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 demon inside. (jalina)

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Jax Roses

Jax Roses
halina 4ver, je ne t'oublierai jamais
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MessageSujet: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyLun 7 Nov - 0:19

Au départ, il ne voulait pas y aller. Il se souvient avoir froissé d'une façon négligée le bout de papier, absolument pas intéressé. Avec tout le boulot qu'il y a à faire au cirque pour le remettre sur pied, il s'était dit que ce n'était pas le moment. De toute façon, avec qui irait-il ? Depuis l'incident sur la plage, tout le monde le fuyait comme la peste. Il était devenu la bête noire, celui avec qui il ne faut pas traîner. Jax ne s'en formalisait pas trop, il n'était pas le premier a subir les foudres de la troupe toute entière. Ça finissait toujours par passer. Les gens oubliaient, pardonnaient ou tout simplement, trouvaient quelqu'un d'autre à détester. Alors ouais, au départ, il s'était dit qu'il n'irait pas. Qu'il passerait Halloween - qui ne signifiait pas grand chose pour lui d'ailleurs - avec ses parents et Pani Ser, à nettoyer. Et puis, il avait su. Il avait entendu dire que toute sa petite bande habituelle allait y aller. Halina comprise. Et là, sans hésiter une seconde de plus, il avait changé d'avis. Dévoré par une jalousie maladive, l'idée qu'elle aille dans une si grosse soirée, avec probablement toute une foule de mâles en rûte qui essayeraient de draguer tout ce qu'ils trouveront le rendait littéralement malade. Les boyaux qui se tordent, des palpitations et des tremblements. Non. Il refusait que ça arrive. Alors, il irait. Seul. Avec la ferme intention d'éloigner tout ceux qui viendraient danser de trop près. Quitte à pourrir la soirée d'Halina. Il préférait encore ça plutôt que de la voir avec un autre. Il avait accepté ça pendant trop d'années déjà. Maintenant qu'il savait ce qu'elle ressentait elle aussi, il ne pouvait plus se contenter d'endurer ça sans réagir. Même s'ils n'étaient plus ensemble. Et même si elle le détestait plus que n'importe qui d'autre.

C'est comme ça qu'il se retrouve à déambuler dans le château, à sa recherche. Il n'a pas joué le jeu, il n'est pas déguisé. Il n'avait pas le coeur à ça, ni l'intérêt d'ailleurs. Il se déguise déjà à chaque représentation. Avec de belles choses. De beaux costumes cousus mains, fait sur mesure. Il ne s'imagine pas revêtir un vulgaire déguisement mal foutu. Ce serait une insulte pour lui. Il traîne dans la grande salle, il pivote sur lui-même, balaye les lieux du regard, cherchant à trouver sa crinière fauve dans la foule. Il lui faut un peu plus de vingt cinq longues et interminables minutes pour la repérer enfin. Mais lorsqu'il la voit, lorsqu'il pose enfin ses yeux sur elle, elle pivote brusquement, interpellée par quelqu'un sur sa droite. Et c'est là que leurs regards se croisent et s'accrochent l'un à l'autre, dans une insupportable brûlure. Brutalement, toute une flopée d'émotions refont surface et des images viennent lui cramer les iris. Il se revoit, sur la plage, agonisant et elle qui refusait de l'aider. Elle qui souhaitait tant le voir mort. Et il se souvient du chagrin immense qu'il avait pu ressentir à cet instant. Si fort, si intense, qu'il était venu occulter la douleur de sa gorge et de ses poumons qui cherchaient désespérément à faire rentrer l'air sans y parvenir. Il se souvient du goût métallique du sang dans sa bouche, sur ses lèvres. De l'irritation dans sa gorge, devenue véritable brasier. Il se souvient de la peur, de cette panique qui a grandit en lui alors que son esprit lui hurlait qu'il allait crever s'il ne parvenait pas à respirer rapidement. Mais ce dont il se souvient le plus, c'est de toute la haine qui émanait d'elle. Même quand il ne la regardait pas, il la ressentait. Ça le heurtait violemment, comme si on le martelait de coups. Jamais personne ne l'avait encore haït à ce point-là. Et venant d'elle, il n'avait pas supporté. Alors certes, il avait survécu. Mais une partie de lui était morte sur la plage ce jour-là. Et s'il s'était isolé, son obsession pour Halina n'avait fait que s'accroître encore plus, sans qu'il ne parvienne à l'expliquer. Il ne ressentait ni haine ni rancoeur à son égard. Il était tout simplement inconsolable. Ce regard qu'elle avait eu pour lui, teinté de dégoût, de haine et de mépris, était marqué au fer rouge dans ses souvenirs, et la plaie semblait se rouvrir à chaque fois qu'il la voyait. Terrible agonie.

Il finit par détourner brusquement les yeux, incapable de supporter ça plus longtemps, les idées embrumés par des souvenirs douloureux, chargés d'émotions négatives. Il s'enfuit, fend la foule et tente à tout prix de s'éloigner d'elle et de cette cohue qui lui semble subitement si oppressante, si menaçante. Il avance au hasard, les muscles tendus, le visage grave, les yeux recouvert d'un épais voile sombre. Le brouhaha ambiant l'agresse et il ressent ce besoin pressant de s'isoler. Comme il le fait toujours lorsque quelque chose ne va pas. Il s'enferme dans sa caravane, allongé sur son lit, les volets fermés et il pose sur ses oreilles son casque, avec la musique suffisamment forte pour ne plus rien entendre autour de lui. A l'abri dans sa bulle. Il lui faut donc trouver une alternative à cette solution. Il ouvre les portes au hasard, mais à chaque fois, une masse de gens occupe les lieux. Jusqu'à ce qu'il rentre dans une pièce minuscule et enfumée. Il toussote, agite sa main devant lui, surprit, tentant de chasser l'épais brouillard. Mais il constate rapidement que les lieux sont déserts et que l'odeur est plutôt agréable. Après une brève hésitation, il finit par rentrer totalement et referme la porte derrière lui, et le son disparaît presque totalement. La pièce semble totalement isolée. Seul un hublot donnant sur la grande salle le lie encore à la réalité. Ses prunelles glissent dessus quelques instants et il finit par aller se replier dans un coin, les idées confuses. Il savoure cet instant de calme et constate avec une certaine surprise que la fumée épaisse n'est pas désagréable, ni brûle pas les yeux, ne fait pas tousser et n'est pas nauséabonde. C'est pourquoi, il reste un long moment au moment endroit. Jusqu'à ce qu'il ne vienne se faire déranger par toute une bande. Il se relève, râle et quitte les lieux. Il décide finalement de rentrer au cirque, estimant ne plus rien avoir à faire là. S'il ne peut même pas surveiller Halina de loin sans manquer de faire un malaise, il n'a plus aucune raison de rester là.

Il s'échappe, remonte un couloir, s'arrête à la moitié, fait demi-tour, repasse devant le bocal, remonte un seconde couloir avant de s'arrêter à nouveau, en plein milieu, perplexe. Il se sent confus et n'a plus la moindre idée de la direction par laquelle il est arrivé. Il sent son esprit se déconnecter de la réalité au fur et à mesure sans qu'il ne puisse rien faire. Il a comme la sensation d'être à nouveau dans le brouillard qui l'enveloppait il y a encore quelques minutes à peine. Une angoisse sous-jacente le saisit brutalement aux tripes. Il sent que l'air commence à lui manquer, que sa respiration devient bruyante et difficile. Pénible, même. Il se sent vriller, perdre pied, sans savoir pourquoi, ni comment. Il avance, une main sur son crâne, l'autre en avant, comme prête à parer un quelconque objet qui serait sur sa trajectoire. Sa vision se trouble et son sens de l'équilibre vient à lui faire défaut, le faisant lamentablement tituber. Et toujours cette angoisse qui vient lui tordre les intestins et lui broyer la poitrine. Une peur grandissante s'installe sous son épiderme et très vite, c'est carrément un vent de terreur qui vient souffler dans ses veines. La panique le gagne et il se sent brûlant, comme fiévreux. Ses mains deviennent subitement terriblement douloureuse, comme plongée dans de l'eau bouillante. Il baisse ses yeux pour les observer et lorsqu'il les découvre, elles semblent rentrer en combustion. Il recule de plusieurs pas, terrorisé, échappant des gémissements d'effroi. L'incompréhension lui harasse les épaules, comme une tonne de briques qu'on aurait lâchée sur lui, du haut d'un toit. - Mais qu'est-ce que .. ? Oh mon dieu, mais mains.. je.. je ? mes mains ! Il les secoue de toutes ses forces, comme si ça allait changer quoi que ce soit : en vain. L'angoisse est si forte et la douleur si intense, qu'il se sent défaillir. Il se met à paniquer complètement, à s'agiter dans tous les sens, pour tenter de fuir ses mains qui se consument. Il se met à pousser des hurlements et les gens, déjà, s'approchent un peu, curieux, inquiets. Une fille tente de l'aborder, posant sa main sur la sienne, qu'il tend droit devant lui, comme pour l'éloigner au maximum de lui. Il l'entend lui parler, mais il ne perçoit pas ses mots. Tout ce qu'il voit, c'est la fille qui prend feu subitement, dans une sorte de combustion instantanée. Elle noircit, devient un corps fait de cendre encore brûlante, mélange de rouge et de noir, de braises et de poussière, avant de s'écrouler au sol et de disparaître, dans une longue complainte agonisante. Il hurle à nouveau, les yeux écarquillés, les pupilles dilatées. Il ramène brusquement ses mains contre lui, les plaque contre sa poitrine, en nage, le front perlant de sueur. - NE M'APPROCHEZ PAS ! Qu'il s'égosille, encore sous le choc de ce qu'il vient de voir. - JE VOULAIS PAS LA TUER ! JE.. J'N'AI PAS FAIT EXPRES JE VOUS L'JURE ! J-JE VOULAIS PAS ! Il recule, encore et encore, s'éloignant de la foule. Il finit par faire demi-tour, leur tourner le dos et s'enfuir en courant, les mains toujours contre lui. Ses mains assassines. Il se sent l'âme d'un meurtrier et ça réveille en lui une frayeur terrible. Des souvenirs insoutenables. Il court, il hurle aux gens de s'écarter, de ne pas l'approcher. Il répète sans s'arrêter qu'il est désolé, qu'il ne veut faire de mal à personne, qu'il ne sait pas ce qu'il se passe, que ce n'est pas de sa faute.

