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 An exceptional day - Roxane

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MessageSujet: An exceptional day - Roxane   An exceptional day - Roxane EmptyMar 17 Jan - 18:06

Aujourd'hui était un jour exceptionnel pour la douce Lavinia. Exceptionnel dans le sens peu ordinaire, peu banale, exceptionnel dans le sens peu routinier, peu commun. Aujourd'hui Lavinia allait faire quelque chose par elle-même, pour elle. Enfin, pour les autres, mais au fond c'était plus pour elle qu'elle allait agir. Aujourd'hui était l'un de ces jours où la matriarche se rendait à l'église. Ces jours étaient nombreux et elle ne loupait que très rarement les messes de la ville. Lorsqu'elle ne se rendait pas à l'église c'était qu'elle était malade, presque proche de la mort ou que l'un de ses enfants l'était… presque mort. Elle aimait le fait de pouvoir se recueillir sans penser à rien d'autre, elle aimait le fait de pouvoir remettre sa vie entre les mains de Dieu. Et même si ce dernier n'avait pas toujours été clément avec elle, même s'il l'avait laissée moisir dans un orphelinat toute sa vie, Lavinia lui pardonnait tout. Parce que Dieu avait toujours une bonne raison d'agir comme il le faisait. Si elle avait passé son enfance dans un orphelinat, c'était pour la rendre plus forte, c'était pour la forger, pour la préparer à survivre à cette vie si ingrate, si dangereuse, si douloureuse. Alors elle avait serré les dents toute son enfance, alors elle s'était faite docile, avait appris à écouter, à obéïr, alors elle s'était rendue indispensable. Et Dieu l'avait remerciée. Dieu avait placé sur sa route un homme, non pas un homme. L'Homme. Elle avait croisé la route de Lucian, et si certains parlaient d'un hasard, si d'autres parlaient d'une tragédie, elle, elle parlait d'une délivrance. Parce qu'il l'avait sauvée, parce qu'il l'avait emmené loin de ce monde morose et sinistre dans lequel elle vivait. Alors oui, Dieu n'avait pas été bon avec elle lorsqu'elle était enfant, mais il avait su se rattraper, il avait su la récompenser. Par la suite, il l'avait une nouvelle fois laissée quelque peu de côté. Bien sûr il lui avait permis d'avoir neuf beaux et merveilleux enfants, mais il les avait laissés elle et sa famille vivre dans un univers hostile, avec peu de moyens, il les avait laissés se débattre avec les aléas de la vie, avec la noirceur d'un monde où Lavinia n'avait sans doute pas sa place. Ainsi, dès qu'elle le pouvait, la mère se rendait à l'église et priait le seigneur. Bien souvent, elle ne priait pas pour elle. Après tout, elle n'avait besoin de rien, après tout, elle n'était rien, pourquoi Dieu lui accorderait quoi que ce soit ? Non, si elle priait, c'était pour son mari, pour qu'il revienne toujours à la maison malgré ses combats, pour qu'il continue à être l'homme fort qui lui permettait de tenir, de s'accrocher à la vie. Et puis évidemment, elle priait pour ses enfants. Tous. Parce qu'ils étaient sa raison de vivre, parce qu'elle mourrait si quelque chose de tragique venait à leur arriver. Plus d'une fois ses prières avaient été entendues. Lorsqu'il y avait eu l'ouragan, aucun n'était mort, Anca s'était réveillée et elle et Ioan s'étaient remis de leurs blessures. Aujourd'hui n'exceptait pas à la règle, elle allait se rendre à l'église, allait s'asseoir sur un banc, allait écouter les sermons du curé, allait chanter en coeur, et puis elle allait prier. Encore et toujours.

