie infiltrée dans les rues de Savannah. Pour le meilleur, mais sans doute, plus certainement, pour le pire.

La journée au bureau est longue, trop longue. Elle tourne en rond derrière son ordinateur, s'agace au téléphone, s’enquiquine sur les agendas de son boss, à gérer ses horaires, ses rendez-vous, ses meetings. Mais elle n'a qu'une idée en tête. Le week-end. Le voyage. Le parc d'attractions et Madalina. Loin. Loin de tout ça. Loin de Savannah. Loin des Popescu. Loin de l'ouragan, loin des rues qui pansent encore leurs plaies. Loin. Toujours en Géorgie, mais à l'autre bout de l'état. Une bouffée d'air frais. Loin de tous ceux qui les connaissent, même si ce n'est que de nom. Et tic toc, l'horloge. Les aiguilles qui tournent, qui défilent. Elle bout, Iulia. Un peu comme un enfant excité à l'idée des vacances, elle ne tient pas en place, alors, lorsque l'heure de partir s'en vient, elle détale à toutes vitesses. Exit l'ascenseur, elle prendra les escaliers. Hop, dans le bus. Direction l'appartement. Vite, vite, elle prépare un sac, des vêtements pour deux-trois jours, pour elle, pour Madalina, tout fourré ensemble. N'oublie pas ! Brosses à dents et brosses à cheveux. Les dentifrices. Elle regarde, fait l'inventaire. Rien ne manque. Oh si. Chargeur de téléphone. Elle balance le sac sur son épaule et vérifie si les tickets d'avion et la réservation de l'hôtel sont bien dans son sac à main. Oui. Parfait. Tout est bon. Tout va bien. Un dernier regard. Ouf. Les prix ne sont pas indiqués sur les tickets. Elle pourra cacher la vérité à Madalina, pour ne pas l'inquiéter. Et elle s'enfuit à nouveau. Appartement fermé à clés, escaliers dévalés, elle saute dans le bus. Un regard vers la montre à son poignet. Elle arrivera juste à temps pour cueillir sa princesse à la sortie des cours. Elle soupire et se détend un peu plus. Elle a hâte. Très hâte. Elle n'est jamais partie en week-end comme ça. Loin de tout, loin du monde. Ses premières vacances et sa première sortie dans un parc d'attraction. Iulia a quinze ans. Iulia se sent rajeunir. Et elle se sent heureuse.

Au loin, la sonnerie retentit alors qu'elle pose le pied sur le bitume devant l'établissement dans lequel Madalina étudie et le ballet des élèves commence alors. Les portes s'ouvrent en grand pour déverser des flots bruyants de jeunes gens excités. Ça gronde, ça se réveille, l'école comme une créature gigantesque qui prend vie pour les quinze minutes à venir. Et la maman reste plantée là, sac de voyage sur l'épaule, sac à main sur l'autre. La main sur la lanière, elle attend, scrutant les visages des jeunes filles jusqu'à identifier la sienne. Et quand elle l'aperçoit, avec d'autres demoiselles, elle lève le bras et lui fait un grand signe, son large sourire à nouveau sur ses lèvres. Oh shit. Elle réalise soudainement et baisse le bras. Elle est devenue une maman gênante. Comme les parents de ses copines à l'époque, embarrassants, mais touchants, qui ne savent plus ce que c'est que d'être jeune et que le jugement peut être vraiment cruel à cet âge. Elle se calme un peu, mais ne bouge pas, elle attend son enfant. Son enfant qui évolue dans un monde de grands enfants. Non, Madalina n'est plus un bébé. Madalina n'est plus la petite fille de quatre ans avec ses yeux clairs qui lui mangeaient le visage. Elle est une belle jeune femme parmi toutes les autres. Non. Plus belle encore. Elle rayonne, Madalina. Et Iulia en est fière. Elle est fière d'avoir poussé ce petit bout d'humain sur Terre. Fière d'avoir pu la protéger contre les tempêtes. Fière de la voir aussi assidue sur les bancs de l'école, mais plus encore que d'être une élève qui ne comptabilise quasiment pas de retard dans son dossier, la demoiselle est une tête. Une future étudiante dans une belle université.

