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MessageSujet: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyLun 20 Mar - 12:49

« Tu prends quoi ? » Juste l'invitation, d'un signe de tête négatif. Elle boit pas, Grace. Elle a trop vu de foies gueuler à l'agonie et de gens se vider par dessus les cuvettes. Elle a tenu les cheveux de temps en temps, enfin quand c'était pas déjà trop tard pour eux. Ou pour elle. Elle a rempli les tiroirs vides des mémoires ; je te jure t'as rien fait de stupide, t'as rien envoyé à ton ex, puis on pire ça fera un discours vachement sympa à votre mariage un jour hein. Alors elle s'assure qu'elle a suffisamment secoué la tête, jusqu'à voir les étoiles valser devant ses yeux à peine maquillés. Elle se dit que c'est mieux, quand c'est ce genre de constellations scotchées au plafond et pas la lumière qu'éclate la gueule en fin de coma éthylique. Bienvenue dans la vraie vie, un lavage d'estomac, ça arrache. « Je suis bien comme ça, merci. » Non, elle boira pas, et de toute façon au-delà de l'éthique, elle bosse demain. Tu bosses tout le temps. Elle soupire longuement, une main perdue dans la tresse qu'elle a oublié de dénouer. C'est dingue d'approcher le quart de siècle en ayant l'impression d'en traîner trois derrière. Des fois plus, des fois moins. Des fois elle se sent invincible, reine des nuits blanches aux arrière-goûts de folie douce. Puis des fois elle en enchaîne quatre sans se réveiller, pas aussi canon que la belle au bois dormant, peut-être juste un peu moins niaise. Et plus cafféinée. Sans prince pour venir lui couper son sommeil réparateur et se taper une ordonnance restrictive. « Eh, c'est pas le gars de la dernière fois ? » Elle se retourne vers le bar, parfaite imitation d'une foutue girouette. Parce qu'ils sont pas venus seuls ici, et que la mention gars l'aide pas forcément à abaisser les cases du qui est-ce. « L'autre salaud, tu sais. » Ah. Déjà, ça précise. Un salaud, un salaud ... Oh non. « Le salaud ? » Le sang fait qu'un tour et elle enclenche le mode maman poule sans trop prévoir le coup. La recherche est frénétique, et les regards à la ronde presque carrés à force de scruter les moindres recoins. Le salaud, le type qui trouvait hilarant de se taper sa pote pour la jeter le lendemain. Putain, mais qu'est-ce qu'on se marre. « Je m'en occupe. » qu'elle martèle quand elle finit enfin par le trouver. Elle aurait eu un verre à la main, elle aurait tout avalé pour se donner des airs de grandes. Mais elle est aussi sobre que sa robe du dimanche, et y a que l'élastique dans ses cheveux qu'elle peut resserrer avant de se diriger vers l'autre. Forcément qu'y a une blonde à côté. Elle se racle la gorge avant de poser une main sur l'épaule de Cash. « J'y crois pas ! » L'exclamation sort plus aiguë que prévu, mais ça a le mérite d'attiser la curiosité de la nana. « Comment tu vas ? C'est un miracle, j'ai jamais vu quelqu'un se rétablir aussi vite, t'as l'air en pleine forme considéré, tu sais ... » elle hoche en direction de son entre-jambe. « ... l'accident. La chirurgie reconstructrice de nos jours, ça fait des merveilles. Je suis certaine, on sent presque pas la différence. Franchement, quand on a si peu de matière avec quoi bosser de base... »
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyJeu 23 Mar - 2:41

