01. il y a la fumée qui rentre et sort, entachant un peu plus à chaque passage le rosé des alvéoles. laissant la cendre s'immiscer avec une lenteur indécente, provoquant un abus noirâtre sur les pauvres organes qui suffoquent sous le goudron ingurgité depuis maintenant bien des années. elle se souvient encore de la première fois où sa mère lui à foutu une clope dans la bouche. ce soir là, elle riait beaucoup, son maquillage avait coulé et elle semblait heureuse dans sa profonde tristesse. nana devait avoir 6 ans ou peut-être qu'elle approchait de ses 7 ans. un goût amer stagnait sur sa langue alors que les toussotements bouleversait son être frêle. elle avait trouvé ça mauvais sur l'instant. visiblement pas assez pour ne jamais retenter l'expérience. la cigarette prenait un goût tout particulier lorsqu'il s'agissait de la partager avec sa génitrice. tendre moment entre une mère et sa fille. eanna ne savait pas réellement ce qu'elle faisait mais elle savourait chaque instant comme s'il s'agissait du dernier. laissant la fumée emplir ses petits poumons, les massacrant avec ignorance. tout ce qu'elle garde, c'est le sourire béat et le rouge colorant les pommettes de sa mère. dans chaque cigarette qu'elle détruit, elle entend son rire, ce son doux et strident qui n'appartenait qu'à elle. alors chaque bouffée de poison aspiré ressemble à une bouffée d'air frais en mémoire de ces instants qui n'appartenaient qu'à elles. si nana fume avec abus, elle n'a jamais allumé une seule clope de sa vie, la première taf n'est jamais pour elle. parce qu'il en a toujours été ainsi avec sa mère et qu'il ne peut en être autrement depuis l’incendie qui a ravagé sa vie. 02. quand il se fait tard dans la nuit ou tôt dans le matin, il y a cette force absurde qui lui oppresse la poitrine. c'est violent et elle ne peut s'empêcher de se réveiller en sursaut. paniquée à l'idée qu'on découvre un jour qu'en fait tout ça, c'est sa faute à elle et uniquement à elle. mais pour nana le réel se perd dans l'irréel, offrant une autre dimension à cet instant de vie poignant. alors nana, elle se fait violence, elle se dit que non, que c'est pas elle qui a foutu le feu à sa maison. c'est pas elle qui a pété un câble. non. c'est trop dur à digérer, la boite d'allumettes entre les mains. crise de putain d'ado qui se sent trahie parce que ses parents ont décidé de quitter la terre où elle à toujours vécu. parce que nana sans repère, elle est complètement perdue, a quoi elle allait s'accrocher si on l'enlevait à son irlande ? elle a pas trop réfléchis. elle a juste laissé le gaz allumé, comme un incident, parce que tout le monde peut oublier hein ? alors nana, non elle a pensé à rien d'autre qu'à tout détruire. elle voulait pas partir, trop effrayée par ce que le reste du monde avait à offrir. elle à laissé l'allumette tombée. c'est flou, parce qu'au fond ce n'est qu'un mauvais rêve. elle pensait qu'elle y resterait, nana, elle pensait que son être allait être rendu à la terre. devenir poussière et renaître. elle aurait pu mourir là bas mais elle à simplement héritée de méchantes brûlures dont une plus ancrée sur la jambe droite. elle se souvient pas; parce qu'elle était sonnée mais c'est sa mère qui la traînée hors du bûché, alors que les flemmes s'enroulaient autours de son corps. si le temps semblait s'être stoppé, il a ensuite repris sa course à une vitesse folle. et déjà le chant des sirènes se faisait entendre alors que les lumières rouge et bleu dansaient dans l'ambulance. ce ne fût pas sans conséquences et sans le savoir, eanna venait de déclencher une guerre. 03. c'était un caprice d'une gamine de 16 ans et un chamboulement sans nom fît son apparition. ils l'avaient bien préservé la petite, ils s'étaient bien cachés de lui parler de ce foutu divorce. si son monde semblait s'être écroulé, ce fût des lors un cataclysme. nana n'était pas majeur, elle n'avait donc pas son mot à dire et la relation entre son père et sa mère semblait soudainement plus tendue que jamais. les accusations fusaient à l'égard de sa génitrice. tu ne mérites pas la gardes. t'as faillit la tuer avec ton insouciance. t'es qu'une alcoolique. t'as des problèmes. jamais t'obtiendras la garde de notre fille, je vais l'emmener avec moi aux états-unis et tu ne la reverras jamais. autant de mots qui trucidaient le cœur de la gosse et pourtant elle n'en fît rien. c'était facile de laisser sa mère porter le chapeau. elle ne montrait rien, elle faisait celle qui s'en foutait.. et à l'intérieur ça la tuait. massacrée à petit feu par la violence des phrases que débitait son père. elle à souvent rêvé, qu'elle lui hurlait dessus, à son tour, de se la fermer. de lui dire qu'il pouvait pas savoir lui, il était jamais là. mais lorsqu'elle ouvrait la bouche, c'est comme si elle avait une fleur fanée dans la gorge. elle étouffait et personne ne le voyait. 