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Invité ☽ ☾
| Sujet: way down we go, nora. Ven 17 Fév - 23:41 | |
| survolté, toute semble se mélanger au fond de ton esprit. en l’espace d’une minute, t’as perdu cette capacité de déterminer ce qui est bien, ce qui ne l’est pas. ce qui est juste, ce qui mériterait d’attirer ton attention et ce que tu devrais oublier, jeter aux oubliettes. le retour de farrah t’as replongé dans ce passé que tu ne cesses de refouler depuis des années sans réussir à tout effacer. ce passé que tu t’entêtes pourtant à vouloir occulter et faire croire à qui veut bien le comprendre que t’étais tout à fait capable de passer à autre chose. que rien ne pouvait t’ébranler, pas même le départ de ta jumelle il y a trois ans. écran de fumée que tu crois indestructible, impossible à dissoudre. à croire que t’es le seul à pas en voir les failles, les fragilités. mais la réalité, elle, est tout autre. réalité d’une vie bancale, d’une instabilité émotionnelle excessive qui pousse au renfermement de soi, à exclure toute personne qui pourrait t’apporter un tant soit peu, te sortir de cet enlisement à cause duquel tu peines à avancer. et cette réalité, celle que tu t’es finalement évertué à fuir, te rattrape subitement. elle éclate la carapace déjà trop écaillée que tu t’es formé, te fait perdre ton sang-froid. tout est remis en question jusqu’à ton amitié avec nash. à cause de farrah. t’es persuadé qu’elle est la cause de ce que tu es devenu. de ce vide à l’âme, ce vide au corps qui t’asphyxient continuellement. au fond, t’es incapable de te remettre en question, d’envisager la seule possibilité qu’elle soit partie à cause de toi. pour fuir cet environnement familial étouffant, bousillé, que tu as fortement contribué à créer par pur égoïsme. non rien est de ta faute, jack, rien. le monde est contre toi, te force à reculer. et c’est pour ça que tu es ici, devant chez les caldwell. parce que tu t’es laissé guider par les pulsions, par cette rage dévastatrice qui te pousse à frapper violemment contre le bois usé de la porte pour notifier de ta présence dehors. parce que t’as l’impression qu’on s’est foutu de ta gueule. que les seules personnes présentes dans ta vie depuis le début n’ont fait que te mentir. parce que nora, en dépit de toute cette colère qu’elle fait resurgir, toutes les batailles, les mots acides jetés entre vous, l’impossibilité de s’entendre même sur des sujets simples et banals, t’avais eu cette impression même infime qu’elle comprenait ce que tu pouvais ressentir par rapport à farrah. qu’elle avait fait face à son abandon comme toi tu l’avais fait. que vous aviez été en phase une seule et unique fois dans votre vie, lié par le même sentiment d’abandon, d’avoir été mis de côté. sauf que t’étais pas si con. t’avais vite fait le rapprochement. nora elle savait. elle savait que ta sœur était revenue, mais nora elle s’était tue. pourquoi aurait-elle sinon abordé le sujet l’autre soir au bar, de ce sourire impitoyable presque cruel accroché à ses lèvres ? pourquoi aurait-elle cherché à te toucher, appuyer là où ça fait mal alors qu’elle même avait souffert de son départ au même titre que toi ? et dès lors que t’en étais arrivé à cette conclusion, t’avais pas cherché plus loin. t’avais pas cherché à comprendre, à sonder ses probables motivations et tu t’étais précipité dehors. et maintenant t’étais là, comme pour chercher des explications au fond inutiles, comme pour t’assurer qu’elle aussi, avait tenu ce couteau que nash t’avait enfoncé dans le dos. pour t’assurer que maintenant, t’étais seul. bel et bien seul. la porte s’ouvre sur la brune, et sans lui laisser l’occasion d’ouvrir la bouche pour te gratifier de ses gentillesses habituelles, tu t’engouffres chez eux en la bousculant. « tu t’es bien foutue de ma gueule caldwell. » tu fais volte-face pour l’affronter, crachant le venin avec autorité, l’éclat de fureur au fond des pupilles. « tu savais pas vrai ? et t’as gardé ce foutu silence comme ton frère. j’sais que t’as rien à me devoir mais j’pensais que là-dessus au moins tu comprendrais. » tu prends même pas la peine d’expliquer la situation, d’énoncer le nom de ta jumelle ou de parler de son retour. tu sais qu’elle comprendra. mais au fond tu sais même pas pourquoi toi, t’es là. pourquoi tu semblais autant compter sur elle à propos de farrah. pourquoi t’as l’impression d’avoir été abandonné une seconde fois, alors que nora elle est supposée n’être rien pour toi.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: way down we go, nora. Lun 20 Fév - 4:28 | |