oh que oui tu la sens bien cette soirée. un verre de pur malt, une compagnie des plus délicieuses. tu sais déjà que tu vas tirer ton coup ce soir, nicky, et tu te pavanes dans le bar avec tout l’égo qui te caractérise : la fierté du petit con qui n’a rien à se reprocher. la fierté du champion, qui gange à tous les coups. à qui on ne refuse rien. et ça te met particulièrement en joie ce soir, profitant de tous les coups de dragues merdiques qui sont à ta disposition pour mettre cette fille dans ta poche, partir le plus vite possible et peut-être même revenir une deuxième fois en fin de soirée pour récupérer les restes. les désespérées à qui l’on a posé un lapin. alors t’es prêt à sortir la réplique fatale, celle qui la fera fondre instantanément, quand on te prend par surprise. visage inconnu. silhouette délicieuse. et tu te demandes ce qu’elle peut bien te vouloir, si ce n’est ton numéro, à l’évidence. mais elle a pas tellement l’air intéressée pour te rappeler et t’as le regard globuleux qui se bloque sur elle au moment même où elle fait son petit cinéma. osé, mais pas très apprécié. excuse-nous une minute. sourire largement faussé, alors que tu entraînes l’inconnue par le bras, quelques mètres plus loin. là où ta cible de la soirée n’entendra pas votre conversation, ni qui que ce soit d’autre, pour ce que ça vaut. tu plantes tes billes dans les siennes, incertaines, et curieuses pourtant. y a quelque chose chez cette fille qui t’intéresse indéniablement. à part sa plastique de rêve, elle a le culot de celles qui te plaisent habituellement. je crois pas qu’on ait déjà eu le plaisir de se rencontrer… j’m’en souviendrai. j’peux savoir qui tu es ? moi, je suis nicky. tu lui tendrais bien ta main mais rien de cette conversation n’a l’air d’une conversation formelle. mais tu dois déjà probablement le savoir, puisque tu t’intéresses autant à mon anatomie. que tu lances dans un sourire triomphant, avalant une gorgée de ton whisky. et rassure-toi, sophie va très bien. que tu lances le plus naturellement du monde. c’est peu dire de ta seule couille restante, et si d’ordinaire, tu le cries pas sur tous les toits, elle semble déjà bien au courant de ce petit handicap qui te caractérise. de cette boule que t’as perdu y a des années de ça, quand t’étais encore qu’un ado. alors forcément, ça cogite tout là-haut, à tel point que t’en viens à te demander comment elle a pu mettre la main sur ces informations. y a qu’une solution qui s’impose à toi : elle fait sans doute partie de ces demoiselles pas très satisfaites de ton comportement de goujat, mais qu’est-ce que t’y peux ? normal qu’elles soient toutes accro. tu peux pas leur donner toutes la satisfaction de t’avoir, tu peux juste leur offrir une nuit de rêve, avant de leur révéler ton vrai visage. celui qui ne reste pas. mais plus t’y penses, plus tu cherches sur son visage les détails qui pourraient te rappeler cette nuit que tu sembles avoir oublié, et moins tu sembles t’en souvenir. comme si elle n’existait pas. et ça te dérange beaucoup plus que tu ne l’aurais pensé qu’elle sache toutes ces informations sur toi sans qu’elle n’en ait eu conscience par elle-même, en découvrant le champ de bataille. alors, tu me dis de qui tu tiens ça ? sourcils froncés, tu la regardes avec fermeté, prêt à obtenir les informations. t’en as perdu momentanément ta gueule d’enfoiré, ton sourire d’abruti, celui qui énerve autant qu’il séduit. mais t’es dérangé par tout ce qu’elle semble savoir, et toi aussi tu veux savoir à ton tour. ça te dérange, mais tu restes nicky. t’oublies pas cette étincelle de fierté et d’égo surdimensionné qui semble soudainement briller dès que l’on semble s’intéresser un tant soit peu à sa merveilleuse personne. ce dont tu comptes profiter le plus abominablement du monde, et ce sans le moindre regret. tu t’approches un peu, te penches vers elle pour établir la confidence, le rictus amusé reprenant ses droits sur des lippes restées bien trop sérieuses. à moins que tu l’aies vu de tes propres yeux, auquel cas je m’excuse. je devrais me souvenir de toi, mais j’suppose que si tu me reviens pas c’est probablement que tes prestations laissaient à désirer. haussement d’épaules nonchalant, et une autre gorgée d’alcool pur. parce que toi, t’es jamais celui à mettre en cause. t’es toujours celui qu’on adore, celui qu’on redemande.
