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 rule number one, is that you gotta have fun (nurez)

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MessageSujet: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptyMar 4 Avr - 18:32

T’es pas dans ton univers. Mais en même temps, est-ce que ça t’as un univers ? Tu sais pas, tu te poses pas la question. Peut-être, peut-être pas. Tu t’en fiches. Là, tu sais juste que c’est pas ton univers. Neon party, never pretty. T’as beau être fuyeuse, t’as beau être baladeuse, t’as beau rencontrer du monde et te laisser porter au gré du vent, t’es pas du genre à faire des soirées. C’est pas que tu ne veux pas, c’est que t’as jamais vraiment l’occasion. Quand t’en as fait, ça t’a pas forcément marquée. Ça finit par toujours vouloir te tripoter, y a des mains qui se baladent, et t’es obligée de coller des claques. C’est ironique quand on sait que t’es tactile, mais tu l’es pas avec n’importe qui. Ce n’est pas tout le monde qui a le droit à ton affection sauvage. Tu regrettes pas de ne pas aller dans ces soirées. Ce n’est sûrement pas ça ton univers. Mais c’est différent là. T’as pas été traînée par n’importe quel camarade de promo, par n’importe quel mec qui te trouvait mignonne et voulait t’impressionner. C’est Nur qui t’a invitée. Et t’es intriguée. T’es toujours intriguée, de toute façon, tu dis rarement non quand tu peux satisfaire ta curiosité. Là, t’es curieuse. T’es curieuse de voir Nur autrement, de la voir dans son univers justement, de la voir plus déchaînée, moins réservée. Elle est intéressante Nur, parce qu’elle te ressemble. T’as pas l’habitude. Mais elle te ressemble sans te ressembler. Elle est intelligente, Nur, et elle a des connaissances qui t’impressionnent. T’es pas bête, loin de là, tu le sais sans t’en vanter, t’es juste comme t’es. Mais les sciences, ça a jamais été ton fort, bien au contraire. Ça veut pas dire que ça ne te fascine pas. Tout te fascine, de toute manière. Nur, elle répond à ton appétit de vorace, elle te permet de satisfaire ton envie de connaissances. Elle n’est pas que ça. Elle t’a rejoint au Bartitsu, sans que tu t’y attendes. T’as aimé ça, être ainsi surprise, déracinée de tes habitudes. T’as jamais expliqué pourquoi t’étais là, elle t’a jamais dit non plus. Vous partagez juste ça. Vos vies s’entrecroisent sans cesse, et vous forcez le destin, alors que tu apparais dans sa vie et qu’elle vient dans la tienne. Tu l’aimes bien, Nur, tu l’adores même, Nur, et quand elle t’a dit tu viens, t’as pas hésité avant de dire oui.

C’est comme ça que tu retrouves là. T’es jolie, dans ta jupe rose et tes docs noires, t’es jolie mais t’es pas sexy. T’as jamais été douée pour le sexy, t’as jamais voulu jouer au sexy. Ça ne t’intéresse pas, tu t’y vois pas. Les lèvres trop rouges, les yeux trop noirs, les fringues trop serrées, ce n’est pas toi. T’es la gamine aux salopettes shorts, aux couronnes de fleurs dans les cheveux, aux converses couleur menthe. T’es pas une enfant, mais t’es pas faite pour être femme fatale. La musique résonne déjà à fond, si forte que tu peux la ressentir dans ton corps. Les basses sont profondes, elles font trembler ta peau, ton coeur fait écho et frappe violemment dans ta poitrine. Tu traverses la foule, tu évites les mains en riant, tu les regardes de sous tes cils, presque innocente sans l’être totalement, attrayante mais jamais tu t’approches. Les néons éclairent les êtres, soulignent les corps, rose, rouge, bleu, vert, tout donne une ambiance étrange au lieu, t’as la sensation d’être dans un autre monde. Tu ne cesses pas ta marche, tu sais où tu veux aller. Finalement, tu la trouves, tu l’attrapes de ta main, la tire vers toi. « Nur. Je suis là. » C’est évident que t’es là, t’es face à elle, elle peut te voir. Tu t’en fous, t’as l’habitude de dire des choses qui semblent incohérentes, ou qui sont considérées trop franches. « J’ai pas l’habitude, mais j’aime bien. Je crois. Faut que je vois. Tu me lâches pas hein ? Je le verrai si t’essayes de me perdre au milieu des gens. » Ton regard est rieur, ton sourire rêveur. Tu sais que tu perturbes, avec ton air perdu, mais ils ne réalisent pas que t’as conscience de tout ce qu’il se passe autour de toi. Tu jettes un oeil sur Nur, avant de regarder la salle. T’es vraiment intriguée. « T’es belle ce soir. ‘Fin. T’es belle tout le temps de toute façon. Je suis pas sûre d’avoir la tenue appropriée, mais je suis pas trop trucs sexy tout ça. » T’as un crop tob blanc, mais t’es pas sûre que ça puisse être considéré comme sensuel, comme approprié pour l'événement. « Je suis intriguée. On fait quoi lors de tes soirées ? »