04. qui ne dit mot consent. les adieux semblèrent moins difficiles qu'elle ne le avait imaginé, ce n'est cependant pas sans chagrin qu'elle laissa derrière elle galway et tous ceux qui avait fait partie de sa vie. elle s'était nichée une dernière fois dans les bras de sa mère, laissant le chagrin l'emporter avec de chaudes larmes qui venaient secouer son corps d'enfant. pour nana c'était comme demander pardon, son père avait gagné le procès et elle n'avait pas la moindre idée de quand elle pourrait revoir celle avec qui elle avait partagé jusqu'à aujourd'hui toute sa vie. elle ravala ses sanglots des qu'elle posa un pied dans le boeing. la georgie l'attendait, plus clairement la ville de savannah lui tendait les bras. 05. 16 ans. il s'agissait là d'un nouveau commencement, l'aube d'une vie scindée en deux parties. la première qu'elle chérissait sans relâche afin de ne pas en oublier la moindre seconde et la nouvelle. elle tâtonnait, elle était perdue et ce n'était pas ce qui lui servait de père qui allait l'aider à se trouver un chemin. alors ce fût le début de la fin. les clopes du matin au soir. l'alcool qui embrume l'esprit. les premières fois. la première fois avec ce brun ténébreux dont elle n'a même pas daigné se souvenir du nom. puis il y a eux les autres, c'était marrant tout en étant d'une lassitude à tuer un vivant. il lui en fallait toujours plus, ça l’obnubilait, c'était vital de se mettre en danger ou de braver les interdits. le plus absurde dans tout ça c'est qu'il ne voyait rien. il avait mis un temps fou à se rendre compte de son amour pour les aiguilles. l'encre qui se faufilait, s'accrochant à sa peau tout en la marquant d'ombres noirâtres. la première fois ce fût le renard. elle ne supportait plus de voir chaque jour cette brûlure qui jonchait sur sa peau alors elle l'a fait disparaître. ses occupations et ce qu'elle faisait de son corps n'avait pas l'air de préoccuper son père. alors elle à continuait à se faire dessiner les histoires muettes d'une vie, préservant ainsi le secret de tous les rêves oubliés. 06. puis le temps à fait son chemin, eanna à pris deux ans au compteur, un bac en poche, un permis, et des conneries par milliers. mais étrangement tout le monde semblait heureux. papa était fière de sa fille, qu'il pensait modèle et nana ravie de pouvoir faire n'importe quoi de sa vie lorsque le padre avait le dos tourné. tout semblait aller pour le mieux jusqu'à ce que la petite se prenne une massue sur la tête. coup de fil ingrat annonçant la mort de sa mère. infection au nom imprononçable qui s'était mise à la bouffer après l'incendie. tout le monde de nana s'écroulait. elle était fissurée par les cris de l'intérieur qui brisaient, au passage, ses os dans leur écho. son corps venait de l'abandonner et c'est dans un fracas que ses genoux avaient heurté le sol. elle se faisait déchirer de l'intérieur nana. elle volait en éclats dans des hurlements de douleurs mêlés à une tristesse sans nom qui faisait rage sur son doux visage. elle était morte seule. pourquoi elle n'avait pas appelé, elle serait venue, pour lui tenir la main au moins et lui dire que tout irait bien. elle avait mal nana, jamais elle n'avait ressenti ça. et elle s'est éteinte comme une bougie qui a fini de brûler. elle s'est étouffée lentement, noyée dans le chagrin de n'avoir rien fait. rongée par les remords de ne jamais avoir balancé la vérité et de n'avoir jamais eu l'occasion de se blottir à nouveau dans ses bras. hémorragie interne de sentiments. asphyxiée par la vie. 07. elle n'a dû attendre qu'un mois, à peine. un mois pour atteindre la majorité, récupérer de l'argent partout où elle le pouvait. fourrer dans un sac tous les bijoux ou trucs de valeurs qu'elle trouvait et prendre la porte. elle a laissé la porte