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 you can be the boss (locky)

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MessageSujet: you can be the boss (locky)   you can be the boss (locky) EmptyLun 1 Mai - 18:09

Sa jupe est trop courte, ses talons claquent sur les pavés, ses cheveux sont tout emmêlés. Entre ses doigts y a une bouteille de vin rouge, elle sait pas trop quelle marque c'est mais ça semblait cher, quand elle l'a vue abandonnée dans les locaux de Virtual Trash TV. Alors elle l'a prise, elle l'a planquée dans sa veste et elle s'est barrée, personne n'a rien remarqué. Maintenant, elle a la ferme intention d'en profiter – elle est sûre que le prix était élevé, alors elle s'dit que ça doit être pareil pour la qualité. Mais pas seule, parce que seule c'est moins drôle et seule elle aime pas, seule ça lui serre un peu le cœur et elle a pas envie de ça. Elle sait déjà où aller, avec qui la partager. Ça fait un moment qu'elle a pas croisé Nicky et elle trouve que ça fait une entrée en matière superbe, il pourra jamais lui dire non si elle arrive avec un cadeau et son roulement de hanches, c'est infaillible même si elle a peur qu'il se lasse. S'il se lasse il dira plus oui pour lui rendre service, et ça c'est pas envisageable. Alors elle fait au mieux pour entretenir son intérêt, attirer sa convoitise. Elle le laisse s'éloigner mais elle ne manque jamais de revenir faire acte de présence, s'assurer qu'il puisse pas oublier son existence. Loin des yeux loin du cœur, ou avec lui c'est plutôt loin du caleçon mais elle s'en fout, c'est du pareil au même. Pour le garder faut faire forte impression, encore et toujours pour le garder tout près. Elle s'demande combien de filles font comme elle – avec lui c'est facile, il se laisse faire, il dit jamais non à un joli jeu de jambes. Peut-être que ça lui plaît ou qu'il n'en a juste rien à faire, au final peu importe tant que ça marche. Elle est sûre d'elle quand elle se plante devant sa porte, quand elle sonne, une fois ou peut-être trois. Il ouvre et comme toujours elle affiche un large sourire, celui qui est à mi-chemin entre la malice et l'insolence. « Surprise ! » Sans attendre elle avance, le poussant doucement sur le côté pour s'engouffrer à l'intérieur, sans chercher à connaître son avis. De toute façon il a ouvert, maintenant c'est trop tard pour faire marche arrière. « Regarde c'que j'ai acheté pour toi ! » Elle brandit la bouteille bien haut pour qu'il puisse la voir, et bien sûr c'est faux, bien sûr elle n'a rien acheté du tout. Mais il a pas besoin de le savoir, et ça peut pas faire de mal de gonfler un peu son ego en le laissant penser qu'elle lui fait des cadeaux. C'est donnant-donnant, si elle le flatte assez, il pourra jamais la repousser. Et toujours sans rien demander, elle s'enfonce dans l'appartement, jusqu'à la cuisine. Elle fouille dans les tiroirs jusqu'à trouver un tire-bouchon, ouvrant la bouteille tranquillement avant de se mettre à chercher des verres propres. « En plus ça fait longtemps que j't'ai pas vu, tu commençais presque à me manquer. » Elle sait pas s'il la regarde mais elle espère, alors qu'elle prend bien soin de se baisser pour attraper les verres les plus loin, cherchant à retenir son attention comme elle a l'habitude de le faire. Quand elle se redresse, elle tourne à peine la tête vers lui, juste assez pour lui offrir un léger sourire en coin. Puis elle remplit les verres, avant de se hisser sur le plan de travail, sa jupe se redressant légèrement sur ses cuisses. Elle laisse faire, ne la réajuste pas. Elle enlève ses chaussures, les abandonne sur le sol en lâchant un soupir de soulagement, avant de prendre un verre pour le tendre à Nicky, gardant l'autre pour elle. « Vu le prix qu'il m'a coûté, je suis sûre qu'il est de haut niveau. » C'est toujours aussi faux. Même si elle l'avait voulu elle aurait sûrement pas pu se l'acheter, pas au vu des dettes qui continuent de s'accumuler. C'est un peu pour ça, qu'elle est là. Elle vient jamais le voir sans une idée derrière la tête, et dans les trois quarts des cas c'est pour lui demander de l'aide. Cette fois ne fait pas exception, même si elle veut pas le faire d'entrée. Faut d'abord renouer, lui rappeler ce qu'elle peut lui offrir – ou du moins ce qu'elle prétend pouvoir offrir, tout en sachant qu'elle ne le lui donnera jamais. Parfois elle admire sa persévérance, ou elle sait pas trop comment appeler ça, mais ça l'intrigue autant que ça l'amuse. Il a l'air tenace, Nicky. Elle trouve ça drôle. C'est grisant, de lui tourner autour en endossant un rôle.