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Nur Al Shaikhly

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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptyMer 12 Avr - 0:30


Les mecs de la korpo trouvent pas le restant de glaçons et j’textote un rapide “à votre avis ? dans le camion réfrigéré bordel”. Y a déjà deux pompes à bière en rade. Pas grave, j’ai emprunté les tuyaux d’arrosage des voisins, on va rafistoler avec ça. Tant que la musique bourdonne toujours trop fort, que les stroboscopes offrent toujours autant de crises d’épilepsie, que les gens vibrent, synchrones comme des métronomes humains, tout roule et la soirée continue. Les surprises arriveront bien assez tôt. Et puis y a les éclats des bouteilles qui pètent un peu de tous les côtés. Parce que y a toujours, quelque part, une classe qui vient de terminer une session d’partiels mortels et qui n’a pas vu le jour depuis trois mois. Ou alors c’est parce que quelqu’un s’coltine malheureusement les délires hépatologiques de René de 4e année et que pour faire passer le chapitre “dépendances et sevrages”, faut bien au moins un litre de champ’. En attendant, avec les quelques autres filles de la korpo, on s’marre en regardant un des nôtres essayer de choper une pharma. J’vais gagner mon pari, c’est sûr.
Nur. Je suis là.” Tereza est là. “Heyy bella ! T’es venue.” Je l’enlace vite et dépose un smack sur sa joue comme si ça faisait des mois qu’on ne s’était pas vues ; alors que quoi, on s’est croisées y a deux jours à peine ? Je la relâche et lui souris en l’observant. Les secondes s’étirent, comme un filet de miel au bout d’une cuillère. “J’ai pas l’habitude, mais j’aime bien. Je crois. Faut que je vois. Tu me lâches pas hein ? Je le verrai si t’essayes de me perdre au milieu des gens.” Peut-être qu’elle ne se sentait pas à sa place, mais je trouvais que les couleurs de l’endroit lui allaient bien. C’est. Étrange à expliquer. Ses cheveux châtains-roux rétro-éclairés, accrochant la moindre lueur, et son air égaré, comme déphasée. Elle avait des airs d’Alice au Pays des Merveilles, Tereza. Est-ce que ça fait de moi le Chapelier Fou qui l’a entraîné jusqu’ici pour partager un vertige ? En tout cas, je ris à sa remarque trop adorable pour être vraie. “Pourquoi j’te lâcherais ?” Sérieusement ? D’où ça peut bien lui venir ? Depuis l’temps que nos chemins se croisent, on mérite bien enfin une soirée où on s’éclatera tout en apprenant à s’connaître. Parce que Rez est un de ses êtres qui semblent fragiles et virevoltant, ne faisant que passer, à peine le temps de se poser. Inspiration libellule ou papillon. Excepté que c’est elle qui est apparue dans mon champ de vision la première fois, avec cette drôle d’assurance poussée par une curiosité d’ogre que je reconnais. C’est tellement sincère et rare ce genre d’attention crépitante qu’il devrait être interdit d’y dire non. Mais faudrait pas non plus qu’elle s’fasse capturer. Faudrait pas que l’envie m’vienne… “T’es belle ce soir. ‘Fin. T’es belle tout le temps de toute façon. Je suis pas sûre d’avoir la tenue appropriée, mais je suis pas trop trucs sexy tout ça.” Faire fondre de la noisette et la transformer en caramel, c’est possible ? Ça s’est joué comme ça dans l’fond de mes yeux en tout cas. “Alors ça c’est une jolie façon de se dire bonjour… T’es sublime aussi.”, dis-je