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  « love me, tender. - no. » (ancaj)

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JJ O'Reilly

JJ O'Reilly
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MessageSujet: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyMar 3 Jan - 23:49

- OU SONT LES CLES DE LA VOITURE ?! Que je hurle sur Daire, complètement fou de rage. Elle me dévisage, le regard noir, n'appréciant clairement pas le ton que j'emploie avec elle. Mais j'en ai rien à foutre putain. Rien à foutre. J'ai autre chose à faire que de me soucier de la façon dont je dois m'adresser à elle. J'ai les yeux fous, explosés, signe qu'un truc se trame. Mais elle se contente de m'dire que c'est Max qui l'a emprunté parce qu'il avait besoin d'aller faire un truc hors de la ville. Aussitôt, j'explose. - PUTAIN MAIS VOUS FAITES TOUS CHIER ! Je frappe mes poings sur le haut du canapé avant de m'emparer des coussins qui trainent dessus et de les envoyer valdinguer à travers la pièce, faisant tomber divers objets au passage qui viennent se briser au sol. J'entends Daire qui se met à gueuler elle aussi, mais je ne capte pas ses mots. Ils ne parviennent pas à se frayer un chemin jusqu'à mon cerveau. Y a le son, mais pas les détails. Et de toute façon, rapidement, je me mets à beugler plus fort qu'elle. - PUTAIN C'EST MOI QUI PREND LA PEINE DE LA VOLER ET C'EST VOUS QUI EN PROFITEZ TOUT L'TEMPS ! JE PEUX JAMAIS RIEN AVOIR DANS CETTE MAISON ! VOUS ÊTES DES PUTAIN D’ENCULÉS DE MERDE ! J'ai le visage tout rouge, les traits tendus comme jamais, à tel point que ça en devient douloureux. Je shoot dans le canapé avec mon pied, jusqu'à me faire mal et je quitte l'appartement en trombe, tout en continuant à pester contre le monde entier.

Une fois dans la rue, je sors mon téléphone pour voir si Anca m'a répondu. Toujours rien. Et ça ne fait qu'alimenter ma colère. - Sale pute, sale grosse pute de merde ! Que j'enrage en fixant mon portable, ne me préoccupant pas du regard des passants. - Je vais la tuer, je vais tellement la tuer. Cette.. je.. PUTAIN ! J'ai des envies de violence incontrôlables, des pulsions qui me secouent de la tête aux pieds, à tel point que lorsque je croise un lampadaire je ne peux pas me retenir. Mon poing s'abat dessus alors que j'échappe en même temps un long râle de frustration. Sauf que j'ai cogné trop fort. - BORDEL ! Je secoue ma main alors qu'une vive douleur vient me paralyser les doigts pendant quelques secondes. Je grimace, souffle, peste et ma colère se décuple. Je passe mes deux mains sur mon crâne, avec la furieuse envie d'y enfoncer mes ongles profondément. Je finis par lui renvoyer encore d'autres sms, qui n'ont plus vraiment de sens et je tremble tellement de rage que je rate la moitié des touches et me trompe plusieurs fois de lettres, lui envoyant ainsi des mots qui n'existent même pas. Et elle ne semble toujours pas vouloir répondre. Et il n'y a rien que je supporte moins que l'ignorance. Rien ne me rend plus dingue que ça. C'est encore pire que son infidélité. Je secoue mon téléphone devant moi, fou furieux. - MAIS RÉPOND SALE POPESCU DE MERDE ! FAMILLE DE MERDE ! J'ai juste envie de tous les enfermer dans leur maudite maison pourrie et d'y foutre le feu. Qu'ils crèvent tous dans d'atroces souffrances dans un putain de gros brasier bien hardcore. Qu'ils crèvent, qu'ils crèvent, qu'ils crèvent !

Il me faut pas loin de 45 minutes pour enfin arriver jusque chez elle et je ne suis pas calmé. Au contraire, mon état n'a fait que s'aggraver alors qu'elle n'a toujours pas répondu à mes nombreux sms. Et j'ai eu bien trop de temps pour cogiter la nouvelle. Comment a-t-elle pu ? Comment a-t-elle osée me tromper ? Moi qui m'occupe si bien d'elle, je ne mérite clairement pas de me faire cocufier de la sorte. Mais soit, puisqu'être gentil ne me garantis pas sa loyauté, je vais faire les choses autrement. Elle, elle connait Jemmy le gentil. Et bien je vais lui présenter JJ, je ne pense pas qu'elle retrouve le goût d'aller voir ailleurs après ça. Voilà pourquoi ça ne sert à rien d'être sympa. Les gens sont tous des putes. Ils profitent de toi alors que tu leur donnes tout. Hé bien maintenant, je ne lui donne plus rien. Je vais me contenter de prendre. De tout lui prendre. Jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus rien. Jusqu'à ce qu'elle ne soit plus rien. Juste une loque, avec à peine de quoi respirer, parce que je lui prendrais son air aussi. Je me place en bas de sa fenêtre et je cherche autour de moi une solution pour attirer son attention, puisque visiblement, les sms ne fonctionnent pas. Cependant, je ne peux pas prendre le risque de sonner à la porte, parce que si Seven est là, ça va tout faire foirer. J'ouvre donc la benne la plus proche et pioche différentes choses dedans. Puis, je retourne sous sa fenêtre et balance les déchets dessus, en espérant qu'elle soit là. Sinon.. Sinon je vais vraiment tout cramer je crois. Mais, rapidement, je vois sa silhouette se dessiner à la fenêtre. Je ne dis rien, je me contente de lui indiquer de sortir dans un geste autoritaire et agressif et sans attendre une seconde de plus, je reviens vers l'entrée. Les narines dilatées, je serre les dents et les poings pour me retenir d'exploser, là, sur le trottoir devant tout le monde. Je la regarde descendre les marches du perron et j'ai envie de vomir. J'ai envie de lui faire tellement mal que ça en devient indécent.

Lorsqu'elle arrive à ma hauteur, je ne perds pas une seconde et j'attrape violemment le haut de son bras, la serrant de toutes mes forces, cherchant volontairement à lui faire mal. Puis, sans un mot, je la traine dans la ruelle la plus proche et m'y enfonce le plus loin possible, afin d'obtenir un peu de tranquillité. - Je t'ai envoyé au moins 20 sms. Que je finis par dire, le ton sec, accusateur. Je bouillonne et je sais que ça se voit. J'ai des spasmes musculaires et le visage cramoisie. Je la relâche enfin tout en la projetant contre le mur de briques et je sors mon téléphone. Je compose le numéro de ma messagerie, les mains tremblantes de colère, je mets le haut parleur et lui fait écouter son message. Je la regarde se décomposer et ça ne fait que confirmer mes soupçons. Mon visage se déforme, j'esquisse une grimace de dégoût. Et sans prévenir, ma main par toute seule et je lui retourne une violente gifle, à décrocher des têtes. - T'ES QU'UNE PUTAIN DE SALE TRAINÉE ANCA ! C'est horrible, j'ai envie de la battre à mort. J'ai envie de la défigurer, de voir le sang gicler partout. J'ai le souffle court, haletant, l'air rempli bruyamment mes poumons alors que je la dévisage, hors de moi. Je me contrôle plus et lui assène une seconde gifle, aussi forte que la première. - Quand j'pense que t'es venue pleurnicher devant moi, en te faisant passer pour une petite victime ! Moi j'm'occupe de toi, j'te traite bien et toi, à la première occasion tu vas en baiser un autre ?! J'attrape ses cheveux et tire dessus, l'obligeant à rester droite et à me regarder. Je secoue sa tête sans ménagement. - Y en a eu d'autres ? HEIN ?! Pourquoi pas après tout, je suis bien placé pour savoir que lorsque l'on commence à tromper l'autre, on ne s'arrête plus. J'approche mon visage du sien, le regard détraqué, les pupilles complètement dilatées. - T'as kiffé ? C'était mieux qu'avec moi ? Je viens finalement écraser sa tête contre le mur glacé de la ruelle, râpant sa peau contre les briques dégueulasses. - Répond moi sale pute. Je ne contrôle plus rien. Ni mes mots, ni mes gestes. Je suis totalement aveuglé par la rage qui me dévore. Toute cette colère qui crépite sous ma peau et qui fait vivre chacun de mes organes. Je la déteste jusqu'au plus profond de mes entrailles. Et je vais lui faire payer. Ouais, elle va tellement payer putain.
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyMer 4 Jan - 14:56