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyMar 28 Mar - 11:29

La tirade sanguine se meurt d'avoir tout craché sur le sol du bar, hémorragie de rancœur alors qu'elle reprend son souffle. Elle fait ça pour la bonne cause, c'est ce qu'il faut se dire. Elle est pas franchement à l'aise au fond, le sourire de contrefaçon sur son visage commence à s'effriter et elle peut plus rattraper les morceaux. Elle peut sûrement pas lui cacher ça, à l'expert en supercheries. Le salaud. Ouais, c'est bon, tout lui revient maintenant qu'elle est suffisamment proche pour reconnaître les traits. J'te jure, il est parti comme ça, plus personne le matin. Grace, elle juge pas. C'est le jugement qui l'aime pas et qui évite de traîner dans sa tête. Mais quand il s'agit de connards, faut croire que ça rapplique au galop. Et là, bon sang que ça court dans son sens. Elle fronce des sourcils une seconde, elle essaie de comprendre l'attrait. Doit forcément y avoir un truc en plus, un truc différent, pour qu'autant de nanas s'aventurent dans les bras de ce type. Les bras, elle y jette un regard rapide. Non. C'est clairement pas les bras. Franchement, elle voit pas. Elle tilte légèrement la tête sur le côté ; c'est une histoire d'angle, peut-être ? Il est plus sympa à regarder à l'envers ? « excuse-nous une minute. » Il l'attrape par le bras sans prévenir. Wow, t'as cru quoi. Contact sur sa peau dénudée qui lui donne un semblant de nausée. Mais elle a pas son mot à dire, déjà il l'entraîne à l'autre bout de la pièce sans se soucier de lui faire jouer des coudes au hasard pour pas se casser la gueule. « C'était un plaisir de vous rencontrer ! » qu'elle s'époumone en direction de la nana esseulée, la main libre en mégaphone autour de sa bouche. Quand il s'arrête enfin, elle s'empresse de récupérer l'autonomie de son bras. Pas pour le baffer ; elle aimerait bien, seulement pour croiser les bras sur sa poitrine. Menton dédaigneux, yeux tueurs. Elle se sent tigresse à qui on a limé les griffes. C'est ridicule. « je crois pas qu’on ait déjà eu le plaisir de se rencontrer… j’m’en souviendrai. j’peux savoir qui tu es ? moi, je suis nicky. » Elle rit jaune. « Et je suis pas intéressée, enchantée aussi. » Mains qui relèvent la robe imaginaire, elle feint un salut exagéré sans le quitter du regard. Une révérence comme un doigt d'honneur dans sa face. C'est pas pour son honneur à elle qu'elle se bat de toute façon. « mais tu dois déjà probablement le savoir, puisque tu t’intéresses autant à mon anatomie. » Ugh. Mentalement, elle se voit enfoncer un doigt dans sa gorge. Elle a pas tellement eu le choix quant à sa connaissance de l'anatomie de Nicky ; sa pote lui avait tout raconté en détails. Trop de détails, et trop de larmes aussi pour quelqu'un qui n'avait clairement pas pleuré la perte. Elle suppose que perdre une boule fait relativiser sur la notion même de perte. « et rassure-toi, sophie va très bien. » Oh, elle est pas inquiète. Par contre cette fois, elle retient pas le dégoût d'afficher une grimace rebutée sur son visage. « alors, tu me dis de qui tu tiens ça ? » Il s'en souvient vraiment pas ? Bien sûr. Elle avait pas été super loquace ce soir là. Juste quelques mots, le minimum d'avertissement pour son amie. Grace, elle pense pas qu'on la remarque. Pourquoi est-ce qu'on se souviendrait d'elle. « à moins que tu l’aies vu de tes propres yeux, auquel cas je m’excuse. je devrais me souvenir de toi, mais j’suppose que si tu me reviens pas c’est probablement que tes prestations laissaient à désirer. » Elle soupire ; et les bruits de pas de la répartie reviennent remplir l'écho dans son crâne. « Camille, c'est trop commun pour toi, je suppose ? Attend, on fait le tri. Tu t'es tapé combien de Camille ? Oh non, on peut faire plus précis encore. Combien de Camille t'as laissé le lendemain matin ? » Tu pouvais pas en choisir une autre, t'avais pas pu prendre la blonde d'à côté ? « Et pitié, laisse tomber ce regard. Ça arrivera pas. » Elle sous-entend le jamais dans la moue renfrognée qu'elle tire.