en l’enlaçant à nouveau soudainement tout en nous faisant tanguer légèrement. Parce qu’à cette heure de la nuit, les pulsions d’affection n’ont plus les barrières de cette éducation fière où on doit se retenir de s’exprimer en émotions. Ça se désinhibe à mesure que l’alcool et autres substances traversent les veines. “Mais t’inquiètes pas, on s’en fiche d’être sexy. Tu vas vite comprendre que les mecs viennent pas en soirée pour danser, peu importe comment t’es habillée.”, ajoutais-je en la libérant de mon étreinte. Du menton, j’lui désigne la foule et le spectacle qui s’y joue. Ils viennent s’défoncer un max -concours de galettes à la clé-, s’défier à celui qui pourra pécho le plus et puis c’est tout. Remarque les filles aussi. Certaines sont déjà hilares, scandaleusement ondulantes ou carrément à moitié nues. J’me considère pas du tout dans la case sexy avec ma jupe légère, le top simple et mes baskets pour éviter de bousiller une énième paire de chaussure dans le “jus de soirée” qui colle. Encore que à la soirée d’hier, ma robe rouge était plus cintrée et les bas étaient de sortie, mais c’était pas une de nos soirées, alors fallait donner un peu plus le change que quand c’est la korpo qui organise. Mais j’réalise d’un coup que ça peut peut-être la choquer tout ça. J’sais pas, ça lui est si étranger ? Elle a quel âge déjà ? Mon attention se refocalise sur elle pour répertorier dans ma mémoire la moindre de ses réactions. Curieuse réflection.Je suis intriguée. On fait quoi lors de tes soirées ?” Nouveau pari : combien de sourires Tereza va me tirer. “En plus de faire la fête ? Ça se résume en trois mots. Tous commençants par la lettre B : bouffer, boire et baiser.” Le sacro-saint 3B des soirées médecine. Et désolée de briser l’illusion, mais ça n’a rien de sexy.
J’me rapproche et laisse filer mon bras sur ses épaules frêles pour lui faire faire le tour du propriétaire et éviter à ma voix de s’perdre dans toutes ces ondes. Elle a l’air fragile contre moi, pourtant, j’sais combien il ne faut pas la sous-estimée pour l’avoir vu à l’oeuvre en cours de bartitsu. “T’as mangé avant d’venir ? Non parce que même si on met des trucs à dispo, pour tenir toute la soirée et pas être tout de suite j’tée, faut bien caler son estomac. Après tu peux boire autant que tu peux. On a fait plein de petites bonnes choses. Plein de bars à shot différents pour que tout le monde s’y retrouve. Genre là tu as tout c’qui est fluo… par là-bas, c’est pour les bouches sucrées avec tout c’qui est au caramel, goût barbe-à-papa, grenadine, tout ça…” J’lui désigne un à un les spots où se ressourcer. “Ici tu as les shots plus classiques, les trucs à flamber aussi et puis là… Les shooters à éviter.” J’pars dans un rire franc parce qu’on a prévu de vrais tord-boyaux et des recettes vraiment dégueu aussi. Il en faut pour toutes les envies comme on dit. “T’as envie de goûter quelque chose en particulier ? Faut qu’on trinque quand même. Et qu’on danse aussi !” Y a une claire euphorie flirtant avec ma voix parce que je sais qu’elle sort de son univers pour le mien. Donc, faut pas que j’oublie de faire bonne impression et de bien prendre soin d’la miss aussi. Le but, c’est qu’elle revienne.
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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptySam 17 Juin - 0:24