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MessageSujet: Re: you can be the boss (locky)   you can be the boss (locky) EmptyLun 8 Mai - 7:07

changement de chaîne à répétition, nonchalant, presque ennuyé. l’oeil perdu qui ne regarde même pas vraiment. t’aurais bien enlevé ton jean si t’avais pas eu autant la flemme. les muscles épuisés du dernier combat de la veille, l’arcade pétée recousue à l’arrache. c’est pas grand chose, rien qu’une cicatrice de plus. ça fait même pas mal - enfin ça, c’est seulement quand t’y touches pas. trop occupé à mater la télé sans vraiment la regarder. et puis, on frappe. comme pour te sortir de ta transe ennuyeuse. c’est chiant quand kiddo est pas là, et tu t’rends compte que sa petite tête te manque. peut-être que c’est elle, qu’elle a encore paumé la clé que tu lui as filé. soupir exaspéré, et la porte qui s’ouvre sur une tête à laquelle tu t’attendais pas. crinière de feu, yeux brûlants. et des jambes bien trop indécentes pour ne pas leur jeter un regard appuyé. bon dieu. à croire que c’est du service à domicile avec lola, maintenant. c’est pas pour te déplaire. regardez qui voilà. tu remarques même pas qu’elle s’infiltre si facilement dans ta piaule, trop occupé à perdre tes yeux affamés sur ses courbes. lola, elle sait comment attirer ton attention. quoi dire, quoi faire pour que tu lui manges dans la main, t’es bien certain qu’elle s’en sert à outrance, comme sur tous ces autres connards qu’elle mène par le bout du nez. c’est pas bien grave. t’es ni du type jaloux ni du type compliqué. tu prends ce qu’elle t’offre sur l’instant, et peut-être qu’un peu plus tard tu finiras par en demander un peu plus. comme tout ce qu’elle te doit tout en parvenant toujours à y échapper. un coup d’oeil sur la bouteille de vin qu’elle tient dans la main, alors qu’elle s’enfonce déjà dans ta cuisine, comme si chaque sol qu’elle foulait devenait sien. et putain, lola, tu la laisserais volontiers s’approprier tout ton appart si elle le voulait. pour moi ? j’dois être un sacré chanceux. sourire abruti plaqué sur la gueule cassée du gamin. un sacré chanceux, nicky, t’as même pas idée. jusqu’à ce qu’elle laisse tomber son bluff, jusqu’à ce que tu perdes la manche. encore. ça devient routinier avec lola, ça t’énerve. mais un coup d’oeil sur sa jupe trop courte et soudain, t’es plus capable de lui en vouloir. ça t’rend fou, ça t’fais perdre la tête, des étoiles plein les yeux. tout de suite, les belles promesses. tu roules des yeux, le sourire décoincé. lola, elle sait y faire pour t’faire sentir que t’es le roi. pas que t’aies besoin d’elle pour le savoir, mais t’aimes qu’elle le reconnaisse. mais si lola maîtrise à perfection l’art de manipuler, toi, t’es loin d’être dupe. tu sais que lola vient rarement te voir pour tes beaux yeux - elle devrait pourtant, t’es à tomber. et tu sais aussi que si elle est là, c’est pas simplement pour dégommer cette bouteille de vin. lola, elle a quelque chose derrière la tête, elle a besoin de toi pour quelque chose, un truc qu’elle peut souvent pas faire elle-même. petite princesse aime se faire servir. j’imagine que tu viens pas par pur plaisir. qu’est-ce que j’peux faire pour toi, moreno ? y a le regard perçant qui se pose sur son visage, qui la scrute un instant de trop. d’ordinaire tu mêles pas le plaisir aux affaires mais quand l’occasion est trop belle, t’as jamais été contre pencher un peu les règles. après tout, c’est déjà toi le roi de l’arnaque, pas vrai ?