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyVen 31 Mar - 3:43

elle a l’air contrariée, la petite. ça t’amuse, un peu. beaucoup. tu jubiles presque de déclencher ce froncement adorable de sourcils, ce croisement de bras qui écrase sa poitrine. dommage, tu pourras plus trop loucher dessus. elle sort tout un tas de trucs que t’écoutes pas vraiment, tu te contentes de la regarder un sourire un peu niais, un peu amusé, le verre de whisky dans la main. elle t’amuse énormément, la gamine, faut le dire. t’en ferais bien ton quatre heures, si tu ne l’avais pas déjà fait. t’as pas vraiment le souvenir de l’avoir ramenée chez toi mais qu’importe, t’es pas contre un second round mouvementé. et si elle se montre aussi féline que ça, t’es bien certain de t’en rappeler cette fois. t’as les yeux terriblement joueurs posés sur elle, comme le prédateur prêt à dévorer sa proie. t’as le sentiment de la soirée s’annonce bien plus amusante maintenant que ta compagnie se montre réticente, et c’est tout ce que tu demandes. un peu de challenge pour une fois, bon dieu. enchanté, “pas intéressée”. y a le grand sourire abruti qui revient au pas de galop, la blague que t’es sans doute seul à trouver drôle. peu importe, ça t’fait rire, ça t’enchante, ça te met dans une humeur merveilleuse. la vie est belle, nicky. profite donc un peu. un peu plus. elle déblatère tout un tas de trucs sur le ton colérique, la belle, et tu pourrais comprendre ce qu’elle essaye de te dire si t’étais pas trop occupé à la reluquer, à admirer la forme de ses lèvres pulpeuses pendant qu’elle semble s’acharner sur toi. un éclair de lucidité quand tu reprends la conversation en cours de route, et toujours l’attitude enchanteresse. alors c’est toi, camille ? désolé, ça me dit toujours rien. le prends pas pour toi hein, faut dire que je retiens pas les noms habituellement. ricanement stupide, gorgée d’alcool réchauffant l’intérieur. putain, t’as cette sensation merveilleuse d’être à noël et d’avoir eu le cadeau dont t’avais toujours rêvé. bien emballé dans du papier cadeau, en plus de ça. c’est noël et t’es le gamin le plus heureux du monde, nicky, t’approchant du jouet pour prendre un air séducteur. promis, j’le retiendrai cette fois. et puis camille, c’est joli. presque aussi joli que toi. mais camille, ça te dit vraiment rien, et tu pourrais peut-être comprendre sa crise de nerfs si t’avais un vague souvenir de son souvenir. mais non, elle est inconnue aux bataillons, à croire que ta réputation se répand sans même que tu n’aies rien à faire. tu pardonnes son air dégoûté, elle te connaît pas encore très bien. pas aussi bien que t’aimerais, en tout cas. c’est pas grave, elle est canon. y a ta main baladeuse qui encercle sa taille, quelques centimètres grapillés à nouveau pour une excuse bidon, pointée en direction de ton cher rendez-vous qui prête encore attention à vous, sans doute à attendre désespérément que tu la rejoignes. tu la comprends, à sa place non plus tu ferais tout pour pas te laisser filer. t’es sûre que tu veux pas que je te présente à ma copine ? j’suis sûre qu’on s’entendrait bien, tous les trois. au lit, de préférence. t’as le souffle audacieux contre son oreille et pas le moindre espoir qu’elle te dise oui. mais c’est comme ça, t’aimes torturer tes nouveaux jouets, perdant presque totalement l’intérêt que tu leur portais à la minute où ils se montrent conciliants. et là, tu le sens bien, que t’es parti pour la meilleure partie de ta vie.