Nur semble surprise de ta demande à ne pas te lâcher, et tu ne peux qu’hausser les épaules avant de répondre un « j’ai l’habitude », dénué d’émotions, dénué de sensations, tu ne fais qu’émettre un fait. T’as l’habitude, oui, t’as l’habitude qu’on te se lasse de toi, t’as l’habitude qu’on suffoque en ta présence, t’as l’habitude qu’on préfère finir par te laisser aller. T’es trop pour une seule personne, tu es trop intense, trop franche, trop toi-même. Ils veulent te changer, ils finissent par t’abandonner. Tu t’en moques, tu t’en fous, parce que le monde ne tourne pas autour d’eux, parce que tu as autre chose à faire que t’occuper de leurs petits sentiments qui t’ennuient. Mais Nur est différente. Nur, tu l’apprécies, vraiment. Nur, tu aimes passer du temps avec elle, sincèrement. Nur, tu veux que sa main reste dans la tienne à jamais, tu veux que vous continuiez de partager, de rigoler, de vous amuser. Alors c’est plus fort que toi, ça ne te résiste pas, tu es obligée de lui demander de te garder à ses côtés.

Tu fonds dans ses bras, tu la laisses t’enlacer, tu profites et tu souris. Tu ne sais pas vraiment ce que tu veux, mais tu t’en fiches, t’as compris que le principe c’était de se laisser aller, de se libérer. La musique est forte, assourdissante même, mais Nur est tellement près de toi que tu entends ce qu’elle te dit. Elle t’entraîne dans un monde qui t’est inconnu, un monde que tu ne comprends pas vraiment, un monde dans lequel tu ne sais pas si tu peux te mêler. Aie confiance Tereza, tu te glisses partout, tu t’adaptes à tout. Tu sens déjà la musique te gagner, infiltrer ton corps, t’amener à danser au rythme des basses qui explosent dans chaque parcelle de ta peau. Un rire éclate comme des milliers de petite bulle dans ta gorge à l’entente des 3B et tu sais que tu secoues la tête tout en ayant l’air fortement amusée. « Je vois que la décadence des étudiants en médecine n’est pas seulement un mythe. Et après ça ose critiquer la manière de vivre des artistes ! » Ton bras glisse contre la taille de Nur alors qu’elle te rapproche à nouveau d’elle, ta main agrippant avec délice la courbe de ses hanches. « Et qui te dit que ce sont les mecs qui m’intéressent lors de cette soirée ? » Un léger clin d’œil accompagne tes propos, ainsi qu’un sourire en coin laissant apparaître l’une de tes canines. Tu ne sais pas pourquoi tu devrais être subtile, laissant toute finesse de côté alors que tu te penches à l’oreille de Nur pour lui murmurer ces mots.

Tes doigts glissent entre les siens, avant de la tirer vers l’endroit qu’elle t’a désignée comme le bar des shots sucrés. Elle a prononcé le mot barbe-à-papa et tes yeux se sont illuminés. « Tu prononces ‘sucre’ et tu sais que je serai forcément partante. » Tu saisis deux des mini verres et en tends un à Nur. « J’ai mangé avant de venir, j’ai assez traîné auprès de mes frères pour savoir comment éponger de l’alcool. J’espère que tu as conscience que je bois pour toi ! » Un sourire accompagne tes paroles avant que tu n’avales le shot cul sec, rapidement suivi d’un deuxième. Si tu passes la soirée ici, autant être en état de tout supporter. Tu ne veux pas non plus complètement perdre tes moyens, mais heureusement tu viens d’une famille roumaine où l’alcool circule aussi tôt que le lait. Tu ne bois peut-être plus aussi souvent, mais tu as développé une certaine résistance (et tu es presque certaine qu’une partie de cette résistance provient purement de tes gênes, d’une ascendance d’alcooliques notoires, rien de bien glorieux). Nur ayant fini ses shots également, tu l’entraînes à nouveau par la main au milieu des danseurs qui se collent et se déhanchent un peu partout. « Je ne pense pas que mon style de danse corresponde à ce genre de soirée. Guide-moi. » Ta voix est rauque, glissant contre son oreille, laissant ton souffle chaud se répandre dans son cou. Tu ne veux plus réfléchir, tu ne veux pas regretter, juste profiter.

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Nur Al Shaikhly

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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptyMer 19 Juil - 20:52


Je ricane, parce que les artistes, j’ai toujours trouvé ça mignon, mais y a pas de comparaison possible à mon sens. Quitte à ce qu’on passe tous pour des extra-terrestres dans un clan comme dans l’autre. Mais je n’ai pas vraiment l’opportunité de lui faire part de ma théorie sur le sujet. La miss fait glisser bras, main, souffle et quelques mots contre ma peau. Je la regarde amusée et clairement intriguée. “Et bien j’dirais tant mieux. Y a pas d’raison d’se priver. Mais j’dois avouer que je suis surprise.” J’laisse quelques rythmes cogner dans nos oreilles en rivant mes yeux dans les siens. “On doit te sous-estimer un peu trop souvent, Rez.” Le sourire qui s’étire avec espièglerie. Le crépitement de la complicité quelque part, là, au fond de nos iris. J’suis ravie qu’elle sache dire haut et fort ce qu’elle veut, et qu’elle n’ait pas peur de le montrer également. Ça fait du bien de croiser des gens sûrs d’eux. Pas qu’il en manque dans ce genre de soirées, mais ailleurs, c’est clairement pas la même chose. Et si Tereza est assez à l’aise pour se servir d’elle-même côté saccharine, ça me suffit à la laisser prendre un peu les devants. À nos premiers shots ensemble, à notre première soirée ensemble, à nos futurs moment ensemble. Ça coule dans toute la gorge, réchauffe le coeur des poitrines, et même si j’ai une petite préférence pour les notes plus épicées et acidulées, c’était pas mauvais. “Trop d’honneur. En revanche, interdiction de se forcer. … Mais du coup, ça veut dire qu’il faudra que je fasse quelque chose pour toi.”, que j’ajoute en me léchant les babines après le deuxième verre (enfin c'est pas vraiment mon deuxième de la soirée non plus). Et aussitôt dit, aussitôt demandé. Quand elle m’entraîne sur la piste de danse et réclame que je la guide. Mon rire éclate et je lui souffle à l’oreille qu’elle est trop chou, qu’on s’en fout du style de danse, mais puisqu’elle y tient… “Que la leçon commence alors.