Elle s’en veut. Elle s’en veut tellement. Elle s’en veut le matin quand elle se lève, elle s’en veut quand elle se regarde dans la glace, elle s’en veut quand elle descend tant bien que mal les escaliers, elle s’en veut quand elle prépare à manger, elle s’en veut, putain ce qu’elle s’en veut. Elle s’en veut de sentir encore ses mains sur son corps. Elle s’en veut d’entendre sa voix murmurer au creux de son oreille et elle s’en veut d’en frissonner. Elle s’en veut d’avoir aimé ça. D’avoir désiré ça. Putain. Elle se déteste. Elle voudrait revenir en arrière, effacer les baisers, effacer Michael. Mais elle ne peut pas. Elle peut pas parce que c’est comme ça. Parce qu’elle a fait quelque chose de dégueulasse, parce qu’elle a envie de vomir à chaque fois qu’elle y pense. Elle aurait voulu détester ça, chaque centimètre de leurs peaux en contact. Chaque caresse, chaque soupir. Mais la vérité c’est qu’elle a adoré. Qu’elle s’est sentie complète, qu’elle s’est sentie comprise. Qu’elle a oublié Jemmy le temps d’un instant, le temps d’aimer quelqu’un d’autre. Non. De baiser quelqu’un d’autre. Merde Tant bien que mal elle sort de son lit et se dirige vers la salle de bain avant de se laisser tomber à genoux devant les toilettes. Elle y crache ses regrets, sa tristesse, sa haine. Sa haine envers elle. Parce que rien n’est jamais parfait. Parce qu’elle finit toujours par tout faire foirer. Une larme coule sur sa joue tandis qu’elle se redresse, tremblante. Et dans sa tête elle cherche toujours comment lui avouer.
Il est tard. Assez tard pour que pas mal de gens dorment dans la maison, pour qu’elle soit calée dans son lit, livre à la main et thé dans l’autre. Elle essaye tant bien que mal de trouver le sommeil mais c’est impossible. Elle a mal, mal au ventre, là où sa plaie cicatrise lentement mais surement, mal au cœur, là où ses démons ont élu domicile. Machinalement elle regarde son téléphone avant de l’envoyer promener au loin, frustrée. Plus de batterie et c’est ça depuis ce matin. Ioan est parti avec son chargeur, Mihail est introuvable et bien sûr pas question de demander à Papa ou à Maman pour un câble de remplacement. Lucian avait toujours été formellement opposé aux téléphones portables, quant à Lavinia…Anca ne voulait pas avouer qu’elle l’avait vu un jour pianoter sur une petite brique carrée. Tout le monde a ses secrets dans cette foutue famille.  Elle voudrait pouvoir allumer son telephone, envoyer un message a Jemmy pour lui demander de venir, pour lui dire qu’ils doivent parler. Elle aimerait que Michael lui réponde, qu’ils mettent au clair cette histoire, qu’ils enferment ce moment tous les deux au fond de leur esprit. Elle sait qu’il doit se sentir mal terriblement mal. Comme elle. Parce que lui aussi à trahit quelqu’un. Il a trahi Bee. Et Anca se déteste doublement en repensant à la jeune femme, à ces lettres trouvées sur le bureau de Michael, à toute la douleur et la détresse dans son corps.
Soudain un bruit mat la fait sursauter. Bam. Puis ça recommence. Une nouvelle fois. Anca se redresse lentement avant d’essayer de déterminer la provenance du bruit. La fenêtre. Alors elle se lève, sort de son lit et écarte les rideaux. Sur le carreau une espèce de trainée lui fait froncer le nez, quelqu’un s’amuse à jeter des déchets et c’est vraiment dégueulasse. Dire qu’elle venait de terminer le ménage de sa chambre. Elle s’apprête à ouvrir la fenêtre pour engueuler la personne qui s’amuse à faire quand son regard se pose sur un homme en bas. Jemmy Et à la simple vue de son visage, Anca sent son estomac se contracter. Elle se sent terriblement mal. Parce qu’elle avait pas prévu de l’affronter tout de suite, maintenant. Elle n’est pas prête. Définitivement pas prête. En bas Jemmy lui fait signe de descendre et Anca hoche rapidement la tête avant de s’écarter de la fenêtre. « Respire Anca. Respire. Ca va aller. » Non. Ça ne va pas aller. Ça va être un véritable désastre parce que tu sais rien gérer. Rapidement elle attrape un pull qu’elle enfile par-dessus son pyjama et enfile une paire de basket. Elle peut pas s’empêcher de passer rapidement par la salle de bain, histoire de remettre de l’ordre dans ses cheveux, un peu de couleur sur son visage. Dans sa poitrine y a son cœur qui tambourine. Et cette fois ci pas parce qu’elle est heureuse. Plutôt parce qu’elle a peur. Parce qu’elle a sacrément envie de vomir une nouvelle fois, mais que y a plus rien à cracher.
Toujours un peu bancale elle s’agrippe à la rambarde des escaliers pour descendre grimaçant lorsqu’elle sent son ventre la tirer lui rappelant que la blessure est toujours là, bien présente. Le salon est allumé et Anca aperçoit son père dans le reflet de la porte vitrée. Avachit devant la télé, bière à la main, il ne semble pas avoir remarqué qu’elle est descendue. Doucement, lentement, elle ouvre la porte d’entrée puis la referme derrière elle, se faufilant dehors sans bruit. Le froid la fait frissonner et elle serre ses bras contre elle pour essayer de se réchauffer. Boitant, elle rejoint Jemmy, essayant de calmer la panique qui l’envahit à mesure qu’elle s’approche de lui. Elle ne l’a pas revu depuis Halloween et pendant un instant elle a du mal à le reconnaitre. Peut-être parce qu’il fait nuit ou peut-être parce qu’il tire une tête qui fait vraiment peur. « Jemmy je » Mais elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’il l’attrape par le bras. Ses doigts s’enfoncent dans sa chaire, sauf que cette fois ce n’est pas synonyme de plaisir. « tu me fais mal » Qu’elle murmure tout bas, essayant vaguement de se libérer, trop surprise pour vraiment riposter. Il la tire vers une ruelle et Anca le suit, grimaçant car le rythme est trop rapidement elle et que non seulement elle a l’impression qu’il va lui broyer le bras, mais elle a aussi l’impression qu’on lui enfonce une lame dans le ventre. Non. Une dizaine de lames. Je t'ai envoyé au moins 20 sms. Mais elle n’a pas le temps de répondre qu’il la relâche et elle se retrouve balancée contre le mur. Un gémissement lui échappe et elle se frotte le bras pour essayer de calmer la douleur. « Mon téléphone a plus de batterie… » Qu’elle essaye de se justifier, mais Jemmy ne semble pas vraiment l’écouter. Il a sorti son téléphone et compose un numéro. Et soudain c’est sa voix à elle qui s’élève dans la ruelle. « Non ! » Qu’elle murmure, soudain blême, comprenant de quoi il s’agit. Elle a pas fait ça. Elle a pas pu être aussi conne. Elle a pas pu être aussi stupide ! Pourtant si. Son message pour Michael a atterri sur le répondeur de JJ elle ne sait par quelle magie, ou par quelle étourderie. Anca sent soudain sa respiration se couper, elle arrive plus à rien, plus à avaler d’air ni à en recracher. Elle voit juste Jemmy, et ses yeux trop bleus qui semblent la découper sur place. T'ES QU'UNE PUTAIN DE SALE TRAINÉE ANCA ! La gifle part sans qu’elle ne la voit venir. Anca sent sa tête partir en arrière et sa respiration redémarrer. Elle inspire, expire, étouffe. Trop choquée pour faire autre chose, elle porte la main à sa lèvre et essuie une goutte de sang.  Les mots se mélangent, les réactions aussi. Elle a envie de pleurer, mais quelque chose lui dit que c’est pas vraiment le bon moment, et pendant qu’elle essaye d’assimiler ce qui se passe vraiment, Jemmy la gifle une nouvelle fois. Cette fois ci ça lui arrache un cri de douleur, qui se meurt dans sa gorge. Elle a la tête qui tourne et l’impression que son visage est en feu. Anca prend appuis sur le mur pour s’empêcher de se laisser tomber au sol, essuie de nouveau sa bouche avant de relever la tête vers Jemmy. Y a tellement de fureur dans son regard. Tellement de haine, quelque chose qu’elle ne pensait jamais voir chez lui. C’est palpable, c’est angoissant, c’est étouffant. « Laisse moi t’expliquer » Mais il la coupe avant qu’elle n’ai pu dire quoi que ce soit, avant qu’elle réussisse à se justifier, à lui expliquer. Quand j'pense que t'es venue pleurnicher devant moi, en te faisant passer pour une petite victime ! Moi j'm'occupe de toi, j'te traite bien et toi, à la première occasion tu vas en baiser un autre ?! La violence de ses mots la frappe en plein cœur. Elle voudrait protester, elle voudrait lui dire que non elle n’est pas une trainée, qu’elle a pas fait tout ça. Mais elle ne peut pas. parce que c’est la vérité. Alors elle ne se débat pas quand il l’attrape par les cheveux, elle se contente de fermer les yeux pour ne pas affronter son regard glacial, pour ne pas y lire la trahison dans ses pupilles. Y en a eu d'autres ? HEIN ? « NON » qu’elle hurle comme par réflexe, agrippant son t-shirt à lui. « Non, y en aura jamais d’autre » qu’elle répète une deuxième fois, moins fort. Elle se sent tellement mal, elle ne sait pas si c’est la douleur des coups ou la honte et la culpabilité qui est responsable de ce sentiment. Elle ne sait pas. T'as kiffé ? C'était mieux qu'avec moi ? Oui. C’était mieux. C’était incroyable. C’était impossible. Mais elle refuse d’avouer ça. Elle refuse tout simplement d’avouer ce qui s’est passé. Jemmy la plaque alors contre le mur et sa tête cogne contre les briques, ses dents s’entrechoquent et de nouveau elle lâche un cri de douleur. Répond moi sale pute. sale pute ouais ; Sale pute. Voila. Comme autrefois, comme avant. Sauf que c’est le mur d’une ruelle dégueulasse où elle se fait plaquer et non le carrelage souillé des toilettes du lycée. Pendant un instant sa vision se brouille et elle lâche tout. Un sanglot lui échappe et ses jambes se dérobent sous elle. Instinctivement Anca se rattrape au bras de Jemmy pour ne pas tomber. Elle refuse. Elle veut l’affronter, le regarder droit dans les yeux et tout lui avouer. « Lâche moi s’il te plait Jemmy tu me fais mal » elle essaye de chercher son regard, plante ses ongles dans sa peau libre, tremble. « Laisse-moi t’expliquer, je vais tout t’expliquer » Mais comment elle peut faire ça ? Comment expliquer ce qui s’est passé dans les bains ? « Mais arrête de me frapper s’il te plait… Arrête » parce qu’elle pourra pas supporter un coup de plus. Pas venant de lui. Parce que ça fait terriblement mal, et c’est pas seulement physique. Elle avait toujours su de quoi il était capable, du moins en parti. Elle avait vu sa façon de se battre au restaurant, quand il l’avait aidé dans la rue. Seulement elle aurait jamais cru subir ça un jour à son tour. « C’était à Halloween, tu sais on devait s’y retrouver » elle tremble Anca. Elle tremble tellement. « Je me suis retrouvée avec Michael, on s’est perdu et… » Sa voix se brise et elle porte la main à sa bouche. « On a bu. Beaucoup trop je crois. » si seulement y avait eu de l’alcool. Si seulement « Je sais pas ce qui s’est passé Jemmy je te promets ! Un moment tout allait bien puis l’instant d’après… » L’instant d’après ils s’embrassaient, l’instant d’après ils s’aimaient. Anca « Je te promets Jemmy j’aurais jamais fais ça. J’aurais jamais pu… Je… » Et pourtant si, c’est bien là le problème pas vrai ? Dans sa bouche y a ce goût amer, un mélange de fer et de détresse, avec soupçon de culpabilité.

