|
| Everything unsaid | ft Anthéa. | |
| Auteur | Message |
---|
Invité ☽ ☾
| Sujet: Everything unsaid | ft Anthéa. Jeu 1 Juin - 13:59 | |
| “ Rien de grave ne vous inquiétez pas. On va lui faire quelques points de suture et ce grand garçon pourra retourner courir en moins de temps qu'il n'en faut ! ” fit le médecin en s'adressant aux parents du petit Ethan, admis aux urgences pour une entaille au front. “ Monsieur Scott va s'occuper de lui et vous pourrez le ramener à la maison. ” Il serra la main des deux parents, me tendit le dossier du petit et sorti du box en leur souhaitant une bonne soirée. J'avançai le tabouret roulant vers la table d’auscultation, ainsi que le plateau pour recoudre le petit garçon. J'en étais à mon sixième patient de la journée à qu'il fallait recoudre une plaie. Encore quelques uns et je pourrais me mettre à recoudre des fringues les yeux fermés. Un jeu d'enfant, en quelques sortes. “ Alors mon grand, c'est qui ton super héro préféré ? ” lui dis-je en enfilant une paire de gants. “ Iron man ! ” dit-il en serrant la main de sa mère, inquiète de voir encore le visage de sa progéniture en sang. Peu importe le nombre de fois que je posais la question, je n'ai jamais entendu une seule fois quelque répondre Captain America. Et à chaque fois, mon coeur de petit garçon en souffrait. Enfin, juste quelques secondes. Des nano secondes. On discuta de pouvoirs, de supers héros et de films le temps que je recouse le petit Ethan. Je finis de poser le pansement sur son front en le félicitant pour son courage et indiquais aux parents qu'ils pouvaient revenir d'ici quelques jours pour contrôler la plaie et retirer les fils.
“ Hey beau gosse, range pas ton set de couture, y'en a une qui t'attends à la quatre ! ” me fit ma responsable en passant la tête dans mon box alors que je remettais celui-ci en ordre. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à s'ouvrir le crâne aujourd'hui ? Je lui attrapais le dossier de la prochaine patiente, traversais le couloir pour rejoindre le box numéro quatre. Les journées se ressemblaient toutes plus moins, à quelques détails prêts. J'ai toujours eu cette envie de travailler dans la médecine mais bien trop fainéant pour faire de grandes études et finir chirurgien. Pour moi, infirmier, c'était le juste milieu. Je pouvais soigner les gens sans pour autant les opérer. Bien entendu je n'avais pas la gloire qui allait avec le poste et la plupart du temps, les gens ne me prenaient pas vraiment au sérieux. J'avoue qu'avoir un infirmier dont la peau possède plus de tatouages qu'un vêtement Désigual, ça peut impressionner. “ Bonjour madame ... Stark. Je m'appelle Presley et je vais être votre ... Wow, vous vous êtes battue avec Hulk ou quoi ? ” La jeune femme était assise sur la table, ses vêtements étaient déchirés à divers endroits, quelques contusions fleurissaient sur ses bras. Les jointures de ses poings saignaient légèrement et ses lèvres étaient fendillées sur le côté droit. Je donnerais pas cher de la peau de la deuxième personne. |
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: Everything unsaid | ft Anthéa. Ven 2 Juin - 9:12 | |
| Elle n’avait pas pu se retenir… Depuis le temps qu’elle tentait de se contenir, la jeune artiste n’avait pu que laisser le libre arbitre prendre le dessus sur tout le reste et l’aveugler totalement face aux révélations qu’elle avait pu entendre. S’en prendre à elle était un compte. En effet, elle était capable d’entendre ou voir des choses sans pour autant en venir aux mains, mais dès lors que l’on s’en prenait aux personnes auxquelles elle tenait, Anthea avait la fâcheuse tendance à voir rouge et de ce fait à ne plus rien contrôler. Son impulsivité avait pris le dessus dès l’instant où les mots étaient tombés. Telles pierres qui coulaient dans une étendue d’eau, se noyant sous l’effet d’un poids pesant, ces derniers avaient eu l’effet d’une masse qui s’était directement abattue contre ses principes. Le pire étant d’ailleurs, la révélation quant à la personne responsable de tout ce mal être et tout ce néfaste qui menaçait aussi bien sa grande sœur que celui qu’elle considérait comme son meilleur ami. Ce mécanicien