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| happy birthday, mister president. (nasha) | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: happy birthday, mister president. (nasha) Jeu 16 Mar - 5:23 | |
| le temps a repris ses habitudes, et nadja aussi. une soirée loin de l’enfer tâché de gros billets et le retour à la réalité. un nouveau client. une nouvelle tête, mais une soirée comme toutes les autres. elle est pas particulièrement ravie, nadja. mais elle sait ce qu’elle doit faire. elle sait que c’est ça qu’elle doit faire, si elle ne veut pas finir la tête dans un ravin, détachée de son corps. alors elle avance, la tête haute. ce client, elle s’en occupera comme tous les autres. comme tous ceux qui viennent perdre leur esprit dans cette cave à vices, tous ceux qui viennent perdre leurs regards et leurs mains sur les courbes des traînées. ce soir, c’est nadja qu’on a demandé. ou plutôt c’est sur nadja que c’est tombé. une fille disponible, l’une des seules qui le soient encore. et quand elle s’avance dans les rues sombres du quartier ravagé, nadja se demande de plus en plus ce qu’elle fait ici. c’est pas vraiment qu’elle s’inquiète, nadja, mais un peu quand même. nadja, on la réserve toujours pour ceux qui peuvent aligner les billets, ceux qui le font si facilement que ça en devient presque indécent. et à la vue du quartier dépravé, à la vue de cet immeuble à la limite de l’abandonné, le ventre de nadja grouille et se serre. peut-être qu’elle devrait faire demi-tour. peut-être qu’ils se sont trompés d’adresse ? elle sait très bien qu’elle peut pas, nadja, y a la condamnation qui pèse au-dessus de sa tête. comme une voix murmurant à l’oreille ce qu’elle risquerait si elle s’aventurait à se défiler. alors elle entre. elle trouve l’appartement sans trop s’y attarder non plus. frappe et puis s’infiltre derrière la porte, tombant face à face avec l’homme qui l’a demandée. les yeux s'écarquillent discrètement, et elle reste silencieuse un instant, nadja. c’est un gamin. peut-être aussi âgé qu’elle, peut-être un peu plus. comment savoir ? il a rien de tous ceux qu’elle retrouve d’habitude dans la pénombre. il n’a ni la carrure ni l’envergure, nadja le devine en un seul coup d’oeil. et l’espace d’un instant, elle se demande s’il fait partie de ces hommes sans conscience qui tentent de l’entourlouper. s’il n’a vraisemblablement pas l’argent dont elle a besoin, s’il veut ce qu’elle offre sans offrir à son tour sa part du contrat. ceux qui la laissent rentrer bredouille face au châtiment. elle a de nouveau l’idée fugace de faire demi-tour, nadja, et elle n’est pourtant pas de celles qui jugent au premier regard, mais il lui suffit d’un regard un peu appuyé pour remarquer à ses yeux consternés que le gamin est peut-être tout aussi surpris qu’elle. bonsoir. ronronnement suave, les consonances de l’est roulant sur la langue. le manteau glisse des épaules frêles et elle dévoile le corps trop peu vêtu, enroulé dans une robe trop serrée. qu’est-ce que je peux faire pour toi, ce soir ? faussement aguicheur, quelques pas en avant. elle pourrait se montrer charmeuse de serpent, nadja, mais préférait ne pas avoir à le faire. à la place elle essaye de sonder, mais pour la première fois elle plonge dans l’inconnu. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Jeu 16 Mar - 9:47 | |
| le jour J. l'heure H. le grand soir. dans ton ventre, il y a ce fourmillement incessant de l'adrénaline qui ne cesse d'augmenter. t'en as presque oublié pour t'es là, tout seul, comme un con à attendre que le temps passe à toute vitesse pour te ramener l'ultime but de cette soirée. cet anniversaire un peu foireux où pour seul présent tu t'es offert un peu plus de solitude que celle déjà bien trop récurrente. plus d'amis, pas de famille, seul ton cafard pesant et l'insoutenable envie, pour une fois, de ne faire les choses que pour toi. toi et seulement toi. ce n'était pas prévu, calculé ou préparé. une envie soudaine de combler le vide par une présence nouvelle, différente, distante. une inconnue qu'on paye pour posséder le temps d'un instant. parce que y'a cette liasse de billets, produit d'une vente réussie, qui traînait, trop envahissante, trop pesante. un besoin fou de t'en débarrasser en joignant l'utile à l'agréable. un cadeau, de toi à toi, pour une heure tout au plus à t'oublier dans les bras d'une poupée qui ne te parlera pas, qui ne te jugera pas, qui donnera ce qu'elle a donner avant de filer comme si rien n'était arrivé. c'est tout ce que tu veux. un peu de tendresse sans rien avoir à justifier. t'en as besoin. petite accalmie providentielle dans ce capharnaüm usant qui t'entoure. et ça fait plus d'une heure que tu tentes de t'en persuader. ça fait plus d'une heure que tu oscilles entre positivité et regrets. tu te sens mal d'avoir à donner autant pour si peu. tu te sens mal de jouer les égoïstes. tu te sens mal à l'idée de te faire des illusions sans même savoir vraiment si elle finira par arriver. tu te sens mal, pourtant tu espères et tu l'attends, jusqu'à ce que finalement, les coups sur la porte te sortent de ta torpeur. et, tu ne te fais pas prier pour ouvrir, soucieux de te rassurer que c'est bien ce que tu avais demandé, soucieux de te raccrocher à la réalité de ce qui est sur le point d'arriver. c'est bien elle. ce visage inconnu bordé de cheveux miels, d'une expression indéchiffrable entre appréhension et un tu ne sais quoi qui lui donne ce charme si particulier des filles de joie. tu restes un instant à la regarder, interdis, sans doute aussi troublé qu'elle à vous regarder dans les yeux pour vous inquiéter de savoir si c'est bien vous que vous deviez retrouver. bonsoir. il n'y a pas de doute, c'est bien elle. salut… bonsoir. tu te rattrapes maladroitement. tu ne la connait pas. ce n'est pas ton amie. ce n'est pas une femme que tu as l'habitude de côtoyer et auprès de laquelle tu t'es déjà écorché. ce qui te dérange, c'est qu'elle a l'air à peine aussi âgée que toi. poupée de porcelaine aux allures angéliques qui traduisent à peine la déchéance à laquelle elle se soumet. elle est jeune. terriblement jeune et les embruns de l'est qui éclosent sur sa langue renvoient l'image de ces filles que l'on arrache à leur pays pour les réduire en esclavage par ici, entre les mains d'hommes peu scrupuleux pour soulager leurs envies. et soudainement, la culpabilité t'embrasse quant à l'idée de participer à cette entreprise dégueulasse. bêtement, tu pensais que ça serait beaucoup plus simple que ça. qu'est-ce que je peux faire pour toi, ce soir ? tu la fixes, abruti en te débattant intérieurement pour garder ta constance et ne pas flancher. t'en sais rien dans le fond, tu n'as jamais fait ça. la seule femme qui se rapproche d'elle et que tu connais, t'avais pas besoin de te réduire à toute cette mise en scène pour l'approcher et jamais, non jamais, tu n'as eu besoin de lui passer dessus au titre de prostituée. la même chose que tu fais d'habitude ? balbutié nerveusement. tu t'essayes à un sourire pour camoufler tout ça et répondre à sa question sans vraiment le faire. tu ne sais même pas ce que tu as le droit d'exiger d'elle ni quelles en sont les limites. d'habitude, quand tu te passes d'avoir à payer pour le scénario lubrique qui tourne dans ta tête, c'est beaucoup plus évident. beaucoup plus facile. la mécanique habituelle que tu connais, elle en est changée et malgré toi, ce soir, t'es forcé d'admettre que sans elle pour t'initier, t'es définitivement perdu. déjà… reste pas là, entre, installe toi, fais comme chez toi. tu te sens tellement ridicule que tu te refermes instinctivement, retrouvant ta fidèle froideur en lui ouvrant chemin jusqu'au reste de ton misérable appartement. tu te doutes bien qu'une poule comme elle a l'habitude de se mêler à un tout autre monde rien qu'aux prix exorbitants qui suivaient ses services. avec cette somme, t'aurais pu refaire ton monde. votre monde. mais, aux grandes occasions, les grands investissements, alors tu chasses cette idée de ta tête en passant une main derrière ses épaules dénudées pour la forcer à s'avancer et fermer le verrou derrière vous. tu ne voudrais pas qu'un importuns de ta tribu vienne troubler ton petit manège et réduise à néant tes perspectives de passer un moment plus tranquille pour l'occasion. je vais être honnête, c'est la première fois que je fais ça... que tu lâches finalement dans un soupire. tu restes un instant, une demie seconde, face à la porte pour cacher ton embarras et rassembler ton courage pour la regarder à nouveau par en dessous. mi-troublé par cette beauté ensorcelante, mi-confus de ne pas savoir dans quelle folie tu t'es embarqué. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Ven 17 Mar - 9:10 | |
| étrange. différent. tout change dans l’atmosphère, dans le lieu, dans l’homme à qui à faire nadja. c’est sans doute pas plus mal, assez pour attirer son attention, égayer sa curiosité, et rassurer un peu son palpitant qui file à vive allure d’inquiétude. elle sait jamais vraiment nadja, sur qui elle va tomber. et elle a vu assez d’hommes passer pour savoir qu’aucun n’est jamais aussi blanc comme neige comme ils aiment pourtant le dire. nadja, elle en voit passer de toutes les couleurs, des désirs étranges et des habitudes toutes aussi loufoques, certaines juste bizarroïdes, d’autres à faire frémir. et si le cadre, si le verrou qui se referme derrière eux semble l’angoisser quelque peu, elle en montre rien nadja. et pourtant dieu sait qu’elle entend des histoires d’horreurs, des filles qu’on ne retrouve jamais, de celles qui disparaissent aux mains de geôliers plus importants encore que ceux qui les emploient. elle sait que ça peut lui arriver à nadja, qu’il suffirait d’un instant d’inattention pour qu’elle n’en ressorte plus jamais. mais elle voit pas ça sur le visage du gamin. y a que la fatigue et la détresse, que l’épuisement et l’inquiétude sur les traits marqués du visage pourtant si beau. elle devrait pas être là nadja, c’est une certitude qui se dessine de plus en plus. et lui non plus ne devrait certainement pas être là, pas face à elle en tout cas. les âmes égarées à la croisée des chemins. il sait pas, le gamin. comment il pourrait savoir ? y a une sorte d’innocence dans ses mots qui touche la gamine tchèque, qui font naître un sourire discret sur les lippes, alors qu’elle s’avance jusqu’à lui. si je peux être honnête, tu ressembles pas non plus aux hommes que je vois d’habitude. y a presque un brin amusé dans la voix, les confidences qui la détendent un peu. c’est rien qu’un gamin qu’elle se dit. quelqu’un qui lui fera pas mal. quelqu’un qui perdra pas ses moyens. un novice qui ne sait pas qu’on traite les traînées comme bon leur semble. elle a peut-être une chance de bien s’en tirer, nadja, elle a qu’à suivre le mouvement. faire quelques pas de plus en faisant claquer les escarpins jusqu’à éliminer la distance qui les sépare et puis poser des mains douces et rassurantes sur ses épaules. la première chose à faire, c’est de te détendre. on est tous seuls ici et moi… bien moi, je sais garder tous les secrets. souffle enjôleur, et les mains fines qui glissent sur la poitrine. elle se détend un peu nadja, peut-être au même rythme qu’elle retrouve ses habitudes, ses marques. y a toujours le regard un peu surpris, un peu perdu du gamin comme point d’ancrage, celui qu’elle se permet pas de lâcher, pour ne pas retomber dans la terrible réalité qui les entoure. ensuite, j’ai besoin de voir la somme. pour être sûre que tu mens pas. pour pas la mettre en danger, et que tout se passe comme prévu. elle a même pas l’impression qu’il l’ait, cette somme, à en voir son appartement et tout ce qui l’entoure. elle a pas du tout l’impression qu’il appartienne à son monde en fait, et ça lui pince le coeur d’imaginer les raisons qui ont pu le conduire jusqu’à elle. mais elle montre rien, nadja. rien de ce qu’elle ressent vraiment. toujours ce qu’ils ressentent, eux. comme un miroir. comme une ombre parfaite de ce qu’ils veulent entendre. pour le reste, tu peux commencer par me dire ton prénom. la voix suave encourageante, et pourtant nadja voit bien que c’est pas tellement ce qu’il veut d’elle. faut tout recommencer, là. c’est pas comme d’habitude. pas comme ces hommes avec qui tout est facile. pas comme ces habitués devant lesquels elle n’a qu’à se déshabiller. nadja, elle voit bien que c’est pas quelqu’un pour elle. qu’un garçon comme ça doit sûrement avoir une copine quelque part, pas très loin. une bande d’amis. sûrement un travail. quelques emmerdes aussi, parce que c’est pas drôle autrement. qu’il a sûrement la vie qu’elle aurait pu avoir, si tout avait été différent. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Dim 19 Mar - 21:04 | |