là où elle était mais elle, elle s'est bien barrée. laissant papa sans nouvelles et sans aucun moyen de la joindre. elle vomissait sur le pseudo lien qui les reliaient, lui qui n'avait rien fait pour sauver sa mère, trop occupé par ses affaires d'argents sales. eanna elle savait pas trop comment gérer la vie, le temps et l'argent. alors elle à tout claqué comme ça, puis quand les billets vert lui manquaient, elle à vendu les montres et diamants qui pourrissaient au fond de son sac. elle errait d’hôtel en hôtel jusqu'à n'avoir plus rien à dépenser. se laissant couler un peu plus chaque jour. elle se noyait à la bière, avalait des pilules bleu sans demander de quoi il s'agissait. elle s'était découverte une certaine affinité avec l'auto destruction. elle prenait plaisir à oublier et se réveiller sans le moindre souvenir, désireuse de ne plus ressentir la douleur qui lui rongeait la poitrine. parfois elle en venait même à oublier pourquoi elle faisait ça, mais elle continuait. elle se rendait vivante en se tuant. 08. toute cette merde à durer près de trois ans, trois ans à se détruire du mieux qu'elle le pouvait. seule ou accompagnée. elle aimait bien ce mec qui lui ramenait de la poudre. il venait dans sa chambre tard la nuit quand tout le reste du squad était dans le bad ou assommé par les drogues ingurgités. ils rigolaient jusqu'au bout de la nuit, le nez poudré de cocaïne. il lui a apprit deux, trois trucs sur comment s'en sortir. sur comment devenir une voleuse hors pair et obtenir tout ce qu'elle souhaitait. elle observait puis imitait, merveilleuse élève qu'elle était. il lui offrait le monde sur un plateau d'argent et le temps perdait toute notion. c'était enivrant de vivre en s'oubliant. elle avait l'impression qu'ils étaient invincibles, que rien ne pouvait les arrêter. et ce fût vrai jusqu'à un matin. il ne se réveilla pas. overdose. c'était comme des bouts de verre qu'on enfonçaient dans le cœur de nana. c'était douloureux mais elle était vide de tout. alors elle a pris ses affaires, son ipod parce qu'il n'allait plus en avoir besoin et elle est partie sans se retourner. 09. elle avait une sale gueule, elle ressemblait à un fantôme errant à la recherche d'un but qui semblait s'être effacé depuis bien des années. pourtant elle s'est subitement reprise. c'était peut-être la musique qui traversait les écouteurs et venait pénétrer son cerveau qui la secouait comme ça. quoi qu'il en soit il n'y avait pas de logique à nana, il n'y avait pas de juste milieu avec elle, c'était soit tout ou rien. constamment aux extrémités de tout mais jamais entre deux. l'envie soudaine d'arrêter les conneries pour tenter de réaliser quelque chose. la musique fixait doucement les morceaux brisés, reconstituant le puzzle de sa vie éclatée. dissipant ainsi le brouillard. 10. et puis il y a eu JJ. elle a pas tout de suite saisit ce qu'il avait foutu avec son cœur. des cocottes en papier probablement. mais putain en deux, trois mouvements il lui avait retourné la tête, il bouleversait tout son être. c'était saisissant la façon dont il arrivait à foutre le bordel dans sa vie sans même le savoir. sa manière de se foutre royalement de tout, c'était qu'un con JJ. mais pour la première fois, il y avait ce truc au fond de la poitrine, cette chaleur prenante, ce sentiment qui s'étale jusqu'aux tripes. cette envie folle de tout envoyer valser pour s'élancer sur cette piste glissante qui tend les bras. elle avait fuit toute sa vie et soudainement, elle avait l'envie de s'arrêter. de se planter là, devant lui et lui dire. c'est toi ! c'est toi dont j'ai besoin. toute sa vie prenait un nouveau sens, de nouvelles saveurs venaient éclairer son existence, qui était si terne. il venait de la secouer. sans frapper, il était entré et avait foutu le bordel dans cette vie d'ordinaire si calme. alors elle a pas longtemps cherché nana. enfin si elle l'a stalké pendant près de trois mois, le temps de se remettre en état, parce qu'elle était cabossée de partout. aussi parce qu'elle voulait être sûre et certaine que JJ c'était le bon. elle avait pas de doute et pourtant elle avait ce besoin irrépressible de se vouloir rassurée. puis un jour, sans savoir qu'elle mouche l'avait piqué, elle est allée droit au but. nana elle passe jamais par 4 chemins, elle est morte de trouille mais