Je me permets de lui écarter un peu plus les jambes pour qu’elle ait plus d’appui, qu’elle soit plus stable, qu’elle sente un peu mieux le sol vibrer jusque dans ses cuisses et pourquoi pas ses hanches. Puis mes mains glissent le long de ses bras pour arriver à ses mains et les relever au-dessus de sa tête. Je la contourne et me glisse dans son dos en maintenant ses deux mains ensemble. “Faut que tu sentes les vibrations de l’air aussi.” Que je glisse à son oreille. Que ça coule du bout de ses doigts, le long de sa nuque -même si mon revers de main vient se poser dans son cou pour descendre lentement au centre de sa poitrine et s’y arrêter une seconde. “Que ça vienne jusque-là pour que ton rythme cardiaque se synchronise un max...” J’enjolive. Le sien bat plus vite. Mais je reprends la descente sur son ventre, appuie légèrement en espérant que ce soit bien son centre de gravité et qu’elle se cambre contre moi. “Tu sens les basses jusqu’ici, tes muscles résonnent déjà, regarde.” J’fais rien de plus qu’improviser, mais elle bouge déjà toute seule. “Ça s’fait tout seul Rez. Ne doute pas.”, que je lui souris dans le cou. Hanches synchrones. Elle a besoin de personne pour la guider, elle a trouvé son tempo en se calant sur le mien. Mon autre main rejoint l’autre sur son ventre, descendant un peu plus bas, juste un peu. Pour lui montrer une autre cadence, un peu plus sèche -pourtant j’invente rien, ils sont bien connus ces mouvements- juste pour s’amuser. Comme toujours. “Non. Garde les mains en l’air.” Pas touche. Pas tout de suite. La réprimande comme un ronron. “Quand le son est plus grave, plie plus les genoux, laisse peser sur ton corps, comme ça...”, que je lui dis à l’autre oreille avant de lui dire que c’est bien. “Continue, t’y es.” Je la libère sur ces mots doux pour lever moi aussi les mains, me reculer un peu. L’anticipation du changement de rythme dans les jambes. Le DJ fait la transition et impose un nouveau battement. C’est lui le maître d’orchestre. Pas l’choix que de suivre, de vivre en mimétisme. En masse. Ça amplifie la sensation de marée humaine qui nous submerge, exaltées. “Saute, Rez !” Coup de hanche dans la sienne. Je hurle pour faire sortir ma voix, extirper mon énergie et lui faire sentir qu’elle doit faire pareil. “T’arrêtes pas ! T’arrêtes jamais !” Je ris encore. Parce que c’est en réalité la seule règle qui compte dans cet espace. Avoir l’impression de mourir et de revivre en boucle, penser qu’on va flancher à chaque instant, et pourtant, rester miraculeusement debout. Cette folie, on ne la trouve qu’ici. Cet univers de personnes un peu dingues qui s’oublient tous ensemble, et qui tourbillonnent tous ensemble, à cet exact moment, sur la même onde. L’allégresse qui emporte tout, parce qu’il y a trop de bruit, trop de monde, trop trop trop, trop de tout. Et que la tête tourne, et que le cœur s’affole, comme un prisonnier agrippant ses barreaux osseux. L’euphorie qui nous gagne quand les cris et les rires se confondent ricochent sur les bonds des corps en mouvements. Comment ne pas être accro à ça ? Toutes ces impulsions qui cohabitent. Effervescentes. Ici il y a un peu d’anatomie et un peu d’art : une alchimie mêlant le son et les corps. Ça nous dépasse souvent, et pourtant, c’est simple. La poitrine qui se soulève à chaque martèlement des basses, les pieds qui quittent le sol dès que le tempo l’ordonne, le bassin qui contrebalance, désaxe, les épaules, les omoplates qui roulent, les mains qui se lèvent encore toujours, suivent la mélodie, harmonisent, s’accordent avec douceur à la fréquence animale. On passe ses doigts sur son visage, on inspire, ramène ses cheveux en arrière alors qu’on allait vaciller toutes les deux, mais on s’rattrape l’une et l’autre. Hystérie sous contrôle. Et ce n’est que le début. Un pas, ou deux, et nos épaules ne touchent même plus ceux du voisin. On se lance des regards extasiés, on se sourit, on rit aux éclats, on communique une seconde et puis on retourne dans son monde, son corps, on s’épanouit dans son individualité, tous ensemble, et parfois juste à deux malgré tout. Jusqu’à ce que la personne aux platines en décide autrement.
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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptySam 26 Aoû - 22:10