| tu ne sais pas pourquoi tu l'as dit, pourquoi tu l'as avoué. ça ne changera probablement rien à la tournure de cette soirée mais, pour autant, t'as eu besoin de te rassurer. de la rassurer peut-être, elle aussi. admettre cette inexpérience qui fait d'elle l'initiatrice et de toi le néophyte. elle n'en reste pas moins une femme et toi un homme mais, si jusqu'ici t'as eu maintes occasions de voir ce que l'un et l'autre peuvent donner ensemble, t'es moins à l'aise lorsqu'il s'agit de rajouter le facteur tapineuse à l'équation. à quoi bon le nier alors que la moindre parcelle de ton être semble se paralyser à mesure que les choses se concrétisent, se matérialisent. tu n'es sans doute pas le premier à le confesser, ni même le dernier. si je peux être honnête, tu ressembles pas non plus aux hommes que je vois d'habitude. tu as relevé les yeux avec un intérêt nouveau en la voyant se rapprocher, incapable de réfréner ton propre sourire en voyant l'ébauche du sien s'éclipser. il est doux et communicatif, pour autant il trouble à peine ta nervosité. tu n'es pas plus différent d'un autre pourtant, même si à l'évidence un monde tout entier te sépare des habituels qui doivent s'érafler à son contact. ceux qui n'ont que faire de dépenser un mois de salaire trois fois dans la même journée pour assouvir leurs plus bas instincts en oubliant l'humanité qu'ils écorchent derrière ces corps qui se font objets seulement pour les contenter. ces poupées de porcelaines aux robes dénudées qui s'avancent sur l'écho sordide de leurs pantoufles de verre pour jouer les cendrillons le temps d'une heure, le temps d'une nuit. ton sourire s'évapore à nouveau lorsque ses mains s'invitent jusqu'à toi, balayé par ce frisson traitre qui te secoue. instantanément ton regard dévie jusqu'à ses mains. ce contact, tu ne l'attendais pas, si bien que tu le redoutes. la première chose à faire, c'est de te détendre. on est tous seuls ici et moi… bien moi, je sais garder tous les secrets. c'est délicat, comme une caresse. comme celle de ses mains qui glissent sur toi avec un naturel déconcertant. une tendresse que tu connais peu et n'apprécie pas plus. la méfiance vient éclore au creux de ton ventre, nourrissant cette appréhension farouche qui te poursuit. tu ne peux pas te détendre avec cet effroyable sentiment de culpabilité qui t'assomme un peu plus à chaque instant. à chaque fois que sa voix se fait entendre, que ses mots laissent miroiter l'inévitable suite qui vous attend et rappellent les raisons de sa présence à tes côtés. ensuite, j'ai besoin de voir la somme. tu soupires faiblement en plissant le nez dans un rictus dégoûté, un peu déçu qu'elle te ramène aussi prestement à cette réalité écoeurante d'un rapport que l'on monnaye. étrangement, t'aurais pensé que la question se poserait plus tard. après. à la fin de ce rancard hasardeux. c'est pourtant la seule certitude qu'elle a de ne pas s'offrir pour rien et pour toi l'indéniable certitude d'avoir ce que tu attends. pour le reste, tu peux commencer par me dire ton prénom. instinctivement, t'as ce rire un peu crispé, lâché dans un souffle irrité alors que tu attrapes ses poignets pour te détacher d'elle. ringo. ça sort machinalement. comme un réflexe. un réflexe auquel tu as l'habitude de répondre suffisamment souvent pour pas te perdre dans ton mensonge. pour une fois, tu serais presque fière de pouvoir te cacher derrière ce prénom ridicule. mais, pas tout à fait, pas assez pour rester planté là, à la regarder sans sourciller. tu t'éloignes quelques instants jusqu'à ta chambre pour récupérer son due. cette maudite liasse de billets qui représente la seule chose qui la raccroche à toi. la seule raison qu'elle a d'être encore là lorsque tu reviens vers elle. enfin, ça n'a pas vraiment d'importance, hein ? rhétorique légèrement amer qui s'évapore dans un ricanement sarcastique. tu t'avances, sans vraiment lui prêter attention, plus préoccupé à faire glisser les billets d'une main à l'autre pour vérifier que le compte y est. tu l'as déjà fait toute la journée, peut-être un millier de fois avant de fixer ce rendez-vous mais, l'incertitude te hante toujours. d'abord ton fric et après ton cul, ni plus, ni moins. ça changera rien pour toi d'avoir un nom de plus ou de moins à rajouter à ta liste. que tu conclues finalement en lui tendant son argent avec méfiance. t'y restes imperceptiblement accroché comme si tu tenais ta propre vie entre les mains. le regret commence déjà à s'insinuer sournoisement t'irradiant d'une force insoupçonnée alors que finalement, rien n'a encore vraiment commencé. inévitablement tu retournes te planquer derrière ta froideur sauvage pour retrouver un semblant de confiance en toi. un semblant de constance qui voudrait faire croire que c'est bon, que tu es prêt. te force pas à donner l'illusion que j'suis différent de la centaine d'autres, fais juste ce que t'as à faire. c'est un peu moins mauvais que tu l'aurais voulu. trop suave, trop consciencieux. comme une prière sourde d'abréger ces préliminaires faussement délicats alors que ton regard s'aventure déjà à la déshabiller sans la moindre gêne. t'aurais aimé que ça soit différent de toutes les autres fois. un peu moins brut, un peu moins apathique mais, tu comprends que belle-de-nui ou pas, tu n'y échapperas pas. parce que si toi tu sembles différent de ceux qu'elle a l'habitude de frôler, elle, n'est pas si éloignée de ce que tu connais. finalement, il n'y a plus que ces billets qui vous séparent pour donner un nouvel attrait à cette comédie malsaine que tu as trop de fois répétée. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Jeu 23 Mar - 2:38 | |
| les mains glissent avec lenteur, début de jeu de séduction auquel nadja est désormais bien habituée. la douceur qui la caractérise est presque souvent suffisante à elle-même et pour la première fois, elle est surprise de voir que ça ne fonctionne pas, nadja. presque comme un animal sauvage, effarouché, le gamin se renferme, se recule presque d’un pas à son contact. c’est étrange, si étrange que nadja s’en retrouve elle aussi tout autant désarmée. et elle n’a aucune idée de quoi faire dans ces moments-là, l’expérience prouvant bien souvent que les clients qui l’appelaient n’en étaient pas à leur première fois. qu’aucun ne se dégonflait, pas en gardant leur maudite somme d’argent, en tout cas. et là, quand tout l’inverse semble se produire, nadja se retrouve impuissante, les nerfs tordant son estomac d’une façon singulière, tandis qu’elle sent son corps se raidir, au vu du comportement plus que douteux de son partenaire. elle perd son sourire enjôleur nadja, cesse de faire des efforts pour quelqu’un qui ne veut visiblement pas d’elle. elle s’impatiente même légèrement, venant à se demander pourquoi le gamin demande les services d’un gang s’il n’en a finalement pas envie. nadja, elle se dit souvent que peu importe combien elle essaye, il y aura toujours des hommes qui passeront sous son radar, des gens qu’elle ne comprendra pas, des âmes qu’elle laissera dans l’ombre. et peut-être qu’il fait partie de ces gens-là, sans trop qu’elle ne parvienne à comprendre pour quoi. t’as raison, ça change rien. qu’elle répond avec une distance maîtrisé, loin du froid glacial mais tout autant de la chaleur séductrice qu’elle arborait quelques secondes plus tôt. elle laisse ses mains retomber le long de son corps, incrédule, pendant qu’elle le laisse s’énerver, s’éloigner pour aller chercher ce qu’elle mérite. nadja, elle est tout aussi dégoûtée de cet argent que lui et pourtant, elle ne peut pas se permettre de partir sans. alors elle se raidit un peu plus, sans savoir si elle devrait partir, si elle devrait insister. il l’a appelée, après tout, et sur l’instant elle déteste plus que tous ces newbies qui pensent savoir ce qu’ils veulent. ces gamins qui veulent jouer aux grandes personnes pour reculer à la dernière minute. alors peut-être qu’il a raison, oui. peut-être que ça ne change absolument rien pour elle, mais pour lui non plus, et c’est probablement pour cela qu’elle ne lui dévoile pas son prénom en retour. t’es qu’un nom de plus sur une longue liste pour moi. c’est pour toi que ça change. elle hausse les épaules nadja, ne comprenant pas très bien où il souhaite en venir. et elle prendrait avec joie la porte s’il le lui demandait, mais pour l’instant, elle reste encore plantée dans la petite entrée obscure, mime un regard sévère qui ne lui sied que très peu. alors si tu commences déjà à regretter de tromper ta petite-amie, ou peu importe pourquoi tu fais ça, mieux vaudrait ne pas me faire perdre mon temps plus longtemps. ça sonne comme un avertissement, presque comme un affront. elle repousse un peu les limites nadja, celle qu’elle a pourtant l’habitude d’écraser bien sagement au fond d’une poitrine virulente, secouée sous le poids de tout ce qu’elle enferme. elle est tellement loin de sa douceur habituelle qu’elle en est mal-à-l’aise de rester là, sous les yeux de cet homme qui se permet de la juger. comme s’il était mieux. comme s’il méritait mieux qu’une pute. nadja, elle aurait sûrement envie de lui expliquer qu’il n’est pas mieux qu’elle, à faire appel à ses services, et pourtant elle s’en empêche, ayant déjà trop payé par le passé les risques d’une inconscience pareille. elle écoute les directives, sans jamais détendre ses muscles, sur la défensive. très bien, si c’est ce que tu veux. qu’elle finit par souffler, quand il pense enfin savoir ce qu’il veut. alors elle s’approche sans perdre une minute, loin de la douceur. elle imite son comportement, mime hors pair, alors qu’elle retire son t-shirt d’un geste rapide, s’attaque déjà à la braguette de son jean sans lui laisser un moment de répit. où est-ce que tu veux le faire ? sur la table ? contre le mur, ou la porte ? ou bien peut-être dans votre lit, si tu peux l’assumer. c’est tout ce qu’elle est finalement, nadja, et elle a tord de vouloir prétendre le contraire. une poupée dont on manipule les ficelles comme bon nous semble, une poupée dont on tue l’âme, pour ne garder que le corps, déjà trop usé. |
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sans panash ▹ posts envoyés : 2848 ▹ points : 1 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : av. morphine, profil we <3 ▹ avatar : billy huxley.