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyLun 9 Jan - 15:27

- Tu me fais mal. Tant mieux. C'est le but après tout. Qu'elle ait mal, au moins aussi mal que je me sens humilié. Alors, forcément, elle va finir sur le sol, en charpies. Y a pas d'autres alternatives. Je ne vois pas comment régler la situation autrement. Y a que ça que les gens comprennent : la violence. Quand tu parles, les gens s'en foutent. Ils n'écoutent pas, n'entendent pas, ne retiennent pas. Par contre, si tu leur fracasses la tête contre le bitume, là, ils n'oublient pas. Là, ils font attention à toi. Je m'en suis rendu compte malgré tout, tout au long de ma vie. Pour se faire remarquer, pour se faire entendre, faut hurler, faut cogner. C'est tout. C'est comme ça que ça fonctionne. Et moi le premier. Les coups sont mes dialogues, je ne comprends plus que ça moi aussi. On disparait dans la ruelle et c'est comme si les ombres sur les murs venaient se glisser en moi, assombrissant encore plus mon cœur et mon esprit. Tout est noir, mon corps tout entier tâché par une colère démesurée. - Mon téléphone a plus de batterie… Je m'en fous, ça n'est pas une excuse. Elle avait qu'à le brancher, le charger. Je ne veux rien savoir, rien entendre. De toute façon, je ne lui réponds même pas. J'suis déjà occupé à appeler ma messagerie pour lui faire entendre sa bavure. Elle n'a pas l'air de savoir qu'elle a merdé. Ou alors elle sait jouer la comédie, un peu trop bien. Et ça m'énerve encore plus. C'est moi qui suis censé l'arnaquer, pas l'inverse. J'peux pas tolérer ça. J'peux pas accepter de me faire avoir une seconde fois par un Popescu. Hors de question. Je mets le haut parleur et dès qu'elle reconnaît sa voix et ses mots, elle réagit. - Non ! Hé si. J'explose. Je me mets à hurler et, rapidement, les gestes accompagnent mes mots. La première gifle part, mais ça ne suffit pas à me calmer. Y a trop de rage sous ma peau. Y a cette envie terrible de faire un carnage. Alors la deuxième gifle vient fendre l'air à son tour. Anca est déséquilibrée, la lèvre rougie par le sang qui s'échappe lentement des vaisseaux éclatés. Elle est toute recroquevillée devant moi, elle me semble soudainement si petite, si minuscule. Et j'me dis que je pourrais facilement la casser en mille morceaux. Qu'elle ne pourrait rien faire pour parer ma violence. Et ça a quelque chose de jubilatoire. De délicieux. Toute cette agressivité me transcende. J'me sens vivant, les idées terriblement claires, j'ai l'impression d'inspirer de l'oxygène pur tellement ça vient brûler mes poumons. Tous mes sens qui s'agitent, qui s'affolent. C'est la débandade sous mon épiderme. Comme toute une armée qui coure dans tous les sens pour se préparer au combat. Une guerre gagnée d'avance. Y a pas de place pour la peur. Juste une profonde excitation. Un shoot d'adrénaline puissant, un plaisir à vous faire perdre pied.

- Laisse moi t’expliquer. Non, ça ne m'intéresse pas. Je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé, ni où. Je ne veux pas l'entendre essayer de se justifier, de minimiser son acte. Y a que les lâches qui veulent s'expliquer. En espérant qu'on va leur pardonner. Mais si elle croit pouvoir me calmer, elle se trompe. Y a que ce sa douleur qui pourra me rassasier, me satisfaire. Elle n'pourra pas y échapper. C'est comme ça, faut se faire à l'idée. Alors je l'attrape par les cheveux, je la secoue pendant que je lui crie dessus. Et elle se laisse faire, elle ne se défend pas. Ça me donne un sentiment de toute puissance. Ça m'enivre, ça me fait perdre les pédales encore plus. J'me sens increvable. Tel dieu qui détient toutes nos vies entre ses mains. Elle rouvre les yeux et s'agrippe à mon t-shirt, et dans son regard j'sens la panique. Elle a peur. Et j'adore. - NON ! Je la fusille du regard. - Non, y en aura jamais d’autre. J'éclate de rire. Un truc cynique, chargé de colère et de dégoût. - Ouais, et j'dois te croire sur parole c'est ça ? La confiance est brisée. Elle pourra pas la réparer. Jamais. Y a pas de secondes chances avec moi. J'en vois pas l'intérêt. Si les gens t'ont trahi une fois, ils recommenceront. C'est comme ça. C'est le propre de l'homme, je crois. Je lui écrase la tête contre le mur et j'la sens défaillir. Elle se raccroche à moi pour pas tomber, y a ses ongles qui se plantent légèrement dans mon bras et aussitô, j'la relâche. J'me dégage d'elle, la libère de mon emprise, venant passer mes mains sur mon crâne pour tenter de me reprendre. De contrôler un peu tout c'bordel dans ma poitrine. - Laisse-moi t’expliquer, je vais tout t’expliquer. Mais arrête de me frapper s’il te plait… Arrête. J'reviens vers elle, pointant mon index dans sa direction, me grandissant, me faisant menaçant. - La ferme ! C'est moi qui décide quand j'arrête d'te frapper, t'as rien à dire ! RIEN ! Peut-être qu'elle aurait pu avoir son mot à dire, si elle n'avait pas été une salope. Mais c'en est une. Alors elle se tait. On lui demande pas son avis, on lui demande pas ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas. Elle endure, elle encaisse. Point final. Elle a ce qu'elle mérite. J'la traite comme mérite de l'être. Comme une fille sale. Sans respect. Parce que si elle ne me respecte pas, y a pas de raison que moi j'le fasse. Pas de raison. Pas de raison.

Elle commence à parler et j'la dévisage sans me calmer. Chacun de ses mots me semblent être un terrible mensonge qui m’écœure. J'me sens pris pour un con et c'est insupportable. Personne n'a le droit de me prendre pour un con. Putain, je n'suis pas un con. JE NE SUIS PAS UN CON ! Je serre les dents, j'enrage, blessé dans mon orgueil. Dans mon égo. Blessé au plus profond de mon estime de moi. J'me sens comme attaqué, bafoué, humilié. Et ça me rend dingue. Ça me fait complètement pété un plomb. J'en ai marre qu'on me considère simplement comme un crétin qui n'en vaut pas l'coup. A tel point que même Anca se sente permise de m'tromper. - On a bu. Beaucoup trop je crois. A nouveau, un rire nerveux me secoue de la tête aux pieds. Elle a osé. Le coup de l'alcool. J'n'y crois pas. Je passe une main à la fois fâchée et lasse sur mon visage décomposé. Je continue de rire doucement, la bouche entrouverte, ma langue venant claquer contre mon palais en signe d'agacement. - Ouais t'as raison, c'est d'la faute de l'alcool si tu t'es comportée comme une grosse chienne. On sait tous que ça n'a rien à voir. L'alcool ne transforme pas quelqu'un, il le libère juste. Si t'es une fille bien, ce n'est pas quelques verres de téquila qui va subitement te transformer en grosse traînée. Ce sont des conneries tout ça. Rien que des conneries. Elle en baise un autre et elle n'assume même pas. Elle continue de me prendre pour un con. J'vais vraiment la défoncer. Jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rien dire. Jusqu'à ce que je n'entende plus aucun mensonge sortir de sa bouche. Cette bouche dont plus personne ne voudra une fois que je lui aurais refait le portrait. Elle continue de parler, de me promettre n'importe quoi. Et ça me fait péter un plomb à nouveau. - TA GUEULE ! Que je hurle subitement alors que, cette fois-ci, mon poing s'abat sur son visage. Sans la moindre retenue. J'pourrais lui avoir explosé la mâchoire que ça ne me ferait ni chaud, ni froid. J'l'attrape par le col de ses vêtements et j'la soulève, puis vient la plaquer dos au mur, le regard fou. - T'en as pas marre d'me prendre pour un con ? Tu crois vraiment que j'vais gober tes conneries ? J'la détache dur mur une seconde, juste le temps de prendre de l'élan pour venir l'y écraser contre à nouveau, de toutes mes forces. - HEIN ? J'la relâche, laissant ses pieds retoucher le sol mais ma main droite vient la bloquer malgré tout, s'emparant de sa gorge et serrant suffisamment pour ne pas qu'elle m'échappe. - C'EST QUI CE MICHAEL D'ABORD ? HEIN ?! C'EST QUI ? Je viens poser mon front contre le sien, la mâchoire serrée, le visage secoué par des spasmes nerveux, mes yeux s'agitant dans tous les sens. - ET IL HABITE OU ? Ouais, parce que lui aussi je vais le détruire. Lui aussi il va souffrir. Les deux doivent payer. Et il doit savoir qu'il n'a plus le droit de l'approcher. Que c'est chasse gardée. Que si l'envie lui revenait de tenter sa chance, j'le crève. J'le pend par les pieds et j'le saigne comme un porc. Parce que c'est tout ce qu'il mérite lui aussi, d'être traité comme un porc. Toujours en lui tenant la gorge, je la décolle du mur, la force à avancer de quelques pas avant d'la jeter par terre, au beau milieu de la ruelle, en poussant un râle de frustration. Je viens me placer au-dessus d'elle, debout, un pied de chaque côté de son corps. - J't'interdis de l'revoir. Que je lâche fermement, le ton encore emprunt d'une agressivité pas contrôlée. Je finis par m'accroupir et ma main droite glisse doucement sur son visage, pour venir y retirer les mèches de cheveux qui la cachent un peu. - Si tu veux qu'ça marche nous deux, tu dois plus le revoir. Sinon, j'pourrais pas te refaire confiance. Dans ma voix se mélange folie, douceur et menaces. J'la dévisage, le regard glacé, les lèvres légèrement pincées. J'compte pas tout arrêter, pas maintenant. Pas si prêt du but. Je ne laisserais pas cet incident venir tout gâcher. Mais je dois juste m'assurer que ça ne se reproduira plus. Plus jamais. Jamais. Qu'elle a compris la leçon. Qu'elle sait qu'elle n'a pas le droit de faire ce qu'elle veut. Ou qu'sinon les conséquences peuvent être terribles. Pour elle, mais pas que. Parce que son Micha aussi va morfler. J'le jure.
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyJeu 19 Jan - 21:42