Mais aujourd'hui était un jour exceptionnel. Aujourd'hui n'était pas un jour ordinaire. Lorsqu'elle allait sortir de l’Église, Lavinia n'allait pas rentrer sagement chez elle, non, elle allait rester. Elle allait rester pour aider à la soupe populaire. Plusieurs fois elle avait vu des habitants aider leur prochain, plusieurs fois elle les avait observés en train de venir au secours des plus démunis. Alors un soir, elle en avait parlé à Lucian. Il n'avait rien dit, il l'avait seulement écoutée parler. Alors elle lui avait dit, elle lui avait dit qu'elle voulait elle aussi aider, qu'elle voulait se rendre utile, qu'ils étaient heureux et en bonne santé, alors que d'autres vivaient dans un immense désespoir. Il avait gardé le silence de longues minutes et puis il avait simplement acquiescer. Lavinia n'était pas duper, elle savait pertinemment qu'il trouvait cette idée stupide, qu'il pensait qu'eux aussi n'avaient pas les moyens d'obtenir tout ce qu'ils désiraient, elle savait qu'il pensait qu'elle devait se focaliser sur leur famille et seulement sur leur famille. Cependant, il ne s'était pas opposé. Sans doute avait-il perçu dans son regard le besoin vital de faire quelque chose d'autre que le ménage et la cuisine. Sans doute avait-il compris qu'elle souffrait, et qu'aider les autres lui permettrai de se vider la tête, de ne penser ni à Seven, ni à Iulia, d'oublier quelques instants tous ces enfants qui s'obstinaient à les fuir, qui s'obstinaient à les repousser, à la repousser. Lorsqu'il lui avait dit oui, une étincelle de surprise mêlée à de la joie avait jailli dans les pupilles sombres de la mère de famille. Elle ne s'y attendait pas, mais comme toujours son mari savait la surprendre.

Venait ainsi le moment où la femme sortait de l'église, le regard anxieux et quelque peu perdu. Que devait-elle faire ? Comment devait-elle procéder ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Soudainement terrifiée par la pensée qu'elle pourrait être inutile et incompétente, elle sentit son coeur accélérer. Les mains moites, elle observait ce qu'il se passait autour d'elle, et au moment où elle allait faire demi-tour et abandonner, son regard accrocha celui d'une jeune femme. Il était si doux et bienveillant que Lavinia en eut le souffle coupé. Incapable de détacher son regard de celui de l'inconnue, elle sentit une force divine la pousser en direction de la jolie poupée qui désormais lui souriait. A quelques pas d'elle, Lavinia devint tout à coup anxieuse. Elle se racla doucement la gorge et demanda : « Comment puis-je vous être utile ? » Elle sentit qu'elle s'empourprait légèrement. Elle n'avait pas l'habitude de parler à des inconnus, et lorsqu'elle était stressée, son accent roumain était accentué. Gênée par la proximité avec la belle, elle baissa soudainement le visage. Pourquoi diantre avait-elle eut cette idée farfelue ? Pourquoi n'était-elle pas rentrée chez elle comme à son habitude ? Elle avait agi de manière impulsive et désormais, elle le payait. Elle passa nerveusement une main dans sa nuque afin de débloquer ses longs cheveux coincés dans son écharpe puis posa à nouveau son regard sur la jeune femme. Maladroitement elle ajouta : « C'est que… Je suis nouvelle ici. Enfin, c'est la première fois que je fais ça. » Intérieurement, Lavinia se maudissait de paraître si frêle et si fragile. Elle n'était ni faible, ni fragile, ni stupide. Elle était juste déroutée, à plus de cinquante ans, de vivre de nouvelles expériences, qui plus est quelque chose d'aussi simple qu'aider à la soupe populaire. Là était toute la tristesse de son existence.
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MessageSujet: Re: An exceptional day - Roxane   An exceptional day - Roxane EmptyLun 20 Fév - 13:45