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Ven 24 Mar - 21:39 | |
| t'as raison, ça change rien. même si elle le confirme, elle n'en a pas l'air convaincu. par son sourire qui se meurt et sa douceur qui se fane. comme si une autre suite pouvait être attendue à ce genre de tête-à-tête. quelque chose d'un peu plus humain, d'un peu plus chaleureux. comme si tout ça ne s'arrêtait pas qu'à l'étreinte glaciale de deux corps pour une baise stérile et programmée, avec même une limite de péremption pour se terminer. ça n'est jamais plus que ça. un schéma perpétuel dans lequel on se réfugie autant qu'on le fuit. parce que dans le fond, tu n'as pas fait appel à elle par ce pur hasard qui voudrait faire croire que tu n'as plus que ce genre de femmes à ta portée. sous un monceau de mauvaise foi, derrière l'inconscience biaisée, c'est autre chose. quelque chose de bien plus obscure que tu peines à vouloir admettre. cette femme qui se tient devant l'entrée, tu ne l'as pas appelée au hasard. c'est parce qu'elle revêt le même profil écoeurant qu'une autre. c'est parce qu'elle baigne de la même aura pernicieuse qu'une autre. c'est parce qu'elle est ce qui se rapproche le plus de cette liaison dangereuse que l'on t'a arrachée qu'elle est là. entre prétextes purement charnels et ce besoin tacite d'une douceur que tu ne trouveras nulle part ailleurs. pourtant, elle n'en reste pas moins différente. ce n'est pas la voix que tu connais. ce n'est pas ce parfum que tu as l'habitude de humer. et, pour peu que t'en ai vu, ce ne sont pas les courbes contre lesquelles tu as pris tant de plaisir à te consumer. finalement, il n'y a peut-être que la décadence qui les rapproche. t'es qu'un nom de plus sur une longue liste pour moi. c'est pour toi que ça change. non, ça ne changerait rien. rien de plus si ce n'est de confirmer que t'es assez idiot pour te leurrer derrière des illusions à peine correctes. ça finirait même par te donner l'envie d'y renoncer mais, ce n'est pas ce que tu veux. aussi douloureuse soit la chute qui te réceptionne, tu es prêt à aller au bout pour ne pas essuyer les regrets. alors si tu commences déjà à regretter de tromper ta petite-amie, ou peu importe pourquoi tu fais ça, mieux vaudrait ne pas me faire perdre mon temps plus longtemps. tu te mords la langue pour t'éviter de répliquer avec plus d'hostilité. à ne pas la connaître, t'as l'impression d'entrevoir plus facilement les limites à ne pas franchir. comme si l'habitude finissait par user l'attention, par obscurcir la considération. mais, pour une fois c'est différent. pour une fois tu prends la mesure de ton intolérance que tu prends tellement plaisir à reprocher aux autres. tu n'es pas mieux, finalement et quelque soit son statu, elle n'a probablement pas besoin que tu le lui rappelles pour en souffrir. peut-être que c'est ça le secret. arrêter de les voir simplement comme des putes mais, comme les femmes qu'elles sont derrière ce masque de trop. c'est sans doute trop tard pour le réaliser maintenant qu'elle se referme avec la même détermination que toi. maintenant ses traits se parent d'une sévérité qui ne lui va pas. maintenant que t'as finis de passer pour le plus salaud des connards. très bien, si c'est ce que tu veux. une maladresse de faux départ qui te vaut de renouer avec ce fameux manque de tact que tu voulais à tout prix éviter. elle ne te laisse même pas le temps de réagir pour te débarrasser ton haut avec cette facilité déconcertante et prendre la direction plein sud avec ses mains. désarçonné, t'as l'impression de n'être qu'une routine mécanique entre ses doigts. entre ses mots. où est-ce que tu veux le faire ? sur la table ? contre le mur, ou la porte ? ou bien peut-être dans votre lit, si tu peux l'assumer. tu soupires en levant les yeux au ciel avant de te décider à stopper ses gestes dans leur course avant qu'elle ne finisse de griller les étapes. d'accord, t'as mal agis. très mal agis. assez pour mériter qu'elle te traite avec autant de froideur pour te laisser embrasser ta culpabilité. mais ça, c'est encore pire que ce à quoi tu t'attendais. arrête avec ça, pourquoi tu penses forcément que je trompe quelqu'un ? une rhétorique que tu pouffes légèrement en te reculant pour échapper au contact de ses doigts, ravalant ton irritabilité pour ne pas l'encourager dans cette voie corrosive qui ne vous mènera probablement à rien. y'a rien de ce qui puisse arriver ce soir que je pourrais avoir du mal à assumer. que tu finis par admettre, le regard fuyant. non, tu ne tromperas personne, si ce n'est toi. tu ne blesseras personne si ce n'est ta dignité. ou du moins ce qu'il en reste. tu ne l'as pas appelée pour te défiler au moindre prétexte. t'es juste un peu trop con, un peu trop brut pour une douceur pareille. une douceur que tu as trop facilement fait de gâcher. pourtant, c'est ça que tu veux. ni plus ni moins. pas de rage dévastatrice qui balaye tout sur son passage. pas de rancoeur dégoulinante au coin de la bouche. pas d'hostilité injustifiée. excuse moi… je m'attendais pas à ça c'est tout. un soupire nerveux qui s'échappe alors que tu hausses les épaules pour chasser cet interlude désagréable aussi vite qu'il a commencé. tu n'es pas déçu, seulement confus à devoir évoluer en terrain inconnu. pour autant, ça n'élève rien à ta curiosité, rien non plus à cette envie qui t'a bousculé toute la journée. alors, tu finis par te décider pour prendre ton courage à deux mains et donner à sa présence le but qui lui a été confié. tu te rapproches en oubliant d'être timide ou trop brut pour passer un bras derrière ses jambes et la soulever sans aucune peine. un poids plume que tu as vite fait de ramener jusqu'à ton humble chambre. mon lit sera très bien. non pas que toutes ses propositions soient trop aventureuses, t'as seulement besoin de faire dans la simplicité. pour une fois. alors, tu la reposes avec une délicatesse un peu maladroite, tu lui imposes de ne te laisser à voir que son dos pour commencer à la débarrasser de sa robe. t'en profites pour laisser courir tes lèvres sur son épaule, désireux de pouvoir enfin goûter à cette chair offerte qu'il te tarde de découvrir davantage, sous d'autres aspects, un peu moins stériles. tranquillement, l'appréhension finit par s'évaporer, ne laissant plus qu'un calme serein t'enlacer et une envie débordante te presser. est-ce que t'acceptes tout ou bien y'a des limites ? une simple question de curiosité que tu laisses t'échapper en remontant jusqu'à l'orée de son oreille. dans un dernier geste tu fais définitivement glisser sa robe pour te laisser tout le loisir d'apercevoir le peu qu'elle voulait bien encore dissimuler, avant d'inviter la demoiselle à te faire face à nouveau. tu n'oublies pas qu'elle a peut-être des envies elle aussi, ou à l'opposé, des craintes. tout un tas de petits détails qui demeurent importants malgré tout ce que la situation peut prétendre. quelque chose qui rappelle qu'elle n'est pas un objet, seulement une femme que tu es censé aimer le temps d'une soirée. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Jeu 30 Mar - 4:57 | |
| elle est sur la défensive, nadja. elle sait plus comment faire. pourtant difficilement déstabilisée par le comportement de ses clients, ce soir, tout semble être à reprendre. à réapprendre. tout est à recommencer et c’est sans doute le plus effrayant. l’inattendu, elle aime pas trop ça nadja, préférant largement ces têtes qu’elle connaît déjà bien trop, ces gestes qu’elle répète avec automatisme, cette routine qu’elle exerce sans plus même y peser, pour soulager, réconforter, faire oublier, éveiller désir et plaisir. ce soir c’est différent, il n’y a qu’à voir cette rencontre inconfortable, ces débuts chaotiques pour comprendre que nadja n’est pas sur le même terrain que d’habitude. c’est nouveau et c’est étrange, c’est tout un rituel qu’elle se doit de comprendre rapidement, pour ne pas se mettre dans une situation qu’elle regretterait probablement. il la stoppe à nouveau, et nadja, elle se contente de poser des yeux inquisiteurs sur son visage, sur le ton sec puis doux qu’il emploie avec elle. tout change dans son comportement, à l’exact opposé de nadja. velouté puis tension, méfiance puis rédemption. c’est pas le cas ? elle est presque surprise de l’entendre, nadja. les mains bloquées dans celle du gamin, qui refuse de la laisser continuer sans plus la moindre explication. et encore une fois, nadja sent le poids de cette rencontre lui incomber, l’impression désagréable de tout reprendre à zéro, de réaliser que ses techniques d’ordinaire infaillibles ou presque ne fonctionnent pas, qu’elle ne sait vraisemblablement pas y faire, avec ce garçon qui ne semble pas plus en savoir qu’elle. ils sont perdus, là, au milieu de la pièce, à ne pas savoir se trouver, à ne même plus essayer de faire semblant de se comprendre. elle abandonne nadja, en finit avec la douceur, puisqu’il n’y semble pas adepte, puisqu’il semble pas connaître. la résistance s’efface petit à petit et c’est le rire, rauque, gêné qui s’échappe quand elle se sent soulevée dans les