allait entendre parler du pays. La jeune fille ne pouvait rester là les bras croisés une minute de plus, alors qu’il se vantait de pouvoir rabaisser les autres. Par ses mots, par ses actes, ce pauvre type n’avait rien gagné selon elle, même pas le respect habituel qu’on pouvait donner aux autres, il ne le méritait pas. Aussi, ce fut sans rien annoncer à personne qu’elle s’enquit de rejoindre le professionnel de cet homme. Lui, qui, pouvait affirmer haut et fort qu’il était probablement le meilleur mécanicien de la ville. On verrait bien si il le resterait encore quand elle lui aurait donné un coup de cric dans la mâchoire. La nature humaine était loin d’être aussi petite que ce que cet homme renvoyait… Anthea se battait au quotidien contre les personnes comme lui. Pour les jeunes qu’elle essayait de tirer vers le haut, pour les personnes avec lesquelles elle s’entretenait et qu’elle essayait de ramener sur le droit chemin. Bref, ce combat ne pouvait pas rester vain alors qu’il touchait directement les siens. Peut être allait-elle trop loin ? Son impulsivité courait le long de ses veines, mettant en exergue cette adrénaline qu’elle ne contrôlait plus et qui tendait à dessiner des scènes durant lesquelles, elle serait assez forte pour qu’il aille s’excuser. Quoi que… Vu l’égo de ce dernier, elle n’était pas certaine qu’il comprenne l’ampleur des dégâts qu’il avait commis. Quoi qu’il en soit, ce fut avec le regard renfrogné, les cheveux en bataille et l’air bien déterminé qu’Anthea pénétra le bureau de ce sale type. Bien entendu, la tournure des évènements était prévisible avant même qu’elle ouvre la bouche. Les paroles ne servaient strictement à rien dans ce cas de figure, seule l’action était à même de pouvoir prouver que le respect n’était pas une chose désuète mais que les principes qui le créaient devaient être défendus. Telle une justicière qu’elle ne serait jamais, la jeune fille s’était empressée de rappeler à ce type que ses actes avaient des répercussions sur les autres et que ces dernières devaient être responsabilisées. Bien entendu, le combat ne dura pas un temps infini. A vrai dire, il était perdu d’avance. Pourtant, elle parvint malgré elle à lui faire mal voire même à lui donner quelques cicatrices et quelques bleus par-ci par-là. Son père lui avait appris à se défendre, lui expliquant que sa force résidait dans sa capacité à être fine et impulsive. Dès qu’elle voyait quelque chose, elle s’en saisissait pour en faire un allié de taille et infliger des dégâts collatéraux. Elle était même certaine de pouvoir lui en infliger davantage, si seulement sa foutue secrétaire n’avait pas appelé la police pour les déloger de cette remise au point. « Putain de merde ! » avait-elle craché de ses poumons au moment où elle sentait qu’on la tirait vers l’arrière. « Hey ! On se calme ok ! » La tension de l’instant présent n’avait pu qu’inciter la blonde à se débattre afin de gagner un peu de liberté. Celle là même qu’elle ne retrouvait que lorsqu’elle peignait et pour laquelle, elle se battait nuit et jour pour la préserver. Levant ses mains vers le ciel, Anthea fit comprendre qu’elle était à même d’obtempérer vis-à-vis des charges qui se tiendraient forcément contre elle. De toute façon, elle ne serait pas la seule fautive, puisqu’en admettant qu’il plaide la légitime défense, le jeune homme face à elle avait frappé une femme. « On ne va pas vous enfermer pour ce qui semble être un règlement de compte. » Même si son visage était ecchymosé sous les coups qu’elle venait de recevoir, la jeune fille esquissa un large sourire sur ses lèvres, ce qui eut le don d’activer la douleur au niveau de son arcade sourcillière dans le même temps que l’autre s’énervait tout seul face à ce verdict. « Par contre si monsieur porte plainte… » Bien sûr qu’il allait porter plainte, son idiotie était d’un tel niveau qu’il ne laisserait jamais passer ça. Et déjà, l’artiste levait les yeux au ciel en soupirant alors qu’elle réfléchissait à la manière dont elle pourrait payer les dédommagements. Au moins, elle pouvait se conforter dans l’idée qu’elle avait réussi à l’amocher et que l’honneur de Jaelyn et de Llewyn était sauf.