« On doit te sous-estimer un peu trop souvent, Rez. » T’as envie d’éclater de rire, mais tu n’es pas sûre que Nur comprenne. Tu ne te moques pas d’elle, loin de là, elle ne sait juste pas à quel point elle touche dans le vrai. On ne te sous-estime pas souvent, on te sous-estime tout le temps. Même ta propre famille, ton propre jumeau, ne te connaît pas réellement. Ce n’est pas de ta faute, pas vraiment. Tu es juste incapable de t’ouvrir, incapable de te laisser souffrir à nouveau. C’est tellement plus simple de sourire et de faire croire que tout va bien, de leur montrer l’image du joli cœur, de la jeune fille qui tourne dans ses robes et laisse des traces de peinture sur ses joues. C’est juste tellement plus aisé de jouer à la naïve, la gentille, la facile, l’adorable. T’es plus, t’es bien plus, mais t’es incapable de laisser quelqu’un le savoir. Sauf avec Nur. Sauf avec Nur et ça te fait flipper pour tout dire, ça te fait flipper que quelqu’un commence aussi bien à te discerner. Mais t’es comme un papillon près du flamme, tu sais que tu peux te brûler mais t’es incapable de reculer. Parce qu’avec Nur, tout semble normal, tout semble couler tout seul. Même alors que tu es au milieu d’une fête déchaînée, entourée de personnes qui ne t’inspirent pas la moindre confiance. « Si tu savais à quel point tu as raison… » Tes doigts glissent contre sa joue, ton sourire est à la fois amusé et mélancolique. Tu ne peux pas te laisser aller, tu es là pour t’amuser.

C’est pour ça que tu lui permets de t’entraîner, de t’emmener dans son sillage. Sa voix te guide, ses mains te mènent dans la danse. Tu laisses la musique te porter, tu ondules ton corps au rythme des basses. Tu souris, carnassière, même si tu ne sais pas d’où ça sort. Tu sais que tu es frustrante, tu sais que tu es violente, alors que tu attires vers toi mais tu n’autorises jamais. Tu n’as pas le droit de toucher Nur et tu en ris aux éclats. Tu te laisses entraîner, emporter, jeter au milieu de la tempête de musique et de corps. Agitée, déchaînée, envolée, tu ris et tu cris et tu danses. Ton regard accroche Nur et c’est un sourire enivré que tu lui offres, enivré par cette ambiance, enivré par le tourbillon de couleurs autour de vous. L’adrénaline court dans tes veines, liquide bouillant qui laisse des traces enflammées sur ton corps. Tu te perds dans la foule avant de retrouver Nur, tu glisses ta main contre sa hanche avant d’être collée à une autre. Tu te perds, tu te perds dans les personnes, tu te perds dans la musique. Tu découvres un monde que tu adores, un monde pour lequel tu ne pensais pas être faite mais qui te colle à la peau au moindre mouvement. Tu retrouves Nur à nouveau, le regard fiévreux, la folie au bout des mains.

Tu ne réfléchis pas, tu ne réfléchis plus. Tu te laisses aller, entraîner. Tes mains s’accrochent à ses hanches, tes lèvres retrouvent les siennes. Tu la dévores et tu la savoures en même temps. Tu laisses la musique vous faire trembler, alors tu glisses contre sa mur, mordille sa lèvre inférieure, t’approche d’elle, toujours plus, jamais assez près.
Peut-être que tu regretteras demain. Ou juste après.
Pour le moment, tu profites, tu dégustes, tu te délectes
Le sang contre tes tempes, ta peau contre la sienne.

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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptyMer 25 Oct - 14:04