Les mots, les mots, toujours les mots. Des excuses, des supplications, des putains d’explications. Et puis les coups, les siens, la violence qui s’échappe de son regard, de sa voix trop sèche, de ses doigts enfoncés dans sa chaire avec une force nouvelle. C’est la panique, c’est la perte de repère, c’est débouler dans une scène où rien ne lui ai familier, sauf peut-être le goût métallique qui se développe dans sa bouche, le goût de la putain de peur. C’est un tourbillon de sentiments qui l’attaque et quand elle entend sa propre voix, quand elle entend ses aveux résonner dans la ruelle, elle a envie de gerber. Tellement envie de gerber. Elle voudrait tout mettre sur pause, s’enfuir de cette rue, de ce quartier, de cette vie, de ce corps. Elle voudrait disparaitre six pieds sous terre, ne plus avoir à affronter la colère monstrueuse lié à la trahison dans le regard de Jemmy. Jemmy. Comment elle a pu lui faire ça pas vrai ? Elle qui se targue toujours d’être si droite, si fière, calquée sur sa mère. Jamais Lavinia n’aurait trompé Lucian. Jamais. Et pourtant voilà sa fille qui se comporte comme une trainée, à coucher avec le frère de son meilleur ami sur un coup de tête ? Oui. Les mots de Jemmy se fichent dans sa poitrine. Trainée. Ça s’écrit en lettres brulantes sur front, comme si à partir de maintenant tout le monde serait au courant de ses agissements. Non, non, non. Elle balbutie, essaye de trouver des excuses, demande un instant, une pause pour se justifier. Elle est ridicule. Elle se trouve ridicule, à essayer de sauver la seule chose de bien qui lui soit arrivée ces dernières années.
Il ne lui accorde rien. Et en même temps elle n’en demande pas plus. Sauf peut être de ne pas la rabaisser plus bas qu’elle ne l’est déjà. Est-ce qu’il y en aura d’autres ? Jamais. Putain, non, jamais. Parce qu’elle se sent tellement souillée, tellement dégueulasse après tout ça que plus jamais elle ne voudra retrouver ce sentiment-là. Ouais, et j'dois te croire sur parole c'est ça ? Elle cherche son regard, plonge ses yeux dans les siens, elle s’agrippe à quelque chose qui n’existe pas, qui n’existe plus. La confiance. La foutue confiance. « Non jamais, jamais, je te promets, s’il te plait crois moi. Je suis tellement, tellement désolée » et sa voix qui se brise à nouveau, et tout le regret qui s’écoule. Elle en a tellement, des regrets, qu’elle pourrait remplir un océan avec. Mais une chose est sûre, jamais ça ne se reproduira. Plutôt crever que de le trahir une nouvelle fois.
Ca ne le calme pas. Ses maigres excuses ne le calme pas. Et il la plaque contre le mur, et tout le choc résonne dans son corps. Elle est pas forte Anca, elle ne l’a jamais été, mais encore moins depuis l’accident. Alors tout son corps grince, craque, la brûle et lui fait vivre l’instant à deux cent pour cent. Elle voudrait claquer des doigts, que la douleur s’arrête, que les larmes s’arrête, que la rancœur s’arrête. Mais c’est impossible. Alors à la place elle essaye de se justifier, de lui expliquer que cette soirée c’était que des conneries, c’était un Micha qu’elle avait entrainé avec elle contre son gré, la perte de Junior dans la foule et la découverte de la salle de bain. Mais qui la croirait hein ? Une salle de bain magique ? Personne. Encore moins Jemmy. La ferme ! C'est moi qui décide quand j'arrête d'te frapper, t'as rien à dire ! RIEN ! « Pardon » qu’elle murmure en se tassant un peu plus contre le mur, comme un réflexe à son injonction. Oui. Pardon. Pardon de penser mériter quoi que ce soit venant de lui, pardon pour toutes les saloperies, pardon pour la trahison. Elle voulait pas. Promis. Elle voulait pas.

Les mots sortent tous seuls et son explication est bien trop bancale, elle-même le voit parfaitement, alors pourquoi Jemmy la croirait pas vrai ? De l’alcool ? Foutaises. Ouais t'as raison, c'est d'la faute de l'alcool si tu t'es comportée comme une grosse chienne. Et ça fait mal, encore plus que les coups, parce que ses mots sont justes. Terriblement justes. C’est pas parce qu’elle était bourrée qu’elle se serait amusée à le tromper. C’est ça le problème, c’est qu’elle ne sait juste pas comment l’expliquer. Elle ne comprend pas ce qui c’est réellement passé. Mais elle continue malgré tout , parce qu’est-ce qu’elle pourrait faire d’autre hein ? Elle refuse de tout laissez s’effondrer. Elle veut pas le perdre, tout sauf ça, pas maintenant. Parce qu’elle l’aime, elle l’aime terriblement et c’est que maintenant qu’elle s’en rend compte vraiment. Elle l’aime même avec cette folie dans son regard, elle l’aime même quand il hurle, même quand il frappe, même quand son poing rencontre son visage. Elle l’aime et c’est sans doute ça le plus terrible dans l’histoire. TA GUEULE ! Et le nez qui prend, le choc qui la fait claquer des dents trop fort. Mais elle n’a pas le temps de récupérer que déjà Jemmy l’attrape et la plaque contre le mur. Deuxième choc, son ventre proteste, elle crie de douleur et agrippe la main de Jemmy qui la tient. Mais elle ne proteste pas. Elle ne se débat pas. Elle se contente juste de serrer les dents, de serrer les doigts, et de pas le quitter des yeux. Surtout pas. Ses iris sont glacés, terrifiants, solitaires. Et Anca a soudain terriblement envie de pleurer, parce qu’elle se sent responsable de la colère qu’elle peut y lire dedans. C’est de sa faute s’il est comme ça. C’est de sa putain de faute. Pardon, pardon, pardon. Mais ça ne suffit pas. T'en as pas marre d'me prendre pour un con ? Tu crois vraiment que j'vais gober tes conneries ? « T’es pas con Jemmy et je te demande de rien gober » Qu’elle articule difficilement, le visage endolorie et la respiration sifflante. Il l’écarte un instant du mur et elle en profite pour respirer, mais déjà trop vite il la plaque à nouveau, plus fort encore et cette fois ci elle hurle vraiment. Parce qu’elle a l’impression qu’on la déchire de l’intérieur, que son ventre va s’ouvrir à nouveau, et que cette fois ci elle va y passer, parce que y aura pas Seven pour la sauver. Sa main se resserre sur celle de Jemmy, fort, très fort, pour se retenir à quelque chose, à lui, pour pas chuter dans le vide. HEIN ? Il la laisse tomber et soudain tout son corps lui semble bien trop lourd. Elle ferme les yeux, pose sa tête contre le mur et essuie le sang qui coule de son nez. Elle doit avoir la gueule déglinguée. Mais elle s’en fout. Elle suppliera plus. Comme il l’a dit, c’est pas à elle de demander. Elle le laissera frapper encore, et encore, si ça lui permet de se faire pardonner. Elle le laissera la détruire parce qu’elle préfère se faire hacher entre ses doigts que de le laisser la quitter.
Anca sent ses doigts se refermer sur sa gorge. Il ne l’étrangle pas. Juste un peu. Juste de quoi lui rappeler que c’est lui qui domine, et qu’ils ont pas fini de parler. Elle rouvre difficilement les yeux, les jambes tremblantes, essayant de toute ses forces de ne pas craquer. C'EST QUI CE MICHAEL D'ABORD ? HEIN ?! C'EST QUI ? Michael. Elle avait presque oublié. Michael, c’est vrai. Michael et ses grands yeux tristes. Michael et sa douceur. Michael qu’elle aurait voulu pouvoir sauver. L’attention d’Anca se reporte sur Jemmy, sur son visage trop rouge, sur la veine qui palpite dans son cou. « Le frère de mon meilleur ami…Junior, tu sais celui qui dors dans la rue » Qu’elle essaye de répondre, articulant du mieux qu’elle peut, la bouche pâteuse. Elle se déteste d’avoir prononcé le nom de Junior, de le mêler à toute cette connerie alors qu’il a rien demandé. Elle se déteste aussi de parler de Michael. De parler d’eux tout simplement. Parce que c’est dévoiler leur petit monde parfait, leur bulle de sécurité où Jemmy n’avait jamais été invité. ET IL HABITE OU ? Pourquoi tu veux savoir ? Mais elle ravale les mots aussi vite qu’ils sont venus. Elle hésite. Elle hésite pendant un instant. Trop long. Parce qu’elle connait ce visage. Elle le connait que trop bien. Son père porte le même, ses frères aussi, surtout Seven. Elle sait ce que cette crispation de mâchoire annonce. Et ça la fait flipper. Qu’il la tape elle, d’accord, mais pas question qu’il s’en prenne à Micha. Pas question qu’il ne le bousille plus qu’il ne l’est déjà. Elle sent sa gorge se serrer Anca. Elle hésite, elle hésite terriblement. « Le foyer. Le foyer pour les anciens détenus à Tybee Island » Qu’elle finit quand même par lâcher. Elle pose sa main sur le torse de Jemmy et agrippe doucement son t-shirt. Elle a fait un choix et son cœur vient de se briser un peu plus. Sa vision se brouille et elle sent les larmes recommencer à couler. Parce que la situation est trop réelle. Bien trop réelle. Et qu’elle n’arrive pas à arrêter d’asphyxier.