Le temps s’écoula d’une manière on ne pouvait plus lente. La colère ne la quittait pas et l’impuissance quant à cette injustice devant laquelle elle se heurtait avait tendance à l’exaspérait plus que de raison. A croire que tout allait toujours du côté des pourris et des escrocs, alors que les gens biens devaient simplement subir les conneries monumentales des autres. Se mordant la langue à plusieurs reprises pour ne pas aggraver son cas devant les forces de l’ordre, Anthea finit par se retrouver installée à l’arrière du véhicule de la police pour partir en direction des urgences. Les policiers avaient jugé bon de l’accompagner et la délaisserait dès l’instant où elle serait prise en charge. Chose qu’ils firent d’ailleurs. Les regards qu’on lui lança dans les couloirs des urgences tendirent à raviver un peu plus ce sentiment d’impuissance qui l’habitait. Une fille pleine de contusions était forcément liée à de la maltraitance où quelque chose dans le même genre. Visiblement, les mentalités avaient du mal à concevoir qu’une personnalité féminine était également capable de se défendre et e faire respecter. Quoi qu’il en soit, la jeune fille finit par s’installer sur la table d’auscultation qu’on lui assigna et déjà son esprit partait en direction de sa grande sœur. Jaelyn allait forcément lui en vouloir de son comportement… Et la prévenir ne serait certainement pas une bonne idée non plus. Elle aurait tendance à s’inquiéter pour rien. Sauf qu’elle ne pourrait pas cacher bien longtemps les marques qu’elle avait aussi sur son visage, ses mains et elle était également certaine d’avoir quelque chose au niveau des côtes, vu la douleur croissante qui augmentait au fur et à mesure qu’elle respirait. Et que dirait Llewyn lui aussi. L’opportunité de trouver une alternative à ses doutes s’envola au moment où un mouvement lui annonça l’arrivée d’un infirmier. Le regard rivé vers ce dernier, son attention fut naturellement portée en direction de l’avant bras de ce dernier, alors que ses sourcils se haussaient. « Aie… » lâcha t-elle alors que la douleur lui rappelait qu’elle devait adopter un faciès dénué de toutes traces expressives quelle qu’elle soit. Au moins, ce jeune homme avait le mérite de faire de l’humour devant la situation à laquelle il se confrontait. « J’dirai plutôt Captain America, si ça avait été Hulk j’aurai été de la charpie… » Son ton laissait exprimer sa fatigue en raison des questions auxquelles elle avait eu droit avant et dont elle était certaine d’avoir à répondre encore maintenant. D’ailleurs comme pour les anticiper, elle préféra se lancer. « J’me suis battue contre un type. En fait j’ai voulu m’la jouer Jessica Jones sauf que j’ai pas sa force ni sa technique. Résultat j’ai cogné, et j’ai ramassé. » D’ordinaire, elle aurait haussé ses épaules pour tenter de dédramatiser la situation, mais là, elle n’était pas certaine de supporter la douleur. « Vous en faites pas, j’ai pas b’soin de tranquillisant. J’me bats que contre ceux qui m’cherchent… » Là encore, elle préférait prévenir plutôt que guérir, d’autant plus qu’elle se doutait que d’un regard extérieur, l’infirmier pouvait se poser des questions sur son état. «J’ne suis ni droguée ni alcoolisée non plus, mais bon si vous voulez faire une prise de sang. » Elle accompagna le geste à la parole et tendit son bras docilement tout en réprimant une grimace en raison de son mal au niveau de ses cotes. « J’savais pas que les infirmiers pouvaient être tatoués. » D’un mouvement vif de sa tête, la jeune fille désigna l’encre sur l’avant bras du jeune homme. Après tout, ils risquaient d’avoir à passer un long moment ensemble aux vues de l’état de la jeune fille, autant joindre l’utile à l’agréable. D’autant plus, qu’elle avait pu s’apercevoir qu’il ne paraissait pas méchant. Enfin, à côté du pauvre type qu’elle avait remis en place, tous les autres étaient des anges.