| une soirée, rien qu’à toi. rare, si rare d’autant plus que l’appartement est vide. là où se trouvent tes frères t’importe peu, ce soir. nash est probablement au bar, probablement en train de se foutre dans les emmerdes et tic et tac sont sûrement en train de faire la même chose, quelque part dans la ville. mais ce soir, il n’y a que toi qui importe. pas de bruit de fond. pas de bataille constante pour la salle de bain, la place devant la télé ou bien pour qui sera la chambre ce soir. ce soir, t’es seule. et ce soir, t’es libre, enfin. un peu. libre de faire quoi que ce soit sans qu’on n’y trouve rien à redire. libre de regarder les kardashian sans que nash ne vienne se moquer derrière ton épaule de ton petit plaisir coupable avant de mettre un match de foot. libre de manger du pop corn avec des pépitos, des bonbons avec de la bière. tu t’en fous, ce soir tu fais ce que tu veux. jusqu’à ce que ça aussi, on ne t’en empêche, quand on frappe à la porte, quand t’as à peine le temps d’apercevoir jack dans un soupire résigné, qu’il te bouscule déjà d’un coup d’épaule. c’est quoi ton problème flores ? réponse grincheuse à l’homme encore plus de mauvais poil qui s’infiltre dans l’appartement que tu partages avec tes frères. et tu le jauges, d’un air méfiant. tu l’vois, que c’est après toi qu’il en a. que c’est sans doute pas nash qu’il est venu chercher ici, et qu’il doit même sûrement être au bar. peut-être bien qu’il est déjà au courant, et que c’est à toi qu’il vient s’en prendre, comme si t’avais été l’auteure d’une énième connerie qu’il aurait pu te reprocher. et t’en soupires d’avance, de ces yeux colériques posés sur toi, de cette mauvaise humeur à laquelle tu vas devoir te confronter malgré toi quand t’imaginais justement pouvoir profiter de ta solitude. et jack, on dirait bien qu’il vient un but bien précis : t’attaquer d’on ne sait quel mal dont tu semblerais coupable. cette histoire, qu’il aborde, sans en comprendre les contours bien que l’arrière plan te paraisse de plus en plus clair. de quoi tu parles ? nash savait ? tu le devines bien aisément, que ce qui l’amène jusqu’à toi c’est cette seule histoire que vous partagez. ce qui vous rapproche un tant soit peu, quand les regards se détournent, quand il ne reste plus que vous. cette sensation d’abandon qui vous tourmente, dans laquelle vous vous trouvez, tant bien que mal, quand tout le reste du temps vous le passer à vous détester. mais c’est comme ça, entre jack et toi, ça en revient toujours à une seule personne : farrah. farrah, qui est revenue. et nash, qui semblait être au courant de toute l’histoire. il savait. depuis le début, il savait ? y a l’affreuse constatation qui s’impose à toi, quand tu le réalises, certainement bien trop tard, quand ça n’a plus d’importance. nash, il savait. et nash, il te l’a caché. à jack aussi, il l’a caché. il vous a laissé comme des cons pendant qu’il fricotait avec la pariah. et y a la colère qui monte, là, qui gronde dans l’estomac, comme un feu bouillant, comme une montée de lave prête à exploser. nash, de son côté. et le fossé, qui se creuse encore un peu. et la douleur amère au fond de l’être, un peu plus vive. tu crois vraiment que j’aurais fait tout ça si j’avais su, hein ? tu me prends vraiment pour la pire des connasses ou quoi ? et tu t’emportes, à nouveau, sur ses dires. sourcils froncés et poings serrés. le menton relevé, parce que tu baisses jamais les yeux nora, pas même quand on touche plus ou moins à la vérité que t’essayais tant bien que mal de masquer. il devrait savoir jack, que t’aurais pas été capable de garder un secret pareil, pas aussi longtemps. que t’aurais certainement pas joué les filles abandonnées si tu savais. c’est pas faute d’avoir essayé de lui dire, pourtant. et sur le coup, tu ne te souviens même plus pourquoi tu ne l’as pas fait. la colère que t’éprouves constamment à son égard, certainement, cet agacement certain mélangé à une petite pointe de fierté, de le voir s’acharner contre toi tandis que tu détenais le secret de son existence pourrie. c’était peut-être pas la meilleure chose à faire, nora, mais encore une fois, t’as jamais prétendu être du bon côté de la barrière. être une fille bien, honnête, responsable, c’est pas vraiment toi tout ça. ça fait que quelques jours que je suis au courant. elle est venue, au bar. elle a même pas demandé à te voir. alors tu te détournes, va chercher tes pop corns cuits dans la cuisine, tendue mais plus calme. tu sais que c’est pas agréable. que ça fait sans doute mal. mais c’est farrah. elle sème le mal partout où elle passe, ne laisse que l’affreuse constatation de son absence. elle voulait pas que je t’en parle, non plus. ya le gros pot entre tes mains et le regard qui croise le siens, résigné. t’as encore le souvenir rageux de cette conversation imprévue à l’esprit et si tu t’es juré de ne jamais rien fait qui aille dans son sens, qui puisse un jour l’aider ou bien lui faire plaisir, t’as aucune idée de pourquoi ce secret-là, tu l’as gardé. certainement pas pour elle. peut-être bien plus pour toi, par simple égoïsme de garder ce mal-être commun encore un peu. pour ne pas qu’il aille mieux quand pour toi, rien n’a changé, farrah reste la traîtresse qu’elle a toujours été. et si ces mots là n’ont pas de mal à sortir, y a le reste coincé au fond de la gorge, le regard dur, parce que ça cause trop de malheur, de le dire à voix haute. elle est pas revenue pour toi, jack.
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