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyLun 17 Avr - 15:09


Pense pas aux yeux. Quoique tu fasses, pense pas aux yeux. Grace, elle a les siens un peu hagards, fixés aux deux pieds au bout de son jean. Dieu merci – pardon, faut qu'elle arrête de le ramener dans la discussion, le pauvre barbu – Celui dont on ne doit pas prononcer le nom quand on se tient aussi proche d'un gars comme Nicky merci, elle s'est pas arrêtée sur une jupe ce soir. Elle avait plus de collants dans le tiroir de toute façon. Elle pense pas que ça empêche Nicky de visualiser les jambes, ni le reste du corps qu'elles supportent. Elle a confiance en ses capacités d'imagination tordue, bouffeur de réalité fantasmée. C'est tout dans les yeux, les prunelles qui crèvent la dalle et savent pas retenir la bave de couler sur le t-shirt. Ou peut-être que c'est autre chose, le truc qui brille derrière les vitres embuées. Ils ont faim, les yeux. Trop d'éclat et pas assez d'ombre pour se planquer. Elle resserre les bras sur sa poitrine, un peu dérangée par le pouls qui pulse une chamade mal cadencée. « alors c’est toi, camille ? désolé, ça me dit toujours rien. le prends pas pour toi hein, faut dire que je retiens pas les noms habituellement. » Et il se marre gras, même pas elle est étonnée. Sur les nerfs, qui sait. A vif. C'est désespérant de lui attribuer quoique ce soit d'effet sur elle. « Tu piges pas l'ironie en fait, c'est triste. » Oh, il va pas pleurer, loin de là. Camille, comment t'as fait, t'étais aveugle ou quoi. Il continue de ricaner, à croire qu'il préférerait frapper ses mains ensembles pour communiquer sa joie. Si c'est un de ces fuis moi je te suis, elle est pas sûre de piger le principe. Ou d'aimer. « Promis, j’le retiendrai cette fois. et puis camille, c’est joli. presque aussi joli que toi. » Elle a les yeux qu’épellent sérieusement en gros, gras et souligné avec des enluminures autour. Elle est pas moche, okay. Mais elle est pas belle au point de recevoir autant d'attention, si ? « Parfait, parce que c'est pas mon prénom. Donc je suppose qu'on est quitte ? » T'es chou. Elle fait un pas pour reculer mais il a en déjà fait deux pour se rapprocher. Encore. Parce que c'est simple, et qu'il y a plus de notion d'espace personnel depuis au moins dix bonnes minutes. Main sur sa taille, souffle contre sa nuque. Y a des baffes qui se perdent dans ce bas monde. « t’es sûre que tu veux pas que je te présente à ma copine ? j’suis sûre qu’on s’entendrait bien, tous les trois. » Elle suit le regard qui file tranchant contre son cou jusqu'au bar derrière eux. Elle veut gueuler, rentre pas dans son jeu. Elle veut gueuler, par contre tu peux rentrer chez toi. Y a juste la tête de chien battu de Camille qui veut pas sortir de sa tête. Pauvre Camille, sotte Camille. Ça disait la veuve et l'orphelin, pas la faible et le pervers, bon sang. Pense pas aux yeux, et rentre pas dans son … « J'ai une copine aussi ... » et deux bras qu'elle laisse tomber lâchement autour du cou de Nicky. Jeu.  « … elle s'appelle non. Comme la négation, c'est dingue, je sais. » Elle le fixe avec un sourire assez fort pour cacher les tremblements de ses ongles qu'elle brise nerveusement derrière son cou. « Non. Personne comprend vraiment ce mot – c'est pas compliqué pourtant. Non. » Dis, c'est un truc de mec, ou seulement un truc de toi ?