|
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: Everything unsaid | ft Anthéa. Ven 2 Juin - 17:16 | |
| “ Captain America, Hulk, Jesica Jones ... vous êtes une fan de marvel ? ” lui dis-je en refermant son dossier et en m'approchant d'elle. J'enfilai une paire de gants et entreprit d'examiner à vu d’œil ses blessures. Je ne savais pas du tout à quoi ressemblait la personne qu'elle avait eu en face d'elle mais elle n'y été pas allée de main morte avec la jeune femme. Et puis d'ailleurs, depuis quand frappait-on les femmes ? Ce monde ne tourne vraiment pas rond de nos jours. Si je n'étais pas aussi raisonnable qu'aujourd'hui, je lui aurait bien demandé l'adresse du mec pour aller finir le boulot moi même et lui inculquer quelques bonnes manières. Quoi que vu les poings de la jeune femme, je ne doute pas une seule seconde qu'elle ne lui ai pas rendu la pareil. “ Je ne comptais pas vous faire une prise de sang. Si vous étiez effectivement saoule je vous aurais filé un peu de citrate de bétaïne et de l'eau mais une prise de sang ne m'aurais pas servi à grand chose. ” Je reposais délicatement le bras de la jeune femme sur sa jambe. Vu la grimace de douleur, je ne doute pas qu'elle ai aussi quelques côtes fêlées. Elle et moi allons devoir passer un peu de temps ensemble vu l'ampleur des dégâts.
Au même moment ou j'inspectais son arcade sourcilière, un interne de service entra dans le box. J'avais beau être infirmier depuis de nombreuses années et connaître mon job par cœur, je n'étais et serais jamais le décisionnaire concernant mes patients. C'est le point négatif de pas avoir voulu finir mes études. J'étais le bas de l'échelle et je n'en bougerai pas de si tôt. “ Bonjour, je suis Beth Hayes, l'interne de service. Voyons voir ce que nous avons là. ” La jeune femme entreprit d'inspecter rapidement la patiente tandis que je préparais le plateau avec ce que j'allais avoir besoin pour les soins. “ Hum, rien de bien grave. Scott je vous laisse faire les soins et vous monterez Rocky Balboa au scan pour voir ses côtes. ” me fit-elle avec le sourire le plus charmeur qu'elle puisse m'adresser. Avoir trente-deux ans, une gueule d'ange et être père célibataire .. on peut dire que ça vous donne la côte auprès de la gente féminine. “ Ça marche ! ” Je ramenai le plateau un peu plus prêt et entreprit de désinfecter les jointures de ses doigts délicatement. J'en avais vu des patients passer au fil du temps. Des enfants, des ados, des personnes âgées, des parents, des veufs, des tarés, des salauds, des dérangés ... mais une femme ayant sautée tête la première dans la gueule du loup c'était bien la première fois. Je ne pu réprimer un sourire en imaginant la tête du type quand elle s'est jetée sur lui.