Il la tient toujours par la gorge, elle toujours pas le t-shirt, les yeux rivés sur le pavé parce qu’elle n’a pas la force de continuer à l’affronter. Elle est fatiguée. Terriblement fatiguée. Elle voudrait qu’il s’arrête là, parce que ça suffit non ? Non ? Si seulement. Mais il la décolle du mur et elle oscille pendant un instant, avant de finalement se faire jeter à terre. Sa tête heurte le sol, sa vision devient noire et pendant un instant Anca perd connaissance. Juste un instant. Quand elle revient à elle, c’est Jemmy qui la domine. Il est grand. Tellement grand. Elle ne s’en était jamais vraiment rendue compte. J't'interdis de l'revoir « Promis Jemmy. Promis je le reverrais plus. » Elle porte la main à son front, ferme les yeux un instant pour essayer de reprendre sa respiration, pour essayer de se calmer. « Mais je t’en supplie, lui fait pas de mal. » Qu’elle finit par ajouter d’une toute petite voix. « Je le reverrais plus ça suffit comme ça…Juste…Le frappe pas » Elle sait que c’est beaucoup demander que c’est exagérer complètement vu la situation, mais elle veut pas. Michael ne ferait pas le poids contre Jemmy, il le détruirait. Et ça détruirait Junior. Et ça la détruirait elle. Pouf. Leur bulle qui vole en éclat, les libérant dans le monde dégueulasse dont ils essayaient vainement de se protéger.

Jemmy s’accroupit au-dessus d’elle et Anca ne le quitte pas du regard. Il semble s’être calmé. Un peu. Il serre moins la mâchoire, moins les poings, et vient même écarter une mèche de son visage. Le geste doux la surprend, comme si elle s’attendait plus à nouvelle gifle qu’une caresse. Si tu veux qu'ça marche nous deux, tu dois plus le revoir. Sinon, j'pourrais pas te refaire confiance. te refaire confiance. Il n’y a que ça qui compte, que ces trois derniers mots qui résonnent dans son crâne. Ca lui arrache un nouveau sanglot. « Jamais. Jamais je te promets » Plus jamais elle ne le reverra. Plus jamais elle ne se loupera. Plus jamais elle déconnera. Elle plonge son regard dans celui de Jemmy et essaye de se redresser difficilement pour s’asseoir sur le sol. Toute la douleur de son corps semble soudain s’être mise en sourdine et il n’y a plus que ces deux billes glacées qui compte, et la chaleur de celui qui les possède. Anca se rapproche doucement, pose une main hésitante sur la joue de Jemmy avant de se rapprocher de lui « Je suis tellement désolé Jemmy, mais laisse moi une deuxième chance je t’en supplie. » Elle se redresse un peu plus pour se mettre à sa hauteur, l’observe un moment en silence, passant ses doigts le long de sa joue, de son arcade sourcilière, de son nez, de ses lèvres. Elle s’imprègne de lui, de son existence, comme pour essayer de se persuader qu’elle fait le bon choix. « Je t’aime Jemmy » C’est douloureux, les mots qui semblent comme du papier de verre dans sa gorge, qui mettent ses cordes vocales à sang. « Je t’aime tellement Jemmy, que ça fait putail de mal » encore plus que tout les coups qu’il lui a porté, encore plus que la putain de barre qui l’a transpercée. « s’il te plait pardonne moi, plus jamais, plus jamais ça. » Plus jamais de tromperie, plus jamais de coups aussi. Retour en arrière, comme avant, lui et ses cadeaux un peu bancales, elle et son sourire estropié. Elle tremble Anca, larmes silencieuses sur les joues elle vient déposer un baiser sur les lèvres de Jemmy. Un tout petit baiser. Comme une prière, une supplique. Une demande pour se faire pardonner.
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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyLun 20 Fév - 12:47

- Non jamais, jamais, je te promets, s’il te plait crois moi. Je suis tellement, tellement désolée. J'en ai rien à foutre qu'elle soit désolée. Le mal est fait, elle a merdé. Toutes les excuses du monde n'y changeront rien. Je la foudroie du regard et redresse la tête, la moue méprisante, signe que ses mots ne me font ni chaud, ni froid. Je vais pas lui pardonner, pas aussi facilement. Pas avant d'être certain que ça ne se reproduira plus. Plus jamais. Pas avant d'être sûr que je la tiens complètement sous mon emprise. Je pensais que c'était déjà le cas, pourtant. Mais visiblement, non. Je me suis trompé, je me suis leurré. J'ai cru que ce serait facile, que c'était gagné, dans la poche. Que je n'aurais pas à faire beaucoup d'efforts. J'avais tort. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot, loin de là. Alors je ne me calme pas, je la propulse contre le mur et l'y bloque, avec toute la violence dont je suis capable. Plus de raisons de la ménager dorénavant. Plus jamais. Adieu les privilèges, les attentions et la douceur. Adieu les belles paroles et les sms mignons. - Pardon. Elle réitère ses excuses mais ça n'a pas plus d'impact que les fois précédentes. Ça me passe loin au-dessus. Je me laisse aller à la folie brûlante qui s'écoule dans mes veines et qui me crame de la tête aux pieds, j'ai l'impression de rentrer en combustion et ça emmêle mes pensées. Chaque fois qu'elle ouvre la bouche, ça ne fait qu'empirer mon état. Mon poing qui s'abat sur elle, sans retenue, sans regret. Elle ne moufte pas, ne se défend pas, ne dit rien. Elle se contente de me fixer, de ses grands yeux humides. Si je faisais un effort, je pourrais y avoir toute sa culpabilité et à quel point elle est désolée. Mais ça ne m'intéresse pas. Je n'y vois que la couleur sale de sa trahison et ça ne fait que me faire enrager encore plus. Toujours plus. Comme si je n'avais pas de limites. Et c'est dommage pour elle. Parce que je ne sais pas où je m'arrêterais, ni même si je serais capable de m'arrêter à un moment. - T’es pas con Jemmy et je te demande de rien gober. Mais je ne me calme toujours pas. Je veux encore et toujours lui faire fermer sa gueule, définitivement. Chacun de ses mots c'est comme du poison, comme de l'acide qui vient me défoncer la peau. - JE T'AI DIT DE LA FERMER ! Que je lui crache au visage, me souciant peu de savoir que je suis contradictoire. Que je lui pose des questions avant de lui dire de se taire. Elle s'agrippe à moi et lorsque je la heurte une énième fois contre le mur, elle échappe un cri de douleur et ça me vrille les tympans. Y a ce frisson d'excitation qui me parcours l'échine. C'est ça que j'aime, putain. Les cris, les larmes, la douleur, la confusion. Je ravale de peu un sourire satisfait, de toutes façons j'ai les traits trop crispés pour m'abandonner à un quelconque sourire.