Il finit par se réfugier dans une chambre, au hasard, porte ouverte alors qu'il remonté en courant un couloir. Il referme derrière lui et se réfugie dans un coin, prostré. Il est livide et pourtant ses joues affichent un rouge assez intense, signe de l'émoi qui le traverse, qui le bouleverse. Il n'a de cesse de gémir, ses mains le font atrocement souffrir, tous comme les idées noires qui lui assaillent l'esprit. Il sent naître en lui des poussées de violence qui le paralyse tant elles l'effraient. Et il ne peut s'empêcher de se dire qu'il n'est qu'un monstre, qu'il tue, blesse et fane tout ce qui l'approche. Et dans sa tête, le visage de Maximilien tourne en boucle, refusant de lui octroyer une seule seconde de répit. Il devient fou. Vraiment. Il tremble de la tête aux pieds, parle tout seul, maugréant des choses incompréhensibles. La porte s'ouvre une première fois, deux jeunes y pénètres, les lèvres accrochées les unes aux autres, brûlantes d'une envie qu'ils ne peuvent plus attendre pour assouvir. Mais Jax ne peut pas l'accepter. A la fois terrifié et survolté, il se remet à hurler : - ALLEZ VOUS EN ! DÉGAGEZ ! VOUS NE COMPRENEZ PAS ! Je vais vous tuer.. JE VAIS VOUS TUER ! Il se redresse, sous le regard incrédule des deux protagonistes. Il tend ses mains dans la direction et continue de donner de la voix. - REGARDEZ ! VOUS AVEZ VU MES MAINS ? VOUS AVEZ VU ? ALLEZ VOUS EN ! Il retombe à genoux, ne tenant même plus debout, et les deux jeunes ne se font pas prier pour décamper d'ici. Il se traîne à quatre pattes jusque dans l'angle du mur et s'allonge par terre, avant de se rouler en position fœtale, ses mains bien à l'abri contre lui. Toujours ruisselant de sueur, les muscles endoloris, les mains tiraillées par une souffrance encore jamais égalée, il se sent perdre la raison, défaillir complètement. Il n'est plus capable de différencier ce qui est réel de ce qui ne l'est pas. - Ils vont mourir, ils vont tous mourir.. Qu'il marmonne en boucle, bloqué sur l'idée qu'il va tuer tout le monde. La porte s'ouvre à nouveau, mais il ne regarde pas. Il se replie encore plus sur lui-même et ferme les yeux, se noyant dans ses pires instincts. Il a l'impression qu'il va crever, tant il a mal. Il est si terrorisé qu'il a l'impression qu'il pourrait en mourir. Mourir de peur.
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Halina Kida

Halina Kida
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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyLun 28 Nov - 8:49

Je suis la même. Je porte les mêmes vêtements, le même maquillage, je parle aux mêmes personnes, j'aide toujours à retaper le cirque, je fais les mêmes choses. Je suis la même. Les marques qu'il a laissé sur moi ont disparu aujourd'hui. Je suis exactement la même qu'avant. Sauf que je ne suis qu'une ombre. Une ombre qui marche, parle, et rit avec tous les autres comme avant, mais je ne suis qu'une ombre. J'ai envie d'arracher ma peau dix fois par jour, d'arracher cette peau, cette traîtresse qui a effacé ses plaies, comme si les cicatrices s'étaient déjà refermées, comme si j'étais guérie. Même si je passais un temps fou à me maquiller, les premiers jours, j'aimais rentrer dans ma caravane le soir, enlever le fond de teint et le blush, et caresser du bout de mes doigts les bleus qu'il avait laissé sur ma peau, sur la gorge, sur mes poignets. Je regardais ces blessures, ces preuves, et je concentrais toute ma haine et mon dégoût dessus, parfois même je pressais mes poignets, jusqu'à ce que les marques me fassent souffrir. J'étais encore en vie, puisque je pouvais avoir mal. J'étais envie en vie. Maintenant, je ne ressens plus rien.

C'est Halloween, j'ai enfilé cette petite robe du soir, noire, toute simple, j'ai même des talons. Parait qu'il y a un événement à ne surtout pas louper, dans ce manoir, je n'ai pas prêté attention aux flyers que les jeunes de la troupe se sont échangés pendant des semaines. Devant ma caravane, Lena, Orest, Fabio, son petit frère Nuno et d'autres du groupe m'attendent, je suis la dernière de prête. Fabio m'aide à descendre la marche qui me sépare du sol (je porte des talons) et me complimente en portugais, ce qu'il fait souvent quand il veut me séduire. Je lui souris, et j'ai l'air sincère. Au fond de moi, j'ai juste envie de vomir. Chaque geste tendre qu'il veut avoir envers moi (et ça arrive souvent depuis que Jax et moi on ne s'adresse plus la parole) est corrosif. J'ai l'impression qu'il ronge ma chair. Mais je souris, parce que je le dois, parce que je ne peux pas sursauter chaque fois qu'on ouvre la bouche et que je ne peux pas me cacher derrière des vêtements amples ou sous ma couette pour le reste de mes jours. Quand on arrive dans le château, tout le monde est fasciné et je reste désespérément froide face à cette bâtisse, sa décoration d'antan, ou tout ces artifices qui ne servent qu'à faire semblant. Faire semblant d'être chez Gatsby, faire semblant de passer une bonne soirée, faire semblant d'être pleins aux as , faire semblant d'être un monstre. Les hommes autour de moi sont grimés, ils ont l'air d'être des monstres et j'ai la douloureuse impression que c'est le reste du temps qu'ils portent un masque. Cette impression d'être entourée de prédateurs. Je n'ai pas joué le jeu, je n'ai comme déguisement qu'un maquillage soutenu, du khôl qui cercle mes yeux et des lèvres brunes. Je me sens assez effrayante et répugnante comme ça. J'ai toujours ce sale goût dans ma bouche, dont je n'arrive pas à me débarrasser. Et dans mon crâne raisonne sa voix nasillarde, dégueulasse : N'oublie pas que c'est d'ta faute Halina. C'est toi qui l'a voulu, toi et moi, on le sait très bien. Je l'ai haïs d'avoir prononcé cette phrase, d'avoir insinué le doute en moi et de se dédouaner si facilement. Et ces mots se sont infiltrés dans mes veines, dans mon sang. J'ai voulu les rejeter du plus fort que j'ai pu sans le vouloir. Mais ils sont là, encore au fond de mon crâne. Et je me sens hideuse d'être là, d'être en vie, et d'avoir été utilisée salement. Je me sens hideuse chaque nouveau jour. Si bien que je n'ai pas besoin de porter de masque. Mais ces visages autour de moi qui se cachent derrière un maquillage effrayant, tout ces visages me glacent. Et j'ai cette pensée parano qui me dit que si JJ est dans la foule, je pourrais ne pas le reconnaître. S'il est là, il pourrait surgir de nulle part et m'emmener dans un coin, il a déjà prouvé qu'il est plus fort que moi, qu'il est plus fort que tout. J'ai du mal à respirer à cette pensée mais je refuse de boire l'alcool qu'on me propose, je me contente de regarder frénétiquement autour de moi, frissonnant dès que le souffle d'un autre cogne contre ma nuque.

Et puis mon regard croise celui de Jax. Il est là, à travers la foule, il est là, beau,  fort et grand, le seul dont je veux les caresses et l'affection. Le seul dont j'ai terriblement besoin en ce moment, mais que je n'ose même plus approcher tant ma culpabilité me paralyse. Jax est là, et j'ai envie de fendre la foule et de me jeter dans sa bras, de lui crier que j'ai peur, que j'ai besoin de lui, qu'on oublie tout. S'il te plait, on oublie tout. Mais ne m'oublie pas. Jax, je n'ai pas envie qu'il me déteste lui aussi, comme je l'ai détesté moi. Mais cette colère me semble tellement irréelle maintenant, ridicule. Jax, c'est le seul pour qui je ressens encore quelque chose, dans cette enveloppe souillée et fatiguée. Je pense à lui parfois le soir, quand j'ai peur de faire des cauchemars, quand je n'arrive pas à dormir et que j'ai envie de crier. Jax, si tu savais comme je m'en veux de t'avoir détesté. Si tu savais comme je m'en veux de t'avoir fais du mal. J'ai envie de lui crier, de m'agripper à lui et de ne plus jamais le lâcher. Et pendant ces trois secondes pendant lesquels nos regards s'entrechoquent, plus rien n'existe autour de moi, autour de nous.

Et puis on m'appelle, on me tire, c'est Fabio, je crois. Je retire ma main de la sienne violemment et le pousse en arrière, par réflexe. Il recule d'un pas et fronce les sourcils, je m'échappe dans la foule, paniquée.

Je me retrouve au milieu de ces escaliers interminables, j'ai gravis au pas de course la centaine de premières marches - du moins, j'ai l'impression qu'il y en avait cent- et je me suis arrêtée nette. Seule au monde, la main contre la pierre froide, je reprend mon souffle. Je regarde derrière moi, m'attendant presque à y voire un démon surgir de nulle part. Mais je suis terriblement seule. Autant que je le suis chaque jour. Je m'assois un instant sur une marche et enfouie ma tête dans les mains. Je peine à calmer ma respiration. Je redoute le moment où je devrais redescendre parmi les gens. Recroquevillée, je songe à rester ici jusqu'au lendemain. Je pourrais m'échapper quand le grand salon sera vide et qu'il n'y aura personne pour me voir. Mais je manque cruellement d'air. Je me redresse alors, regarde vers le haut de la tour. Et puisque j'ai déjà fait la moitié du chemin et reprend doucement ma route. Lorsque j'arrive au sommet, me voilà sur le toit du monde, avec une vue dégagée et parfaite sur la ville au loin. Mais le ciel est immense, imposant. Il est si noir mais éclairé de millions d'étoiles qui viennent lécher la ligne d'horizon. C'est spectaculaire. Je suis assommée par la beauté du paysage un moment qui coupe mes pensées sombre une seconde. Je me sens minuscule face à l'immensité. J'ai toujours aimé les étoiles. Agniezska m'en parlait souvent, quand elle était là. Elle me racontait comment les étoiles pouvaient parler, rassurer et indiquer l'avenir. Je ne sais pas pourquoi mais je sens sa présence ici sur ce toit quasi vide. Elle me réconforte et réchauffe mon âme froide. Je crois les bras sous ma poitrine pour fermer la veste en cuir que je porte et me protéger du vent qui fouette mon corps. J'inspire profondément et m'approche du bord, mais je ne regarde pas en bas. J'ai une soudaine envie de pleurer et je sais pertinemment que le ciel pardonnera ma faiblesse et gardera ce secret. Je laisse écouler une larme en fermant les yeux. Quand je les ouvres à nouveau, le ciel s'est fendu en deux et au milieu des étoiles jaillit une projection vaporeuse mais nette, floue mais parfaite. Dans le ciel immense semble se jouer une scène. Je me vois. Je suis là quelque part entre les astres. Et aussi impossible que ça puisse pareil, cela semble être d'une incroyable véracité. Je suis happée par ce qui se joue devant moi. Et je m'observe. Cette version de moi n'est ni brisée, ni apeurée. Elle est confiante, elle est heureuse. Je le ressens. Elle a un sourire maternelle sur les lèvres, ce sourire infaillible. Et elle tend devant elle sa main gauche pour mieux l'observer. Là, à son annulaire je vois cette bague. C'est une bague de famille que les Kida se passent de génération en génération. C'est avec cette bague que mon père a demandé ma mère en mariage, et son père avant lui, et encore son père avant lui. Cette jolie bague d'or blanc porte un diamant sombre qui brille plus que les étoiles. Cette bague, l'autre version de moi la porte à son doigt. Je ne vois que ça. Et je sais ce que ça signifie. Je sais que cette projection crève de bonheur de la porter.