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptySam 22 Avr - 21:47

poupée malléable que tu prends plaisir à malmener. tu sais bien que ça lui plaît pas, que tu l’énerves. mais c’est là que tu t’amuses le plus : quand tu provoques les sourcils froncés, les poils hérissés. si c’est comme ça qu’on se souviendra de toi, soit. au moins tu seras pas relégué au rang de petit boulet oublié à peine disparaît-il de notre vue. t’aimes bien penser que si elle te reconnait après tout ce temps - peu importe la raison - c’est que tu as marqué son esprit d’une façon ou d’une autre. que t’as creusé une petite place là-haut et que tu t’y es logé comme un parfait connard, pas prêt à en redescendre. mais qu’est-ce que t’y peux, t’aimes bien l’attention. t’aimes que les regards soient tournés sur toi peut-être presque tout autant que ceux que tu portes sur les courbes des filles. c’est quoi ton prénom alors ? curiosité piquée, mise à vif. elle s’appelle pas camille, alors ? t’es paumé. peut-être bien que tu veux savoir ouais. ou peut-être pas. tout ce mystère autour de la jolie blonde soulève quelques questions, à croire que tu l’as déjà rencontrée avant, sans pour autant t’en souvenir. tu t’en souviendrais, pas vrai ? si t’avais couché avec elle, t’es presque certain que tu t’en souviendrais ouais. presque. si tu l’as pas touchée, tu comprends qu’elle n’ait pas marqué ton esprit. dans tous les cas, tu comprends pas trop à ce qu’il se passe, ce qu’il a pu se passer, mais les retrouvailles ne sont pas désagréables. tu chahutes, tu t’amuses. t’as l’esprit léger là, à siroter ton verre de pur mal. à l’écouter et la regarder se débattre, l’oeil sournois, quand tu sais déjà pertinemment que les filets se sont refermés sur elle. non ? et voilà. les bras de la demoiselle qui se referment autour de ton cou et ton rictus amusé sur le bout des lippes, là. elle est drôle, la gamine. et le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne manque certainement pas de répartie. c’est pas grave, c’est même tant mieux : t’as jamais été pour les proies trop faciles. ça t’empêche pas de rentrer dans le jeu, d’y prendre un malin plaisir à essayer de le tourner en ta faveur. jamais entendu parler. tu feins l’innocence comme un parfait enfoiré et tu te délectes de cette nouvelle proximité. le verre se pose derrière elle, les bras se referment sur sa taille. et peut-être que t’en profites pour la ramener un peu plus contre toi, les yeux brillants dévorant avec malice le visage qui s’offre à eux. cette autre fille insipide avec laquelle tu te trouvais quelques minutes semble s’envoler de ton esprit instantanément, à croire qu’elle n’a jamais existé. tu serais même bien incapable de replacer un nom sur son visage, trop occupé à t’amuser de cette nouvelle compagnie. je connais que sa soeur, oui. elle est beaucoup plus amusante, et elle a jamais rien regretté. en tout cas jamais avec toi. 100% de taux de satisfaction, c’est signé nicky. mais tu perds pas une miette de ses expressions, jouant avec son souffle, les sales pattes effleurant la taille. et puis tu t’approches encore, les lèvres glissant vers l’oreille, don juan d’un soir murmurant doucement peut-être que tu devrais la rencontrer avant d’enfouir la tête dans le cou de la gazelle pour y laisser la trace d’un baiser brûlant et alcoolisé. t’en es certain, nicky, c’est déjà gagné.
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyMer 3 Mai - 23:25


Et tout du long du spectre irisé de sa petite vie, Grace comptabilise le nombre de fois où elle a dit non. Elle a trop de deux mains, merde, elle a trop de dix doigts. Trop bonne, trop conne. Mais elle dira qu'elle y peut rien, et elle plaidera du fond de ses tripes que c'est allergique de forcer la négation dans le tuyau de son œsophage. De toute façon, elle la recrachera, elle la piétinera, elle l'écartera du champ des possibles comme la peste noire que c'est. Tu ne diras pas non. Et tu te taperas l'éducation de tes frères et sœurs toute seule, alors que ça empiète sur tes devoirs de maths, parce que ta mère est usée et que ton père demande. Tu te traîneras les horaires des autres, parce que la vie fout des mariages et des naissances et des enterrements toutes les deux semaines et qu'on te demande. Tu distribueras des tracts dans le froid, et tu récolteras trois pauvres boîtes dans un supermarché, et tu crieras d'en-dessous une pancarte en carton pour que d'autres s'inquiètent comme tu t'inquiètes. Comme tu te ronges les artères. Et on t'en demande, on t'en demande tellement, tu sais plus démêler le vrai oui de celui qu'est là pour faire joli sur ta conscience. Tu sais seulement que le faux, le plastique, le cassable, il est dans la bouche de Nicky. T'es pas dupe, tu réalises que trop rapidement que tu joues pas sur ton terrain habituel. T'es poussée sur un autre, plus vaste, plus hostile, terrain vague et miné. Y a de la musique mal filtrée par les enceintes, et des voix qui assourdissent comme