my girl

Putain tu fais chier. Elle souffle Amé. Emmerdée. Agacée. Il est temps de dégager. Blondie prise aux pièges dans les bras chaleureux. Blondie étouffée par la douceur du connard qui la baisait y a encore quelques heures. Elle est pas rentrée cette nuit. Elle sait qu'elle va morfler Amé. Comme toujours. C'est que beau-papa aime pas quand elle découche. Quand elle couche. Amé c'est sa putain, faut pas qu'on y touche. Tu parles. Elle souffle encore. Y a le matin qui se lève et qui inonde sa gueule de poupée à travers les volets. Ses yeux se plissent. Amé se glisse. Hors du lit. Hors des draps salis. Hors du salaud toujours assoupi. Elle a la force de la discrétion Amé. L'habitude de se faufiler après fornication. Blondie récupère son string au pied du lit. Elle l'enfile et passe sa robe sur sa peau abîmée. Escarpins dans les mains, elle s'en va Amé, sur la pointe des pieds. Elle veut pas qu'il se réveille, qu'il la retienne. Qu'il lui chante des mots d'amour. Faut pas l'aimer Amé. Faux pas.

Arrivée sur la palier. Délivrée de l'ambiance qui l'étouffait, elle prend une grande bouffée d'air frais. Les voisins matinaux la matent comme une putain. En même temps c'est pas un tort. Amé les cheveux en désordre et la robe chiffonnée d'avoir voulu trop vite l'enlever. Elle attache ses cheveux qui viennent chatouiller son dos et se met en route vers river street. Elle veut pas rentrer tout de suite. Elle a envie de flâner. De laisser le soleil inonder ses traits défoncés. Elle est presque jolie blondie dans la lumière. La peau dorée par les beaux jours. Et sa dégaine de gamine mal fagotée. Elle a l'air paumé au milieu des badauds. Presque innocente dans la foule superficielle aux mains prises par les sacs des boutiques de luxe où ils ont craché leur fric. Les belles fringues. Les bijoux qui scintillent. Le dernier Iphone. Faut montrer que t'as du fric. Que tu manques de rien. Que t'achètes même des merdes qui te serviront pas. Les bobos de Savannah.

La foule animée. Amé inanimée. Elle a le regard triste sur un SDF qui crève la dalle devant le centre commerciale. La foule d'inhumanité. Le palpitant sur la main. Amé lui refile les derniers billets qu'elle a en poche. Vis. Tu dois vivre. Elle écoute pas ses remerciements. Elle en veut pas. Merci ça sert à rien. Merci pourquoi d'ailleurs ? De te laisser comme un pauvre con, le bitume en guise de matelas ? Et moi j'dormirai bien ce soir. La frenchie s'éloigne et commence à guetter les boutiques. Les nouvelles collections qui iront sur le cul des plus friquées. Amé faudra qu'elle refourgue pas mal de came pour se les acheter. Elle fait le compte dans sa tête devant la vitrine d'une boutique mais son regard dévie vers la folie blonde. Tammy. Elle a un sourire en coin Amé et délaisse sa trouvaille matérielle pour rattraper la sublime créature qui se déhanche devant elle. Une fois à sa hauteur, elle se penche à son oreille l'air de rien.

Putain même le matin t'es jolie Tammy. La langue qui claque. Elle aimerait bien Amé que Tammy craque. Jolie Tammy aux cheveux d'or. Elle recule pour s'amuser de l'expression sur son visage de porcelaine. Ce petit jeu ça l'amuse bien blondie. Ses yeux glissent le long des courbes scandaleuses de son interlocutrice. Elle a ses airs de gros connards qui veut tringler n'importe quoi. La décadence dans le regard. Mais jamais Tammy la fuit. Amé elle sait que ça l'amuse aussi. Puis qu'elle aime ça les compliments. C'est le genre de petite conne qui se gave à la flatterie. Qui prend mais qui ne donne rien. Narcissique enfouie. Tammy se faufile dans ton esprit. C'est la furie des mecs qu'elle collectionne. Mais Tammy elle y croit vraiment à toutes ces conneries. Tammy la bague au doigt, elle t'enchaîne le palpitant. Alors ouais, Amé ça l'amuse de jouer à la nana transie.