n'a peur de rien. il s'était glissé au volant de sa voiture volée. son cœur a eu un raté en heurtant le capot de la vieille caisse. elle a sourit dans sa chute oubliant qu'elle aurait pu y laisser plus qu'un poignet simplement tordu. c'était drôle de voir de l’inquiétude sur son visage, pour la première fois il la voyait ! et nana c'est nana, elle lui a bien évidement, hurlé dessus, l'a traité de gros con de chauffard de merde, lui apprenant qu'un permis ça se trouvait pas dans une boite de lucky charms ! c'en était fini pour elle, à jamais contaminée par son être, comme si ça avait toujours été écrit pour que ce soit ainsi. elle l'a jamais quitté depuis ce jour parce qu'elle l'aime comme une dingue. et si parfois il la soûle, qu'elle en profite pour aller se taper le mec du troisième étage de l'immeuble voisin, il y en a pas deux comme JJ ! JJ, elle l'aime. elle l'aime parce que tout l'univers à conspiré à la faire arrivée jusqu'à lui. 11. avec JJ sont venus les KIDS. nana avait peur de s'y attacher, elle avait trop perdu pour avoir envie de se laisser embarquer dans une sympathie dont elle ne voulait pas. pourtant ça s'est fait tout seul. dernière du groupe, elle a tout appris d'eux et ils sont devenus sa famille. ils l'ont réparé sans qu'elle ne s'en rende compte. elle leur a tendu la main et ils l'ont saisit. pour la première fois de sa vie elle se sentait devenir quelqu'un. elle était raide de JJ avec cette peur constante de le voir disparaître ou mourir dans son lit sous les coups de poings qu'il prenait et distribuait en retour. elle lui vouait tout un culte et ne manquait pas de le faire savoir aux autres. de même quand les disputes éclataient, elle ne laissait pas les KIDS dans l'ignorance. parce qu'ils sont tout pour elle, sa famille, ses amis, ses amants. un joyeux bordel qui panse les vieilles blessures. 12. cependant être KIDS n'était pas tous les jours rose. pour tout gang, il existe des ennemis. les YOBBO, clan adversaire, qui était à abattre à la première occasion. c'était jouissif que de pouvoir laisser le corps s'exprimer, de pouvoir cogner sans craintes et prendre en retour. nana adorait ces instants de violences futiles, quand le sang venait à lui coller aux cheveux, la morsure des cicatrices sur les lèvres. le meilleur c'est quand son corps et celui de JJ n'étaient pas assez endoloris pour se laisser céder à des plaisirs charnels en guise de victoire. c'était ces instants préférés mais parfois c'était le clan adversaire qui menait et nana en à fait les frais plus d'une fois ! 13.  elle garde en travers le sale coup de pute de l'autre thon. la rage qui bouillait en elle quand ses cheveux sont restés entre ses doigts lorsqu'elle avait glissé une main dans sa crinière. certes les KIDS ont bien rigolé devant cet affront mais nana a pas trop kiffé investir dans des rajouts et perruques du genre pour couvrir les dégâts. bien qu'à la fin elle prenait plaisir à s'offrir des cheveux de couleur différente chaque jour. la vengeance reste ancrée en elle. nana fait, d'ailleurs, preuve d'une patience remarquable. un jour barbra payera pour ce qu'elle à fait ! et ce jour pourrait arriver plus tôt qu'elle ne le pense. prépare toi blondie ! tu vas souffrir. 14. cependant cette apostrophe n'a pas eu que des mauvaises conséquences.  jusqu'à ce jour, nana n'avait jamais eu conscience d'elle parce qu'elle était, sans être. constamment hors de son être bien qu'elle y ai été partiellement présente. un peut trop compliqué hm ? la crasse de l'autre pétasse l'avait réveillé, elle s'était soudainement découverte femme. elle se mit à prendre du plaisir à voler du maquillage pour se tartiner la figure avec. ainsi plus jamais ses ongles n'ont été négligés, toujours parfaitement soignés et de couleur teintés. aujourd'hui elle ne sort pas si sa manucure n'est pas parfaite ! et puis c'est plus classe de voler avec de jolies mains. 15. défaut qu'elle n'a pas chassé de sa vie et qu'elle à au contraire décuplé. d'ailleurs, elle ne considère même pas le vol comme quelque chose de mal. nana est passionnée par le fait de voler, les gestes, la manipulation et la délicatesse dont il faut faire preuve pour ne pas se faire attraper. elle se délecte de toujours placer la barre plus haute, visant des clients toujours plus intéressants. les challenge, nana, elle les aime et elle en demande toujours plus. parfois un peu trop. heureusement pour elle, personne n'a jamais osé l'envoyé en taule devant ses petits dérapages. 