airs, portée aussi légèrement qu’une feuille à travers le petit appartement, jusqu’à une chambre rustique. le confort le plus simple, à tel point qu’il pourrait ressembler à celui auquel nadja a droit, dans son dortoir. un simple lit, sans plus de fioritures. vide et froid. solennel et sous-estimé. t’as pas besoin de chercher à te faire pardonner, tu sais. dit dans la confidence, se laissant aller à être contrôlée. c’est pas nadja qui dicte les actes, pour une fois, c’est celle qui écoute, qui obéit, qui se laisse faire autant qu’elle se laisse amadouer. y a les baisers papillons qui remontent le long de sa clavicule, la tête penchée témoigne d’une douceur qu’elle offre habituellement, trop peu préparée à la recevoir en retour. elle en frissonne, nadja, le palpitant agité et l’estomac noué d’une nervosité à son comble. la robe glisse sans aucune émotion, dévoilant un corps frileux, rendu vulnérable d’être débarrassé de ses dernières murailles. elle est entière devant cet inconnu, prête à être malmenée ou possédée, vulgaire poupée de chiffon dont l’on tire les ficelles. pourtant elle n’en montre rien nadja, lorsqu’elle lui fait enfin face. il n’y a que des yeux de biche qui soutiennent, que des lèvres enjôleuses qui glissent dans le cou de sa victime, qu’un coeur battant, craintif, qu’il pourrait sans doute deviner tant elle presse ses courbes contre les siennes. je peux être qui tu veux, pour ce soir. susurre séducteur de l’accent prononcé, demi promesse qu’elle octroie, là, quand elle s’efface complètement, quand elle n’est plus nadja, qu’elle est maria, luisa ou cheryl, brune, blonde ou bien formée, possessive, agitée ou même passionnée. quand elle mène la danse, rien qu’un instant, lorsque ses doigts se font caresses brûlantes sur des épaules dessinées qu’elle abaisse avec douceur pour le faire asseoir sur le bord du lit, quand elle file à sa suite, s’asseyant à califourchon pour retrouver la chaleur des corps qui se devinent. elle oublie nadja, il n’y a plus rien qui importe, comme un automatisme un peu travaillé qui rendrait les choses un peu plus facile. un peu plus supportable. la seule question à te poser, c’est de savoir celle que tu veux que je sois. murmure enivrant qu’elle glisse tout contre son visage, remuant légèrement. elle a les yeux qui cherchent nadja, le doigt glissant sur le menton, avant d’accaparer les lèvres de l’inconnu qu’elle mordille légèrement, à mi-chemin entre hargne et douceur, danse répétée des milliers de fois, bâtissant l’attente pour une retombée en fanfare, faisant s’oublier les moeurs. elle sera qui il veut, nadja. celle qu’il cherche à oublier ou bien la nouvelle lubie, déposant les pansements sur un coeur qu’on a fini d’essayer de soigner. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Sam 1 Avr - 2:16 | |
| tu n’es que ça finalement. un salaud de plus qui s’offre les services d’une poupée scandinave pour tromper. ni plus, ni moins. mais, seulement à ses yeux, parce que t’as la conscience tranquille de savoir que non. aussi étonnant que ça puisse paraître, tu ne réponds pas de ce trait commun à ses habituels clients qui se pressent à ses pieds. toi, t’es plutôt l’idiot qui n’a pas trouvé d’autre stratagème pour se voiler la face. d’autre solution pour se noyer dans ses illusions. c’est pas le cas ? tu secoues la tête à la négative avec toute la détermination dont tu peux être capable. non, ce n’est pas le cas. qui pourrais tu tromper ? qui serait assez stupide pour se laisser tromper ? mieux, qui serait assez stupide pour avant tout vouloir de toi au point que tromper soit possible ? personne. seulement des histoires de passage, qui viennent et repartent. des coeurs et des corps abandonnés qui viennent s’échauffer au-près du tien jusqu’à ce que le temps passe et qu’il ne reste plus rien. comme ça se passera avec elle quand vous aurez trouvé comment vous apprivoiser. t’essayes, à coup d’excuses timides pour justifier ta connerie. celle qui ne veut pas plier. celle qui gronde toujours en sourdine pour s’affirmer. mais, t’as pas besoin avec elle. t’as rien besoin de cacher, rien besoin d’excuser. ce soir, tu peux être qui tu veux avec elle, surtout celui que tu n’as jamais été. le bon, pas la brute. le doux, pas le mauvais. celui que tu te bornes tant à réfréner pour laisser croire qu’il n’a jamais existé. ce soir, tu t’effaces au profit de ce nouveau visage. celui qui prend l’initiative de tout balayer pour reprendre autrement. de tout recommencer. et, elle rit. un rire incertain qui ferait chavirer même le plus solide des palpitants pétrifiés. t’arques un sourire, conquis avant de pouvoir enfin démarrer les hostilités. t’as pas besoin de chercher à te faire pardonner, tu sais. t'aimerais lui dire que ce n'est pas le cas mais, c'est faux. tu lui dois bien ça pour trouver encore le courage d'être là malgré ton humeur de chien. et si j'en ai envie ? que tu lâches simplement, tes lèvres toujours à la conquête de sa peau. si ce n'est pas une obligation pour elle, toi t'en as besoin. pour te donner bonne conscience et te dire que tu as mérité de l'approcher et de recevoir tout ce qu'elle pourrait t'offrir ce soir. de son corps à sa plus simple attention. peut-être que c'est le cas lorsqu'elle se retourne enfin jouant de ses mains pour exhorter l'envie, de ses lèvres pour palier à l'ennui. une tendresse nouvelle à laquelle tu t'abandonnes sans craindre plus, savourant cette communion spontanée qui tend à naître entre vous deux. plus de méfiance, plus d'inquiétude, seulement cette chaleur ensorcelante et rassurante. je peux être qui tu veux, pour ce soir. elle oublie de répondre à ta question te laissant docilement aller à son souhait pour t'asseoir, abruti par la myriade de promesses que soulève la rumeur de son souffle. très bien. y'a cette esquisse fascinée qui se dessine sur tes lèvres alors que tu la rattrapes pour la capturer dans l'étreinte de tes bras. peu à peu, t'en oublies qui elle est, ou qui elle n'est pas. t'en oublies ce rôle maintes fois répété, maintes fois usé, qu'elle exécute à la perfection contre toi. parfaite illusionniste qui dompte malgré tout l'inapprivoisable. peut-être que ce n'est que ça le secret. oublier et se laisser porter au lieu de vouloir éternellement tout contrôler. la seule question à te poser, c'est de savoir celle que tu veux que je sois. les iris intéressées s'accrochent une dernière fois aux siennes jusqu'à ce qu'elles disparaissent, soufflées par ses bercements aguicheurs et la morsure délicate de ses lèvres sur les tiennes. là, comme ça, tu ne sais pas qui elle pourrait être d'autre que cette fille de l'est au sang chaud qui t'envoûte à t'en faire tourner la tête. cette femme hypnotisante qui soulève tes instincts les plus bruts tout en encourageant cette douceur inconnue que tu tentes encore d'apprivoiser. c'est nouveau. maléfique. à tel point qu'aucune autre astuce pour faire taire ta culpabilité et dédramatiser l'instant, ne fonctionnera. c'est elle que tu veux, pas une autre. accroché par la simple force de ses lèvres provocantes, de tes mains qui se font curieuses sur sa chair enivrante, tu te laisses prendre au jeu. au coeur de cette étreinte tu fermes les yeux pour t'abandonner, pour laisser le moindre de tes sens succomber jusqu'à que cet élan un peu plus fougueux te presse. maintenant impatient, tu la fais basculer pour l'allonger sans relâcher ses lèvres. tes mains se font un peu plus curieuses cherchant avec légèreté à l'éveiller autant que tu peux l'être en sacrifiant ta propre tolérance. tu brûles, te décidant enfin à relâcher tes investigations tactiles pour passer le pas. à bout de souffle, tu finis par renoncer à sa bouche pour te redresser et terminer l'entreprise de te débarrasser de tes derniers vêtements, qu'elle avait commencée un peu plus tôt. un instant fugace où tu te rassois, fébrile, pour t'octroyer un dernier pan d'intimité en te détournant légèrement pour te conditionner. il n'y a ni regrets ni remords, seulement les dernières miettes d'une appréhension latente qui se débat contre le contact corrosif de tes ardeurs. un soupire déterminé plus tard et tu te ravises pour laisser l'envie rejoindre le besoin. besoin de son corps contre le tien. besoin de sa douceur contre ta férocité. besoin de cette délivrance qu'elle est la seule à pouvoir te donner. tu plonges pour la retrouver à nouveau, remontant le long de ses interminables jambes que tu dévores du bout des lèvres, avant de pouvoir la débarrasser entièrement de sa lingerie rendue obsolète. entre tes gestes tu marques une pause en découvrant la mignonne petite fossette qui surplombe la courbe de ses fesses. tu ricanes un instant avant d'effacer ton sourire pour y déposer un baiser légèrement mordant. une dernière petite folie avant de trouver l'écueil de son entrecuisse où tu trouves refuge en même temps que tes lèvres retrouvent les siennes. une étreinte définitive qui se fait d'abord maladroite, réservée, le temps d'apprivoiser ce corps que tu ne connais. une incertitude qui, tu le sais, s'évaporera aussi vite que l'euphorie te gagnera.
