c'est enfin le weekend. ce moment que tout le monde attend avec une impatience hors norme. le vendredi pour flâner avant que la journée ne prenne réellement fin. le samedi pour regarder toutes les vidéos youtube qui sont sorties durant la semaine, s'enjailler en soirée avec tous ses amis jusqu'au petit matin du dimanche. mh le dimanche, sortir du lit à 15h puis se rendre compte qu'on a deux dossiers à rendre et que demain ça sera la reprise. tu t'es toujours dit qu'il manquait un jour entre le samedi et le dimanche. t'as rien contre les cours, c'est weird mais t'aimes étudier, c'est comme ça. t'es même une bonne élève quand tu le veux, ce qui signifie la plupart du temps même si t'es loin de te la jouer première de la classe.

tu claques la porte derrière toi en te dirigeant vers la cuisine, ton endroit favori par dessus tout. m'man j'suis rentréeee ! t'ouvres le frigo pour y attraper du juste de fruits, tu t'en sers un verre et quand tu vas pour remettre la bouteille au frais tu vois le fameux post-it. pff. t'as même pas lu l’intitulé que tu râles déjà parce que tu pourrais prévoir dix milles à l'avance c'qui est noté. j'pars à miami pour le weekend, gros client, je t'aime, bisous maman. blablabla. fais chier ! c'est nul ! pour une fois t'espérais un weekend 100% girly comme beau papa était lui aussi busy dans un coin des états-unis. t'aurais tellement aimé regarderdes séries où tu poses ton cerveau avant d'allumer la télé, des noix de cajous, des potins, manucures et coiffures. tu noies ta déception en lançant la musique à fond, histoire que ça fasse barrage à tes émotions. en faisant la folle et dansant partout dans le salon, tu oublieras vite que t'aurais dû passer un super weekend. et d'ailleurs pourquoi ce weekend devrait être tout pourri ? t'as tout un tas d'amis qui kifferait venir squatter ne serait-ce qu'une soirée et profiter de la piscine. t'as aussi un super petit ami, que t'aimes follement et y a votre chanson qui résonne dans les baffles. t'as envie de le voir en plus, pourquoi pas profiter de la situation pour la rendre encore plus intéressante. alors pas une, pas deux, tu prends ton téléphone et tu commences à tapoter sur l'écran tactile.

hey love, y a personne chez moi ce we, tu veux venir ? j'vais faire des gaufres.  

tu pourrais faire des crêpes aussi enfin bref anyway. tu sautilles de joie en attendant sa réponse, tu sais déjà qu'il est entrain de te répondre et c'est.. roulement de tambour.. positif ! yes. en fait ce weekend va être beaucoup plus cool que prévu. sorry mom. tu files dans ta chambre, histoire d'ranger un peu ton bordel, prendre une douche et te changer pour quand il arrive. non. tu fais finalement demi-tour pour aller préparer ta pâte à gaufres, t'iras te doucher juste après. oui question logique, c'est plus plausible. tu t’attelles en cuisine, essayant de ne pas refaire la peinture de la cuisine avec tes jaunes d’œufs. y a de la farine qui vole un peu partout et c'est assez représentatif de la personne bordélique que tu es. un peu. tu laisses ça reposer dans un coin, enjambant les marches deux à deux, sans manquer de te casser la figure dans ton élan. plus de peur que de mal, comme toujours. t'es plus rapide qu'une fusée, coup d'eau fraîche histoire de te faire redescendre, puis la petite touche make-up nature, parce que t'aimes bien rester naturelle. tu finis à peine de mettre ton mascara que la sonnette retentis. ton cœur s'embarque dans le grand huit et ne fais qu'un tour. t'es parée de ton plus beau sourire quand tu poses ta main sur la poignée. vous, vous êtes pas jesse ! tu te dépares pas de ton super sourire même si la déception est clairement présente. c'est pour ? il roule des yeux avant de montrer le pourquoi. pour madame castillo. c'est toujours pour madame castillo de toute façon. tu signes pour elle comme d'hab et tu le laisses repartir, restant coincée sur le pas de la porte dans l'attente de jesse. allez, la prochaine c'est la bonne, on garde le smile !

“smile more, worry less” Jess & Thea
hey love, y a personne chez moi ce we, tu veux venir ? j'vais faire des gaufres.