16 nana c'est une amoureuse des compétitions et avoir un vrai job en fût une. elle s'est trouvé une place dans un café sympa où les patrons sont tellement aveugle qu'il y est presque trop facile de voler sans se faire remarquer. elle pourrait vider la caisse et se barrer avec le coffre niché dans l'arrière boutique mais en réalité, elle aime bien ce petit coin. les gens lui font étrangement confiance. puis il y a l'odeur des grains de cafés moulus à la première heure, le brouhaha des gens qui papote entre eux. les livres. des classiques, rangés sur les vieilles étagères qui suffoquent sous le poids des couvertures en cartons qui ont été rongées par une existence bien menée. elle en dévore les pages lorsqu'elle fait la fermeture, s'imprégnant des histoires écrites par hemingway, irving, austen ou encore fitzgerald. c'est son petit secret. elle sait que les autres trouveraient probablement ça nié alors elle les laisse penser, qu'elle est de sortie ou qu'elle a terminée plus tard. 17. il y a cependant une chose qu'elle aime plus que tout et qui n'est un secret pour personne. nana elle est fascinée par les fleurs, parfois elle se surprend a rêver qu'elle est fleuriste. puis cette idée s'efface et elle se contente simplement de ramener des bouquet trouver par-ci et par-là au loft. elle les laisse faner, admirant leur décomposition avec une certaine curiosité. puis quand vient le temps, elle en fait des pots pourris qu'elle cache un peu partout afin d'y tomber dessus quand elle les aura oublié. 18. quand le loft est vide de tout bruits nana se prend pour une danseuse étoile, enchaînant des gestes sans aucunes grâce. ils lui donnent probablement plus l'allure d'une autruche qu'un cygne mais elle aime danser, se jeter dans les airs dans l'immensité de la grande pièce commune. s'embourbant souvent les petons dans un truc qui traînait par là. et alors qu'elle s'étale sur le sol froid elle se met à rire comme si elle plaisantait avec elle même. c'est comme si elles étaient deux à l'intérieur, s'enjouant mutuellement. elle se laisse bercer par les illusions. et comme l'envie de danser est soudainement trop pesante, elle s'accapare ailish et lui promet monts et merveilles pour la nuit. la musique n'est des lors plus la même mais les corps se trémoussent au rythme des baffles qui bouleversent les tympans. 19. la vie elle file et elle défile. parfois elle surprend et pas forcément là où on l'attendait. c'est ce qu'à découvert nana il y a quelques jours. au départ elle s'est dit que c'était pas grave. que c'était un retard comme un autre, elle en avait eu pleins tout au long de sa vie. que des fausses alertes à chaque fois. mais étrangement là, elle s'est mise à paniquer la môme. les enfants qui font des enfants, c'est jamais bon. ça pue la mort ! alors elle s'est calmé 5 min puis s'est payé un test de grossesse parce que l'attente devenait trop longue. elle s'est caché dans des toilettes publics parce qu'elle pouvait pas laisser un quelconque soupçon naître au loft. elle à d'abord pleuré, puis elle s'est dit que c'était la vie et que si c'était comme ça, c'est parce que ça devait arriver non ? elle s'est posée l'équivalent d'un million de questions. elle à vomi, encore pleuré, puis s'est bourré la gueule et elle est rentrée se perdre dans les bras de JJ. c'est dingue comme il avait le pouvoir de dissiper toutes ses peurs. 20. tu vas être papa. rien que d'y penser ça lui donne un mal de crâne violent. elle aurait pu choisir d'aller se faire avorter dans l'immédiat, ne pas perdre une seconde avec ses conneries sauf que nana quand elle prend une décision, elle s'y tient et elle se fou de ce que le monde peut bien en penser. alors elle se la ferme nana, elle garde cette idiotie pour elle parce que ça se voit pas en plus. peut-être qu'elle est pas prête pour être mère, en fait elle est carrément pas ready pour cette aventure mais c'est nana et ce machin dans son ventre ça remplie le trou béant logé au fond de sa poitrine. alors elle laisse faire, oubliant qu'un truc a élu domicile en elle. elle verra bien avec le temps. là dans l'immédiat, elle doit surtout trouver un moyen d'en toucher deux mots à JJ.