réveillent les tintements des verres. Effluves d'alcool, odeurs de cigarettes. T'es balancée dans les vagues, partagée entre l'envie de te laisser porter par le courant ou nager de toutes tes forces à contre-sens. Paumée quelque part dans l'océan, tu t'accroches à Nicky pour rester en surface, un peu bêtement. Dans le meilleur des cas, c'est la bouée de balisage qui te ramène au rivage. Dans le pire des pires, tu te prends la jambe dans la chaîne rouillée et tu laisses les eaux houleuses t'avaler vivante. « je connais que sa sœur, oui. elle est beaucoup plus amusante, et elle a jamais rien regretté. » Elle tousse, elle rigole. Jusqu'où t'es prêt à aller pour te prouver que tu peux le faire ? Elle crèverait de lui poser la question, alors qu'elle lève les yeux au plafond et soupire. Les deux paumes tièdes dans son dos restent fermement ancrées, la tirent vers les abysses, lui font boire la tasse. Elle peut pas admirer l'obstination qui anime ses mouvements et brûlent ses regards. Elle peut juste avouer que c'est là, et que dans son ventre pulse une envie monstre de pousser le vice jusqu'au bout. Jusqu'où t'es prête à aller pour te prouver que tu peux le faire ? Pour prouver que tu peux dire non ? Pour gueuler que t'es capable de refuser ce qu'on demande de toi ? « peut-être que tu devrais la rencontrer » Peut-être pas. Mais tu t'en fous, Nicky, n'est-ce pas ? Tu t'en bats de la sentir se crisper contre toi quand tu plonges dans son cou pour y déposer tes lèvres trempées. « Sérieusement » qu'elle se murmure à elle-même, et elle pose deux mains sur ses épaules des fois qu'il se sente à l'aise. Gentiment. Non, non, non. T'es pas censée être douce si tu veux dire non. T'es censée redresser le menton comme ça, et tapoter son torse comme si t'étais désolée pour lui. Tu l'es, en apparence. Au fond, y a que l’adrénaline qui se marre vraiment. « Tu fonctionnes qu'en mémoire tactile, c'est un soucis d'évolution ? »
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyDim 14 Mai - 7:47

ça prend pas tant de temps, d’habitude. c’est pas si compliqué, de faire changer une fille d’avis, ou bien simplement lui faire avouer que c’était ce qu’elle voulait dès le départ. tu les connais, toutes ces filles qui ne veulent pas passer pour des filles faciles. à dire non, non, non, jusqu’à ce qu’elles te disent oui, sorti de nulle part. ça te dérange pas, d’habitude, t’aimes peut-être même un peu ça. disons que ça fait partie du jeu, ça occupe tes soirées. et si tu te prends un rateau, c’est pas très grave, après tout, tu crois qu’ils s’accumulent tellement à force que t’as fini d’arrêter de les compter. là, y a l’instinct qui te souffle que le non, non, non ne se transformera pas en oui. et t’es presque déçu, nicky. déçu de pas y être arrivé. déçu de pas avoir réussi à changer ce froncement de sourcils en un sourire charmé. la proximité n’y aura rien changé, si ce n’est la sentir crispée entre tes bras. alors quand elle te repousse de ses misérables forces, t’y mets aucune opposition. quelques pas de reculs pour observer le monde tourner. l’alcool fait son effet, ce soir plus que d’habitude. peut-être que tu rentreras pas du tout finalement, que tu passeras la nuit dans la ruelle à décuver, avant de te faire réveiller par la fraîcheur du petit matin - ou le clochard du coin - et finir le reste de la nuit chez toi. quelques pas de recul, juste le temps pour toi de t’accouder au bar, demander un autre verre. tu fais écart de sa remarque, en tant normal tu te serai vexé qu’elle te prenne pour un con si facilement. comme si nicky était tellement stupide qu’on pouvait se foutre de sa gueule sous ses yeux, qu’il n’en remarquerait rien. ça te fait soupirer, passer une main sur ton visage, histoire d’y voir plus clair. raté. t’es pas du genre à forcer les filles, t’as plutôt l’habitude qu’elles te tombent dans la main, une fois que tu les as travaillées. et là, t’arrives pas à comprendre ce qui cloche. pourquoi c’est pas si facile que d’habitude, pourquoi tu dois galérer comme un dégénéré. qu’est-ce que ça change, au final ? le résultat est le même. c’est lancé avec une désinvolture fracassante. tu perds espoir. tu te dis que rentré accompagner s’annonce de plus en plus compliqué, au moins pour ce soir. en tout cas avec elle. y a plein d’autres poissons dans l’océan après tout, à commencer par cette charmante demoiselle que t’as délaissée pour camille. de ce que j’en vois, t’as deux solutions. regard qui coule jusqu’à elle. peu importe ce que t’essayes de déceler en la scrutant, c’est peine perdue. tu comprends pas ce qui bloque, pas ce que t’as fait de mal non plus. tu sembles apporter un temps de réflexion nécessaire à la conversation, sirotant de nouveau ton verre de whisky. pas de quoi te remettre d’aplomb. la sobriété, c’est pas pour ce soir de toute façon. soit tu pars avec moi… soit tu rentres seule et insatisfaite, c’est toi qui vois. si c’est pas elle, ce sera quelqu’un d’autre de toute façon.