Elle se laisse aller et c’est un délice à regarder. Tereza virevolte, Tereza brille, Tereza vit. Et elle attire des regards déjà conquis. Si je la laissais seule, il y a une chance sur deux pour que les deux mecs derrière elle et la fille à ma droite tentent une approche. Plus ou moins subtile, mais peu importe. C’est le jeu dans ces soirées. Quand rien que la vue d’un corps se libérer provoque un flot d’excitation qu’on ne contrôle pas. Qu’on ne veut pas contrôler. Mais Rez va et viens. Elle s’approche, puis s’envole, fragile et taquine. En apparences du moins. Je ne pensais pas les papillons carnivores. J’me fais surprendre quand elle s’agrippe à mes hanches. J’deviens captive quand elle s’empare de mes lèvres. Il me faut quelques secondes pour réaliser, quelques secondes pour en ressentir l’effet, pour que je réagisse. Alcool aidant. Ecsta aidant. Et surtout, la chaleur de son corps pressé contre le mien, c’est comme une nouvelle force de gravité. Ça rentre en collision avec mes habitudes, mais ça attire mes sens, mes mains sur son cou, ses cheveux, retraçant la courbe douce de sa mâchoire. Je lui offre ce qu’elle est venue chercher. Je lui donne un peu plus que ce qu’elle aurait pu désirer quand j’impose ma fièvre entre ses lèvres, mon bassin plus près du sien. Pour étirer les secondes juvéniles en minutes incandescentes.

Mais il me faudrait au moins le triple de ce que j’ai actuellement dans le sang pour ne pas me rappeler que Tereza est plus jeune. Que c’est le meilleure amie de Jael. Les deux gamines pas si innocentes que ça, méritent un peu mieux que des embrassades goulues, infestées de substances décadentes. Elles méritent mieux que d’être reléguées aux souvenirs brumeux des après-soirées trop arrosées. Alors je m’écarte doucement et nous libèrent simplement. J’ai soif, pas toi ? Babines retroussées, faut que je l’entraine à nouveau au milieu des corps mouvants, clinquants pour atteindre l’autre pop-up bar où tous les liquides sont fluos. Pas sûre que ce soit l’idée du siècle de l’enivrer un peu plus, mais c’est devenu naturel de graviter autour des boissons trop colorées. C’est la solution facile pour distraire toutes envies cupides -surtout les miennes. J’suis experte pour donner ce sens à la fête -trop habituée mais jamais usée. Mon verre cogne contre le sien et c’est reparti pour un tour et des détours. La malice glisse entre les ailes des fées dansantes, défiant les étoiles de fondre et le soleil de s’élever encore pour rafraîchir la chaleur qu’elles créent. Enfin peut-être pas tout de suite. Pas avant d’avoir testé tous les nectars, toutes les transes et tous les artifices installés là uniquement pour divertir les fourmis.

Les heures se sont étirées comme du miel au bout d’une cuillère, Morphée a été interdit d’entrer, mais Shamash perce comme promis. Je me souviens ma mère m’expliquant que rien n’échappe jamais à sa lumière. Ma mère adore parler des présumés dieux sumériens, même si elle ne nous a jamais forcé à y croire. C’était juste les protagonistes des contes qu’elle nous lisait pour endormir la fratrie bancale que nous étions. J’avoue qu’à l’époque Inanna ou Ishtar me fascinait. Je me perdais dans les noms mais la déesse de la liberté et de l’indépendance personnelle me vendait du rêve. En revanche, je ne saisissais pas bien comment on pouvait à la fois déesse de la guerre et de l’amour. Ça m’interroge encore quand j’y repense. Avoue que c’est pas logique ?!, que je m’exclame en riant, adossée au mur en briques. Je sais même plus pourquoi ni comment j’en suis venue à lui raconter ces histoires d’enfants en m’offusquant des absurdités régissant les panthéons divins. J’sais pas non plus comment j’ai encore la force de rire, alors que le mur et le sol peuvent probablement garder l’empreinte de mon corps tellement j’y prends appui à chaque mouvement. La fatigue de la nuit passée à tourbillonner avec Tereza délasse tous mes muscles et j’commence à avoir un peu froid. Alors qu’est-ce que ça serait si il n’y avait pas ce dieu-soleil matinal ? Et ces bonbons qui piquent en guise de petit-déj. J’dormirais probablement déjà sur son épaule sans aucun scrupule avant de m’engourdir contre son ventre. Tu m’avais pas dit que tu avais un frère ou un jumeau ? Vous vous racontiez quoi comme histoire ? Mon mascara a coulé sous la sueur, sa silhouette paraît floue et mouvante dans mon regard explosé, mais je lui souris tendrement avec mes dents, comme pour l’inciter à me raconter. Qu’est-ce que j’ai pu baratiner mon frère sur tout et n’importe quoi. C’est encore le cas d’ailleurs., que je pouffe. Mais vas-y, parles-moi de toi ou tu m’arrêteras pas.
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MessageSujet: Re: rule number one, is that you gotta have fun (nurez)   rule number one, is that you gotta have fun (nurez) EmptySam 16 Déc - 16:30