Je suis restée de longues minutes à me regarder dans le ciel, sans pouvoir comprendre à quel point cette hallucination me rassurait. Et puis les étoiles ont englouti cette belle vision et l'univers s'est refermé sur cette promesse. Je me suis frottée les yeux pour être sûre d'être réveillée et j'ai fais deux pas en arrière. C'est là que j'ai remarqué toutes ces personnes autour de moi que je n'avais pas vu en arrivant. Je me suis demandée s'il avait vu ce que j'avais vu. Et sans osé briser l'illusion j'ai quitté ce toit dans la hâte pour retrouver l'intimité des escaliers. J'ai voulu rejoindre les autres dans la grande salle, mais je me suis perdue. C'est peut-être un acte manqué. Me voici dans des couloirs quasi déserts. J'ai croisé quelques couples éméchés qui entraient dans différentes pièces, je les évite chaque fois avec prudence, incapable de comprendre leur envie charnelle qui me répugne aujourd'hui. C'est quand j'arrive au bout de ce couloir qu'une fois me transperce de part en part. ALLEZ VOUS EN ! DÉGAGEZ ! VOUS NE COMPRENEZ PAS ! Je vais vous tuer.. JE VAIS VOUS TUER ! Je me fige. Il y a tellement de peur dans sa voix qu'elle fait écho à la mienne qui ne me quitte plus depuis des jours. C'est Jax. Dans la hâte deux jeunes sortent de la chambre et butent contre moi. Je sursaute, eux aussi. Rentre pas là-dedans, y a un mec en plein bad trip ! que le type me dit avant d'emmener sa copine par la main plus loin. Je reste silencieuse et immobile et glisse mon regard vers la porte qu'ils ont laissé entrouverte en partant. Je ne vois rien, juste un filet de lumière sur le sol. Et depuis cette chambre, y a comme des vibrations terrifiantes qui se percutent contre moi. Je sens sa terreur. Je m'approche donc de la porte et l'ouvre un peu plus, délicatement, et m'engouffre dans la pièce. Je ferme la porte derrière moi. Jax ... ? que je demande timidement. Ils vont mourir, ils vont tous mourir.. Je ne comprend qu'un mot sur deux. Il est dans un coin, en position fœtale. Je fais un pas vers lui. Jax, c'est moi. que j'annonce doucement. Ca ne semble pas le calmer, alors j'approche un peu plus, je suis à moins d'un mètre, je m'accroupis. Ses traits sont tirés, crispés, il semble combattre quelque chose de toutes ses forces. Je ne l'ai jamais vu si vulnérable. Enfin si, l'autre soir, à la plage. Ce souvenir contracte mon coeur. Je revis la scène, je me revois désirer tellement fort qu'il cesse de respirer, qu'il s'étouffe. Je ressens ma colère, ma haine intense et je me sens coupable. Jax, calme-toi. Qu'est-ce que t'as pris ? que je ne suis pas énervée, juste inquiète. Et puisque rien ne peut le calmer, je tends ma main vers lui pour effleurer sa joue. Je voudrais qu'il me regarde, et pouvoir le calmer. Mais le contact le fait sursauter à tel point que je suis projetée en arrière avec violence. Je me rattrape sur le parquet et étouffe un petit cri, je me suis mise à trembler de toutes ses forces, soudain interdite. Je reste une minute sans parler ni bouger, désespérément ramenée à ce soir, dans ce magasin vide, impuissante sous la main de JJ. Et je me sens stupide de faire une telle comparaison dans ma tête. Car Jax ne pourra jamais me faire autant de mal. Je prends mon courage à deux mains, ou ce qu'il en reste et je me redresse. Je suis à genoux à côté de lui. Je dois le calmer, je le dois. J'inspire profondément. Jax, s'il te plait, calme-toi ! C'est juste moi, c'est Halina. il ne semble même plus voir et je cherche désespérément à capter son regard.
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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyMer 7 Déc - 15:42

La porte s'ouvre à nouveau, mais il ne percute pas. Isolé dans l'angle du mur, il gémit, échappe une longue complainte, tellement loin de la réalité. Ses mains continuent de le faire souffrir, ça devient insupportable. De ces douleurs qui rendent fou. Il se sent prêt à vendre père et mère si en échange on lui promet de faire cesser ce supplice. Sur son visage, trempé, se mêlent sueur et larmes, ses cheveux ont quitté leur place, pourtant ensevelit sous le gel, et sont venus se coller à son front. Son souffle est tremblant, rauque et il se sent épuisé. La terreur qui coule dans ses veines le fait se contracter, tous ses muscles sont tendus comme jamais, fatiguant son corps, comme lors d'un effort physique trop intense. Mais c'est son âme qui souffre le plus. Malmenée par des images sombres, attaquées par des émotions terribles. La culpabilité, la peur et la honte se mélangent pour former un tas dégoulinant et sale qui vient encrasser son palpitant et boucher son aorte. Il agonise véritablement, là, tapit dans l'ombre. Et il ne perçoit pas la voix qui tente de l'interpeller, de le ramener parmi les vivants. Il n'entend pas à cause de tout le bordel dans sa tête qui provoque un boucan pas possible. Ça agresse ses tympans, ça lui brouille la vision et il a la sensation d'être plongé dans une bulle hors du temps. Une bulle d'angoisses et de cauchemars. Piégé. Prisonnier. Pas d'issue, pas d'échappatoire. Forcé d'affronter ses démons, ses pires instincts. Il ne va plus tenir longtemps. Il a l'impression que malgré les pulsations rapides de son myocarde, son rythme cardiaque ralentit. Paradoxe étrange qu'il n'est pas capable d'expliquer.

- Jax, calme-toi. Qu'est-ce que t'as pris ? Sa voix parvient à se frayer un chemin jusqu'à Jax, qui fronce les sourcils. Cette voix. Il sait qu'il la connait, mais son cerveau est si mal en point qu'il ne parvient pas à l'identifier. Elle ne lui en laisse pas le temps de toute façon, sa main vient déjà se poser sur lui et ce contact l'électrise autant qu'il l'effraie. Il sursaute et échappe un râle de protestation, la repoussant en arrière sans vraiment le faire exprès. Il se redresse et la dévisage, alors qu'elle se retrouve à terre elle aussi, visiblement aussi inquiète que lui. Et le visage de Jax se décompose encore plus lorsqu'il la reconnait. - Non.. non, non. Pas elle. Pas Halina. Son visage se déforme, mélange de désespoir et d'épuisement. Pas Halina. Il lui a déjà fait suffisamment de mal. Plus jamais. Il regarde autour de lui et déploie ses bras jusqu'aux rideaux de la fenêtre, des rideaux épais et il tente de cacher ses mains dedans en continuant de marmonner des choses incompréhensibles. - Jax, s'il te plait, calme-toi ! C'est juste moi, c'est Halina. Oui et c'est bien ça le problème. Les yeux un peu fous, éclatés par la peur, il tourne enfin la tête vers elle, alors que ses mains disparaissent dans le tissu. Il crie un peu, la voix désordonnée. - JE SAIS ! Il veut la protéger et ne réalise pas un seul instant qu'il risque surtout de l'effrayer. - Tu dois partir, PARTIR ! Qu'il s'égosille, des sanglots pleins la voix. Et d'un coup, son regard se repose sur les rideaux. Il écarquille grand les yeux, comme s'il venait de voir le diable en personne. Et là, il voit les rideaux, comme la fille juste avant, prendre feu et se consumer. - Oh mon.. DIEU ! Il retire ses mains et recule maladroitement, se heurtant contre un meuble. Il se tourne à nouveau vers Halina, pensant qu'elle aussi elle a vu ça. - JE SAIS PAS CE QUI M'ARRIVE ! Il ne peut pas s'empêcher de hurler, comme pour couvrir le bruit dans sa tête, dans sa cage thoracique. Il tend ses mains vers Halina, haletant. - Regarde ! Regarde mes mains. Mais rapidement, il les ramène contre sa poitrine, inquiet que lui prenne l'envie de les toucher. Il tente de se relever, de façon maladroite et pressée. Il meurt de chaud, ça l'étouffe. - T'approche pas, j'veux pas qu'tu meurs toi aussi, t'approche pas. Qu'il répète, encore et encore, de façon décousue. Il tremble de la tête aux pieds et ça l'empêche de tenir debout. Il trébuche et s'effondre sur les genoux, à bout. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'en peut plus. Il passe ses mains dans ses cheveux, puisqu'elles ne lui font rien à lui visiblement. Il les plaque en arrière, le dos courbé, penché en avant. - Mais qu'est-ce qui m'arrive.. Qu'il gémit, complètement perdu. Il n'a pourtant rien consommé, rien bu, rien fumé. Ça n'a aucun sens. La présence d'Halina l'oppresse, il a l'impression qu'elle est la prochaine sur la liste, qu'elle va y passer elle aussi. Et la simple idée de vivre dans un monde où elle n'est plus lui broie le cœur. L'angoisse se teinte d'une tristesse infinie. Il est lessivé. Le corps trempé de sueur. Il voudrait lui hurler de s'en aller, de courir pour sauver sa vie. Mais les mots restent coincés dans sa gorge, cette dernière prise en étau par une peur qu'il n'avait encore jamais éprouvé jusqu'à lors. Chaque centimètre de son corps le fait souffrir. Il pose les yeux sur ses mains qu'il tend devant lui, qui semblent toujours être en combustion. Sa lèvre inférieure tremble alors qu'il les regarde sans comprendre. Elles lui font tellement mal qu'il a presque l'impression de ne plus les sentir. Juste deux poids morts brûlants. Il a l'horrible sensation que tout le monde va mourir ce soir. Par sa faute. Et ça lui coupe le souffle. Il se retrouve en apnée, complètement bloqué. Terrorisé par sa propre personne.
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Halina Kida

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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyMar 10 Jan - 11:28

Le cul sur le parquet ciré, je regarde devant moi Jax, ou plutôt cet homme que je ne reconnais pas. Je le sais passionné, parfois dur, mais jamais aussi paniqué. J'ai du mal à comprendre cette terreur qui émane de lui et tord mes boyaux. Jax et moi, on a toujours eu une relation particulier, d'aussi loin que remonte ma mémoire nous avons été lié par quelque chose. Mais cette relation avait atteint son paroxysme au moment où sa lame a traversé ma peau comme s'il y avait planté un petit morceau de son âme à ce moment-là. Nous sommes liés par cet accident et j'en ai un rappel quotidien, quand je regarde ma main malade, froide et engourdie. Je pense à lui quand, au moment de m'attacher les cheveux je m'emmêle les pinceaux parce que la mèche que j'ai coincé entre mes doigts m'échappe et que je ne suis pas capable de la retenir. J'en ai encore un rappel quand je tente d'allumer une cigarette de la mauvaise main et que mon pouce reste impuissant sur le silex sans pouvoir le faire glisser en arrière. Jax est inscrit en moi, sur moi, à travers moi. Et je porte sa marque, sous la forme de cette cicatrice droite et fine, un peu blanche et toujours un peu boursouflée. Depuis ce jour, depuis que la lame a quitté ses doigts et est venue se planter dans ma chair, depuis que j'ai vu son regard terrifié, paralysé par la peur, complètement paralysé, nous sommes liés. Je me souviens du vide autour de nous, de tous les cris qui s'étaient tus soudainement et de nos regards accrochés l'un à l'autre pendant deux longues secondes.

Aujourd'hui, j'ai du mal à capter son attention. Il semble regarder le vide, regarder des choses que je ne vois pas. J'essaie péniblement de le calmer, mais il refuse de m'entendre. Non.. non, non. Sa voix tremblante s'échappe entre deux respirations saccadées. Je lui dis que c'est moi, puisqu'il ne semble même pas me reconnaître. Son visage est déformé par l'angoisse. Jax n'a jamais été aussi fragile, plus que moi j'ai l'impression. Mais dès que je prononce mon nom, il se met à hurler. JE SAIS ! Je déglutis avec difficulté, j'ai la sale impression que c'est ce qui lui pose le plus de problème : que je suis là. Je suis perdue et je ne sais plus quoi faire pour le calmer. Peut-être que quelque chose s'est brisé ce jour-là, sur la plage. Peut-être que je l'ai traumatisé, peut-être même que je lui déclenche des crises d'angoisses par ma simple présence à proximité. Je n'en sais rien. On a eut une relation trop forte, trop vite. C'était tellement évident entre nous qu'on s'est jeté corps et âmes dans cette relation sans se préoccuper des conséquences. Et comme le disait ce visionnaire de Shakespeare, ces désirs violents ont des fins violentes. Peut-être que c'était irréparable. Peut-être qu'on ne pourra plus jamais revenir en arrière. Je ne suis plus la même, et sans doute que lui non plus. Je reste interdite. Tu dois partir, PARTIR ! J'hésite à obéir. Sa voix est dure et j'ai l'habitude d'exécuter ses ordres. Mets-toi plus à gauche, à droite, ne respire pas, regarde-moi. Quand on faisait notre numéro il me disait où me mettre, quand respirer, quand sourire, quand le regarder et je faisais tout ce qu'il me disait de faire parce que je savais que je pouvais me remettre entièrement à lui. J'ai... j'avais... une confiance aveugle en lui. Mais aujourd'hui, en ce moment, je sais qu'il a totalement perdu les pédales. Je sais qu'il ne contrôle plus rien. Et c'est à lui de s'en remettre entièrement à moi. Je ne partirais pas Jax. que j'annonce. Il va devoir me supporter, accepter ma présence et mon aide. Je ne peux pas aider grand monde dans l'état désastreux dans lequel je me trouve. Je suis une sorte de coquille vide. Je suis brisée, et tout mon corps me fait mal. Comme une douleur fantôme qui me hante à chaque putain de seconde. Mais Jax, je peux l'aider. Je le dois. Car il est lui et je suis moi. Nous sommes Jax et Halina. Je dois l'aider. Soudain, il fixe les rideaux et se met à hurler. Je me retourne, pensant y voir un homme, un démon ou que sais-je encore. Mais je ne vois rien, juste des rideaux terriblement banals et particulièrement laids. Il s'est relevé et a heurté un meuble. Regarde ! Regarde mes mains. Il les tend vers moi et je me relève péniblement. Mes jambes tremblent. Je m'approche d'un pas et il les rabat immédiatement contre lui, comme s'il avait peur que je le touche. T'approche pas, j'veux pas qu'tu meurs toi aussi, t'approche pas. Je fronce les sourcils. Que je meurs ? Moi aussi ? J'ai envie de lui dire que je suis déjà morte, et que ça n'est pas de sa faute. J'ai envie de lui raconter que plus rien chez moi ne ressemble à de la vie, mais plutôt de la survie. Je ne suis qu'une ombre. Mais je reste muette un instant, avant de murmurer d'une voix inaudible, couverte pas ses cris désespérés. Que je ... meurs ? Il se recroqueville sur le sol sans m’entendre, sa voix se brise et je ne sais plus quoi faire. Je m’entoure de mes bras, toujours debout et tremblante devant lui. Je déteste le savoir aussi fragile et appeuré, on dirait un animal blessé. Je ne suis pas du genre à soutenir ou aider qui que ce soit, je ne trouve jamais mes mots, je ne sais jamais quoi dire. Je suis cette tigresse silencieuse qui rôde au loin. Pour répondre à sa question, je ne sais pas ce qui lui arrive. Je me passe une main dans les cheveux et soupire un grand coup pour me donner du courage. Là, j’enlève d’un coup de pied mes talons hauts et m’accroupis devant lui. Sans lui laisser le choix et malgré les gestes absurdes qui le secouent, je lui prend les mains de mes maigres forces. Jax, regarde-moi ! Ca va ok, tout va bien ! C’est un mensonge rien n’a l’air d’aller. Arrête-toi , mais arrêtes ! il gigote dans tous les sens pour retirer ses mains de mon emprise, il est tellement paniqué que je peine à les garder dans les miennes. Evidemment il réussit à me faire lacher de ma main malade, l’autre ne fait que s’agripper plus fortement à son poignet. Il se passe des trucs bizarres dans ce château, mais c’est une illusion, c’est rien. j’ai envie de pleurer en disant ça, parce que je viens de m’avouer que la vision que j’ai eu était fausse. Cette vision de moi, heureuse, amoureuse et paisible, tout ça n’était qu’un mensonge. Tout comme cette panique qui le gagne. Mes yeux se voilent et dans un dernier effort, je glisse ma main de son poignet jusqu’à ses doigts, je tente une nouvelle fois d’attraper son autre main de la mienne, handicapée, et je le regarde droit dans les yeux, comme on le faisait juste avant chaque représentation. Regarde-moi dans les yeux Jax, fais-le. Et respire. Il panique. Fais-moi confiance, je t’en supplies. Je peine à garder le contact. J’ai besoin de toi, s’il te plait. J’en ai cruellement besoin, je veux qu’il se reprenne, car je ne compte pas quitter cette pièce. Je suis incapable de me retrouver au milieu de la foule à nouveau, seule malgré les gens.
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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyLun 30 Jan - 15:41

- Je ne partirais pas Jax. En temps normal, cette phrase l'aurait ravi, l'aurait rassuré. Mais pas ce soir. Pas cette nuit, non. Il ferme les yeux une seconde, dans un mouvement désespéré. Il la sait entêtée, bien plus que lui. Il sait que rien de ce qu'il pourrait lui dire ou faire ne changerait quoi que ce soit. Pendant quelques secondes, comme un éclat de lucidité au milieu de ses terreurs, il s'interroge. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, elle avait pourtant tout fait pour partir. Pour mettre un maximum de distance entre eux. Et elle n'avait fait que ça depuis la soirée sur la plage. S'éloigner. Partir. Et ça le rongeait. Ça le rendait fou de chagrin, bien qu'il n'ait rien laissé paraître à qui que ce soit ouvertement. Il s'était contenté de se replier sur lui-même, encore plus. Encore plus sombre. Encore plus silencieux. Alors non, il ne comprenait pas pourquoi ce soir, subitement, elle voulait être là. Rester près de lui, alors qu'il déraillait sévère. A croire qu'elle adorait faire exactement l'inverse de ce qu'il espérait d'elle. Mais son angoisse inexplicable reprend rapidement le dessus, alors qu'il voit les rideaux s'embraser. Il panique, s'agite, son incompréhension face au phénomène ne faisant qu'alimenter son angoisse. Comme un cercle vicieux. Sans fin. Il a envie de se jeter dans l'océan glacé, pour que tout s'arrête. Pour que ça cesse. Pour que la douleur à ses mains disparaisse. Parce que dans l'eau, il ne pourrait plus faire de mal à personne. Il voudrait s'immerger, laisser son corps se faire engloutir par le silence apaisant des profondeurs. Il voudrait simplement que le cauchemar s'arrête enfin. Il voudrait tellement que ce ne soit qu'un simple cauchemar. Il tente de mettre Halina en garde contre lui, pour la protéger. Parce que c'est tout ce qu'il veut. La protéger. Prendre soin d'elle. Pourtant, il n'a jamais réussi. Il n'a fait qu'échouer. Il a ruiné sa main et ses rêves d'acrobaties. Il a ruiné son cœur et la confiance qu'elle avait en lui. Il se sent néfaste pour elle. Terriblement mauvais.

Mais il ne parvient pas à la garder à distance bien longtemps. Alors qu'il s'est immobilisé, fixant ses mains douloureuses, elle vient s'accroupir devant lui et, sans qu'il ne le voit venir, elle attrape ses mains. - QU'EST-CE QU.. ? NON ! Y a son palpitant qui s'affole et il tire sur ses bras, il s'agite et tente même de se redresser pour lui échapper. Mais tout ce qu'il fait, c'est basculer en arrière et se retrouver les fesses par terre. Halina est déséquilibrée mais seule sa main blessée le lâche. L'autre reste fermement accrochée à lui. - Jax, regarde-moi ! Ca va ok, tout va bien ! Arrête-toi, mais arrêtes ! Non, ça ne va pas aller. Elle va mourir. Et ce sera sa faute. Il voit déjà le mal qui se répand sur la peau d'Halina. - Oh non.. nonononon ! Il tire encore plus fort, mais rien à faire, elle ne cède pas. Il voit sa peau noircir, s'écailler, laisser filtrer les braises qui la consume de l'intérieur. Il penche la tête sur le côté, les yeux gorgés de larmes inquiètes. Pourquoi elle ne hurle pas ? Pourquoi ça n'a pas l'air de lui faire mal ? Pourquoi elle ne le lâche pas ? Il ne comprend rien. Elle devrait souffrir le martyr, se tordre de douleur, le supplier d'arrêter ça. Mais non. Elle reste parfaitement calme, malgré le mal qui la gagne. Quand il relève les yeux vers elle, il est déjà trop tard. Tout son visage n'est plus qu'un amas de cendres encore chaudes. Il entrouvre la bouche et écarquille les yeux, horrifié. Il tente de se libérer encore et encore. Il voudrait hurler, mais aucun son ne sort tant l'effroi qui l'étreint est grand. Il est livide, trempé de sueur, il n'est plus qu'une boule de peur. - Oh mon dieu.. Halina.. te.. ton visage ?! Il vient placer sa main libre sur sa bouche, ses doigts s'enfoncent dans ses propres joues alors qu'il tente de ne pas exploser, de ne pas céder à la panique. - Il se passe des trucs bizarres dans ce château, mais c’est une illusion, c’est rien. Des trucs bizarres ? Il cligne des yeux et déglutit, il tente de reprendre son souffle alors que sa respiration se fait rapide et haletante. Il peine à la regarder, parce que ça lui fait mal. Les dents désormais serrées, les yeux agités, il cherche des réponses. Comment peut-elle parler alors qu'elle est en train de dissoudre ? Littéralement. Il regarde, affolé, les cendres qui s'envolent, tous ces petits morceaux d'elle qui se perdent dans l'immensité de la pièce. Elle se décompose, sous ses yeux et elle a l'air de ne rien voir, de ne rien sentir. Alors oui, en effet, il se passe des choses bizarres. Sa mâchoire tremble alors qu'il retient quelques sanglots bruyants, complètement désorienté et terrorisé par le spectacle terrible qui se joue sous ses yeux. Il est impuissant. - Hali tu.. tu n'as pas mal ? Qu'il murmure, difficilement, cherchant désespérément à comprendre. Sa voix est stressée, rapide, étouffée.

- Regarde-moi dans les yeux Jax, fais-le. Et respire. Il essaye, mais il n'y arrive pas. Il ferme les yeux, de toutes ses forces et recommence à bouger dans tous les sens pour lui échapper. Il pense réussir lorsque sa main libère la pression sur son poignet, mais rapidement, il sent les doigts d'Halina se mêler aux siens. Il s'immobilise aussitôt, en apnée. Cette sensation, c'est comme une douche froide. Et ça fait un bien fou. - Fais-moi confiance, je t’en supplies. Il souffle longuement, recommence à respirer. Il tremble un peu mais finit par rouvrir les yeux, non sans mal. Il ne parvient pour autant pas encore à les poser dans les siens. Il ne reste presque plus rien d'elle. Il se sent défaillir. Mais bizarrement, son esprit semble lentement revenir à lui. Ce qu'il voit le terrifie toujours autant, mais c'était comme si une partie de lui, savait que c'était faux. Peut-être était-ce seulement la présence d'Hali, sa voix, sa main dans la sienne qui l'aidait à remettre un pied dans la réalité. - J’ai besoin de toi, s’il te plait. Ses mots tournent en boucle dans sa tête, comme un violent coup de massue. Il se concentre sur sa respiration, s'efforce de ne pas paniquer encore une fois. Lentement, il remonte son regard jusqu'au sien. Elle a besoin de lui. Elle a besoin de lui. Il puise dans ses dernières forces, la fixe, l'observe, cherchant à rester maître de lui-même alors qu'il est complètement bouleversé. Tout doucement, avec appréhension, il lève sa main libre et la rapproche du visage d'Halina. Il tremble, hésite, frémit, mais finit par réussir à la poser contre ce qu'il reste de sa joue. Il prend une grande inspiration, comme s'il ressortait la tête de l'eau après de longues minutes d'apnée. - J-j'peux la sentir.. Il fronce les sourcils, abasourdis. Sa main devrait s'enfoncer dans les cendres, passer à travers, le brûler. Mais non. Le contact est à la fois dur et si tendre. Si froid, surtout. Et ça l'apaise. Progressivement, les doigts de son autre mains se referment autour de ceux d'Hali, exerçant une délicate pression dessus. Il ne la quitte plus des yeux, silencieux. Il se raccroche à ses prunelles, la seule chose qui lui semble encore réelle à cet instant. Ses larmes s'assèchent, son pouls se calme. Les minutes passent. Il a cessé de trembler, l'angoisse se dissipe progressivement. Il échappe même un léger sourire fébrile, alors qu'il la voit reprendre des couleurs. Comme si le processus s'inversait. Il se redresse, pour se remettre à genoux devant elle. Il lâche sa main et vient la poser elle aussi sur sa joue. Ses yeux le trompent toujours, mais son esprit a compris. Il soupire, épuisé, soulagé. Et d'un coup, ses mains libèrent ses joues et il vient l'entourer de ses bras, la serrant contre lui, comme si sa vie en dépendait. - J'te demande pardon Hali. Pour tout. Pour sa main, pour la prostituée, pour lui avoir menti, pour avoir été le pire des petits amis. Il relève un de ses bras et pose une main dans ses cheveux fauves, encore pleins de cendres, pour venir les caresser tendrement. Faut plus qu'elle s'en aille. Plus jamais. Parce que lui aussi, il a besoin d'elle. Bien plus qu'il ne veut l'avouer. Il a besoin d'elle comme de rien d'autre. De personne d'autre.
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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptySam 25 Fév - 19:19

Son regard est terrorisé au moment du contact. J’ai l’impression de faire fondre sa peau, de lui faire mal par ma seule présence, il poussa une hurlement incontrolable et convulse pour m’éloigner. Je m’accroche à lui de toutes mes maigres forces, je m’accroche même si je suis paralysée par la peur. Je sais de quoi sont capables les hommes quand ils sont hors de contrôle. Je sais de combien de force ils disposent, je sais également que je ne suis rien face à eux. Jax ne me fait pas peur en lui-même, j’ai une confiance aveugle en lui. Mais il n’est plus lui-même à cet instant précis. Il est un autre. Et je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur. Car je suis vulnérable, inutile. Je n’ai ni force ni capacité de résistance. Je ne suis plus personne, si un homme le décide ainsi. Mais je m’accroche. Je ferme les yeux et je le tiens du plus fort que je peux. Mes doigts s’enfoncent dans sa chair, du moins, ceux de ma main valide. Je voudrais lui crier de se calmer mais j’en suis incapable. Lui par contre il a la voix brisée, je ne l’ai jamais vu dans un état pareil, il répète que ce n’est pas possible, il répète “non” il me supplie de le lâcher. Et puis son regard éclate en mille morceau, il me regarde sans me voir, j’ai l’impression que ses yeux sont sur autre chose, à travers moi. Je profite du fait qu’il soit trop anéanti pour bouger pour me redresser et trouver une position un peu plus stable. Jax pleure désormais sans chercher à s’en cacher, comme si de toute façon il n’y a plus rien à faire. Il a baissé les bras et je trouve écho à ma désespoir dans ses yeux humides. On se regarde. Et il puis il lâche de sa voix enraillée : Oh mon dieu.. Halina.. te.. ton visage ?! Je plisse un peu des yeux, fronce des sourcils, je ne comprend rien à ce qu’il veut me dire, mais par réflexe je passe ma main malade sur ma joue. Je ne sens pas vraiment ma peau, de cette main. Je sens que je bute contre quelque chose de mou, mais je ne saurais dire si j’ai chaud ou froid, si c’est lisse ou pas. Je me contente de toucher mon visage sans le sentir et sans comprendre non plus ce qu’il veut dire par là. Et s’il voyait à l’intérieur de moi ? Et si, par la magie étrange de ce lieu, il arrivait à voir qui j’étais vraiment, et à quoi je ressemblais ? Comme si on me passait à la lumière noire, et que soudain se révélait mes blessures, mon mal. Peut-être que mon visage est trop horrible maintenant que JJ y a posé ses mains. Peut-être que j’ai pourri de l’intérieur. Peut-être que je fais peur maintenant. J’ai envie de pleurer, mais je n’en fais rien. Jax est recroquevillé et s’enfonce ses doigts dans les joues. Il est à deux doigts de défaillir et ne me lâche pas des yeux. Hali tu.. tu n’as pas mal ? Me demande-t-il. Si, j’ai mal à en crever Jax, j’ai mal à chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure, de chaque jour. J’ai un trou béant dans le coeur, comme s’il me manquait un ventricule. C’est toi qui me manque, tu me manques horriblement, mais JJ… JJ il a fait fondre le reste de moi à l’acide. J’ai envie de lui expliquer, j’en ai vraiment, vraiment envie, c’est au bord de mes lèvres. Mais je ne peux pas, ça ferait tout foirer sinon. Vous savez, mon plan génial de faire comme si rien ne s’était passé. Si personne ne savait, ce n’était pas réel. C’est ce que je me répète tous les jours. Et puis Jax ne le supporterait pas, pas dans son état. Ca serait plus terrible pour lui que cette vision qu’il a eu de moi, peu importe de quoi il s’agissait. Alors, avec un sourire apaisé et les yeux noyés de larmes qui refusent de couler, je réponds doucement : Non, Jax, non j’ai pas mal, t’inquiètes pas.

Il n’y a qu’un moyen de le calmer et ça me traverse l’esprit comme l’illumination du siècle. Je m’empare de ses mains pour réaliser notre vieux rituel. Celui qu’on a pas fait depuis trop de temps maintenant. Y a tout qui me revient en mémoire. Je me souviens de cette fois-là, après qu’il ait disparu plusieurs jours, quand il est arrivé juste avant la représentation et que j’ai refusé de faire notre rituel. J’ai lâché ses mains et je lui ai dis qu’on n’avait pas le temps, que c’était trop tard. Plus tard dans la soirée, je faisais sauter toutes les barrières qu’on s’était toujours imposées, et mon père était à deux doigts de lui faire sauter la cervelle. Ca semble loin, tout ça. Dans une autre vie pratiquement. S’il savait comme tout ça me manque. Comme lui, il me manque. Je le supplie de me faire confiance et il s’exécute. Je sens sa respiration se calquer sur la mienne. Il se détend enfin. Et tout ceci m’apaise, comme si j’avais réussi à éviter la tempête de justesse. Quand je lui murmure que j’ai besoin de lui, je sens son regard sur moi mais je n’ose plus le voir. Je baisse les miens sur nos mains enlacées. Jusqu’à ce qu’il n’en lève une pour la diriger droit sur moi, de son plein gré. Je le laisse faire, heureuse de voir qu’il a fait fuir les démons qui s’agitaient sous son crâne et quand enfin il pose la main sur moi, un frisson me parcoure entièrement. Il me glace autant qu’il me réchauffe, j’ai envie de pleurer. Je sais qu’il s’agit de Jax, je sais qu’il s’agit de celui que j’aime, et je sais pertinemment que cela n’a rien à voir. Cependant, y a des flashs dans ma tête, des images terrifiantes qui aparaissent, une fraction de seconde. Les mains de JJ sur moi, celle qui s’abat sur mon visage pour me projeter à terre, l’autre qui me retient et m’empêche de m’échapper, celle qui défait mon pantalon, malgré mes hurlements. Je pleure. J-j’peux la sentir.. La voix de jax coupe court à mes pensées, je le regarde enfin et j’esquisse un sourire. Il a l’air tellement soulagé que ça me réchauffe mon coeur, celui brûlé à l’acide. Tu peux la sentir. Que je repéte dans un souffle pour ancrer cette vérité dans la réalité. Là, il entoure mon visage de ses mains et je continue de pleurer, stupidement, moi qui pensait avoir épuisé toutes les larmes que mon maigre corps peut fabriquer. Il est à genoux devant moi, on est l’un en face de l’autre, et je le regarde. Quand il me lâche, je me sens incroyablement faible, et seule, l’espace de deux secondes jusqu’à ce qu’il m’entoure de ses bras protecteurs et me serre contre lui à en étouffer ma peine. Je reste stoïque une seconde, jusqu’à succomber à mes pulsions, et m’agripper à lui comme si ma vie en dépendait. Je pleure encore.

J’te demande pardon Hali. Qu’il laisse échapper. Je suis frappée par sa sincérité. Et je m’en veux de l’avoir pousser à se croire aussi horrible. J’ai vu la véritable horreur, je sais que ça n’est en rien similaire à Jax. Lui est tellement lumineux, tellement plein de bonté que ça m’étouffe. Je reste accrochée à lui, très fort. Surtout parce que je n’ai pas envie qu’il voit mon visage. J’te pardonne Jax. Je te pardonne. Ma voix éclate sur le dernier mot. Je ferme les yeux. J’aurais pu te tuer ce soir-là… que j’avoue. J’aurais pu, et je me souviens l’avoir voulu si fort. Ce sentiment me brise les côtes rien que d’y penser. Alors c’est moi qui te demande pardon. Ma voix est envahie de larmes. Je n’ai pas envie de le lâcher, je n’ai pas envie de le perdre. Je veux rester ici pour toujours, avec lui, dans ses bras. Mais c’est impossible, un jour où l’autre il verra mon visage, il verra à quel point je vais mal. Il devinera tout ça. Et s’il sait, alors c’est réel. S’il sait, je ne pourrais plus jamais faire comme si rien ne s’était passé. Mais… mais je suis pas prête. Je peux pas… je suis désolée. Je peux pas être avec toi Jax, je peux plus. Je ne suis plus la fille que tu as connu, je suis vieille, fanée, laide et brisée. Je refuse de le lâcher, je m’accroche, parce que je ne veux pas qu’il voit mon visage, il ne le faut pas.
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Jax Roses

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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyJeu 2 Mar - 17:40

- Non, Jax, non j’ai pas mal, t’inquiètes pas. Et ça le rassure, pendant une fraction de seconde seulement. Il fronce doucement les sourcils, légèrement sceptique. Il est trop mal pour vraiment comprendre, pour analyser cette sensation étrange qui vient de l'envahir à l'entente des mots d'Halina. Mais y a comme une partie de lui pas convaincue. Comme un sentiment désagréable qui le gêne là, au creux de sa poitrine, mais qu'il perçoit à peine à cause du trouble qui l'habite. Pourtant, ce bref instant de méfiance s'inscrit profondément en lui. Mis sur silencieux pour l'instant, mais bien présent. Comme en sursis, attendant sagement son heure pour ressurgir. Mais il oublie ça rapidement, dès lors qu'elle lui attrape les mains pour s'adonner à leur vieux rituel. Ça faisait une éternité qu'ils ne l'avaient plus fait. Et ça lui manquait. Comme si le fait de ne plus se calquer l'un sur l'autre pendant quelques secondes, quelques minutes les mauvais jours, ça avait brisé quelque chose. Comme si ça avait rompu ce lien invisible qui les reliait depuis des années déjà. Alors sans émettre la moindre opposition, il s'y adonne. Ses yeux passent outre les derniers fragments de sa terreur qui déforme encore légèrement le visage d'Halina et il fixe son regard dans le sien. Ses doigts agrippent sa peau, comme pour s'assurer qu'elle est bien là, bien réelle. Qu'elle ne va pas disparaitre, partir en fumée. Que tout ceci n'est pas qu'un mauvais rêve. Qu'elle lui reparle vraiment, qu'elle prend soin de lui à cet instant. Comme l'assurance qu'elle tient encore à lui. Que malgré sa terrible faute, malgré la plage, malgré sa douleur, elle l'aime encore. Parce qu'il peut vivre un temps sans elle, autant qu'elle en aura besoin pour surmonter tout ça. Mais vivre dans un monde où elle ne l'aimerait plus lui semble impensable. Sa respiration ralentit et se calque progressivement sur celle de sa partenaire. Et il a la sensation de retrouver cette fusion, de la façon la plus pure et la plus intense qu'il soit. Et ça l'apaise instantanément. La solitude, le chagrin et la peur s'envolent, abandonnant son cœur noircit par le manque. Et leurs mains liées, c'est comme une promesse de renouveau. Un nouvel espoir, une nouvelle chance. Il y croit. Il veut y croire. Il ne lui reste plus que ça : l'espoir. Et ça lui donne suffisamment de courage pour lâcher l'une de ses mains et venir caresser cette joue de braises. Le contact est froid, doux et tendre et ça l'aide un peu plus à s'ancrer dans le réel, loin des visions terrorisantes. Loin des morts, des cadavres, des mauvais souvenirs. - Tu peux la sentir. Il échappe un sourire nerveux et maladroit, l'espace de deux secondes à peine. Mais son sourire se consume rapidement, alors que sa main s'humidifie tout doucement, au rythme des larmes qui s'échappent des yeux bruns de sa tigresse. Il pose sa deuxième main sur son visage, la fixant sans comprendre, perplexe. - Hali.. ? Ses prunelles suivent doucement le ruissellement des larmes et bien vite, il vient totalement la serrer contre lui, ne supportant pas de la voir pleurer. Sa souffrance le heurte de plein fouet et le bouleverse de façon inexplicable. Il ferme les yeux et pose son menton sur son crâne, la serrant encore plus fort dès qu'il la sent s'abandonner enfin à lui et s'agripper. Il ne comprend pas, il ne sait pas, mais tout ce qu'il veut à cet instant, c'est arracher sa peine, l'endurer à sa place. La soulager immédiatement, pour pouvoir la voir sourire à nouveau. Parce qu'elle est belle quand elle sourit. Elle est belle a en crever. Un seul de ses sourires suffirait à faire tomber amoureux n'importe quel homme, il le sait, il en est sûr. Parce que c'est comme ça qu'il est tombé amoureux lui. Il s'en souvient encore, tellement nettement, comme si ça s'était produit hier. Comme si ça se reproduisait chaque jour. Il avait cinq ans et elle quatre, elle jouait avec ses frères, accroupie par terre. Il s'était approché d'elle, désireux de se mêler à leurs jeux. Et elle l'avait foudroyé du regard, l'immobilisant sur place. Il n'avait rien osé dire, il s'était contenté de la regarder, gêné. Puis, elle s'était mise à rire doucement, de son rire d'enfant, un large sourire malicieux sur les lèvres. Et ce son l'avait électrifié. Elle s'était relevée et elle s'était aussitôt éloignée, retournant à sa caravane. Elle s'était retournée une dernière fois et lui avait lancé un dernier sourire, les lèvres scellées, terriblement sûre d'elle, avant de disparaitre. Et sans le savoir, ce jour-là, il était tombé amoureux d'elle. Pas de ces amours d'enfance qui passent et qu'on se remémore en riant trente ans plus tard. Non, depuis ce jour là ce fut elle. Toujours elle. Uniquement elle. Désespérément elle.

- J’te pardonne Jax. Je te pardonne. Un soulagement intense le traverse, le faisant trembler quelques secondes. Il entrouvre la bouche et échappe un soupire de bonheur. Elle lui pardonne. Il n'y croyait pas, il n'y croyait plus. C'est comme un rêve inespéré qui se réalise miraculeusement. Sa main droite vient glisser dans ses cheveux et il dépose un baiser sur son crâne, tellement soulagé. Tellement, tellement, soulagé. Son pouls qui explose avant d'enfin retrouver un rythme normal. Tout son corps qui s'apaise et qui se détend, comme si on venait de lui injecter un tranquillisant, un anti-douleur. Qu'on venait de retirer de ses épaules tous le poids de son malheur. - J’aurais pu te tuer ce soir-là… Alors c’est moi qui te demande pardon. Je secoue la tête de gauche à droite, doucement, avant de répondre rapidement. - Arrête, c'est pas grave Hali, c'est pas grave. Je comprends. Je suis là. Il essaye de se reculer, parce qu'il a terriblement besoin de la regarder. Mais il n'y arrive pas, elle s'accroche si fort et il n'ose pas forcer les choses. De peur de tout briser. De peur de la voir s'enfuir encore, de la perde à nouveau. - Mais… mais je suis pas prête. Je peux pas… je suis désolée. Il rouvre lentement les yeux et son regard se charge à nouveau d'incompréhension et de douleur. Ses mots, comme de l'acide versé sur une plaie pas encore cicatrisée. La pression de ses bras autour d'elle meurt et il vient attrape ses bras pour l'obliger à se redresser, à lui faire face. Il cherche ses yeux du regard, alors que son visage est recouvert d'un voile de tristesse, de déception. Sa voix se brise. - Pourquoi.. ? A peine un murmure incertain, trahissant l'incompréhension qui lui étreint la gorge. Il voudrait se saisir de ses lèvres, retrouver la tendresse de ses baisers. Ses baisers qui guérissent tout. Il déglutit et laisse glisser ses mains jusqu'aux siennes, s'en saisissant avec une délicatesse infinie. - Est-ce que.. Il s'interrompt une seconde, ayant du mal à sortir ces quelques mots. Il passe sa langue brièvement sur ses lèvres, le front plissé, avant de reprendre. - Est-ce que t'essayes de me dire que c'est foutu ? Nous deux ? Que y a plus rien à faire ? Sa voix est calme, chargée de désespoir. Il peut pas croire ça. Il a forcément mal compris, ça ne peut pas être ça. Il lâche ses mains et revient poser les siennes sur le visage trempé d'Halina. Putain, mais qu'est-ce qu'il se passe ? Il approche son visage du sien et vient tendrement coller son front au sien. - Hali, si t'as besoin d'temps, je te donne tout le temps dont t'auras besoin. J'attendrais. J'attendrais autant qu'il le faudra. Mais me dit pas que c'est fini. Parce que ça s'peut pas.. J'suis désolé, j'suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. Je te promets, plus jamais. Hali, j'te donne ma parole, plus jamais. Y a que toi. Y a toujours eu que toi. Il sait pas Jax, qu'il ne s'agit pas de lui. Ni de son faux pas. Que son erreur n'est plus d'actualité, que c'est presque oublié déjà. Il croit encore que tout est sa faute. Et ça le ronge. Il peut pas croire qu'il a définitivement bousillé son histoire avec elle pour une connerie pareille. C'est pas possible. Il ne se le pardonnera jamais.
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Halina Kida

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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyMar 28 Mar - 15:23

Je ne m'attendais pas à le convaincre, mais j'espérais que vu son état, il ne remarquerait rien. Mais Jax me connait trop bien, il me connait par coeur. Il m'a trop observée, plus jeune, depuis que je suis enfant. Il me regardait de loin avec son regard perçant, troublant, envoûtant. Jax est l'exemple parfait du type distant, inaccessible, et terriblement séduisant. Sauf qu'il est tombé amoureux de moi en premier. Je n'ai pas eu le temps de le juger inaccessible qu'il savait déjà tout de moi. Il me connaît mieux que je ne le connais lui. Et pourtant il est le pilier le plus solide de mon existence. Alors malgré tout, je vois dans son regard qu'il n'a pas cru un mot de ce que j'ai dis. Il sait que tout ne va pas bien. Il ne sait pas pourquoi, mais il le sait. J'ai vite fait de planquer mon visage contre son torse quand il me prend dans ses bras pour ne pas qu'il devine que plus rien n'ira jamais bien.

J'aimerais faire bonne figure, mais j'en suis désespérément incapable. Même alors que nos mains sont liées, que nos respirations se mêlent et que nos coeurs battent à l'unisson, je n'arrive pas à sécher mes larmes. Lui reprend peu à peu ses esprits pendant que je perd tout contrôle. Alors il me sert contre lui, sans comprendre pourquoi je suis aussi terrifiée, aussi cassée. J’enfouis mon visage dans son épaule carrée pour y déverser ma peine. Jax a toujours sû m’appréhender de la bonne manière. Il me comprend, moi qui n’ai jamais été capable de parler. Il s’excuse, encore une fois. Je ne l’ai jamais vu autant regretter quelque chose. Je n’arrive plus à me souvenir avec distinction de ce que j’ai ressenti, quand Orest a révélé qu’il avait couché avec cette fille, cette pute. Je sais que j’étais plus en colère que je ne l’avais jamais été, mais ça me semble dérisoire maintenant. J’aimerais retrouver l’état d’esprit dans lequel j’étais, car ça me semble un moindre mal maintenant. Désolée Jax, je suis tellement désolée de t’avoir haï à ce point. Je me suis refais tout ça 100 fois dans ma tête. Et si Orest n’avait pas parlé ? Et si j’avais pardonné plus rapidement ? Jamais je ne me serais retrouvée dans ce bar, ce soir-là. Jamais je n’aurais appelé JJ. Jamais je n’aurais été seule avec lui. Oh Jax, je suis tellement désolée. Je pensais que je te détestais plus que je ne détesterais jamais personne d’autre. Mais c’est faux, car je me hais bien plus que je n’ai pu te haïr.

Je sens que tous ses muscles se détendent quand je lui assure que je l’ai pardonné. Alors que moi, je me sens de plus en plus mal. Il passe sa main au travers de mes cheveux, je resserre mon étreinte autour de lui pour me donner le courage de continuer mais je sens bien que je n’en aurais pas assez. Il le faut pourtant… J’aurais pu le tuer ce soir-là. Et je ne sais que trop bien ce que ça fait quand quelqu’un décide de vous faire du mal, de vous crever le coeur, de salir votre âme. Arrête, c'est pas grave Hali, c'est pas grave. Je comprends. Je suis là. Bien sûr que si, c’est grave. Il tente de me faire reculer pour me regarder, mais si je croise son regard, je ne pourrais plus mentir. Et il le faut. Agrippée à lui, je révèle alors que je ne suis pas prête pour me remettre avec lui, pour lui mentir tous les jours. Comment puis-je espérer le regarder dans les yeux, aussi vite, aussi tôt, sans que mon âme souillée ne déborde de mon regard ? Il finirait par comprendre, par savoir, et alors on ne pourrait plus jamais l’oublier. Quand je mens, je n’ai déjà plus de force, alors il arrive à me redresser pour se mettre bien en face de moi. Son regard me brûle et me glace en même temps, je ferme les yeux immédiatement, je dois pas le regarder, je dois pas. Pourquoi.. ? Parce que. C’est la seule réponse qui me vient en tête.

Ses doigts glissent jusqu’aux miens. Il est si doux que j’en suis troublée. Il ne l’a jamais été, aussi prévenant, aussi délicat, aussi compréhensif. Il me laisse toute la place pour m’exprimer, alors que c’est lui qui était au bord de l’explosion il y a quelques minutes à peine. Faut croire que je suis trop mal pour l’ignorer. J’ouvre à peine les yeux, ils sont humides, mais me concentre sur nos mains en fronçant les sourcils. Je refuse obstinément d’affronter son visage. Est-ce que t'essayes de me dire que c'est foutu ? Nous deux ? Que y a plus rien à faire ? Je fixe encore nos mains. J’adore ses mains, elles sont sûres d’elle, quand il lance son couteau, elles ne tremblent jamais. Elles sont vives, douces et fortes à la fois. Il choisi toujours sans hésiter le couteau qu’il va lancer, il tient la lame entre ses doigts, vise une seconde à peine et avec un mouvement aussi sec que parfait il l’envoie dans les airs, et il se plante à un millimètre de ma peau. J’adore ses mains. Mais je suis incapable de les tenir correctement, je suis molle, sans vie. Quand je vois ces mains d’homme, je pense à celles de JJ. Autour de ma taille, de mon cou, entrain de défaire de force le bouton de mon jean. J’avale ma salive avec difficulté. Est-ce que c’est foutu ? J’en sais rien. Putain j’ai trop mal pour y réfléchir. Je sens ma douleur qui revient aussi vive que le soir-même, pire peut-être encore, car j’aurais voulu avoir déjà oublié. Que ça ne soit qu’un mauvais moment, dans un coin de ma mémoire qui vient me hanter de temps en temps. Mais c’est là, tout le temps, ça colle à ma peau. J’ai trop mal pour savoir si je pourrais encore regarder qui que ce soit dans les yeux. Alors ouais, c’est peut-être foutu. Mais rien que d’y penser j’ai envie de vomir. Je n’ai pas envie que ça soit foutu, je n’ai pas envie que JJ ait brisé ça aussi.

Il pose son front contre le mien calmement. Y a un bourdonnement dans mon oreille qui m’empêche d’entendre distinctement tout ce qu’il dit. Il m’attendra, il n’aime que moi, il n’y a jamais eu que moi. Je ne sais pas si je mérite autant d’amour. Il en déborde de partout. Il m’aime trop. Et je suis désolée pour ça aussi. Je ne suis certainement pas un cadeau. Ma famille ne l’est pas non plus. Mais moi, moi je suis empoisonnée jusqu’à la mœlle. Et je vais finir par le contaminer tellement j’ai mal. Je ne sais pas si ça continuera toujours comme ça. J’ai envie de croire en la vision que j’ai eu, j’ai tellement envie d’y croire mais ça me semble tellement irréel maintenant. Comme Jax, ce n’est qu’un tour, c’est faux ce qui se passe ici. Je n’irais peut-être jamais mieux. J’ai du mal à respirer. Y a trop de proximité entre nous, je n’ai pas été proche de quelqu’un depuis JJ. Et là, ça fait tilt dans ma tête.

Je n’ai pas envie que JJ soit le dernier homme à avoir posé ses mains sur moi.

Alors mes lèvres, impatientes, cherchent celles de Jax, je m’accroche à son crâne, passant ma main dans ses cheveux courts. Je l’embrasse avec une passion tragique. Chaque baiser me fait mal autant qu’il me soulage. Je veux effacer le souvenir de JJ, je dois essayer de le faire. Je me colle à lui autant que je peux, enroule mes bras autour de lui et entame des embrassades fougueuses. J’ai besoin de lui, j’ai trop besoin de lui. Il ne doit plus parler, plus poser de question, plus rien. Je le supplie d’un regard pendant que je le fais tomber contre le mur. Pressée, je remonte ma robe jusqu’à mes cuisses pour pouvoir me mettre à califourchon sur lui. Je profite de sa surprise pour prendre le contrôle de tout ce qui se passe, chaque geste, chaque mouvement. Mon cœur s’enflamme complètement et il se consumme dans ma poitrine. Mes larmes redoublent. Je chiale ouvertement mais je refuse d’arrêter ce que je suis entrain de faire. Tant pis si je suis pas prête, faut faire disparaître JJ.
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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyDim 2 Avr - 22:38

Y a le désespoir qui rempli toute la pièce et qui vient étreindre violemment le cœur de Jax. Ce foutu cœur mille fois malmené ces derniers temps, à tel point qu'il n'en reste plus grand chose. Des années qu'il se consume pour elle sans qu'elle ne fasse rien, mais il tenait le coup Jax. Parce que y avait toujours un doute, un espoir, un peut-être. Et le feu dans sa poitrine était devenu si doux, si agréable, lorsqu'ils s'étaient embrassés pour la première fois. Lorsqu'il avait compris que c'était réciproque. Mais la flamme était rapidement devenue brasier et avait finit de cramer les restes de ce palpitant fatigué de battre pour elle. Aujourd'hui, il n'en restait plus que des cendres mais malgré tout, Halina parvenait à lui faire encore mal. Elle venait shooter dans ses cendres, les éparpillant aux quatre vents en lui disant qu'elle ne pouvait pas, qu'elle ne pouvait plus. Et Jax, il n'y comprenait plus rien. Elle était là, lovée dans ses bras, si demandeuse de son affection, de sa protection, et pourtant elle continuait de le rejeter. C'était incohérent et il ne savait plus quoi penser. D'autant plus que ses pensées étaient déjà complètement brouillées à cause de la sale expérience qu'il venait de traverser. Alors il questionne, il demande pourquoi, parce qu'il a terriblement besoin de réponse. Il a besoin qu'elle s'explique, qu'elle lui dise, aussi, comment arranger ça. Parce qu'il le fera. Au point où il en est, ouais, il fera n'importe quoi. Tout ce qu'elle voudra. Il veut se racheter, lui prouver qu'il vaut mieux que ça. Qu'il n'est pas ce raté qui se tape des prostituées dès lors qu'il est un peu trop alcoolisé. Il veut lui prouver qu'il n'est pas ce menteur, ce tricheur. Il veut lui prouver qu'il l'aime vraiment, depuis tout ce temps. Qu'il a toujours été question d'elle et de personne d'autre. Qu'importe les aventures et les coups de cœur éphémères qu'il a pu avoir au fil des années. C'est son prénom, qu'est là, marqué au fer rouge et qui prend tellement de place. Toute la place. Alors, il faut qu'elle lui dise, qu'elle lui explique tout. Qu'il sache, qu'il comprenne et qu'il puisse réparer. Mais seul le silence fait écho à son désarroi. Halina demeure muette, le regardé rivé sur ses mains qu'elle tient faiblement, comme vidée de toutes ses forces. Il n'est pas stupide Jax, il voit bien qu'un truc cloche. Un truc qui le dépasse. Un truc qui les dépasse. Un truc qu'il ignore. Et il se sent mis à l'écart, pas digne de confiance. Est-ce qu'elle doute encore tellement de lui ? Est-ce qu'il a réellement brisé ce lien unique qui les unissait depuis toutes ces années ? Il s'était plu à penser que non. Que ce n'était qu'une phase, que leur complicité y survivrait, d'une façon ou d'une autre. Avec le temps, sûrement. Mais aujourd'hui, il n'est plus sûr de rien, alors que sa tigresse rousse l'empêche d'accéder à ses émotions. Les yeux fuyants, les lèvres scellées, pas prête à révéler quoi que ce soit. Naïf, il n'est pas capable d'imaginer le pire. Il refuse d'imaginer le pire. Parce qu'il deviendrait fou. Alors, il se dit que, peut-être, qu'elle s'est remise avec Fabio, qu'elle a trouvé dans les bras de ce crétin tout le réconfort qu'il n'a pas été capable de lui apporter ces dernières semaines. Et ça le tue. Ça lui ronge les chaires, ça lui souille l'âme. Il serre les dents, perdu, en plein conflit interne, tentant de se maîtriser au mieux pour ne rien laisser paraître. Surtout pas. Il faut qu'il s'occupe d'elle, qu'il la fasse changer d'avis.

Jax qui pose son front contre le sien, essayant encore une dernière fois de la rassurer, de la convaincre. Elle peut pas être si proche de lui à cet instant et autant vouloir le repousser, ça n'a pas de sens. Il ne comprend pas, il ne comprend rien. Il a l'impression qu'on vient de le jeter dans un foutu jeu dangereux sans lui expliquer les règles. Démerde toi et survis. L'appréhension et la douleur qui le gagnent progressivement, qui mettent ses nerfs à rude épreuve. Il s'impatiente, il s'assombrit, mais lutte encore pour ne rien laisser filtrer. Il a bien trop peur de la faire fuir, encore. Et soudain, sans qu'il ne voit la chose venir, y a les lèvres d'Halina qui s'accrochent aux siennes. Il écarquille les yeux, d'abord surpris, pris de cours. Dans un mouvement instinctif, ses lèvres répondent à son baiser et ça le transcende autant que ça lui fait mal. Parce que y a un truc qui cloche. Parce que ses lèvres lui laissent un goût amer sur la langue. Elle l'agrippe, ses mains qui se posent autour de son crâne, fermement. Comme si elle avait peur de tomber, ou peur que Jax s'échappe. Troublé et si faible face à elle, il vient enrouler sa taille de ses bras forts et protecteurs, la serrant contre lui avec une douce force. Il suit le mouvement, lui rend ses baisers avec la même intensité, la même envie. Mais ça continue de le transpercer de part en part. Son palpitant qui reprend vie, qui se remet à battre, trop vite, trop fort. Les entrailles qui se tordent de soulagement, de désir, d'un amour fulgurant. Et malgré tout ça, malgré leur proximité rassurante, y a un truc qui ne va pas. Jax le ressent, ça vibre de partout, ça infecte l'air qu'ils respirent. Les lèvres se séparent un instant, le temps pour Halina de lui lancer un regard nouveau, qui lui glace le sang. Elle le repousse en arrière et il se retrouve le cul au sol, le dos contre le mur, pendant qu'elle lui grimpe déjà dessus. Il la regarde faire, perdu, pas convaincu. Presque méfiant. Et elle revient se jeter contre lui, avec la force du désespoir. Et ses baisers ont un goût de cendre. Il a du mal à suivre le mouvement, il n'est plus dedans, il est décalé. Et lorsqu'il sent les larmes d'Halina venir brûler sa peau, c'en est trop. Il ne peut pas. Il détourne la tête pour rompre leurs embrassades. - Arrête, Halina, arrête. Sa voix est douce, il ne veut pas la brusquer. Délicatement, il vient attraper ses épaules et l'oblige à se décoller de lui. Faut qu'il arrête ce massacre. Ses mains remontent doucement le long de sa nuque et viennent se poser sur son visage qu'il emprisonne avec douceur. Il essuie ses larmes avec ses pouces et la dévisage, complètement dépassé par la situation. - J'peux pas, Hali. Pas comme ça, pas alors que t'es dans cet état. Il peut pas, non. Il aurait l'impression de faire quelque chose de mal. De profiter d'un instant de faiblesse. Il cherche son regard, celui qu'elle essaye tellement de lui cacher depuis le départ. - J'comprends pas ce que tu veux Halina. Mais ça, ça non, on n'peut pas. Tu n'peux pas. Il n'arrive même pas à comprendre comment elle peut avoir envie de lui alors qu'elle pleure comme jamais. Il ne l'avait jamais vu pleurer comme ça. Et ça lui fait un mal de chien. Elle ne peut pas avoir envie de lui, alors qu'elle est clairement cassée de partout. Dans un état déplorable. Et il ne sait plus si c'est de sa faute à lui ou non, mais dans tous les cas, ce serait une idée horrible que de lui céder. Il l'aide à descendre de sur lui et il se redresse, l'incitant à faire de même en continuant de la tenir. Il refuse de la lâcher. Il a trop peur de la voir s'effriter, partir en lambeaux. IL a trop peur de la perdre. - On va rentrer au cirque, tous les deux. Et tu vas rester avec moi. J'te laisse pas tomber, d'accord ? Regarde moi, Hali. Il glisse son doigt sous son menton pour lui faire relever la tête mais ce qu'il voit est à la limite du soutenable. Y a comme un vide béant dans ses prunelles, comme s'il manquait une partie de son âme. Et ça le désespère. Ça lui fait peur. Il a peur qu'il n'y ai plus rien à faire. De ne pas pouvoir la réparer, la soulager. Il dépose un baiser sur son front et revient la serrer contre lui. - On va trouver une solution, tu verras. C'est promis. Et Jax, il tient toujours ses promesses.
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Halina Kida

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MessageSujet: Re: demon inside. (jalina)    demon inside. (jalina)  EmptyMer 3 Mai - 12:15

Au fond de moi, une tempête. Je me jette corps et âme dedans, sans me rendre compte de combien cette situation est pathétique. Je suis pathétique. Un genre de cadavre qui essaie de revenir à la vie. Je tente de voler le souffle de Jax, je tente de lui prendre le courage qui me manque cruellement. Je fais ce que je peux pour survivre. Désarmé face à ma détresse, il se laisse faire un moment jusqu'à ce que mes lèvres ne rencontrent le vide. Il a détourné la tête trop vite. Ma gorge se noue à ce moment-là. J'aurais tant aimé qu'il ne se pose pas de question. Qu'il ne soit ni plus ni moins qu'un homme. Ce n'est pas le moment de jouer au héros Jax, ce n'est pas le moment de faire les choses bien. Je voudrais qu'il succombe à nouveau, qu'il arrête de se demander si je suis en état ou non. Bien sûr que je ne le suis pas. Mais c'est comme un pansement qu'il faut retirer d'un coup sec, sans se poser de question. Il faut le faire. Laisse-moi effacer JJ de ma chair, Jax, je t'en supplies. Alors que ses mains glissent jusqu'à mes joues je tente une nouvelle approche qu'il avorte par sa détermination à me comprendre. Tu ne pourrais pas comprendre, que j'ai envie de prévenir. Mais je suis muette, les yeux baissés, je refuse de l'affronter. Arrête, Halina, arrête. Sa voix est douce mais elle me glace. Je fronce les sourcils, je ne le regarde toujours pas. Je ne peux pas. Il me fait reculer, pour mieux me voir. Pour mieux contempler l'état désastreux dans lequel je me trouve. Son regard fait tellement mal. J'peux pas, Hali. Pas comme ça, pas alors que t'es dans cet état. Là, enfin, je lève les yeux. Nos pupilles s'accrochent, se blessent. Je le foudroie du regard. Dans quel état, exactement ? Alors, c'est lui qui ne veut plus de moi, hein ? Mon coeur est au bord de l'implosion. Dans quel état je me trouve, hein ? Je vais tellement mal qu'il est incapable de bander, c'est ça ? Je n'ai pas le droit d'oublier, je ne peux pas oublier. Je suis projetée inlassablement jusqu'à ce fameux soir où tout a changé. JJ a brisé ça aussi, notre alchimie avec Jax. Si je ne peux pas être honnête, lui ne peut pas poser ses mains sur moi. Il ne peut pas faire abstraction de ma terreur. Et pourtant sait-il seulement à quel point j'ai besoin de ça pour aller mieux. Le premier pas vers la guérison : combattre le mal par le mal. Ce genre de connerie. Si je n'efface pas le goût de JJ sur ma peau, je sens d'avance que ça va me ronger. Le souvenir de ses mains, de ses lèvres, sa violence, tout ça va proliférer dans mon organisme jusqu'à rendre tout malade, mort, nécrosé. Mes yeux se noient de larmes à nouveau je les ferme un moment. Je vois venir ma propre fin, étouffée par ce traumatisme encore si ardent dans mon esprit. Pourquoi il refuse de me sauver ? Pourquoi ?

Il me fait descendre de ses cuisses, et comme une poupée de chiffon je me laisse faire sans trouver la force de lui résister. J'aurais pu essayer, par tous les moyens, de le faire céder. Dans mon état normal, j'en aurais le pouvoir, je trouverais les mots, je saurais aiguiller son corps et lui n'aurait plus la force de me résister. C'est une chose que je sais faire... savais faire. Mais me jeter sur lui m'a déjà demandé toute la force dont je disposais, je suis soudain vidée. Rejetée. Désespérée. Je lui en veux aussi, terriblement. Tout ce qu'il avait à faire c'était se taire. Se laisser faire, et surtout, surtout ne rien dire. Ne pas essayer de comprendre, car justement, il comprendrait. Je lui demande de savoir sans comprendre. De m'écouter sans m'entendre. Je veux qu'il soit l'homme de la situation. Mais je ne sais même pas ce que je veux exactement. Je ne peux pas lui parler, je ne peux rien dire, j'ai la langue liée, je ne peux pas me défendre, je suis impuissante. Putain d'impression de déjà vu, n'est-ce pas ? Je me laisse faire. Il me force alors à le regarder en passant son doigt sous mon menton. Quand nos regards se croisent à nouveau, mes pupilles sont acides. On va rentrer au cirque, tous les deux. Et tu vas rester avec moi. J'te laisse pas tomber, d'accord ? Regarde moi, Hali. Il dépose un doux baiser sur mon front. Et moi, je ne vois plus rien, je ne comprend plus rien. La tempête en moi a tout emporté désormais. Mon corps, mes yeux, mon âme, tout est vide de sens. Et j’ai la douloureuse impression qu’il va falloir que j’accepte. Que j’accepte que rien ne sera plus jamais comme avant. Que j’accepte que je ne pourrais jamais oublier. J’ai une courte pensée pour la vision de tout à l’heure, j’ai à nouveau envie de pleurer. On va trouver une solution, tu verras. C'est promis. Et c'est plus fort que moi, un instinct de survie peut-être, ou alors c'est tout simplement un réflexe. Je lève la main et l'abat sur sa joue, la gifle fend l'air dans un clac bruyant. Nos regards se croisent. Je plaque ma main contre ma poitrine, comme pour la retenir de le frapper davantage. Je suis désolée Jax, tellement désolée. Que j’aimerais ajouter. Je suis désolée que ça tombe sur toi, je suis désolée que tu sois amoureux de moi. Je suis désolée qu’on en soit là. Il y a tellement de chose dont j’aimerais m’excuser. Pardon d’avoir bu ce soir-là, pardon de l’avoir appeler lui, ce soir-là. Pardon d’être brisée à un tel point que même toi tu ne pourras jamais me réparer. D’une voix cassée, je répond alors doucement : Y a pas de solution. Je me relève et remets en place ma robe. Je ne peux pas rester une minute de plus avec lui, il va tenter de me convaincre de rester, il va tenter de me faire parler et je suis déjà à bout de forces. Tu peux pas comprendre. Je mets un point final à notre échange et je me dirige droit vers la porte.
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