Dernière édition par Nash Caldwell le Mer 12 Avr - 21:47, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Mer 12 Avr - 4:28 | |
| c’est pas le cas. étrange, nadja aurait pourtant parié le contraire. ça lui paraît pas normal que le gamin soit là de son plein gré, sans idée de vengeance, de violence, de voracité. pas par pouvoir, ni par supériorité. qu’il soit là parce qu’il en a envie, et c’est tout. elle a pas l’habitude des clients comme ça, nadja, ceux à qui elle a à faire d’ordinaire sont plus du genre à claquer les billets, à montrer qui est le chef. c’est un renouveau qui ne lui déplaît pas. elle pourrait presque se laisser tenter, nadja. s’abandonner légèrement dans une aura qui ne lui sied guère, aux côtés d’un homme qu’elle ne reverra sans doute jamais. pas parce qu’il oscille à travers les femmes comme elle, juste parce qu’il n’en aurait probablement pas les moyens. tout respire le manque, autour d’elle, une chambre qui ressemble à la sienne, très loin des suites de luxe dans laquelle on la retrouve, pour se perdre au creux de ses bras tendres. il y a quelque chose de soulageant dans cette constatation, de presque rassurant. et dans un sens elle a presque envie de l’émerveiller le gamin. lui en donner pour son argent. lui donner de quoi rêver peut-être encore un peu, parce que tout indique que ce n’est sans doute pas dans cette cage qu’il rêve à quoi que ce soit. c’est ce qu’elle offre, habituellement. des bras dans lesquels oublier. une chaleur à en regretter toutes les autres. alors elle charme avec une danse maintes fois répétée. attire en ne laissant plus partir, obsède avec des lèvres qui s’amusent à jouer avec celles de son amant. et ça fonctionne, cette fois aussi bien que les autres. les bras se referment derrière sa taille et l'emprisonnement et nadja, elle n’a plus qu’à se laisser guider, porter, basculer sur le lit, plus qu’à se laisser manipuler comme elle le fait habituellement, avec ces clients de haut rang aux exigences très strictes. et là, aussi surprenant soit-il, il n’en est rien. pas de désirs douteux, de demandes particulières et surprenantes, frisant le ridicule. pas de chorégraphie, perpétrée depuis des lustres, pas d’use d’une femme qu’on traiterait comme un pantin. et c’est étrange. rien dans ce corps à corps doucereux ne lui rappelle qu’elle est ici par obligation, qu’elle se trouve à la merci d’un homme plus important qu’elle ne le sera jamais et nadja n’a jamais connu ça, auparavant. rien que le frisson malgré elle de sentir des mains glisser le long de sa taille, de ses cuisses, se montrer curieuses d’un corps qu’elles n’ont encore jamais parcouru. rien que le toucher sulfureux, faussement impatient de le sentir contre elle, rien que les baisers fiévreux qu’elle exécute alors qu’il ne semble plus vouloir s’en détacher. c’est une tendresse qu’elle est habituée à donner mais trop peu habituée à recevoir. c’est un plaisir qu’elle n’a jamais atteint avec quiconque auparavant et dont elle semble pourtant s’approcher dangereusement aujourd’hui. pas de ceux qui comblent, juste de ceux qui rendent l’instant supportable, agréable. et c’est bien suffisant pour lui tirer un rire étonné de sentir la morsure de ses dents contre le creux formé par la courbe de ses fesses, bien suffisant encore pour enfermer ses épaules dans ses bras rassurants, presque maternels, de le garder contre elle quand ils entrent enfin en communion. et elle ne sent rien. rien du tout, nadja. juste l’entrechoc des hanches contre les siennes, et le grand vide logé au creux de la poitrine et du bas ventre de ne jamais ressentir aucun plaisir. le retour violent à la réalité qui lui en coupe le souffle, moment désagréable à passer, la gorge nouée. alors elle se raccroche à lui, nadja, à ce ringo, qui lui offre toute l’attention qu’on donne habituellement aux femmes normales, l’encerclant un peu plus près d’elle, pressant ses épaules ou ses reins un peu plus contre elle, laissant derrière elle la marque des sillons provoqués par ses ongles. le dos se cambre et les soupirs viennent mourir à l’orée de sa nuque, cachant le visage qu’elle enfouit dans son cou. et elle se contente d’imiter, nadja, de reproduire ce qu’elle connaît pour palier à ce corps trahi par le manque de sensations. elle cherche à nouveau, nadja, de ses doigts, de ses lèvres. aventureuse. séduit un peu plus, attise encore un peu. inverse les rôles. laisse penser qu’il n’y a plus que lui, qu’il comble tout ce que les autres n’ont jamais su trouver avant. illusionniste hors pair. le saut de l’ange, dans le grand noir. le palpitant cognant à vive allure dans le vide. ces cavités incapables d’être apaisées. il n’y a plus grand chose à faire, à part se raccrocher à cet instant de toutes ses forces tout en souhaitant l’oublier pour de bon. |
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sans panash ▹ posts envoyés : 2848 ▹ points : 1 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : av. morphine, profil we <3 ▹ avatar : billy huxley.
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Mer 19 Avr - 0:22 | |
| c’est si facile. presque trop facile. comme si cet instant n’avait attendu que toi. comme si elle n’avait attendu que toi. une illusion parfaite qui te donne l’impression d’être unique, important. loin de l’insignifiance qui t’a toujours accompagnée. là, bercé entre ses bras, contre la caresse incendiaire de son corps, au sein même de celui-ci, tu deviens un autre rendu capable de tout oublier, jusqu’aux raisons qui t’ont poussées jusque là. l’absence et les regrets. rendu capable d’oublier jusqu’à cette peur qui te paralysait. elle s’évapore pour ne plus laisser la place qu’à ce besoin dévorant de la faire tienne juste pour cette fois. et, malgré tout, tu fais trainer ce moment, ravalant ton impatience pour profiter de cette fois comme si c’était la dernière. parce que ça le sera, à l’évidence. alors, tu t’en imprègnes sans rien précipiter, te découvrant des intentions insoupçonnées qui donnent à cette danse des allures moins stériles que tu le pensais. comme si ce n’était pas qu’une parmi tant d’autres, encore moins la vendeuse de fantasmes que l’on paye lâchement avant de l’oublier dans un fond de capote plus bon qu’à jeter. ça devient aussi naturel qu’avec une vieille amie qu’on ne se lasserait jamais d’aimer. aussi prenant et brûlant qu’avec celles que déjà, tu connais. c’est peut-être même mieux quand tu te souviens que sans vous connaître, ça semble pourtant si vrai. la gêne et l’appréhension disparaissent quand il ne reste plus que votre étreinte pour tout surplomber. juste elle et toi pour tout partager. jusqu’à cette insidieuse tendresse qui se referme autour de toi. de cette envie d’encore que réclament ses mains qui te pressent comme si ce n’était pas déjà assez, de ses ongles qui mordent savamment ta peau. de cette infinité de détails qui cherchent, attisent, provoquent à en renverser la cadence atténuée. et tu te noies dans cette pernicieuse frénésie, oubliant que peut-être, elle n’en éprouve pas le quart. oubliant que si son rôle est de t’emmener rêver sous la voûte de tes propres passions, ce n’est qu’une obligation pour elle, non pas une envie. parce qu’elle joue bien des apparences, mieux que n’importe qui. entre réalité et faux semblants, elle soustrait ses propres attentes au profit des tiennes. et, c’est probablement tout ce qui lui importe, quitte à s’effacer derrière le toucher enivrant de ses doigts et de sa bouche. ou à s’imposer là où tu ne l’attendais pas comme lorsqu’elle renverse la tendance en échangeant vos rangs. un coup de théâtre qui te surprend et t’arrache un râle de protestation. t’étais bien dans ta lancée, occupé à ce que tu sais faire le mieux, dominer et dévorer sans que l’on y oppose la moindre résistance. alors, forcément tu te renfrognes un instant, trop troublé par cette initiative qui malgré tout, sans ton esprit de contradiction pour vouloir prétendre le contraire, est loin d’être déplaisante. une fantaisie qui te rappelle qu’elle est là pour quelque chose de différent, de plus captivant. une fantaisie qui te rappelle aussi et surtout que tu n’es pas obligé d’être avec elle celui que tu as toujours été autrement. et, si habituellement tu refuses, pour une fois tu te laisses aller sans rien y changer. tu te laisses dompter. ravalant toutes mauvaises intentions de vengeance pour simplement renouer avec tes habitudes un peu plus sauvages qui souffrent de devoir sagement se muer. de tes mains qui se raccrochent à ses hanches pour imposer ce rythme un peu plus fougueux, de ton corps qui se cambre pour chercher plus loin encore les méandres de ce contact exaltant. tu t’abandonnes jusqu’à jouer les équilibristes sur la fine frontière qui maintient encore l’enchaînement de vos deux êtres. mais, si votre tango passionné semble pouvoir s’éterniser contre le temps, toi, tu connais ta limite. ta fin peut-être même. cette vague caustique qui renait et meure par l’intermittence de vos jeux de hanches. tantôt lointaine, tantôt trop proche jusqu’à s’incruster définitivement à en devenir insupportable. elle aussi fini par capituler, au même titre que ton myocarde défaillant et de ton souffle foireux. et, si intérieurement tu te débats pour ne pas céder, t’y es quand même forcé. raz de marée spasmodique qui te balaye, te renverse mais, surtout, te libère lorsque d’égale à égale, tu te redresses pour pouvoir enlacer et embrasser une dernière fois ton amante d’un soir. réflexe un peu honteux qui préfère dissimuler les faiblesses derrière un sage simulacre pour réduire au silence et effacer les ravages de cette fin exaltante. des secondes qui se font minutes où tu restes quelque peu abruti, dérouté, le souffle court à contempler par dessus son épaule la réalité qui s’en revient. il y a cet instant fugace où tu la détestes de t’avoir réduit aussi facilement à si peu. animal esclave de ses désirs coupables, de ses viles instincts. alors, rapidement tu la laisses s’échouer à tes côtés, un peu froidement, désireux de te détacher un instant de cette présence trop corrosive qu’elle est devenue. cet instant silencieux où tu renoues avec ta culpabilité alors que ton épiderme brûle toujours de son contact contre lui. t’es perdu entre tes remords et ce besoin timide de savourer sa présence jusqu’aux dernières miettes qu’elle voudra bien te laisser. et finalement, tu comprends que ce n’est pas à elle que tu en veux. seulement à toi. l’idiot bête tétanisé d’avoir pu craquer, encore plus à l’idée de la voir s’en aller. parce que c’est ça que tu voulais. cette simple présence, connue ou inconnue. ce réconfort confus de savoir quelqu’un à tes