OK. Thea savait définitivement comment te parler. Ce message qui t’était parvenu en pleine partie de Candy Crush t’avait aussitôt donné le sourire même si d’habitude, tu n’aimais pas trop être interrompu, surtout quand t’étais en train de gagner ta partie. Mais pour Thea, tu voulais bien perdre une vie ou deux. Textant rapidement une réponse positive, tu quittais la salle de bain pour aller attraper des fringues propres, ton paquet de clopes et ton portable. Un bref arrêt d’une demi-seconde devant la glace te suffit pour vérifier que tout était en ordre et enfin, tu dévalais les escaliers. Faisant un crochet par la cuisine, tu y trouvais ta mère en train de ranger le lave-vaisselle. Merde, tu n’y louperais pas là…Mais si tu voulais rester dans ses bonnes grâces, autant montrer patte blanche alors pour ce faire, tu attrapais le panier à couverts pour aller le vider dans les tiroirs, annonçant ton programme l’air de rien. « Je vais chez Thea ce soir, ses parents ne sont pas là…encore. Je pense rentrer dimanche seulement » Tu ne lui demandais pas vraiment, tu avais passé l’âge de demander la permission mais tu tenais trop à votre relation de confiance pour la laisser dans le flou. Tu lui mentais déjà bien assez sur toi-même pour ne pas mentir également sur ton programme de tous les jours.
Traversant la ville, tu pris tout ton temps comme à ton habitude mais finalement, tu remontais l’allée de la maison des Castillo, trouvant une Thea te guettant de loin sur le pas de la porte, le regard pétillant et un large sourire à travers son visage. « Yo ! » lançais-tu d’un joli sourire, n’attendant pas qu’elle t’invite à le faire pour entrer. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur que tu l’entourais d’un bras, déposant un baiser sur le haut de son crâne. « T’as de la farine sur la joue, t’as commencé sans moi ! » tu reprochais-tu, faussement vexé qu’elle ne t’ai pas attendu pour cette activité aussi salissante qu’amusante. A vrai dire, crêpes ou gaufres, c’était surtout la préparation qui les rendait si bonnes, l’attente impatiente de goûter au résultat final sans doute.
Posant ton sac sur la première marche de l’escalier, tu allais directement à la cuisine, faisant chez elle comme à la maison après tout, c’était tout comme, non ? Depuis le temps que vous vous connaissiez, tu ne te gênais plus ! « Alors, elle est où cette fois ta mère ? »

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Spoiler:

il a fini par arriver, avec son sourire qui t'fais craquer et sa démarche nonchalante. traversant la rue jusqu'à toi, comme si le fait qu'il soit plus près allait te redonner un nouveau souffle. t'attends que ça, qu'il soit là, à tes côtés, à éveiller tout c'que tu peines si souvent à cacher. Yo ! damn sa voix. putain t'as vraiment l'air trop con à être autant en kiff sur lui, c'est si soudain et ça bouleverse tout. t'as pas envie que ça change quoi que ce soit toi, tu voudrais pas que ça change tout c'que vous avez battis ensemble, toute cette amitié, ces fous rires, ces heures à s'raconter vos vies. alors tu fais comme de rien parce que même si ça fait trois mois ça parait hors de contrôle. pourtant tu peux esquiver les frissons te parcourant l'échine quand ses bras s'enroulent autours de toi et que ses lèvres frôlent ton front. hello .. que tu balances alors que vous vous engagez un peu plus dans la maison toujours collé l'un à l'autre. T’as de la farine sur la joue, t’as commencé sans moi ! tu t'éloignes un peu pour passer le revers de ta main sur ta peau, histoire de pas trop ressembler à une souillon. ça te fais rire son air faussement vexé, même si effectivement la préparation c'est le meilleur. cependant il fallait bien que tu t'occupes. moh tu voulais participer à la bataille de farine ? tu peux pas t'empêcher de le taquiner à ton tour, puis t'as pensé bien faire. au moins il n'y a plus qu'à s'improviser chef des fourneaux et faire cuire le tout. j'avais envie que ce soit prêt pour ton arrivée. tu lui sors ton regard de chat potté avant de te mordre les lèvres. y aura d'autre occasion pour préparer de la pâte à gaufres, puis si ça tenait qu'à toi, t'en mangerais tous les jours. tu t'accoudes à l'îlot central tout en le regardant déposer ses affaires. son sac, il a prit son sac, ça veut dire qu'il va rester tout le weekend et que tu vas pouvoir abuser profiter de lui, enfin passer une bon moment. tu peux pas t'empêcher de sourire encore plus à l'idée. en fait ce weekend va être tellement mieux que celui que tu voulais avec ta mère, après tout elle avait qu'à pas se barrer.