Tu te laisses porter, tu te laisses porter comme jamais tu t'es laissée porter et pourtant tu as l'habitude voguer au vent Rez, de laisser tes pas te porter sans que ton esprit n'ait un mot à dire. Mais c'est différent ce soir, c'est différent alors que l'alcool te brûle les veines et que tes lèvres vibrent contre celles de Nur. Tu te laisses porter, et lorsque ton amie s'écarte, lorsqu'elle t'entraîne dans son tourbillon coloré et éclaté, tu ne protestes pas. Pourquoi le ferais-tu ? Tu es juste bien, tu as juste ce qu'il faut d'adrénaline pour profiter de tout ce qui t'entoure, juste assez de buzz dans ton esprit pour que tu ne sois pas trop consciente de ce qu'il se passe. Tu peux comprendre pourquoi les jeunes aiment ces soirées, pourquoi ils les enchaînent sans jamais s'arrêter. Tu peux comprendre le plaisir de se perdre, le plaisir de ne plus réfléchir, le plaisir de juste agir, de juste vivre. Tu n'en ferais pas des dizaines, ni même deux d'affilées, tu ne te laisserais pas emporter à chaque fois dans la folie de la danse et de l'alcool, ce n'est pas ton monde, pas ton envie, mais tu profites ce soir, tu profites de cette soirée-là car elle sera probablement unique.

Le temps s'écoule, les minutes passent, suivies des heures, tu ne cesses jamais, suis Nur, te balances sur le son qui vibre dans tes oreilles, glisses contre les corps qui t'entoure, tu te laisses porter, tu te laisses vibrer. Tu ne sais plus vraiment comment Nur et toi vous êtes retrouvées à l'extérieur, mais t'entends toujours la musique résonner derrière vous. Nur est adossée contre le muret en pierre, t'es assise dessus, tes jambes qui se balancent et heurtent doucement les briques rouges qui s'y trouvent. Tu l'écoutes attentivement, fascinée par la discussion que l'alcool dans votre sang permet de délier. Ton regard se perd au loin, sur la ville, dans le ciel presque plus noir. Vous avez dansé toute la nuit, mais ton corps tremble bien trop pour que tu te sentes fatiguée. Les histoires de Nur te posent pourtant, et c'est en te mordillant la lèvre inférieure que tu réfléchis à ses dieux sumériens. « Au contraire, je crois que c'est logique. L'amour est tellement fort qu'il engendre les guerres. Tu te souviens de l'Odyssée ? Une guerre de dix ans, tant de morts et tant de pertes, tout ça pour l'amour ardent de deux jeunes gens. » T'as jamais vécu ce genre d'histoire, ressenti ce genre d'émotions. Tu l'a lue, encore et encore, jusqu'à ce que les pages soient si usées qu'elles en devenaient jaunes. T'en a lu tellement de ces histoires, et d'autres encore, perdue dans les rayons de la libraire, les jambes en tailleur, la tête ailleurs.

T'éclates de rire à la question de Nur, elle est mignonne, bien qu'un peu incongrue quand on connaît ta famille. C'est pas le cas de Nur, ou peut-être que si d'ailleurs, sans le savoir, sans avoir fait le lien. « J'ai quatre frères. et deux sœurs. Mais ouais, Mihail est mon jumeau. » Sa moitié, son âme partagée, peu importe les tensions, peu importe les secrets, celui que tu pourras jamais oublier, celui qui sait tout de toi, ou presque, celui avec qui tu as tout vécu, ou presque. « Y avait pas d'histoire précise qui revenait entre nous, je crois qu'on prenait tout ce qui passait par notre esprit. On se maquillait, on se déguisait, et on jouait tout ce qui nous venait. Dans notre monde à nous, on tout a été, on a tout vécu, on a tout vaincu. » Les rires dans vos gorges, des étoiles dans les yeux, vos cheveux qui volent, une cabane faite de couvertures, une lumière et vos corps cachés sous la couette. Parfois les cris de votre père, parfois votre mère qui vous disait de cesser, mais votre monde s'est jamais vraiment brisé, pas quand vous étiez tous les deux, pas quand ta main était dans la sienne.

Tu sautes au bas du muret, sentant le sol tourner, ou alors c'est juste ta tête qui est trop légère, trop prise dans l'alcool qui parcoure ton système. Tu tangues quelque peu sur tes jambes, poses une main sur le mur pour te stabiliser tout en laissant un petit rire t'échapper. Tu te passes l'autre main dans tes cheveux, laissant tes boucles cascader contre ton dos. « Ça te dit un petit-dej ? Ta soirée était amusante, mais j'ai envie nourriture dans mon système. On pourrait continuer notre discussion autour d'un café. Ou d'un chocolat. Ça me semble plus agréable que cette rue, non ? »
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