Quand elle arrive à sa hauteur, Iulia laisse le sac glisser à ses pieds et elle vient lui embrasser les joues. « Tu as passé une bonne journée ? » et sans attendre elle enchaîne. « On ne rentre pas, ce soir. J'ai une surprise pour toi. » Elle montre le sac et sourit, tellement contente et surexcitée à l'idée d'enfin dévoiler son plan à sa princesse. « Toi et moi, on part en week-end, pour ton anniversaire ! Je t'emmène à côté d'Atlanta, dans un parc d'attractions et on dormira à l'hôtel ! »

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MessageSujet: Re: ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl   ( usa, Austell, GA ) Birthday Girl EmptyJeu 25 Mai - 16:19

Birthday Girl


Mother & Daughter






Elle se régalait Madalina. Chaque aliment de ce petit-déjeuner englouti était un petit morceau d'amour qu'elle recevait de sa mère. Elle savait qu'elle avait préparé tout ça pour elle avec de nombreux sentiments dans son grand cœur. Parce qu'Iulia, c'est la maman la plus aimante du monde. Mais malgré cela, elle reste sévère quand il le faut.

« Lina… Installe-toi mieux, s'il te plaît. »

L'adolescente leva les yeux au ciel et soupira « Oui mamaaan ! » avant de pouffer de rire et de s'installer correctement. Elle termina tranquillement son petit-déjeuner, alors que sa mère s'empressait de finir celui-ci et de se préparer pour partir au boulot. Elle embrassa sa fille sur la tête pendant que Lina se levait pour débarrasser la table. Le contact de la main d'Iulia dans ses cheveux lui rappela des souvenirs d'une enfance bien trop vite envolée et c'est avec plaisir qu'elle entendit une fois encore la langue natale de celle-ci, lui répondant alors à son tour.

« Comme d'hab ! » et « Si eu te iubesc, mama. » en réponse à son « Je t'aime ».

La porte claqua et Madalina se retrouva seule dans leur petit appartement. Elle prit soin de bien enlever tout ce qui traînait sur la table, fit le lit et fila à la douche. Sous l'eau qui ruisselait sur son corps, elle réfléchissait à sa journée, à ce qui allait se passer aujourd'hui. En ce jour qui avait si bien commencé, y aurait-il des moments plus sombres, plus négatifs, pour lui rappeler que le bonheur n'est qu'éphémère ? Elle secoua la tête pour effacer ces noires idées et une fois lavée, ferma l'arrivée d'eau, attrapa sa serviette et se dirigea vers sa chambre pour s'habiller. Il faisait beau, le soleil brillait sur Savannah. Elle enfila un top à fleurs et un jean dans lequel elle se sentait à l'aise, agrippa son sac à bandoulière et un gilet, au cas où, ferma la porte à clé et prit la direction du lycée.

Tout se passait relativement normalement ce jour-ci : elle avait trottiné sur la route comme chaque matin pouvant enfin reprendre doucement la course, était arrivée au lycée en avance, avait attendu les débuts des cours à sa place habituelle, apprécié certains d'entre eux et subi d'autres, elle avait une fois encore remarqué les regards insistants des cas soc' de sa classe qui lui en voulaient toujours pour l'histoire avec Quinnie et semblaient manigancer un plan machiavélique... ou flipper qu'un Popescu autre que Mada lui tombe dessus s'ils l'emmerdaient ? ... et elle s'était étonnée à chaque « Bon anniversaire Madalina ! » reçu de la part d'amis plus ou moins proches.  Oui, la journée avait été plutôt agréable après ce super petit-déjeuner, mais sans plus tout de même.