côtés. savoir que tu n’es pas seul, avec ou sans stupre à la clé. alors, tu soupires pour te raviser, récupérant les draps contre toi pour te donner de quoi t’occuper. t’as le temps encore un peu ou tu dois partir tout de suite ? question qui se fait plus timide que tu l’aurais voulu derrière les restants tremblants de ta respiration haletante. ce n’était pas long. assez pour te retourner l’esprit et te laisser le coeur plus vide qu’il ne l’était déjà mais, pas assez pour que tu t’en sois lassé. qui le pourrait ? malgré les remords qui t’assaillent et contre lesquels tu te débats intérieurement, tu comprends que tu as encore besoin d’elle pour les faire taire. juste comme ça, réconfort sommaire, simplement blotti contre toi. comme ça, comme t’en as jamais eu besoin avant aujourd’hui. alors, doucement tu te rallonges, cherchant maladroitement à retrouver l’émeraude de ses yeux tout en enroulant un bras autour de sa taille pour la ramener contre toi. je voudrais pas que tu files comme une voleuse… que tu ricanes nerveusement, désireux d’être convainquant mais, surtout embarrassé et incertain. tellement que t’es incapable de soutenir son regard plus longtemps, cherchant le moindre prétexte pour t’en préserver, comme de regarder tes doigts tracer des lettres imaginaires sur la chair de son ventre. je connais même pas ton nom en plus. finalement tu retrouves ton sérieux derrière cette constatation qui se voudrait interrogative. un nom qui éclipse l’existence tangible de cette femme quand elle joue les anonymes. un nom qui restera probablement le seul souvenir témoin de cet instant hasardeux qui menace de se terminer d’un moment à l’autre quand elle aura décidé qu’il en fut assez. un nom qui sera seul à pouvoir nommer ce petit bout de rêve réel qu’elle aura pu t’offrir ce soir. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Ven 28 Avr - 4:03 | |
| c’est enivrant. décadent. doux et fiévreux à la fois. et si elle avait été une fille comme les autres, peut-être bien qu’elle aurait pris plaisir à cet échange doucereux, qui les renvoyait tous les deux à l’expression la plus simple de deux êtres humains. mais nadja n’étais pas une fille comme les autres et cet échange n’était pas des plus naturels qui soient. ils pouvaient y donner la forme qu’ils voulaient. ils pouvaient s’y sentir aussi à l’aise que possible. ils pouvaient soigner cette sorte de mal être de façon tout à fait éphémère dans les bras l’un de l’autre, l’un comme l’autre savait que ce n’était pas un échange normal. pas vraiment. nadja, elle peut transformer cet instant comme elle le souhaite, sûrement à titre de représailles qui, si elles ne viennent pas de lui, viendront sûrement de ces bourreaux qui attendent son retour de pied ferme, au club. c’est lui qui a vraiment le pouvoir de donner à cette petite heure des allures d’enchantement ou bien de torture complète. et elle était surprise de son comportement aussi désinvolte face à toutes les cartes qu’il avait en main sans jamais s’en servir une fois. c’était comme s’il faisait abstraction de ce qu’elle était et de ce qu’elle représentait, pour ne laisser que la femme chancelante derrière, la tchèque à l’accent à couper au couteau fatiguée de prétendre. nadja. et elle, dénudée de tous ces principes, préjugés, s’en remettait à lui. nadja, elle a la barrière qui se floute légèrement, l’acte qui la laisse avec l’estomac creusé mais la tendresse peu habituelle dans laquelle elle pourrait oublier tout le reste jusqu’à se laisser sombrer elle-même. elle en laisserait de côté la nausée, l’horreur. elle est concentrée, nadja, concentrée sur l’objectif, les boucles blondes tombant en cascade sur le dos nus, le bassin remuant s’accrochant avec plus de vigueur à son conjoint. et quand enfin, les voix se brisent, quand les souffles s’épuisent, quand elle l'accueille dans toute l’impulsion du moment au creux de ses bras, quand leurs lèvres se rejoignent pour sceller un pacte, nadja n’est plus la putain. elle se délie des chaînes, lentement, doucement, se réjouit de façon la plus triste et pathétique au monde du peu d’affection qu’elle ne retrouvera plus avant longtemps, ose presque un sourire amusé quand ils basculent de nouveau avant qu’elle n’échoue lâchement sur le côté. une courte seconde de flottement avant qu’elle ne s’enroule à moitié dans le drap, avant qu’il ne passe sa main autour de sa taille, artiste d’un jour sur la peau fine sensible au toucher presque délicat et il ne faut qu’une autre seconde pour qu’elle ne retrouve le rôle qui lui sied si bien, se collant avec enthousiasme contre son flanc. j’ai encore un peu le temps. qu’elle souffle, un coup d’oeil rapide vers le radio-réveil sur la table de chevet. dix-sept minutes, voilà le temps qu’il lui reste, avant qu’elle ne s’engouffre à nouveau. avant qu’on ne toque doucement à la porte pour leur rappeler à tous les deux que le temps, c’est de l’argent. et qu’elle ne doive s’en aller vers son prochain client. elle en frissonne presque d’effroi, nadja, d’avoir à s’offrir à la chaîne tant que la nuit restera. nadja, elle a beau tout détester de cette organisation, elle préfère bien largement quand elle part pour toute la nuit, quand il n’y a qu’un homme, et pas toute une ribambelle qu’elle se doit de terminer avant le petit matin. elle laisse glisser distraitement ses doigts sur son torse, trace quelques lignes imaginaires le temps de revenir à la réalité. et de ne pas tout mélanger, c’était ce qu’il pouvait lui arriver de pire. et puis je pars jamais sans dire au-revoir. elle a les yeux qui croisent les siens, nadja, et cette fois, son sourire a presque l’air complice, les lèvres rencontrant son épaule et la galaxie de grains de beauté qu’elle embrasse avec un amusement qu’elle ne feint même pas. nadja, si elle pouvait, elle se contenterait de ces moments, ceux où elle arrache invisiblement cette part d’affection qu’elle gardera bien sagement avec elle. nadja, elle donne leur dû à tous ces hommes mais leur vole ce qu’ils ne s'imaginaient un jour pouvoir manquer. nadja, elle est imposteure, y qu’avec ça qu’elle peut tenir, qu’un regard tendre ou un geste gentil à son égard, qu’une attitude un peu différente de ces hommes qui aiment dominer. c’est nadja. qu’elle souffle alors, presque avec réserve. nadja ou une autre finalement. nadja, elle a jamais vraiment été sûre. nadja, c’est peut-être même un nom qu’elle se donne, pour ne pas souiller la gamine tchèque qui vit encore à l’intérieur d’elle, et qui ressort parfois, les nuits d’incertitudes. nadja, c’est le froid enneigé des villages d’hiver, la chaleur des tavernes. nadja, c’est roulé sur la langue avec l’accent de l’est, dénigrant l’existence d’une tout autre personne, effacée depuis longtemps au profit de celle qu’elle est devenue. nadja, c’est le nom qu’elle donne aux hommes, pour qu’ils s’en souviennent, la redemandent une autre fois. nadja, parce que donner son corps ne suffit plus, il faut aussi donner son âme. nadja, c’est pas des filles qu’on croise souvent, et pourtant… mais c’est pas aussi original que ringo. ça vient d’où ? et pourtant nadja c’était loin d’être aussi excentrique que ce nom. nadja, elle peut pas s’empêcher de penser que ces américains sont fous, à nommer leurs enfants de toutes les façons possibles. ringo, c’est pas un nom qu’on croise tous les jours. pas non plus un nom qui se mélange dans la masse. ringo, c’est caractériel et différent. c’est pour sûr un nom qu’on oublie pas non plus. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Sam 29 Avr - 20:39 | |
| j’ai encore un peu le temps. tu le retiens à peine ce sourire qui s’esquisse sur ton visage. le conquis, le soulagé. celui qui aurait voulu voir cet instant s’éterniser encore longtemps. à la place de quoi il ne reste qu’un peu de temps. quelques minutes volatiles auxquelles tu te raccroches comme un désespéré. autant que tu peux te raccrocher à elle et cette chair qu’au départ tu redoutais. cette chair aux mille et un plaisir que ce soir tu as aimé pour sa tendre douceur plus que pour ce qu’elle avait à te donner. cette chaleur humaine simple et délicate qui apaise et rassure. c’est l’être humain qui se cache derrière que tu cherches. l’essence, sans fard, sans poudre pour maquiller le vrai. le sincère. celle qui par soucis de professionnalisé se sentirait obligée d’être là avec toi. et, pourtant. elle aurait pu répondre non, refuser le contact de tes bras et déjà chercher à s’envoler. au lieu de quoi, elle reste immobile et docile sous le toucher de tes doigts, encore plus proche de toi que tu n’aurais osé l’espérer. et puis je pars jamais sans dire au-revoir. conclusion pleine de promesse qu’elle appuis du bout de ses lèvres qui viennent courir à nouveau sur ta peau. une tendresse inhabituelle qui t’arrache un frisson que tu peines à réfréner autant que ce sourire idiot qui campe sur ton visage. ça paraît tellement naturel, tellement complice et partagé. c’est nouveau, différent, à des années lumières de ce à quoi tu t’attendais en te lançant dans le grand bain de ce genre de services mais, tu ne regrettes pas. c’est encore mieux. plus vrai, plus vivant. petites attentions qui empêchent les regrets d’éclore. qui donnent l’impression de ne pas être un de plus perdu dans la ronde infernale de ses nuits. seulement un qu’elle prend le temps de bercer et d’apprécier comme si elle n’y avait jamais été forcée. une affection communicative même, assez pour ravaler tes envies de détruire tout ce que tu touches pour cette conserver et protéger la fragilité de cet interlude. c’est nadja. les yeux dans les siens, tu te fais la promesse intime de garder ce prénom profondément encré dans ton esprit pour pouvoir nommer encore longtemps la saveur si particulière de ce bonheur éphémère qu’elle t’a inoculé ce soir. un bonheur, oui. fugace et faible mais, un bonheur quand même. un de ceux que tu n’as pas éprouvé depuis longtemps. trop longtemps pour voir celui-ci s’éteindre à l’instant même où elle s’évaporera. un prénom, aussi, que tu garderas dans la perceptive qu’un jour, peut-être, tu la croiseras de nouveau. ici, ou ailleurs. par ta propre volonté ou non. dans cette même vie triste et morne où sa présence rime avec sacrifice, ou dans une autre où le temps sera moins compté. mais c’est pas aussi original que ringo. ça vient d’où ? légèrement, ton sourire s’éteint et ton regard s’échappe. tu parles, y’a pas plus ringard que ringo… t’as ce rire un peu amer alors que tu réfléchis à la question. t’avais oublié ringo et même nash. tu les as laissé de côté pour ce soir. oublié l’histoire qui te précède et même ce pourquoi tu l’as fait venir. oublié l’abandonné, l’esseulé, le