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| It comes back to you (Tanca) | |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: It comes back to you (Tanca) Mer 10 Mai - 17:01 | |
| Ca toc à la porte. Merde. Et le regard qui dérive par la fenêtre, qui finit par se poser sur la voiture de police garée dans la rue. Ce n’était qu’une question de temps pas vrai ? Ils sont venu pour qui ? Pour Lucian ? Surement, y a de grandes chances que le paternel ai encore fait quelque chose de travers. Pour Ioan ? Pourquoi pas après tout, y a jamais rien de légal dans tout ce qui tourne autour de lui. Ou bien pour Rez ? Non. Impossible. Pas Rez. Ni Mihail. Lavinia encore moins. Alors qui ? Elle ? Tu parles, la bonne blague. Anca soupire doucement, avant de passer rapidement un gilet par-dessus son débardeur et enfile des chaussons. Pas vraiment présentable, mais ça fera l’affaire, faut dire qu’elle vient de se réveiller et y a quelques minutes encore elle dormait plus ou moins profondément. Elle était rentrée tard hier. Bien trop tard. Nouveau job, encore, toujours pire, et le dégout sur tout son corps, les bars miteux et la lumière blafarde, les verres renversés sur le sol et les remarques nauséabondes. Heureusement Serghei était venue la chercher à la sortie, la raccompagnant jusqu’à la maison, son bras protecteur passé autour de ses épaules. Rapide passage dans la salle de bain, elle essaye d’arranger ses cheveux en bataille, les cernes sous les yeux qu’elle n’a pas le temps de cacher, juste peut être un peu de couleur sur les joues histoire de se donner bonne figure. Parce que la première impression est toujours importante. Décisive, le plus souvent. Et si elle doit sauver encore une fois son père de la prison pour elle ne sait quelle magouille, elle sera prête à tout. « Maman laisse j’y vais » qu’elle clame en roumain à travers la maison, avant de dévaler les escaliers. La forme, elle la retrouve, doucement, l’absence de douleur dans son abdomen qui la fait sourire, et la cicatrice rosée qui dégonfle lentement. Elle saute la dernière marche avec légèreté, avant de reprendre son souffle, passant une mèche rebelle derrière son oreille. Courage Anca. La main devant la porte elle inspire un grand coup avant d’ouvrir, affichant son air le plus désolé possible. « Pardon j’étais sous la douche et je n’ai pas entendu toquer » ou un truc du genre, sourire gêné, le petit rire qui va avec et le tout qui se ramasse à ses pieds quand elle lève la tête pour dévisager le policier qui lui fait face. « Taffy ? » c’est plus fort qu’elle ça lui échappe, et c’est trois années en arrière qu’elle se retrouve propulsée. Taffy, le sourire doré et les vingt ans qui lui collent à la peau. Taffy, pauvre gars paumé nouveau à Savannah et le rire chaud. Taffy, Taffy, Taffy, qu’elle avait laissé tomber parce qu’elle avait eu peur, préférant démissionner sans un mot plutôt que de devoir l’affronter. Taffy et le cœur qui cogne, qui serre, et l’impression d’être ridicule tout d’un coup, dans son pyjama usé, les jambes nues et les cheveux pareil à nid d’oiseau. Merde. Taffy. Les souvenirs d’une époque où tout allait encore, quand ça vacillait entre deux états avant de continuer vers l’avant. Putain ce que c’est long trois ans. « Tu. Je. Tu fais quoi là ? » qu’elle murmure d’une toute petite voix, fermant la porte derrière elle pour éviter que sa mère décide de venir jeter un coup d’œil. Pas question que Lavinia se retrouve impliqué dans quoi que ce soit.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: It comes back to you (Tanca) Mer 17 Mai - 13:16 | |
| Taffy lâche un juron du bout des lèvres. Encore assis derrière le volant de son véhicule de fonction, il contemple d'un air las le domicile de son suspect du jour. Si il avait été accompagné, il aurait volontiers admis que cette visite ne l'enchantait pas vraiment. Voire pas du tout. Interroger Lucian Popescu après une énième dénonciation d'organisation clandestine de joute de rue n'avait rien d'enthousiasmant. Surtout que le vieux bougre ne se laisserait jamais impressionner par un gamin un peu trop bronzé. Au mieux, cela le ferait rire. Le roumain n'était pas né de la dernière pluie et Taffy n'était pas suffisamment naïf pour s'imaginer