Je finis par la lâcher, le souffle court, rauque. Mes poumons en feu, ma poitrine qui se soulève a un rythme effréné. Je serre les poings, je grogne, je soupire de rage. Ça tourne en boucle dans ma tête, la tempête qui refuse de retomber. J'ai envie de cogner encore. De tout détruire autour de moi. De la détruire elle. De la défigurer, jusqu'à ce que plus personne ne veuille d'elle. Jusqu'à ce que tous les regards qui se poseront sur elle seront des regards dégoûtés et gênés. La faire mienne toute entière, sans qu'elle ne puisse plus connaitre aucune échappatoire. Je finis par revenir et j'attrape sa gorge. Déconne pas Anca, déconne pas. Ou je serre. Je serre jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de toi. Pas même un souffle. Il faut que je sache. C'est qui ce mec. Pour que j'aille m'occuper de lui aussi. Lui passer l'envie d'approcher ce qui m'appartient. Alors je continue de hurler sur Anca et c'est avec satisfaction que je la vois céder immédiatement, ne pas opposer la moindre résistance et répondre franchement. - Le frère de mon meilleur ami…Junior, tu sais celui qui dors dans la rue Putain. Les jumeaux. Alors quoi, ça veut dire qu'elle veut se taper Junior aussi ? C'est ça ? Sans même m'en rendre compte, mon étreinte autour de sa gorge s'intensifie, je serre les dents et j'esquisse une moue de dégoût. - Ah t'es comme ça toi, tu te tape les frangins de tes "potes" ? Je ne lui cache pas tout le mépris que j'ai pour elle à cet instant. Sans même réaliser l'ironie de mon reproche. Mais je veux en savoir plus, pour pouvoir enfin régler cette histoire. Je veux savoir où il vit, histoire de gagner du temps. Et là, silence. Elle me dévisage, craintive et ses lèvres restent désespérément closes. Je fronce les sourcils, enfonce mes doigts dans sa peau la défiant du regard de garder le silence une seconde de plus. Ou je cogne encore. - Le foyer. Le foyer pour les anciens détenus à Tybee Island. La rage se transforme en étonnement. - Anciens détenus ? Sérieux Anca ? C'est pour un taulard de merde que tu m'as trompé ? T'as si peu d'estime pour moi putain ?! Et ça me rend fou à nouveau. Elle a beau pleurer et baisser les yeux, ça ne change rien. Mes doigts s'enfoncent encore, mes ongles qui percent doucement sa chaire, j'ai envie de lui arracher la trachée.

Au lieu de quoi, je la fais voler par terre, sans me soucier de si elle pourra se réceptionner ou pas. Puis je viens me placer au-dessus d'elle, ne remarquant même pas qu'elle a perdu connaissance quelques secondes. Je suis bien trop obnubilé par ma colère. Par toute cette violence que je tente de canaliser, juste histoire d'éviter le carnage. Et puis, la sentence tombe. Elle ne doit pas le revoir. Jamais. Ou cette fois-ci, je ne me contenterais pas de quelques coups. - Promis Jemmy. Promis je le reverrais plus. Je souffle, trouvant enfin un peu de réconfort. - Bien. Et son frère non plus. Tu ne les revois plus, tu ne leur parles plus. Rien. C'est fini, ils n'existent plus, c'est clair ?! Je pose sur elle un regard autoritaire. Je vérifierais. Je surveillerais. Et si je vois qu'elle leur parle.. Putain. Je sais pas encore exactement, mais ça finira mal. Terriblement mal. - Mais je t’en supplie, lui fait pas de mal. Je le reverrais plus ça suffit comme ça…Juste…Le frappe pas. Et là, c'est plus fort que moi, je me mets à rire. Un rire nerveux et amer. Elle se fout de ma gueule là j'espère ? Mon front se plisse alors que je l'observe avec irritation. - Parce que tu crois que dans ta position tu peux exiger quoi que ce soit de moi ? Je sais pas si elle est suicidaire ou juste complètement naïve. Quoi qu'il en soit, son Michael, il va payer lui aussi. Y a pas de raison qu'il n'y ait qu'elle qui soit punie. Mais je me radoucis un peu, la rage me quitte progressivement. Et je me sens essoufflé, comme si j'avais couru un marathon. Je replace une de ses mèches et ma voix se fait dorénavant beaucoup plus paisible, presque douce. Un brin fatiguée, désabusée. Et je la sens surprise face à ce changement radical mais je n'y prête pas trop attention. - Jamais. Jamais je te promets. Sa promesse ne vaut rien, c'est pour ça que je surveillerais. Que je regarderais son téléphone quand bon me semblera, que je la suivrais même, si l'envie m'en prend. Mais je hoche la tête, histoire de faire preuve de bonne volonté. Elle se redresse péniblement et vient même déposer sa main sur ma joue. Et ça me brûle. Je serre les dents, presque écœuré par ce contact. Parce que je sais que quelques jours auparavant, cette main glissait sur le corps d'un autre. Et ça me fout les nerfs en boule. - Je suis tellement désolé Jemmy, mais laisse moi une deuxième chance je t’en supplie. Je viens faire claquer ma langue sur mon palais dans un réflexe irrité, avant de soupirer de façon sèche et de lever les yeux au ciel. Bien sûr que je lui laisse une seconde chance. Je n'en ai pas terminé avec elle. Mais ça, elle n'est pas supposé le savoir. - Je t’aime Jemmy. Mon regard se braque à nouveau sur elle et c'est la surprise qui déforme mon visage désormais. Je plisse un peu les yeux, la bouche entrouverte. Je dois avouer que je ne l'avais pas vu venir celle-là. Putain. J'ai réussi. J'ai gagné. Je referme lentement la bouche avant d'esquisser un sourire satisfait et victorieux. - Je t’aime tellement Jemmy, que ça fait putain de mal. Attend de voir ce qui t'attend, que j'ai envie de lui dire. Mais je me retiens. Sa main glisse sur les reliefs de mon visage et la sensation de brûlure disparait progressivement, parce que je suis désormais rassuré. Comblé. Je me sens à nouveau puissant et c'est une sensation délicieuse. - Je sais. Que je me contente de répondre, sans lui rendre ses je t'aime. Ce serait trop facile sinon. Non, je veux la faire languir. Je veux qu'elle se démène pour obtenir ses trois mots que je ne pense même pas. - S’il te plait pardonne moi, plus jamais, plus jamais ça. Elle vient déposer un bref baiser sur mes lèvres et je la laisse faire, sans le lui rendre pour autant. Je continue de la toiser quelques secondes, silencieux, faisant mine de réfléchir. Puis je finis par soupirer lentement en secouant doucement la tête de façon nonchalante. - Je vais essayer Anca. Mais ça va prendre du temps. C'est à mon tour de la toucher, j'effleure les parties abimées de son visage et j'échappe un petit gémissement plaintif et faussement désolé. - Regarde Anca, regarde ce que tu m'obliges à te faire. J'voulais pas te faire de mal moi. Je viens m'asseoir à côté d'elle et l'attrape entre mes bras, pour venir la coller contre moi. Ma main droite vient caresser ses cheveux avec tendresse. - Moi j'veux juste prendre soin de toi, j'veux juste être heureux avec toi. Pourquoi tu nous as fait ça ? C'est elle la responsable de son état. Moi je n'y suis pour rien. Faut qu'elle le comprenne ça. Qu'elle l'emmagasine, qu'elle se l'imprime quelque part. Toute cette violence, c'est sa faute, pas la mienne. Je veux que la culpabilité l'éreinte, lui brise le dos et les épaules. Alors je surenchéris. - Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu en arrives là ? Est-ce que c'est de ma faute ? Et je m'applaudis intérieurement de cette petite prouesse. Je viens déposer un baiser sur son crâne, dans un geste qui se veut protecteur et délicat, contrastant avec ma violence des minutes précédentes.
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Anca Popescu

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyJeu 2 Mar - 20:08

Elle a mal, tellement mal, dans son corps mais surtout dans son cœur, quand les neurones font la connexion. Enfin. Putain, ce qu’elle a mal, parce qu’il n’y a rien de plus douloureux que de se faire briser par la personne qui a remis de la lumière dans votre vie. Pardon. Elle voulait pas, promis. Mais les coups sont trop forts, la prive d’air, et la violence vibrant dans l’air lui coupe le souffle. Elle a l’impression d’être en apnée tout le long, depuis qu’il l’a tiré dans cette ruelle déserte pour la déglinguer. Pardon. C’est pas sa faute si c’était si bon, si avec Michael elle avait eu l’impression d’être comprise. Totalement. Complètement. Elle aime Jemmy, c’est certain. Et cet amour grandit trop rapidement dans sa cage thoracique, comme une mauvaise herbe cherchant à l’étouffer de l’intérieur. Mais avec Michael c’était autre chose, indéniable, comme une pause dans la tempête. Voilà. Une pause. Mais aujourd’hui la nature reprend ses droits et le vent prend forme de poings qui se fracassent contre ses os. JE T'AI DIT DE LA FERMER ! Mais elle ne peut pas, elle a trop de mots qui se bousculent dans sa bouche, une cascade d’excuses et d’explications qu’elle ne comprend même pas. Oh. Elle voudrait juste que tout s’arrête une nouvelle fois, retrouver la magie de leur première rencontre. De celle où elle était encore intacte, sans bleus sur son corps ou sur son cœur, quand ce qu’ils échangeaient c’était juste des sourires et pas des larmes. Et le souffle qui s’échappe une nouvelle fois quand son dos heurte le mur, quand ses os grincent et protestent. Arrête. Non. Continue. Pardon. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Elle nage dans une mer obscure, perdue entre la peur panique et la sensation de rédemption. Comme si chaque coup porté par Jemmy pouvait effacer ce qu’elle avait ressenti dans les bras de Michael, la façon dont elle s’était accroché à lui, et leurs souffles mêlés. Comme si le sang qui coule de ses lèvres est libérateur, que ça la purge d’une quelconque infection.