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MessageSujet: Re: your ego's writing cheques your body can't cash    your ego's writing cheques your body can't cash  EmptyVen 2 Juin - 22:14


Elle regrette. Les mains moites, les jambes tremblantes, et le pouls qui s'affole sévère sous chaque point de contact de son corps à celui de Nicky. Bat, bat, bat. Ça rate confus, ça hurle que ça ne peut plus suivre la cadence, ça implore de se détacher pour retrouver un semblant de paix, se détacher pour de bon. Elle regrette pour deux, elle regrette pour tout ce qui ne le fait pas céder du bon côté. T'as cru, sûrement que jamais il ne s'excuserait. Pas à Camille, puis jamais à elle, parce qu'elle ne craquera pas aux avances. C'est décidé. Et elle voit sur son visage que ça commence à taquiner l'agacement, chiant comme un gamin qui tape dans le dossier au cinéma. Ça taquine aussi le goût de l'alcool ; libre, il a profité de la distance nouvelle pour se commander un nouveau verre. Elle imagine le liquide sur sa langue, si l'odeur est aussi forte que celle qui accroche le souffle du brun quand il était plus près. Et elle grimace un peu, aussi, parce que ça lui rappelle de trop les éméchés aux urgences le soir, visage en sang ou estomac en vrac. Ceux qui zappent l'anesthésie tellement la vodka fait effet. « qu’est-ce que ça change, au final ? le résultat est le même. » Le résultat ? Il est là, verdict final : elle se sent mal. Désolé. Non, putain, tu t'excuses pas. Elle y peut rien, ça toque sans cesse aux bords de ses lèvres. Désolé. Elle s'est un peu emportée pour un truc qui ne la regarde pas. Désolé. Elle sait que c'est facile de venir se coller contre le premier venu. Désolé. Elle se tord les mains dans un nœud impossible, elle observe derrière le rideau de ses cheveux. Désolé. « de ce que j’en vois, t’as deux solutions » Rien ou rien. Il le sait. Elle le sait. Il prend une gorgée ambrée pour feindre le suspens. C'est un film qu'ils ont tous deux trop regardé. Y a pas de surprise à la fin, sur les dernières secondes, juste avant le générique. Elle s'accoude à l'air en attendant que les lumières se rallument et que la salle de projection se vide doucement dans les rues. « soit tu pars avec moi… soit tu rentres seule et insatisfaite, c’est toi qui vois. » Elle sera pas seule au retour, y a encore ses amis qui l'attendent à l'autre bout de la pièce. Elle sera seule dans son sens, ouais. C'est pas nouveau. Le cœur élastique supporte mal les impacts et renvoie tout à l'horizon. Le cœur élastique aime tout passionnément, même les connards. Alors il faut tendre le caoutchouc au maximum, pourvu que ça ricoche au loin, loin, loin. Les mains se défont, les nœuds avec. Elle sort de sa rancune pour observer ses actions. Désolé. C'est pas comme elle, de faire ça. C'est pas comme quelqu'un de droit, de la jouer de travers. « Excuse moi, c'était une erreur » A qui tu le dis. A lui, en passant une main dans tes cheveux. Et tu te répètes en tournant les talons, rouge aux joues et honte aux basques.
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