une seconde obtenir un aveu sur le perron de sa maison. La hiérarchie a insisté pourtant, alors il s'exécute. Le jamaïcain pousse un profond soupir avant de se décider à s'extirper de son gîte. D'un pas pressé, il débarque à l'entrée et toque. Après quelques minutes qui s'étirent et se languissent, la porte s'ouvre et une petite voix le salue. Alors ses yeux tombent sur la silhouette juvénile et le temps s'arrête. « A-Anca ? » Il cligne des paupières plusieurs fois, décontenancé par cette rencontre impromptue. Il affiche un air ahuri avant de lui décocher un sourire immense, toutes fossettes dehors, qui lui grimpe jusqu’aux yeux. Son cœur manque peut être un battement ou deux. « C’est dingue ! Comment vas-tu ? Tu vis ici ? » Il lève les yeux vers la bâtisse tandis que sa bouche s'agite sous les mots. Sa dernière question déboule toute seule sans qu'il y ait vraiment réfléchi et reste en suspend. Son idiotie le percute de plein fouet. Alors il lui lâche un clin d’œil complice comme pour excuser ses inepties. Il y avait quelque chose de touchant chez Anca. Il n’arrivait pas à poser un mot dessus. Ça résidait sans doute dans la courbe de sa bouche, la brume de ses grands yeux ou le repli de son menton. Il y avait quelque chose de triste chez elle aussi. Trois fois rien qui appelait la gravité et la tendresse. Beaucoup de tendresse. Elle avait tant changé en trois ans et en même temps si peu. C’était Anca sans l’être vraiment. Elle semblait éreintée, burinée par les ans, usinée par les soucis ; on aurait dit que la vie s’était amusée à l’abîmer. Il avait envie de la serrer dans ses bras, fort contre lui, très fort, très vite comme pour panser les égratignures de l’existence sur sa peau blême. Il s’abstint cependant, comme retenu par les convenances et une petite gêne aussi, puérile et un peu bête ; le léger malaise des gens qui ne savent pas retrouver ceux qu’ils ont aimés. Taffy observe Anca, elle est toute proche, un peu gauche dans sa tenue matinale, jambes dénudées et cheveux bruns en pagaille. Elle est proche et inconnue, tout à la fois. Comme si le temps et le monde les avaient définitivement éloignés. Ils n’avaient jamais été très familiers pourtant, se remémore-t-il soudain. Elle était alors la petite serveuse adorable qu’il affectionnait dans ce bar où il avait l’habitude de se rendre. La petite Anca et son rire discret. La petite Anca et son sourire compresse. Un beau jour, elle avait disparu. Taffy toussote et jette un coup d’œil embarrassé sur son uniforme rutilant. Il n’a pas mangé ce matin, coup de chance, sa chemise immaculée a échappé à la foudre du sucre glace. Le motif de sa visite se rappelle alors à lui par l'éclat de son insigne. « J’étais passé pour discuter avec Lucian Popescu. Pour le boulot. Il est là ? » Son sourire se fige un peu et Taffy contemple la poignée usée de la bicoque. Ils n’étaient pas très familiers puisqu’il avait toujours ignoré jusqu’à son nom de famille, pourtant tristement célèbre dans toute la bourgade. Les Popescu, une dynastie de petites frappes qui semblaient constituer la majeure partie des mug shots épinglés au commissariat de Savannah. « Sinon j'repasserai, je voulais pas te déranger » Chuchote-t-il avec empressement. Il a une drôle de sensation sous la peau, une émotion insipide et trouble qui perle à sa tempe, comme s’il avait pénétré illégalement dans la vie de son amie. Il piétine les pétales de l’intime et ça le chagrine un peu ; il aurait presque préféré débarquer sur les lieux un autre jour et la croiser à l’improviste au détour d'une ruelle ou derrière une pinte bien fraîche. Il lui offre un sourire contrit. « Et toi ça va ? » Il se répète Taffy, il est un peu idiot ce garçon. Un peu inquiet aussi, parce qu'il a le sentiment, que non justement, ça ne va pas. Pourtant, il est loin de se douter des boums et des bangs incessants qui ont agité en son absence les jolies mèches brunes. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: It comes back to you (Tanca) Mar 23 Mai - 22:11 | |