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MessageSujet: Re: you can be the boss (locky)   you can be the boss (locky) EmptyLun 15 Mai - 16:06

« Regardez qui voilà. » Et elle sourit Lola, parce qu'elle sait qu'elle a déjà toute son attention, elle sent le regard qui coule sur ses jambes et elle adore ça. Il la regarde et c'est tout ce qu'elle demande, elle se sent désirable, désirée, il lui en faut pas plus pour jubiler. Alors elle le flatte pour lui rendre la pareille et pour s'assurer de rester dans ses grâces, la bouteille dérobée comme un cadeau, mais c'est à s'demander s'il est destiné à Nicky ou juste elle-même. « Pour moi ? J’dois être un sacré chanceux. » Elle lui offre un sourire à la volée, écho au sien, s'enfonçant déjà dans l'appartement comme s'il lui appartenait. « T'as pas idée. » Elle fait pas de cadeaux Lola, ou en tous cas pas à n'importe qui – la générosité oui mais toute chose a un prix alors ça s'mérite, ça se gagne. Rien n'est jamais gratuit dans la vie et surtout pas avec elle, sauf ce qu'elle prend parce qu'elle rend pas, parce qu'elle s'accapare et qu'elle ne donne pas. Comme avec lui. Tout ce qu'elle octroie c'est des sourires et des parcelles de peau et des débuts mais jamais de fin, la bande-annonce puis rideau elle est déjà partie. « Tout de suite, les belles promesses. » Cette fois elle planque son sourire dans le verre qu'elle s'est servi, perchée sur le plan de travail. Le liquide carmin qui colore ses lèvres une seconde, alors qu'elle passe sa langue sur celles-ci pour en voler les dernières gouttes, sans le quitter des yeux. Il fait pareil – la transperce du regard, des lasers au fond des prunelles. « J’imagine que tu viens pas par pur plaisir. Qu’est-ce que j’peux faire pour toi, Moreno ? » Elle fait la moue, d'un air un peu enfantin, un peu espiègle. À croire qu'il la connaît trop bien, sûrement parce qu'ils sont d'la même espèce. « Faut pas te rabaisser comme ça Nicky, j'suis quand même contente de te voir, tu sais t'es pas si terrible. » Le sourire en coin de lèvres et déjà elle se relève, ses chaussures abandonnées, les pieds nus sur le carrelage. Elle s'approche de lui, levant une main vers son visage, le bout de ses doigts qui vient frôler l'arcade recousue à la va-vite. « Ça fait mal ? » Elle est proche – tellement que l'espace entre eux est infime, presque collée au torse de Nicky. « J'espère que t'as gagné, au moins. » Y a presque une lueur de défi qui flambe dans ses yeux, comme pour titiller sa fierté, comme pour lui rappeler qu'elle n'aime se frotter qu'à ceux qui dérobent la victoire. « Si oui, p't'être bien que tu peux faire quelque chose pour moi finalement. » Elle a cet air mutin, taquin, à la limite de la moquerie. Il sait déjà ce qui va venir – c'est toujours la même rengaine et elle ne s'en lasse pas, ne s'en lasse jamais. Capable de danser, valser à l'infini, des tangos où elle se jette à corps perdu pour mieux se détacher et partir en fumée. Y a ses mains qui viennent se poser à plat sur son torse alors qu'elle baisse un peu la tête, le regardant par en-dessous les cils, presque innocente. Publicité mensongère, sûrement qu'il le sait. « Tu sais.. En ce moment j'ai du mal à joindre les deux bouts, du coup j'ai pris du retard sur mon loyer. Beaucoup de retard, même. Mon proprio commence à s'exciter. » Elle soupire, les phalanges qui s'mettent à jouer avec le t-shirt de Nicky. « Du coup, j'aurais besoin de ton aide pour le calmer un peu. Tu crois que tu pourrais faire quelque chose ? » Elle a le regard suppliant et la bouche en cœur, se rendant plus minuscule qu'elle ne l'est pour s'attirer ses faveurs, faisant mine de n'être qu'une poupée face au géant. Et puis un éclat dans ses yeux, sa