Une remarque sur ses mes tatouages attira mon attention. “ Être tatoué ne veux pas dire que je fais mal mon travail. ” lui dis-je en m'attaquant à la seconde main. “ Vous faites partie de l’escouade anti-tatouages ? Si c'est ça je vais définitivement prendre parti pour Captain America. ” |
| | |
Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: Everything unsaid | ft Anthéa. Mer 7 Juin - 9:32 | |
| Curieuse, Anthea ne voulait rater aucun détail de ce qui était en train de se dérouler dans cet espace restreint. Elle aurait même voulu lire les quelques lignes qui donnaient l’impression de remplir son existence toute entière en même pas une demie-page manuscrite. Que devait-il y avoir là dedans ? Fille de vingt-quatre ans, ramenée par les forces de l’ordre suite à un règlement de compte, stable … Ce dernier terme tendit à lui faire adopter une moue dubitative quant à la signification de cette désignation qu’elle qualifiait de péjorative. Une table pouvait être stable, puisqu’elle était maintenue par quatre pieds, en revanche une personne pouvait-elle se présenter sous cette même forme ? Bien entendu, elle tenait sur ses deux pieds, mais d’un point de vue moral que signifiait la stabilité ? Tout le monde avait sa propres perception du monde, dans le même temps que chacune des définitions pouvaient différaient d’un cas à l’autre. Aussi le fou se qualifiait de « stable » devant les autres, qui eux, se présentaient sous la forme d’une incompréhension totale. Laissant de côté cette question d’ordre philosophique, les yeux verts de l’artiste fuirent l’amas de feuille pour porter un intérêt tout particulier aux gants que revêtait le jeune homme en charge de sa bonne guérison. D’ailleurs, elle donna l’impression de se perdre quelques secondes sur son avant bras, alors que diverses lignes traversaient ce dernier pour révéler un dessin qu’elle n’avait pas encore pu reconnaître. « Ma sœur m’les a tous fais voir. » répondit-elle sur ce même ton à mi las à mi exaspéré qui veillait à retranscrire son désir d’en finir au plus vite. Rentrer à la maison lui paraissait être une volonté qui n’aurait de cesse que de grandir au fil des minutes, tout ça pour un foutu connard qui pensait avec ce qu’il avait dans son pantalon plutôt qu’avec sa tête. L’image du mécano qui se dessinait devant ses yeux eu tendance à la faire soupirer bruyamment, surtout lorsqu’elle mettait en exergue les raisons de sa présence dans ce box. Elle était certaine, que de son côté, il s’en sortirait grâce aux bons soins d’une nouvelle poule qu’il trouverait pour se plaindre et ainsi continuer à engendrer le mal contre une tierce personne qui n’avait rien demandé. Voilà que la jeune fille se trouvait des airs de justicières même si son objectif était loin d’être rempli. La réalité dépassait de loin la fiction, malheureusement, lui prouvant pour cette occasion qu’elle ne se réveillerait pas le lendemain matin avec des pouvoirs pour ainsi remplir au mieux sa mission. Non, le commun des mortels n’avait qu’à endurer, se relever pour se battre à nouveau et subir ce cercle jusqu’à sa mort. Triste réalité d’ailleurs. Même si, sa colère commençait à diminuer alors qu’elle se projetait vers la scène de toute à l’heure et qu’elle se rappelait avoir bien amoché le nez de cet idiot. Préférant laisser parler sa bonne volonté pour remplir les protocoles, Anthea tendit son bras en direction de l’infirmier qui se hâta de la rassurer sur le fait qu’il la croyait. Ceci eut le don de lui faire arquer un sourcil, témoignant de sa bonne surprise à ce sujet jusqu’à ce que la douleur ne lui rappelle une nouvelle fois qu’il ne fallait pas qu’elle exprime la moindre émotion faciale. « Mmmh… J’aurai cru qu’vu mon p’loton d’accueil, il fallait l’faire. » avoua t-elle doucement, prouvant ainsi de son inexpérience pour le sujet. « Vous d’vez en voir des vertes et des pas mûres par ici non ? » Une nouvelle grimage obligea l’artiste à fermer ses yeux pour essayer d’imager la douleur et la repousser le plus loin possible de ses côtes, au moment où le jeune homme reposa son bras sur sa jambe. Et alors qu’elle prenait conscience de l’ampleur des dégâts maintenant que l’adrénaline était retombée, la jeune fille se demandait si sa peinture aurait des effets de ce mal. Il ne manquerait plus qu’elle soit punie de son art pour quelques jours à cause de la douleur. Elle s’apprêtait même à le demander au spécialiste de l’instant, mais fut coupée par l’arrivée plutôt imminente de l’interne. Cette dernière se présenta sous le nom de Beth Haynes, un nom qui ne signifiait rien du tout du côté de la patiente, mais dont le comportement tendit à lui permettre de rester calme.