| A-Anca ? En chair et en os et pas un fantôme des années perdues. C’est elle. C’est lui. C’est trois ans d’absence dans la gueule et les visages qui ne changent pas. Ou peut être un peu. C’est toujours la lumière innocente dans le regard de Taffy et le même fardeau sur son cœur à elle. Parce que trois ans c’est long et que trois ans c’est rien. Putain il a ce sourire Taffy, ce sourire qui donne l’impression que le monde n’a pas pu poser sa main sur lui, qu’il est pur encore. Intact. Même si elle sait que ce n’est pas vrai. Qu’il a eu son lot de douleur lui aussi. Elle ne sait pas vraiment quoi, juste des allusions parfois, quand l’alcool monte un peu trop et qu’il est temps de fermer. « C’est dingue ! Comment vas-tu ? Tu vis ici ? « Je. Oui, oui c’est ma maison » elle a la voix tenue Anca, juste un filet de paroles entre ses lèvres serrées. C’est sa maison, depuis le premier jour de sa vie et surement jusqu’à son dernier qu’elle se prend à penser ces derniers temps. Berceau et cercueil, parce qu’elle est Popescu et qu’il y a plus qu’une corde autour de son cou qui la rattache entre ces murs. Il y a son père, il y a sa mère, il y a ceux qui restent encore, fantôme effacé d’une famille autrefois si nombreuse. Elle voudrait que Taffy n’ai jamais sonné, qu’il ai gardé dans sa mémoire la petite serveuse au tablier toujours bien repassé, à la chemise impeccable sans tache ni plis. Oui. Elle voudrait avoir gardé sa petite bulle de mystère, juste Anca et pas Popescu, pas ce nom qui l’étouffe depuis trop d’années. Mais c’est raté pas vrai ? Alors elle essaye de ne pas perdre pied, resserre son gilet autour d’elle et passe une main rapide dans ses cheveux pour essayer d’aplatir les boucles. Il y a un instant de silence, de gène entre eux, ils se dévisagent, hésitent, vacillent, puis finalement Taffy reprend la parole brisant le moment. J’étais passé pour discuter avec Lucian Popescu. Pour le boulot. Il est là ? Merde. Elle fait de son mieux pour cacher la grimace qui décore soudain son visage. Lucian. C’est pour lui cette fois ci. Son cœur se met à battre plus vite alors qu’elle cherche ses mots, un moyen de renvoyer Taffy en lui expliquant que son père se tue au travail actuellement et qu’il n’a rien fait de mal. Tu parles. Sinon j'repasserai, je voulais pas te déranger « Il n’est pas là…Il travaille il a des horaires difficiles » [/color] levé trop tôt, rentré trop tard et leurs horaires qui s’évitent. C’est peut être mieux comme ça. Lucian ne la voit pas chuter, il ne voit rien. Comme il n’a pas vu les bleus sur son corps, comme il ne verra jamais rien de toute façon. Anca fera toujours en sorte de le préserver. De les préserver. « Repasse une autre fois mais pendant le mois à venir il est sur un gros chantier il sera pas trop là » elle espère le dissuader comme ça, que peut être ça s’effacera dans l’esprit du policier, de ses supérieurs et qu’ils oublieront Lucian. Jusqu’à la prochaine fois. Parce qu’il y en a toujours, des prochaines fois. Parce que son père ne sait pas se ranger calmement et que ça sera toujours pareil. Elle plaque son foutu sourire sur le visage Anca, elle plaque ce foutu sourire pour que Taffy ne se doute de rien, pour Taffy tourne les talons, déçu par l’absence du patriarche et qu’il disparaisse comme il est apparu. Elle peut pas Anca, supporter les souvenirs qu’il lui renvoi juste en la regardant comme ça. Elle peut plus. C’est finit maintenant, cette époque, avant. Et toi ça va ? Excellente question. Elle ne sait plus vraiment Anca, si ça va ou non, si le bateau coule et qu’elle en est le capitaine. Elle ne sait plus si elle est heureuse ou fondamentalement triste, si Jemmy n’est qu’une erreur grossière et qu’elle n’aurait jamais dû lui sourire quand il l’avait abordée la première fois. « Ca va, la routine tu sais » elle accepte enfin de le regarder dans les yeux, lui offre un sourire un timide, un vrai cette fois. « Je recommence à servir dans les bars, je me souvenais pas que c’était aussi fatiguant » Ou peut être qu’elle supporte moins qu’avant, qu’aujourd’hui y a trop de choses à penser, que c’est plus compliqué maintenant. « Et toi alors ? Toujours à attraper les méchants ? » Ou plutôt à attraper son père apparemment. Un méchant de premier choix selon un bon nombre de gens dans cette ville. Mais pas pour Anca.
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| Sujet: Re: It comes back to you (Tanca) | |
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