un jour exceptionnel
Lavinia & Roxane

Roxane n’a pas vraiment le droit d’assister aux messes régulières de la paroisse. De temps en temps, quand Lazar le veut bien, il la conduit à l’Eglise, la laisse s’occuper de la soupe populaire à la fin du sermon et vient la rechercher à l’heure dite. Ce dimanche n’était pas différent des autres, il l’avait trouvé mélancolique, un peu terne. Il lui avait demandé si elle voulait sortir un peu, et sombrement, il lui avait demandé où elle voudrait aller. Un dimanche matin, sa réponse avait été toute naturelle, toute préparée : l’Eglise et la soupe populaire. Roxane, elle pétille de joie de vivre à l’idée d’aider son prochain. Mais parfois, elle ne se rend pas compte de l’état d’apathie dans lequel elle se plonge quand elle est dans ses tâches quotidiennes. Heureusement, Lazar prenait soin d’elle. Il la connaissait par cœur en même temps. Ce n’est pas qu’elle n’était pas heureuse, non du contraire. Elle est comblée avec lui. Elle ne pouvait pas rêver mieux comme mari, ce matin encore il le lui avait prouvé en lui proposant l’Eglise. Mais c’est vrai qu’il y a des moments où son mode automatique inquiète un peu. Sans Lazar, aurait-elle fini par dépérir ? Sans doute oui, il n’y a jamais que lui qui sait prévenir de ses humeurs et lui rendre cette étincelle de vie qui brûle au fond de ses yeux. Elle ne vit que pour lui. Certains diraient que c’est effrayant, elle, elle parle d’amour.

Après l’office, Roxane fut dans les premières à sortir pour prendre sa place derrière les tables placées pour la soupe populaire. Il y en a plusieurs en ville, Roxane tente de faire toutes celles qu’elle peut. Toutes celles que Lazar veut bien qu’elle fasse. Parce qu’il ne faudrait pas non plus qu’elle le néglige pour d’autres, des inconnus de surcroit. Elle n’oserait jamais, rien ne sera jamais plus important que son mari … et la famille qu’ils tentent de fonder. Elle avait prié pour eux tout à l’heure, pour son mari, pour leur envie d’enfants. Mais aussi pour Faith. Pour la petite qu’elle avait perdue. Elle était sûre que c’était une fille, bien qu’on ne puisse pas le deviner à ce stade de la grossesse. Elle avait prié. Pour qu’Il veille sur son enfant là-haut. Un instant, son regard se voile au souvenir de cet enfant. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait concevoir. C’est comme si son corps refusait de porter la vie. C’était terrible. Tout bonnement terrible.

Elle était en train de verser de la soupe dans un bol quand une femme plus âgée qu’elle l’aborda timidement. Roxane lui offrit un sourire doux et avenant, ce genre de sourire qui met à l’aise et qui dût mettre la femme à l’aise car elle osa lui adresser la parole. Il se dégageait d’elle bien plus de fragilité qu’il n’y parait, ce qui frappa la petite brune et lui fit ressentir de la sympathie pour elle. L’accent tranchant de sa voix la fit sourire, tout comme le rouge qui lui montait aux joues. C’est étrange, c’est elle qui aurait dû être impressionnée devant elle, mais Roxane se sentait à sa place ici, elle ne pouvait pas être plus sûre d’elle. « Ce n’est pas bien compliqué, vous allez voir. » Et puis le sourire des gens, leur ‘merci’, ça valait tout l’or du monde, n’est-ce pas ? « Vous pouvez me donner les bols, je les remplirai. On travaille en équipe si vous voulez ? » Roxane ne se départait pas de son sourire encourageant. La nouvelle venue était de bonne volonté, elle n’en doutait pas un instant. « A propos, je m’appelle Roxane. » Elle se sentait bien, heureuse d’avoir une compagne pour cette fois-ci. Pas qu’elle n’avait pas l’habitude de converser avec les autres membres de la paroisse, mais elle sentait souvent un malaise. Elle n’aurait su dire quoi. Puis certains étaient un peu trop inquisiteurs à propos de son mari. Elle n’aimait pas ça, et mettait de la distance avec ces inopportuns. Rencontrer une nouvelle personne ne faisait pas de mal. Pas le moins du monde.

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