désespéré. et, ça revient se heurter sur les vagues scandinaves de ses mots que tu voudrais pouvoir esquiver. alors, dans un soupire tu te laisses le temps de la réflexion. doucement, tu te détaches de l’étreinte qui vous enveloppait pour les lancer en quête de ton jean lâchement délaissé et ce que tu es sûr de trouver dans tes poches. ton paquet de précieuses blondes que tu t’empresses d’en extirper. un petit plaisir post-coïtale dont tu ne te lasses jamais. tu en récupères une que tu prends le temps d’allumer pour tirer une longue latte salvatrice le temps d’observer le plafond comme si c’était la première fois que tu le voyais. ça vient juste d’une mère qui fantasmait plus sur les beatles que sur ses responsabilités. elle a dû se dire qu’en appelant ses gamins comme des stars, ils en deviendraient aussi. que tu finis par lâcher dans un nouveau souffle nicotiné. mais comme tu vois, j’ai pas vraiment eu le même destin… puis ça fait toujours moins rêver que nadja. prénom dit maladroitement, avec forcément moins de classe que lorsque ça roule sur sa langue. tu t’appliques discrètement à retourner la conversation pour ne pas l’encourager sur ton sujet. pour ce mensonge éhonté et la marée de remords qui l’accompagne. pour ne pas gâcher la tranquillité de cette instant avec des souvenirs qui fâchent. laisse moi deviner… russie ? ou pologne ? peut-être ukraine ? que tu reprends en passant un bras derrière la tête pour te redresser un peu et reprendre ta contemplation de ce visage poupin qui est le sien. tu retrouves ta mine amusée en même temps que tu cherches à mettre une origine sur les embruns européens qu’elle dégage. elles viennent toutes plus ou moins des mêmes destinations. princesses scandinaves arrachées à l’autre bout de l’atlantique pour un voyage qui ne se terminera jamais. et, soudain ça te frappe. ça fait quoi de partir de chez soi ? une question qui manque de discrétion mais, que tu assumes. oui, t’es curieux de savoir ce que ça fait de quitter sa mère patrie. ce que ça fait de partir sans se retourner. ce que ça fait de tout laisser, de tout abandonner. qu’importe les raisons qui l’ont amené à le faire, qu’importe les sacrifices qu’elle a dû elle-même faire. tu le demandes, sincèrement curieux d’en connaître la réponse qui se cache derrière cette aventure à laquelle tu ne te risqueras probablement jamais. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Dim 7 Mai - 4:00 | |
| quelques minutes. c’est tout ce qu’il reste, elles s'égrènent au fil des secondes. le sablier du temps qui ne s’arrête jamais. et de cette union qui n’en est pas une, de cette rencontre improbable, de ce réconfort trouvé au creux d’autres bras plus froids, il n’en restera rien. dilapidé, comme tout le reste. nadja, elle sait pas vraiment ce que ça lui fait. partagée entre deux inverses. cet homme, qu’elle déteste implicitement parce qu’il l’a payée, dans l’unique but de se servir d’elle. poupée tchèque travestie de rouge à lèvres et vêtue d’une robe trop courte, trop serrée. poupée dont on ne servira que dans un seul et unique but, qu’on usera jusqu’à la moelle, qu’on maltraitera de toutes les façons possibles. poupée tchèque destinée aux hommes les plus fortunés, bien loin du petit gabarit que représente son client du soir. elle comprend pas, nadja. ça lui échappe, et si elle ne cherche pas trop à savoir, la curiosité lui pique le nez, s’éveille doucement au creux de ses poumons. et si elle est incapable de ressentir ce dégoût qui est propre à tous ceux qu’elle côtoie d’ordinaire, elle peut pas oublier, nadja. ce qu’elle fait là, pourquoi elle est là. dans cet appartement rustique qui n’a rien de ceux dans lesquels on l’invite d’habitude. et si elle devrait ressentir cette rage profonde d’injustice et de laissé pour compte, nadja, elle ne ressent pas plus qu’un vague pincement au coeur, effacé par la facilité qu’elle a à se laisser aller. un instant, c’était comme si elle oubliait. comme si elle se forçait volontairement à ne pas y penser pour s’assurer quelques minutes de répit, quelques minutes loin de ceux qui exigent de sa part qu’ils la possèdent. tu veux dire que t’es pas une rock star ? lèvres retroussées, oeillade malicieuse. nadja, elle a jamais la compassion bien loin, se dit qu’il est sûrement mieux de ne pas les laisser l’un comme l’autre ne pas s’apitoyer sur leur sort. elle a les lèvres qui se font douces, sur la peau fine de la clavicule, l’enchanteresse retrouvée, rien que pour quelques minutes éphémères. et puis elle vient, la question. entrée invasive dans le jardin secret. l’évidence que jamais personne ne prononce, étalée sur la place publique. y a les membres de nadja qui se tendent légèrement, le mouvement de recul jusqu’à retomber sur l’oreiller, pour remonter les draps sur la silhouette découverte et mise à nue. tchèque, comme toutes les autres j’imagine. ça l’amuse peut-être, lui, mais nadja, ça la renvoie directement à tout ce qu’elle essaye de cacher. paraître normale aux yeux des autres. ne pas être décrite comme la simple putain qui s’enroule dans leurs draps dès qu’il leur en prend l’envie. nadja, elle se dit que finalement il n’y a rien qui la démarque de toutes les autres filles de son rang, qu’elle est exactement comme toutes les autres : invisible et prévisible. y a son histoire qui s’efface à mesure qu’il pose les yeux sur elle avec son sourire malicieux, ses souvenirs qui s’éparpillent parmi ceux de tant d’autres blondes à la silhouette angélique et l’accent au couteau. la blague ne trouve qu’à moitié d’écho et nadja, elle perd pas son regard doux. elle se dit qu’il comprend pas, comment il le pourrait en même temps. c’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais. qu’elle se contente alors de répondre, le faible sourire reprenant sa place sur le bout de ses lèvres. doux euphémisme pour caractériser l’enfer dans lequel elle s’est plongée toute seule, quand elle a cru partir pour une vie meilleure. un changement d’air. tu parles. elle était trop jeune pour s’en douter nadja, trop naïve pour croire à l’horreur de certains personnages. et maintenant, elle passe ses nuits à s’en mordre les doigts nadja. on a troqué ses rêves de meilleur pour un enfer pire encore que celui qu’elle a vécu au pays. et sa jeune soeur, qui subira bientôt le même sort qu’elle… t’as déjà été ailleurs qu’ici ? soufflé avant de s’étrangler avec le poids des pensées. le poids de la culpabilité. nadja, elle a pas pensé à deux fois avant d’emporter sa soeur avec elle et tout quitter. alors elle retourne la question, un brin curieuse, parce qu’elle se dit que l’accent américain pur et dur qu’elle entend n’a sans doute pas vu beaucoup de pays. alors elle se redresse, sans jamais le quitter de ses grands yeux curieux, la tête posée sur les genoux repliés sous le drap de ce lit bien trop petit pour être confortable, pour deux. je peux te poser une autre question ? elle hésite, nadja. peut-être qu’elle devrait pas. elle pose jamais de question, nadja, elle se dit que y a rien qui la regarde. y a que comme ça qu’elle s’en sort, à raser les murs sans jamais fixer ce qui dérange, à tout écouter en prétendant le contraire. nadja, elle sait se rendre invisible, elle s’efface tout en se disant qu’il n’y a qu’ainsi qu’elle évite le pire. pourtant, il y a la curiosité qui lui mord la langue et des questions restées sans réponses qui lui paraissent trop improbables pour s’en faire une idée elle-même. t’as dit que c’était la première fois que tu faisais ça. qu’est-ce qui t’a décidé à le faire maintenant, alors ? c’est pas vraiment d’ordre vital, c’est juste pour faire la conversation. c’est peut-être pour ça qu’elle a pas vraiment de mal à s’oublier, nadja. y a pas toute la pression d’agir en ayant peur de s’en prendre une, d’agir pour satisfaire, de répondre aux attentes de ces grands hommes qui pensent que le monde leur appartient. y a quelque chose de différent chez le gamin, dans sa façon de se comporter, dans sa façon de la toucher. et nadja, elle pourrait pas dire combien elle préfère mille fois passer la soirée avec lui qu’avec un de ces magnats d’affaires dégueulasses qui ne la toucheraient dans l'unique but de la salir. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Dim 21 Mai - 2:12 | |
| vous auriez pu commencer par là. confessions à demi-intimes pour se reconnaître, se découvrir, s’apprivoiser. vous auriez pu, aussi, vous éviter, vous distancer et ne jamais rien vous confier. vous auriez pu laisser dans les souvenirs de l’autre des apparences illusoires et mystérieuses. oublier un instant l’humanité de l’autre et vous éteindre dans les caprices corrosifs de la vie sans rien vous donner de plus qu’un corps contre de l’argent sale et usé. mais, entre les battements encore irréguliers des coeurs chamboulés, dans l’écho des souffles esquintés, la complicité s’éveille. plus qu’une putain étendue sous le regard désabusé d’un fils de rien, vous vous accordez au coeur de ces confessions tardives qui font de vous plus l’ami que l’étranger. et, même parler de soi, de ces sujets qui d’ordinaire ravivent les douleurs enfouies, ne se relève pas aussi compliqué. ça paraît si peu soudainement. presque rien. seulement un souvenir volatil qui s’échappe sans aucune honte. je sais garder tous les secrets. alors, à quoi bon les taire quand pour une fois ils ne semblent être qu’une infinité. tu veux dire que t’es pas une rock star ? il y a ce souffle chaud et taquin qui voit se grossir l’affinité. il y a aussi ton rire qui se fait moins timide, piqué à vif de ne pas avoir à être gêné face à une femme dont le destin est sans doute beaucoup moins paisible que le tien. c’est peut-être à cet instant précis que la réalité vous rattrape. au détour d’une simple question qui rappelle qui elle est, ce qu’elle est, d’où elle vient, ce qu’elle a fait. une simple question qui abime ce semblant de complicité naissante en laissant de nouveau apparaitre la frontière qui vous sépare. elle s’éloigne imperceptiblement lorsque de tes mots tu retraces les contours de son identité. tchèque, comme toutes les autres j’imagine. elle se referme, se superpose à la généralité ennuyeuse de toutes ces filles aux origines trop prévisibles. elle rejoint la ronde interminable des stéréotypes européens que tu as si facilement suggéré. pourtant, non. de ce que tu en sais, du peux que tu en as vu, elle est loin de ces clichés putassiers derrière lesquels elle se range si sagement. peut-être même que son histoire diffère de tous ces autres récits trop de fois entendus. et, si le temps ne t’était pas compté, t’aurais voulu savoir ce qui se cache derrière cette soudaine pudeur