tête qui se penche sur le côté. « Sinon, au pire, tu peux toujours me prêter du fric. J'te le rendrai. » C'est faux. Il est bien placé pour le savoir – elle passe son temps à lui demander de l'aider face aux gens qu'elle doit rembourser. Mais elle lui a jamais demandé de l'argent, jamais rien emprunté à part ses muscles. Pourtant aujourd'hui elle demande. Peut-être parce qu'elle commence à être à court de bienfaiteurs, peut-être parce qu'elle prend trop ses aises avec lui. Trop d'assurance, à se dire qu'il pourra rien lui refuser tant qu'elle minaude, tant qu'elle roule des hanches. À se croire invincible, comme si son regard de biche suffisait à tout s'faire pardonner, à toujours se sauver. P't'être qu'un jour ça suffira plus, et quand elle trébuchera y aura personne pour la rattraper.
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MessageSujet: Re: you can be the boss (locky)   you can be the boss (locky) EmptySam 27 Mai - 6:33

elle est plutôt drôle lola. le genre de fille avec qui on ne s’ennuie jamais. lola, elle sait comment garder l’attention sur elle, jamais la laisser retomber. et ça marche à tous les coups. elle doit le savoir maintenant, que n’importe lequel des connards de cette ville lui mangerait dans la main, la suivrait jusqu’au bout du monde s’il fallait. lola, elle a le regard brûlant, les hanches qui balancent sans qu’elle prétende n’y faire attention. lola, c’est la parfaite menteuse, la charmeuse de serpents bien emballée dans du papier cadeau, sans que jamais on ne puisse profiter du présent. c’est frustrant, tellement frustrant. elle le sait. et si elle te laisse bien souvent le souffle coupé, le jean serré, t’es incapable de lui en vouloir. parce qu’elle te distrait, te divertit comme peu savent le faire. lola, elle fait le spectacle à elle toute seule et il te reste qu’à t’afaller tranquillement et à profiter. pas si mal ? le meilleur, tu veux dire. sourire abruti sur ta gueule cassée, alors que tu te délectes déjà de ce rapprochement. t’as les yeux sournois, dignes du gamin prêt à faire une bêtise, les mains qui se posent presque naturellement sur ses hanches pour l’approcher un peu plus. lola, elle est jamais assez proche, jamais assez loin. lola, c’est la pickpocket dont tu serais pas trop capable de te passer, celle qui te ruinerait jusqu’à te laisser sur la paille si seulement tu lui en laissais l’occasion. tu devrais voir la gueule de l’autre type. et cette fois, le sourire se fait charmeur, un peu fier, aussi, comme le parfait enfoiré que tu es. une vulgaire coupure à l’arcade, vieux reste d’un combat, en début de semaine, duquel t’es ressorti gagnant, parce que tu connais que ça, nicky, la victoire. tu la connais quitte à la prendre de force, par K.O., par ton poing dans la gueule des enfoirés jusqu’à ce qu’ils n’y voient plus clair, jusqu’à ce qu’ils ne se relèvent plus. les limites se brouille mais ça n’a que peu d’importance : t’es pas sûr de sentir un brin de culpabilité si jamais tu devais mettre fin à une vie. parce que dans ta tête c’est bien clair : ta vie contre la leur. t’as compris tôt que c’était la loi du plus fort, tu te contentes de jouer au jeu le plus bestial de tous, parce que c’est ce qu’ils font tous. et lola, t’as comme l’impression qu’elle comprend bien ça. qu’elle se démerde par ses propres moyens pour s’en sortir, kleptomane haut de gamme qui a appris à faire ce qu’il fallait si elle voulait survivre. au fond, vous vous ressemblez plus qu’aucun de vous ne veut bien le croire. madame s’attire encore les ennuis. et tu perds pas ton sourire, jamais avec lola, jamais avec les filles non plus. ça t’amuse tellement. lola, c’est l’attraction de fête foraine dont tu te lasses jamais. elle te surprend