Ses mains autour de sa gorge et la façon dont il serre, serre, et le dégoût qui illumine ses yeux quand elle articule ses explications. Elle voudrait les crever ces yeux, où bien qu’il serre encore plus pour que le noir se fasse, qu’elle n’ai plus à observer cet océan glacial. Ah t'es comme ça toi, tu te tape les frangins de tes "potes" ? Ha. Non. Elle passe pour une trainée. Peut-être que c’est ce qu’elle est au fond, si seulement la liste des gars avec qui elle avait couché dépassait le chiffre trois. Quelle blague. Elle qui avait toujours pensé que ce chiffre resterait unique. A tout jamais. Caleb gravé dans sa peau et dans son cœur, aujourd’hui détrôné par ce gars sorti de nulle part, aux doigts brûlants et à la rage aveuglante. Elle ne répond pas. Incapable, de toute façon elle voit bien qu’il ne l’écoutera pas. Il ne veut qu’une chose. Et il l’aura. Elle sait Anca, elle connait ce regard par cœur, son père à le même quand il exige quelque chose. Alors elle donne. Honteusement. Anciens détenus ? Sérieux Anca ? C'est pour un taulard de merde que tu m'as trompé ? T'as si peu d'estime pour moi putain ?! Elle gémit sentant ses ongles qui pénètrent dans sa chaire, inspire, expire, sent son cœur qui s‘emballe. Elle sait que supplier ne changera rien, elle sait qu’il n’arrêtera de frapper que quand il sera calmé. Encore une fois. Elle connait. Pour avoir vu ses frères se faire fracasser par leur paternel. Joyeux anniversaire Seven, tient prends toi ça dans la gueule. Au fond, elle qui pensait changer de monde avec Jemmy, elle a pas atterrit vraiment loin. Tous pareil et qu’on ne la contredise pas.
 « C’est pas un taulard, il a nulle part où dormir, Beth veut bien que… »    Tais toi Anca, n’aggrave pas ton cas. Ca sert à rien de lui expliquer pas vrai ?  « T’es une des personnes que j’estime le plus Jemmy sinon je t’aurais jamais laissé entrer dans ma vie après tout ça ».   Il devrait comprendre ? Au moins un peu ? L’importance qu’elle lui apporte ? ce qu’elle lui a donné ? Sa confiance fragile à deux doigts de se briser. Elle en peut plus Anca. Elle voudrait qu’il l’achève ou qu’il la relâche. Mais pas entre les deux. Elle en peut plus de l’attente du prochain coup ou de la prochaine caresse.
Le sol est froid. Dur. La chute est brutale et le moment d’inconscience bienvenu. Comme une trêve pour oublier l’instant présent, la panique qui gronde en elle et tout son corps qui hurle à l’agonie. Même au lycée elle n’avait jamais autant reçut. Peut être aussi parce qu’au lycée la douleur était plus mentale que physique, mais aujourd’hui elle devient les deux. Parce qu’en plus de la frapper il est entrain de lui arracher les rares piliers de sa vie, sans vraiment s’en rendre compte. Bien. Et son frère non plus. Tu ne les revois plus, tu ne leur parles plus. Rien. C'est fini, ils n'existent plus, c'est clair ?! Ne plus revoir Michael, c’est réalisable, surtout vu la façon dont ils se sont quitté. Mais Junior ? Ne plus lui parler ? Ne plus le revoir ? Elle sent sa gorge se serrer, serre les poings fort, tellement fort que ses ongles se plantent dans ses paumes. C’est le prix à payer pour tout ce qu’elle a fait merder. Alors lentement elle hoche la tête, les yeux baignés de larmes. Pardon Junior, tu lui manqueras. Parce qu’il avait toujours été là, avec ses rires plein de lumière et ses grands yeux rieurs, cette bonté qui l’avait touchée au plus profond de son cœur.  « Oui…Oui. C’est clair, promis, plus jamais. »    Elle a envie de vomir tant elle se déteste.

Elle étouffe. Encore, toujours. Depuis trop longtemps. Vingt-trois ans d’agonie pour en arriver là, sur le pavé, à supplier son copain de ne pas frapper l’homme avec qui elle l’a trompé. Parce que tu crois que dans ta position tu peux exiger quoi que ce soit de moi ?Non. Mais elle exige quand même. Parce qu’elle s’en voudrait terriblement. Parce que Michael a assez de problème comme ça pour lui rajouter un Jemmy en colère sur le dos, et qu’entre les deux elle sait pertinemment qui sortira gagnant. Et que ça lui faire peur de pas trouver ça bien.  « Je t’en supplie Jemmy. Tout ce que tu veux, mais juste…C’est ma faute d’accord pas de la sienne… »   Foutue Anca, à prendre le blâme pour tout le monde, car c’est plus simple comme ça. Foutue Anca, prête à devenir martyr plutôt que de laisser les gens important dans sa vie souffrir. C’est comme avec Sidney, ce rejet qu’elle avait eu face à lui, comment elle l’avait éloigné pour le protéger des coups au lycée.  Foutue Anca au cœur trop gros, qui malgré les coups ne peut s’empêcher de continuer de le désirer. Parce que toute la douleur du monde vaudra bien la chaleur qu’il arrive à allumer en elle, cette étincelle de vie qu’il lui donne quand il sourit. Il s’en rend pas compte. Il s’en rend jamais compte. Mais elle, elle les a enregistré dans sa mémoire, ces moments de bonheur volé. Pardon qu’elle murmure, se redressant douloureusement. Pardon que son cœur hurle, quand elle le sent distant. Elle tremble mais ce n’est pas de froid ou de douleur. C’est de peur. Peur d’avoir tout fait foirer, encore une fois. Je t’aime. Et les mots qui lui brûlent la langue. Parce qu’elle l’aime, malgré le monstre qu’il a laissé entrevoir ce soir. Parce qu’elle l’aime malgré ce fil qui la relie à Michael. Parce qu’elle l’aime terriblement, définitivement, foutue voyou qui a volé son cœur, cette fois-là, dans la chambre, quand il a embrassé ses cicatrices, quand il a effacé tout le reste. Je sais. Bien sur qu’il sait. Bon sang ce qu’elle a envie de pleurer, de se lover contre lui, de tout oublier, d’effacer ces minutes difficiles sur le pavé pour les remplacer par de la chaleur.
Il y a le silence dans son regard, l’attente qui la torture, l’angoisse qui serpente. Il ne dit rien. Il ne répond rien. Elle voudrait crever. Putain elle a tout fait foirer. Puis il soupire et elle respire. Je vais essayer Anca. Mais ça va prendre du temps.    « J’attendrais. Le temps qu’il faut. »   Une éternité même. Parce qu’elle a nulle part où aller. Elle le dévisage, espérant lui faire comprendre à quel point elle est désespéré, prête à tout pour se faire pardonner. Regarde Anca, regarde ce que tu m'obliges à te faire. J'voulais pas te faire de mal moi. Elle ferme les yeux, serre les dents un instant, persuadée qu’il va recommencer. Mais à la place il est délicat, presque mortifié devant le sang qui commence à coaguler. Regarde ce que tu m’obliges à te faire. Et son estomac qui se tord, son esprit qui se fissure. Elle voudrait hurler à sa conscience de se taire, que c’est pas le moment de lui signaler que rien ne l’obligeait à la tabasser. Qu’ils auraient pu discuter calmement mais qu’au lieu de ça il a préféré faire jouer ses poings, établir un rapport de force, une punition. Mais il ne voulait pas lui faire du mal. Pas vrai ? Il voulait pas. Il a le regret dans les yeux et elle voudrait y croire. Elle doit y croire. Alors lentement Anca se détend, se laisse aller un instant au contact. Elle se laisse faire quand il s’assoit à côté d’elle et qu’il la prend dans ses bras, retenant une grimace de douleur pour pas lui montrer que chaque caresse est comme une brûlure sur sa peau en feu, que chaque respiration est douloureuse et qu’elle a l’impression encore d’avoir un étau autour de la gorge. Moi j'veux juste prendre soin de toi, j'veux juste être heureux avec toi. Pourquoi tu nous as fait ça Elle tremble, ferme les yeux, s’agrippe à lui d’une main hésitante. Elle a envie de vomir. Pourquoi. Elle voulait pas Jemmy. Elle voulait pas. Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu en arrives là ? Est-ce que c'est de ma faute ? Et ses lèves sur le sommet de son crâne encore douloureux. Elle craque. Lâche un sanglot et se retourne tant bien que mal pour lui faire face. Elle pleure Anca, de honte, de douleur, de désarroi.  « Je sais pas Jemmy, je t’avais prévenue que j’étais pourrie, cassée, je pensais réussir à pas déraper…Je te promet »   Ouais. Elle a essayé, vraiment fort. Mais elle a trébuché, poussée dans le dos par le Destin moqueur.  « C’est pas grave tout ça. C’est pas grave »   La douleur, les coups, la rage. C’est pas grave. Peut être que si elle le dit suffisamment de fois elle réussira à s’en convaincre.  « Je sais que tu as tous les droits de ne pas me croire mais je ne mens pas quand je dis que t’es la meilleure chose qui me soit arriver dans ma vie »    Les rires échangés, les moments complices à l’hôpital, cette façon qu’il a de la regarder, de l’embrasser, de l’aimer.  « Est-ce qu’on peut oublier ? » Qu’elle demande presque timidement, essuyant ses larmes. Parce que oui, elle voudrait oublier cette nuit, et celles d’avant. Elle voudrait tout effacer, faire comme si rien ne s’était passé.  « Je te promets que rien d’autre ne se passera Jemmy. Y a que toi pour moi, je ferais tout. Tout ce qu’il faudra pour te le prouver. » Accepter tous ses putains de caprices, ne plus revoir Junior ni Michael, arrêter de chialer.  « Tout ça… les cris, la douleur, les tromperies…C’est pas nous. C’est pas nous du tout » Elle se rapproche de lui et pose son front contre le sien, fermant les yeux. Lentement elle réduit la distance qui sépare leurs lèvres avant de l’embrasser timidement, mettant de côté la douleur et le goût ferrique qui se répand sur la langue. Elle ne le lâchera pas. Elle peut pas. Il a déjà pris trop de place chez elle, dans son cœur. Elle ne s’en rend compte que maintenant. Foutue Anca.
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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: « love me, tender. - no. » (ancaj)    « love me, tender. - no. » (ancaj) EmptyVen 10 Mar - 13:14