t'arrives pas à le quitter des yeux, t'es comme obnubilée par lui. tu le suis du regard jusqu'au frigo qu'il connait que trop bien après tout dans un cas comme l'autre, ici c'est chez lui tout autant que chez lui c'est chez toi. Alors, elle est où cette fois ta mère ?  t'attrapes le fameux post-it, unique message laissé par ta mère pour stipuler son départ. oh elle s'est barrée à miami pour le taff .. tu sais comme d'hab, appel de dernière minute. c'est visible à dix milles lieux que son absence de te fais chier, ça te fais même mal qu'elle t'accorde pas plus d'importance dans le fond mais c'est pas ton genre de te laisser abattre. puis jesse est là, t'as envie de passer un bon moment. alors on se les fait ces crêpes ? tu commences à avoir le bidon qui pousse la chansonnette en signe de réclamation. c'est surtout un moyen d'esquiver le sujet alors où est partie maman cette fois-ci. pour une fois t'as envie de penser à l'instant présent sans te préoccuper de ce que x ou y pourrait bien penser.

“smile more, worry less” Jess & Thea
La maison de Thea, c’était tout de même quelque chose de grandiose mais clairement, ça puait le fric chez elle. Toi, tu avais beau vivre une coquette petite maison à Tybee Island, tu savais que ta mère s’était saignée pour l’acheter et aujourd’hui, le crédit bouffait l’ensemble de son budget, exit donc les vacances paradisiaques et le dernier ipod, iphone, ipad et autres iconneries. Ton père t’en offrait parfois mais clairement, tu n’en voulais pas et tu t’empressais de revendre ses cadeaux. Tu savais qu’il tentait de se donner bonne conscience en t’envoyant tout ça alors non, t’en voulais pas comme tu n’en voulais plus dans ta vie. D’une certaine manière, Thea aussi était pourrie gâtée pour les mauvaises raisons : ses parents lui offraient tout hormis leur présence, autant dire qu’elle non plus ne pourraient jamais réellement savourer ses trésors.
Remontant l’allée avec ton habituelle démarche nonchalante, tu ne pus t’empêcher de ressentir de la culpabilité face à son sourire de plus en plus grandissant. Tu n’étais pas aveugle, tu voyais bien tout l’amour qu’elle ressentait pour toi, qui l’irradiait tout entière comme si ta seule présence parvenait à la réchauffer. Et toi, plus amoureuse tu la rendais, plus coupable tu te sentais. Ce n’était pourtant pas ta faute, tu y avais vraiment cru au départ, que ça se passerait bien. Après tout, vous étiez si proches avant…alors ouais, tu avais cru qu’il y avait quelque chose. Tu t’étais trompé. Evidemment que tu l’aimais mais certainement pas comme tu étais supposé le faire et ça te fendait le cœur de savoir que tôt ou tard, tu serais obligé de lui dire la vérité et alors, elle ne voudrait plus jamais te voir.
Le truc c’est que tu persistais dans ta connerie, tu ne lui laissais rien entrapercevoir de ce que tu ressentais, tu ne lui donnais aucun indice alors que tu enroulais ton bras autour de sa taille pour la suivre dans la cuisine, rouspétant à la vue de la pâte toute prête. « Bah maintenant que tu le dis, je pourrais bien être tenté… mais même ça t’as déjà commencé, tu t’es battu contre le sac de farine ? » riais-tu en passant le pouce sur sa joue marquée de blanc avant que cette dernière n’aille se nettoyer le visage. Coquetterie féminine sans doute, toi tu la trouvais très bien même avec ses peintures de guerre.
T’approchant du champ de bataille, tu touillais la pâte avec la louche comme pour inspecter le travail fini avant d’y plonger carrément le doigt pour gouter, pas gêné pour un sou. « Hum, comme celle de ma mère. » commentais-tu d’un petit sourire parce que clairement, toi tu ne cuisinais jamais rien. La questionnant finalement sur le départ de sa mère, tu haussais des épaules à sa réponse. « ‘m’demande bien ce qu’elle va foutre là bas. Enfin, au moins tu as la maison pour toi ! » fis-tu en relevant les yeux sur elle, hochant la tête dans la foulée pour marquer ton approbation. Sauf qu’au lieu de commencer bien sagement, tu contournais d’abord l’îlot pour la rejoindre, l’encerclant de tes deux bras. Tu avais la connerie mais en plus tu persistais alors qu’elle se retournait pour te faire face. « Elles peuvent attendre un peu tu crois ? » demandais-tu d’un ton innocent, un sourire espiègle au bout des lèvres.

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