toujours, malgré toutes les fois où elle vient réclamer l’aide à ta porte. alors t’en viens à te demander ce qu’elle peut bien faire de son argent, où il peut bien passer. t’as les idées qui dévies, alors que tes lèvres trempent dans le vin - tu pourrais peut-être en déceler le goût mais t’es plutôt un habitué de la bière - et l’esprit qui s’imagine que le salaire passe dans des choses agréables, genre de la lingerie affriolante. tu te demandes si elle la porte maintenant, de quoi elle a l’air, sans toute cette couche de vêtements. t’es presque certain que tu finiras par le découvrir, s’il te reste encore un peu de patience. et puis tu décides que c’en est assez. que lola, elle a trop joué, jamais rien donné. t’enverses les rôles, juste comme ça, parce que ça ne t’amuse plus, d’être le connard qui reste sans rien à la fin. qu’est-ce que j’ai à y gagner, moi, là-dedans ? tu minaudes un peu, toi aussi, prends ton temps. fais durer le plaisir. y a pas de raison qu’elle soit la seule à recevoir quelque chose dans cette histoire. après tout tu l’as déjà bien assez aidée comme ça. et t’as jamais été payé, pas comme il se doit. lola, elle s’est toujours contentée de mettre un peu de poussière de fée, d’exécuter une disparition digne des plus grands numéros de magie. mais aujourd’hui ça suffit plus. tu l’as longtemps laissée minauder, faire son petit numéro sans jamais rien lui reprocher. maintenant, si elle veut ton aide, il faudra jouer dans la cours des grands. et ça tombe bien, t’as déjà bien quelques idées.
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MessageSujet: Re: you can be the boss (locky)   you can be the boss (locky) EmptyLun 12 Juin - 15:38

« Pas si mal ? Le meilleur, tu veux dire. » Y a l'assurance qui suinte dans sa voix, par tous ses pores, et ça lui arrache un éclat de rire plus franc que tous les mots qu'elle pourra jamais offrir. Il a la gueule du sale gosse trop fier de lui, qui se croit invincible peut-être, conquérant sûrement. « Hm ça, ça reste à prouver. » Et il est encore là – l'éclat de défi dans son regard, ce truc qui provoque l'air de rien, juste pour voir, juste pour tâter le terrain. Elle les connaît, les garçons comme Nicky. Faut flatter leur ego mais pas trop, leur donner de quoi se sentir forts mais pas les laisser se reposer sur leurs lauriers sinon ils finissent toujours par se lasser. Faut leur donner des raisons de faire toujours mieux, la carotte pour les faire avancer et s'assurer qu'ils aient constamment envie d'impressionner, rouler des mécaniques et montrer qu'ils sont là pour dominer. Comme le fait Nicky, avec l'angle de ses lèvres et la flamme dans ses yeux, l'arcade abîmée qui lui donne presque l'air d'un guerrier. « Tu devrais voir la gueule de l’autre type. » Elle se marre encore une fois, sincèrement, les doigts qui glissent jusqu'au visage du géant. « T'es tellement cliché. » C'est aussi railleur que son sourire et pourtant y a ses phalanges qui effleurent à nouveau la blessure, avant de descendre sur sa joue, jusqu'à son cou. La douceur dans ses gestes, qui camoufle rien d'autre que l'intérêt – le choyer pour mieux pouvoir quémander. Parce que c'est toujours comme ça, parce que quand elle vient à lui c'est toujours pareil, souffler chaud puis froid, demander des faveurs, les obtenir, puis abandonner le front parce que c'est ce qu'elle fait de mieux, parce qu'elle n'est qu'une foutue déserteuse qui a même pas honte, jamais. « Madame s’attire encore les ennuis. » Elle hausse à moitié les épaules, faisant mine de jouer avec le tissu du t-shirt de Nicky, le froissant pour mieux enrouler ses doigts dedans. « J'y peux rien, quoi que j'fasse les ennuis finissent toujours par revenir à moi. » Elle lève les yeux