qu’elle affiche et qui te laisse perplexe. la même qui te fait hésiter et bouscule l’allégresse pour vous replonger au coeur du sérieux. peut-être est-ce la question de trop mais, avant même que tu ne t’en rendes compte, c’est une autre qui trouble le silence. c’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais. réponse décevante qui fait naître les regrets. peut-être aurait-il mieux valu que tu n’en demandes rien. le rêve américain n’a de rêve que le nom. pour y avoir vu le jour et y avoir écorché chaque parcelle de ton âme, tu le sais mieux que quiconque. nadja, elle, a probablement dû y perdre toutes ses attentes, toutes ses espérances. parce que dans sa voix suinte la nostalgie d’une jeune femme déjà trop abimée par la vie malgré son sourire qui demeure inaltérable. alors, tu veux bien croire qu’elle aspirait à mieux. tu veux bien croire aussi, que dans le fond, elle a peut-être plus de courage que tu n’en auras jamais pour supporter la laideur de cette vie qui l’a accueillie et la vivre encore aujourd’hui. t’as déjà été ailleurs qu’ici ? une dernière bouffée arrachée à ta ton mégot et tu finis par secouer la tête. non, jamais… je connais que l’amérique et pire, que savannah. ironique, tu souris mais, dans le fond t’aurais aimé pouvoir dire oui. mais, où partir ? où aller quand déjà ici vous n’aviez presque rien ? où aller sans avoir un semblant de moyens ? nulle part ailleurs que dans cette vieille rengaine qui ne vous a jamais lâché. et, même si souvent tu t’es rêvé sur d’autres routes pour découvrir d’autres horizons peut-être un peu moins sordides que ceux d’ici, tu n’as jamais trouvé le courage de t’en aller. ce sont les autres qui se sont envolés pour toi. pour vous. ce sont les déserteurs qui ont fait vos voyages, les nouvelles rencontres qui ont fait vos aventures pendant que vous, vous vous enlisiez sans trouver la force de vous échapper. c’est dans l’exotisme de ces hasards comme celui de ce soir que le monde s’ouvre à vous. trop brièvement. trop fugacement. trop maladroitement. pourtant, c’est suffisant pour toi à défaut de pouvoir espérer mieux. je peux te poser une autre question ? machinalement, tu hausses les épaules en guise de oui tout en te redressant pour abandonner ton mégot dans la première chose capable de faire office de cendrier. puis tu reportes ton attention sur elle, soucieux de savoir ce qu’elle peut bien avoir à te demander. toi, le plus imprévisible de vous deux. t’as dit que c’était la première fois que tu faisais ça. qu’est-ce qui t’a décidé à le faire maintenant, alors ? et, celle-là, tu ne l’attendais pas. sur toutes les questions qu’elle aurait pu te poser, c’est bien la seule que tu aurais préféré pouvoir éviter. celle qui rappelle ta solitude et la parade pathétique derrière laquelle tu t’es planqué pour faire croire le temps d’une heure que tu pouvais exister sans elle. celle qui se souvient à quel point tu crains pour avoir fait fuir tout ceux en qui tu tenais. celle qui rappelle aussi, que même les meilleurs moments ont une fin. j’ai jamais eu besoin jusqu’ici… mais les choses changent et c’était l’occasion. ça manque de conviction, même toi, dans le fond, tu n’y crois pas. manque de crédibilité marqué par ton regard fuyant et cette sale nervosité qui revient pareille à celle qu’elle était au commencement. non, jusqu’ici, c’était différent. jusqu’ici il y avait encore un semblant d’amis pour occuper le temps. mais les choses changent et les amours s’en vont, les amitiés se défont. et, toi tu demeures toujours à la même place pour attendre les départs, attendre les retours. ces derniers temps, c’était l’apogée d’une vie foireuse à inévitablement tout gâcher. le retour brutal d’une existence plus rythmée par ta facilité à plus éloigner les gens autour de toi que les aimer. ce soir, c’était le moment pour tout laisser de côté. ce soir, il fallait qu’elle soit là pour te permettre de tout oublier. inconsciemment, aussi, de te racheter. pour toutes ces occasions manquées où tu as fait plus de mal que de bien. mais, si l’évidence te frappe maintenant, l’avouer, l’assumer, n’en reste pas moins difficile. puis je voulais pas être seul et rendre mon anniversaire encore plus pathétique… que tu finis par reprendre dans un soupire. finalement, tu te redresses pour t’asseoir au bord du lit et récupérer ton caleçon et te rhabiller un minimum le temps que vos dernières minutes s’écoulent. dans un dernier geste, ce sont ses affaires que tu ramasses pour les poser sur le lit avant de lui accorder un dernier regard. je suppose que c’est là où s’arrête ton job. une réalité qui passe difficilement la barrière de tes lèvres malgré tout. parce que si les remords reviennent doucement éclore au creux de ton ventre noué, il y a aussi cette pointe de spleen qui se chagrine de la revoir bientôt disparaître derrière les traits de celle qu’elle n’aurait jamais dû être. pour toi, ce soir, elle aura été l’idéal d’un fantasme un peu trop fou de côtoyer la douceur où il n’y en avait jamais eu. elle aura aussi, été le présent aussi éphémère que précieux que tu n’aurais jamais pu espérer. elle sera, surtout, la réminiscence coupable et inoubliable qui restera gravée sur l’écho délicieusement étranger de son souvenir. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) Ven 26 Mai - 4:37 | |
| y a les yeux ronds de nadja qui rencontrent ceux de ringo. jamais quitté savannah. comment est-ce possible ? tout le monde part un jour. tout le monde. la ville d’à côté, le bout du monde. tout le monde a ses raisons. mais nadja, ça lui paraît improbable et elle se demande ce que ça fait, de ne jamais quitter son chez soi. de rester avec sa famille, ses amis. ça doit être confortable/ réconfortant/ sécurisant. nadja, elle se demande ce que ça vie aurait été si elle était restée dans son pays. si elle s’était contentée de dégringoler les montagnes de la république tchèque, parcourir son village de fond en comble. et passer les après-midi à cuisiner avec sa grand mère, et sa soeur. elle sait, que cette vie lui aurait probablement suffi, qu’elle l’aurait vécu sans jamais se plaindre. et puis était venue la promesse. une vie meilleure, en amérique. nadja, elle a tout donné pour y aller. pour s’éloigner de ce village maudit. y a plus rien qui l’attendait, là-bas, si ce n’est la grand-mère qu’elle a honteusement laissée derrière elle. mais elle pouvait pas rester, nadja. y a son nom, qu’on a sali, traîné dans la boue, humilié sur la place publique quand on a descendu papa pour trahison, quand on a lapidé maman, juste comme ça, parce qu’elle le défendait. après ça, n’a plus jamais été pareil. dans la rue, y avait les regards portés sur nadja. regardez-là, la pauvre gamine. nadja, elle a jamais été tranquille, plus après ça. poursuivie. hantée. elle était sûre qu’ils reviendraient pour elle. et ça, elle pouvait pas. peut-être qu’elle aurait dû, quand elle regarde ce qu’est sa vie aujourd’hui, la gamine aux grands rêves qu’on entourloupe aussi facilement. tant pis pour elle. c’est trop tard pour nadja, mais, c’est peut-être pas trop tard pour lui. j’imagine que ça doit devenir étouffant. elle comprend un peu la sensation, nadja. ne jamais sortir. confinée dans cet espace clos, cette chambre miteuse qu’elle partage avec une dizaine d’autres filles entassées les unes sur les autres. toute la ville, ça doit déjà être un terrain de jeu plus vaste que le sien, cantonnée à l’inferno et aux rares sorties qu’on lui octroie et qu’elle passe la plupart du temps au troisième oeil, avec caïn. étouffant, oui, elle ne peut qu’imaginer le sentiment, bien qu’elle ait parcouru la moitié du globe sans jamais voir de paysage autre que son petit village de pêcheurs ou bien savannah. alors elle ne dit rien, nadja, elle se contente de laisser le silence retomber. quelques minutes encore avant qu’elle ne doive rejoindre le monde extérieur pour le reste de la nuit. avec un peu de chance, elle pourra rentrer, laisser l’eau couler sur elle pendant vingt bonnes minutes à se pourquoi l’eau simple ne suffit pas à la laver de ses péchés. s’ils savaient, au village. si la grand-mère savait, si sa soeur s’apprêtait, elle qu’ils veulent mettre au même rang que nadja. jamais plus elle ne serait nadja à leurs yeux, elle ne serait plus que cette poupée déshumanisée, qu’on touche et retouche, maltraite, parfois, par plaisir ou par punition, jusqu’à en oublier sa conscience. nadja, elle hume les dernières vapeurs de cigarettes qui s’évaporent dans l’air de la chambre, les yeux inquisiteurs portés sur la silhouette de l’homme étendue dans le lit simple. et puis, ça lui saute à l’esprit, le puzzle dans son intégralité. c’est son anniversaire. et sans savoir pourquoi, nadja est prise d’un malaise, d’un inconfort qui lui fait penser que si elle avait su plus tôt, les choses auraient été différentes, sans trop pouvoir expliquer de quelle façon. peut-être qu’elle aurait réagi autrement. qu’elle n’aurait pas été autant sur la défensive à son arrivée, face à ses réactions déséquilibrées. sans être capable d’admettre que rien n’aurait changé. nadja, elle aurait pas agi différemment, elle n’aurait même pas tenté de lui faire plaisir parce qu’il s’agissait d’un jour spécial. mais elle se sent tout de même gênée de ne pas en avoir eu conscience plus tôt, de ne pas avoir eu toutes les cartes en main, de s’être concentrée si fort à se laisser aller. mais il ne lui laisse pas le temps de répondre, ou bien nadja réfléchit trop longtemps, avant de récupérer ses affaires sur le lit. je suppose que oui. quelques minutes encore avant qu’on ne toque à la porte si elle ne sortirait ne serait-ce qu’avec une minute de retard. parce que c’est comme ça, le gang n’accorde aucune minute de répit, pas quand on a pas payé pour elle. mais il ne lui faut que quelques secondes pour enfiler sa lingerie et remettre sa robe, à force d’habitude. tu peux m’aider à la fermer ? coup d’oeil par-dessus l’épaule, quand elle s'assoit sur le lit dos à lui. et quand enfin, il remonte la fermeture éclair jusqu’en haut de son dos, elle se tourne à demi vers lui, une main frôlant son visage avant d’approcher son visage pour y presser légèrement ses lèvres contre sa joue. joyeux anniversaire. qu’elle souffle contre sa joue, la main caressante une seconde de plus. elle s’éloigne, s’engouffre derrière la porte et puis soudain, juste comme ça, c’est fini. |
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| Sujet: Re: happy birthday, mister president. (nasha) | |
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| | | | happy birthday, mister president. (nasha) | |
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