- C’est pas un taulard, il a nulle part où dormir, Beth veut bien que… J'attends la fin de sa phrase, fin qui ne vient pas. Elle reste en suspend et j'échappe un rire nerveux, secouant légèrement la tête, dans des petits mouvements secs. - Génial, tu te tapes donc un clodo, j'sais pas c'qui est le pire franchement. Je ne comprends pas. Il a quoi de particulier ce mec ? Depuis quand les ratés qui squattent dans des foyers à taulard intéressent les filles ? Il est si canon que ça ? C'est un ancien top model ou quelque chose comme ça ? Putain. - T’es une des personnes que j’estime le plus Jemmy sinon je t’aurais jamais laissé entrer dans ma vie après tout ça. Ça redore un peu mon égo mais ça n'est pas suffisant. Je me redresse légèrement, bombant quelque peu le torse dans un mouvement inconscient. Elle ne va pas s'en tirer aussi facilement, je ne vais pas la laisser gâcher mes plans comme ça. C'est moi le méchant, c'est moi qui fait des trucs dégueulasses dans le dos des gens, pas l'inverse putain. J'suis le bourreau, pas la victime. J'suis jamais la victime, jamais putain, jamais. Et ce n'est certainement pas elle qui va changer ça, je ne la laisserais pas faire. C'est comme une promesse à moi-même, pour me rappeler qui je suis, qui elle est, où est sa place et où est la mienne. C'est elle qui est censée morfler. C'est elle la victime collatérale de ma soif de vengeance, de ma soif de souffrances. Seven et elle KO en un seul round, ce sera probablement ma plus belle prestation. Et pour que la mise à terre soit totale, je décide de la couper des gens qui l'aiment, des gens qui pourraient l'aider à se relever. Je veux l'isoler, la rendre vulnérable, la rendre dépendante. C'est toujours plus facile de manier une poupée de chiffons, vide à l'intérieur, abandonnée de tous. Alors, je lui interdis de revoir les jumeaux. Et je trouverais ses autres proches, et je les ferait disparaitre eux aussi. Ils vont tous disparaitre, un par un et il ne restera plus qu'elle et moi. Elle et moi. Et puis juste elle. Et puis, plus rien. - Oui…Oui. C’est clair, promis, plus jamais. Et ses mots me réconfortent, douce satisfaction qui vient bercer mon esprit troublé. Je m'apaise, je me calme, je savoure ce retournement de situation que j'ai moi-même mis en œuvre. Et dire qu'ils me pensent tous crétin, incapable de mettre au point un plan et de le suivre. J'ai hâte de voir la tronche de Seven, quand il comprendra. Quand il verra que j'suis pas la petite merde qu'il imagine. Quand il verra que j'suis pas seulement un énervé de la bagarre. Que je n'suis pas une petite tafiole comme lui. Mais que j'peux faire mal autrement qu'avec mes poings. Le genre de douleur qui reste longtemps, qui marque à l'intérieur. Je vais briser sa sœur et ça va le briser aussi. Et rien ne me rendra plus heureux que ça.

- Je t’en supplie Jemmy. Tout ce que tu veux, mais juste…C’est ma faute d’accord pas de la sienne… Je serre la mâchoire, ça me fout en colère qu'elle puisse me demander ça. Qu'elle ose me demander ça. Elle devrait avoir les yeux baisser, fermer sa gueule et prier pour que je la pardonne, rien d'autre, rien de plus. Et j'suis à deux doigts de lui remettre une droite pour bien qu'elle imprime le message cette fois. Mais je me retiens, je me contrôle. Faut pas que je dérape trop si je ne veux pas la perdre, si je ne veux pas lui faire peur ou la faire fuir. Faut que ça reste elle le monstre de l'histoire. L'horrible trainée qui a trompé son copain, pourtant si gentil, si attentionné. - D'accord, j'irais pas l'voir, mais si je le croise un jour, je ne promets rien. Tu parles. Évidemment que je vais aller le voir. Évidemment que je vais aller lui faire passer le goût de se taper Anca. Je vais lui faire passer le goût de tout. Après ma visite, je le promets, il ne pourra plus se relever, plus marcher, plus parler. Il fera que supplier pour qu'on l'achève, pour qu'on fasse taire ses douleurs, parce que je lui aurais brisé tous les os. J'peux pas accepter qu'on me manque de respect impunément. J'ai une réputation à tenir, à entretenir. Mais chaque chose en son temps. Pour l'instant, je dois réparer mon accès de rage. Je dois la faire culpabiliser, lui faire croire que j'ai mal, que je suis blessé, déçu et qu'elle va devoir batailler pour se rattraper. Pour pas que je lui échappe, que je me casse et que je l'abandonne sur le pavé. - J’attendrais. Le temps qu’il faut. Et le regard qu'elle me lance m'empêche de douter de ses mots. Elle a l'air si désespérée, si abimée, si prête à tout pour se rattraper. C'est parfait, c'est ça que je voulais. Que je voulais voir, que je voulais entendre. Je hoche doucement la tête, gardant un petit air dépité sur le visage, restant dans mon rôle. Ce rôle que je joue à merveille. Et je me sens comme un acteur à l'apothéose de sa carrière.

Je finis par m'asseoir et la prendre dans mes bras, continuant de la rouer de coups mais avec des mots cette fois. Et elle finit par craquer, enfin. Je la sens sangloter contre moi, son petit corps frêle et ensanglanté qui tremble contre le mien et je souris discrètement. Sourire qui disparait dès qu'elle se tourne vers moi pour me regarder. Je reprends un air grave et sérieux et baisse les yeux vers elle, nullement touché par les larmes qui ruissèlent sur ses joues écorchées. - Je sais pas Jemmy, je t’avais prévenue que j’étais pourrie, cassée, je pensais réussir à pas déraper…Je te promet. Je pince les lèvres et souffle par le nez tout en détournant le regard, comme si tout ça était dur à entendre, dur à accepter. Alors que tout ce dont j'ai envie, c'est d'aller boire une bière pour me ressourcer. Je crois que j'ai vu un bar pas très loin. Elle continue de parler, mais je n'écoute plus vraiment, trop concentré sur la mousse qui m'attend là, quelque part. Il est temps pour moi d'abréger notre entrevue, d'écourter ce mélodrame et de retourner à ma vraie nature. - Est-ce qu’on peut oublier ? Je pivote la tête pour la regarder à nouveau, me concentrant sur elle. Je fais une petite moue et hausse mollement les épaules. - J'sais pas si je pourrais oublier ça Anca. Je sais pas.. Ma main caresse ses cheveux de façon distraite, comme pour lui montrer que malgré mes doutes je suis là. Je suis bien là, je ne pars pas. Pas encore. - Je te promets que rien d’autre ne se passera Jemmy. Y a que toi pour moi, je ferais tout. Tout ce qu’il faudra pour te le prouver. Tout ça… les cris, la douleur, les tromperies…C’est pas nous. C’est pas nous du tout. Je soupire lentement, comme résigné. Elle n'a pas idée d'à quel point c'est bien nous. Ou en tout cas, c'est bien moi. Mais elle finira par le savoir, bientôt. Bientôt. Son front se colle au mien et rapidement, elle vient déposer ses lèvres sur les miennes. Rien de tel qu'un bon baiser pour retrouver le moral. Ma main s'agrippe doucement à ses cheveux, pour la maintenir près de moi et je ferme les yeux, finissant par lui rendre son baiser, pressant sur ses lèvres sans me soucier de la douleur occasionnée. Et très vite, je sens le goût de l'hémoglobine se diffuser dans ma bouche. Et ça a le parfum de la victoire. Une putain de victoire. Je relâche la pression et libère ses lèvres, lui offrant un regard tendre, cherchant à l'envelopper de toute ma chaleur, de tout cet amour que je n'éprouve pas mais que je feins bien mieux que je ne l'aurais imaginé. - Allez viens, faut que tu rentres chez toi et que tu nettoies tout ça. Je lui souris doucement et me décale pour me relever, avant de l'aider à faire de même. Je la soutiens et l'aide à marcher jusqu'à sa porte d'entrée pour la soulager. Et avant qu'elle ne rentre chez elle, j'attrape doucement son visage, je chasse ses quelques mèches de cheveux sauvages vers l'arrière et pose mes mains sur ses joues. - Ça va aller, tu verras. Je dépose un baiser sur son front. Puis sur ses lèvres. Allez JJ, vas-y. C'est pour la bonne cause. Pour t'assurer qu'elle ne te filera plus entre les doigts. Je fixe mon regard dans le sien, mes lèvres frôlant encore les siennes et tout doucement, je lui murmure. - Je t'aime aussi, Anca. Et c'est comme un piège qui se referme autour d'elle. Je la relâche, souriant tranquillement. - Je t'envoie un sms quand j'suis rentré. Et je fais volte face avant de disparaitre dans la rue. Bon et maintenant : il est où ce foutu bar ?

RP TERMINÉ.
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« love me, tender. - no. » (ancaj)

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