vers lui, la bouche étirée en coin. « Faut croire qu'ils me trouvent irrésistible. » Elle se mord la lèvre sans le quitter du regard, comme pour chercher à provoquer une étincelle, comme pour demander en silence – toi aussi ? Le besoin de savoir qu'elle plaît, qu'elle lui plaît, et bien sûr qu'elle connaît déjà la réponse, bien sûr qu'elle a parfaitement conscience de n'pas le laisser indifférent. Mais c'est plus fort qu'elle, la recherche d'attention encore et encore à tout prix, peu importe ce qu'on lui donne c'est jamais assez, elle arrive pas à se rassasier. Faut croire qu'aujourd'hui elle est pas la seule ; elle perçoit le changement dans les yeux de Nicky et même si elle est pas sûre de comprendre sur le coup, elle devine que c'est pas comme d'habitude. « Qu’est-ce que j’ai à y gagner, moi, là-dedans ? » Aujourd'hui il a envie de lui donner du fil à retordre et elle s'y attendait tellement pas que la surprise se lit dans ses yeux alors qu'elle scanne les siens, une seconde et puis deux. Peut-être qu'il en assez de jouer, peut-être qu'il estime qu'elle ne lui donne pas assez. Ça devient délicat mais elle se laisse pas démonter, la surprise rapidement chassée et son regard retrouve son air espiègle, alors qu'elle prend une mine presque innocente. Une main qui glisse le long du torse de Nicky pour soulever légèrement le bas de son haut, et elle se faufile sous le tissu, se posant simplement contre la peau de son ventre comme une fausse promesse. Sa main libre grimpe jusqu'à sa nuque, se calant là pour l'attirer à elle, le forçant à pencher un peu la tête alors qu'elle se hisse sur la pointe des pieds. Ses lèvres qui viennent frôler son oreille, la voix devenue un murmure. « Moi. » C'est tout ce qu'il a à gagner, parce que c'est tout ce qu'elle a à offrir. Elle et rien d'autre parce qu'elle n'a pas de fric et elle voit pas ce qu'il pourrait vouloir d'autre de sa part, alors elle joue la comédie encore une fois et elle fait miroiter quelque chose qu'elle ne lui donnera pas. Elle dépose un baiser au creux de son cou et déjà elle se dérobe, coupant tout contact et c'est comme si elle avait jamais été là, comme si elle l'avait jamais touché. Elle se recule, lui tourne le dos pour revenir au verre qu'elle a abandonné sur le plan de travail avant de lui faire face à nouveau. « Mais ça s'mérite, champion. » Elle penche la tête sur le côté, avale les dernières gouttes de vin avant de poser le verre à nouveau. « Alors ? Tu peux me rendre service, ou faut que je trouve quelqu'un de plus courageux ? » Et bien sûr c'est pas une question de courage, elle le sait, elle cherche simplement à provoquer. Elle veut titiller, attiser, parce qu'elle a peur de prendre un refus, peur de ne pas lui suffire. S'il dit non elle est pas sûre de pouvoir le gérer – déjà parce qu'elle devra trouver un autre moyen de régler son problème de loyer, mais surtout parce que ça ferait trop mal à son orgueil. Elle veut mettre toutes les chances de son côté, alors elle le quitte pas des yeux quand ses doigts glissent jusqu'à sa jupe. Elle le quitte pas des yeux quand elle fait remonter le tissu le long de ses cuisses, encore et encore jusqu'à s'arrêter à la limite de l'indécence – la jupe qui n'est plus qu'une bande camouflant à peine son sous-vêtement. Pour lui montrer ce qui l'attend même si c'est faux, même si elle lui offrira rien de tout ça. Pour lui promettre encore et encore même si elle prévoit déjà de le laisser sur sa faim. Elle est persuadée qu'ça va marcher. Qu'il va dire oui sans rien demander de plus, que dévoiler la peau de ses cuisses sera largement suffisant. Comme s'il n'avait pas besoin de plus à se mettre sous la dent.
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