A la fin des cours, lorsque la sonnerie retentit, la belle attend que la majorité des élèves de cet établissement se bousculent pour sortir avant de faire de même, accompagnée de deux filles de la classe avec qui elle discute de temps à autre, plutôt gentilles mais qui ne seraient jamais d'excellentes amies. Un peu perdue dans ses pensées, c'est une des deux demoiselles qui dit à Lina qu'une femme lui fait « coucou » au loin. La demoiselle est plutôt surprise au début, cela arrive que sa mère vienne devant le lycée quand elle termine plus tôt le travail mais c'était très rare et elle ne l'avait pas prévenue cette fois-ci. Elle salut ses deux camarades et se dirige vers celle-ci, un large sourire aux lèvres. Contrairement à ce que pourrait croire Iulia, c'était toujours un réel plaisir pour Madalina de voir sa mère et jamais elle n'aurait honte d'elle. Elle assumait totalement que l'ensemble de l'établissement la voit en sa compagnie, elle ne voyait aucune raison de ne pas apprécier qu'elle vienne la chercher, surtout que ce n'était pas non plus comme si elle était constamment sur son dos. Quoiqu'il en soit, tout le monde savait qu'il ne fallait pas l'attaquer sur sa mère, au risque de la  voir s'énerver. De toute manière, quasiment tout Savannah était au courant de leur histoire, de leur nom, de la réputation Popescu, ils ne se risqueraient pas à toucher un point aussi sensible que l'incarcération d'Iulia.

Elle l'embrasse, Iulia. Sur ses deux joues, rayonnante, ravie de voir sa progéniture. Et Mada le lui rend bien, ce large sourire. Elle est un peu intriguée de voir qu'elle porte, en plus de son sac à main, un sac qui semble être un sac de voyage. Mais pas le temps de la questionner, la maman, à peine après lui avoir demandé comment s'était passée sa journée, annonce qu'elles ne rentrent pas ce soir. Lina fronce les sourcils, encore plus troublée qu'il y a quelques secondes. Elle a seulement le temps de hocher la tête pour lui dire qu'effectivement, sa journée s'était bien passée, que la trentenaire lui lance « Toi et moi, on part en week-end, pour ton anniversaire ! Je t'emmène à côté d'Atlanta, dans un parc d'attractions et on dormira à l'hôtel ! »

Les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte, la brunette n'arrive pas à y croire réellement. « Qu... Quoi ? Sérieusement ? Enfin je veux dire... Vraiment ? »

Sa voix tremble, l'adolescente sent l'excitation monter en elle, elle est abasourdie, elle n'est pas certaine de bien comprendre, vient-elle vraiment de dire qu'elles partent toutes les deux pour un week-end à côté d'Atlanta ? Rien que toutes les deux ? Aussi loin ? Un week-end entier ? Les larmes lui montent aux yeux et elle saute dans les bras de sa mère en apercevant les billets.

« Oh merci ! C'est tellement génial ! Je suis trop contente, merci, merci, merci ! Mama te iubesc atat de mult ! » Entraînée par sa joie, elle dit cette dernière phrase dans la langue maternelle de sa mère, celle qu'elle ne connaît que très peu finalement bien qu'elle la comprenne plutôt bien de par ses années dans la famille Popescu, mais qu'elle utilise pour dire ses sentiments à ceux de sa famille qui la comprennent et qui en valent la peine. Elle est heureuse, elle n'a jamais rêvé d'un cadeau aussi beau, elle ne songeait d'ailleurs même pas au cadeau qu'elle pourrait recevoir de sa part car le seul cadeau dont elle avait réellement besoin c'était de passer ses anniversaires avec elle à présent. Iulia en avait loupé tellement, Lina en avait fêté si peu, c'était donc incroyable à quel point ce présent lui faisait plaisir. Elle savait aussi que sa mère avait toujours souhaité se rendre dans un parc d'attraction sans jamais pouvoir se l'offrir ou se le faire offrir et cette simple idée de le partager ensemble la ravissait au plus haut point. Mais attendez... Comment avait-elle pu leur offrir ce week-end par ailleurs... ? La miss se met à réfléchir soudainement, elle plonge dans le regard de sa mère, mais finalement se décide de ne pas lui poser la question et de simplement profiter du moment pour l'instant. Elle parlerait des choses qui fâchent plus tard. Elle suivit donc Iulia sans broncher et durant le trajet la questionna sur le déroulement de cette surprise.

« Bon alors, on y va comment à Atlanta ? Et puis tu as pris tout ce qu'il fallait pour ce week-end ? Ohlala j'ai tellement hâte d'y être !  Elle embrasse une fois encore sa joue, ses iris pétillants de bonheur et ses joues lui faisant mal à force de sourire. Et d'ajouter encore en lui attrapant la main, simplement quelques instants pour la serrer. T'es la meilleure des mamans, tu sais ? La meilleure. »


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