Silencieuse et patiente, chose qui d’ordinaire ne présageait rien de bon lorsqu’on connaissait la jeune fille, Anthea attendit que le verdict tombe afin de se rassurer pour l’unique intérêt qui suscitait son appréhension : sa peinture. Elle se laissa ausculter, gardant pour elle certains jurons qui auraient pu exprimer sa douleur au moment où l’interne lui relevait les bras ou appuyait sur une des côtes qui l’irradiait de l’intérieur. L’artiste crut même tourner de l’œil au moment où elle sentit cette même côte lui barrer l’abdomen et l’empêcher de respirer quand elle se réinstalla sur la table d’une manière plus adéquate. Peut être même que quelques sueurs froides lui échappaient depuis son front ? Pour tout avouer, elle serrait simplement ses dents, comme son père lui avait appris à le faire quand elle se faisait mal. Il fallait qu’elle pense à lui pour affronter la douleur, juste pour lui prouver que ses enseignements n’étaient pas vains et pour projeter l’idée que s’il avait été présent dans cette pièce, il aurait été probablement fier d’elle. Combien de temps cette auscultation dura ? Même si elle s’était avérée rapide, Anthea avait l’impression que cela faisait des heures que cette Beth Haynes était en train de la trifouiller avant que son verdict tombe. Un sourire en coin amusé eut tendance à s’afficher sur ses lèvres au moment où elle comprit par le comportement de cette dernière que son cas n’était pas grave. Tant mieux, au moins elle n’était pas sujette à une hémorragie interne ! « Merci m’dame. » finit-elle par énoncer avant de la voir disparaître dans l’angle de l’ouverture. « Z’avez qu’vous avez une touche ? » Son regard retrouvait celui de Presley au moment où elle tentait d’afficher un grand sourire qui finit en grimace en raison de ses lèvres meurtris. « Faut pas qu’j’dise des conneries. Vous avez d’la chance pour le coup. » Sa voix témoignait de sa déception quant à cette révélation. Généralement plus Anthea disait des bêtises et plus elle s’apaisait ou du moins trouvait le moyen de canaliser son impatience et sa colère pour ainsi profiter de la présence des autres. Mais pour l’heure, elle se devait de rester sage et autant dire que le silence n’était pas son plus fidèle allié quand elle ne peignait pas. Aussi c’est dans un nouveau soupir au moment où le jeune homme traitait sa main qu’elle laissa son regard se perdre vers les gestes qu’il réalisait, jusqu’à ce que sa curiosité de toute à l’heure finit par refaire surface. « J’ai jamais dis qu’vous faisiez mal vot’ travail. » Elle préférait se justifier devant cette remarque qui eut tendance à l’informer qu’il n’aimait visiblement pas qu’on lui fasse remarquer ce détail. Etait-ce un signe d’un agacement en raison de son passé ou des remarques devant lesquelles il devait être probablement confronté ? Encore et toujours ces foutus préjugés… L’idée même de ces derniers lui rappela sans conteste la conversation qu’elle avait tenu avec Llewyn, il y avait de cela quelques mois. « Ché pas si vous avez lu jusqu’là mais j’suis peintre. C’pas moi qui vais avoir un problème avec vos tatouages. » Ses yeux s’attachaient à suivre le mouvement qui allait en direction de son autre main. « J’aime les gens différents, ceux qui s’assument et qui s’foutent pas mal d’ce que les autres pensent. » L’éternelle franchise de la jeune fille venait tout juste de frapper. Sans même réfléchir, voilà qu’elle venait de révéler à son infirmier qu’elle n’était pas de ceux qui voyaient des objections pour tel ou tel détail à partir du moment où ils satisfaisaient ceux qui les portaient. « Il représente quoi ? » demanda t-elle sur ce même ton curieux alors qu’elle fronçait doucement ses sourcils au moment où la douleur s’intensifia au niveau de sa main. Sa mâchoire se serra une nouvelle fois. « J’pourrai peindre ? » s’enquit –elle de lui demander. Son visage exprimait bien son inquiétude à ce sujet car si on lui ôtait ça, Anthea n’était pas capable de savoir comment elle pourrait s’en relever.
|
| | |
☽ ☾
| Sujet: Re: Everything unsaid | ft Anthéa. | |
| |
| | | | Everything unsaid | ft Anthéa. | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |