"Tu fumes trop… tu devrais arrêter."

J'arque un sourcil alors que je viens d'allumer une clope et je la fixe un instant, mon regard s'attardant sur son corps que le drap ne cache pas le moins du monde. Elle est bien foutue, comme quoi, même avec un verre dans le nez, j'ai encore bon goût. Mais bon, elle aurait mieux fait de s'abstenir.

"Et toi tu devrais fermer ta gueule."

Elle me regarde en fronçant les sourcils. Visiblement, elle a pas aimé que je lui balance ça. Alors bon, je fais ce qu'il faut pour me faire pardonner. Ca marche et pas qu'un peu. Enfin, faut quand même pas déconner et je finis par m'assoir sur le bord du lit, cherchant mes fringues alors que je me rallume une clope. Maintenant, trouver un truc intelligent à dire, histoire de tirer ma révérence sans trop me prendre la tête avec elle. Mais mon attention est distraite par mon téléphone qui bippe. Et je jure entre mes dents.

"Ah merde, désolé, je dois filer. Déjeuner familial, j'avais oublié."

Ou mon inconscient s'en fout. Faudrait que j'y réfléchisse à ça mais pas maintenant. Surtout pas. D'autant qu'elle me regarde, attendant que je rajoute un truc. Ah ouais, ça suffit pas forcément.

"On s'appelle hein… Sarah."

Je me lève et j'enfile mon jeans, ayant la flemme de chercher mon boxer, ça lui fera un souvenir tiens. Et je sens qu'elle fait de même, avant qu'elle se plante devant moi, les poings sur les hanches et la lèvres tremblotante. Tiens, j'avais pas fait gaffe mais elle a un peu les seins qui tombent non ? Enfin bref.

"J'ai pas ton numéro, espèce de connard, je pensais que t'étais différent ! Tu te fous de moi avec ton histoire de famille, c'est des conneries ça ! Tu crois que je couche avec des mecs dès le premier soir ?"

Je ricane et je me contente de hausser les épaules avant de ramasser mon t-shirt. Enfin, elle va quand même me filer mal au crâne si elle continue à gueuler comme ça. Je grimace en voyant que mes fringues sont froissées mais bon, ça ira bien, je crois.

"Je m'appelle Emilie pauvre type. T'es qu'un sale fils de pute en fait, regarde-moi quand je te…"

Elle a pas le temps de finir sa phrase que je l'ai plaquée contre le mur, le plat de ma main ayant violemment cogné son plexus.

"Traite encore une fois ma mère de pute et je te jure que je te ferais bouffer tes dents."

Et je la relâche, alors qu'elle se laisse tomber le long du mur, étouffant à moitié. Toutes les mêmes sérieux. Pas une pour rattraper l'autre. Heureusement qu'il y a les frangines, sinon je me dirais que toutes les filles de la terre sont vraiment irrécupérables.

"Pauvre conne va."

Au vu du regard qu'elle me jette, je me dis qu'il est plus que temps que je me tire. Je retrouve mes pompes et mon portefeuilles avant de claquer la porte derrière moi. Et je commence à marcher d'un bon pas quand j'entends qu'on crie mon nom. Mauvais plan de se retourner et de lever la tête, je me prends une spatule en pleine gueule. Paf l'arcade sourcilière. Et deux secondes après, mon caleçon suit. Parfait.

Je secoue la tête et je reprends ma route alors qu'elle continue de m'insulter de tous les noms. Je suis pas du genre à boire, je déteste perdre la maitrise que j'ai de moi-même et, quand je vois le résultat, autant dire que ça me conforte dans mon idée. Mais je  la chasse de mon esprit alors que mes pensées commencent déjà se perdre. Et, comme à chaque fois que je vais à la maison, chez les vieux, dans la famille, appelez ça comme vous voulez, ça recommence, comme une litanie qui ne cesse jamais, un putain de disque rayé que j'arrive pas à changer.

Leurs noms qui tournent en boucle dans ma tête à chaque pas que je fais… Valerian, Iulia, Elena, Ioan, Anca, Seven, Mihail, Tereza… et même la petite Madalina qui a un karma tellement merdique qu'elle a atterri chez nous. Le pire c'est que ça fait comme une musique dans ma tête alors que j'enfonce mes poings dans mon jeans et que j'essaie de chasser cette colère sourde qui ne fait que grandir à mesure que je marche. Contre ceux qui sont partis, qui nous ont lâchés, ceux qui sont restés, sans bien savoir comment réagir. Ceux qui se demandent ce qu'ils foutent là et qui devraient foutre le camp. Ceux qui ne savent pas où aller… remarquez, ça vaut pour tout le monde ça en fait. Famille de merde tiens.

Des fois, je me demande pourquoi je retourne encore et toujours à la maison. Tous les dimanches, comme si c'était un putain de rituel que je suis le seul à respecter. Enfin je crois. Dans le fond, on s'en fout. J'ai besoin d'y aller, sans bien arriver à savoir pourquoi. Et pas uniquement parce que je récupère mon linge propre en fin de journée, même si ouais, ça joue. Pas parce que les noms de la fratrie résonne en permanence dans ma tête. Parfois j'entends que ça et parfois, je fais même pas gaffe en fait. Pourtant je devrais détester revenir dans cette baraque. Quand je rentre et que je vois le salon, j'ai le goût métallique du sang qui remonte dans ma bouche, qui se pose sur mes lèvres sans même que j'arrive à m'en empêcher. Je repense aux larmes versées et les autres, les pires, celles qui sont restées enfouies et qui ne sortiront probablement jamais.

Mais on pleure pas quand on est un mec. C'est un des premiers trucs que j'ai retenus. Ca d'autres petits trucs, comme fermer mon poing correctement pour filer une droite, vider cul sec un verre de mauvais whisky… ce genre de qualités qui font de moi le parfait hôte des soirées mondaines . Ouais, ou pas quoi. De toute façon, je sais pas ce que j'irais y foutre. Enfin, de toute façon, c'est pas comme si je savais pas non plus ce que je foutais au pied de cet immeuble qui m'a vu grandir avant que je finisse par me tirer, comme les autres, il y a trois ans. Bon, je me suis pas vraiment tiré, je vis pas si loin que ça et puis je reviens tout le temps moi. Pas comme d'autres. Mais il me fallait de l'air, sinon j'allais faire une connerie, une vraie. Et la regretter. Ou pas. Et regretter de ne pas regretter donc.

Je soupire profondément alors que je porte la main à mon front et que je vois mes doigts plein de sang. Génial, comment je vais expliquer ça moi ? Je finis quand même par grimper les escaliers et par ouvrir la porte. Sans frapper, comme toujours. Et direct, le brouhaha familier. Enervant. Apaisant. Exaspérant. Rassurant. La famille quoi.

putain jpp de cette famille de cas soc énervés là METTEZ VOUS A LA MEDITATION quoi qu'il en soit c'est tout parfait, t'es tout beau en plus ouhh amuse toi bien avec ce nouveau personnage

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tu as réussi la difficile épreuve de la fiche de présentation et nous t'en félicitons tous. tu fais partie maintenant et à jamais de we are broken et tu peux en être fière, tout comme nous (a) tous d'abord, tu iras créer ta fiche de liens pour te faire une tonne d'amis, si cela n'est pas déjà fait. cette partie est obligatoire tout comme tu vas devoir te trouver un métier. tu peux bien entendu passer par la partie détente où tu pourras sans modération, flooder à tout va et te faire une tonne de friends, ouais ouais, c'est top ! ne pas oublier la partie rp, parce que c'est ce qui compte le plus par ici. le principal, c'est que tu t'amuses et que ton séjour parmi nous soit des plus agréable. n'oublie pas aussi de remplir entièrement ton profil sous risque de recevoir un petit mp de notre part te le rappelant. amuse toi bien !